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Terminale L/ES La mondialisation en fonctionnement La mondialisation en fonctionnement Fiche de synthèse Qu’est-ce que la mondialisation ? La mondialisation désigne un processus de mise en relation des différentes composantes du monde : elle connecte des territoires et des acteurs différents, le tout s’articulant en système. Elle est le fruit de nouvelles interdépendances entre des acteurs multiples. La mondialisation se déploie sur la planète à la fois dans une dimension internationale – entre États – et dans celle du transnational – se jouant donc des frontières des États. Les interventions des différents acteurs se croisent, se combattent, s’additionnent et forment des réseaux. Ces réseaux associent des axes (routes maritimes, voies aériennes, routes, lignes téléphoniques…) et des nœuds (ports, villes mondiales) nécessaires à l’organisation des flux (de personnes, de marchandises, de capitaux, d’informations…). Elle est la résultante de l’interaction entre les champs économique (commerce, FTN…), politique (États, organisations internationales…), technique (dans le domaine des transports) et socio- culturel (migrations, produifs et pratiques culturels). Problématiques 1/ Par quels processus, selon quelles formes de flux, un produit est-il introduit dans les courants d’échanges mondialisés ? 2/ Comment s’organisent les chaînes d’acteurs, les marchés et les systèmes territoriaux qui forment le cadre au sein duquel se conçoivent, se produisent et se consomment les biens et les services à l’échelle mondiale ? 3/ Quel rôle jouent les mobilités, les flux, les systèmes de communication matériels et les réseaux numériques dans le fonctionnement de la mondialisation ? Deux schémas de synthèse

Fiche de synthèse mondialisation fonctionnement

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Terminale L/ES La mondialisation en fonctionnement

La mondialisation en fonctionnement Fiche de synthèse

Qu’est-ce que la mondialisation ? La mondialisation désigne un processus de mise en relation des différentes composantes du monde : elle connecte des territoires et des acteurs différents, le tout s’articulant en système. Elle est le fruit de nouvelles interdépendances entre des acteurs multiples. La mondialisation se déploie sur la planète à la fois dans une dimension internationale – entre États – et dans celle du transnational – se jouant donc des frontières des États. Les interventions des différents acteurs se croisent, se combattent, s’additionnent et forment des réseaux. Ces réseaux associent des axes (routes maritimes, voies aériennes, routes, lignes téléphoniques…) et des nœuds (ports, villes mondiales) nécessaires à l’organisation des flux (de personnes, de marchandises, de capitaux, d’informations…). Elle est la résultante de l’interaction entre les champs économique (commerce, FTN…), politique (États, organisations internationales…), technique (dans le domaine des transports) et socio-culturel (migrations, produifs et pratiques culturels).

Problématiques → 1/ Par quels processus, selon quelles formes de flux, un produit est-il introduit dans les courants d’échanges mondialisés ? → 2/ Comment s’organisent les chaînes d’acteurs, les marchés et les systèmes territoriaux qui forment le cadre au sein duquel se conçoivent, se produisent et se consomment les biens et les services à l’échelle mondiale ? → 3/ Quel rôle jouent les mobilités, les flux, les systèmes de communication matériels et les réseaux numériques dans le fonctionnement de la mondialisation ?

Deux schémas de synthèse

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Plan du cours

1. Étude de cas : l’automobile, un produit mondialisé Cf. cours du livre p. 83 et schéma p. 136

A. Un produit massifié et diffusé sur la planète • Production et consommation automobile de masse ont gagné le monde ; • Progression de l’automobile est très dynamique dans certains pays émergents • Mais l’automobile est cependant inégalement présente dans les populations

B. Acteurs et processus de la mondialisation • Les mégapoles en plein essor des pays émergents semblent reproduire le modèle de la ville occidentale (doc. 8 et 9 p. 80-81) • Les grands constructeurs sont les principaux acteurs de la mondialisation. • Pour se rapprocher des marchés, bénéficier de coûts de production avantageux, les firmes ont poursuivi des logiques de continentalisation, multipliant les sites de production, de gestion et de conception (doc. 6 p. 80)

C. Les réseaux et les flux de la mondialisation automobile • Le commerce automobile a quadruplé en valeur entre 1990 et 2008 (doc. 13 p. 82) • Une part importante de ces flux résulte du fonctionnement des réseaux. • Les flux d’investissement élargissent ces réseaux transnationaux.

2. Processus et acteurs de la mondialisation Cf. p. 88 et 90. A. Un processus multiforme qui transforme le monde en système a. Un processus géo-historique Depuis ses origines, la mondialisation est un processus d’extension progressive du capitalisme à l’ensemble du monde. Toutefois, ce processus n’est pas linéaire et repose sur des facteurs aussi bien économique, que politique et culturel. La première mondialisation est liée aux Grandes découvertes qui connectent l’Ancien et le Nouveau Monde. La deuxième est liée à la colonisation européenne au XIXe siècle qui assure la domination occidentale sur un commerce international stimulé par la révolution des transports. b. Une mise en réseau de la planète • À partir des années 1980, les politiques de libéralisation de l’économie, la contraction de l’espace-temps et la révolution des télécommunications font entrer le monde dans la globalisation. L’économie se financiarise, la libre circulation des marchandises restructure les économies à l’échelle macro-régionale. Les stratégies des grandes entreprises, dans un processus de DIT, déterritorialisent la production pour exploiter les différentiels des territoires et des coûts de main d’œuvre. La troisième mondialisation reconfigure non seulement l’économie, mais aussi, en connectant le local au global, les sociétés et les territoires. Les arts, le sport, le patrimoine se construisent de plus en plus à l’échelle mondiale. • La production et l’intensification des échanges et d’informations de toutes natures créent des interdépendances qui intensifient les flux et qui empruntent des réseaux. Des nœuds (hubs) concentrent les infrastructures à partir desquels les flux sont hiérarchisés et redistribués. B. La montée en puissance d’acteurs supranationaux et la recomposition des relations entre acteurs

a. États et organisations sous-continentales • La globalisation résulte de la libéralisation menée depuis les années 1980 par les grandes puissances. Mais elle limite les pouvoirs de l’État-nation (ce qui provoque une remise en cause de l’État-providence) au profit des échelons inférieurs (collectivités locales) et supérieurs (organisation sous-continentale, firmes transnationales). • Les organisations sous-continentales ont un rôle croissant lié à la multipolarisation du monde et à l’émergence de nouvelles puissances, de rôle mondial (la Chine) ou régional (Afrique du Sud).

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b. Les firmes transnationales

• Les FTN sont des acteurs emblématiques de la nouvelle phase de la mondialisation. Leurs activités concernent tous les secteurs : elles peuvent être des sociétés pétrolières (Shell, Exxon), agroalimentaires (Nestlé, Coca-Cola Cie), automobiles (Toyota, General Motors) ou de télécommunications (Nokia), des entreprises de grande distribution (Wal-Mart, Carrefour) ou encore des groupes financiers (Japan Post Holdings) • Elles réalisent plus du quart du PIB mondial et sont plus puissantes financièrement que certaines États. Toutes ces firmes s’appuient sur une base nationale pour investir à l’étranger (ce sont les investissements directs à l’étranger : IDE) et déploient des stratégies globales (délocalisations) dans le cadre de la sous-traitance. • Les FTN des pays émergents sont de plus en plus influentes : dans les mines (Arcelor-Mittal), l’énergie (Sinopec pour le pétrole), l’électronique, les transports maritimes e tla finance, elles s’implantent de plus en plus, renforcent la concurrence et bouleversent les rapports de force mondiaux.

c. De nouveaux acteurs

• Les institutions internationales se préoccupent aussi d’aide au développement (CNUCED, FAO) et élaborent des normes universelles dans des secteurs spécialisés : droit du travail (OIT), justice (TPI), culture (UNESCO)… • Les organisations financières et économiques (OMC, FMI) contribuent à la globalisation en promouvant le libre-échange. Puissances, elles peuvent imposer des décisions aux États. Néanmoins, les États s’orientent vers un pilotage informel par de grands sommets internationaux (G8, G 20) où sont représentés les pays émergents à côté des grandes puissances. • De nouveaux acteurs transnationaux non gouvernementaux se développent enfin : réseaux sociaux (Facebook), ONG. Une opinion publique mondiale est en cours de constitution, s’appuyant tout particulièrement sur les nouvelles technologies de l’information.

3. Mobilités, flux et réseaux : l’explosion des flux mondiaux Cf. cours manuel p. 92 : → L’intégration progressive des économies et des flux de marchandises à l’échelle mondiale ne pourrait avoir lieu sans l’outil technologique.

a. accélération des échanges, mobilité croissante des hommes, • En trente ans, le trafic maritime a doublé. Asie devenue nœud central de la circulatoin mondiale avec 40 % des flux. • En 30 ans, multiplication par 4,5 de la valeur du commerce mondial. 15 États réalisent 75 % du commerce mondial (Chine : 20 %, États-Unis : 11 %). • Nombre des travailleurs migrants est passé de 45 millions à 200 millions entre 1965 et 2010. 55 États accueillent 75 % des migrants ; de migrations orientiées Sud/Nord se superposent des polarisations Sud/Sud (vers le golfe persique notamment). Si les migrations de populations non qualifiées, féminines et masculines se font avant tout en direction de pays du Nord pour des besoins industriels et la prestation de services, on peut aussi souligner le caractère stratégique des migrations de « cerveaux » (ingénieurs, universitaires...) entre pays développés, mais aussi, de manière croissante, entre pays du Sud et pays du Nord. Les diasporas (diffusion d’une population dans un vaste espace : exemple de la diaspora chinoise) jouent leur rôle dans le développement de réseaux commerciaux en Asie ou en Afrique. b. Révolutions logistique et numérique • De puissants réseaux logistiques relient des territoires lointains. Le gigantisme des nouvelles générations de navires porte-conteneurs tel le Maersk (cf. icône du chapitre sur le site du ML93) entraîne la sélection de grands hubs maritimes adaptés (hub = nœud de correspondance d’un réseau de transport international qui concentre et redistribue les voyageurs, marchandises et informations dans de nombreuses directions). Le conteneur a aussi révolutionné le transport par sa grande contenance et sa multimodalité (peut s’empiler sur un bateau et après être chargé sur un camion). • Croissance des télécommunications : nombre d’internautes passé de 400 millions à 2 milliars (6 à 30 % de la population mondiale). Mais fracture numérique persiste.