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Fiche - Épistémologie - 3 (L’histoire, l’interprétation)

I - L’histoire est-elle une science ?

A/ L’histoire comme discipline scientifique

● La place de l’histoire dans le champ des sciences humaines.

1/ En histoire , l ’ objectif est le même que dans les sciences de la nature : il s ’ agit de parvenir à une meilleure connaissance du réel

● Les trois sens du mot “histoire”. L’histoire (comme discipline) cherche à comprendre l’histoire (la réalité du passé) sans raconter d’histoire (l’histoire comme récit fictif).

● Toute groupe social construit une certaine représentation de son propre passé, à travers des récits, des lieux de mémoire, des commémorations. Les enjeux sociaux et politiques conduisent à une reconstruction partielle et partiale du passé. Analyse d’une image d’Épinal : “Ce qu’a fait la République”. “La science historique commence […] en réagissant contre les transformations imaginatives du passé” (Raymond Aron). “Le bon historien n’est d’aucun temps, ni d’aucun pays” (Fénelon).

● Dans les sciences de la nature, la connaissance permet de prévoir les phénomènes naturels et d’agir sur la nature. L’histoire peut-elle prévoir les phénomènes humains et permet-elle de mieux interagir avec les hommes ?

2/ La démarche de l ’ historien repose sur la construction d ’ hypothèses et le test rigoureux de ces hypothèses , ce qui s ’ apparente à la méthode critique dans les sciences de la nature

● Tout comme dans les sciences de la nature, l’histoire commence par la construction d’une hypothèse. “Le document n’était pas document avant que l’historien n’ait songé à lui poser une question” (Ricœur).

● Pas d’expérimentation possible en histoire : “L’histoire est la science des choses qui ne se répètent pas” (Paul Valéry), mais une confrontation des hypothèses avec les documents et un contrôle rigoureux des documents par une méthode critique (critique externe et critique interne).

B/ L’histoire se distingue des sciences de la nature car elle repose sur une interprétation du passé

1/ Considérer un événement comme un fait historique relève d ’ une interprétation du passé ● Selon l’historiographie classique, la distinction entre les faits ordinaires et les faits historiques est

interne à l’histoire elle-même, c’est une distinction qui existe dans la réalité elle-même : il y a des grandes dates de l’histoire et il y a des grands personnages, qu’il s’agit d’étudier.

● Selon l’historiographie moderne, il n’y a pas de fait important en soi : les faits qui sont intéressants ou importants ne le sont que par rapport à une certaine perspective envisagée sur le passé. L’exemple de la macro-histoire et de la micro-histoire. Paul Veyne : “Le fait n’est rien sans son intrigue”. “Les évènements ne sont pas des choses, des objets consistants, des substances, ils sont un découpage que nous opérons librement dans la réalité”

2/ Comprendre ce qui s ’ est passé repose sur une interprétation ● La compréhension d’un phénomène humain par des raisons vs. l’explication d’un phénomène

naturel par des causes vs.. Dilthey: “Nous expliquons la nature, mais nous comprenons la vie psychique”. La recherche d’une signification par la mise en récit vs. la mise en place d’un protocole expérimental. Le modèle herméneutique de la compréhension vs. le modèle nomologique de l’explication (Hempel).

3/ L ’ histoire dans son ensemble a - t - elle un sens ? ● La notion de sens de l’histoire renvoie à la fois à l’idée d’une direction de l’histoire (qui est soit un

progrès, soit une décadence, et qui éventuellement se termine par une fin de l’histoire), et à l’idée d’une signification de chaque moment dans l’histoire (la signification d’un événement est le rôle que cet événement joue dans cette direction générale du cours de l’histoire).

● La philosophie de l’histoire de Hegel : l’Esprit comme finalité et comme moteur de l’histoire. Les trois formes de l’esprit (esprit subjectif, esprit objectif, esprit absolu). La ruse de la raison.

● La philosophie de l’histoire de Marx : le moteur de l’histoire est la lutte des classes sociales (qui elle-même s’analyse par la contradiction entre les forces productives et les rapports de production), et la finalité de l’histoire est l’avènement d’une société sans classes.

● Analyse critique de l’idée d’un sens de l’histoire: une réfutation par les faits eux-mêmes ; l’idée de progrès relève d’une forme d’ethnocentrisme (la critique de Lévi-Strauss) ; enjeux moraux et politiques (Arendt et Popper à propos du totalitarisme). La “postmodernité” et la fin des grands récits.