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Dans un café de Gustave Caillebotte Introduction : 1. Le peintre : Gustave est né le 19 août 1848 à Paris dans la tourmente dʼune insurrection populaire sévèrement réprimée qui fait place à lʼéphémère Deuxième République. Il semble mener une jeunesse paisible sous le Second Empire. Sa famille a fait fortune dans les textiles puis dans les biens immobiliers à lʼoccasion de la rénovation de Paris sous le baron Haussmann. Sa mère, Céleste Daufresne, dont il est le premier enfant, est fille dʼun avocat de Lisieux et petite-fille de notaire. Son père Martial Caillebotte, deux fois veuf avant cette union, avait 49 ans et déjà un fils, Alfred, prêtre à Paris. La famille se fait construire un hôtel particulier dans les nouveaux quartiers de lʼouest parisien prés du boulevard Malesherbes et du parc Monceau. Gustave fait des études juridiques et est licencié en droit en 1870. En 1869 il est appelé sous les drapeaux lors du conflit franco-prussien et participe à la défense de Paris dans les rangs de la Garde mobile de la Seine jusquʼà la Commune. Ce jeune homme de 22 ans a été témoin de violences, il a été secoué, choqué par les évènements. Lorsquʼil est démobilisé en 1871, il décide dʼintégrer lʼatelier L. Bonnat pour préparer son concours dʼentrée à lʼEcole des Beaux-Arts de Paris, quʼil réussit en 1873. Il y acquiert une solide formation académique. Son père décède en 1874, laissant un bel héritage à sa veuve et à ses quatre fils. Gustave sʼengage donc dans la peinture, non pour en vivre, mais pour elle-même! Frappé dʼune congestion cérébrale le 21 février 1894 à lʼâge de 46 ans. Il construit son œuvre sur un temps court (21 ans). autoportrait, 1888, Paris Musée dʼOrsay Gustave Caillebotte (1848 - 1894), Dans un café, 1880, huile sur toile, dépôt de lʼEtat 1946

Fiche Histoire des Arts Caillebotte

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Page 1: Fiche Histoire des Arts Caillebotte

Dans un café de Gustave Caillebotte

Introduction :

1. Le peintre  : Gustave est né le 19 août 1848 à Paris dans la tourmente dʼune insurrection populaire sévèrement réprimée qui fait place à lʼéphémère Deuxième République.

Il semble mener une jeunesse paisible sous le Second Empire. Sa famille a fait fortune dans les textiles puis dans les biens immobiliers à lʼoccasion de la rénovation de Paris sous le baron Haussmann.

Sa mère, Céleste Daufresne, dont il est le premier enfant, est fille dʼun avocat de Lisieux et petite-fille de notaire. Son père Martial Caillebotte, deux fois veuf avant cette union, avait 49 ans et déjà un fils, Alfred, prêtre à Paris.

La famille se fait construire un hôtel particulier dans les nouveaux quartiers de lʼouest parisien prés du boulevard Malesherbes et du parc Monceau.

Gustave fait des études juridiques et est licencié en droit en 1870. En 1869 il est appelé sous les drapeaux lors du conflit franco-prussien et participe à la

défense de Paris dans les rangs de la Garde mobile de la Seine jusquʼà la Commune. Ce jeune homme de 22 ans a été témoin de violences, il a été secoué, choqué par les

évènements. Lorsquʼil est démobilisé en 1871, il décide dʼintégrer lʼatelier L. Bonnat pour préparer son concours dʼentrée à lʼEcole des Beaux-Arts de Paris, quʼil réussit en 1873. Il y acquiert une solide formation académique.

Son père décède en 1874, laissant un bel héritage à sa veuve et à ses quatre fils. Gustave sʼengage donc dans la peinture, non pour en vivre, mais pour elle-même!

Frappé dʼune congestion cérébrale le 21 février 1894 à lʼâge de 46 ans. Il construit son œuvre sur un temps court (21 ans).

autoportrait, 1888, Paris Musée dʼOrsay

Gustave Caillebotte (1848 - 1894), Dans un café, 1880, huile sur toile, dépôt de lʼEtat 1946

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Caillebotte dans le sillage des impressionnistes :

Sous le Second Empire, la carrière dʼun artiste se joue au moment de la présentation de ses œuvres au Salon. Pour cela,  il doit avoir été sélectionné par un jury qui défend lʼacadémisme.

Les jeunes artistes de la deuxième moitié du XIXème qui sʼintéressent au paysage et sont en quête dʼun angle dʼapproche plus moderne, sont donc régulièrement refusés.

Aussi, en 1863, Napoléon III, dans une volonté de politique libérale du pouvoir impérial, instaure un Salon des Refusés. Il devient à la fois, un espace de liberté et de dénigrement.

Au printemps 1874, afin de contourner le Salon et celui des Refusés, 29 artistes se regroupent et exposent ensemble 165 œuvres, sur le boulevard Capucine dans lʼancien atelier Nadar. Lʼobjectif est de montrer leur peinture en dehors des institutions artistiques mais aussi de vendre leurs toiles.

Caillebotte connaît Degas qui lʼintroduit auprès de ce groupe dʼartistes. Il ne participe pas à cette première exposition. Il est refusé au Salon de 1875 et lors dʼune vente de peintures impressionnistes, il achète quelques-unes de ces toiles, commençant ainsi une collection qui va devenir le fonds du musée du Luxembourg puis dʼOrsay.

Sur lʼinvitation de Renoir, il participe à la deuxième exposition des impressionnistes chez Durand-Ruel, en 1876, année de la mort de son frère cadet. Cela lʼincite à rédiger un premier testament, afin de donner les tableaux quʼil possède à lʼEtat.

Caillebotte est à la fois «protecteur» des impressionnistes et membre à part entière de ce groupe. Il a loué des lieux pour les expositions, a financé la publicité pour soutenir lʼévénement et a pris en charge lʼencadrement de tableaux de certains de ces amis dans lʼembarras.

Dans un Café est présenté à la cinquième exposition impressionniste, du 1er au 30 avril 1880.

Le legs :

Le musée du Luxembourg était consacré aux artistes vivants et considérés comme lʼantichambre du Louvre où nʼétaient admis que les artistes décédés depuis plus de 10 ans. La peinture impressionniste nʼétant toujours pas acceptée par les milieux officiels et devant le refus des membres de lʼAcadémie, lʼadministration du musée accepte 40 tableaux de Caillebotte sur les 67 qui constituaient le legs. Cʼest aujourdʼhui le noyau des collections du musée dʼOrsay.

Pour aller plus vite, voici en résumé, quelques notions sur le contexte historique, politique et artistique :- Vers la République (la révolution de 1848, le conflit franco-prussien, la Commune de

Paris, la chute du Second Empire …)- LʼImpressionnisme (une confraternité de «  bannis  »/ conformisme académique, une

facture nouvelle, la peinture de la vie moderne)- Le naturalisme (en réaction à lʼacadémisme des sujets historiques et religieux et aux

excès du romantisme, les peintres sʼintéressent à des sujets plus prosaïques)- Caillebotte = amateur, collectionneur, ami dʼartistes, peintre lui-même, cʼest un homme

de la seconde moitié du XIXème

«Je donne à l’État les tableaux que je possède, seulement comme je veux que ce don soit accepté et le soit de telle façon que ces tableaux n’aillent ni dans un grenier, ni dans un musée de province mais bien au Luxembourg et plus tard au Louvre, il est nécessaire qu’il s’écoule un certain temps avant l’exécution de cette clause jusqu’à ce que le public, je ne dis pas comprenne mais admette cette peinture. Ce temps peut-être de 20 ans ou plus ; en attendant, mon frère Martial, et à défaut un autre de mes héritiers, les conservera. »« Je prie Renoir d’être mon exécuteur testamentaire et de vouloir bien accepter un tableau qu’il choisira ; mes héritiers insisteront pour qu’il en prenne un important. »

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2. Lʼœuvre :

" Date : 1880Le format de l'œuvre : 155 x 114La technique : Huile sur toileDaté et signé, il est conservé au musée des Beaux Arts de Rouen. Ce que lʼon sait de lʼhistoire de ce tableau : en 1880, Il a participé au Salon des Indépendants. En 1943, il a été acheté par le conservateur des musées nationaux à madame Thibairenq (orthographe incertaine) pour la somme de 130 000 francs. En septembre 1946, un arrêté ministériel, sur décision de la direction des Musées de France, le dépose au musée des Beaux-Arts de Rouen pour quʼil rejoigne une des plus importantes collections impressionnistes de province grâce à la donation François Depeaux.Postérité: L’œuvre de Caillebotte a été redécouverte à l’occasion d’une grande exposition à Paris en 1994-1995 puis à Chicago. Au café, est considéré comme un chef d’œuvre du musée de Rouen ; il est sollicité pour participer aux expositions impressionnistes. Cependant son état de conservation déconseille les déplacements, ou recommande certaines précautions, avant de faire intervenir des restaurateurs.

Comment aborder le tableau avec des élèves ?

I. Un peintre voyeur, témoin de lʼintime :

Des recherches préalables pourraient aider les élèves à repérer les éléments réalistes du tableau :- étude des vêtements du XIXème

- étude du développement urbain de Paris au XIXème - naissance dʼun Paris moderne- étude des mœurs de la classe laborieuse et de la classe bourgeoise- étude des loisirs de cette époque

Observation simple, devant le tableau :

Outil pédagogique : un tableau à faire compléter par les élèves

DÉNOTATION

- Nature- Matériau de l’œuvre- Couleurs- Format- Composantes plastique(formes, lignes, signes)

Je décris ce que je vois avec un vocabulaire précis

Je dessine les lignes et formes essentielles.

Questionnement possible:

• Sans donner le titre du tableau, quelle scène les élèves voient-ils ? (une scène de la vie ordinaire).

• Repérage des éléments révélateurs de lʼatmosphère du monde quotidien parisien du XIXème (La scène a lieu dans un bel établissement sur les grands boulevards parisiens, univers exclusivement masculin, dans la journée, comme lʼindiquent, dans le miroir, le feuillage ensoleillé et le store rouge et blanc. On voit derrière le personnage quatre soucoupes de faïence indiquant le nombre de consommation,

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et un verre de bière. Le reflet montre un manteau accroché et les deux hommes que regarde le personnage principal, dont un fume, jouant peut-être à la bésigue, aux dominos, aux échecs…).

• Repérage des différents plans (lʼarrière-plan montrant en réalité le devant de la scène).

• Identifier le jeu des reflets  : le jeu de miroir  révèle la confrontation des différents personnages, le spectateur circule et sort des limites de la toile = une spatialité cinématographique. Le spectateur (et le peintre, en premier lieu) est voyeur par personne interposée. Il sʼagit dʼune savante mise en abyme puisque le premier miroir montre un autre miroir dans lequel se reflètent deux chapeaux et lʼextérieur. Le café devient un lieu dʼobservation (et non de perdition, comme chez Degas ou Manet).

Connotation (mise en commun pendant la visite) :

Outil pédagogique : un tableau à faire compléter par les élèves

CONNOTATION

- Sujet de l’œuvre

- Fonction de l’œuvre

- Effet produit

Je dis à quoi cela me fait penser : on dirait que…

S’agit-il d’une œuvre figurative ou abstraite ?Quel est son degré de figuration ? (L’artiste a-t-il cherché à atteindre la ressemblance avec la réalité ou s’en éloigne-t-il ?) Quels sont les éléments représentés, à quoi puis-je les identifier (accessoires, attributs, symboles…) ?

Je m’interroge sur les objectifs de l’artiste et sur les enjeux de l’œuvre : témoigner, montrer, démontrer, informer, persuader, émouvoir…

A-t-on besoin de prendre du recul pour observer l’œuvre ? Existe-t-il un angle de vue qui permette de mieux apprécier l’œuvre dans son ensemble ?L’ œuvre a-t-elle un impact sur le spectateur ?

Par quels mots pouvez-vous exprimer ce que l’œuvre vous inspire ?Je note ce que je ressens.

Interprétation (en classe ou immédiatement après la visite) :

Outil pédagogique : un tableau à faire compléter par les élèves

INTERPRETATION

- Titre

- Effet produit

Je formule une synthèse personnelle et argumentée : Pour moi, c’est….

Le nom donné à l’œuvre lui convient-il ? Pourrait-on proposer un autre titre ? Lequel ? Pourquoi ?

L’œuvre exprime-t-elle un sentiment, un thème (la force, la tristesse…) ?Que vais-je en retenir ?

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Prolongements possibles, pistes de réflexion :

• Le Réalisme des années 1850 dont G.Courbet est le chef de file (mettre en parallèle les frères Le Nain, C. Le Brun, S. Vouet, G. de La Tour… au XVIIème) : nul esprit de révolte, état de neutralité (après la théâtralité du mouvement romantique et lʼacadémisme inspiré par la mythologie), la réalité contemporaine est un prétexte (état des lieux urbains, occupations de la vie quotidienne), absence de tout effet supplémentaire, vision crue et précise du réel, sans complaisance.

• Le Naturalisme, à partir des années 1870, en littérature (le groupe de Médan, parmi lesquels A. Daudet, les frères Goncourt, J.K. Huysmans jusquʼà À rebours, G. de Maupassant, O. Mirbeau, E. Zola…) et en peinture (dont M. Degas, M. Raffaëlli, M. Forain…) aborde des thématiques politiques ou sociales, des sujets prosaïques, une vision nette du monde.

• Mettre en parallèle avec la photographie (Nadar, Martial Caillebotte) le cinéma (cadrages hardis).

• Mettre en parallèle avec le Caillebotte de la peinture de plein air aux perspectives plus amples et le Caillebotte casanier aux atmosphères feutrées des intérieurs bourgeois.

• Mettre en parallèle avec dʼautres œuvres artistiques, Zola (LʼAssommoir), Degas (Dans un café, dit aussi LʼAbsinthe), Manet (La serveuse de bocks, La Prune), Toulouse-Lautrec qui disent et condamnent la détresse et lʼhébétude quʼentraîne la consommation dʼalcool.

• Mettre en parallèle avec Huysmans et Mirbeau, écrivains porte-parole de la classe bourgeoise.

• Filmer «  la vie telle quʼelle est  » (L. Feuillade, 1911): une démarche artistique revendiquée par des réalisateurs comme E. Von Stroheim, J. Renoir… et plus récemment K. Loach.

II. Un personnage confondu avec son décor :

Outil pédagogique : un tableau à faire compléter par les élèves

Représentationde l'espace

Représentationdes personnages

Mise en scène théâtralisée

Eléments de réponse et approfondissement possible :

• La représentation de l'espace:

- Un décor populaire et moderne de brasserie (probablement La Nouvelle Athènes) = espace de la vie quotidienne (banquettes, marbres des tables, lustres, miroirs)- La perspective limitée dʼun intérieur qui renvoie les personnages vers le spectateur- Lʼaustérité des lignes, un environnement dépouillé, lʼinsistance du détail, le soin apporté aux ornements (moulures dorées des miroirs, par exemple)- Un cadre épuré jusquʼà la géométrie dʼun espace abstrait par le jeu des reflets, la peinture est une conquête de lʼespace démultiplié ; le dedans / le dehors, le devant / lʼarrière-plan

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Homme au balcon de 1887, présenté à la 7ème exposition

des Indépendants.

Petite histoire des cafés parisiens

Cʼest avec le développement de «lʼeau noire» qui fait notamment une entrée remarquée à la cour de Louis XIV dès 1669 que la France va voir apparaître les «Maisons de café». Dans ses Lettres Persanes, Montesquieu trace ce portrait des cafés de Paris (Lettre XXXVI): « Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques où on le distribue. Dans quelques unes de ces maisons, on dit des nouvelles ; dans d'autres, on joue aux échecs. Il y en a une où l'on apprête le café de telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent : au moins, de tous ceux qui en sortent, il n'y a personne qui ne croie qu'il en a quatre fois plus que lorsqu'il y est entré. » Le Procope accueille les philosophe des Lumières, mais aussi plus tard Verlaine, Balzac et bien dʼautres encore! Lieu de débats, et dʼéchanges pour les écrivains et les artistes, dans la grande tradition qui perdure encore aujourdʼhui des cafés littéraires, le café élargira son choix de boissons, et deviendra très vite, avec le développement des quotidiens un centre de diffusion des nouvelles et des actualités. Lieu de la sociabilité, lieu typique de la ville, il sʼouvrira peu à peu à toutes les classes sociales, et deviendra le théâtre dʼune certaine humanité.

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• La représentation des personnages:

- Une présence forte (mais rare  : 1 personne + 2 silhouettes, immobile et pudique) (Le client est peut-être un habitué). Cʼest le même homme qui sert de modèle dans Un balcon et Portrait dʼhomme- La vision dʼune société, dʼune classe laborieuse- Un dialogue du noir et du clair

• Une mise en scène théâtralisée:

- Tout exprime la pudeur, la mélancolie, la dignité du renoncement, la retenue, lʼisolement, lʼennui (lumière avare, regard réservé, vêtements flasques, chapeau posé en arrière…)- La torpeur fige les personnages- Personnage énigmatique dont on perçoit la profondeur psychologique secrète- Personnage « enfermé » dans sa solitude, sa rêverie, peut-être dans sa condition sociale…- Des personnages dépendants les uns des autres par des liens secrets (le spectateur observe celui qui regarde)- Le personnage ne peut pas être séparé du « fond », le lieu jouant le rôle de révélateur

D'après Cesare BACCHI, Verlaine au café Procope, Eau-forte, Musée de LʼAbsinthe à Auvers-sur-Oise

Voltaire et Diderot au Café Procope, Gravure

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Interprétation (en classe ou pendant la visite) :

• Aider les élèves à interpréter les choix de l'artiste en les faisant s'interroger sur l'effet produit sur le spectateur : lʼobservation du peintre nʼest pas froide et objective, elle est attentive, au-delà du visible et entre dans lʼintimité du personnage  ; lʼintérieur nʼest pas innocent, ni la structure de lʼœuvre. Lʼobjet est symbolique. Lʼobjectivité du réalisme glisse peu à peu vers la visualisation dʼune psychologie de lʼespace, des relations des personnages, de leurs attitudes, de leurs regards…

• Mettre en parallèle avec le spleen baudelairien (Les Fleurs du mal)• Mettre en parallèle avec Renoir peignant une joyeuse compagnie lors de parties

de campagne• Montrer dʼautres œuvres

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Pistes pédagogiques en arts :• Transposer le tableau au XXIe siècle. • Imaginer un «portrait-décor» (type : «Je suis ma chambre»).• Imaginer le design sonore du tableau.

Pistes en histoire :• Utiliser le tableau comme source historique car il montre en image des éléments de l'environnement quotidien du peintre. • Recenser les nombreuses critiques dont les peintres naturalistes et/ou impressionnistes ont fait l’objet (/vulgarité des sujets,

trivialité des personnages mis en scène, inspiration misérabiliste, touche fragmentée…).

Pistes en lettres :• Imaginer un avant et un après.• Imaginer ses pensées, les pensées de quelqu’un qui regarde.• Faire de ce personnage un être sympathique/ignoble.• Travailler le champ lexical du café et les niveaux de langue: «guinguette, cabaret, bar, bistrot, troquet, estaminet, taverne...»• De très nombreux textes évoquent ce lieu dans la littérature, poèmes ou extraits de roman, chacun l’évoque à sa manière: Au

Cabaret-vert, Roman de Rimbaud, Enivrez-vous de Baudelaire dans Les petits poèmes en prose, Chapitre IV de La Curée de Zola.

• Le café est aussi parfois décor principal de film, intéressant par son côté foisonnant, mais aussi par ce qu’il offre de points de vue possible, de jeux de miroirs, de champ / contre-champ... On peut citer notamment Garçon! de Claude Sautet, Fauteuils d’orchestre de Danièle Thompson.

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Edgar DEGAS, Dans un café, dit aussi L'Absinthe, 1873, huile sur toile, musée dʼOrsay

Édouard Manet, Aux Folies Bergère, 1881-1882, huile sur toile, Institut Courtauld

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BIBLIOGRAPHIE:• Gustave Caillebotte, Jean-Jacques Lévêque, ACR Édition, Poche Couleur, 1994• Les impressionnistes et la politique. Art et démocratie au XIX siècle, Philip Nord, Tallandier,

Paris, 2009.• Dans lʼintimité des frères Caillebotte, Peintre et photographe, Musée National des Beaux-Arts

du Québec, Musée Jacquemart-André, Skira Flammarion, 2011• TDC Le naturalisme, n° 1031, 1er mars 2012

SITOGRAPHIE: • http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail• https://wifi.free.fr/?url=http://artifexinopere.com/?p=4063&p=4063