Fiche Pedago - Inconnu a Cette Adresse

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Ficha de Francês

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  • Classes de Troisime : une nou-velle du XXe sicle porteuse dunregard sur lhistoire et le mondecontemporains. Spcial histoire des arts : au seinde ldition, un cahier photos cou-leurs en quatre volets le mythe deHitler, lantismitisme dtat, lartau service de la propagande et lartrejet par les nazis.

    KRESSMANN TAYLORInconnu cette adresseISBN : 97820812726823,50 128 p.

    I. Pourquoi tudier Inconnu cetteadresse en Troisime ?

    Inconnu cette adresse est une nouvelle pistolaire publie en1938 par Katherine Kressmann Taylor. Elle met en scne deuxamis, lAmricain Max, un juif, et lAllemand Martin, deux mar-chands de tableaux qui se sont associs pour ouvrir une galeriedart San Francisco. Dans la premire lettre du rcit, date du12 novembre 1932, Max prend des nouvelles de Martin, quia quitt les tats-Unis pour retourner sinstaller dans son paysdorigine, lAllemagne. Le galeriste juif est alors loin de prvoirque, travers la lecture des lettres de son ami, de plus en plusespaces, il deviendra le spectateur impuissant de la mtamor-phose de Martin qui, progressivement, se transformera en admi-rateur sans rserve de Hitler et se hissera au rang de hautdignitaire nazi.

    Inconnu cette adresse permet daborder lobjet dtude Romans et nouvelles des XXe et XXIe sicles porteurs dunregard sur lhistoire et le monde contemporains , recommand

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  • par les instructions officielles. En effet, les vnements histo-riques qui sous-tendent la correspondance de Max et Martin les lettres schelonnent du 12 novembre 1932 au 3 mars1934 sont bien plus quune simple toile de fond du rcit,puisque la construction de lintrigue contribue clairer lesmutations profondes qui bouleversrent lAllemagne du dbutdes annes 1930. Le regard port sur lhistoire est dautant plusintressant quil est celui dune Amricaine (Katherine Kress-mann Taylor), qui a cherch alerter ses contemporains sur lesdangers que reprsentait le nazisme, avant mme que son paysne se dcide entrer en guerre contre Hitler.

    Court, crit dans une langue claire et construit sur une intri-gue la fois simple et subtile, Inconnu cette adresse contri-buera dvelopper les comptences de lecture des lves. Cettesquence intgrera plusieurs sances dhistoire de lart qui per-mettront, suivant les recommandations des nouveaux pro-grammes, daborder ltude de limage comme engagement (en relation avec lobjet dtude Arts, tats et pouvoirs ). Onquestionnera notamment la fonction argumentative des imagesde propagande et des uvres plastiques destines lutter contrele nazisme.

    II. Tableau synoptique de la squence

    Sances Supports Objectifs Activits

    1 Lensemble du Vrifier la Contrle de lecturevaluation initiale rcit comprhension de

    Prsentation de luvreldition, p. 9-27 Avez-vous bienlu ? , p. 94-95

    2 Lettre du Lire un incipit Correction desLe seuil du rcit 12 novembre 1932, tudier le schma rponses de la

    p. 43-46 narratif du texte microlecture no 1 Microlecture no 1, Connatre la Recherchep. 95-96 structure dune personnelle : la

    lettre lettre officielle et Examiner la les formules desituation politessednonciation

    2 | tonnants Classiques

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  • Sances Supports Objectifs Activits

    3 Lettre du 25 mars Rviser Correction descrire une lettre 1933, p. 55-58 limpratif rponses de la

    Microlecture no 2, crire une lettre Microlecture no 2p. 96 officielle Travail dcriture Dossier, Valrie tudier la (en groupes) :Zenatti, Une comparaison et la rdiger une lettrebouteille dans la mtaphore officiellemer de Gaza,p. 114-118

    4 Arno Breker, Der Analyser une uvre Lecture dimageHistoire des arts Wchter (La Garde), de propagande

    lart allemand au cahier photos, p. 3service de la Dossier,propagande questionnaire,

    p. 120

    5 Lettres du 5 et tudier les temps Correction desLa rupture 23 novembre 1933, du rcit et leurs rponses de la

    p. 71-74 valeurs Microlecture no 3 Microlecture no 3, Exercice dep. 97 transformation des Lettre du 9 juillet temps dun extrait1933, p. 61-63 de texte

    6 Wolf Willrich, La Comparer deux Lecture dimagesHistoire des arts : Famille (1939), tableaux

    art officiel cahier photos, p. 3 Analyser desallemand et art Otto Dix, La uvres

    dgnr Famille de lartiste reprsentatives de(1927), p. 5 lart officiel et de Dossier, l art dgnr questionnaires,p. 122-123

    7 Lettres du Le genre Correction desLa vengeance 15 fvrier et du pistolaire rponses de la

    3 mars 1933, p. 87- Le schma Microlecture no 489 actanciel Lecture compare Microlecture no 4, de textesp. 98 pistolaires Dossier,groupement detextes Affrontement etrcit pistolaire ,p. 109-118

    8 John Heartfield, Analyser des Lecture dimagesHistoire des arts : Comme au Moyen uvres dart Lectureles arts au service ge et sous le engages dans la analytiquede la lutte contre le Troisime Reich, lutte contre le

    nazisme cahier photos, p. 7 nazisme Victor Brauner,Sans titre Hitler(1934), cahierphotos, p. 6

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  • Sances Supports Objectifs Activits

    Dossier,groupement detextes Direlindicible : lenazisme racontpar la littrature ,p. 103-109

    9 Lettres du 1er et du Entranement aux Devoir surveill devaluation finale 18 aot 1933, preuves du brevet type brevet en

    p. 65-68 valuer les acquis 4 heuresde la squence

    III. Droulement de la squence

    Sance no 1 : valuation initiale

    Objectif Vrifier la comprhension de luvre.Supports Lensemble du rcit.

    Prsentation de ldition (p. 9-27). Avez-vous bien lu ? (p. 94-95).

    Avant daborder la premire sance, les lves devront avoirlu lensemble de luvre ainsi que la prsentation, et rponduau questionnaire du dossier Avez-vous bien lu ? . La correc-tion du questionnaire permettra de vrifier la comprhensiondes lments principaux de lintrigue.

    Corrig du questionnaire1. Max Eisenstein est un galeriste juif install aux tats-Unis,

    San Francisco.2. Martin Schulse est lassoci de Max. Il est allemand, et

    rentre sinstaller dans son pays dorigine.3. Elsa est lpouse de Martin.4. Griselle est la sur de Max. Elle a entretenu une liaison

    amoureuse avec Martin.5. Martin refuse soudain de correspondre avec Max parce que

    ce dernier est juif. Dune part, Martin est devenu nazi, doncantismite. Dautre part, dans lAllemagne nazie, le courrier est

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  • surveill et censur : correspondre avec un juif devient dange-reux (comme Martin lindique Max dans sa lettre du 9 juillet1933 : Il devient impossible pour moi de correspondre avec unjuif ; et ce le serait mme si je navais pas une position officielle dfendre , p. 61).

    6. Griselle est poursuivie par la SA parce que, bien quellesoit juive, elle sest produite sur scne en Allemagne (lettre du8 dcembre 1933 : Elle avait montr sur scne son corps impur des jeunes Allemands : je devais la retenir et la remettre sur-le-champ aux SA , p. 76).

    7. Griselle demande de laide Martin. Ce dernier, embri-gad par lidologie nazie, refuse pourtant de laider.

    8. Max envoie Martin un cblogramme dans lequel ilsadresse lui comme sil tait juif. Les indications quil y donnesur la vente de tableaux sont tellement peu ralistes quelles nepeuvent que donner limpression aux censeurs, qui contrlentles courriers, que ce tlgramme est rdig dans un langagecod.

    9. Tout est fait pour que les nazis, en interceptant la lettre,imaginent quelle est destine fomenter un attentat.

    10. La dernire lettre de Max est renvoye lexpditeur avecla mention Inconnu cette adresse . Cela signifie que, commeGriselle, Martin a t arrt par la SA.

    Afin de prparer la sance no 2, les lves sont invits relirela lettre du 12 novembre (p. 43-46) et rpondre aux questionsde la microlecture no 1 (p. 95-96).

    Sance no 2 : le seuil du rcit

    Objectifs Lire un incipit. tudier le schma narratif du texte. Connatre la structure dune lettre. Examiner la situation dnonciation.

    Supports Lettre du 12 novembre 1932 (p. 43-46). Microlecture no 1 (p. 95-96).

    On trouvera ci-dessous les rponses corriges de la microlec-ture no 1.

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  • Les caractristiques de lincipitLincipit est le dbut dun rcit (les premiers mots, les pre-

    mires lignes, voire les premires pages). Il donne souvent desinformations importantes pour comprendre la suite du rcit :personnages principaux, sujet de lintrigue, date et lieu delaction.

    1. Dans le cas dInconnu cette adresse, le cadre spatial estpartag entre la Californie et lAllemagne ; lhistoire prend placeen 1932 ; elle stend jusquen 1933. Les noms des person-nages, les mots allemands employs, ainsi que len-tte de lalettre permettent de relever ces informations.

    2. Grce au travail effectu au cours de la sance no 1, leslves auront t introduits au contexte politique de Allemagnedes annes 1930 contexte illustr dans la lettre du12 novembre 1932 puisque Max y voque les quatorze annesmoroses qua connues le pays depuis la fin de la PremireGuerre mondiale, ainsi quune nouvelle Allemagne dmocra-tique (p. 43), qui dsigne la Rpublique de Weimar.

    3. Le principe de lincipit est dengager lhistoire. Ici, on peutdire que le dpart de Martin est llment dclencheur. Le dbutde lhistoire correspond un dbut in media res : le lecteur estplong dans une action en cours. Cependant, les rappels nostal-giques de Max permettent de recrer la situation initiale. Cetexte peut tre loccasion de voir ou de revoir le schma narra-tif et ses cinq tapes :

    1. Situation initiale : Martin et Max travaillent ensemble enCalifornie.

    2. lment dclencheur : Martin rentre en Allemagne aumoment o Hitler prend progressivement le pouvoir.

    3. Pripties : la monte progressive des nazis, les difficultsde Griselle et sa mort.

    4. lment de rsolution : la vengeance de Max.5. Situation finale : la disparition de Martin.

    Prsentation des personnages1. Max : apparat comme un personnage sympathique et nos-

    talgique, trs attach son ami et son pays. Il travaille dans

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  • une galerie de tableaux et il est juif. Il a une sur, Griselle. Ilproclame ouvertement son attachement la dmocratie.

    2. Martin : rentre dans son pays. Il est meilleur vendeur queMax, plus roublard sans doute. Il est galement artiste peintre(comme ltait Hitler dans sa jeunesse). Il a une famille nom-breuse : sa femme, Elsa, et ses deux fils, dont lun se nommeHeinrich.

    Griselle : elle est artiste et sur de Max. Elle est donc untrait dunion entre les deux personnages. On apprend dailleursque Martin a eu une liaison avec elle et quil sest pourtant mariavec une autre. Cela apporte un premier clairage sur le carac-tre de Martin, qui se range du ct de la discipline et des conve-nances. Les premires ombres apparaissent dj sur lepersonnage.

    La mise en place des lments de lintrigue1. Linsistance de Max sur les changements politiques en Alle-

    magne annonce la monte du nazisme.2. La mention de lidentit juive de Max annonce la rupture

    prochaine entre les deux amis.3. Les dbuts prometteurs de Griselle dans le monde du spec-

    tacle annoncent sa mort venir.On pourrait mme aller plus loin en montrant que la descrip-

    tion des tableaux vendus (toiles de Picasso, achetes par lesFleshman) annonce le dnouement puisque Max reprendra lesmmes termes pour se venger.

    La structure dune lettreLtude de lincipit sera loccasion dapprendre aux lves

    distinguer les diffrents lments dune lettre : len-tte : Gale-rie Eisenstein, USA ; ladresse du destinataire : HerrnMartin Schulse, Munich ; lobjet : aucun ; le lieu et la date : 12 novembre 1932 ; la formule dappel : Mon cherMartin ; la formule dintroduction : Te voil de retour en Alle-magne ; la formule finale : Mon cher Martin, laisse-moi []et aux garons ; la signature : Ton fidle Max ; le post-scriptum : aucun.

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  • On dfinira les notions dmetteur (destinateur) et de rcep-teur (destinataire). La situation dnonciation met en relationun metteur, un destinataire et senracine dans un cadre spatio-temporel. Le message dlivr doit sadapter la situationdnonciation.

    On parle dnonc ancr dans la situation dnonciationlorsque lnonc se rfre au moment de lnonciation. Cest engnral un texte au prsent (les dialogues, les lettres). Onparle dnonc coup de la situation dnonciation lorsquelnonc ne se rfre pas au moment de lnonciation. Cest engnral un rcit au pass.

    Il est vident que nous avons sous les yeux une lettre intime :son sujet, le tutoiement, les formules utilises le prouvent. Letexte est ponctu de nombreux points dinterrogation et dexcla-mation qui tmoignent des sentiments de lnonciateur. On ferarelever aux lves le vocabulaire des sentiments.

    linverse, une lettre officielle doit respecter des codes plusprcis de mise en page et tre respectueuse de son destinataire,crite dans un style soutenu et dans un ton neutre.

    Afin de prparer la sance no 3, les lves sont invits relirela lettre du 25 mars 1933 (p. 55-58) et rpondre aux ques-tions de la microlecture no 2 (p. 96). Ils doivent galementrechercher des exemples de formules de politesse employesdans une lettre officielle.

    Sance no 3 : crire une lettreObjectifs Rviser limpratif.

    crire une lettre officielle. tudier la comparaison et la mtaphore.

    Supports Lettre du 25 mars 1933 (p. 55-58). Microlecture no 2 (p. 96). Dossier, Valrie Zenatti, Une bouteille dans la mer

    de Gaza (p. 114-118).

    La lettre officielleOn commencera la sance en reprenant la recherche sur les

    formules de politesse. On value ensemble celles qui sont

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  • correctes. On peut alors les classer en deux catgories : cellesque lon adresse un interlocuteur connu et celles que lonadresse un interlocuteur inconnu. Cest loccasion aussi derviser limpratif prsent partir de ces formules.

    Pour rinvestir ce qui aura t vu, on demandera aux lvesde sadapter une nouvelle situation dnonciation : ils devrontcrire (ventuellement en groupes) une lettre au ministre delducation nationale afin de lui soumettre des propositions surlamlioration du collge.

    On tudiera ensuite le dernier texte du corpus Affrontementet rcit pistolaire prsent dans le dossier (p. 114-118) : letexte de Valrie Zenatti illustrera les consquences dune erreurde destinataire.

    La monte du nazismeOn trouvera ci-dessous un corrig synthtique des questions

    de la microlecture no 2.Le portrait de Hitler dress par Martin est assez fidle au per-

    sonnage historique. Les perscutions ont commenc et le pou-voir totalitaire se met en place. En relisant la fin de la lettreprcdente de Max (p. 53), il apparat nettement que Martin nefait prsent que rpondre la question : Qui est cet Hitler ? La rponse balance entre doute et enthousiasme. Sil est claire-ment fascin par Hitler, Martin tend nuancer son optimisme.Malgr tout, les arguments en faveur du nazisme lemportent.Le personnage reproduit politiquement la conversion qui a djeu lieu dans son intimit : il pouse la cause officielle. Son voca-bulaire est dj dform par la propagande nazie puisquil parlede sa race . De plus, obsd par les apparences et la russitesociale, il se rjouit que le maire soit son invit alors que lenouveau rgime perscute toute une catgorie de la population.De mme, le discours quil tient sur sa femme, que la grossesseempcherait de rflchir, est assez odieux.

    Comparaison et mtaphoreLa comparaison est une figure de style qui met en relation

    deux lments : le compar (lment que lon compare) et le

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  • comparant (lment auquel on compare) pour en souligner lepoint commun. Elle ncessite un outil de comparaison (du type :comme, tel que, pareil , ressembler , etc.). Exemples : Ils sesont dbarrasss de leur dsespoir comme on enlve un vieuxmanteau (p. 56) ; [] que lavenir slance vers nous telle unevague prte dferler (p. 56).

    La mtaphore est une figure de style qui met en relation deuxlments (le compar et le comparant) sans outil de comparai-son. Exemples : [] la petite cume trouble qui se forme ensurface quand bout le chaudron (p. 56) ; [] dans les sablesmouvants du dsespoir (p. 57).

    Labondance de ces figures images dans la lettre de Martinindique que le personnage sloigne dsormais de la rflexionet, au contraire, pratique lamalgame et le raccourci. Il nest plusdans le raisonnement intellectuel, mais dans le ressenti logiquequi est galement celle de la propagande nazie.

    Sance no 4 : histoire des arts lart allemandau service de la propagandeObjectif Analyser une uvre de propagande.Supports Arno Breker, Der Wchter (La Garde), cahier photos,

    p. 3. Dossier, questionnaire (p. 120).

    Au cours de la sance prcdente, les lves ont aperu lapremire tape de la transformation de Martin. Cette premiresance dhistoire des arts leur permettra de mettre en relationcette transformation avec le contexte historique de lintrigue (dsla prise du pouvoir par les nazis, les artistes sont en effet encou-rags mettre leur art au service de la propagande, afin dexalterles valeurs du national-socialisme).

    On sattachera plus particulirement ltude du bas-reliefdArno Breker, Der Wchter (La Garde), conduite laide duquestionnaire prsent dans le dossier de ldition (p. 120) etdont on indique ci-dessous les rponses.

    IntroductionDer Wchter (La Garde) est un bas-relief de lAllemand Arno

    Breker, un artiste favorable au nazisme. Luvre a t sculpte

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  • en 1938. Les nazis sont alors au pouvoir depuis cinq ans, et ontentrepris de mettre au pas la culture, en crant des institu-tions qui contrlent le monde de lart : dsormais, ce dernier nedoit servir qu exalter les valeurs du national-socialisme.

    Description1. Le personnage est nu, seulement vtu dune cape qui vole

    au vent, sans recouvrir son corps.2. Son corps est muscl et vigoureux. Son visage prsente des

    traits durs.3. Il est reprsent avec un bouclier et un glaive.

    Interprtation1. travers ce personnage, Arno Breker a voulu reprsenter

    le courage et la dtermination.2. Le guerrier peut tre rapproch de lAryen type dessin par

    Elvira Bauer : ces deux personnages ont la mme carrure et destraits semblables.

    3. Ce personnage reprsente un Aryen idal. Limage dElviraBauer sert inculquer aux enfants la diffrence qui, selon lesnazis, oppose les Aryens aux juifs : ces derniers sont dsignscomme des ennemis des Aryens, car leur race impure risque-rait de contaminer le sang pur des Allemands. En rappro-chant cette uvre de celle dArno Breker, on comprend que lepersonnage sculpt est bien le gardien de la race aryenne ,au sens o sa mission est de combattre tous ceux qui risquentde la mettre en pril, au premier rang desquels se trouvent, selonles nazis, les juifs.

    4. Les lments antiques le bouclier rond (semblable celuides hoplites grecs) et le glaive romain font de la lutte de larace aryenne pour sa propre prservation un combat ancestral.

    ConclusionIl sagit bien dune uvre de propagande car, dune part, elle

    est destine propager dans lesprit des Allemands le strotypede lAryen surpuissant et, dautre part, elle indique aux hommesune conduite modle : celle du guerrier.

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  • Sance no 5 : la rupture

    Objectif tudier les temps du rcit et leurs valeurs.Supports Lettres du 5 et 23 novembre 1933 (p. 71-74).

    Microlecture no 3 (p. 97). Lettre du 9 juillet 1933 (p. 61-63).

    Une fin anticipeOn trouvera ci-dessous un corrig synthtique des questions

    de la microlecture no 3.Un foss entre les deux amis. la suite des lettres du 5 et

    23 novembre 1933 (p. 71-74), la rupture est consomme entreles deux amis. Les intituls de lexpditeur et du destinataire sesont modifis depuis la lettre du 18 aot 1933, dans laquelleMartin demandait Max de ne plus lui crire chez lui. Onremarque que deux lettres de Max se suivent, ce qui indique que,malgr la gravit du sujet, Martin refuse dsormais de corres-pondre avec son ami .

    Le roman de Griselle. Ds le dbut du rcit, Griselle est aucentre de la relation entre les deux hommes, notamment enraison de laffection quils lui portent tous deux. Mais elle estgalement le symbole des valeurs que Martin rejette, bienquelles aient t les siennes. En effet, malgr lamour queMartin portait la jeune fille, il a pous une femme plus docile ;de mme, il abandonne peu peu ses idaux libraux pouradhrer au nazisme, faisant de Griselle une victime : la ruptureprovoque son chagrin, la trahison entranera sa mort.

    Une tape importante dans le rcit. Ces lettres constituentun roman dans le roman, une mise en abyme rvlant lhistoirede Griselle. Les dates sont floues car Max manque cruellementdinformations. Il plaide pour que Martin aide sa sur. Le tra-gique de la situation fait basculer la nouvelle dans le drame fami-lial. Ce passage anticipe galement la fin du rcit car y apparatpour la premire fois la mention Inconnu cette adresse , quirenvoie au titre mme de luvre. Le lecteur pourrait doncsattendre ce que lhistoire sachve, alors que ces lettresconstituent au contraire un tournant cl de lintrigue : ellesannoncent la mort de Griselle et la vengeance de Max.

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  • Les temps du rcitLa correction de la microlecture no 3 sera loccasion de faire

    le point sur les temps du rcit et sur leurs valeurs respectives :les temps nindiquent pas seulement la simultanit (deux vne-ments ont lieu en mme temps), la postriorit (un vnementa lieu aprs un autre) ou lantriorit (un vnement a lieu avantun autre), ils ont aussi des valeurs.

    Les valeurs du prsent

    a. Le prsent dnonciation : cest le prsent de celui qui parleou qui raconte des vnements : Je regrette beaucoup davoirde mauvaises nouvelles tapprendre (lettre du 8 dcembre1933, p. 75).

    b. Le prsent de vrit gnrale : cest le prsent qui sert noncer des vrits toujours valables (ou supposes telles) : Hitler est bon pour lAllemagne (lettre du 5 mars 1933,p. 55).

    c. Le prsent de narration : dans un rcit au pass, il sert rendre plus intense ce qui est racont. Par exemple : Martinouvrit la porte : Griselle est sur le seuil.

    Les valeurs du pass simple et de limparfait

    Le pass simple est utilis pour dcrire des vnements depremier plan. Ces vnements sont uniques, dats, duredtermine. Par exemple : Griselle arriva Munich troisheures.

    Limparfait est utilis pour voquer des vnements de secondplan (description, dcor). Ces vnements peuvent tre rpts,durables ou dure indtermine : Elle devait tre puise (lettre du 8 dcembre 1933, p. 76).

    Les valeurs des temps composs

    Ils sont employs pour voquer des faits achevs ou accomplisau moment de laction. On observera que lauteur emploie sur-tout les temps du prsent, du futur et du pass compos. Cela estd au fait que le rcit est ancr dans la situation dnonciation.

    crire au prsent (rcit ancr)

    Le systme des temps verbaux utiliss dans un discours ancrdans la situation dnonciation est organis autour du prsent.

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  • Afin den rendre compte, on proposera aux lves un exercicede reprage : relevez les verbes conjugus dans la lettre du9 juillet 1933 (p. 61-63) et classez-les selon leur temps.

    crire au pass (rcit coup)

    Le systme des temps verbaux utiliss dans un discours coupde la situation dnonciation est organis autour du passsimple.

    Pour entraner les lves matriser le systme temporel dupass, on leur proposera de transposer au pass et la troisimepersonne du singulier le passage suivant (lettre du 9 juillet 1933,p. 61-63) : Aprs la dfaite, ils avaient pli lchine pendantquatorze ans. Pendant quatorze ans, ils avaient mang le painamer de la honte et bu le brouet clair de la pauvret. Mais main-tenant, ils taient des hommes libres. Ils se redressrent,conscients de leur pouvoir ; ils relevrent la tte face aux autresnations. [] Il ne sattacherait quaux ennuis de son proprepeuple. Il refuserait de concevoir que quelques-uns devaientsouffrir pour que des millions fussent sauvs

    Les correspondances entre les deux systmes de temps, passet prsent, peuvent tre illustres par le tableau suivant :

    Narration au Imparfait et pass Prsent Futur simpleprsent compos

    Narration au Plus-que-parfait Pass simple ou Conditionnelpass imparfait prsent

    Sance no 6 : histoire des arts :art officiel allemand et art dgnr

    Objectifs Comparer deux tableaux. Analyser des uvres reprsentatives de lart

    officiel et de l art dgnr .Supports Wolf Willrich, La Famille, cahier photos, p. 3.

    Otto Dix, La Famille de lartiste, cahier photos, p. 5. Dossier, questionnaires (p. 122-123).

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  • La prsente sance vise approfondir ltude des arts sous lenazisme, en menant lanalyse compare de deux tableaux met-tant en scne la famille, le premier relevant de lart officiel nazi,tandis que le second, ralis par Otto Dix (un artiste considrcomme dangereux par les nazis), illustrera la notion d art dg-nr . La lecture dimages sera mene grce aux deux question-naires danalyse des uvres prsents dans le dossier (p. 122-123).

    Lart officiel nazi : la famille vue par Wolf WillrichIntroduction

    La Famille est un tableau peint par Wolf Willrich en 1939. lpoque, les nazis sont au pouvoir en Allemagne. Wolf Willrichleur est favorable.

    Description

    1. Le tableau reprsente tous les membres dune famille : lamre donne le sein un nourrisson sous le regard du pre. Troisautres enfants du couple sont reprsents : une fille, qui regardele nourrisson, une autre, plus jeune, qui joue avec une poupeet un garon qui, au sol, semble jouer planter quelque chosedans la terre.

    2. Ils sont placs dans un dcor champtre, dans lequel lanature est harmonieuse et matrise par lhomme : les fleurs,comme les lgumes, ont t soigneusement cultives.

    3. Les couleurs choisies par lartiste sont la fois chatoyanteset douces. Le jaune, en accord avec le blond de la chevelure detous les membres de la famille, domine.

    Interprtation

    1. Daprs ce tableau, le rle de la mre est de mettre aumonde les enfants, puis de sen occuper, et en particulier de lesnourrir. Les deux fillettes sont dailleurs exhortes suivre lemodle de leur mre : la plus ge observe attentivement lamanire dont elle donne le sein au nourrisson, tandis que laplus jeune se prpare son futur rle de mre en jouant lapoupe. Le rle du pre est quant lui de veiller sur sa famille :il est le plus grand personnage du tableau et entoure de ses bras

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  • la fois son pouse et sa fille. Le garon de la famille sait quilest destin assurer les revenus du mnage quil fondera :contrairement sa petite sur qui joue, il est dj occup planter des graines qui assureront sa subsistance.

    2. On peut dire que lartiste a cherch embellir la ralit,pour donner limpression dharmonie et de bonheur, dans cettefamille qui reprsente lidal aryen.

    3. Il cherche susciter ladmiration du spectateur et lenviedatteindre lidal reprsent.

    Conclusion

    On peut faire un rapprochement entre ce tableau et lvolutiondu personnage de Martin dans la nouvelle. Dans les premireslettres, on apprend quil a entretenu, bien que mari, une liaisonavec Griselle. Pourtant, une fois arriv en Allemagne, il seconforme peu peu au rle de mari que lui assigne lidologienazie. Sa femme met au monde plusieurs enfants et reste lamaison pour les lever, tandis que lui se consacre sa carrire dehaut dignitaire nazi. Il prend soin dinculquer lidologie nazie ses enfants, et en particulier ses fils, qui sont inscrits dans lesJeunesses hitlriennes institution en charge de la formation desjeunes Allemands, dont elle entend faire de parfaits nazis.

    Lart dgnr : la famille vue par Otto DixIntroduction

    La Famille de lartiste est un tableau peint par Otto Dix en1927, cest--dire six ans avant larrive des nazis au pouvoir.Une fois Hitler nomm chancelier, Otto Dix sera considrcomme un artiste dgnr , et ses uvres condamnes.

    Description

    1. Le tableau reprsente les quatre membres dune mmefamille : la mre, le pre (Otto Dix lui-mme) et leurs deuxenfants, une petite fille et un nourrisson. Le pre et la mreobservent le nourrisson, tandis que la petite fille lui tend unefleur.

    2. Loin des figures longilignes et des corps idaux desmembres de la famille peinte par Willrich, la famille dOtto Dix

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  • est reprsente avec des corps imparfaits, rebondis, comme celuide la mre, ou tordus, comme celui du pre. De mme, leursvisages ne sont pas sereins : si la mre et la petite fille esquissentun sourire, le pre comme le nourrisson affichent une figuregrimaante.

    3. Cest le rouge qui domine dans ce tableau.

    Interprtation

    Lautoportrait dOtto Dix nest absolument pas flatteur. Eneffet, il ne sagit pas, pour lartiste, dembellir la ralit, mais dela montrer sous un jour indit. Ainsi, cette peinture ne suscitegure dadmiration pour le sujet reprsent, mais diffuse pluttun sentiment de malaise (renforc par lutilisation de la cou-leur rouge).

    Conclusion

    Cest prcisment parce que Otto Dix na pas cherch embellir la ralit que son uvre a t assimile lart dg-nr : bien loin de vouloir propager, comme le fait lart alle-mand officiel, une idologie reposant sur un modle univoqueet imitable, lartiste a veill reprsenter la ralit de manireinattendue. Sa toile donne limpression dune famille aimante,mais provoque toutefois un sentiment dtranget, voire demalaise, chez le spectateur. Il ne sagit pas dimposer une faonde penser au public, mais au contraire de linciter rflchir parlui-mme en sloignant des strotypes attendus. On comprendds lors pourquoi cette forme dart pouvait apparatre commeun danger aux yeux des nazis, qui semployaient formater unesocit uniforme.

    Sance no 7 : la vengeance

    Objectifs Le genre pistolaire. Le schma actanciel.

    Supports Lettres du 15 fvrier et du 3 mars 1933 (p. 87-89). Microlecture no 4 (p. 98) Dossier, groupement de textes Affrontement et

    rcit pistolaire (p. 109-118).

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  • LexcipitOn trouvera ci-dessous les rponses corriges de la microlec-

    ture no 4.Un retour au point de dpart ? La fin de la nouvelle opre

    une boucle avec le dbut. Les adresses de lexpditeur et du des-tinataire reprennent leur forme dorigine. Lidentit juive de Maxest devenue manifeste puisquil signe dsormais Eisenstein .Lellipse du prnom montre galement quil ne se considre pluscomme lami de Martin. Quant la formule Notre trs cherMartin , elle consacre le caractre universel de la vengeance :elle nest pas seulement dordre priv mais est instaure au nomde tous les juifs perscuts en Allemagne.

    Le code . Tout semble indiquer que Max utilise un code :labondance de chiffres, linsistance sur des lments insigni-fiants, lutilisation dun vocabulaire relatif au monde de lacontrebande. Lvocation de Picasso et la mention de Fleshmanfont cho la premire lettre de Max (p. 43-46). De mme,lallusion aux deux garons renvoie aux deux fils de Martin, ga-lement voqus dans la premire lettre.

    Une vengeance par lettres. La lettre, qui formait un lienentre les deux hommes, devient ici le support de la vengeance.Tous les lments sont ici renverss. Picasso voque lart dg-nr rejet par les nazis. Le poids des enfants, peu vraisem-blable, fait penser un message cod. La formule de politessefinale laisse entendre que Martin fomente un attentat, et la signa-ture elle-mme, aux consonances juives, est dangereuse pourMartin car elle suggre son alliance avec lennemi . De mmeque Max tentait de redevenir allemand via sa premire lettre, iltransforme Martin en juif par la force du discours dans la der-nire lettre.

    Le schma actancielLe schma actanciel permet de distinguer les rapports entre

    les actants dun rcit : le sujet (le plus souvent le personnageprincipal du rcit) ; lobjet (ce que cherche obtenir le sujet,sachant quil peut tre concret un anneau par exemple ouabstrait la sagesse, lamour, etc.) ; les adjuvants (personnages

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  • amis, valeurs ou sentiments) qui aident le sujet dans sa qute ;les opposants (personnages ennemis, maladies ou autre prip-ties) qui gnent le sujet dans sa qute.

    partir de ces informations, les lves peuvent tablir leschma actanciel de la nouvelle : sujet (Max) ; objet (survie deGriselle, puis vengeance de Griselle) ; adjuvants (Martin, puis lenazisme) ; opposants (le nazisme, puis Martin).

    La grande force de cette histoire est de renverser les opposantset les adjuvants.

    Le genre pistolaireOn pourra conclure la sance en prsentant aux lves

    dautres exemples dhistoires construites travers une srie delettres : les Lettres persanes, de Montesquieu (p. 111-112), quisachvent aussi par une vengeance, et Les Liaisons dangereuses,de Laclos (p. 113-114), roman pistolaire mettant en scne unesituation daffrontement entre deux personnages.

    Dans les deux cas, les lettres nont pas pour seul objectif deraconter une histoire mais ont un but argumentatif. Ellesvoquent le thme de la condition des femmes sujet prsenten filigrane dans Inconnu cette adresse. En effet, Roxane pro-clame sa libert en se suicidant, et Mme de Merteuil refuse dese soumettre son gal masculin, M. de Valmont. On peut rap-procher ces deux figures de Griselle, qui saffirme comme unefemme libre, en opposition avec Elsa, la femme soumise,dvoue la maternit. Cependant, dans les trois cas, lesfemmes sont punies de leur dsir de libert par la mort (dans lecas de Mme de Merteuil, la mort est symbolique : lhrone estdfigure). On pourra faire remarquer aux lves que, la diff-rence de Roxane et de Mme de Merteuil, Griselle ne prend pasla parole dans Inconnu cette adresse. Il serait donc intressantdimaginer quel pourrait tre son discours.

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  • Sance no 8 : histoire des arts les arts au service de la lutte contre le nazisme

    Objectif Analyser des uvres dart engages dans la luttecontre le nazisme.

    Supports John Heartfield, Comme au Moyen ge et sous leTroisime Reich, cahier photos, p. 7.

    Victor Brauner, Sans titre Hitler, cahier photos,p. 6.

    Dossier, groupement de textes : Dire lindicible :le nazisme racont par la littrature (p. 103-109).

    Ltude du roman Inconnu cette adresse fait apparatre ladimension argumentative de luvre : il sagit, pour lcrivain,de mettre en garde lAmrique contre la violence de ltat naziet le danger quil reprsente. Cest pourquoi on prolongeraltude de la nouvelle par une dernire sance dhistoire des arts,consacre aux moyens mis en uvre par les artistes pour luttercontre le rgime nazi.

    travers ltude de deux uvres plastiques, on inscriraInconnu cette adresse dans le courant des uvres qui, ds ledbut des annes 1930, sengagrent, par des moyens artis-tiques, dans la lutte contre lidologie nazie.

    John Heartfield, Comme au Moyen geet sous le Troisime Reich

    Introduction

    Ce photomontage, intitul Comme au Moyen ge et sous leTroisime Reich est luvre de lartiste allemand John Heartfield.Il date de 1934. Les nazis sont alors au pouvoir depuis moinsdun an.

    Description

    1. La partie suprieure de luvre reprsente un hommesubissant la torture de la roue.

    2. De mme, on observe, dans la partie infrieure de luvre,un homme supplici.

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  • 3. Un lment important a chang : dans la partie infrieure,la croix gamme a remplac la roue.

    Interprtation

    1. Lartiste rapproche le Troisime Reich quentend crerHitler du Moyen ge, considr dans limaginaire collectifcomme une priode violente et irrationnelle.

    2. Cest la violence utilise par les nazis pour prendre et pr-server leur pouvoir qui justifie ce rapprochement.

    3. Heartfield reproche aux nazis de faire rgresser lAlle-magne et de la faire entrer dans un nouvel ge sombre.

    Conclusion

    Lartiste cherche choquer le spectateur afin de linciter sedfaire du carcan idologique impos par la propagande nazie.

    Victor Brauner, Sans titre Hitler (1934)Introduction

    Ce portrait de Hitler est luvre du peintre roumain VictorBrauner. Comme le photomontage de John Heartfield, il a tralis en 1934, un an aprs larrive au pouvoir de Hitler.

    Description

    1. On reconnat Hitler la forme de son visage, et surtout sa moustache caractristique.

    2. Son visage est transperc par une multitude dobjets : onreconnat par exemple un glaive, un marteau, un clou et unparapluie.

    3. Les couleurs dominantes sont le noir et le marron, quicontrastent avec le rouge du sang de Hitler.

    Interprtation

    1. Cette toile voque une scne onirique grce sa dimensionsurraliste. Tout se passe comme si le peintre russissait, dansun monde imaginaire, retourner contre Hitler toute la violencede son programme.

    2. Elle tmoigne ainsi dun sentiment de haine profondeenvers Hitler.

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  • 3. On peut mettre en perspective ce tableau avec laffiche met-tant en scne un portrait de Hitler, lgend du slogan Ein Volk,ein Reich, ein Fhrer (cahier photos, p. 1). Alors que limage depropagande met en scne un chef tout-puissant et vise susciterladmiration, Victor Brauner dgrade la figure du Fhrer etdnonce sa violence.

    Conclusion

    Avec cette uvre, il sagit certainement pour Victor Braunerde lutter contre la propagande nazie, en proposant une alterna-tive qui dvoile un autre visage le vrai visage du nouveauchancelier allemand. On peut rapprocher le travail de Braunerde celui de Charlie Chaplin dans Le Dictateur, quelques annesplus tard. Bien quil sagisse dune comdie lesthtique bienloigne de celle du peintre roumain, le ralisateur amricainprend galement le contre-pied de limage officielle de Hitler(telle que la prsente la propagande), en tournant sa volont depuissance en ridicule.

    Prolongement : groupement de textes Dire lindicible : le nazisme racontpar la littrature

    On pourra prolonger la squence en lisant trois textes qui,crits aprs la chute du rgime de Hitler, tmoignent chacun leur manire de ce que fut le nazisme. On rpondra aux ques-tions qui suivent les extraits (comme ci-dessous).

    Stefan Zweig, Le Monde dhier (1941)

    1. Stefan Zweig fait allusion la mise en place du pouvoirnazi, la mise au pas de la socit et de la culture (par exemple travers les autodafs) et la perscution des juifs et des oppo-sants au systme nazi.

    2. Selon Zweig, les intellectuels se sont montrs indiffrents la progression du national-socialisme car ils ont sous-estimson caractre radical. Daprs lui, cette erreur de jugementsexplique par la confiance que les intellectuels portaient dansla culture allemande et europenne : selon eux, celle-ci devaitempcher les Europens de tomber dans la barbarie.

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  • 3. Les nazis ont pris soin dviter de soulever lindignationde la communaut internationale en prenant des mesures pro-gressives.

    Primo Levi, Si cest un homme (1947)

    1. Ce pome sadresse aux hommes qui nont pas fait lexp-rience des camps de concentration.

    2. Il voque les souffrances infliges aux juifs dans ces campsde concentration : le travail forc, la faim, le froid, les coups, leshumiliations et la mort.

    3. Primo Levi a voulu tmoigner pour que les hommes tirentune leon de lhistoire, afin que la barbarie mise en place parles nazis ne puisse plus se reproduire.

    Kressmann Taylor, Jours dorage (1978)

    1. Grussmann justifie les atrocits commises par les nazis aunom de la raison de la guerre.

    2. Comme Martin, Grussmann est un dignitaire nazi qui per-oit la perscution des juifs et des ennemis de lAllemagnecomme un mal ncessaire, quon ne peut pas lui reprocher.

    3. Aprs Inconnu cette adresse, Kressmann Taylor choisit nouveau la forme romanesque pour mener sa rflexion sur lenazisme. Cela lui permet de transcrire les penses mmes denazis et, ainsi, de faire apparatre leur logique propre, afin demieux la combattre.

    Sance no 9 : valuation finale

    Objectifs Entranement aux preuves du brevet. valuer les acquis de la squence.

    Supports Lettres du 1er et du 18 aot 1933 (p. 65-68).

    Voici un devoir de type brevet raliser en quatre heures enclasse ou bien rpartir entre questions en classe et rdaction la maison.

    Questions et corrigs1. Quelle prcaution prend Max pour envoyer sa lettre

    Martin ? Pourquoi ? (1 point) Max prend la prcaution de

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  • confier sa lettre aux bons soins de J. Lederer pour viter lacensure.

    2. a. Pouvez-vous formuler la question que pose Max Martindans sa lettre ? (1 point) La question que formule Martin danssa lettre est la suivante : Est-ce que tu joues le jeu delopportunisme ?

    b. Quelle rponse Max attend-il ? (0,5 point) Il attend un oui (premire lettre).

    c. Quelle est la rponse de Martin ? (0,5 point) Martin rpondpar un non (seconde lettre).

    3. Dans sa rponse, Martin cite deux fois la lettre de Max.Relevez ces deux citations en indiquant quelle ligne elles setrouvent dans la premire lettre. (2 points) Martin cite deux foisMax : avec le mot libral (seconde lettre, l. 5), qui renvoieaux lignes 15 et 20 de la premire lettre ; et avec lexpression la vue long terme (seconde lettre, l. 20-21), qui renvoie la ligne 21 de la premire lettre.

    4. a. Relevez les formules dappel, les formules finales et lessignatures des deux lettres. (2 points) On trouve les formulesdappel suivantes : Mon cher Martin (premire lettre) et Cher Max (seconde lettre). La formule finale de la premirelettre est : Mes amitis vous tous ; il ny en a pas dans laseconde lettre. Les signatures sont : Max (premire lettre) et Martin Schulse (seconde lettre).

    b. En comparant ces formules, dcrivez les sentiments des deuxamis. (2 points) Max est beaucoup plus chaleureux que Martin :il emploie mon cher au lieu de cher . Martin au contrairenutilise pas de formule finale et signe de son nom entier. Martinne veut plus de lamiti de Max.

    5. a. Quelle est la situation dnonciation de la premire lettre(nonciateur, destinataire, cadre spatio-temporel) ? (2 points)Dans la premire lettre, lnonciateur est Max, le destinataire estMartin. Elle est crite le 1er aot 1933 San Francisco.

    b. Quelle est la situation dnonciation de la seconde lettre(nonciateur, destinataire, cadre spatio-temporel) ? (2 points)Dans la seconde lettre, lnonciateur est Martin, le destinataireest Max. Elle est crite le 9 septembre 1933 Munich.

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  • 6. Ces lettres sont-elles des noncs coups de la situationdnonciation ou ancrs dans la situation dnonciation ? Justi-fiez votre rponse (1 point). Ces lettres sont des noncs ancrsdans la situation dnonciation car lnonciateur fait rfrenceau moment de lnonciation. De plus, ce sont des textes auprsent.

    7. Relisez la premire lettre, de Je confie cette missive tapeur de la censure .

    a. Quel est le temps principal employ dans ces phrases ?(0,5 point) Cest le prsent de lindicatif qui est principalementemploy dans ces phrases.

    b. Quelle est la valeur de ce temps ? (0,5 point) Cest un pr-sent dnonciation.

    8. Relisez la seconde lettre, de Un libral est un homme Non .

    a. Quel est le temps principal employ dans ces phrases ?(0,5 point) Cest le prsent de lindicatif qui est principalementemploy dans ces phrases.

    b. Quelle est la valeur de ce temps ? (0,5 point) Cest un pr-sent de vrit gnrale.

    9. Relisez la seconde lettre, de Tu devrais te rveiller sans tats dme .

    a. Quel est le nom de cette figure de style ? (0,5 point) Cettefigure de style est une mtaphore.

    b. Quel est le compar et quel est le comparant ? (1 point)Martin compare les nazis (compar) un chirurgien(comparant).

    10. Je confie cette missive Jimmy Lederer qui doit brive-ment sjourner Munich lors de ses vacances europennes. Je netrouve plus le repos aprs la lettre que tu mas envoye. Elle teressemble si peu que je ne peux attribuer son contenu qu tapeur de la censure .

    Rcrivez ce texte au pass et la troisime personne en com-menant de la manire suivante : Il confia cette missive JimmyLederer. (2,5 points) Il confia cette missive Jimmy Ledererqui devait brivement sjourner Munich lors de ses vacanceseuropennes. Il ne trouvait plus le repos aprs la lettre quil lui

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  • avait envoye. Elle lui ressemblait si peu quil ne put attri-buer son contenu qu sa peur de la censure.

    Sujet de rdactionImaginez la lettre que Griselle a crite Max en partant pour

    Berlin. Dans cette lettre, elle lui explique les raisons de sondpart, dcrit ses sentiments et expose ses espoirs au sujet de lasituation actuelle de lAllemagne.

    Lors de ce travail rdaction, vous devrez : 1. Respecter lesrgles de prsentation de la lettre. 2. Vous mettre la place deGriselle. 3. Rester cohrent avec les informations donnesdans luvre de K. Taylor.

    Fabien CLAVEL,professeur de franais au lyce Julie-Victoire Daubi,

    Argenteuil (Val-dOise),et Claire JOUBAIRE,

    professeur de franais au lyce Paul Eluard, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

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