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Fiche technique _ Bactériologie 112 EN.FTBAC. 14-10-11.01 Emis le 24 mai 2011 Page 1 sur 4 Centre Toulousain pour le Contrôle de qualité en Biologie clinique FICHE TECHNIQUE BACTERIOLOGIE Association déclarée à la Préfecture de la Haute-Garonne le 30 Octobre 1973 et enregistrée sous le n° 8-543 CTCB - 33 route de Bayonne - 31300 TOULOUSE : 05 34 51 49 80 – Fax : 01 57 67 25 90 Email : [email protected] – site Internet : www.ctcb.com Siret : 428 789 853 000 28 – APE : 8559A FICHE TECHNIQUE : Neisseria gonorrhoeae CLASSIFICATION-NOMENCLATURE La taxonomie de la famille des Neisseriaceae est en cours d’évolution. Le genre Neisseria comprend deux espèces pathogènes pour l’homme N. gonorrhoeae et N. meningitidis et des espèces commensales. HABITAT-POUVOIR PATHOGENE Neisseria gonorrhoeae est une bactérie strictement humaine ; le principal mode de contamination est une transmission sexuelle par un partenaire infecté. - Infections génitales : Chez l’homme : urétrites aiguës (subaiguës ou chroniques possibles) avec complications à types de prostatites ou d’épididymites ; rarement asymptomatique, il n’y a pas de porteurs sains. Chez la femme : symptomatologie à bas bruit (dysurie), cervicite pouvant évoluer vers une salpingite puis une pelvi-péritonite avec risques de stérilité. On peut retrouver N. gonorrhoeae au niveau de l’urètre, des glandes de Bartholin, des glandes de Skene et du rectum. - Infections disséminées : Syndrome de poly-arthralgies évoluant vers arthrites septiques pouvant toucher toutes les articulations ; plus rarement endocardites. - Manifestations néo-natales : Conjonctivite du nouveau-né par transmission au moment de l’accouchement. - Infections ano-rectales et pharyngées. CARACTERES BACTERIOLOGIQUES 1/- Morphologie- Coloration Diplocoques à Gram négatif, immobiles. 2/- Caractères culturaux Aérobie strict. N. gonorrhoeae nécessite pour sa culture une atmosphère enrichie en CO 2 et sa croissance est favorisée par un fort taux d’humidité. Il pousse sur milieux enrichis en substances organiques (sang, sérum, ascite). Un des plus utilisé est la gélose au sang cuit, N. gonorrhoeae donne en 24 à 48H une culture « dissociée » caractéristique, des colonies non hémolytiques, grisâtres, brillantes ou mates, à bords irréguliers. Au-delà de 48H, les bactéries commencent à se lyser. La culture peut être lente, il faut garder les boîtes au moins 4 jours.

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Fiche technique _ Bactériologie 112 EN.FTBAC. 14-10-11.01

Emis le 24 mai 2011 Page 1 sur 4

Centre Toulousain pour le Contrôle de qualité

en Biologie clinique

FICHE TECHNIQUE BACTERIOLOGIE

Association déclarée à la Préfecture de la Haute-Garonne le 30 Octobre 1973 et enregistrée sous le n° 8-543

CTCB - 33 route de Bayonne - 31300 TOULOUSE ℡ : 05 34 51 49 80 – Fax : 01 57 67 25 90

Email : [email protected] – site Internet : www.ctcb.com Siret : 428 789 853 000 28 – APE : 8559A

FICHE TECHNIQUE : Neisseria gonorrhoeae

CLASSIFICATION-NOMENCLATURE La taxonomie de la famille des Neisseriaceae est en cours d’évolution. Le genre Neisseria comprend deux espèces pathogènes pour l’homme N. gonorrhoeae et N. meningitidis et des espèces commensales. HABITAT-POUVOIR PATHOGENE Neisseria gonorrhoeae est une bactérie strictement humaine ; le principal mode de contamination est une transmission sexuelle par un partenaire infecté. - Infections génitales : Chez l’homme : urétrites aiguës (subaiguës ou chroniques possibles) avec complications à types de prostatites ou d’épididymites ; rarement asymptomatique, il n’y a pas de porteurs sains. Chez la femme : symptomatologie à bas bruit (dysurie), cervicite pouvant évoluer vers une salpingite puis une pelvi-péritonite avec risques de stérilité. On peut retrouver N. gonorrhoeae au niveau de l’urètre, des glandes de Bartholin, des glandes de Skene et du rectum. - Infections disséminées : Syndrome de poly-arthralgies évoluant vers arthrites septiques pouvant toucher toutes les articulations ; plus rarement endocardites. - Manifestations néo-natales : Conjonctivite du nouveau-né par transmission au moment de l’accouchement. - Infections ano-rectales et pharyngées. CARACTERES BACTERIOLOGIQUES 1/- Morphologie- Coloration Diplocoques à Gram négatif, immobiles. 2/- Caractères culturaux Aérobie strict. N. gonorrhoeae nécessite pour sa culture une atmosphère enrichie en CO2 et sa croissance est favorisée par un fort taux d’humidité. Il pousse sur milieux enrichis en substances organiques (sang, sérum, ascite). Un des plus utilisé est la gélose au sang cuit, N. gonorrhoeae donne en 24 à 48H une culture « dissociée » caractéristique, des colonies non hémolytiques, grisâtres, brillantes ou mates, à bords irréguliers. Au-delà de 48H, les bactéries commencent à se lyser. La culture peut être lente, il faut garder les boîtes au moins 4 jours.

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Les milieux sélectifs contenant des antibiotiques (vancomycine, colistine, triméthoprime) et un agent antifongique (anisomycine, nystatine, fungizone) facilitent l’isolement de N. gonorrhoeae à partir des sites plurimicrobiens ; inconvénients : - des Neisseria commensales peuvent y pousser (N. lactamica, N. polysacchareae)

- certaines souches de N. gonrrhoeae (AHU) sont inhibées par la vancomycine

- certaines souches de N. gonorrhoeae sont sensibles au triméthoprime. 3/- Caractères d’identification Oxydase +, catalase + Acidification du glucose Gamma glutamyl transférase négative (ϒGT). Maltose, saccharose, lévulose négatifs. Il existe des souches atypiques glucose négatif.

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4/- Diagnostic différentiel

Acidification Culture sur

milieu sélectif

GLU MAL LEV

SAC LAC/ONPG Polysaccharide

ïGT Dnase/TRI

Colistine

N.gonorrhoeae + - - - - - - - + R

N.meningitidis + + - - - - + - + R

N.lactamica + + - - + - - - + S

N.polysacchareae + + - - - + - - + S

N.sicca + + + + - + + - S

N.subflavaperflava + + + + - + -/+ - S

N.subflava + + - - - - + - S

N.flava + + + - - - + -

N.mucosa + + + + - + + - S

N.cinerea - - - - - - - - S

N.flavescens - - - - - + -/+ - S

N.elongata +w/- - - - - - - - S

M.catarrhalis - - - - - - - + S*

GLU : glucose,MAL : maltose, LEV : levulose, SAC : saccharose, LAC : lactose, TRI : tributyrine Remarques : - N. elongata et N. weaveri ont une forme coccobacillaire et poussent à 22°C s ur gélose chocolat. Pour N. elongata, la plupart du temps, la catalase est non détectée. - les souches de N. gonorrhoeae glucose négatives peuvent être différentiées des autres diplocoques à gram négatif asaccharolytiques par leur résistance à la colistine. * certaines souches se développent sur milieu sélectif avec 7,5mg/L de colistine.

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Fiche technique _ Bactériologie 111 EN.FTBAC. 14-10-11.01

Emis le 17 mai 2011 Page 4 sur 4

SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES N. gonorrhoeae peut résister aux antibiotiques par acquisition de plasmides de résistance ou par mutation chromosomique. Résistance plasmidique :

- production de pénicillinase (souches NGPP, 1976, 1979 en France) qui confère un haut niveau de résistance aux Péni G, amino, carboxy et uréido pénicillines. La détection de βlactamase doit être effectuée dès l’isolement. Les C3G restent actives.

- Tétracyclines : résistance de type tet M (1986, souches NGTR), détectée par un diamètre d’inhibition à la tétracycline inférieur à 19mm. Résistance à doxycycline et minocycline.

Résistance par mutation chromosomique : Il existe des résistances de bas niveau aux pénicillines, tétracyclines, fluoroquinolones ; des résistances de bas et haut niveaux à la spectinomycine.

- Pénicilline : dépistage par CMI de la pénicilline G (plus de 75% des souches). - Céphalosporines de 3° génération : légère diminuti on de la sensibilité (CMI de

0,06 à 0,25µg/Ml) - Tétracyclines, macrolides, chloramphénicol : résistance sous la dépendance

du gène mtrR (bas niveau), résistance en augmentation. - Spectinomycine : résistance exceptionnelle, diamètre inférieur à 20mm (disque

à 100µg). - Fluoroquinolones : apparition d’une résistance préoccupante, le dépistage se

fait avec un disque d’acide nalidixique à 30µg, si le diamètre d’inhibition est inférieur à 25mm, il faut faire des CMI à l’ofloxacine et la ciprofloxacine.

Circulaire de l’AFSSAPS de 2008 (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) : En raison de l’évolution de la résistance de N. gonorrhoeae aux quinolones (40% des souches R à Ciprofloxacine en 2007) et de la diminution de sa sensibilité aux céphalosporines, les pénicillines, tétracyclines et fluoroquinolones ne doivent plus être utilisées dans le traitement de première intention des urétrites et des cervicites à N. gonorrhoeae. Schéma thérapeutique recommandé : -ceftriaxone 500mg une injectionIM ou IV -si contre-indication aux βlactamines :spectinomycine 2g -si impossibilité de voie parentérale : céfixime 400mg une prise orale unique. Du fait des fréquentes co-infections avec Chlamydia trachomatis,il est recommandé d’associer un traitement anti-Chlamydia : azythromycine 1g en dose unique ou doxycycline 200mg/jour en deux prises per os pendant 7 jours.

Catherine DELMAS Laboratoire de Bactériologie Hygiène

CHU Toulouse