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MELVAN FICHES PATRIMONIALES - ÎLE D’HOEDIC - SEPT 2007 © MELVAN HISTOIRE PATRIMOINE D’HOEDIC L’histoire d’Hoedic a l’originalité d’être, celle d’une île, une languette de terre perdue dans l’Océan. Très longtemps des hommes l’ont habi- tée, parce qu’il y trou- vaient un refuge natu- rel contre l’hostilité de leurs congénères. Puis elle fut abandonnée. Il y a mille ans des moines, qui avaient reçu Hoedic en dot, y déportèrent des paysans turbu- lent, en excès sur leurs terres. Abandonnés, ils surent y survivre seuls pen- dant des siècles, ne recevant la visite de leur suzerain monastique qu’une fois l’an, pour y percevoir sa dîme. Du moins, jusqu’au jour où Vauban s’intéressa à leur île pour la protec- son aumônier, le diocèse de Vannes affecta sur l’île un prêtre, le premier homme qui y sût lire et écrire. Il devint bientôt un seigneur local, prenant en charge non seulement les âmes mais encore la vie économique et sociale d’une petite communauté d’îliens mi-pêcheurs mi-cultivateurs reclus dans une grande misère. Un jeu de circonstances exceptionnelles, durant le quart de siècle de la révolution Française puis du Prernier Empire, dota cette communauté d’une originale structure théocratique qui assura sa prospérité. Ebranlée par les bouleversements de la Grande Guerre elle survécut jusqu’à la der- nière décennie du XX e siècle, L’île jumelle de Houat connut le même sort, mais en détruisant son port au milieu du XX e siècle une terrible tempête lui valut une symbiose plus rapide avec la civilisation du continent. Les deux lles furent cependant les dernières communes de France dotées de la fée électricité, en UNE HISTOIRE ORIGINALE, SUR DES ÎLES ATYPIQUES Henri Buttin - historien des deux îles Le Sémaphore, circa

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Fiches patrimoniales sur l'histoire des iles de Hoedic et Houat

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HISTOIREPATRIMOINE D’HOEDIC

L’histoire d’Hoedic a l’originalité d’être, celle d’une île, une languette de terre perdue dans l’Océan.

Très longtemps des hommes l’ont habi-tée, parce qu’il y trou-vaient un refuge natu-rel contre l’hostilité de leurs congénères. Puis elle fut abandonnée.

Il y a mille ans des moines, qui avaient reçu Hoedic en dot, y déportèrent des paysans turbu-lent, en excès sur leurs terres. Abandonnés, ils surent y survivre seuls pen-dant des siècles, ne recevant la visite de leur suzerain monastique qu’une fois l’an, pour y percevoir sa dîme.

Du moins, jusqu’au jour où Vauban s’intéressa à leur île pour la protec-

son aumônier, le diocèse de Vannes affecta sur l’île un prêtre, le premier homme qui y sût lire et écrire. Il devint bientôt un seigneur local, prenant en charge non seulement les âmes mais encore la vie économique et sociale d’une petite communauté d’îliens mi-pêcheurs mi-cultivateurs reclus dans une grande misère.

Un jeu de circonstances exceptionnelles, durant le quart de siècle de la révolution Française puis du Prernier Empire, dota cette communauté d’une originale structure théocratique qui assura sa prospérité. Ebranlée par les bouleversements de la Grande Guerre elle survécut jusqu’à la der-nière décennie du XXe siècle,

L’île jumelle de Houat connut le même sort, mais en détruisant son port au milieu du XXe siècle une terrible tempête lui valut une symbiose plus rapide avec la civilisation du continent. Les deux lles furent cependant les dernières communes de France dotées de la fée électricité, en

UNE HISTOIRE ORIGINALE,SUR DES ÎLES ATYPIQUES

Henri Buttin - historien des deux îles

Le Sémaphore, circa

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HISTOIREPATRIMOINE D’HOEDIC

Descriptif et historique

ministérielle invitait les ingénieurs de Lorient à travailler sur le projet de construction du phare des Cardinaux. Le projet sera réalisé par l’ingénieur Haus-

par l’ingénieur Bourdelles. --

tir de laquelle les travaux vont débuter. De tous les phares français construits en mer, le phare des Cardi-naux sera celui qui coûtera le moins cher.

Bâti en mer, sur le rocher Grougues-Guès situé au sud-est de l’île, il doit son nom à deux groupes

le phare des Cardinaux signale l’approche de la baie de Quiberon.

PHARE DESGRANDS-CARDINAUX

LocalisationAu sud-est d’Hoedic sur

la chaussée des Grands-Cardinaux.

Dates

Le phare des Grands-Cardinaux blanc avant la Guerre est repeint en noir et blanc puis en rouge et blanc

Gouache Abel Le Bourhis Carte postale

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Sa tour maçonnée, légèrement tronconique, est reconnaissable par ses deux bandes de peinture rouge sur fond blanc. Quatre ouvertures rectangulaires alignées verticalement y laissent entrer le jour.

-place alors le phare d’Hoedic qui, la même année, s’éteint. Les gardiens du nou-veau phare, désormais au nombre de trois, logent toujours à Hoedic avec leurs

la Marine occupe les lieux, ils iront loger au bourg d’Hoedic. Deux nouvelles mai-sons sont prévues pour eux dans l’ouest du bourg, mais elles ne seront achevées

maisons sont ensuite attribuées à des familles nombreuses hoedicaises.

Cardinaux sont auto-matisés et télécom-mandés depuis le phare de Goulphar à Belle-Île. Les deux derniers gardiens le

-nitivement.

Ce phare est tou-jours en service aujourd’hui, Il est propriété de l’état.

Plans établis lors de la construction du phare des Cardinaux

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LocalisationAu sud de l’île d’Hoedic,

derrière le Grand-Étang.

Dates

igue de pierres sèches.

Descriptif et historiqueDepuis toujours, les Hoedicais

échouent leurs barques, au retour de leurs sorties en mer, dans ce havre naturel qui est le mieux abritée de l’île, protégée par les platures de Beg Melen et de Men Crenn. La plage est dominée sur la dune par une croix

du vicaire perpétuel de la paroisse de Saint-Goustan-de-Rhuys, Monsieur Laudriec.

La première digue fut construite en

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Bien que très à l’abri des vents dominants, le port de la Croix restera tou-jours d’un accès hasardeux par la présence de roches dans l’axe de son passage et par son ensablement constant.

PORT LA CROIX

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est désensablé e

compagnie du Génie d’Angers et ses engins. C’est la dernière man i f e s ta t i on d’activité de ce port qui va peu à peu s’assoupir,

nouveau Port de l’Argol construit

de l’île.Si le nouveau Port de l’Argol monopolise aujourd’hui toutes les activi-

tés économiques de l’île, le Port La Croix reste fréquenté par des pêcheurs retraités ou des plaisanciers qui en apprécient le calme et son image d’un Hoedic hors du temps.

Plan du Port La Croix

Plaques posées par le Génie lors du désensablement

Cabane des Ponts et Chaussés

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PORT DE L’ARGOL

LocalisationAu nord d’Hoedic.

Dates

Local des pécheurs.

Descriptif et historique

Dans le cadre du

les plans d’une batterie sur Hoedic pour protéger l’entrée de la Baie de Quiberon. Les travaux commen-

la plage de l’Argol pour permettre le ravitaillement du chantier. Cette cale assurera les liaisons avec le continent en alternance, selon les vents, avec la cale du Port Neuf,

terminée à l’extrémité par un feu de position (servitude des Phares et Bali-ses). Pour lutter contre son ensablement et les dégâts dus aux tempêtes,

réservé aux

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pêcheurs qui disposent cha-cun d’un espace privé et d’une chambre froide avec une puis-sante fabrique de glace. Ce port va permettre un certain renou-veau des activités de pêche sur l’île, mais les espoirs placés dans cette activité économique se révéleront décevants.

est construite, témoin d’une activité touristique en constant développement.

Débarquement du Draventec

Notre Dame de ConfortCale de la Marine, Notre Dame de Confort – circa

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LocalisationAu nord-est d’Hoedic

sur la pointe de Beg Lagat.

Dates

Lagad (Vauban).

(d’Aiguillon).

Descriptif et historiquee siècle,

mission d’assurer la protection

anglaises et hollandaises. Pour défendre la citadelle de

Belle-Île, Vauban inclut dans son projet des batteries à Houat et à Hoedic pour s’opposer au mouillage des navires dans les rades les mieux protégées. Ces batteries sont terminées et

Chudel) et la batterie avec tour d’En Tal et une seule à Hoedic, la batterie

par les Anglais qui détruisent les tours, avant de se retirer.

à Houat qui devient le fort du Koh Kastel et sur la batterie de Beg Lagad à Hoedic qui devient le fort de Pengarde.

Les travaux ne sont pas achevés à Hoedic lors de la bataille des Cardinaux

l’amiral Hawk. Ils ne seront pas repris par la suite. De peti-tes garnisons y feront cependant des séjours périodiques jus-

FORT DE PENGARDEDIT FORT ANGLAIS

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qu’à la Révolution Fran-

les Émigrés en déroute se réfugient à Houat tandis que les Anglais se réser-vent Hoedic comme base arrière. Avant de se reti-rer l’année suivante, ils

des deux îles. Il ne reste guère

aujourd’hui qu’une plate-forme circulaire et quel-ques pans de murs, juste de quoi nourrir l’imagi-naire…

Vauban (1633 - 1707)

BATTERIE DE BEG LAGATEavec tour centrale (Vauban)

FORT DE PENGARDEsur le même site (duc d’Aiguillon)

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LocalisationDans la lande, au

centre d’Hoedic.

DatesÀ partir du Moyen-Âge,

peut-être plus anciens pour certains.

Descriptif et historique

Les murets, que l’on voit apparaître ça et là dans la lande, déli-mitaient les zones cultivées de l’île. Leur mémoire est conser-vée dans l’ancien cadastre, dit

quand l’île était exploitée pour l’agriculture et l’élevage. Il témoigne d’une terre divisée à l’extrême, avec un total de

Les deux tiers de l’île consti-tués de dunes et de landiers étaient utilisés pour le pacage des vaches et des chevaux. Jar-dins et champs étaient entourés d’un muret de pierre sèche pour prévenir les dégradations de ces animaux. Après la récolte, une ouverture étaient pratiquée pour un libre accès au pâturage et la terre était alors en jachère pendant une année avant un nouveau cycle de culture.

champ est constitué d’un talus en pente douce et le côté lande d’un appa-reillage de pierre constituant un obstacle. Ces constructions sont au moins aussi anciennes que l’agriculture hoedicaise et remontent probablement au Moyen-Âge. Certaines parties pourraient avoir été bâties sur

MURETS ETANCIEN PARCELLLAIRERunillau

ParkeuMeing

Champ du Menhir

Le Bourg

Les Landes

Moulin

Portail du champ du Menhir

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importante des terres cultivables dans la section du bourg et du Runillau. L’agriculture se concentra alors au Parkeu Meing et dans le champ du Men-hir.

La culture des céréales disparaîtra peu à peu à la suite de la Première guerre

murets ne seront plus entretenus. Les champs continueront cependant à être

pomme de terre ou d’autres productions de maraîchage. Les dernières vaches

l’abandon des terres, une décision exceptionnelle est prise par le sous-Prefet de

-faces non occupées sont

des parcelles.

Hoedic 1839Plan cadastral napoléonien Assemblage général (reconstitué)

Comme le parcellaire des propriétés rurales

résulte que quand l’un entreprend un travail et

terrain destiné à telle culture se trouve couvert d’hommes de femmes et d’enfants quand il s’agit de labours.

Extrémité du mur à l’est d’Hoedic Menhirs inclus dans un muret, à l’entrée sud du village