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Figure du Désordre : Trouble dans le genre. Je ne savais pas vraiment comment traiter ce sujet de manière « artistique », en peinture ou en photo de manière originale et plus je regardais autour de moi, plus je trouvais des bonnes réponse à votre sujet. Mais faites par les autres. Alors voici mon objet, mi-scolaire, mi-libre, je ne sais pas comment l’appeler. Alors disons que c’est une liste de réponse à votre sujet par d’autres ; une liste d’exemple plutôt récents d’œuvres diverses abordant le thème du genre. Comme vous avez l’air plutôt passionné par le sujet, j’espère que vous ne connaissez pas déjà tout ce que je vais citer et que cela vous intéressera. Le genre dans les jeux vidéo Le jeu vidéo, c’est la binarité absolue. Peut-être est-ce dût à ses racines. De manière générale, vous incarnez un héro. Dans tout ce qu’il représente de musclé, viril, malin, courageux et qui délivre la princesse, la fille ou le monde du mal. Du premier Mario à nos jours, ça n’a pas trop changé. S’il advient que le personnage principal soit une femme : elle aura forcément une grosse poitrine. C’est comme s’ils cherchaient à compenser l’absence virilité et de testostérone des héroïnes par la protubérance et l’exacerbation de leur féminité. Cependant, malgré ma maigre expérience dans le domaine du jeu vidéo j’ai noté deux cas très intéressants. · Le premier, c’est Minecraft, célèbre jeu, inclassable. Ce n’est pas de l’action, ce n’est pas de la gestion, ni de la construction, c’est un peu tout à la fois et surtout ce que vous voulez. Le principe est extrêmement simple, vous arrivez dans un monde généré aléatoirement, on vous laisse choisir entre quatre modes de jeu, paisible, facile, moyen, difficile. Le premier enlève les monstres et supprime donc toute la partie danger du jeu. Ensuite, vous faites ce que vous voulez. Les arbres, la terre, la roche, etc, sont représenté par des cubes dispersés dans toute la carte (avec des proportions humaine, il me semble que depuis le centre, on peut marcher de 10000km

Figure du Désordre : Trouble dans le genre.myreader.toile-libre.org/uploads/My_53d7c6b7769c0.pdf · a un curseur « sex appeal », quand vous choisissez un personnage féminin, la

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Figure du Désordre : Trouble dans le genre.

Je ne savais pas vraiment comment traiter ce sujet de manière

« artistique », en peinture ou en photo de manière originale et plus je

regardais autour de moi, plus je trouvais des bonnes réponse à votre

sujet. Mais faites par les autres. Alors voici mon objet, mi-scolaire,

mi-libre, je ne sais pas comment l’appeler. Alors disons que c’est une

liste de réponse à votre sujet par d’autres ; une liste d’exemple

plutôt récents d’œuvres diverses abordant le thème du genre. Comme vous

avez l’air plutôt passionné par le sujet, j’espère que vous ne

connaissez pas déjà tout ce que je vais citer et que cela vous

intéressera.

Le genre dans les jeux vidéo

Le jeu vidéo, c’est la binarité absolue. Peut-être est-ce dût

à ses racines. De manière générale, vous incarnez un héro. Dans tout ce

qu’il représente de musclé, viril, malin, courageux et qui délivre la

princesse, la fille ou le monde du mal. Du premier Mario à nos jours,

ça n’a pas trop changé. S’il advient que le personnage principal soit

une femme : elle aura forcément une grosse poitrine. C’est comme s’ils

cherchaient à compenser l’absence virilité et de testostérone des

héroïnes par la protubérance et l’exacerbation de leur féminité.

Cependant, malgré ma maigre expérience dans le domaine du jeu vidéo

j’ai noté deux cas très intéressants.

· Le premier, c’est Minecraft, célèbre jeu, inclassable. Ce n’est

pas de l’action, ce n’est pas de la gestion, ni de la construction,

c’est un peu tout à la fois et surtout ce que vous voulez. Le principe

est extrêmement simple, vous arrivez dans un monde généré

aléatoirement, on vous laisse choisir entre quatre modes de jeu,

paisible, facile, moyen, difficile. Le premier enlève les monstres et

supprime donc toute la partie danger du jeu. Ensuite, vous faites ce

que vous voulez. Les arbres, la terre, la roche, etc, sont représenté

par des cubes dispersés dans toute la carte (avec des proportions

humaine, il me semble que depuis le centre, on peut marcher de 10000km

de chaque côté). Ces blocs vous permettent de construire des choses,

mais si vous voulez juste vous promener c’est possible. La communauté

autour de ce jeu est très active - une infinité de « mods » sont

disponibles, qu’il suffit d’installer pour avoir de nouveaux blocs, de

nouvelles missions, etc - tout est réellement modifiable.

Ce qui nous intéresse ici, c’est le héros. Qui n’a absolument

aucune personnalité. Comme le jeu, à nous d’en faire ce qu’on en veut.

Des sites ont été créés pour modifié l’apparence du personnage, son

enveloppe, sa peau (appelé skin par la communauté), pixels par pixels.

Ici je vous présente un skin féminin, bien que la communauté soit

plutôt masculine quand même. Mais il est aussi possible de créer toutes

sortes de personnages complétement asexués, ce qui est plutôt

révolutionnaire dans le monde du jeu vidéo.

· Mon deuxième exemple est plus étonnant et subtil. Il s’agit

du concurrent direct de la série Grand Theft Auto (dit GTA), moins

connu, appelé nommé Saint Row et édité par THQ, entreprise très

influente dans le jeu vidéo. La saga, toujours en développement, se

compose pour l’instant de quatre jeux, mais c’est à partir du deuxième

que le jeu commence à montrer son intérêt. Contrairement à GTA, vous

créez de toute pièce votre personnage, et, vous pouvez choisir

d’incarner un homme ou une femme. Cela ne change rien à l’histoire.

Pour la résumer, vous devenez chef d’un gang nommé les saints et qui

ont pour couleur le violet. Votre but dans le deuxième jeu c’est de

faire fuir tous les autres gangs, vous devenez tellement influant que

vous avez une marque de vêtements et une boisson à votre nom. Dans le

troisième jeu, de nouveaux gangs apparaissent, tout dégénère à cause

d’un belge ( ! ) et les autorités n’arrivant pas à faire cesser les

tueries, convoquent une brigade anti-gang (: armes lasers, armures

blindées, tout explose de partout, un film hollywoodien parait ridicule

à côté de ça.) Les missions sont différentes et délirantes, vous

délivrez un ami retenu dans un club masochiste, vous protégez vos

prostituées ou vous faites exploser un porte avion. A la fin du jeu,

vous devenez président des Etats Unis car vous avez réussis à éliminer

le chef de la brigade anti-gang. Enfin, dans le quatrième jeu, vous

vous faites kidnapper par un dictateur alien qui possède le plus gros

empire de l’univers, que vous tuez pour enfin prendre sa place.

Voilà pour l’histoire. Le jeu vous laisse donc le choix de faire

tout ça en étant un homme ou une femme. Et vous laisse même choisir

chaque détail (espacement des sourcils, taille des lèvres, longueur du

lobe …) ce à quoi vous ressemblez. Et le scénario tient la route dans

tous les cas et ce malgré les extravagances. Vos acolytes sont un homme

et une femme. Vous entretenez une relation ambigüe avec les deux. Le

quatrième jeu introduit même quelque chose aussi intéressant

qu’inutile. L’empereur alien a fait imploser la terre, votre équipe est

sur un vaisseau, vous pouvez interagir dans ces passages avec une

dizaine de personnes (Hommes, femmes et robot.) qui acceptent

évidemment de coucher avec vous quelque soit le sexe de votre héro. Ce

n’est pas grand-chose, mais dans le monde du jeu vidéo, c’est

révolutionnaire.

Autre détail du jeu, lors de la création de votre personnage, il y

a un curseur « sex appeal », quand vous choisissez un personnage

féminin, la taille de sa poitrine augmente plus vous montez le curseur,

pour les hommes, c’est la taille du paquet. Clin d’œil amusant aux

autres jeux-vidéo.

Le genre dans la musique, dite alternative :

· Bad Tripes est un groupe de métal français originaire de la

région provençale formé en 2007 emmené par Hikiko Mori, chanteuse d’une

vingtaine d’années. Leur musique mélange des sonorités métal à des

textes en français assez crus.

Le premier aspect qui peut

retenir l’attention, c’est le

pseudonyme choisi par la

chanteuse, en effet, Hikiko Mori

(« Hikikomori ») désigne au japon

une catégorie de personnes,

jeunes qui semble atteinte

d’agoraphobie, refusant toute vie

sociale.

Mais le véritable déclic c’est la chanson Les Glamoureuses publiée

sur le premier disque du groupe intitulé phase terminale.

Exceptionnellement, ce n’est pas un texte écrit par la chanteuse, elle

est simplement venu y faire quelques ajouts pour l’adapter en chanson,

il s’agit d’un texte de Pascal de Saint-Philippe dit Nada dont je ne

connais rien de plus. Les ajouts sont matérialisés par des tirets.

Ses bras sont des autoroutes

bombardées par la déroute,

entre ses cuisses une belle bite

bande en regardant Edith,

Edith exhibe des nichons

à rendre fous les garçons,

son string noir très polisson

moule son sexe en érection,

trois heure de l'après-midi

Jennifer finit sa nuit,

à peine sortie du plumard

dans sa veine elle plante le dard,

Edith lui roule un patin

puis lui prépare un gros joint,

un bon spliff de marocain

qu'elle lui tend d'un air câlin.

Jennifer la délictueuse

aime Edith la crapuleuse,

elles sont unies par l'anus

mariées par le baise et suce.

Edith se shoote à son tour

se came comme on fait l'amour,

célèbre sa soumission

dans l'enfer de la passion,

- Les dents jaunes et les joues creuses

- Sont-elles belles les glamoureuses

- Visages blâfards et fardés

-Sensualité décharnée

- Edith vend son amour propre

- Pour Jennifer peu importe

- Elles s'aiment dans la chambre sale

- Par oral et par anal

la cuillère est un rituel

et la seringue un autel,

au pied duquel s'agenouillent

les culs bénis par la chtouille.

Jennifer hyper foncedée

s'laisse aller sur l'oreiller,

les bisous femme de voyou

d'Edith lui dévorent le cou,

deux mains s'en vont vers deux verges

rendre un hommage à la vierge,

deux bouches vont tailler deux cierges

un soixante-neuf en émerge.

Jennifer la délictueuse

aime Edith la crapuleuse,

elles sont unies par l'anus

mariées par le baise et suce.

- Edith est son héroïne

- Jennifer embrasse sa pine

- Lui prouve sa vénération

- Par baisers et fellations

- Sex, drugs and alcohol

- Un cliché très rock'n'roll

- Mais les glamoureuses s'en foutent

- Préfèrent s'enivrer de foutre

- Volets fermés, porte close

- Jennifer s'offre une dose

- Tandis qu'Edith se maquille

- Elle laisse tomber son aiguille

- Jennifer lui tend la seringue

- D'un air rêveur, un peu dingue

- Son sourire rouge extatique

- Fait toujours céder Edith

Edith se shoote à son tour

se came comme on fait l'amour,

célèbre sa soumission

dans l'enfer de la passion,

- Au plus profond de sa chair

- Est ancrée sa Jennifer

- Héroïne, sève de pénis

- Hépatite et syphilis

- Ongles noircis et joues creuses

- Sont-elle belles les glamoureuses

- La peau blanche est trouée

- Déchéance prédestinée

- Orgasme liquide entre les lèvres

- Et tant pis si elles en crèvent

- Faisant fi de la morale

- Par oral et par anal

Jennifer la délictueuse

aime Edith la crapuleuse,

elles sont unies par l'anus

mariées par le baise et suce.

- La maladie les poursuit

- Elles ne cherchent pas à s'enfuir

- Tant pis pour l'salut d'leur âme

- Il ne vaut pas l'ultime orgasme.

Un texte assez unique dans le milieu du métal (ou de la musique en

générale), l’homosexualité et la transsexualité ne sont pas des sujets

très répandus, surtout présenté de manière aussi crue et cynique. Je ne

sais pas si c’est la jeunesse, la féminité, ou les influences (plutôt

issues de la culture japonaise) mais Bad Tripes aime aborder des sujets

différents. Qui plus est, avec une réelle qualité dans les textes,

autre exemple, la chanson Vagina Dentata issue du même album.

Cette chanson aborde un sujet fantôme, les hommes battus. En

appuyant bien sur le fait que l’homme est piégé, s’il en parle à ses

amis, il ne sera pas pris au sérieux, tourné en dérision et s’il frappe

sa femme il finira probablement en prison. (Je ne vous mets pas le

texte, mais tout ceci est écoutable via la page Bandcamp du groupe en

faisant une recherche « Bad Tripes » dans un moteur de recherche.)

· Decibelles est un groupe de punk rock lyonnais. Il est très

difficile de trouver des informations sur elles, elles ne sont pas très

connues. Le groupe est formé de trois filles, ce qui est déjà

remarquable dans le punk rock.

Elles ont été révélées en 2007 en apparaissant sur la compilation

Support Your Local Punk Scene de la Guerilla Asso regroupant les

groupes prometteurs français. Elles étaient d’ailleurs le seul groupe

exclusivement féminin de la compilation.

Le titre qui nous intéresse ici s’appelle Bloody Bloody Whiffy

Scuzzy. On peut traduire ce titre par quelque chose de sale, dégoutant,

à l’odeur âcre et sanglant. Il est aussi intéressant de noté que le

terme « whiffy », issu de l’argo anglais, est, de manière générale,

utilisé pour désigner une femme sale, dégoutante, et est souvent

associé à « Bitch ». La chanson possède un clip très explicite (visible

sur Youtube) qui nous permet de comprendre que la chanson parle de

menstruations. Ce n’est pas un sujet qui anime beaucoup le punk rock -

ou la musique- en général, je ne connais pas d’autres chansons sur le

sujet. Surtout sur une musique aussi entrainante. Il est aussi

intéressant de noté qu’il y a une volonté de mise en avant de cette

chanson, un évènement facebook avait été créé à l’époque pour la sortie

du vidéoclip en 2009. Depuis la vidéo a été vues plus de 20 000 fois

mais impossible d’avoir un retour objectif sur la réaction des gens, il

n’y a qu’une vingtaine de commentaires plutôt positifs certes, mais ce

n’est pas représentatif.

En si peu de commentaire quelqu’un arrive à les comparer au groupe

Plasticine, autre groupe exclusivement féminin français, ce qui est

leur seul point commun.

· Le chanteur français Batlik a abordé le sujet de

l’homosexualité dans une de ses chansons intitulée « Le Minou » le

texte est très bien écrit et sobrement accompagné. L’histoire est assez

simple : Batlik se fait quitté par sa copine qui veut voir « l’autre

côté de la rive »

Comment je m’appelle

Et pourquoi je saigne ?

Je crois que celle que j’aime

Veut voir l’autre bord de la Seine.

On était pourtant bien, de ce coté là,

Y avait elle, moi et je sais plus très bien.

Elle avait pourtant tiré des plans sur ma comète

Et une comète, ça peut être mignon tout plein.

Mais je la regarde accoster sur la rive d’en face

Et j’ai du mal à distinguer tout ce qui se passe.

Alors Comment je m’appelle

Et pourquoi je saigne ?

Je crois que celle que j’aime

Veut voir l’autre bord de la Seine.

La Méditerranée coulait jusqu’au Sacré-Cœur,

Pourquoi a t elle hésité entre voile et vapeur ?

C’est peut-être ce qui peut arriver

Quand on a trop d’affinités,

On finit par regarder du même coté.

Alors je regardais vers elle

Et elle regardait vers celles,

Qui marchent nonchalamment

Sur l’autre bord de la Seine.

Le soleil se lève, je sais pas si j’ai raison,

Mais je vais aller l’attendre au-dessus du pont.

Parce que

La Méditerranée coulait jusqu’au Sacré-Cœur,

Pourquoi a t elle hésité entre voile et vapeur.

Seul sur mon pont j’attends qu ‘elle refasse surface,

J’interroge l’horizon et je regarde les gens qui passent.

La paranoïa

Me dit que tout le monde sait pourquoi je suis là,

Et j’entends déjà rigoler le minet rasé et musclé

Qui dit :

« C’est pas à moi que ça arriverait

Ma poule n’en a que pour ma queue,

Elle sait qu ‘un homme un bon un vrai

Y a pas mieux. ».

Mais toi, même pas je t’explique,

Pour toi, même pas j’articule.

Va postuler pour le prochain Breillat

Et sort de ma bulle.

Parce que

Seul sur mon pont, j’attends qu ‘elle refasse surface,

J’interroge l’horizon et je regarde les gens qui passent.

Je me fous bien de savoir

Si elle sera brune avec les seins en poire.

C’est pas parce qu’elle me quitte pour « une »

Que je broie du noir.

Si je suis au bord de l’eau

C’est que j’ai perdu ce que j’avais de plus beau.

Sans elle j’ai peur de ne plus pouvoir.

Il est midi passé,

Elle ne reviendra jamais sur le quai,

J’essuie le bout de mon nez

Parce que Paris sent mauvais.

En face de moi la Seine,

De chaque coté les gens qui vont qui viennent,

Je ne perdrai pas le goût des autres.

Je chante « Il est des nôtres ».

Mais ça passe toujours…

C’est ce que tout le monde

Dit tout le monde sait

Tout partout, tout partout, tout partout, autour.

Ça fait réfléchir, pour l’avenir,

On médite sur soi même quand on a de la peine.

Alors je pense à moi et je me demande bien,

Ce que j’ai de trop masculin.

J’aime pas le sport, même le foot m’endort,

J’ai pas de poils au torse et chaque fois je m’efforce,

De baisser la lunette des toilettes,

Je ne ronfle pas, d’ailleurs je ne dors même pas.

L’insomnie est ma meilleure amie,

Comme ça pas de problèmes de jalousie.

Seul devant ma glace,

Je me demande ce qu’il aurait fallu que je fasse

Pour ne pas qu’une autre le fasse à ma place.

Je me déshabille pour voir ce qui me sépare des filles,

Ce petit bout de chair fait de moi un célibataire.

Voilà à qui tenait ma relation conjugale,

Moi qui pensais que c’était pour mon coté cérébral.

Le seul reproche que je trouve à faire sur cette chanson c’est la

binarité de la métaphore, si elle est sur le pont d’en face, elle ne

peut pas être sur le même que Batlik. Cependant le chanteur est ouvert

d’esprit et il était difficile d’adapter autrement sa métaphore.

·Les Ogres de Barback, groupe originaire de la banlieue

parisienne qui parcourt la France depuis 20 ans est un cas intéressant

aussi. Leur musique est indéfinissable car elle varie toujours, leur

texte jettent un doute sur la sexualité du chanteur. Dans certaines

chansons il s’avoue homosexuel (Grosse Tortue) et d’en d’autres

hétérosexuel (Salut à vous). Le groupe a pour habitudes d’incarner des

personnages dans leurs chansons, mais pas toujours, mais ils ne disent

jamais quand, font preuve d’une sincérité visible sur scène. Ce qui

jette le trouble. Le point rassurant, est que ça n’empêche personne

d’aimer leur musique. Leur public est vaste et varié, allant de la

ménagère de cinquante ans à l’ado qui découvre la culture alternative.

Lors des concerts tout le monde fait la fête ensemble, ce qui est assez

remarquable.

· Dans l’alternatif français vous trouverez aisément un tas de

chanson féministe, Tagada Jones avec « Une Fois de Trop » parle des

femmes battues, « Macho Blues » de Lofofora, « Comme une baleine » des

Betteraves, « Cogne sur un flic pas sur ta femme » de Guerilla

Poubelle, « My mind is a Pussy » de Black Bomb A, pour n’en citer que

quelques uns, mais je ne pourrai pas vous citer une seule chanson

parlant d’homosexualité (en dehors de celles cité au dessus). Si le

Punk Rock se veut, à ses origines, révolutionnaire et contestataire, il

s’est toujours contredit. Le look punk met les hommes et les femmes au

même niveau, les codes sont les mêmes, mais ce n’est qu’une surface. Si

on compare à pas mal d’autres genres musicaux, les groupes de femmes

sont pourtant très peu représentés.

- Au début des années 70 en Angleterre, il y avait trois groupes

populaires : les Sex Pistols, les Clash et X-Ray Spex. Aujourd’hui, on

se souvient très bien des deux premiers, mais X-Ray Spex n’a existé

qu’aux yeux des connaisseurs. Le groupe était mixte, constitué de deux

hommes et deux femmes. Et leur musique était plus qu’avant-gardiste

dans le punk-rock car on pouvait dénoter l’omniprésence du saxophone

dans chaque morceau. De plus, la chanteuse, Poly Styrène, à l’opposé

des conventions et de normes de beauté de l’époque –qu’elle dénonçait

de sa voix perçante- et encore d’aujourd’hui, portait des couronnes sur

les dents et les cheveux courts et crépus (dus à ses origines). Elle

déclara un jour : « Si quelqu’un essaye de faire de moi un sex-symbol, je me rase la tête

demain. »

·Cet exemple est véritablement celui qui m’a découragé dans la

création d’une œuvre sur le sujet du genre. Il est la réponse parfaite.

Je le classe dans la catégorie musique alternative mais il n’y a pas

véritablement sa place, n’étant pas vraiment musicien. J’ai vu un

reportage sur lui que je n’ai pas réussi à retrouver dans l’émission

Tracks sur Arte. Alors tout ce que je vais dire est potentiellement

faux, je fais appel à mes souvenirs d’un samedi soir.

Il s’agit d’un israélien du nom de Uriel Yékutiel, tout à fait

exceptionnel, qui a fait parler de lui en devenant célèbre sur Youtube.

On peut le voir interpréter en playback de la pop américaine : du

Beyoncé, Lady Gaga et toutes ces choses-là. Sa particularité est d’être

juif, transsexuel, d’aimer le football et les talons haut. Le football

en talons haut. Il fait scandale dans son pays, notamment pour sa vidéo

le montrant dans le rôle « d’une femme battue qui aime ça » selon ses

propres dires. Le personnage est macho et insupportable. Il rassemble à

la fois les clichés de la féminité et de la masculinité. La réponse

parfaite à votre sujet selon moi. Cette vidéo est visible sous l’url :

http://youtu.be/UNeJyrU6hYQ (sur Youtube).

Le genre sur Internet

Dans ce chapitre je vais exclusivement parler du site

DeviantArt qui me parait un site tout à faire intéressant. En effet, la

liberté qu’il offre à ses utilisateurs fait qu’on y voit toute sorte de

chose. Le site étant très populaire on peut y voir un reflet objectif

de la société sur internet. Etant passionné par la photographie, c’est

la partie du site qui m’intéresse le plus, cela touche à l’image des

gens et c’est d’autant plus passionnant. · Pour débuter, un petit

test intéressant. J’ai publié, le même jour deux photographies

différentes sur ma page DeviantArt. La première est un autoportrait

issu d’une de mes séries et la seconde une photographie d’une jeune

fille nue. Quelques temps plus tard, regardons les statistiques.

58 vues, 4 favoris, 2 commentaires pour mon autoportrait, 245 vues,

13 favoris et 2 commentaires pour la jeune fille nue. Pourtant,

qualitativement, l’autoportrait est meilleur, l’éclairage plus

travaillé et issu d’une série qui a un sens. L’autre photographie est

purement gratuite, la jeune fille m’avait juste demandé de faire des

photos d’elle nue (pour SuicideGirl).

Nous pouvons constater que ce phénomène est généralisé sur

DeviantArt, j’ai fait un série de capture d’écran en allant dans

diverses catégories du jour en regardant les photos les plus populaires

depuis 3 jours.

Autoportraits

Nus artistique

Body Art

Portrait Classique

Cosplay

Emotive Portrait

Expressive

Portrait fétichiste

Portrait Glamour

On ne peut pas dire que la femme n’est pas représentée, elle

est même très présente. Mais la majorité des photographes sont des

hommes (sauf dans la catégorie autoportrait). Pourtant, il y a beaucoup

de femmes sur ce site, je ne connais pas les ratios exacts, mais elles

sont bien présentes. L’avantage du site c’est de mettre avant tout les

images en avant, on découvre un photographe par son travail, le site ne

laisse que très peu d’espace à l’écriture donc c’est un phénomène assez

étrange. Cependant, on peut constater que les femmes ont une façon bien

différente de photographier les femmes. Il faut avouer que les

photographies de nus masculins, malgré quelques exceptions, sont bien

moins intéressantes. Certes, c’est classé les gens de façon binaire,

mais DeviantArt nous rends conscient de la différence. Ce n’est

probablement vrai que dans nos sociétés occidentales. Je n’ai jamais vu

de photographie vulgaire (en dehors d’autoportraits) d’une femme

photographiant une femme sur ce site. J’ai pour ça une explication

possible, mais je n’en suis pas convaincu, je pense que le problème est

plus complexe. Pour qu’une photo arrive à mes yeux sur ce site, il faut

qu’elle soit populaire, donc, n’arrive à moi que des photos populaires,

les attentes du public envers les photographes femmes sont peut-être

plus qualitative, on pardonnera moins facilement à une femme une

mauvaise photo de corps féminin qu’à un homme.

Pour de très bons portraits d’hommes et de femmes, de lapins et de

monstres, je vous recommande sur Deviant Art le profil de dasTok,

photographe américain vraiment intéressant.

L’échelle de Kinsey

Dans le film Les Amours Imaginaires de Xavier Dolan sorti en

2010, un des personnage explique l’échelle de Kinsey à un de ses

camarade pour essayer de découvrir ses préférences sexuelles.

« - Sur l’échelle de Kinsey, tu as sept catégories, sept degrés,

zéro c’est exclusivement hétérosexuel(le), une prédominance

hétérosexuelle, expérience homosexuelle, deux prédominance

hétérosexuelle, occasionnellement homosexuel(le), trois bisexuel(le)

sans préférence, quatre prédominance homosexuelle, occasionnellement

hétérosexuel(le), cinq prédominance homosexuelle, expérience

hétérosexuelle, six exclusivement homosexuel(le), as quelle catégorie

tu appartiens ?

– Le Golden Coconut club »

Kinsey à enquêter dans les années cinquante sur la sexualité

des américains prouvant qu’homosexualité et hétérosexualité ne sont pas

des choix exclusifs, il a donc mis en place cette échelle présenté dans

le film québécois. Cependant, une telle répartition inclut encore une

notion de binarité.

Conclusion

J’espère avoir répondu à ce sujet avec cette liste. Ces

exemples sont issus de ma culture, où bien souvent les questions de

genre ne se posent pas trop. Peut-être parce que c’est une culture

d’amateur, Décibelles, Bad Tripes ou beaucoup de photographes de

DeviantArt sont des amateurs, dans le sens où ils ne se sont pas

professionnalisés dans leur domaine, ils ne gagnent pas leur vie avec

ce qu’ils font, et je pense vraiment que ça a une conséquence sur les

thèmes abordés. Il y a quelques années, la question du genre dans le

punk rock n’intéressait personne, les préoccupations étaient autre,

mais nous avons vu que des exemples récents nous prouve une avancée sur

le sujet, prouvant que c’est un thème d’actualité.

Daniel HOMANN, Licence 2, Semestre 4.