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N°271 du vendredi 17 Novembre 2017, Rohero 2, Av. Moso n°25, Tél.: 22 27 78 68 Filière café (page 3) CULTURE TRANSPORT FINANCE Un pont pour booster les échanges commer- ciaux entre le Burundi et la RDC (page 7) Un décret controversé (page 8) Une nouvelle loi bancaire innovatrice (page 4) Nouvelle loi bancaire FED Réglementation du tambour au Burundi Productivité+Qualité = Revenus consistants Chaque semaine, retrouvez la suite du conte fantastique page 10. Vue d'une plantation de caféiers

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N°271 du vendredi 17 Novembre 2017, Rohero 2, Av. Moso n°25, Tél.: 22 27 78 68

Filière café (page 3)

CULTURETRANSPORTFINANCE

Un pont pour booster les échanges commer-ciaux entre le Burundi et la RDC (page 7)

Un décret controversé (page 8)Une nouvelle loi bancaire innovatrice (page 4)

Nouvelle loi bancaire FED Réglementation du tambour au Burundi

Productivité+Qualité = Revenus consistants

Chaque semaine, retrouvez la suite du conte fantastique page 10.

Vue d'une plantation de caféiers

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Burundi Eco - Vendredi, 17 Novembre 2017 - n°271

Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco Burundi Eco

EDITORIAL

Mélance Maniragaba, journaliste.

No 25 Av. Moso - ROHERO 2Référence CNC : 100/CNC/236/2012Parution le vendredi Rédactrice en chef a.i : Bella Sonia NDAMIYEService commercial : +257 22 277868 / 75129129

Imprimé par

Taux de change du 16 Novembre 2017

Acheteur AcheteurVendeur Vendeur

Dollar USAEuroShi. KenyanShi.TanzanienShi. UgandaisFr Rwandais

1745 205616,82770,77870,48062,0860

2750 3150271,20,853,2

1774208917,09910,79130,48832,1196

27703200281,250,93,3

Monnaies étrangères

Sources : BRB/www.brb.bi, ikiriho et divers

Marché officiel Marché parallèle

Dans le cadre de célébrer le jubilée d’argent de son existence et 10 ans

de la mise en place de sa loi organique, le Conseil National de la Communication (CNC) dédie la semaine du 13 au 17 novembre 2017 aux médias.

A cette occasion, Karenga Ra-madhan, président du CNC a déclaré que les textes législa-tifs en rapport avec la presse

Après avoir déclaré qu’on a commencé à sensibiliser les opérateurs économiques qui travaillent dans l’informel, l’Office

Burundais des Recettes (OBR) a enregistré 5000 contribuables, indique Audace Niyonzima, commissaire général de l’OBR dans un point de presse marquant le début des préparatifs de la journée du contribuable, édition 2017. Selon lui, les recettes mensuelles collectées par l’OBR sont publiées au ministère des Finances. Niyonzima fait savoir que les contribuables consentent de gros efforts pour payer les impôts et les taxes dus dans les délais convenus même en cas de diffi-cultés. Cette journée sera célébrée le 5 décembre 2017 dans la province de Muyinga.

L’objectif de l’organisation de la journée du contribuable est de remercier officiellement

L’annonce des travaux dits d’urgence de stabilisation des berges de la rivière Ntahangwa a été perçue chez les riverains comme le retour de Jésus Christ sur la terre chez les croyants. Toutefois,

cette lueur d’espoir n’a pas fait long feu. Le délai d’exécution a expiré sans que rien de concret ne soit remarqué sur terrain. Les travaux qui devaient durer trois mois, c’est-à-dire de juillet à septembre 2017 sont actuellement au point mort. Seuls des gabions inachevés sont posés au niveau du site de Kigobe sud côté de l’avenue Mukarakara. Au niveau du site de Mugoboka, les activités n’ont même pas encore commencé. Les matériaux font défaut. Les engins qui amenaient les pierres sont presque tous en panne Sur les gabions inachevés, les herbes commencent à pousser. On n’y trouve aucun ouvrier. Seuls quelques veilleurs s’y observent. D’après des sources sur place, les travaux pourront commencer prochainement, mais avec un nouvel entrepreneur.

Le Burundi a signé un mémorandum d’entente avec la société ProCerv des Emirats Arabes Unis (EAU) basée à Nairobi sur l’exploitation de la Zone Economique Spéciale (ZES) de Waru-

bondo. Cette société a la responsabilité de viabiliser le site dans un délai ne dépassant pas trois mois. Elle a en outre la tâche de chercher des investisseurs ainsi que de mener des études de faisabilité afin de présenter un modèle d’une ZES, apprend-on du mémorandum.

D’après Célestin Ndayizeye, ministre de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme, l’exploitation du site de Warubondo va attirer des investissements directs étran-gers. Et cela aura un impact sur la capacité d’exportation du pays en favorisant les rentrées des devises. Et d’ajouter que la ZES va pro-mouvoir la création de l’emploi. Le site de Warubondo couvre une superficie de 536 ha et est situé dans la zone de Gatumba en com-mune Mutimbuzi de la province de Bujumbura. Et, selon des sources concordantes, à côté des activités industrielles et commerciales, il hébergera un centre de traitement des données pour constituer un système d’information pour les entreprises (des serveurs ainsi que des baies de stockage et des équipements de réseaux et de télécom-munications y seront installés).

Après que certains ménages se soient lamentés du fait qu’ils n’ont pas eu de Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides à Longue Durée d’Action (MILDA) lors de la campagne de dis-

tribution précédente, le ministère de la Santé Publique et de Lutte contre le Sida à travers le Programme National Intégré de Lutte contre le Paludisme (PNILP) a annoncé qu’une enquête sera menée pour identifier ceux qui n’ont pas été servis pour qu’ils puissent l’être dans un proche avenir .

Rentabilisation de la culture du café : Possible, mais difficileEditorial

et la communication sont en train d’être révisés pour être adaptés aux réalités actuelles. « La nouvelle loi ne viendra pas pour contraindre le fonctionnement des médias. Elle va plutôt l’améliorer », tranquillise-t-il. Et d’informer : « Comme le texte n’a pas encore été envoyé dans la plénière, les médias peuvent appro-cher la commission afin d’apporter leur contribution ».

Par ailleurs, Me Fabien Segatwa

Le CNC dédie cette semaine aux médias

Vers l’exploitation de la première Zone Economique Spéciale

Primer les contribuables les plus conformes pour inciter les plus défaillants à se ressaisir

Le soutènement des berges de la rivière Ntahangwa au point mort

rappelle que la loi en vigueur comporte des lacunes. Il cite par exemple la poursuite des journalistes pour des infractions de droit commun (injures, diffamations, calom-nies), les dommages-intérêts infligés aux organes de presse et la poursuite des journa-listes pour violation des dis-positions du code pénal.

est inversément proportionnel aux recettes. Cela suite à l’évolution défavorable des cours du café. En témoigne le prix du café cerise par kg au producteur. Ce prix ne doit pas être en dessous de 500 FBu, soit environ 0, 28 USD au taux officiel pour la campagne café 2017-2018. Sûrement que l’exportateur gagne-ra plus, car il aura acheté en BIF et vendra en devises.

Malgré cela, les résultats de la for-mation des caféiculteurs sur les bonnes pratiques agricoles et leur mise en application par le bureau AgriBusiness Services et l’université de Ngozi en partenariat avec Chris-tian Aid Burundi démontre qu’on peut quadrupler la production d’un

kilogramme de café cerise par pied. Les études qui ont produit ces résul-tats ont été faites de 2015 à 2017.

Est-il alors possible de rentabiliser la culture du café via les bonnes pratiques agricoles ? Oui, mais très difficile. Cette réflexion fait réfé-rence à la démographie galopante du pays. Alors que la terre est deve-nue très exigüe pour l’agriculteur, il ne sera pas si simple de trouver les lieux d’implantation des caféiers voire les herbes à utiliser pour le paillage. Par ailleurs, le secteur ca-féicole a une main d’œuvre vieille. Or le système de production du café s’effectue sur une chaîne incluant les agriculteurs, les collecteurs, les exportateurs ainsi que les trans-

formateurs. Ce qui exige plus de moyens et une main d’œuvre vigou-reuse et nombreuse.

Etant promoteur, l’Etat doit prendre en main le secteur du café. Il serait mieux par exemple de disponibili-ser les terrains pour cette culture comme c’est le cas pour la culture du thé. En plus, il faudrait inciter les opérateurs économiques à investir dans ce secteur et sensibiliser la po-pulation à planifier les naissances pour libérer l’espace. Il lui revient également d’encourager les jeunes à être dynamiques dans la produc-tion du café.D’une histoire datant de la pé-

riode coloniale, le café est un atout pour la réduction de

la pauvreté et l’augmentation de la croissance économique au Burundi. Initier dans le cadre de développer l’agriculteur par lui-même, le café est la principale culture d’exporta-tion du pays. Il représente environ 60 à 70 % de la valeur des expor-tations totales. Le café burundais est classé premier au monde par sa qualité (fully washed). Un autre avantage pour qu’il reste le princi-pal pourvoyeur de devises au Bu-rundi.

Cependant, la production moyenne du café et sa qualité tendent parfois à baisser. La cause n’est autre chose que le manque d’entretien. Les caféiculteurs également peuvent être ignorants, car l’effort fourni

les contribuables en général, de primer les plus volontairement conformes, d'encourager les moins conformes et d'entretenir les bonnes relations avec les contribuables. Pour les moins conformes, cette journée donne une occasion de se ressaisir. En pri-mant les plus conformes l’OBR veut leur dire que le paiement des impôts et taxes devrait être un acte volontaire. C’est aussi un acte civique puisque les retombées positives se remarquent à travers les pro-jets de développement que le gouvernement réalise grâce aux recettes collectées par l’OBR. Signalons que l’OBR pense que l’objectif annuel de collecter un montant de 720 milliards de FBu sera non seulement atteint, mais aussi dépassé puisque 86% de cette somme a été déjà collectée. Une foire commerciale est aussi organisée au stade de Mukoni situé dans cette même province du 1er au 5 décembre 2017.

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Burundi Eco - Vendredi, 17 Novembre 2017 - n°271

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AGRICULTURE

L’utilisation des bonnes pratiques agricoles

Pour l’augmentation de la productivité et de la qualité du caféAlors que 461 producteurs de café en 2016 et 803 en 2017 ont été formés par le bureau AgriBusiness Services et l’université de Ngo-zi en partenariat avec l’organisation internationale Christian Aid Burundi sur les bonnes pratiques agricoles, leur mise en applica-tion a fait qu’on a enregistré un accroissement de la productivité moyenne passant de 0,8 kg de cerises par pied de caféier à 3,69 kg. Cela a été indiqué par Emery Ninganza de Christian Aid Burundi.

L’utilisation des bonnes pratiques agricoles ont montré que les paquets technologiques à base de fumure organique avaient pu booster la pro-ductivité du caféier à 4 kg de cerises par pied, indique Dr Bonaventure

Minani, Professeur à l’université de Ngozi qui a mené une étude sur la pro-ductivité, la qualité et le Goût de Pomme de Terre(GPT) du café. A base de fu-mure mixte, on a enregistre 4,13 kg de cerises par pied et à base de la fumure minéral, on a enregistré 4 kg de cerises par pied. Le rendement moyen du paquet technologique à base de fumure mixte a été respectivement de 2,92 kg de cerises par pied du caféier pour la première année, 3,43 kg pour la deu-xième année et 4,13 kg pour la troisième année. Et Dr Minani d’ajouter que la cyclicité au cours de leurs années d’expérimentation a été éliminée à base de fumure mixte.

Selon toujours Dr Minani, le rendement du caféier avait augmenté en fonc-tion de l’âge en première année d’application des paquets technologiques de 1,91 kg, de 3,18 kg, de 3,77 kg et de 4,08 kg de cerises par pied de caféier respec-tivement dans les intervalles d’âge compris entre 4 et 8 ans,9 et 20 ans,21 et 50 ans et entre 51 ans et plus pour la première année. Au cours de la troisième année, le rendement s’est élevé respectivement à 2,83 kg, à 4 kg, à 4 kg et à 5,33 kg de cerises par pied de caféier dans les mêmes intervalles d’âge. Il fait savoir aussi que les paquets technologiques avaient pu diminuer le pourcen-tage de cerises flottantes de 6,40% pour les paquets technologiques à base de fumure mixte, de 6,61% pour les paquets technologiques à base de fumure organique et de 7,30 % pour les paquets technologiques à base de fumure minérale contre 19,63% de cerises flottantes dans le témoin.

Les bonnes pratiques agricoles réduisent le goût de pomme de terre chez le caféier.Concernant le Goût de Pomme de Terre, Dr Minani précise que les paquets technologiques utilisés ont pu réduire drastiquement le GPT passant de 12,50% de tasses de GPT à 0,75% pour la fumure organique, à 1,06% pour la fumure mixte et à 0,38% pour la fumure minérale. Selon toujours Minani, le GPT était en corrélation positive avec les cerises trouées et flottantes alors qu’il est corrélé négativement avec le rendement du caféier. Et Dr Minani a constaté que le stress du caféier (manque de fertilisation soutenue, bonnes pratiques agricoles…) et les blessures causées par les insectes notamment l’Antestia contribuent à l’augmentation du GPT.

Selon Dr Minani, un accroissement de la productivité moyenne passant de 1,46 kg de cerises par pied de caféier à 3,69 kg s’est enregistré de 2015 à 2017.Il précise que 44% des coopératives(soit 8/18) enregistrent un niveau de pro-ductivité variant entre 3 kg et 5 kg de cerises par pied. 39% des coopératives (soit 7/18) ont un niveau de productivité qui varie entre 2 kg et 3 kg de cerises par pied de caféier.11% de ces dernières (soit 2/18) ont entre 5 kg et 7 kg. Il informe aussi que 6% de ces coopératives (soit 1/18) enregistre un niveau de productivité supérieur à 7 kg de cerises par pied de caféier.

Evolution du niveau de productivité (en kg de cerises par pied) pour les 18 coopératives en 2016 et en 2017

Coopérative Année 2016 Année 2017

Twaranyuzwe(Kayanza) 1,96 2,22

Duhorerabarimyi 3,29 2,7

Dusangirijambo 4,04 3,22

Shigikirikawa 2,83 2,79

Kazozanikawa 2,11 2,92

Yagikawa 3,61 4,7

Twaranyuzwe (Rango) 2,26 4,16

Nzoyiyaga 3,29 2,99

Tuvugirikawa 5,39 10,25

Ubwizabwikawa 4,72 4,2

Cocaki 2,21 3,05

Kanuratubonekure 1,96 2,55

Majamberenikawa 3,24 6,63

Mwizerowabarimyi 3,40 5,8

Nkamwayacu 1,33 3,76

Ryohorikawa 2,84 2,83

Shirimberikawa 2,57 2,02

Twungurane 2,35 4,8

Moyenne générale 2,40 3,69

Selon Minani, produire du café nécessite des coûts qui engendrent finale-ment des revenus. Les activités menées par les producteurs ont engendré des moyens de production estimés à 816 FBu par pied de caféier en 2016 et à 906 FBu par pied de caféier en 2017, explique-t-il. Minani souligne qu’on a noté une augmentation des revenus nets des producteurs passant de 360 FBu par pied de caféier en 2016 à 875 FBu par pied de caféier en 2017, soit un accrois-sement moyen des revenus de 58,84 FBu.

Production, coût et revenus par pied de caféier de 2016 et de 2017

Années 2016 2017

Coopératives Production par pied en kg de cerises

Coût par pied en kg de cerises

Revenu par pied en Bif

Production par pied en kg de cerises

Coût par pied en kg de cerises

Revenu par pied en kg de cerises

Twaranyuzwe,

Kayannza

1,96 772 233 2,22 797 311

Duhorerabarimyi 3,29 735 942 2,70 839 183

Dusangirijambo 4,04 1359 734 3,22 1005 603

Kazozanikawa 2,11 821 270 2,92 801 658

Yagikawa 3,61 1427 463 4,70 1246 1121

Twaranyuzwe,

Rango

2,26 589 356 4,16 995 1084

Nzoyiyaga 3,29 1176 612 2,99 799 702

Tuvugirikawa 5,39 1338 820 10,25 1564 3561

Ubwizabwikawa 4,72 1168 721 4,20 1014 1087

Cocakikundikawa 2,21 710 187 3,05 757 767

Kanuratubonekure 1,96 535 309 2,55 776 497

Majamberenikawa 3,24 893 517 6,63 1282 689

Mwizerowabarimyi 3,40 1010 342 5,80 1295 1606

NKamwayacu 1,33 534 107 3,76 897 984

Shirimberikawa 2,57 837 530 2,02 604 408

Twungurane 2,35 778 560 4,80 1126 1276

Shigikirikawa 2,83 714 542 2,79 670 877

Ryohorikawa 2,84 647 579 2,83 749 668

Moyenne 2,40 816 360 3,69 906 875

Pour la qualité du café, les pro-ducteurs et les gestionnaires des stations de lavage ont acquis des connaissances et sont plus conscients du respect des normes de qualité dans leurs actions de trans-formation du café. Depuis 2016, les cafés produits par les coopératives ont été présentés dans des compéti-tions régionales et internationales, notamment dans le Cup Of Excel-lence (COE). Quatre coopératives ont gagné la compétition en 2016. Quatre lots de 3 coopératives ont été sélectionnés lors du dernier jury international de la COE 2017.Neuf coopératives sous assistance de Christian Aid ont obtenu des cer-tificats dénommés Fairtrade audit externe de l’organisation interna-tionale dénommé Flocert.

Les caféiculteurs n’ont pas les moyens suffisants Emery Ninganza de Christian Aid Burundi fait savoir que ces études ont été réalisées dans les pro-vinces de kayanza, Ngozi, Muyinda et Kirundo. Il fait remarquer que les bonnes pratiques agricoles ont boosté la productivité jusqu’à 3,69 kg. Seulement, il s’inquiète que

Emery Ninganza de Christian Aid Burundi : «Je m’inquiète que certains caféiculteurs n’ont pas les moyens suffisants pour s’acheter ce dont ils ont besoin pour l’entretien de leurs caféiers».

Emile Kamwenubusa, directeur d’AgriBusiness Services (ABS) : «Avec l’aug-mentation de la productivité et la bonne qualité du café, les revenus des caféi-culteurs augmentent et rendent meilleures leurs conditions de vie».

mixte, de la fumure organique et de la fumure minérale, il y a d’autres activités à mener pour augmenter la productivité et la qualité du café. Ce sont entre autres le sarclage et l’égourmandage, le paillage, la dé-sinsectisation, la récolte, le petit ma-tériel, le transport et la sélection….Selon toujours Kamwenubusa, avec l’augmentation de la productivité et la bonne qualité du café, les reve-nus des caféiculteurs augmentent et rendent meilleures leurs conditions de vie. Cela se résume comme suit : productivité+qualité=revenus=meilleures conditions de vie.

Signalons qu’on arrive à un effectif de 589 950 caféiculteurs au niveau national. Parmi ceux-ci, 96 750, soit 16,4% des caféiculteurs du Burundi sont de la province de Ngozi (1èr rang au niveau national).En 2ème posi-tion viennent ceux de la province

certains caféiculteurs n’ont pas les moyens suffisants pour s’acheter ce dont ils ont besoin pour l’entretien des caféiers.

Emile Kamwenubusa, directeur d’AgriBusiness Services (ABS) indique qu’en plus de la fumure

de Gitega, en 3ème position viennent ceux de Kayanza, en 4ème position ceux de Muyinga, en 5ème position ceux de Karuzi et en 6ème position ceux de Kirundo selon l’étude réali-sée par l’ISTEEBU en 2009.

Jean Marie Vianney Niyongabo

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Burundi Eco - Vendredi, 17 Novembre 2017 - n°271

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FINANCE

Aimée Divine Niyokwizigirwa, vice-présidente et porte-parole du CNC : « Le CNC a relevé des manquements dans un rapport de monitoring. C’était après l’analyse du fonctionnement des médias »

Prosper Ngendanganya, directeur de la supervision, de la stabilité et de l’inclusion financière à la Banque centrale de la République du Burundi : « Une période d’une année à compter de la date de promulgation a été donnée aux établis-sements financiers pour qu’ils puissent se conformer aux dispositions de la nouvelle loi bancaire ».

Vue partielle du siège sociale de la BRB

Une nouvelle loi bancaire innovatriceAprès avoir constaté que les questions de finance et d’éco-nomie sont mal ou insuffisam-ment traitées par les médias, la Banque de la République du Burundi (BRB) a entrepris depuis 2014 une synergie avec les journalistes pour leur per-mettre de bien informer le pu-blic. C’est dans cette optique qu’un atelier d’échanges entre la BRB et les journalistes a été organisé lundi le 06 novembre 2017 au bar-restaurant la « Détente ». L’objectif était de vulgariser la loi N°1/2017 du 22 Août 2017 régissant les ac-tivités bancaire et surtout de présenter les innovations que contient cette dernière.

Prosper Ngendanganya, direc-teur de la supervision, de la stabilité et de l’inclusion

financière à la Banque de la Répu-blique du Burundi précise que la nouvelle loi bancaire vient pour combler les lacunes que présen-tait l’ancienne loi. Il indique que dans le but de mettre en pratique les conseils leur prodigués par les experts qui invitent les banques burundaises à se conformer aux normes des banques de la Commu-nauté Est Africaine.

Dans le but de protéger les consom-mateurs des services financiers et les utilisateurs des services de paiement, la nouvelle loi bancaire exige en son article 88 la qualité et la transparence des services rendus au public. Cet article demande aux banques et aux microfinances de mettre en place des services orga-nisationnels de qualité et dans la transparence. De surcroît, la BRB édicte la réglementation relative aux conditions d’ouverture et de fonctionnement des comptes en faveur de la clientèle, au service que la banque ou la microfinance assure aux clients gratuitement, à la transparence que doivent revêtir les conditions de banque applicables aux opérations avec la clientèle dont la publication des frais payés par la clientèle pour les services rendus. De plus, les banques et les microfi-nances doivent fournir à la clientèle des informations concernant leurs comptes ainsi que les modalités de traitement des réclamations de la clientèle. Aussi, stipule l’article 94 « Toute personne a droit à un compte, celui qui se voit refuser l’ouverture d’un compte par tous les établis-sements de crédit et les autres éta-blissements assujettis habilités et qui, de ce fait, ne dispose d’aucun compte, peut demander à la Banque centrale de lui désigner l’établisse-ment auprès duquel il peut l’ouvrir »

Pour M.Ngendanganya, la nouvelle loi bancaire vient résoudre cer-taines irrégularités qui existaient dans les établissements de crédit. Il indique que certaines entreprises se lancent dans les activités d’octroi des services qui étaient destinés aux établissements financiers. Il cite le service Lumicash de la société de téléphonie mobile Lumitel, le ser-vice de Smart Pesa de la compagnie de téléphonie mobile Smart, le ser-vice EcoCash de Econet Leo et le ser-vice Rungika de la poste. Pour lui, ces services doivent trouver leurs places dans la nouvelle loi bancaire.

L’octroi et le rembourse-ment des crédits

Pour les clients qui se lamentent comme quoi les banques et les mi-crofinances exigent des taux d’inté-rêts élevés sur les crédits contractés, la nouvelle loi bancaire fixera un taux d’usure conforme pour tous les établissements de crédit. Sur ce,

formant, c’est à dire ne suit pas les règles de remboursement, le mon-tant à recouvrer par l’institution au titre dudit prêt est limité au capital restant. Il est limité également aux intérêts calculés conformément à la convention de financement conclu entre le demandeur de prêt et l’ins-titution. Lorsque le cumul des inté-rêts sur un crédit non performant et les dépenses ci-haut précisées atteignent le capital restant dû, l’établissement assujetti cesse de calculer les intérêts sur le crédit en cause », lit-on dans la nouvelle loi bancaire en son article 89.

Réalisation des hypo-thèques Depuis longtemps, une fois que le débiteur ne parvient pas à rembour-ser le crédit qu’il a contracté, celle-ci était obligée de s’approprier ou de vendre l’hypothèque. Cependant,

l’article 95 de la nouvelle loi ban-caire indique qu’ « est nulle toute clause, dans la convention de cré-dit, qui permet à un établissement assujetti de devenir propriétaire de l’immeuble hypothéqué, à défaut de paiement »

L’article 96 de la même loi stipule qu’ « en cas de non remboursement ou de détournement du crédit, le de-mandeur de ce dernier, c’est-à-dire le débiteur hypothécaire est tenu, dans un délai d’une année au plus tard à compter de la première mise en demeure, de vendre lui-même le bien hypothéqué pour désintéres-ser le créancier avec le prix de rési-liation ».

L’article 97 de cette loi stipule qu’ «à défaut de la vente par le débiteur lui-même dans les délais indiqués à l’article 96, le créancier peut adres-ser une requête de vente publique

du bien hypothéqué au président du tribunal de commerce, qui, par voie d’ordonnance, saisit le direc-teur des titres fonciers endéans un mois à compter de la requête aux fins d’organiser une vente publique. Dans ce cas, le créancier ne peut se porter acquéreur de l’immeuble sauf si le prix offert est inférieur à la valeur de l’expertise arrêtée au moment de l’octroi du crédit. L’or-donnance du président du tribunal de commerce n’est pas précédée d’un commandement ou d’une som-mation et n’est susceptible d’aucun recours. La vente intervient dans un délai relativement court, c’est-à-dire d’un mois et demi, à compter de la requête de vente publique, délai accordé au défaillant pour vendre lui-même le bien donné en garantie (article 96).

Restitution des fonds et des avoirs délaissés (ar-ticles 92 et 93)Longtemps acheminé sur le compte du trésor public, désormais les fonds ou avoirs délaissés vont passer une année sur le compte de la BRB qui, après une année, seront acheminés sur le compte du trésor public avec possibilité pour le propriétaire de s’en procurer, à en croire les propos de Prosper Ngendanganya, direc-teur de supervision et de la stabilité financière au sein de la BRB. Cela en vertu de l’article 92 qui stipule que « sont considérés comme délaissés, les fonds ou les avoirs reçus par un établissement assujetti, collectés à titres de dépôts, d’emprunt ou autrement, à charge de les restituer ou d’en disposer pour le compte d’autrui lorsque , dans les 10 ans de la réception desdits fonds ou avoirs ou, le cas échéant, de l’expiration du préavis ou du terme convenu, le propriétaire n’a effectué aucune opération de retrait , de dépôt , d’encaissement ou de virement, ni n’a été autrement en rapport avec l’établissement concerné .Un an au moins avant l’expiration de ce délai, l’établissement concerné fait connaitre au propriétaire, par lettre recommandée avec accusé de récep-tion expédiée a la dernière adresse connue du propriétaire, son inten-tion de les remettre à la Banque centrale .

Lorsque les fonds ou les avoirs sont conservés dans un coffre, la notifi-cation prévu à l’alinéa premier peut être faite dès l’expiration du contrat de location du coffre et les fonds ou les avoirs contenus dans le coffre sont considérés comme délaissés un an après cette notification. L’ouver-ture du coffre se fait en présence d’un représentant de la Banque cen-trale. Un inventaire du contenu est dressé et signé conjointement par ledit représentant et un mandataire de l’établissement concerné ».

En vertu de l’article 93, « tout éta-blissement assujetti détenant des fonds ou des avoirs délaissés doit en faire la déclaration à la Banque cen-trale et les lui remettre dans le mois suivant l’expiration des délais fixés à l’article 92. La remise décharge l’établissement concerné de toute responsabilité ultérieure relative à ces fonds ou avoirs.

A l’expiration du délai d’un an, tous les fonds ou avoirs non réclamés sont versés au Trésor public pour usucapion.

Signalons que la nouvelle loi ban-caire a été promulguée le 22 août 2017. Cependant, une période d’une année à compter de la date de pro-mulgation a été donnée aux éta-blissements financiers pour qu’ils puissent s’y conformer.

Mathias Ntibarikure

l’article 83 de la présente loi stipule : « La Banque centrale détermine le taux d’usure qui ne peut pas être dépassé par les établissements as-sujettis »

Dans la pratique, ailleurs ce taux est fixé périodiquement (chaque trimestre). Il varie d’un secteur à l’autre (hôtellerie, agri-élevage, etc.), indique Audace Niyondiko, cadre à la direction juridique de la BRB. Il précise que l’article 83 stipule que « les bénéfices générés par les crédits injectés dans le secteur agro-pas-toral sont exonérés d’impôts sur le revenu à hauteur de 50% en faveur des établissements assujettis ayant accordé ces crédits ». Les produits concernés sont déterminés par une ordonnance conjointe des ministres ayant les finances, l’agriculture et l’élevage dans leurs attributions.

« Lorsqu’un prêt devient non per-

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EDUCATION

Spelling Masters

Samson Ndayizeye, Secrétaire Permanent au ministère du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme, coupant le ruban symbolique à l'occasion de l’ouverture du salon national sur l’agribusiness.

Vue partielle des dix premiers élèves des écoles fondamentales

Richard Kaweesi, directeur exécutif de «Spell Masters» : «Cette compétition a été organisée dans l’optique de promou-voir la langue anglaise au Burundi pour les mettre au même niveau que les autres de la Communauté Est-Africaine»

Vue partielle des dix premiers élèves des écoles post- fondamentales

Lara Michaela Habimana, élève à l’école Saint Michel Archange : « C’est à cause de la peur que j’ai échoué »

La promotion de la langue anglaise est une nécessitéSur plus de 130 élèves des écoles fondamentales et post-fondamentales qui ont par-ticipé à une compétition dé-nommée «Burundi Nationale Spelling Competition», vingt ont réussi et vont participer dans les jours à venir à une autre compétition organisée au niveau de l’Afrique de l’Est qui aura eu lieu en Ouganda. Ceux qui auront la chance de réussir participeront à une autre compétition organisée au niveau africain. C’est dans l’optique de promouvoir la langue anglaise.

Heena Kamani de Bujumbura International Montessori School, Simon Borlongan

de King’s School, Angela Akima-nimpaye de King’s School, Karen Tuyizigire de Discovery School, Anny Jessika Gahimbare de l’école de référence de Matana «Amie des Enfants»,Bess Leana Itangivyiza de Discovery School, Irene Sheikh de Bujumbura International Mon-tessori School, Berline Niyonkuru du Lycée du Saint-Esprit, Fiona Kezimana du Lycée SOS HG et Lily-Gloria Nahimana tous de l’école post-fondamentale ont réussi à une compétition dénommée «Burundi National Spelling Competition» organisée par l’association «Spell Masters» Samedi le 11 novembre 2017 au Centre Islamique de Bujum-bura.

Pour les écoles fondamentales, ceux qui ont pu réussir à cette compéti-tion sont Shammah Ngaruko de Bu-jumbura International Montessori, Aimée Darlenne de l’Ecole Saint Mi-chel Archange, Patrick Igiraneza de Gitega International Academy, Lee Bearto Mukiza de Gitega Internatio-nal Academy, Alain Stephane Heza-gira du Lycée Notre Dame de Rohe-ro, Dylan-Dirac Nintunze de l’école de référence« Amie des Enfants», Nick Carel Igiraneza de Millenium International Academy, Larry Sen-tore de Burundi American Inter-

posait les questions. De surcroît, le public lui a fait peur.

L’objectif de la compéti-tionRichard Kaweesi, directeur exécutif de «Spell Masters» fait savoir que cette compétition a été organisée dans l’optique de promouvoir la langue anglaise au Burundi et de mettre les élèves au même niveau que leurs collègues des autres pays membres de la Communauté Est-Africaine. Selon lui, la langue uti-lisée dans l’administration est en grande partie le «Français». C’est pour cette raison que promouvoir l’anglais au Burundi est une néces-sité. Kaweesi fait remarquer qu’il

tèle-t-il.

Les parents éprouvent un sentiment de satisfactionJ’éprouve un sentiment de satisfac-tion, indique Françoise Ngoziraza-

na, mère d’un élève qui a participé à cette compétition. Selon elle, C’est à partir des compétitions que l’élève découvre ses forces et ses faiblesses. Il a l’envie de travailler avec peine pour améliorer ses connaissances. Elle demande à cette organisation de multiplier ces activités afin que les élèves aient l’habitude de com-pétir.

Signalons que chaque école sélec-tionnait les six premiers dans le cours d’anglais (trois de l’école fon-damentale et trois autres de l’école post fondamentale).La question était d’épeler les lettres qui com-posent les mots comme teeth,horse,stool,white,broom,green,short,river,under,venue,bible,steal,flag,shape,field,field,wrong,nurse,month,shadow,knock,follow,chase,enough,borrow,annoy,amount,vacation,pencil,central,gentle,twelve,remove,death,pilot,party,judge,under,broom,angry,satellite,choice,geography,shoulder,wrinkle,disease,adventure,doubt,pronounce,jeaous,average,easiest,damage…

Jean Marie Vianney Niyongabo

national Academy, Nella Christie Nimbona de King’s School et Heer Sharma de Bujumbura Internatio-nal Montessori School.

La peur y régnait en maitreLara Michaela Habimana, élève à l’école Saint Michel Archange in-dique que c’est à cause de la peur qu’elle a échoué, car c’était la pre-mière fois qu’elle participait à ce genre d’activités. De plus, faire une compétition avec les élèves qui suivent leurs cours dans le système anglophone n’est pas chose facile. Habonimana ajoute qu’elle a ren-contré un autre défi lié à la pro-nonciation de l’américaine qui leur

faut que la nouvelle génération sache utiliser l’anglais comme outil de travail dans les compétitions de recherche de l’emploi.

Seulement deux écoles publiques y ont participéMalgré tous les efforts de l’associa-tion « Spell Masters», seulement deux écoles publiques ont participé à cette compétition. Il demande au gouvernement de travailler en sy-nergie avec cette organisation pour améliorer le niveau de l’anglais chez les jeunes burundais. Selon lui, les élèves des écoles privées ont été plus performants par rapport à ceux des écoles publiques, car ce sont eux qui ont des professeurs très compé-

tents. Sinon, Kaweesi affirme que les élèves se sont montrés dynamiques, courageux et compétents. Il leur demande de redoubler les efforts pour gagner la compétition qui aura prochainement lieu en Ouganda. Ce sera un honneur pour le pays, mar-

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Publireportage TRANSPORT

Dans le but de renforcer la Chaîne de Solidarité Com-munautaire Bovine (CSCB), le Programme de Développe-ment des Filières (PRODEFI II), un des projets financés par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) a distribué 389 vaches dont 341 génisses et 48 tau-reaux géniteurs aux ménages des provinces Ngozi et Kayan-za. Les bénéficiaires s’en ré-jouissent et espèrent que leurs conditions de vie vont s’amé-liorer

Avant les cérémonies propre-ment dites de distribution des vaches, le coordonnateur

national du PRODEFI, en compa-gnie du directeur général de l’éle-vage au ministère de l’agriculture et de l’élevage et des administratifs à la base, ont effectué une visite au sein du centre de collecte de lait de Mu-hanga. Celui-ci est situé à quelques mètres des bureaux de la commune Muhanga. Il est géré par la coopéra-tive laitière « TEZIMBERE UBWO-ROZI » qui compte 110 membres dont 35 femmes. Les membres de la coopérative laitière ont expliqué aux visiteurs les différentes étapes de mesure de qualité du lait. « Nous prélevons des échantillons de lait pour en faire des analyses. Ainsi, des appareils comme le lactoscan nous aident à déterminer avec précision la composition du lait. Il est possible de connaître la teneur en lipides, en protéines, en eau, la concentration des substances solides, la tempéra-ture et la densité du lait, explique M. Polycarpe Misago, président de la coopérative. Et d’ajouter que la coo-pérative laitière de Muhanga a une capacité journalière oscillant entre 650 et 700 litres.

Une boutique d’intrants très bénéfique.La coopérative laitière de Muhanga dispose également d’une boutique d’intrants zootechniques et vétéri-naires où les membres de la coopé-rative peuvent s’approvisionner. La

Les membres de coopérative laitière de Muhanga démontrent comment on effectue les mesures de la qualité

Les bénéficiaires rentrant avec leurs vaches

Mme Francine Nimpera, bénéficiaire : « Je suis très ravie que le programme PRODEFI m’ait choisie pour me donner une vache laitière... »

Le PRODEFI apporte un soutien sans faille aux agri-éleveurs

des provinces de Kayanza et Ngozi ont bénéficié de 389 vaches dont 341 génisses et 48 taureaux géniteurs. La commune Marangara, dans la pro-vince de Ngozi, a reçu 110 vaches. Dans la province de Kayanza, les ménages des communes Muruta, Matongo, Muhanga et Butangazwa ont bénéficié de 279 vaches.

Les bénéficiaires se ré-jouissent

M. Boniface Ngendakubwayo de la colline Gisara en commune Muhan-ga ne cache pas sa fierté. « Je suis vraiment très fier d’avoir bénéficié d’une vache de la part du PRODEFI. Grace à cette vache, je vais avoir du fumier pour fertiliser mes champs. Et, de surcroît, la production agri-cole va augmenter. J’avais déjà culti-vé le maïs dans mes champs, mais la croissance n’est pas aussi bonne. » Il précise qu’il s’est déjà préparé à l’avance, notamment en cultivant

leur fertilité au fil du temps. On n’avait pas assez de récolte et j’es-père que cette vache va nous aider à avoir une grande production. C’est la joie dans toute la famille. C’est la fête! », indique Mme Dorine Nshimi-rimana, bénéficiaire.

Assurer l’entretien des bovins

Les bénéficiaires sont appelés à en-tretenir les bovins, car ceux-ci vont

pouvoir les vendre. Quiconque sera attrapé sera puni conformément à la loi, martèle-t-il.

M. Serges Nkurunziza, directeur gé-néral de l’élevage au sein du minis-tère de l’agriculture et l’élevage in-terpelle les administratifs à la base, les agents des centres communaux de développement communautaire et les agents de développement communautaire à veiller au respect des règles de la chaîne de solidarité

boutique d’intrants est bénéfique pour les agri-éleveurs. Les membres de la coopérative ont la possibilité d’acheter des produits vétérinaires à crédit qu’ils vont rembourser petit à petit. De plus, ils bénéficient d’une formation sur l’alimentation du bé-tail. Par conséquent, la production du lait a sensiblement augmenté. Avant la mise en place de la bou-tique d’intrants zootechniques et vétérinaires, la production journa-lière de lait était de 3 à 4 litres par vache et actuellement elle oscille entre 10 et 20 litres chez certains agri-éleveurs.

Ce mardi 14 novembre, les ménages

des herbes fourragères en quantité suffisante qui serviront de nourri-ture pour la vache.

Mme Francine Nimpera de la même colline, sourire aux lèvres, témoigne sa profonde gratitude envers le PRODEFI. « Je suis très ravie que le PRODEFI m’ait choisie pour me donner une vache laitière. Et cela va me faciliter la tâche parce que je vais faire de l’agriculture moderne et, partant, ma famille va vivre dans de bonnes conditions. Je demande au PRODEFI de continuer à nous soutenir », estime-t-elle. « Je n’arri-vais pas à avoir une meilleure pro-duction, car mes champs perdaient

ailleurs, l’administrateur de la com-mune Muhanga a plaidé à ce que le PRODEFI relaie le Programme d’Ap-pui à l’Intensification et la Valorisa-tion Agricole (PAIVA-B) en matière de sécurisation foncière, car les interventions de ce programme ont contribué à la réduction des conflits fonciers, indique M. Sindabizera

M. Vianney Ndikumana, conseil-ler principal du gouverneur de la province Kayanza abonde dans le même sens. Grâce aux intervenants dans la promotion de l’agriculture, en particulier le PRODEFI, la pro-vince de Kayanza réalise des pro-grès dans le domaine agropastoral. « Nous saluons les efforts fournis pour les activités déjà menées par ce programme. Il s’agit entre autres de l’aménagement des marais de Rumira, Nyarubanda et Nyakagezi pour la culture du riz, de la protec-tion des terres arables par le traçage des courbes de niveau et de haies antiérosives à l’aide des herbes fixatrices (Tripsacum, caléandra, etc). La construction des hangars de stockage et des centres de collecte de lait, la construction d’une usine de décorticage du riz (mini-rizerie) ainsi que la sensibilisation de la population à intégrer les groupes de caution solidaire pour bénéficier des microcrédits.

Le PRODEFI participe à l’augmentation de la pro-duction Le PRODEFI a déjà réalisé plusieurs activités dans ses différentes zones d’intervention. Ainsi ses différents projets ont contribué à l’augmen-tation de la production agricole. La production du riz est passée de

communautaire pour éviter qu’il y ait des blocages au niveau de la transmission des bovins.

Les réalisations du PRO-DEFI parlent d’elles-mêmes

Toute personnalité ayant pris la parole lors des cérémonies de dis-tribution des vaches en commune Muhanga a souligné l’importance des projets réalisés par le PRODE-FI dans la province de Kayanza. « Dans le cadre du repeuplement du cheptel, le PRODEFI I a distribué 77 vaches à 138 ménages tandis que le PRODEFI II en a déjà distribué 46 », a précisé M. Raymond Sindabizera, administrateur de la commune Mu-hanga.

Il note que les autres interventions faites par le PRODEFI en commune Muhanga sont la distribution des semences sélectionnées, l’amé-nagement des pistes d’accès, la construction d’un centre de collecte, l’aménagement des marais, etc. Par

2 tonnes par ha avant l’aménage-ment des marais à 5 tonnes par ha actuellement. Et, pour les cultures vivrières, la production a triplé. La production du lait aussi s’est net-tement améliorée. C’est ainsi que le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage a mis en place une ordon-nance ministérielle qui réglemente le secteur laitier. Celui-ci comporte les conditions de production du lait, de collecte et de transport du lait et des produits laitiers destinés à la consommation humaine au Burun-di. Elle prévoit également des sanc-tions aux contrevenants, a précisé M. Nkurunziza.

Notons que 1 312 ménages ont déjà reçu des vaches dans la seule pro-vince de Kayanza et, grâce à la chaîne de solidarité communautaire, le nombre de bovins atteint 1 952. A cet effet, 5 centres de collecte de lait ont été construits, à savoir: Muhanga, Gatara, Butanganzwa, Gahombo et Kibuye. Et c’est la société Modern Dairy Burundi, qui rassemble le lait local afin de le transformer.

servir à beaucoup de choses. Ils vont produire du fumier pour fertiliser le sol. Cela permettra d’augmenter le rendement agricole et, partant, améliorer la sécurité alimentaire et surtout la production laitière. De plus, avec la commercialisation du lait, ils vont gagner de l’argent et subvenir à leurs besoins.

D’après M. Ndikumana, ce ne sont pas des bovins du PRODEFI, du FIDA, mais plutôt ces vaches appar-tiennent aux bénéficiaires. Ce qui veut dire que tout le monde va bé-néficier des bienfaits de la chaîne de solidarité communautaire bovine. Il invite d’ailleurs les bénéficiaires à ne pas briser la chaîne de transfert des bovins. Il met en garde les agents communautaires de santé animale qui produisent de faux rapports sur la santé des bovins pour pouvoir les vendre frauduleusement. Par ailleurs, certains agents rapportent que des vaches ont été amputées de leurs jambes par des malfaiteurs ou sont dans un état de santé cri-tique, mais ce sont des informations mensongères qu’on véhicule pour

Provinces Ngozi et Kayanza

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TELECOMMUNICATION

Un pont pour booster les échanges commerciaux entre le Burundi et la RDC

La NTS se lance dans le commerce électronique

Le Fonds pour l’Environne-ment et le Développement (FED) a accordé un don de 1,07 millions d'Euros pour financer la construction d’un pont re-liant les postes frontaliers de Gatumba au Burundi et Kavi-mvira en RDC. Les habitants indiquent que la réhabilitation du dalot va accroître le volume des marchandises qui tran-sitent par le port de Bujum-bura et celles en provenance des provinces du Sud Kivu et du Tanganyika en République Démocratique du Congo (RDC)

Lors d’une visite conjointe des ministres des transports du Burundi, de la province du

Tanganyika et de celle du Sud Kivu en RDC, il a été annoncé que le pont se trouvant au poste transfrontalier de Gatumba va être réhabilité avec un montant estimé à 1,07 millions d’euros, un financement du FED. « Le pont date de la période coloniale et il est à 100% métallique. Ce qui augmente les risques d’écroulement suite à la rouille qui réduit la résis-tance des métaux au fur et à mesure que le temps s’égrène. D’où la néces-sité de le remplacer par un autre plus ou moins large et consistant », indiquent la population rencontrée sur place.

Le dalot relie la localité de Gatum-ba côté burundais à la localité de Kavimvira en RDC. Il se trouve sur un axe stratégique pour les écono-mies du Burundi et de la RDC. C’est un lieu stratégique où passent les

Dans le but de centraliser les données sur les activités écono-miques qui se déroulent au Burundi, la société New Technology Systems (NTS) lance une plateforme en ligne dénommée «Igiciro». Cette plateforme offre la possibilité aux internautes de s’informer sur les produits et les services offerts par des entreprises locales et, dans un proche avenir, d’effectuer des opérations achat-vente

« Avec la venue de nouvelles technologies de l’Internet, le monde est de-venu comme un village planétaire. On peut communiquer d’un bout à l’autre en une seconde. Alors pourquoi ne pas profiter de cet avantage

qu’offre l’internet pour voir comment promouvoir les produits locaux ? », s’interroge M. Nuamosi Diakabana Girbaud. D’où l’idée de créer une plate-forme qui permet aux agents économiques (les hôtels, les bars restaurants, les magasins, les entreprises, etc) de faire connaître leurs produits et leurs services. La plateforme « Igiciro » qui signifie « prix » permet à un étranger

Vue partielle du pont Gatumba-Kavimvira

M. Nuamosi Diakabana Girbaud, Directeur Général de NTS : « La plate-forme inclut toute forme de marketing en ligne, y compris les locations de maisons, de voitures, etc. ».

Photo de famille des initiateurs du projet

Une piste de déviation et un pont de secours en cours de construction

marchandises en provenance du Burundi vers les villages de la pro-vince du Sud Kivu. Donc la réhabili-tation du pont va sans doute booster les échanges commerciaux entre les deux pays, note un officiel congolais en charge des frontières.

D’après Jean Bosco Ntunzweni-mana, ministre des Transports, des Travaux Publics et de l’Equipement, la réhabilitation du pont Gatum-ba-Kavimvira va faciliter la circu-lation des biens et des personnes entre la RDC et le Burundi. Les marchandises qui transitent par le port de Bujumbura vont atteindre les autres coins du Sud Kivu et du Tanganyika par la RN4. Et d’ajouter qu’un poste transfrontalier à arrêt unique, à l’image de ceux de Ruhwa ou Kobero, y sera érigé pour faciliter les procédures de dédouanement.

activités proprement dites à savoir la construction du pont Gatumba-Kavimvira, vont bientôt démarrer. « C’est un plaisir pour moi d’être avec mes collègues ministres pour s’en-quérir de la situation de l’avance-ment des travaux sur le pont reliant le poste frontalier de Gatumba au poste de Kavimvira en RDC », a-t-elle indiqué.

La réhabilitation de la RN4 La réhabilitation du pont Gatum-ba-Kavimvira rentre dans le cadre des projets de développement des infrastructures visant le développe-ment du corridor central. C’est ainsi que des routes multinationales vont être réhabilités. La réhabilita-tion concerne également la route Kajaga-Gatumba sur une distance de 11 km. La route a été réalisée sur certains tronçons et on aime-rait l’agrandir et aussi mettre une couche de macadam car certains tronçons n’en disposent pas. Et il reste un tronçon de 3 Km qui n’a pas encore été réhabilité, précise le ministre Ntunzwenimana. Le pont aura une hauteur et une largeur de 4 m. Et la longueur sera de 15 m joi-gnant un bout à l’autre.

Notons que la durée d’exécution des travaux de ce dalot est de 6 mois et qu’une piste de déviation avec un pont de secours sont en cours de construction. Les travaux de réhabi-litation du pont démarrent bientôt.

Benjamin Kuriyo

Fonctionnement d’ « Igi-ciro » La plateforme joue le rôle d’inter-médiaire entre le client et les ven-deurs de biens et/ou services (en-treprises, industries, opérateurs économiques, etc.). Les internautes consultent la liste des produits et leurs prix et s’adressent aux ven-deurs pour acheter. « La plateforme inclut toute forme de marketing en ligne, y compris les locations de maisons, de voitures, etc. Ainsi, les clients potentiels vont trouver des informations sur la qualité des produits disponibles sur le marché burundais et leur coût », explique M. Diakabana. Grâce à ses diffé-rentes rubriques « Igiciro » donne la possibilité aux internautes d’opérer un choix entre une gamme de pro-duits variés du marché burundais, affirme-t-il.

Pallier au chômage Actuellement au Burundi comme dans le reste des pays africains, les jeunes font face à la problématique généralisée de manque d’emploi. Cela est dû au fait qu’il y a peu de créateurs d’emplois. C’est pourquoi nous avons opté pour la création de l’emploi pour nous-même et pour ceux qui viendront après nous, ex-plique M. Diakabana. Il reste opti-miste qu’en aidant les jeunes ou en les sensibilisant à la création d’em-ploi, il y a moyen de résoudre ce problème de manque d’emploi.

M. Diakabana dresse le parcours de la société NTS. C’est en 2015 que nous avons initié le projet de créer une société. Après les études univer-sitaires, nous nous sommes associés étant trois jeunes passionnés par l’informatique. L’idée était de pou-voir créer notre propre emploi. Et nous avons mis nos moyens tech-

niques et financiers ensemble pour démarrer les activités. Petit à petit nous avons associé d’autres jeunes talentueux pour voir comment pro-duire des solutions informatiques. Ainsi l’effectif s’évalue à 9 employés et la NTS est une société de déve-loppement des solutions informa-tiques. Elle apporte des solutions informatiques dans des domaines aussi diversifiés comme le design, la programmation, la conception des sites web, le graphisme et la concep-tion des logiciels, a indiqué son di-recteur général.

dans la mesure où ceux-ci dirigent une grande partie des entreprises. Ils ne comprennent pas les oppor-tunités et les puissances qu’offre l’Internet », s’indigne-t-il. C’est plu-tôt le plus grand media qu’il fau-drait mettre à profit pour faire du bon marketing. Avec des mises à jour du système, les particuliers qui veulent vendre des biens pourront passer par « Igiciro » et trouver une personne qui serait intéressée par un produit ou un autre. Dans un proche avenir, ils pourront même acheter directement ou effectuer les

d’avoir une idée sur les marchés burundais. Cela va permettre par exemple aux touristes qui veulent visiter le Burundi d’avoir des informations sur les services offerts au niveau des hôtels, leurs menus et les prix des produits sur le marché local. Et ils pourront opérer des choix avant qu’ils n’arrivent au Burundi, martèle M. Diakabana.

Défis et perspectives Le plus grand défi chez nous c’est que les gens ne comprennent pas les usages de l’Internet. La plupart des entreprises font recours à des publi-cités traditionnelles (les banderoles, les spots publicitaires, les panneaux publicitaires, la radio, etc), précise M. Diakabana. De plus, « les vieux affichent une certaine réticence vis-à-vis de l’Internet. Cela est un défi

opérations achat-vente en ligne.

Notons qu’en plus de la valorisation des biens et des services, « Igiciro » propose également des rubriques sur l’actualité sportive, culturelle, sanitaire etc. Et elle est accessible en ligne sur www.i-giciro.com .

Benjamin Kuriyo

Mme Jacky Ngengele, ministre des Transports et Voies de communica-tion de la province du Sud Kivu a ex-

primé sa grande satisfaction quant à l’état des lieux des travaux de pré-paration en cours et espère que les

TRANSPORT

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CULTURE

Réglementation du tambour au Burundi

CNTB

SOCIETE

Un décret controversé

De nouvelles stratégies pour rétablir les sinistrés dans leurs droits

Après que le Président de la République ait décrété la ré-glementation de l’exploitation du tambour au niveau national et international, les tambouri-naires se disent choquer par ce décret. Ils indiquent que cette interdiction affecte éco-nomiquement leurs familles. Les femmes tambourinaires parlent d’une discrimination faite à leur égard.

« Les rumeurs qui circulent au-tour du tambour faisant état d’une ressemblance entre les

parties du corps de la femme et celles du tambour n’est qu’un pré-texte pour discriminer les femmes », se lamente Mme Alphonsine Ira-koze, présidente de « Kazimoja », une troupe de femmes tambouri-naires. Elle indique que c’est même une insulte car, dit-elle, prendre les parties du corps d’une femme et les assimiler a certaines parties du tam-bour n’est qu’un insulte .M.Irakoze fait référence aux seins d’une femme, le ventre du tambour et la partie supérieure de ce dernier qui sont respectivement comparer aux même parties du corps de la femme. « Un objet ne peut en aucun cas être comparé à un être humain »,

Terrassée par la pauvreté, Mme Irakoze a pensé à faire quelque chose d’inhabituel. Ses premières idées ont porté sur la danse tradi-tionnelle. « J’ai pensé aussi à jouer au football mais, le terrain était déjà conquis », fait-elle savoir. Elle ajoute que sa dernière idée fut celle de battre et de jouer au tambour car, dit-elle, c’est une innovation. Fidèle à l’adage français qui dit que l’union fait la force, elle soumit cette idée à d’autres femmes avec qui elle par-tageait la parcelle. Ces dernières, terrassées aussi par la pauvreté ont vite adhéré à l’idée.

Plus de 2000 litiges sont enre-gistrés par la sous-commission de recours de la Commission Nationale des Terres et aux autres Biens (CNTB) en 2017. De nouvelles stratégies ont été élaborées pour que les dos-siers enregistrés se clôturent pendant l’année 2018

Dieudonné Mbonimpa, porte-parole de la CNTB a fait savoir que pour que les stra-

tégies prises en vue de la clôture rapide des dossiers soient mises en œuvre, une méthodologie appro-priée a été envisagée. Il s’agit de la mise en place d’une commission de recours qui a été renforcée passant de 8 à 47 membres et 23 équipes composées de deux personnes cha-cune ont été aussi mises en place pour analyser les dossiers.

« Les sinistrés seront rétablis dans leurs droits pendant 10 ans et plus après la déposition des plaintes si cette commission continue à tra-vailler à la même allure », a indiqué M.Mbonimpa

Il a signalé que les dossiers qui font objet de recours ont été distribués

Mme Alphonsine Irakoze, président de la troupe de femme tambourinaires « Kazimoja » : « Interdire à la femme burundaise de battre le tambour n’est autre chose qu’une discrimination faite à son égard »

Dieudonné Mbonimpa, porte-parole de la CNTB : « la CNTB profite de cette occasion pour demander aux parties plaignantes qui ont déposé leurs plaintes auprès de la commission de recours de se rendre au bureau de la délégation provinciale de la CNTB pour remplir les questionnaires »

Mme Irakoze fait savoir qu’après avoir mis sur pied la troupe, il s’en suivra la recherche des bailleurs. « Nous n’avions pas de moyens pour monter un tel projet. C’est ainsi qu’un jour elle rencontra un blanc de nationalité hollandaise qui tra-vaillait au Centre Jeunes Kamenge et lui expliqua le projet. Il l’appré-cia et nous acheta des tambours, raconte Mme Irakoze. Elle indique que la troupe fut agréée au niveau de la zone et ainsi elle commença à battre et à jouer au tambour.

« Ils disaient que le tam-bour leur est réservé »

Cependant « Dès que nous avons commencé à battre le tambour, nous avons reçu des menaces de la part des hommes. Ils disaient que le tam-bour leur est réservé, indique Mme Irakoze avant d’ajouter que même parmi ceux qui battaient le tambour au palais royal, les femmes ne figu-raient pas. De plus, poursuivent-ils, le tambour ne se jouait pas à n’im-porte quel moment, à l’occasion de n’importe quelle activité ou pour n’importe qui. Pour elle, les tam-bourinaires masculins croyaient que les tambourinaires féminins al-laient leurs rafler les marchés pour agrémenter les cérémonies lors des fêtes, car rémunérateurs.

D’après Mme Irakoze, les hommes doivent comprendre que les femmes sont capables comme eux. Elles exécutent des travaux longtemps réservés uniquement aux hommes. Actuellement, les femmes sont dans les corps de défense et de sécurité, elles jouent au football comme au volleyball, au handball comme au basketball, etc. De plus, les femmes étaient frappées par l’interdiction de grimper sur les arbres fruitiers car, disaient les hommes, l’arbre ne donnera plus de fruits. Elles étaient également interdites de couvrir les maisons car, disaient leur conjoints, la charpente allait s’affaisser. Mais

actuellement il y a des femmes charpentières. Et Mme Irakoze de conclure que le tambour féminin ne cause aucun problème.

« Le tambour féminin était apprécié »La présidente de la troupe « Kazi-moja » fait savoir que la troupe était autrefois appréciée. Elle informe qu’elle était invitée pour agrémen-ter les cérémonies lors des fêtes de mariage, de dot, de naissance, de remise de diplôme ou toute autre activité à caractère social. De plus, ajoute Mme Irakoze, lorsque la Mai-rie organisait une activité, elle nous invitait. Aussi, quand le président rentrait de l’extérieur, on était invité pour l’accueillir à l’aéroport, pour-suit-elle. Elle conclut que le tam-bour féminin était bien apprécié.

La passionnée du tambour burun-dais souligne qu’aucune loi n’in-terdit à la femme de battre et de jouer au tambour d’autant plus que l'article 22 de l'actuelle constitu-

tion de la République du Burundi Stipule que tous les citoyens sont égaux devant la loi qui leur assure une protection égale.Nul ne peut être l'objet de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race, de son ethnie, de son sexe, de sa couleur, de sa situation sociale, de ses convictions religieuses, phi-losophiques ou politiques ou du fait d'un handicap physique ou mental ou du fait d'être porteur du VIH/SIDA ou toute autre maladie incu-rable »

Elle fait savoir que, selon la Consti-tution, le gouvernement doit com-prendre en son sein au moins 30 % de femmes. On s’est dit : "Pourquoi ne pas appliquer cette règle au tam-bour »?

Les conséquences « Lorsque tu es en train d’avancer et qu’une autre personne vient et barre la route, tu es choqué ». Ces femmes sont retournées au chômage alors qu’elles avaient créé leurs propres emplois. Actuellement, trouver de

quoi se nourrir et le loyer est de-venu un casse-tête pour elles. Elles sont devenues des laissées-pour-compte. Sur ce, la troupe demande la levée du décret.

Précisons que les hommes tam-bourinaires se lamentent aussi. Ils indiquent que cette règlementa-tion va affecter leurs activités alors qu’avant la réglementation, c’était un consensus direct entre l’orga-nisateur d’une fête et la troupe des tambourinaires. Ils voient en le choix de la troupe par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture une manière de favoriser certains tambourinaires au détri-ment des autres car, se demandent-ils, est-ce le ministère qui juge de la pertinence d’une troupe ou l’orga-nisateur de l’activité ? (l’article 7 du décret no 100 /196 du 20 octobre 2017 portant réglementation de l’exploitation du tambour au niveau national et international stipule qu’avant de délivrer toute autori-sation, le ministère ayant la culture dans ses attributions apprécie la pertinence d’une troupe de tambou-rinaires au regard de l’importance historique de l’instrument et de ses derniers développements de recon-naissance au niveau international), ils se demandent à qui sera destiné les frais versés par l’organisateur de l’activité au ministère . Cet argent sera-t-il donné au tambourinaire ou il sera une propriété prive du minis-tère ?

Rappelons que l’article 3 du décret no 100 /196 du 20 octobre 2017 por-tant réglementation de l’exploita-tion du tambour au niveau natio-nal et international stipule : « Il est strictement interdit aux personnes de sexe féminin de battre le tam-bour .En accompagnement au jeu du tambour, elles peuvent néan-moins exécuter les danses folklo-riques féminines »

Mathias Ntibarikure

aux 47 membres de la commission avant d’ajouter que la CNTB pro-fite de cette occasion pour deman-der aux parties plaignantes qui ont déposé leurs plaintes auprès de la commission de recours de se rendre

au bureau de la délégation provin-ciale de la CNTB pour remplir les questionnaires qui sont opération-nels depuis le 1er novembre 2017.

« La CNTB invite tous ses membres à

analyser les dossiers tout en gardant l’esprit d’impartialité, indépendam-ment de l’appartenance politique, ethnique, religieuse ou régionale », a-t-il indiqué.

Concernant certains administratifs de certaines provinces, communes et juridictions ainsi que certains magistrats qui ne collaborent pas avec la CNTB dans l’exécution et la mise en application de ses déci-sions, M.Mbonimpa a fait savoir que la commission lance un appel à ces administratifs pour que ce compor-tement faisant obstruction aux acti-vités de la CNTB cesse.

« A l’endroit des magistrats, la CNTB demande le respect scrupuleux de la lettre circulaire no 550/ 66 /CAB / du 18 janvier 2012 qui recommande que les juridictions s’interdisent de recevoir des cas pendants devant la CNTB avant que la décision de la CNTB ne soit rendue et exécutée », a précisé M.Mbonimpa avant d’ajou-ter que le recours de pleine juridic-tion doit être postérieur à l’exécu-tion préalable de la décision de la CNTB et ne saurait être concomi-tant au traitement du dossier. Et les juges doivent avoir à l’esprit ce droit important : « Contre celui qui ne peut agir, la prescription ne court »

Dieudonné Bukuru volontaire PBF/UNV Burundi

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Burundi Eco - Vendredi, 17 Novembre 2017 - n°271

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EDUCATION

Annonces

En vue d’assurer la durabilité des acquis du programme national de volontariat des jeunes PNVJ, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture en collaboration avec ses partenaires organise respectivement en dates du 21 novembre et du 21 au 23 novembre 2017, une table ronde et une exposition des réalisations du PNVJ dans la salle de conférences du Restaurant Snack-Bar la Détente.

En effet, le Programme National de Volontariat des Jeunes est un programme conjoint du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, du PNUD et du Programme des Volontaires des Nations Unies.

Il vise deux objectifs principaux à savoir :

1. La mise en place d’un cadre légal de volontariat au Burundi ;

2. La mise en place d’une infrastructure nationale de gestion des volontaires.

Ce programme a été mis en place sur forte sollicitation des leaders des jeunes, qui lors d’un forum des jeunes organisé à Gitega en 2007 ont exprimé leur envie de vouloir contribuer à la consolidation de la paix et au développement de leur pays sur une base volontariste forme. Ainsi, pour répondre à cette requête, le Gouvernement du Burundi via le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture en collaboration avec le PNUD et le Programme des Volontaires des Nations Unies a mis en place un Programme National de Volontariat des Jeunes depuis 2014 dans les trois provinces pilotes de Bujumbura, Gitega et Ngozi.

Actuellement, un corps constitué de 504 jeunes volontaires a été déjà mobilisé et déployé dans plus de 294 structures d’accueil dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’encadrement et formation des jeunes, de l’assistance juridique et psychosociale, de l’environnement et de l’agro pastoral. De plus, un fonds de soutien au Bénévolat associatif FSB a été mis en place comme mécanisme de financement des initiatives des jeunes. Au-delà de ces contributions, les jeunes volontaires contribuent également à des activités de développement et de cohésion sociale à travers notamment les travaux d’intérêt public et l’animation des clubs culturels et sportifs.

PROGRAMME NATIONAL DE VOLONTARIAT DES JEUNES AU BURUNDI (PNVJ) - 00086684

MINISTERE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA CULTURE

COMMUNIQUE DE PRESSE

International Youth Fellowship

Young J.Park, vice-président d’IYF : « L’éducation à la citoyenneté vise le changement de mentalité afin de former les jeunes leaders et de les rendre aptes à affronter les défis du développement »

International Youth Fellow-ship (IYF) a organisé une formation à l’intention des jeunes en vue de faire prendre conscience de la nécessité de promouvoir le changement et la cohésion dans leur vie quo-tidienne. 400 jeunes en pro-venance de la mairie de Bu-jumbura ont été formés sur le changement des mentalités et le développement

« Il n’y a pas d’éducation sans changement d’actes. L’éduca-tion à la mentalité est un bon

outil pour le changement du cœur et elle aide aussi à sortir de l’amer-tume », a fait savoir Young J.Park, vice-président d’IYF avant d’ajouter que la bonne éducation est basée sur trois étapes : le défi, le change-ment et l’union.

M.Park a expliqué qu’IYF s’est assi-gnée la mission d’aider les jeunes à résoudre leurs problèmes, mais éga-lement à contribuer au changement de leurs mentalités pour en faire des leaders aptes à affronter les défis du développement de leurs pays en leur inculquant notamment, à tra-vers diverses activités, les valeurs de volontariat, de partage et de ci-toyenneté. « Changer la mentalité des jeunes est notre objectif », a-t-il souligné.

Il a précisé qu’IYF est une orga-nisation mondiale de la jeunesse basée sur le christianisme qui a été

L’éducation des jeunes, une priorité pour le développement

créée en 1995 par des leaders qui connaissent les problèmes aux-quels les jeunes sont confrontés au-jourd'hui. Depuis sa création, IYF a

connu une croissance exponentielle et est maintenant actif dans plu-sieurs pays », a-t-il indiqué.

Il a informé qu’IYF vient de célébrer sa 17émé année dans la mission de volontariat et plus d’un million de volontaires ont été déjà formés au niveau mondial.

A la question de savoir si les jeunes envoyés à l’étranger bénéficient de moyens de subsistance, il répond que du sommet à la base, ils ne donnent pas de l’argent, mais qu’ils servent le cœur. « C’est une question de sacrifice, mais notre vie est assu-rée », indique-t-il.

« Plus de 5000 jeunes Burundais ont été formés par IYF-Burundi en ma-tière de changement de mentalité, différents enseignements gratuits sont déjà dispensés et 60 volon-taires Burundais sont déployés dans d’autres pays », a fait savoir Thé-rence Nkezimana, chargé des ser-vices de l’éducation à IYF-Burundi

Oscar Ndayikengurukiye, conseil-ler à IYF-Burundi a expliqué que cette organisation a choisi l’option d’encadrer les jeunes, car ils sont en grand nombre et sont les diri-geants de demain. « Faire prendre conscience aux jeunes la nécessité de promouvoir le changement et la cohésion dans leur vie quotidienne est l’objectif de pareilles formations », a fait savoir M.Ndayikengurukiye.

TémoignagesBéate Barutwanayo, une mère de 3 enfants explique les avantages de la formation dispensée par IYF. « Je viens de passer une année en

formation après avoir rejoint cette organisation. J’ai pu opérer de nom-breux changements dans la façon dont j’exprime mon point de vue sur différents aspects de la vie, surtout quand il s'agit d'inculquer un bon état d'esprit à mes enfants ». Elle ajoute qu’IYF organise de nombreux séminaires et ateliers. Ce qui lui permet de rassembler différentes personnes de différents horizons. « Il y a des moments où nous faisons face à des expériences amères et ce défi nous aide à devenir plus fortes », a-t-elle précisé avant d’ajouter que les enseignements reçus aident à bien gérer sa famille.

« Etre membre d'IYF me donne vrai-ment un but et une motivation afin de redéfinir les limites de ce que je peux faire et de faire quelque chose pour les autres, car je sais que je vis pour les autres », a témoigné Fatu-ma Mugisha, une jeune fille en for-mation chez IYF.

Notons que IYF envoie des volon-taires dans les différents pays du monde afin de développer leurs compétences et que ceux-ci s’adonnent à différentes activités comme l’enseignement profession-nel, l’enseignement des langues internationales dont l’Anglais, le Kiswahili, le Chinois, le Coréen. Il y a également l’enseignement de la musique, du Taekwon’Do, etc

Dieudonné Bukuru volontaire PBF/UNV Burundi

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Burundi Eco - Vendredi, 17 Novembre 2017 - n°271

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DEVELOPPEMENTLoisirs et divertissements éducatifs

Tous se ruèrent dans la direction d’Alice dès qu’elle se montra ; mais elle s’enfuit à toutes jambes et se trouva bientôt en sécurité dans un bois touffu.

« La première chose que je dois faire, se dit-elle tout en marchant dans le bois à l’aventure, c’est retrouver ma taille normale ; la seconde, c’est de trouver le chemin qui mène à ce charmant jardin. Je crois que c’est un très bon plan. »

En vérité, ce plan semblait excellent, à la fois simple et précis ; la seule difficulté c’est qu’Alice n’avait pas la plus petite idée sur la manière de le mettre à exécution. Tandis qu’elle regardait autour d’elle avec inquiétude parmi les arbres, un pe-tit aboiement sec juste au-dessus de sa tête lui fit lever les yeux en toute hâte.

Un énorme chiot la regardait d’en haut avec de grands yeux ronds, et essayait de la toucher en tendant timidement une de ses pattes. « Pauvre petite bête ! » dit Alice d’une voix caressante, et elle faisait de gros efforts pour essayer de le sif-fler ; mais, en réalité, elle avait ter-riblement peur à l’idée qu’il pouvait avoir faim car, dans ce cas, il aurait pu tout aussi bien la dévorer, mal-gré ses cajoleries.

Sans trop savoir ce qu’elle faisait, elle ramassa un bout de bâton et le lui tendit ; alors le chiot fit un saut en l’air, avec les quatre pattes, en jappant de plaisir, puis il se jeta sur le bâton qu’il fit mine de vouloir mettre en pièces ; alors Alice s’es-quiva derrière un grand chardon pour éviter d’être renversée ; mais, dès qu’elle se montra de l’autre côté du chardon, le petit chien se préci-pita de nouveau sur le bâton et fit la cabriole dans sa hâte de s’en empa-rer ; alors Alice, qui avait nettement l’impression de jouer avec un cheval de trait, et qui s’attendait à être pié-tinée d’un moment à l’autre, s’es-quiva de nouveau derrière le char-don ; sur quoi, le chiot exécuta une série de courtes attaques contre le bâton, avançant très peu et reculant beaucoup chaque fois, sans cesser d’aboyer d’une voix rauque ; fina-lement il s’assit à une assez grande distance, haletant, la langue pen-dante, et ses grands yeux mi-clos.

Alice jugea qu’elle avait là une bonne occasion de se sauver ; elle partit sans plus attendre, et courut jusqu’à ce qu’elle fût épuisée, hors d’haleine, et que l’aboiement du chiot ne résonnât plus que très fai-blement dans le lointain.

« Pourtant, quel charmant chiot c’était ! dit Alice, en s’appuyant contre un bouton d’or pour se repo-ser, et en s’éventant avec une de ses feuilles. J’aurais bien aimé lui ap-prendre à faire des tours si… si seu-lement j’avais eu la taille qu’il faut pour cela ! Oh ! Mon Dieu ! J’avais presque oublié que je dois gran-dir à nouveau ! Voyons… comment est-ce que je vais m’y prendre ? Je suppose que je devrais manger ou boire quelque chose ; mais la grande question est : quoi ? »

La grande question était certai-nement : quoi ? Alice regarda les fleurs et les brins d’herbe autour d’elle, sans rien voir qui ressem-blât à la chose qu’il fallait manger ou boire, compte tenu des circons-tances. Tout près d’elle se dressait un champignon à peu près de sa taille ; quand elle eut regardé sous le champignon, derrière le champi-gnon, et des deux côtés du champi-gnon, l’idée lui vint qu’elle pourrait également regarder ce qu’il y avait sur le dessus du champignon.

Elle se dressa sur la pointe des pieds, jeta un coup d’œil attentif, et son regard rencontra immédiatement celui d’une grosse chenille bleue, assise les bras croisés, fumant tran-quillement un long narguilé, sans prêter la moindre attention à Alice ou à quoi que ce fût.

CHAPITRE V

Les conseils de la Chenille

La Chenille et Alice se regardèrent un moment en silence : finalement, la Chenille retira son narguilé de sa bouche, puis s’adressant à elle d’une voix languissante et endormie :

« Qui es-tu ? » lui demanda-t-elle.

Ce n’était pas un début de conversa-tion très encourageant. Alice répon-dit d’un ton timide : « Je… Je ne sais pas très bien, madame, du moins pour l’instant… Du moins, je sais qui j’étais quand je me suis levée ce matin, mais je crois qu’on a dû me changer plusieurs fois depuis ce moment-là. »

« Que veux-tu dire par là ? deman-da la Chenille d’un ton sévère. Ex-plique-toi ! »

« Je crains de ne pas pouvoir m’ex-pliquer, madame, parce que je ne suis pas moi, voyez-vous ! »

« Non, je ne vois pas. » dit la Chenille.

« J’ai bien peur de ne pas pouvoir m’exprimer plus clairement, reprit Alice avec beaucoup de politesse, car, tout d’abord, je ne comprends pas moi-même ce qui m’arrive, et, de plus, cela vous brouille les idées de changer si souvent de taille dans la même journée. »

« Allons donc ! » s’exclama la Che-nille.

« Vous ne vous en êtes peut-être pas aperçue jusqu’à présent, continua Alice ; mais, quand vous serez obli-gée de vous transformer en chrysa-lide – cela vous arrivera un de ces jours, vous savez – puis en papillon, je suppose que cela vous paraîtra un peu bizarre, ne croyez-vous pas ? »

« Pas le moins du monde » répondit la Chenille.

« Eh bien, il est possible que cela ne vous fasse pas cet effet-là, dit Alice, mais, tout ce que je sais, c’est que cela me paraîtrait extrêmement bi-zarre, à moi. »

« À toi ! fit la Chenille d’un ton de mépris. Mais, qui es-tu, toi ? »

Ce qui les ramenait au début de leur conversation. Alice, un peu irritée de ce que la Chenille lui parlât si sèchement, se redressa de toute sa hauteur et déclara d’un ton solennel : « Je crois que c’est vous qui devriez d’abord me dire qui vous êtes. »

« Pourquoi ? » répliqua la Chenille.

La question était fort embarrassante ; comme Alice ne pouvait trouver une bonne raison, et comme la Che-nille semblait être d’humeur très désagréable, elle lui tourna le dos et s’éloigna.

« Reviens ! lui cria la Chenille. J’ai quelque chose d’important à te dire ! »

Ceci semblait plein de promesses, certainement : Alice fit demi-tour et revint.

« Reste calme », déclara la Chenille.

« C’est tout ? » demanda Alice, en maîtrisant sa colère de son mieux.

« Non », répondit la Chenille.

Alice pensa qu’elle pourrait aussi bien attendre, puisqu’elle n’avait rien d’autre à faire, et peut-être qu’après tout, la Chenille lui dirait quelque chose qui vaudrait la peine d’être entendu. Pendant quelques minutes, la Chenille fuma en si-lence, puis, finalement, elle décroi-sa ses bras, retira le narguilé de sa bouche, et dit : « Donc, tu crois que tu es changée, n’est-ce pas ? »

« J’en ai peur, madame. Je suis in-capable de me rappeler les choses comme avant… et je ne conserve pas la même taille dix minutes de suite ! »

« Quelles sont les choses que tu ne peux pas te rappeler ? »

« Eh bien, j’ai essayé de réciter : « Voyez comme la petite abeille… », mais c’est venu tout différent de ce que c’est en réalité ! » répondit Alice d’une voix mélancolique.

« Récite-moi : « Vous êtes vieux, Père William… » », ordonna la Chenille.

Alice joignit les mains et commença:

« Vous êtes vieux, Père William, dit le jeune homme,

Et vos cheveux sont devenus très blancs ; Sur la tête pourtant vous continuez à marcher

Est-ce bien raisonnable, à votre âge, vraiment ? »

« Dans ma jeunesse, répondit Père William à son fils,

Je craignais que cela ne m’abîme le cerveau ;

Mais, maintenant, je suis convaincu de ne pas en avoir, Je peux donc faire cet exercice, encore et encore. »

« Vous êtes vieux, dit le jeune, comme je vous l’ai déjà dit,

La suite de "Alice au pays des merveilles",...à lire la semaine pro-chaine.

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Burundi Eco - Vendredi, 17 Novembre 2017 - n°271

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De nos laboratoires européens, jusqu'à une tour plus haute que la tour Eiffel implantée au coeur de la forêt amazo-nienne, climatologues, biologistes et chimistes explorent l'une des dernières terres vierges de notre compréhension du climat mondial ...

Le docteur Germain, médecin d'hôpital dans une ville de pro-vince, commence à recevoir des lettres anonymes, signées «le Corbeau», l'accusant de pratiquer des avortements. D'autres lettres suivent, prétendant qu'il est l'amant de Laura Vorzet, la femme du psychiatre de l'hôpital...

Une protection très très rapprochée... Chaque fois que le lieutenant Frank Drebin a une mission à accomplir, elle vire à la catastrophe. Ses chefs ne savent plus où donner de la tête. Son coéquipier Nordberg, de peau noire, a failli perdre la vie alors qu'il enquêtait sur un trafic de drogue,...

Berlin, 1945. Le IIIe Reich se meurt. Parmi ses ultimes com-battants, des adolescents qui n'ont pas 15 ans. Au vu de leurs maigres armes, de leur inexpérience et du surnombre sovié-tique, ils ne peuvent espérer l'emporter. Mais quelques an-nées auparavant, ils avaient juré de donner leur vie à Hitler...

États-Unis, années 1930. Peu après sa sortie de prison, John Dillinger mène à travers le Midwest une fulgurante série d'attaques de banques. L'homme fascine le grand public mais attire sur lui les foudres de J. Edgar Hoover, chef du FBI. Ce dernier confie la traque de Dilattilinger au jeune agent...

Le trafic de médicaments entraîne plus de 700 000 décès chaque année. Longtemps cantonné aux pays en développe-ment, le trafic de médicaments touche désormais de plus en plus l'Europe. Il va bientôt devenir incontrôlable. En effet, Internet favorise l'expansion rapide du marché noir : 95 %...

Ce programme dévoile des séquences passées et actuelles de documentaires et de rédactions audiovisuelles afin d'en sa-voir un peu plus sur la vie et les moments de l'une des figures politiques les plus controversées du 20ème siècle.

lundi 20 novembre 2017 à 20h50

jeudi 23 novembre 2017 à 20h45

dimanche 26 novembre 2017 à 20h40

mardi 21 novembre 2017 à 20h50

vendredi 24 novembre 2017 à 20h45

mercredi 22 novembre 2017 à 20h50

samedi 26 novembre 2017 à 20h40

Film: Le corbeau

Film: Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?

Doc: Les rivières volantes

Doc: Jeunesses hitlé-riennes, l'endoctrine-ment d'une nation

Film: Public Enemies

Doc: Trafic de médicaments

Doc: Les archives secrètes de Fidel Castro

Genre : Drame Durée : 90 mn Réalisateur : Henri-Georges Clouzot Nationalité : France Année : 1943

Genre : Comédie policière Durée : 90 mn Réalisateur : David Zucker Nationalité: Etats-Unis Année : 1988

Genre : Nature Durée : 55 mn Réalisateur : Aurélien Francisco Barros Nationalité : France Année : 2017

Genre : Historique Durée : 110 mn Réalisateur : David Korn-Brzoza Nationalité : France Année : 2017

Genre : Drame Durée : 135 mn Réalisateur : Michael Mann Nationalité : Etats-Unis Année : 2009

Genre : Société Durée : 70 mn Réalisateur : Ted Anspach, Eric Delsaut Nationalité : France Année : 2017

Genre : Historique Durée : 60 mn Nationalité : Etats-Unis Année : 2014

Devinettes

Mots croisés : Solution du numéro précédent

Sélection de programmes de télévision

Mots croisés

Loisirs et divertissements éducatifs

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Burundi Eco - Vendredi, 17 Novembre 2017 - n°271

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SPORT

Lancement du projet de renforcement de la résilience des ménages en insécurité alimentaire aiguë et chronique dans les provinces de Ruyigi, Cankuzo et Bubanza (OSRO/BDI/702/UK)

Communiqué de presse

Un accord de financement d’un montant de 3 millions de livres Sterling (environ 3,8 millions de dollars) a été signé le 19 septembre 2017 par la Coopération britannique (DFID) et la FAO pour la mise en oeuvre du Projet de renforcement de la résilience des ménages en insécurité alimen-taire aiguë et chronique dans les provinces de Ruyigi, Cankuzo et Bubanza. Ce projet cible 12 000 ménages pauvres dans les 5 communes de Butaganzwa, Nyabitsinda, Mishiha, Gisagara et Gihanga.

"En partenariat avec la FAO et d'autres parte-naires, UK Aid s'est engagé à continuer d'aider les familles burundaises vulnérables à améliorer leur sécurité alimentaire et leur situation nutri-tionnelle. Notre financement fourni à la FAO, qui fait partie d'un ensemble plus vaste d'aide humanitaire, aidera plus de 12 000 familles à accéder aux semences, à la formation et à l'aide aux moyens de subsistance au cours des trois prochaines années", a affirmé Sarah Metcalf, Chef du Bureau DFID à Kigali.

En appui au MINAGRIE, le projet vient de dé-marrer ses activités avec la campagne agricole 2018A. Ainsi, 6 000 ménages vulnérables, dont des retournés de Tanzanie et déplacés internes ayant accès à des terres, ont bénéficié d'un ac-cès subventionné aux intrants agricoles, à tra-vers l’obtention de coupons leur permettant de s'approvisionner sur des foires organisées.

En savoir plus ? Contactez : Bureau FAO à Bujumbura: - Tel: (+257) 22 20 60 00

- Tel :(+257) 22 20 60 01

Ce kit d’urgence était composé en fonction des préférences, de semences de haricots, de maïs, de cordes de patate douce, de semences marai-chères ainsi que deux houes. Lorsque les pluies étaient au rendez-vous et en quantité suffisante, ces familles ont pu semer pour une récolte pré-vue à partir de décembre 2017.

D'une durée de 3 ans, l’objectif principal du pro-jet est d’améliorer l’accès de 12 000 ménages vulnérables à des moyens d’existence durables et à une plus grande sécurité alimentaire et nu-tritionnelle à travers le renforcement de leur ré-silience, notamment face aux chocs climatiques. L’approche Caisse de résidence, avec ces trois piliers: technique, financier et social, est promue par le projet en vue d'un impact durable.