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INFORMATIONS MAJEURES: LE CORPS PROFESSORAL interview majeure Finance: Etienne Redor-responsable majeure finance- Sur quels métiers débouche la majeure dont vous êtes responsable ? La majeure débouche sur une grande variété de mé- tier : finance, contrôle ou audit. Quelle sont les évolutions possibles de carrière ? La majeure débouche-t-elle sur des métiers spé- cialisés ou sur des métiers généralistes ? La majeure débouche sur des métiers spécialisés et aussi généralistes. Dans quel genre d’entreprise travaillent en géné- ral les étudiants qui sortent de cette majeure ? Les étudiants travaillent en général dans les banques, les cabinets et dans les directions financières d’entre- prises. Quel est le nombre de places disponibles dans la majeure ? Ce nombre évolue-t-il avec les années ou reste-t-il fixe ? Le nombre de place est quasiment illimité. Le nom- bre de diplômé qui sort de cette majeure est de l’or- dre de 200 par année. Quels sont les critères de sélection ? Est-on regar- dant sur l’ensemble des matières ou seulement les matières en lien avec la majeure ? Les critères de sélectivité ne sont pas déterminants dans le sens ou la majeure n’est pas sélective. Quelles sont les matières étudiées au sein de la majeure ? En quoi consistent-elles ? 5 modules sont étudiés au sein de la majeure : L’évaluation et négociation d’entreprise(appréhender les différentes techniques permettant de valoriser les entreprises), l’ingénierie financière(montages finan- ciers), la gestion de portefeuille, la gestion de tréso- rerie et de produits dérivés( technique de couverture contre les risques de taux et de change) et l’econo- mics policy debate( un mémoire à réaliser en groupe sur la problématique qu’ils souhaitent). Qu’est ce qui différencie cette majeure des deux autres majeures finance ? il s’agit d’une majeure généraliste qui nous permet d’étudier à la fois la finance de marché et la finance d’entreprise. C’est une formation moins poussée que les deux autres majeures mais elle permet d’avoir les clefs des différentes majeures. Quels ont été les impacts de la crise sur les activi- tés de la majeure ? Opportunités ou menaces ? La crise a eu un impact sur la façon d’enseigner et également sur les sujets étudiés. La notion de risque est réactualisée suite à la crise. Toutefois, la généralité de cette majeure permet de mieux passer outre la crise car c’est bien souvent les métiers spécialisés qui sont plus touchés que les au- tres. Finant’cial Times | mai 2011 | 21 INFORMATIONS MAJEURES

Finant'Cial Times 2 part 2

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Microcrédit partie 2

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  • INFORMATIONS MAJEURES:

    LE CORPS PROFESSORAL

    interview majeure Finance:

    Etienne Redor-responsable majeure finance-

    Sur quels mtiers dbouche la majeure dont vous

    tes responsable ?

    La majeure dbouche sur une grande varit de m-

    tier : finance, contrle ou audit.

    Quelle sont les volutions possibles de carrire ?

    La majeure dbouche-t-elle sur des mtiers sp-

    cialiss ou sur des mtiers gnralistes ?

    La majeure dbouche sur des mtiers spcialiss et

    aussi gnralistes.

    Dans quel genre dentreprise travaillent en gn-

    ral les tudiants qui sortent de cette majeure ?

    Les tudiants travaillent en gnral dans les banques,

    les cabinets et dans les directions financires dentre-

    prises.

    Quel est le nombre de places disponibles dans la

    majeure ? Ce nombre volue-t-il avec les annes

    ou reste-t-il fixe ?

    Le nombre de place est quasiment illimit. Le nom-

    bre de diplm qui sort de cette majeure est de lor-

    dre de 200 par anne.

    Quels sont les critres de slection ? Est-on regar-

    dant sur lensemble des matires ou seulement les

    matires en lien avec la majeure ?

    Les critres de slectivit ne sont pas dterminants

    dans le sens ou la majeure nest pas slective.

    Quelles sont les matires tudies au sein de la

    majeure ? En quoi consistent-elles ?

    5 modules sont tudis au sein de la majeure :

    Lvaluation et ngociation dentreprise(apprhender

    les diffrentes techniques permettant de valoriser les

    entreprises), lingnierie financire(montages finan-

    ciers), la gestion de portefeuille, la gestion de trso-

    rerie et de produits drivs( technique de couverture

    contre les risques de taux et de change) et lecono-

    mics policy debate( un mmoire raliser en groupe

    sur la problmatique quils souhaitent).

    Quest ce qui diffrencie cette majeure des deux

    autres majeures finance ?

    il sagit dune majeure gnraliste qui nous permet

    dtudier la fois la finance de march et la finance

    dentreprise. Cest une formation moins pousse que

    les deux autres majeures mais elle permet davoir les

    clefs des diffrentes majeures.

    Quels ont t les impacts de la crise sur les activi-

    ts de la majeure ? Opportunits ou menaces ?

    La crise a eu un impact sur la faon denseigner et

    galement sur les sujets tudis. La notion de risque

    est ractualise suite la crise.

    Toutefois, la gnralit de cette majeure permet de

    mieux passer outre la crise car cest bien souvent les

    mtiers spcialiss qui sont plus touchs que les au-

    tres.

    Finantcial Times | mai 2011 | 21

    INFORMATIONS MAJEURES

  • Sur quels mtiers dbouche la majeure dont vous tes

    responsable ?

    La majeure dbouche principalement sur le mtier de

    banquier daffaire et dbouche ventuellement sur le m-

    tier danalyste en fond dinvestissement.

    Quelle sont les volutions possibles de carrire ? La

    majeure dbouche-t-elle sur des mtiers spcialiss ou

    sur des mtiers gnralistes ?

    La majeure dbouche sur tous les mtiers relatifs la fi-

    nance dentreprise donc les volutions de carrires sont

    videmment possibles.

    Dans quel genre dentreprise travaillent en gnral les

    tudiants qui sortent de cette majeure ?

    Les tudiants qui sortent de cette majeure travaillent prin-

    cipalement en banque. Toutefois il faut distinguer trois

    sortes de banque :

    la boutique (compose dune vingtaine de personne), la

    banque de moyenne taille (compose de 20 150 per-

    sonnes) et les grosses tailles (composes de 150 200

    personnes).

    Aucune diffrence nette en termes de salaire nest dis-

    tinguer entre ces diffrentes tailles de banque ; seule la

    diffrence de culture denvie joue. Dans les grandes

    banques, on nest quun employ lambda noy parmi les

    autres analystes et il est difficile de se faire reconnatre.

    Toutefois, il y a le prestige associ tre employ de

    cette branche de la banque. Au contraire, dans les bou-

    tiques, il y a peu de prestige mais il est trs facile dtre

    reconnu intrieurement.

    Quelle est la part des diplms qui occupe un poste

    linternational ? Quelle est la rpartition par zone

    gographique et/ou par pays ?

    Il ny a aucun diplm qui occupe un poste linternatio-

    nal. Toutefois, il y en a qui effectuent leur stage ltran-

    ger.

    Quel est le nombre de places disponibles dans la ma-

    jeure ? Ce nombre volue-t-il avec les annes ou reste-

    t-il fixe ?

    Le nombre de place disponible nest pas fixe. Il ny a pas

    de limite de places mais cela nempche pas de refuser

    les postulants jugs non aptes.

    Quels sont les critres de slection ? Est-on regardant

    sur lensemble des matires ou seulement les matires

    en lien avec la majeure ?

    Le critre primordial est la motivation. Sans tmoigner de

    sa motivation, lacceptation dans cette majeure est forte-

    ment compromise. Ensuite, il faut pouvoir montrer que

    lon na pas t mauvais dans les matires financires et

    connexes.

    Quelles sont les matires tudies au sein de la ma-

    jeure ? En quoi consistent-elles ?

    Les matires tudies sont lies la finance dentreprise :

    il sagit entre autres de montages financiers, dvaluation

    dentreprise et de droit des affaires. Cest une majeure

    trs oriente mtier. Le plus important dans cette majeure

    est les projets, et pas spcialement les cours.

    La majeure se distingue en trois types dactivits : des

    cours basiques dispenss par les professeurs daudencia,

    des cours spcifiques par des intervenants experts dans le

    domaine et enfin des projets en groupe qui sont des stages

    mens par des professionnels sur des cas rels : cest

    comme un stage sauf que cela se droule au sein de

    lcole.

    Quest ce qui diffrencie cette majeure des deux au-

    tres majeures finance ?

    La grande diffrence est lexistence de projets. Dans cette

    activit, les tudiants de la majeure se regroupent par 4 et

    sont aux ordres dune banque : Natixis ou le crdit agri-

    cole. Les projets sont trs formateur et sont utiles au pro-

    fessionnel puisquil se conclut par la remise dun

    dlivrable. Ces projets en relation avec Natixis ou crdit

    agricole ont dj dbouch sur des embauches pour les

    tudiants de la majeure daudencia.

    Quel est le niveau du master par rapport aux masters

    des autres coles de commerce ?

    Il est assez difficile dvaluer le niveau entre les diff-

    rents masters mais titre dexemple, au sein de la socit

    gnrale, lorsquon veut recruter quelquun en fusion ac-

    quisition on prend dabord un diplm dune cole de

    commerce parisienne (HEC, ESSEC ou ESCP) puis

    quelquun de la majeure dAudencia.

    Quel est le niveau de reconnaissance de la majeure

    par les entreprises ?

    La majeure daudencia est entre autre rfrence la so-

    cit gnrale, au crdit agricole et chez Natixis.

    Quels ont t les impacts de la crise sur les activits de

    la majeure ? Opportunits ou menaces ?

    Les activits de la majeure fusion acquisition nont en

    rien t affectes par la crise pour la simple raison que la

    fusion acquisition marche aussi bien quand les socits

    veulent acheter ou quand elles vendent.

    interview majeure fusions acquisitions:

    Franois Radacal-responsable majeure

    fusac-

    Finantcial Times | mai 2011 |22

  • Sur quels mtiers dbouche la majeure dont vous

    tes responsable ?

    La majeure dbouche sur les mtiers de Front Office,

    de Middle Office, dAsset Management et de Risk

    Management

    Quelle sont les volutions possibles de carrire ?

    La majeure dbouche-t-elle sur des mtiers sp-

    cialiss ou sur des mtiers gnralistes ?

    La majeure dbouche sur tous les mtiers gnra-

    listes de la banque.

    Dans quel genre dentreprise travaillent en gn-

    ral les tudiants qui sortent de cette majeure ?

    Les tudiants qui sortent de cette majeure travaillent

    dans le secteur bancaire.

    Quelle est la part des diplms qui occupe un

    poste linternational ? Quelle est la rpartition

    par zone gographique et/ou par pays ?

    Il ny a pas de spcificit la majeure finance

    concernant les postes ltranger.

    Quel est le nombre de places disponibles dans la

    majeure ? Ce nombre volue-t-il avec les annes

    ou reste-t-il fixe ?

    Il sagit dune majeure slective. Son nombre de

    place est limit 20 lves par anne.

    Quels sont les critres de slection ? Est-on regar-

    dant sur lensemble des matires ou seulement les

    matires en lien avec la majeure ?

    En termes de slection, lacceptation dans la majeure

    repose surtout sur les rsultats dans les matires dites

    quantitatives (finance, mthodes statistiques, op-

    timisation et modlisation, etc.)

    Combien de personnes en moyenne se voient re-

    fuser lentre dans la majeure ?

    En moyenne cest la moiti des postulants qui se

    voient refuser lentre. Soit 20 personnes sur 40 pos-

    tulants.

    Quelles sont les matires tudies au sein de la

    majeure ? En quoi consistent-elles ?

    Les matires tudies sont la gestion de porte-

    feuilles, les Options futures et autres actifs drivs,

    le Financial Risk Management, laudit et le contrle

    bancaire.

    Quest ce qui diffrencie cette majeure des deux

    autres majeures finance ?

    Cette majeure est trs oriente secteur bancaire, fi-

    nance de march et bien sr risk management. Cette

    majeure est bien plus spcialise que la majeure fi-

    nance. Cest aussi pour cela quelle est plus slective

    puisque elle approfondie grandement les notions tu-

    dies.

    interview majeure FRM:

    Christophe Villa-responsable

    majeure FRM-

    Finantcial Times | mai 2011 | 23

  • INFORMATIONS MAJEURES:

    LES ETUDIANTS

    interview majeure Finance:

    Alexis Favreau (3eme anne)

    Quelle majeure avez-vous choisi ? Pourquoi avez-vous

    choisi cette majeure ?

    Finance. Je me suis orient vers cette majeure car elle reste

    gnraliste. A la suite de mes stages, ceci ma paru tre une

    formation qui amliorerait mes comptences et enrichirait

    mon CV.

    Que pensez-vous de la slectivit lentre de la majeure

    ?

    Pas de slctivit. Nous sommes une promo de 108 rpartis

    en 2 groupes.

    Etes-vous intress par un emploi dans la finance lin-

    ternational ? Si oui, o et pourquoi ?

    Oui car partir offre une exprience personnelle forte. Cest

    par ailleurs un acclrateur de carrire. Je souhaite notam-

    ment faire un VIE post stage de fin dtude.

    Quel stage avez-vous fait en AIPM ?

    Contrle de gestion en industrie chez Arkema. Cest un

    groupe franais de chimie. Elle reprsente lensemble des ac-

    tivits chimiques de Total et a acquis son indpendance en

    2004 suite un spin-off et une introduction en bourse en

    2006. ( CA= 5.6 M en 2009)

    Pourquoi avoir fait ce choix ?

    Car javais eu une premire exprience en contrle de ges-

    tion que je souhaitais renouveler. Cela permet davoir une

    bonne connaissance des variables de gestion ( EBITDA,

    REX, MCV) et une bonne vue densemble de lensemble de

    la chane de valeur dune industrie. Je souhaite vivement ac-

    qurir une vision et une matrise de la gestion dun groupe

    (principaux tableaux de bord, problmatiques sociales

    comme les restructurations, la scurit)

    Quels ont t les objectifs fixs par lentreprise durant ce

    stage ?

    Etudes conomiques, reporting, analyses de marges et de rex,

    optimisation des MCV avec les chefs produits, participation

    llaboration de la stratgie (projets industriels, amliora-

    tion du cycle dexploitation), cration doutils informatiques

    de gestion.

    Pouvez-vous me dcrire une journe type lors de ce stage

    ?

    9h : arrive

    Prise de connaissance des rsultats, et diffusion des rsultats.

    Runion avec les chefs produits, responsables de flux pour

    parler de la production : tats des stocks, marges vs budget et

    vs prvision de clture.

    Visite des industriels pour faire ltat des lieux des CAPEX.

    Compte rendu la direction.

    18-19h fin de journe.

    Quelles sont, selon vous, les comptences requises pour

    mener bien ce travail ?

    Rigueur, communication, dynamisme.

    Quelles sont les plus grosses difficults que vous avez ren-

    contres pendant ce stage?

    Routine, lourdeur des tches. La mises en place des outils de

    gestion ( tableaux excel pour simplifier) peut-tre longue.

    Dans quelles entreprises avez-vous postul ?

    En banque et en industrie (Rio tinto, Eramet, Total, Technip)

    Quels postes convoitez-vous ?

    Assistant charg daffaire en financement structur en

    banque ou un poste en business development en industrie.

    Pensez-vous tenter un Graduate Training Programme ?

    Pourquoi ?

    Non. Je pense plutt au VIE car je privilgie la destination.

    Finantcial Times | mai 2011 |24

  • interview majeure FRM:

    Dimitri Couderc (4eme anne)

    Pourquoi avez-vous choisi dtudier la finance ?

    La finance est une science. Ce nest pas une matire comme

    peut ltre lconomie ou lhistoire. Cest une notion en per-

    ptuel mouvement, et il est extrmement difficile dtre un

    expert en finance. Cest ce qui en fait un challenge quotidien,

    complexe et incroyablement sensuel. Plus on travaille dessus,

    plus on se rend compte des liens que lon loue avec cette

    beaut aux formes multiples.

    Quelle majeure avez-vous choisi ? Pourquoi avez-vous

    choisi cette majeure ?

    Jai choisi la majeure Financial Risk Management, qui tait

    propose pour la premire fois au cours de mon anne de ma-

    jeure. Je lai choisie afin dtre comptitif techniquement face

    dautres tudiants ingnieurs ou spcialiss en analyse quan-

    titative.

    Que pensez-vous de la slectivit lentre de la majeure ?

    Etre dans une majeure qui dbute est toujours plus facile en

    matire de slectivit. Ensuite, il sagit de bien faire compren-

    dre ceux qui veulent y aller quil sagit tout de mme claire-

    ment dune majeure mathmatique, surtout si lon veut ensuite

    pouvoir apprendre assez pour tre comptitif lors des entre-

    tiens. Former de futurs spcialistes en Trading, en structuration

    ou en risk-management est une tche complexe et de plus en

    plus recherche. La slectivit est donc appele augmenter

    sans cesse.

    Etes-vous intress par un emploi dans la finance linter-

    national ? Si oui, o et pourquoi ?

    Oui, je suis intress par un emploi dans la finance linterna-

    tional. La finance a pour vocation dtre internationale, et donc

    il est tout naturel davoir une exposition la plus large possible

    diffrents marchs internationaux.

    Quel stage avez-vous fait en AIPM ?

    Un stage de six mois comme assistant portfolio manager/ana-

    lyst en charge des fonds actions et produits drivs chez Na-

    tixis Asset Management. Deux stages de trois mois au sein

    dun fonds dinvestissement spculatif (Hedge Fund) Hong-

    Kong, le premier en Trading et le second comme junior Port-

    folio Manager en Private Equity.

    Pourquoi avoir fait ce choix ?

    Afin davoir lexposition la plus large aux produits financiers

    qui existaient lors de mon premier stage et ensuite afin dtre

    intgr au monde des hedge funds dans mon second.

    Quels ont t les objectifs fixs par lentreprise durant ce

    stage ?

    Dtre un bon analyste, rigoureux et organis dans le premier.

    De lui faire gagner de largent dans le second.

    Pouvez-vous me dcrire une journe type lors de ce stage

    ?

    1er stage : 9h00 : arrive puis analyse des diffrentes perfor-

    mances des marchs de la veille jusqu midi. Ensuite, laprs-

    midi, tudes sectorielles, pricings ou ralisation de reportings

    pour les clients institutionnels.

    2me stage : 7h00 : Trading meeting avec le portfolio manager

    et les autres traders

    Trading sur tout produits de 9h30 17h00 sur le Hang-Seng,

    puis jusqu 23h sur le Cac afin de dtecter dventuelles pos-

    sibilits darbitrage.

    Quelles sont, selon vous, les comptences requises pour

    mener bien ce travail ?

    De la rigueur, de la passion, le sens de la recherche et surtout

    beaucoup damour.

    Quelles sont les plus grosses difficults que vous avez ren-

    contres pendant ce stage?

    Shabituer aux diffrents produits, connatre prcisment les

    diffrentes contraintes techniques et le stress permanent.

    Dans quelles entreprises avez-vous postul ?

    Banques amricaines, japonaises, franaises, indiennes, etc

    Quels postes convoitez-vous ?

    Trading, Sales-Trading, structuration, brokerage ou M&A Tra-

    ding

    Pensez-vous tenter un Graduate Training Programme ?

    Pourquoi ?

    Oui, car cest correctement pay, intressant et rare.

    Avez-vous quelque chose ajouter ?Avez-vous un conseil

    donner ?

    Be yourself. Plus srieusement, la vie est vraiment trop courte

    pour sennuyer dans son travail, mais elle est bien assez longue

    pour essayer toutes sortes de choses. Donc soyez aussi srieux

    dans votre vie professionnelle quextravertis en dehors, parti-

    culirement si vous travaillez plus tard dans un domaine exi-

    geant.

    Et, ce nest pas demand dans le questionnaire, mais mon tout

    premier stage comprendre au sein dune boutique de surf sur

    la cte landaise est probablement lun de mes meilleurs sou-

    venirs, o jai la fois normment appris tout en restant dans

    un environnement exceptionnel.

    Finantcial Times | mai 2011 | 25

  • interview majeure fusion acquisition:

    Julien Vicente (4eme anne)

    Pourquoi avez-vous choisi dtudier la finance ?

    Tout dabord, jai toujours eu un penchant pour les chiffres

    (BAC S). Ensuite, je suis anim par un fort dsir de crer

    mon entreprise depuis mon intgration lcole, et jai rapi-

    dement compris que laspect financier tait primordial. La fi-

    nance nest souvent quun outil, mais quil faut savoir

    maitriser parfaitement pour ne pas tre remis en cause.

    Quelle majeure avez-vous choisi ? Pourquoi avez-vous

    choisi cette majeure ?

    Dirigeants et Entrepreneurs et Fusions Acquisitions. Jai

    comme objectif moyen terme de crer mon entreprise. Pour

    autant, jaime beaucoup la finance, et en attendant de trouver

    lopportunit de crer cette entreprise, je voulais acqurir les

    comptences pour tre capable den racheter une le cas

    chant.

    Que pensez-vous de la slectivit lentre de la majeure

    ?

    Point essentiel au bon droulement de la majeure.

    Etes-vous intress par un emploi dans la finance lin-

    ternational ? Si oui, o et pourquoi ?

    Oui et non. Cest toujours lgant de placer dans un dner

    quon fait de la finance linternational. Cest galement

    passionnant de travailler ltranger, de confronter les diff-

    rentes mthodes de travail, dans un environnement radicale-

    ment diffrent. Actuellement Madrid, je trouve mon

    exprience passionnante. En revanche, sacrifier un des deux

    aspects suivant pour cela me semble un choix os : 1. Le titre

    du job est bien souvent largement surestim par rapport sa

    ralit. Attention au retour en France o vous serez test sur

    vos nouvelles comptences internationales . 2. Il faut

    absolument se sentir laise l o on travaille. Se sentir en-

    tour de ses amis / famille / compagne est rapidement essen-

    tiel pour lquilibre personnel. Donc, oui, mais pas tout

    prix !

    Quel stage avez-vous fait en AIPM ?

    Analyse risque crdit chez Calyon

    Pourquoi avoir fait ce choix ?

    Grande entreprise, projets internationaux, premire vraie ap-

    proche de la finance dentreprise, et de la vision de la banque

    daffaires, conseill par un AUDENCIA

    Quels ont t les objectifs fixs par lentreprise durant ce

    stage ?

    Autonomie totale dans lanalyse financire dun dossier de

    crdit

    Pouvez-vous me dcrire une journe type lors de ce stage

    ?

    Rception dun dossier de demande de crdit par une entre-

    prise type (je travaillais sur la zone Afrique Moyen-Orient,

    donc en loccurrence, une entreprise base l-bas). Analyse

    rapide de la demande pour prioriser les dossiers.

    Lecture, prise de connaissance du dossier, de lavis de crdit

    prcdent sil existe. Analyse des tats financiers, de la coh-

    rence avec la demande, des dtails de la demande en lien

    avec les chargs daffaires locaux, de la conjoncture cono-

    mique et toute information intressante. Rdaction de lavis

    de crdit. Soutenance devant la hirarchie le cas chant.

    Quelles sont, selon vous, les comptences requises pour

    mener bien ce travail ?

    Capacit danalyse financire pousse (les tudiants ne

    connaissent rien aux tats financiers en entretien), de syn-

    thse (rdaction des avis de crdit), curiosit, aisance tra-

    vailler au tlphone avec des collgues (trangers ou non),

    anglais impratif

    Quelles sont les plus grosses difficults que vous avez ren-

    contres pendant ce stage?

    Prise de responsabilit (~autonomie voulue rapidement par

    mon matre de stage), comprhension de la structure du

    groupe et du chemin dun dossier de crdit chez Calyon, re-

    cherche constante dintrt dans chaque dossier malgr la

    routine apparente (inexistante en ralit)

    Dans quelles entreprises avez-vous postul ?

    Toutes les banques, Big 4, Private Equity (des grandes

    banques et fonds), boutique de M&A

    Quels postes convoitez-vous ?

    Analyste junior en M&A, Private Equity, Transaction Ser-

    vices

    Pensez-vous tenter un Graduate Training Programme ?

    Pourquoi ?

    Non. Je lai dj fait et cest trs difficile dobtenir une place.

    Le rapport temps pass pour postuler gain rel est ridicule.

    De plus, un graduate est une formation ! Certes, cela d-

    bouche (dans 90% des cas) sur un bon job souvent dans le

    service voulu de la bote. Mais compar un an et demi

    dexprience dans un poste qui nous plat, en CDI, la ques-

    tion se pose.

    Avez-vous quelque chose ajouter ? Avez-vous un conseil

    donner ?

    Ne pas hsiter consulter les anciens avec des mails rapides

    et courtois voire par tlphone pour obtenir leurs sentiments

    sur leurs parcours, sur leur vie en gnrale, leur vision du

    futur. Ils seront - pour la plupart contents de vous rpondre

    ! (sauf si vous ne faites que leur demander un stage)

    Finantcial Times | mai 2011 |26

  • INFORMATIONS MAJEURES:

    LES DIPLOMES

    interview majeure Finance:

    Jean-Baptiste de Pascal (promo GE 09)

    Travail

    Pourriez-vous vous prsenter en quelques mots ?

    Je suis jeune diplm et je travaille chez INTER IN-

    VEST.

    Quel est votre parcours acadmique ?

    Jai fait un M1 en droit des affaires avant dentrer AU-

    DENCIA en admission parallle.

    Quelle majeure avez-vous tudi AUDENCIA ?

    Jai tudi la majeure finance.

    Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la fi-

    nance ?

    Cest un domaine qui ma toujours intress

    Dans quelles entreprises avez-vous postul ?

    Je voulais travailler dans une petite structure alors jai

    postul chez INTER INVEST et jai t pris.

    Quel est votre parcours professionnel (diffrents

    postes & entreprises) ?

    Je suis jeune diplm, je nai effectu quun poste pour

    linstant chez INTER INVEST.

    Avez-vous travaill ltranger ?

    Jai fait mon AIPM au Luxembourg dans une entreprise

    fiduciaire.

    Emploi

    Quel poste occupez-vous actuellement ?

    Je suis responsable investisseurs et partenaires.

    Quelles sont vos principales missions ?

    Je cre des produits de dfiscalisation que la socit vend

    aux socits de gestion, aux banques. Les family office

    (banque prive) sont nos principaux clients. Il sagit de

    services Business to Business. Pour assurer ce travail, il

    faut suivre quotidiennement les modifications des rgle-

    mentations fiscales. En ce moment, nous sommes trs oc-

    cups avec les modifications apportes lISF et au bou-

    clier fiscal.

    Pouvez-vous me dcrire une journe type dans votre

    emploi ?

    Il ny a pas vraiment de journe type. Je me dplace sou-

    vent en province pour voir mes clients. Il faut tre mo-

    bile.

    Quelles sont, selon vous, les comptences requises

    pour mener bien votre travail ?

    Comme on est amen rencontrer des clients, il faut un

    bon relationnel mais aussi de bonnes connaissances juri-

    diques. Par ailleurs, la majeure finance ma bien form :

    avec les connaissances gnrales acquises, je comprends

    mieux les problmes de mes clients.

    Futur:Selon vous, quel(le)s qualits/dtails font la diffrence

    face aux autres candidats lors dun entretien dem-

    bauche ?

    Dans un petit groupe, la motivation compte normment.

    Naturellement, il faut apprendre vite pour tre opration-

    nel rapidement

    Quelles qualits attendez-vous dun jeune diplm

    dans votre profession ?

    Il faut tre adaptable et ractif pour rpondre au mieux

    aux besoins du client.

    Avez-vous quelque chose ajouter ? Avez-vous un

    conseil donner aux futurs diplms ?

    Je conseille aux lves de bien rflchir lorsquils auront

    faire un choix entre travailler pour une petite entreprise

    ou un grand groupe : la progression hirarchique nest

    pas la mme et une rorientation nest pas facile.

    Finantcial Times | mai 2011 | 27

  • interview majeure Fusions-Acquisitions:

    Renaud Tochon (promo GE 08)

    Travail

    Pourriez-vous vous prsenter en quelques mots ?

    Je mappelle Renaud Tochon, je travaille en fusions-ac-

    quisitions chez SODICA depuis quelques annes.

    Quel est votre parcours acadmique ?

    Je suis diplm dAUDENCIA promotion 2008

    Quelle majeure avez-vous tudi AUDENCIA ?

    Jtais en majeure fusions-acquisitions.

    Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la fi-

    nance ?

    Jai effectu de nombreux stages en banque pendant mes

    annes AUDENCIA. Cest mon stage en fusions-acqui-

    sitions qui ma le plus plu.

    Dans quelles entreprises avez-vous postul ?

    Jai postul dans les grandes banques franaises et tran-

    gres.

    Quel est votre parcours professionnel (diffrents

    postes & entreprises) ?

    Jai t pris chez SODICA, filiale du groupe Crdit Agri-

    cole.

    Avez-vous travaill ltranger ?

    Non

    Emploi

    Quel poste occupez-vous actuellement ?

    Je suis analyste en fusions-acquisitions.

    Quelles sont vos principales missions ?

    Je dois mesurer la valeur dune entreprise, et dcider si

    une fusion est avantageuse pour deux socits.

    Pouvez-vous me dcrire une journe type dans votre

    emploi ?

    Je travaille surtout sur des projets de fusions, ce sont des

    projets long terme : il ny a pas de journe type mais les

    processus de dcisions sont assez semblables. Il faut

    comprendre lactivit dune entreprise, puis mesurer sa

    valeur.

    Quelles sont, selon vous, les comptences requises

    pour mener bien votre travail ?

    Il faut tre assez curieux et se passionner pour lentre-

    prise avec laquelle on travaille. Un niveau solide en an-

    glais est indispensable.

    FuturSelon vous, quels qualits/dtails font la diffrence

    face aux autres candidats lors dun entretien dem-

    bauche ?

    La motivation est indispensable : analyste fusacq est un

    mtier trs exigeant, on peut tre amen rester au bu-

    reau tard le soir ou pendant les week-ends.

    Quelles qualits attendez-vous dun jeune diplm

    dans votre profession ?

    Un jeune diplm doit apprendre trs rapidement son m-

    tier, il doit tre disponible et rester lcoute des entre-

    prises avec lesquelles il travaille.

    Finantcial Times | mai 2011 |28

  • Michel Aglietta, conomiste au CEPII, professeur

    lUniversit de Nanterre et co-auteur du livre Les

    Hedge funds, entrepreneurs ou requins de la fi-

    nance?

    Vous avez publi un livre sur les hedge funds.

    Pourquoi un tel sujet ?

    Ce travail a t conjointement demand par

    lAMF et lUniversit de Nanterre. La question sou-

    leve tait de savoir sil fallait rglementer les

    hedge funds compte tenu dun dbat qui durait de-

    puis une dizaine dannes.

    Par ailleurs, javais ralis des travaux acadmiques

    sur la crise, les investisseurs institutionnels... Les

    hedge funds en tant quintermdiaires de march

    importants me semblaient trs utiles tudier.

    Comment expliquez-vous le titre donn cet ou-

    vrage : Entrepreneurs ou requins de la finance ?

    Ce titre met en avant lambigit des hedge

    funds en fonction des circonstances de march et

    des stratgies dployes.

    Dun cot, il existe des stratgies qui, dans une lo-

    gique de capital risque, vont dans le sens de linno-

    vation en investissant dans des entreprises pour les

    restructurer et les rendre plus performantes.

    De lautre, nous observons des stratgies darbitrage

    dont le but ultime est de tirer profit des dislocations

    du march pour gnrer des rendements maximums

    en procdant dimportants leviers dendettement.

    Ces stratgies visent rduire le capital investir

    par rapport aux rsultats escompts. Elles sinscri-

    vent dans une logique de prdation et sont de ce fait

    trs risques.

    Cette ambivalence peut tre mise en lumire

    travers les relations trs asymtriques des hedge

    funds avec leurs investisseurs

    Ces entits paient des commissions gn-

    reuses lorsque les marchs fonctionnent correcte-

    ment et que les performances sont au rendez-vous.

    Mais ils nhsitent pas se dsengager de toute res-

    ponsabilit en cas dventuelles pertes.

    Les grants de hedge funds peuvent btir une for-

    tune personnelle trs leve, linstar des grands di-

    rigeants de banque daffaires, sans engager pour

    autant leur patrimoine personnel. Ce qui les incite

    des prises de risques excessives.

    Lopacit qui caractrise leurs activits, le fait quils

    ne soient pas obligs de rendre des comptes sur

    leurs positions ou sur les techniques utilises, amne

    par ailleurs une impossibilit de contrler les dan-

    gers quils reprsentent.

    Est-il impratif de rglementer les hedge funds?

    Oui, pour au moins trois raisons:

    - les hedge funds ne sont plus ce quils taient. Ils

    ont longtemps t considrs comme des fonds pri-

    vs rservs des clientles fortunes prives, ce

    qui constituait leur principal argument pour ne pas

    tre rguls.

    Depuis le dbut des annes 2000, investissent dans

    les hedge funds les plus grands investisseurs institu-

    tionnels responsables de lpargne du public : les

    caisses de retraite, les compagnies dassurance

    Les fonds communs de placement et les SICAV sont

    rglements, il ny a pas de raisons que les hedge

    funds ne le soient pas.

    - par ailleurs, les hedge funds peuvent pendant plu-

    sieurs annes faire des profits qui semblent rgu-

    liers, quand tout va bien, grce des instruments de

    couverture de la volatilit endmique journalire des

    marchs. Mais les prises de risques sous-jacentes

    sont parfois extrmes sans que les investisseurs en

    soient conscients. Nous pouvons de ce fait dnoter

    comme une espce de tromperie sur la ralit des

    services fournis par les hedge funds aux investis-

    seurs.

    Enfin, si les hedge funds nont pas t les responsa-

    bles de la crise, ils nen ont pas moins propag le

    risque systmique pendant la crise pour se sauver

    eux-mmes. Ils ont rpercut sur les marchs des

    mouvements qui ont aggrav la situation gnrale

    pour tenter de remdier leur manque de liquidits,

    REVUE DE PRESSE

    LA REVUE DE PRESSE

    Finantcial Times | mai 2011 | 29

  • et pouvoir honorer leurs paiements.

    De quelle manire faut-il les rglementer ?

    Il ne sagit pas dtre totalement unilatral et

    manichen. Il faut combiner des rglementations di-

    rectes sur les hedge funds et bnficier dune rgula-

    tion gnrale du systme financier.

    Lessentiel est dobliger les hedge funds dire ce

    quils font aux autorits de rgulation et aux inves-

    tisseurs. Il faut que ces derniers qui avaient jusque l

    plac leurs fonds aveuglment puissent investir en

    connaissance de cause.

    La rgulation indirecte dpend de lampleur des r-

    formes que lon veut entreprendre. Une possibilit

    serait dobliger les grandes banques dinvestisse-

    ments qui sont les habituels prteurs des hedge funds

    tre plus rigoureux, pour limiter leffet de levier, et

    la capacit prendre des risques. Un des moyens dy

    parvenir est de contrler plus scrupuleusement le ca-

    pital des grandes banques.

    Par ailleurs, une autre voie est celle mise en avant

    par le prsident Obama qui consiste casser la sym-

    biose entre les banques daffaires et les hedge funds,

    pour rendre ces derniers indpendants, les mettre

    ainsi dans une situation de plus grande difficult

    pour obtenir leur financement et les contraindre

    tre plus prudents.

    A ce sujet, quel regard portez-vous sur les diff-

    rentes vagues de la rgulation souhaite des deux

    cots de lAtlantique ?

    Avant les propositions du prsident Obama,

    la vision tait relativement lgre. On avait mis lac-

    cent sur le renforcement de la transparence. Il tait

    act que les hedge funds devaient donner plus din-

    formations de manire rgulire et systmatique.

    Ensuite, pour quil ny ait pas de hedge funds clan-

    destins, la volont tait affiche dun enregistrement

    systmique des gestionnaires de hedge funds auprs

    dun rgulateur de march comme la SEC aux Etats-

    Unis, lAMF en France.

    Enfin, est avance lhypothse que les plus gros

    hedge funds, ceux qui grent des dizaines de mil-

    liards de dollars, soit considrs comme des entits

    systmiques en fonction de caractristiques de taille

    ou dinterconnexion au march et fortement rgules

    ce titre par un Conseil de risque systmique qui re-

    grouperait plusieurs rgulateurs avec la Banque cen-

    trale.

    Si cette rglementation tait finalement adopte,

    quelles seraient les rpercussions pour lindustrie

    en termes de rentabilit, de consolidation de lin-

    dustrie, dattrait de ces hedge funds vis--vis des

    investisseurs institutionnels ?

    Nous devrions assister une rduction de la

    rentabilit pour lensemble des intermdiaires de

    march : banques daffaires, vhicules spciaux,

    hedge funds,

    Ces dernires annes, ces acteurs avaient davantage

    prlev des revenus dans lconomie que linverse.

    La part de ces acteurs dans les revenus a considra-

    blement gonfl, en particulier de 1998 2007.

    Compte tenu des contraintes poses sur les stratgies

    les plus aventureuses, les hedge funds devraient se

    rorienter vers la recherche de nouveaux produits

    lis au financement de linnovation ncessaire. On

    peut penser lconomie verte, la rduction du gaz

    effet de serre, les nergies nouvelles

    Ces activits impliquent diffrents types de risques

    qui ne sont pas ce jour valoriss. Les hedge funds

    pourront tablir des mthodes dvaluation pour

    comptabiliser ces risques et permettre dinvestir des-

    sus. Nous verrions de ce fait merger de nouvelles

    niches dinvestissement.

    Lmergence des marchs de niche compenserait

    dune certaine manire le manque de rentabilit ?

    On peut le supposer. Mais au-del nous de-

    vrions assister de la volatilit.

    Ces hedge funds deviendraient des fonds de capital

    risque. Ils auraient un coup gagnant mirobolant sur

    dix, lide tant que linvestissement fructueux ar-

    rive compenser les autres investissements qui ne le

    sont pas ou qui le sont moins.

    Les rendements seraient ingaux, et incertains.

    Devra-t-on assister une consolidation du mar-

    ch ?

    Nous avons pu dnombrer jusqu 10 000

    hedge funds par le pass. La crise en a fait disparai-

    tre un quart.

    Nous devrions assister une contraction de la taille

    lavenir. Les plus gros hedge funds taient sponsori-

    ss, voir crs directement et possds par les

    Finantcial Times | mai 2011 |30

  • banques daffaires.

    Ceci tant, il pourrait demeurer un nombre dacteurs

    importants mais le montant des actifs grs serait

    amen diminuer. Le poids des hedge funds a voca-

    tion tre un moindre danger lavenir.

    Tout cela suppose ladoption pralable de la r-

    glementation. Les chances sont-elles fortes ?

    Lopinion publique est trs remonte contre

    les banques. Les gouvernements savent quils ne

    pourront pas noyer le poisson. Nous aurons une r-

    forme importante sur le capital, les fonds propres,

    lchance 2011 pour une mise en route en 2012 afin

    de sassurer que les tablissements financiers qui

    prennent des risques soient en mesure de les absor-

    ber et de faon rduire laide de lEtat sans cot.

    Une incertitude pse en revanche sur lorganisation

    des fonctions de la finance entre banques et non-

    banques, autrement dit sur le redcoupage de lin-

    dustrie financire en sparant les fonctions des

    banques et les autres acteurs. Cest la proposition

    dObama.

    Elle nest pas partage par lEurope qui se caract-

    rise par limplantation de banques universelles et

    pour qui une telle sgrgation pourrait remettre la

    structure des tablissements en cause et entamer

    lconomie.

    Ne peut-on pas craindre le redploiement des

    hedge funds dans les pays mergents ?

    Dune certaine manire oui, car les hedge

    funds font preuve dune forte mobilit. Nanmoins,

    il faudra attendre longtemps avant que les pays

    mergents ne remplacent les grandes places occi-

    dentales. Il leur faudra faire face une multitude de

    problmes techniques, dexpertise, de concentration

    des comptences.

    Au-del, lorsque les places mergentes seront en me-

    sure de concurrencer les grandes places matures, il y

    a de fortes chances que les autorits de ces pays

    prennent en charge la rgulation. Aujourdhui elles

    affichent encore une certaine passivit en raison de

    la faiblesse de la prsence de ce type de structures et

    organisations.

    In fine, la rgulation doit tre internationale pour

    viter tout arbitrage.

    Lopacit des hedge funds a-t-elle rendu difficile

    llaboration de ce livre ? Laisse-t-elle craindre le

    fait que le poids des hedge funds soit actuellement

    plus significatif et plus proccupant pour la stabi-

    lit de lindustrie financire ?

    Les bases de donnes sont incompltes, et

    contradictoires. Lanalyse quantitative contient des

    biais. Nous navons pas les vritables rendements de

    lensemble de la population des hedge funds.Pour

    autant, nous faisons tout de mme apparaitre le fait

    quil existe des risques extrmes. Lopacit empche

    les investisseurs dexercer un contrle efficace. La

    notion de discipline de march nexiste pas. Or cette

    discipline de march est un complment ncessaire

    la rgulation tatique.

    Renforcer la transparence permettrait aux rgula-

    teurs davoir une information plus prcise sur ce

    type dacteurs et aux investisseurs de jouer leur rle

    de contrleurs, en ayant un poids pour obliger des li-

    mitations de risques.

    Finantcial Times | mai 2011 | 31

  • Le football dchane depuis toujours les passions. Le

    sport le plus populaire au monde intresse plus dun euro-

    pen sur deux. Cest donc tout naturellement que les

    sommes engages prennent des proportions invraisembla-

    bles.

    Quelques chiffres :

    - le salaire annuel de Lionel

    Messi vient juste dtre publi par

    France Football : 31 millions deuros ;

    c'est--dire 3540 euros toutes les heures

    !

    - Zinedine Zidane a cot

    au Real Madrid en 2001 72 mil-

    lions deuros, soit le prix dun

    Airbus A320 !

    - Pour avoir qualifi la

    France pour la Coupe du Monde

    2010, Raymond Domenech a touch une prime de 862

    000 euros !

    Si ces chiffres donnent le ver-

    tige, il ne faut pas oublier

    quils ne concernent quune

    petite partie de llite du foot-

    ball mondial. A ct deux cohabitent des joueurs qui,

    sils font le mme mtier, gagnent beaucoup moins dar-

    gent. Pour avoir un ordre dide, un joueur moyen de

    Ligue 2 (seconde division franaise), qui a donc le statut

    de professionnel, touche aux alentours de 4 000 brut par

    mois.

    Ce confort financier, puisque cela reste un salaire tout

    fait convenable, est cependant nuancer notamment en

    raison des conditions prcaires lies son mtier. Une

    blessure peut mettre un terme sa carrire nimporte

    quel moment. Et mme sil ne se blesse jamais, 35 ans

    sa carrire est termine, ses revenus disparaissent et il se

    retrouve sur le march du travail avec une formation sou-

    vent limite.

    LAsie, source de perversion

    A lautre bout de la plante, en Asie, dans de nombreux

    pays comme la Thalande ou le Vit-Nam, les jeux dar-

    gents sont interdit... et cest la raison pour laquelle un v-

    ritable rseau de jeu clandestin subsiste! Cest le paradis

    de tous les parieurs, y compris europens : le march y

    est trois fois plus grand quen Europe. Invitablement, il

    sest mis attirer les organisations criminelles.

    Lenjeu est simple : comme ces paris sont clandestins, ils

    ne sont pas contrls par un organe supranational, et

    toutes les drives deviennent donc possibles ! Au vu des

    sommes mises en jeu (le march des paris en Asie est au-

    jourdhui estim 400 milliards de dollars), de la mon-

    dialisation et de limplication des organisations

    criminelles, le trucage du rsultat de match sest consid-

    rablement dvelopp.

    Truquer un match, oui, mais comment ?

    La mafia (asiatique principalement mais pas seulement)

    utilise diffrentes mthodes pour parvenir au rsultat qui

    lui ferait gagner le plus dargent.

    Au dbut des annes 2000, des problmes dclairage de

    terrain en deuxime mi-temps sur les terrains ont caus

    larrt de plusieurs matchs de Premire League (lquiva-

    lent de la Ligue 1 franaise en Angleterre). Dans ce pays,

    quand cela se produit les matchs ne sont pas rejous.

    Lorsquun match na pas t men son terme, selon la

    lgislation europenne, les

    sommes mises sur le rsultat

    sont rendues au parieur, sans

    gain ni perte. Il a donc t im-

    possible de trouver le moindre

    lien avec les parieurs euro-

    pens. Mais en Asie, il en est

    tout autrement. Le rsultat est

    retenu et ce mme si le match a t arrt. On a dcouvert

    que les mafieux asiatiques interrompaient volontairement

    les matchs ds que le score tait en leur faveur, pour em-

    pocher des gains colossaux.

    Declan Hill, dans son roman Comment truquer un match

    de foot, dcrit la mthode majoritairement utilise par les

    organisations criminelles : soudoyer directement les

    acteurs. Il montre quil suffit de corrompre 3 ou 4

    Paris truqus, matchs arrangs : football et dcadenceOu comment largent a pervertile milieu du foot.

    Finantcial Times | mai 2011 |32

    FOOTBALL ET ARGENT

  • joueurs de lquipe la plus faible pour parvenir ses fins.

    Pourquoi la plus faible ? Parce quune quipe faible qui

    fait exprs de perdre nattire pas lattention. Ses joueurs

    sont moins bien pays, donc plus faciles appter. Ainsi

    cohabitent des stars surpayes peu intresses par ce

    genre de pratique et la pauvret laborieuse du foot-

    ball, effraye par le spectre dune blessure ou dune car-

    rire trs diffrente de celle dont ils ont toujours rv.

    Cest pour cela quau cours des grandes comptitions, les

    plus vulnrables sont les slections d'Amrique latine,

    d'Afrique et d'Europe de l'Est. La preuve ? Lors de la

    Coupe du Monde 2006, Declan Hill tait au courant du

    rsultat de quatre matchs avant quils ne soient jous : les

    matchs du Ghana contre le Brsil et lItalie, de lEquateur

    contre lAngleterre et de lUkraine contre lItalie.

    Autre moyen dinfluer sur le rsultat du match : soudoyer

    larbitre. A cet effet, le recours la prostitution est fr-

    quemment utilis. Lenqute mene par lauteur a rvl

    que plusieurs arbitres savaient parfaitement que les filles

    allaient arriver dans la demi-heure suivant leur arrive

    dans lhtel la veille de matchs truqus.

    La situation est telle quaujourdhui de nombreux cham-

    pionnats sont touchs. Neuf fdrations salies par divers

    scandales ont t mises en garde parmi lesquelles la

    France, lItalie, lAngleterre ou encore lEspagne. Plus

    inquitant encore : certains asiatiques parient dsormais

    sur des championnats europens juniors, o les joueurs

    sont gs de 16 ans tout au plus !

    Si le football a longtemps t pargn, protg par le

    nombre de joueurs, la prsence darbitres, dofficiels, du

    public ce nest plus le cas aujourdhui. Les corrupteurs

    ne rentrent pas directement en contact avec les joueurs,

    mais ils utilisent des anciens joueurs ou entraneurs qui

    cherchent gagner de largent une fois leur carrire ter-

    mine. Les joueurs sont beaucoup plus facilement acces-

    sibles et donc potentiellement corrompus. Il parat donc

    vital de se dbarasser de cette ide selon laquelle le tru-

    cage dun match de football de haut niveau est impossi-

    ble.

    Les remdes pour lavenir

    Si le ralisme est ncessaire, le pessimisme est proscrire

    : des solutions existent, en voici une liste.

    Lors de la sortie du livre de Hill, la Fdration Internatio-

    nale a choisi dopter pour la tactique de lautruche, prf-

    rant crier laffabulation, garder la tte dans le sable et

    refuser de voir la ralit en face. Ce nest certainement

    pas la meilleure attitude adopter. A loppos, l'UEFA

    (organisme du football europen) a cr une cellule per-

    manente spcialise dans la lutte contre ce phnomne.

    Chaque fdration nationale devrait mettre en place une

    cellule anti-fraude capable de rcolter un maximum d'in-

    formations.

    Hill donne une autre voie suivre galement dans son

    livre. Il crit : Il faut davantage duquer les joueurs. Un

    escroc repenti me disait : - Ds qu'un joueur accepte le

    premier centime, il devient mon esclave. Si la corruption

    est effective, le complice se retrouve pieds et poings lis.

    Il faut donc agir en amont pour que les footballeurs ap-

    prennent viter le pige.

    Enfin, redistribuer une part des bnfices des paris spor-

    tifs directement aux joueurs pourrait rduire les dangers

    de la corruption. Les footballeurs ont des carrires trs

    courtes : promettre une rente (mme modeste) vie tous

    ceux qui ne trempent pas dans les paris illgaux, permet-

    trait passablement dviter toute tentation. Certes, cela

    peut sembler superflu pour des personnes qui nen ont

    gure besoin, mais, cette rente sadresserait en priorit

    aux professionnels de championnats infrieurs, donc aux

    revenus modestes, mais qui sont les principales cibles des

    corrupteurs.

    Pour conclure, cet article na pas pour objectif de vous

    convaincre que tous les matchs que vous verrez la tl-

    vision sont truqus. Il ne faut pas tomber dans lextrme

    inverse. Les matchs les plus touchs ne sont mme pas

    diffuss ! Cependant, mme certains matchs de Ligue des

    champions, comme le 8 0 record

    de Liverpool face au Besiktas en

    novembre 2007, font lobjet den-

    qutes. Mais la prise en compte de

    ces drives par les instances inter-

    nationales reste notre plus grand

    motif despoir.

    Aymeric Lang

    Extrait de larticle du 31 mars 2O11 dEuro-

    sport titr:"10% des matchs sont suspects":

    La semaine dernire, au moment de la

    rlection de Michel Platini la tte de l'UEFA,

    seulement 2% d'entre vous considrait que les

    matches truqus par l'explosion des paris en

    ligne devait tre la priorit du prsident fran-

    ais, trs loin derrire l'arbitrage vido (56%)

    ou le fair-play financier (33%). Platini, il l'a dit

    lui-mme, considre pourtant que la libralisa-

    tion des paris est le flau numro un pour le

    sport dont il a l'administration.

    Dans son dition de jeudi, le journal Le

    Monde nous en apprend un peu plus sur les cou-

    lisses de la lutte anticorruption. A Londres, le

    journaliste Bruno Lesprit est all la rencontre

    de Sportradar, une entreprise d'aide aux paris

    dont le produit premium, FDS, est un dtecteur

    de fraudes auquel ont recours plus de 200 orga-

    nisations sportives travers le monde : FIFA,

    UEFA, LFP, FFT et FFR entre autres.

    Finantcial Times | mai 2011 | 33

  • ET SI ON DONNAIT UN CAPITAL DE DEPARTAUX JEUNES?

    Prsentation:

    Le Mouvement pour lInstauration de lEgalit face au Patrimoine (MIDEP)

    est une association loi de 1901. Ce mouvement a pour objet dentrepren-

    dre toutes actions permettant duvrer la reconnaissance du droit au patri-

    moine, cest dire du droit de chaque jeune citoyen de disposer dun capital

    lorsquil dmarre dans la vie

    197, Avenue de Versailles,

    75016 Paris

    A lheure o les politiques, les conomistes, les

    philosophes sont de plus en plus nombreux dnoncer

    le sort que la socit actuelle rserve aux jeunes (solli-

    citude purement verbale jusqu prsent), le moment

    est venu de poser la question : et si on leur donnait un

    capital (par exemple 50.000 euros 28 ans) pour les

    aider dmarrer dans la vie ?

    Contrairement ce que beaucoup pourraient

    penser, cette ide na rien dextravagant. Doter les

    jeunes pour quils puissent sinstaller est une pra-

    tique courante dans les familles bourgeoises et aristo-

    cratiques depuis des millnaires et le temps nest pas si

    lointain o, dans les communauts de village, chaque

    jeune couple recevait en se mariant un lot de terre dont

    il gardait lusufruit sa vie durant. En donnant un capi-

    tal aux jeunes, la collectivit ne ferait donc quadapter

    lchelle de la nation un usage vieux comme le monde.

    Et cette petite rvolution apporterait une rponse bien

    des problmes.

    La 1re consquence, essentielle, serait de

    mettre un terme une volution dangereuse pour lor-

    dre social : la concentration croissante du patrimoine

    entre les mains des personnes ges et la pauprisation

    des jeunes gnrations, volution qui rsulte des deux

    grandes rvolutions qui sont luvre dans nos soci-

    ts : lallongement de la dure de la vie et la mondiali-

    sation. Lallongement de la dure de la vie est

    spectaculaire : on vit 20 ans de plus aujourdhui

    quen 1945, ce qui constitue un indniable progrs

    mais bouleverse la rpartition du patrimoine. Encore

    dans les annes cinquante, on hritait en gnral de ses

    parents entre 25 et 40 ans, un ge o lhritage contri-

    bue lentretien de la famille et lducation des en-

    fants. On hrite aujourdhui lge de la retraite, ce qui

    signifie que les jeunes gnrations (de 20 50 ans) sont

    dsormais exclues du cycle traditionnel de transmission

    du patrimoine.

    Cette volution est dautant plus proccupante

    quun capital nest pas seulement une somme dargent

    et rserve de valeur. Cest aussi une source de revenus

    et de plus-values qui pse lourd, et de plus en plus

    lourd, dans la rpartition du pouvoir dachat. Si les m-

    nages franais ont vu leur patrimoine passer de 5.000

    10.000 milliards entre 2000 et 2009 (augmentant deux

    fois plus vite que les revenus du travail), ce nest pas en

    raison dun taux dpargne lev. Cest parce que les

    revenus et les plus-values gnrs par leur patrimoine

    ont atteint en moyenne 7 8% par an, et ce en dpit

    dune inflation faible, de taux dintrts trs bas et de

    lclatement de deux crises boursires majeures ! En

    2010 par exemple, laugmentation du patrimoine des

    mnages est value 1.000 milliards environ, alors

    que leur pargne na t que de 220 milliards. Cet enri-

    chissement du pays constitue de toute vidence un

    bienfait mais ce qui lest moins, cest quil bnficie

    90% aux gnrations de plus de 60 ans.

    Pendant ce temps, les jeunes doivent faire face

    aux consquences de la mondialisation : un chmage

    endmique, des salaires qui stagnent, quand ils ne bais-

    sent pas, et une prcarit accrue. Et ce nest pas tout :

    du fait de lallongement de la dure de la vie, ils doi-

    vent supporter la charge dun nombre toujours croissant

    de personnes ges dont il faut financer les retraites et

    les dpenses de sant. Le foss conomique qui se

    creuse chaque jour davantage entre les jeunes et leurs

    anciens constitue une menace pour lordre social et

    mne tout droit un conflit entre gnrations. Le risque

    nest pas illusoire : il vient dtre ouvertement voqu

    dans le testament du mdiateur de la Rpublique,

    Jean-Paul Delevoye.

    En donnant aux jeunes un capital qui leur per-

    mette de sinstaller, dacqurir un logement sans avoir

    sendetter leur vie durant, de pouvoir faire face la ri-

    gueur que nous impose aujourdhui la mondialisation et

    Finantcial Times | mai 2011 |34

    MIDEP

  • que nous imposera demain la prservation de la plante, la

    collectivit ne se lancerait donc pas dans une aventure in-

    sense. Elle ne ferait qutablir ce qui devrait tre la finalit

    premire de la socit : aprs avoir form les jeunes, leur

    mettre le pied ltrier.

    La 2me consquence serait dapporter enfin une

    rponse concrte la question qui depuis plus de deux si-

    cles dresse les citoyens les uns contre les autres et empoi-

    sonne notre vie collective : comment corriger les ingalits

    excessives et souvent scandaleuses quentrane le fonction-

    nement du capitalisme et de lconomie de march ? Face

    aux libraux, qui considrent que le capitalisme est le meil-

    leur moyen dassurer la libert et la prosprit gnrale, les

    socialistes y voient au contraire le principal obstacle ldi-

    fication dune socit solidaire et fraternelle. Mais les socia-

    listes sont diviss en deux camps : les marxistes dune part,

    pour qui la seule solution est la destruction du capitalisme

    (et linstauration du communisme), et les sociaux-dmo-

    crates qui sen accommodent mais prtendent pouvoir corri-

    ger les ingalits qui en dcoulent par une ambitieuse

    redistribution des revenus. Or, on le sait, la chute du mur de

    Berlin en 1989 a sonn le glas de lutopie communiste (mais

    pas des partis qui sen rclament) et lidologie social-d-

    mocrate se trouve aujourdhui, elle aussi, dans une impasse.

    En dpit dune redistribution toujours plus large des reve-

    nus, qui mne lEtat-providence la faillite, la social-dmo-

    cratie na russi viter ni le creusement des ingalits (de

    richesse et de revenu), ni lextension de la pauvret et de la

    prcarit. Alors que, pour le capital, cest lge dor ! Aprs

    deux sicles de dramatiques affrontements politiques et so-

    ciaux, lOccident, et la France en particulier, se trouvent ra-

    mens au point de dpart, face lobsdante question :

    comment corriger les ingalits tout en assurant lquit et

    la prosprit ? Le Midep propose une rponse : en redistri-

    buant non pas les revenus mais le capital (et sans prendre

    aux uns pour donner aux autres). Cest ce que permettrait de

    raliser le capital de dpart.

    3me consquence : un coup de fouet pour lco-

    nomie et la croissance. Les conomistes en effet nauraient

    pas besoin de faire tourner leurs modles trs longtemps

    pour valuer les consquences conomiques de la mise en

    uvre ventuelle dun capital de dpart pour les jeunes. Ce

    sont dabord celles que lon peut attendre dun transfert

    massif et rcurrent de capital en faveur des jeunes mnages :

    une relance massive et durable de linvestissement immobi-

    lier (dont les principaux bnficiaires seraient les industries

    du btiment et de lquipement de la maison, gros pour-

    voyeurs demplois) et une acclration de la cration den-

    treprises, qui est la cl du dynamisme conomique. Mais ce

    sont aussi celles qui rsulteraient du transfert de revenu et de

    plus-values induit par ce transfert de capital, lequel attein-

    drait, dans lhypothse voque ci-dessus (50.000 euros), 30

    milliards deuros par an. Si on admet que ces 30 milliards

    deuros gnreraient 7% de revenu et de plus-values cumu-

    ls (ce qui est conforme la tendance des dernires dcen-

    nies), les retombes de ce transfert de capital slveraient

    2 milliards deuros par an. Dix ans seulement aprs la mise

    en uvre du systme, elles atteindraient 20 milliards deu-

    ros. En samplifiant au fil des annes, cet norme transfert

    de capital et de pouvoir dachat en faveur des jeunes m-

    nages aurait videmment comme consquence de doper

    lconomie et la croissance.

    4me consquence : la remise en ordre des fi-

    nances publiques. Le capital de dpart tel que le propose le

    Midep (avance sur hritage que chacun rembourserait le jour

    o il hriterait) pouvant tre financ hors budget par un m-

    canisme de crdit destin sautofinancer (grce aux rem-

    boursements), trois facteurs viendraient allger le budget de

    lEtat :

    - laugmentation des recettes fiscales due la reprise de la

    croissance

    - la redfinition du rle de lEtat en matire sociale, redfi-

    nition dont on peut imaginer les grandes lignes. Seraient

    maintenues les assurances sociales, qui protgent les indivi-

    dus contre la maladie, le chmage, la vieillesse. Seraient

    aussi maintenus les programmes daide certaines popula-

    tions spcifiques (handicaps, aide sociale la famille et

    lenfance, personnes en difficult). Seraient par contre sup-

    primes les allocations qui, faisant double emploi avec le ca-

    pital de dpart, nauraient plus de raison dtre. Cest le cas

    par exemple de laide au logement et en partie du RSA.

    - la rforme de la politique du logement. En permettant

    chacun de disposer dun apport personnel (100.000 euros

    par mnage) largement suffisant pour acqurir un logement,

    il va de soi que la mise en uvre du capital de dpart entra-

    nerait aussi la rvision des aides publiques la construction

    de logements sociaux et dimmeubles locatifs.

    Tous ces points sont dvelopps dans la rcente tude

    du Midep sur le financement du capital de dpart, disponible

    sur son site internet (www.midep.eu). Cette tude conclut

    la possibilit de rtablir lquilibre budgtaire en trois ou

    quatre ans seulement.

    Chacun en conviendra : les consquences de la mise

    en uvre dun capital de dpart pour les jeunes seraient lar-

    gement bnfiques. Pourquoi une avance sociale aussi im-

    portante na-t-elle pas encore t mise en uvre ? Parce

    quelle se heurte lindiffrence ou lhostilit des poli-

    tiques, quils soient de droite ou de gauche, et que, de ce

    fait, elle nest pas encore entre dans le dbat public. Lam-

    bition du Midep est dy parvenir !

    Finantcial Times | mai 2011 | 35

    Bernard Berteloot

  • Blier (du 21 mars au 20 avril) :

    Les coupons dobligations vous procurent des fonds

    stables ; largent des dividendes samasse dans vos

    poches Vous tes la corne dabondance en per-

    sonne. Profitez de linstant prsent : qui sait ce qui

    vous arrivera demain ?

    Taureau (du 21 avril au 20 mai): Ne soyez pas trop ambitieux : si aujourdhui cest

    vous qui brillez en classe et en soire, sachez que

    nombreux sont ceux qui attendent le moment pour

    vous dtrner. Votre vie pourra donc bien prendre

    une allure de corrida si vous lchez trop de lest

    Gmeaux (du 21 mai au 20 juin) : Rien ne va plus pour vous. Telle lancienne entre-

    prise des frres Lehmann, votre situation financire

    et amoureuse dgringole un rythme effrn. Res-

    saisissez-vous, ou il vous faudra invoquer le chapitre

    11 de la loi sur les faillites

    Cancer (du 21 juin au 22 juillet): Mme si les affaires se portent bien sur tous les

    fronts, votre situation pourrait empirer cause dune

    agressivit qui chez vous se trouve exacerbe. Ran-

    gez donc vos pinces et privilgiez la mthode du

    soft call pour attirer les chopes potentielles

    Lion (du 23 juillet au 22 aot) :Vous rgnez sur les autres comme un matre. En soi-

    re, les personnes du sexe oppos exigent un inves-

    tissement de votre part assez faible, et sagrippent

    votre crinire tout naturellement. En un mot, vous

    tes au summum, votre Altesse.

    Vierge (du 22 aot au 23 septembre) : Dtermin(e) et ambitieux/se, vous tes prt(e)

    conqurir le march des tudiant(e)s en chaleur.

    Mais, vous le savez mieux que tout(e) autre, la

    concurrence est rude : foncez pendant quil est en-

    core temps !

    Balance (du 23 septembre au 22 octobre) : Gare aux excs ! Une participation trop frquente

    aux OB pourrait avoir des consquences nfastes sur

    votre portefeuille, et ainsi provoquer des dficits de

    trsorerie plus que dvastateurs ! Tchez de rester

    lquilibre, votre signe vous le rendra bien...

    Scorpion (du 23 octobre au 22 novembre) : Sous linfluence de votre aiguillon, vous inspirez la

    fois terreur et fascination. Notre conseil : soyez doux

    et gentil avec les autres. En effet, un seul mot malen-

    contreusement plac sera suffisant pour faire avaler

    autrui la fameuse pilule empoisonne et ainsi le d-

    tourner de vous tout jamais

    Sagittaire (du 22 novemebre au 23 dcem-

    bre):

    Tel Eros bandant son arc, vous multipliez les

    conqutes. Mais votre double nature vous impose un

    choix important. Resterez-vous ltudiant sage qui

    arrive chaque cours lheure, ou profiterez-vous

    des soires pour rveiller ltalon qui dort dans votre

    for intrieur ?

    Capricorne (du 23 dcembre au 19 janvier) :Votre calme apparent nest quune manire de mas-

    quer un endettement croissant. Si vous nentreprenez

    rien, vous risquez bien de faire faillite, avec un bilan

    bancaire plus que dsquilibr

    Verseau (du 20 janvier au 18 fvrier) :Vous souffrez dune sorte de lthargie, vos succs

    en soire deviennent de plus en plus irrguliers, et

    votre compte bancaire connat des priodes o vous

    tes carrment in the red. Il ny a quun mot

    dire: agissez ! De toute faon, les flux oprationnels

    compenseront bien le flux dinvestissement initial

    Poissons(du 19 fvrier au 20 mars): Vous voluez dans un march assez liquide en

    termes dopportunits (tant mieux pour vous !). Sur-

    tout, ne vous emballez pas et gardez un il prudent :

    rappelez-vous que les ressources doivent tre tou-

    jours suprieures aux emplois.

    EROSCOPE Ivan Muraviev

    Finantcial Times | mai 2011 |36

    EROSCOPE

  • VERTICALEMENT :

    1 : Chute brutale du cours de lensemble du march.

    2 : Indice de base du march boursier britannique cr par

    le Financial Times.

    3 : Indice phare de la place boursire dHelsinki en Fin-

    lande.

    4 : Nom donn aux 7 devises les plus traites sur le march

    des changes, savoir : leuro, le dollar amricain, le yen, la

    livre sterling, le franc suisse, le dollar canadien, le dollar

    australien.

    5 : Aire de ngociation situe dans la bourse.

    6 : En jargon financier faire une vente dcouvert

    7 : Oprations consistant ne pas payer ses titres le jour de

    la liquidation mais dcaler le paiement le mois suivant.

    8 : Se dit dune socit dont le capital est suffisamment ou-

    vert et clat pour risquer une opration de contrle.

    9 : Oscillateur de base mesurant la vitesse dvolution des

    cours : lorsquil est positif, cela montre une acclration

    haussire des cours ; lorsquil est ngatif, cela montre une

    acclration baissire des cours.

    HORIZONTALEMENT :

    1 : Part du capital qui doit tre prsent ou reprsent obliga-

    toirement une assemble dactionnaires ou dobligataires.

    2 : Cessions entre deux grands investisseurs dun paquet de

    titres qui peut seffectuer hors du march mais dans la four-

    chette des cours quots en bourse le jour de la transaction.

    3 : Chuter rapidement pour un titre.

    4 : Action bon de souscription daction ou les prdces-

    seurs des Pulse Faction.

    5 : Dsigne le fait, par une entreprise ou un particulier, de

    racheter un maximum de titres dune socit ou dune

    bourse.

    6 : Augmentation de capital au profit dun seul actionnaire,

    en gnral une banque ou un fond, des conditions attrac-

    tives, lactionnaire pouvant revendre les actions sans

    contraintes sur le march.

    7 : Il s'agit d'une option sur les taux d'intrts permettant de

    fixer un taux plancher.

    CORRIGE DES MOTS CROISES

    Finantcial Times | mai 2011 | 37

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