Upload
others
View
1
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
F l a s h A g r i Z O N E A L E N A n ° 1 9 6 - A o û t 2 0 1 4 © DG Trésor
1
Flash Agri Zone Alena
© © DG Trésor Numéro 196 31 Août 2014
EDITORIAL
L’USDA valorise le nouveau filet de sécurité du Farm Bill 2014
dans un contexte de baisse de revenu de l’agriculture des Etats Unis
Selon les publications de l’USDA, le revenu net de l’agriculture des Etats Unis devrait être de 113,2 Mds$ en 2014,
en baisse d'environ 14 % par rapport à 2013. Il atteindrait son niveau le plus bas depuis 2010, principalement en
raison de la baisse du prix du maïs et du soja, mais resterait supérieur de 25Mds$ à la moyenne du revenu de
l’agriculture des Etats Unis sur les 10 dernières années.
Le chiffre d’affaire des ventes réalisées par le secteur des grandes cultures devrait diminuer de plus de 7 % en 2014
par rapport à 2013. Celui du secteur de l’élevage bovin devrait augmenter de plus de 15% principalement en raison
de prix de la viande plus élevés. Parallèlement l’élimination des soutiens directs suite à la réforme du Farm Bill
2014 se traduit par une baisse prévue de 15% des soutiens du gouvernement fédéral.
Dans ce contexte, le ministre de l’Agriculture des Etats Unis, Tom VILSACK, effectue la promotion de la réforme
du Farm Bill 2014, dont la mise en œuvre en 2015 pourrait permettre aux exploitants de grandes cultures de
bénéficier d’un soutien dans le cadre de l’assurance pour les faibles pertes.
Dans ce contexte, la publication prochaine et avant les élections de « mid term » des mandats d’incorporation
d’éthanol aux Etats Unis pour l’année 2014 pourrait affecter l’évolution du prix du maïs aux Etats Unis, et relancer
un débat sur le niveau de participation de l’agriculture américaine à l’autonomie énergétique du pays.
Bonne lecture !
F l a s h A g r i Z O N E A L E N A n ° 1 9 6 - A o û t 2 0 1 4 © DG Trésor
2
Etats-Unis : Les opportunités offertes grâce au premier sommet entre les Etats-Unis et l’Afrique
La loi américaine sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) a été signée le 18 mai 200, en tant que Titre 1 de la loi sur le commerce et le développement de 2000. Cette loi offre des incitations concrètes afin que les pays africains puissent poursuivre leurs efforts pour ouvrir leurs économies et construire un marché libre. La loi américaine expirera le 30 septembre 2015.
GODAN est la première initiative d’Open Data rassemblant le secteur public et privé, y compris les donneurs, les organisations internationales et les entreprises.
Le président Obama a accueilli les dirigeants de près de 50 pays d’Afrique à Washington
du 4 au 6 août pour le premier sommet US-Africa Leader. Ce sommet visait à renforcer
les liens entre les Etats-Unis et l’une des régions les plus dynamiques du monde, en
particulier sur les questions de commerce et d’investissement mais également sur le
développement. Les principaux produits agricoles exportés par les Etats Unis vers
l’Afrique sont le blé, le soja, la viande de volaille et les produits laitiers. Cependant les
exportations agroalimentaires des Etats Unis vers l’Afrique diminuent depuis 2011 : elles
sont passées de 7,1 Mds$ en 2011 à 5,3 Mds$ en 2013.
A l’issue de ces trois jours, le sommet a souligné l’importance d’un renouvèlement à
moyen terme de la loi américaine sur la croissance et les possibilités économiques en
Afrique (AGOA). Les représentants des pays sub-sahariens qui bénéficient d’exemptions
de droit de douane sur le marché américain, grâce à l’AGOA, souhaitent un
renouvellement sur 15 ans de la loi. Rappelant que le renouvellement de cette loi
constituait une prérogative du Congrès, l’administration Obama ne s’est pas engagée sur
la durée du renouvellement.
Le président Obama a annoncé que 7 Mds$ de nouveaux financements seraient
disponibles pour promouvoir le développement de l’agriculture en Afrique. Cette
annonce vient presque doubler les fonds accordés par l’administration Obama pour
réduire la pauvreté et la faim sur le continent Africain. L’administration Obama espère
ainsi changer l’avis des compagnies américaines sur l’investissement en Afrique.
L’USAID et l’USDA se sont engagés à aider les entreprises américaines à s’impliquer
en Afrique. L’USDA prévoit de subventionner les exportations agricoles américaine en
Afrique, avec une enveloppe de 1 Md$ durant les deux prochaines années. L’USAID
déploiera un projet de benchmarking cet automne qui évaluera le niveau de difficulté de
l’entrepreneuriat et de l’investissement dans les différents pays d’Afrique concernés.
Le président Obama s’est réjoui des progrès atteints grâce au Nouveau Partenariat pour
le Développement de l’Afrique (NEPAD), au Programme de Développement Complet
de l’Agriculture Africaine (CAADP). Les dirigeants se sont félicités de l’annonce de
nouveaux investissements pour la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la
Nutrition, qui a mobilisé jusqu’à ce jour plus de 10 Mds$.
Etats-Unis : Une production record de maïs et de soja aux Etats-Unis
Les productions de sorgho, d’orge et d’avoine devraient également être en augmentation pour la saison 2014/2015.
Le ministère de l’agriculture des Etats Unis a publié ce mois-ci les dernières prévisions de
récoltes pour la campagne 2014/2015. La production de maïs devrait représenter aux Etats
Unis 356 millions de tonnes, en légère augmentation (1%) par rapport à 2013. Avec 34
millions d’hectares, la surface cultivée en maïs aux Etats-Unis est en recul de 4% par
rapport à 2013. Cependant, cette baisse est compensée par un rendement exceptionnel de
105,1 q/ha soit 0,54 q/ha de plus qu’en 2013. Selon ces prévisions, l’année 2014 pourrait
être une nouvelle année record de production de maïs aux Etats-Unis.
Politique
Agricole
Politique
Commerciale
F l a s h A g r i Z O N E A L E N A n ° 1 9 6 - A o û t 2 0 1 4 © DG Trésor
3
Les rendements en soja devraient atteindre des niveaux records aux Etats-Unis avec 30,5 q/ha, soit 141 kg/ha de plus qu’en 2013.
Les oléagineux et produits dérivés devraient atteindre un record d’exportation de 33,8 Mds$ (dont 23,5 Mds$ de soja), soit 2,4 Mds$ (dont 1,8 Mds$ de soja) de plus que l’an dernier, ceci grâce à l’augmentation des volumes et du prix du soja et du tourteau de soja.
La surface cultivée en soja est en nette augmentation et devrait atteindre un niveau record
d’un peu plus de 34 millions d’hectares, +11% par rapport à 2013. La production, en partie
tirée par la forte demande de la Chine, devrait donc être en augmentation de 16% par
rapport à l’an dernier avec 104 millions de tonnes.
En revanche, la récolte de blé aux Etats Unis sera en diminution de 5% par rapport à 2013.
La production mondiale de blé pour 2014/2015 devrait être en augmentation de 9,9
millions de tonnes, pour atteindre un niveau record de 650 millions de tonnes.
D’après le ministère de l’agriculture, une forte demande étrangère et une moindre
compétitivité de l’Argentine (deuxième exportateur mondial de maïs) devrait occasionner
une augmentation de 2,1 Mds$ des exportations américaines de maïs en 2014/2015 pour
atteindre le niveau record de 10,7 Mds$.
Aux Etats-Unis, les quantités maïs
destinés à la production d’éthanol et
à l’exportation se sont accrues de
respectivement 1,143 et 0,508
millions de tonnes en 2013/2014. Le
ministère de l’agriculture américain
prévoit une nouvelle augmentation
pour la production d’éthanol,
l’export et l’alimentation animale en
2014/2015 suite à une récolte record
de maïs.
F l a s h A g r i Z O N E A L E N A n ° 1 9 6 - A o û t 2 0 1 4 © DG Trésor
4
Etats-Unis : Poursuite de la mise en place du Farm Bill 2014 et prévisions de souscription aux programme du « filet de sécurité ».
Pour plus d’information sur la mise en place du Farm Bill 2014, voir Flash Agri n°195, Flash Agri n°193 et Flash Agri n°192 Pour plus d’information sur les programmes du « filet de sécurité » du Farm Bill 2014, voir Flash Agri n°190 Les soutiens ARC/PLC sont plafonnés à 125 000$ par personne pour une année, soit 250 000$ en pour un couple d’exploitant.
Six mois après la signature du Farm Bill 2014, le ministre de l’agriculture des Etats Unis,
Tom Vilsack, a présenté un premier bilan de la mise en œuvre de la nouvelle politique
agricole.
Concernant le « filet de sécurité », les agriculteurs auront jusqu’à la fin de l’année pour
choisir leurs outils de gestion de risques pour la période 2015-2018. Ils auront le choix
entre une assurance marge pour les faibles pertes (ARC) ou bien un système de prix
d’intervention (PLC) qui pourra être couplé à un programme d’assurance
complémentaire (SCO) à partir de 2015.
D’après les dernières estimations, les exploitations de soja et de maïs du Midwest
pourraient répartir leurs surfaces entre les deux outils de gestion des risques en
agriculture. Ils engageraient une partie de leurs cultures dans le programme ARC et
l’autre partie serait placée dans le programme PLC afin de se prémunir contre une
potentielle baisse prolongée des prix après 2015.
Pour ceux souscrivant au programme PLC, le dispositif d’assurance complémentaire
SCO ne sera pas disponible avant 2015 et dans certains comtés. Les agriculteurs
devraient couvrir leurs revenus par l’assurance chiffre d’affaire traditionnelle et choisir
l’option la plus avantageuse une fois que le programme SCO sera disponible.
Etats-Unis : L’agriculture américaine doit réduire ses émissions de Gaz à Effet de Serre et s’adapter aux conditions climatiques futures.
L’administration Obama s’est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre américaines de 17% en 2020 par rapport à 2005. Le Climate Data Initiative est un projet de partenariat entre secteur public et privé qui donnera accès à de l’information et aux outils nécessaires pour que les communautés américaines puissent établir une stratégie de lutte contre les impacts actuels et futurs du changement climatique. L’administration Obama a publié le 29 juillet un rapport mettant en garde contre le potentiel coût de l’inaction face au changement climatique pour l’économie américaine. Reporter l’action d’une décennie augmenterait de 40% les coûts de la lutte contre le changement climatique selon ce rapport.
En juin 2013, l’administration Obama a publié son plan d’action pour le climat, le
National Climate Assessment. Il vise à réduire les émissions de GES américaines et à
préparer le pays aux impacts dus au changement climatique. Ce plan développe plusieurs
stratégies : développer les énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermie), investir
dans l’innovation pour des énergies propres (technologie énergétique, carburant de 2ème
et 3ème génération, technologie nucléaire pour « nettoyer » le charbon…), augmenter les
standards d’économie de carburant, développer de nouvelles technologies pour les
transports, réduire les émissions de méthane, préserver les forets américaines. Dans ce
même plan d’action pour le climat, le président Obama s’est engagé à lancer une vaste
initiative de collecte de données climatiques ; le Climate Data Initiative, lancement
annoncé en mars dernier. Ces initiatives auront un impact sur l’économie américaine et
en particulier en milieu rural ou un nombre important d’initiatives seront développées.
Suite au National Climate Assesment et au Climate Data Initiative, l’administration
Obama a dévoilé le 29 juillet dernier les mesures concrètes destinées à valoriser le
secteur agricole et à lui permettre de mieux s’adapter au changement climatique. Parmi
les 27 partenariats et initiatives annoncées on retiendra les projets suivants :
- Microsoft et l’USDA lanceront un appel à projet sur la sécurité alimentaire et le
changement climatique pour financer 12 bourses.
- The US Water Partnership lancera en septembre prochain un portail web,
H2InfO, afin d’élargir l’accès aux données sur l’eau et les sécheresses.
Politique
Environnementale
Politique
Agricole
F l a s h A g r i Z O N E A L E N A n ° 1 9 6 - A o û t 2 0 1 4 © DG Trésor
5
Le rapport sur l’adaptation de l’agriculture au changement climatique du Service de Recherche Economique (ERS) conclue que le changement climatique affectera les revenus bruts des agriculteurs spécialisés en grande culture : d’une augmentation de 3,6 Mds$ à une perte de 1,5 Mds$ par an selon les scénarios. La propagation et la redistribution des ravageurs pourrait réduire ces revenus bruts de 1,5 Mds$ à 3 Mds$ par an. Mais ces impacts seraient très différents d’une région à l’autre des Etats-Unis. C’est dans la Corn Belt que les dégâts seront les plus importants avec une perte de 1,1 Md$ à 4,1 Mds$ par an selon les scénarios auquel s’ajoute 400 M$ à 600M$ de pertes dues aux ravageurs des cultures.
- Coca-Cola s’est engagé à fournir des outils de quantification de l’eau, des
fertilisants et de consommation d’énergie à une partie de ses producteurs de maïs
(représentant plus de 400 000 ha, soit environ 50% de leur approvisionnement)
d’ici 2020.
- PepsiCo installera une centrale photovoltaïque de 1,7 megawatt permettant
d’approvisionner l’usine fabricant le Gatorade à Tolleston, Arizona avec 3,3
millions de kilowatt heure d’énergie renouvelable.
- L’entreprise de logiciel de cartographie Esri travaillera avec le ministère de
l’agriculture et d’autres agences fédérales afin d’afficher instantanément les
données actualisées de production agricole, de risque et de commerce.
- Monsanto fournira un ensemble de données d’un essai de développement de
variété de maïs afin d’améliorer les modèles existants et mieux comprendre
l’impact du climat et de la ressource en eau sur la production agricole.
Afin d’aider les agriculteurs, le ministère de l’agriculture américain a publié le 31 juillet
un rapport proposant des méthodes de mesure des émissions de GES en agriculture et
foresterie et qui présente les impacts de différentes pratiques de préservation de
l’environnement. Même si ce type de document semble trop technique pour servir
directement les agriculteurs, il sera un outil indispensable pour le développement de
conseils et méthodes pour ceux-ci.
L’administration Obama a également publié en juillet dernier le Biogas Roadmap. Cette
stratégie, élaborée par les ministères de l’agriculture, de l’énergie et l’agence de
protection de l’environnement (EPA), suit le plan de réduction des émissions de méthane
annoncé en mars. Rappelant que 239 exploitations agricoles ont déjà installé un
méthaniseur, le rapport estime que plus de 11 000 méthaniseurs pourraient être installés
pour subvenir aux besoins en électricité de plus de 3 millions de foyers. Il décrit
également les différentes mesures pour promouvoir l’installation de méthaniseurs.
Etats-Unis : Les lobbys agricoles américains pressent la Commission européenne d’autoriser la mise sur le marché de neuf évènements OGM
L’Union Européenne n’a pas autorisé la mise sur le marché d’évènements OGM depuis le mois de novembre 2013. Certains produits OGM ont été soumis à évaluation par l’EFSA depuis plus de cinq ans. En 2006, un panel de l’OMC a conclu que le processus de réglementation des biotechnologies de l’UE ne respectait pas son propre planning pour le suivi des demandes d’importation et d’utilisation des produits OGM. Les Etats-Unis n’avaient pas poursuivi leur action devant l’Organisation.
Une coalition de 19 organisations agricoles a envoyé une lettre au Ministre en charge du
Commerce américain Michael Froman ainsi qu’à la Commission Européenne, pressant
celle-ci de prendre une décision concernant l’autorisation de neuf évènements OGM
pour lesquels l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments (EFSA) a rendu un
avis favorable, attendant toujours un accord final pour leur exportation vers l’Union
européenne.
Les organisations agricoles américaines signataires de la lettre se disent très préoccupées
par la non-conformité de l’Union Européenne aux règles de l’OMC.
La coalition demande à Michael Froman d’étudier la possibilité de régler ce différend
devant un panel à l’OMC si l’Union Européenne n’agit pas à ce propos en septembre.
Politique
Commerciale
F l a s h A g r i Z O N E A L E N A n ° 1 9 6 - A o û t 2 0 1 4 © DG Trésor
6
Etats-Unis : Les produits américains également concernés par l’embargo russe
Les produits faisant l’objet de restrictions sont : la viande bovine, la viande porcine, la viande de poulet, le poisson, les produits laitiers, les légumes, les fruits et les fruits à coques… Les Etats-Unis ont exporté $1,2 milliards de produits agricoles en Russie en 2013. Les exports les plus importants étaient en 2013: ▪ poulet : $310 millions ▪ fruits à coques : $172 millions ▪ soja : $157 millions ▪ bétail et autres animaux vivants : $149 millions ▪ plats préparés : $84 millions
Depuis le 6 août 2014, la Russie a mis en œuvre un embargo sur certains produits
agroalimentaire américains. Les exportations agricoles et agroalimentaires des Etats-
Unis vers la Russie représentent 1,2Mds$, i.e. moins de 1% des exportations agricoles
américaines.
L’industrie de la volaille est la première touchée par ces restrictions. La Russie est le 3ème
importateur de viandes de volailles des Etats Unis (7% des exports) et le mois d’août
représente le mois où les exportations des Etats-Unis vers la Russie sont les plus
importantes pour ces produits ($26 millions pour le mois d’août 2013, soit 22% des
échanges totaux entre les deux pays). Toutefois, les représentants de cette industrie
considèrent que cet embargo n’aura pas un impact significatif puisque les exportations
vers la Russie ont fortement diminué au cours des dernières années.
Les producteurs d’amandes de Californie s’inquiètent du prolongement de cet embargo
puisque la majeure partie de leurs exportations se réalisent à l’automne. La Russie
constitue leur 8ème client ($102.4 million en 2013) avec un potentiel de développement
important.
Etats-Unis : Le règlement final de la modernisation de l’inspection de l’abattage des volailles a été publié
La proposition publiée en janvier 2012 (cf Flash Agri n° 191) comprenait deux volets : ▪ un nouveau système d’inspection visant notamment à redéployer les inspecteurs FSIS hors de la chaîne d’abattage et per-mettant l’augmentation des cadences ▪ une modification des procédures d’hygiène appli-cables dans les établisse-ments. La proposition avait été construite sur la base d’un projet pilote mis en place dans une vingtaine d’établissements pour évaluer l’impact du nouveau système d’inspection sur les conditions sanitaires. Traditionnellement 3 à 4 inspecteurs du FSIS sont postés sur la chaîne et les cadences maximales d’abattage sont comprises entre 64 (si l’éviscération est manuelle) et 140 poulets par minute.
Le Service d’Inspection et de la Sécurité Sanitaire des Aliments de l’USDA (Food Safety
and Inspection Service - FSIS) a publié la règle finale sur la modernisation de
l’inspection en abattoir de volailles le 21 août. La proposition initiale, publiée en janvier
2012, avait suscité de nombreuses oppositions. Des associations de consommateurs et
des associations militant pour les droits des travailleurs avaient notamment contesté pour
les uns l’efficacité du règlement en matière d’amélioration de la sécurité sanitaire des
aliments et pour les autres la détérioration des conditions de sécurité au travail.
Ces réactions négatives ont conduit le FSIS à modifier substantiellement sa proposition
initiale sur les modalités d’inspection. La règle finale maintient la création du nouveau
programme d’inspection mais laisse le choix aux établissements d’abattage de l’adopter.
Ceux-ci pourront, au choix, rejoindre le nouveau programme ou conserver leur système
actuel d’inspection. Le seuil maximal des cadences pour l’abattage des poulets a été
réduit par rapport à la proposition de janvier 2012. Une exemption sera toutefois
accordée aux établissements ayant pris part au programme pilote ayant précédé la
création du nouveau système d’inspection; ceux-ci seront autorisés à opérer à une
cadence de 175 poulets par minute. Des exigences concernant la sécurité au travail des
employés ont également été ajoutées.
Le nouveau système d’inspection prévoit donc :
un premier tri des carcasses réalisé par les employés de l’abattoir avant
présentation à l’inspecteur du FSIS présent sur la chaîne ;
un unique inspecteur du FSIS à un poste fixe par chaîne d’abattage et un unique
inspecteur hors de la chaîne ;
Politique
Commerciale
Politique
Sanitaire
F l a s h A g r i Z O N E A L E N A n ° 1 9 6 - A o û t 2 0 1 4 © DG Trésor
7
L’industrie de l’abattage s’est dite satisfaite de la publication du règlement final qui contribuera à améliorer la sécurité sanitaire des viandes de volailles. Elle a toutefois regretté « que la politique ait triomphé sur la science » sur la question des cadences d’abattage. Les associations de consommateurs doutent toujours de la capacité du nouveau système à améliorer la sécurité sanitaire des viandes: l’unique inspecteur sur la chaîne devant travailler à une cadence augmentée et les effectifs diminués « laissent le consommateur en danger ».
une obligation de tenir des registres permettant d’établir que les produits issus
des opérations d’abattage respectent la réglementation concernant les volailles
prêtes à cuire à la place des normes exigées sur les produits finis ;
une cadence maximale de 140 poulets par minute et de 55 dindes par minute,
sous réserve de maintenir le processus de contrôle au niveau requis.
L’obligation de transmettre au FSIS une attestation de mise en place d’un
programme de surveillance des conditions de travail des employés.
Concernant la modification des procédures d’hygiène, la règle autorise notamment les
établissements d’abattage de volailles à utiliser des systèmes agréés de traitement
antimicrobien sur la chaîne, ou hors chaîne (eau chlorée contenant de 20ppm à 50ppm
de chlore ou autres substances antimicrobiennes autorisées pour le traitement des
volailles). Même si la décontamination des carcasses est couramment pratiquée aux
Etats-Unis depuis plusieurs années, elle était fondée jusqu’à présent sur le principe de la
dérogation.
L’objectif de cette règle est d’améliorer la sécurité sanitaire de viandes de volailles. La
mise en place du nouveau système d’inspection doit aussi permettre au FSIS de réaliser
des économies de 8 millions de dollars. Elles seront maintenant dépendantes du nombre
d’établissement choisissant de rejoindre le nouveau programme.
Etats-Unis: antibiorésistance : des évolutions positives, mais l’utilisation des antibiotiques doit être améliorée dans les élevages
Le NARMS (National Antimicrobial Resistance Monitoring System) est un dispositif qui vise à déterminer et à surveiller les évolutions de l’antibiorésistance chez les bactéries communément transmises via l’alimentation. 4 bactéries sont concernées : Salmonella, Campylobacter, E.coli et Enterrococcus. Il s’agit d’un partenariat inter-agences (Food and Drug Administration-FDA ;US Department of Agriculture –USDA ; Center for Disease Control and Prevention -CDC) Le NARMS contient trois programmes d’échantillonnage d’isolats bactériens: ▪ prélèvements chez les hommes ▪ prélèvements chez les animaux dans les fermes et à l’abattoir ▪ prélèvements sur les viandes vendues au détail
La surveillance des évolutions de l’antibiorésistance des bactéries transmises via
l’alimentation est réalisée à travers le système national de surveillance de
l’antibiorésistance (NARMS) depuis 1996. Le rapport NARMS 2011 vient d’être publié
à la mi-août 2014. Il en ressort les principaux éléments suivants :
▪ 85% des Salmonelles « non typhiques » collectées à partir d’échantillons humains ne
présentaient aucune résistance aux antibiotiques testés.
▪ Chez l’homme, la prévalence du profil de résistance « ACSSuT » (résistance aux cinq
antibiotiques suivants : Ampicilline, Chloramphénicol, Streptomycine, SUlfonamide et
Tétracycline) chez Salmonella Typhimurium a baissé ; elle a atteint 19.5% en 2011 après
un pic de 35.1% en 1997.
▪ Depuis 16 ans, le NARMS a mis en évidence une très faible résistance de Salmonella
à la ciprofloxacine, l’un des antibiotiques les plus utilisés pour traiter des infections à
Salmonelles.
▪ La prévalence de Salmonelles résistantes à plusieurs antibiotiques issues des isolats
obtenus à partir d’humains, de poulets abattus et de porcs abattus est la plus faible depuis
le début du programme NARMS (en 1997). Toutefois, celle observée dans les isolats de
viandes de poulet vendues au détail a augmenté.
▪ La résistance à l’érythromycine de Campylobacter jejuni (C. jejuni) s’est maintenue à
moins de 4% dans les isolats obtenus à partir d’humains, de viande de poulet et de poulets
abattus depuis le début des tests. L’antibiotique érythromycine est le médicament le plus
utilisé dans le cas d’infections à Campylobacter, dont 90% sont causées par C.jejuni.
▪ La résistance de Campylobacter à la fluoroquinolone ciprofloxacine a légèrement
augmenté dans les isolats humains depuis 2005. La ciprofloxacine n’est plus autorisée
Politique
Sanitaire
F l a s h A g r i Z O N E A L E N A n ° 1 9 6 - A o û t 2 0 1 4 © DG Trésor
8
Les 3 Agences vont améliorer la publication des rapports ; elles comptent publier la prochaine version du rapport au printemps 2015 en y regroupant les résultats des années 2012 et 2013. Ces nouveaux rapports seront accompagnés notamment d’un guide de lecture et incorporeront plusieurs sources de données. Au mois de décembre 2013, la FDA avait lancé officiellement sa stratégie de lutte contre l’antibiorésistance. En particulier, la FDA demandait à l’industrie pharmaceutique de solliciter le retrait de l’autorisation de mise sur le marché des antibiotiques considérés comme importants en médecine humaine pour tout usage en production animale (en tant que promoteur de croissance) et de demander que les usages thérapeutiques se fassent sous supervision vétérinaire. La FDA s’était engagée à publier des rapports semestriels pour permettre au public de suivre les progrès réalisés.
en élevage des volailles, de même qu’une autre fluoroquinolone, l’enrofloxacine depuis
2005.
▪ La résistance aux céphalosporines de troisième génération, autre classe d’antibiotique
utilisée régulièrement pour le traitement des infections à Salmonelle, a augmenté parmi
les isolats issus de viandes de dinde entre 2008 et 2011. La même évolution a été
observée entre 2009 et 2011 parmi certains sérotypes de Salmonelle (notamment le
sérotype Newport) issus d’isolats prélevés chez des bovins. En avril 2012, la FDA a
interdit certaines utilisations des céphalosporines en élevage bovin, porcin et de volaille.
Si des évolutions positives sont à noter, les résultats du rapport NARMS 2011 soulignent
la nécessité pour l’administration américaine de continuer les efforts de lutte contre
l’antibiorésistance.
La FDA avait par ailleurs publié au mois de juillet son premier rapport semestriel sur les
progrès réalisés en matière d’utilisation judicieuse en élevage des antibiotiques
considérés comme importants en médecine humaine. Au 2 juillet, toutes les entreprises
concernées avaient confirmé par écrit leur intention de donner suite à la démarche
volontaire préconisée par l’Agence. Les autorisations de mise sur le marché de 31
spécialités antibiotiques ont été retirées sur demande des entreprises au motif qu’elles ne
sont plus produites, ni mises sur le marché. Enfin, pour la première fois, une entreprise,
la société Elanco Animal Health, a demandé le changement de statut d’un antibiotique
effectivement utilisé en élevage. L’antibiotique TYLAN (à base de tylosine tartrate)
passe ainsi du statut de « vente libre » à celui de « vendu sous prescription vétérinaire ».
Il devra porter sur son étiquetage la mention « La loi fédérale restreint ce médicament à
une utilisation par un vétérinaire accrédité ou sur ordonnance d’un vétérinaire
accrédité ».
Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf
autorisation expresse du Service Économique
de Washington (adresser les demandes à
Clause de non-responsabilité
Le Service Économique Régional s’efforce de
diffuser des informations exactes et à jour, et
corrigera, dans la mesure du possible, les
erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne
peut en aucun cas être tenu responsable de
l’utilisation et de l’interprétation de l’information
contenue dans cette publication.
Éditeur : Christophe Malvezin
Service Economique Régional
Adresse : 4101 Reservoir Road N.W
Washington DC, 20007, USA
Directeur de la publication : Christophe Malvezin
[email protected] Articles rédigés par : Sabine Carpentier, Mathilde Petit
Revus par : Christophe Malvezin, Catherine Rogy
Date de parution : 31 août 2014
ISSN : Portail Marchés Extérieurs – 1638-1610
Abonnement :
En ligne : cliquer ici