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n°9 •NOVEMBRE 2013 FLASH-CARTELS • ECF• 1 INFOS... Les cartellisants qui souhaitent recevoir «Flash-Cartels» et ne sont pas abonnés aux listes ECF-débats et ECF-messager, il suffit de s’y abonner en ligne sur le site. http://causefreudienne.net/ etudier/cartels FLASHBACK... Flash comporte évidement la possibilité du flashback. Si les lecteurs veulent répondre, compléter, décompléter, ils peuvent le faire directement en contactant les auteurs ou en écrivant à l’adresse : [email protected] Leurs remarques, une fois validées, seront publiées. FLASH CARTELS Editorial Danièle Lacadée-Labro Page 1 Négation Encore Geneviève Cloutour-Monribot Page 2 L’Un et l’espace des équivoques Gilles Mouillac Page 3 A propos de l’identification Philippe Cousty Page 4 ÉDITORIAL ... Inviter trois cartellisants de trois cartels différents pour dire quelque chose de l’abord du réel dans la fin de l’enseignement de Lacan c’est s’appuyer sur le possible, sur ce qui ne cesse pas de se répéter en cartel à propos de l’enseignement de Lacan. Mais un pari était sous-jacent : que ce possible soit aussi un levier afin que le produit de chacun, par une affirmation, une interrogation, voire une impasse, rencontre un point chez un autre, l’éclaire, le questionne, ou trouve à être relancé. Ainsi fut envisagée la soirée des cartels de l’ACF-Aquitania du 8 avril. Nous avons entendus trois exposés qui se sont heureusement croisés et complétés. Geneviève Cloutour-Monribot a axé son travail sur la négation dans le Séminaire Encore. Rappelant que Freud est revenu souvent sur cette notion et que sans elle il ne peut y avoir d’abord du réel, elle nous a fait part des différentes occurrences traitant de la négation dans ce séminaire. Elle met en évidence les différentes formulations utilisées par Lacan et les explicite. Son travail conduit surtout à différencier être et existence, et à mettre l’accent sur ceci : Lacan joue avec des préfixes, avec la langue et ce qu’elle peut produire de négation, pour affirmer une positivité. Cet abord du réel par la négation a trouvé un écho dans le travail de Gilles Mouillac : pour cerner ce qu’est Un dire, un Un de réel, il parle d’énonciation qui tranche, de l’ordre d’une négativité, seulement ordre, dont aucune positivité ne peut rendre compte. Cette négativité c’est celle produite par la diffraction du signifiant, par les ressources du langage, son pouvoir, entre autres, d’équivoque. Cela ouvre un « n’espace », écriture produite par Lacan où la négation rejette dans un aucun lieu ce qui est diffracté du signifiant, lieu de nulle part, opposé au lieu de l’Autre du signifiant. Philippe Cousty a apporté les surprises rencontrées par l’affirmation de Lacan : l’inconscient est réel. Cela amène la question de comment faire quand on situe le réel au début, et que devient le vrai, ce qui fait « vrai » et qui n’est que mensonge. Cette question se pose pour les identifications du sujet, l’être, le désêtre. Il développe avec brio ce qu’est l’identification au symptôme, suivant Lacan qui passe de faire à « faire réel », puis à « ferrer elle », lalangue. On est là avec un inconscient sans l’Autre, voilà ce qui rejoint les propos de Gilles Mouillac, et qui permet de dire à Lacan qu’on parle tout seul. La discussion a mis en évidence l’utilisation par Lacan de la négation de l’existence du rapport sexuel là où Freud, qui le pressentait, situait l’interdit de l’inceste. La diffraction du signifiant permet que les signifiants cessent de copuler entre eux, elle met un point d’arrêt à ce qui est là de l’ordre de la nécessité : après l’équivoque plus rien. Mais pour y arriver, il faut sortir de son autisme en rencontrant un psychanalyste : lui seul pourra déranger la défense contre le réel, soit toutes les dénégations, dont les formulations varient, qui y ont été portées. Reportez vous à leurs textes, vous y trouverez certainement des échos à vos propres travaux. Danièle Lacadée-Labro Déléguée aux cartels à l’ACF-Aquitania

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•●INFOS... Les cartellisants qui souhaitent recevoir «Flash-Cartels» et ne sont pas abonnés aux listes ECF-débats et ECF-messager, il suffit de s’y abonner en ligne sur le site.

http://causefreudienne.net/etudier/cartels

•●FLASHBACK... Flash comporte évidement la possibilité du flashback. Si les lecteurs veulent répondre, compléter, décompléter, ils peuvent le faire directement en contactant les auteurs ou en écrivant à l’adresse : [email protected] Leurs remarques, une fois validées, seront publiées.

FLASH CARTELS

Editorial

Danièle Lacadée-Labro

Page 1

Négation Encore

Geneviève Cloutour-Monribot

Page 2

L’Un et l’espace des équivoques

Gilles Mouillac

Page 3

A propos de l’identification

Philippe Cousty

Page 4

ÉDITORIAL ... Inviter trois cartellisants de trois cartels différents pour dire quelque chose de l’abord du réel dans la fin de l’enseignement de Lacan c’est s’appuyer sur le possible, sur ce qui ne cesse pas de se répéter en cartel à propos de l’enseignement de Lacan. Mais un pari était sous-jacent : que ce possible soit aussi un levier afin que le produit de chacun, par une affirmation, une interrogation, voire une impasse, rencontre un point chez un autre, l’éclaire, le questionne, ou trouve à être relancé. Ainsi fut envisagée la soirée des cartels de l’ACF-Aquitania du 8 avril.

Nous avons entendus trois exposés qui se sont heureusement croisés et complétés.Geneviève Cloutour-Monribot a axé son travail sur la négation dans le Séminaire Encore. Rappelant que Freud est revenu souvent sur cette notion et que sans elle il ne peut y avoir d’abord du réel, elle nous a fait part des différentes occurrences traitant de la négation dans ce séminaire. Elle met en évidence les différentes formulations utilisées par Lacan et les explicite. Son travail conduit surtout à différencier être et existence, et à mettre l’accent sur ceci  : Lacan joue avec des préfixes, avec la langue et ce qu’elle peut produire de négation, pour affirmer une positivité. Cet abord du réel par la négation a trouvé un écho dans le travail de Gilles Mouillac : pour cerner ce qu’est Un dire, un Un de réel, il parle d’énonciation qui tranche, de l’ordre d’une négativité, seulement ordre, dont aucune positivité ne peut rendre compte. Cette négativité c’est celle produite par la diffraction du signifiant, par les ressources du langage, son pouvoir, entre autres, d’équivoque. Cela ouvre un « n’espace », écriture produite par Lacan où la négation rejette dans un aucun lieu ce qui est diffracté du signifiant, lieu de nulle part, opposé au lieu de l’Autre du signifiant. Philippe Cousty a apporté les surprises rencontrées par l’affirmation de Lacan : l’inconscient est réel. Cela amène la question de comment faire quand on situe le réel au début, et que devient le vrai, ce qui fait « vrai » et qui n’est que mensonge. Cette question se pose pour les identifications du sujet, l’être, le désêtre. Il développe avec brio ce qu’est l’identification au symptôme, suivant Lacan qui passe de faire à «  faire réel », puis à «  ferrer elle », lalangue. On est là avec un inconscient sans l’Autre, voilà ce qui rejoint les propos de Gilles Mouillac, et qui permet de dire à Lacan qu’on parle tout seul.

La discussion a mis en évidence l’utilisation par Lacan de la négation de l’existence du rapport sexuel là où Freud, qui le pressentait, situait l’interdit de l’inceste. La diffraction du signifiant permet que les signifiants cessent de copuler entre eux, elle met un point d’arrêt à ce qui est là de l’ordre de la nécessité : après l’équivoque plus rien. Mais pour y arriver, il faut sortir de son autisme en rencontrant un psychanalyste : lui seul pourra déranger la défense contre le réel, soit toutes les dénégations, dont les formulations varient, qui y ont été portées. Reportez vous à leurs textes, vous y trouverez certainement des échos à vos propres travaux.

Danièle Lacadée-Labro Déléguée aux cartels à l’ACF-Aquitania

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Négation EncoreGeneviève Cloutour-Monribot

Mon sujet de cartel porte sur la négation dans le Séminaire Encore, duquel proviennent les références données dans ce texte. Cet extrait du travail présenté lors de la soirée des cartels aborde certains termes forgés par Lacan.

« C’est très difficile de comprendre ce que ça veut dire, la négation. Si on y

regarde d’un peu près, on s’apercevra en particulier qu’il y a une très grande variété de négations, qu’il est tout à fait impossible de réunir sous le même concept. La négation de l’existence, par exemple, ce n’est pas du tout la même chose que la négation de la totalité. »1

Pourquoi ces deux négations, celle de l’existence et celle de la totalité, ne relèvent-elles pas d’un même concept  ? Parce que nous sommes dans deux registres différents, celui du Tout et celui de l’Existence, et que donc le mode de négation de l’un ne peut s’appliquer au mode de négation de l’autre. Lacan décline les modalités d’un «  Il n’y a pas  » tout seul, c’est-à-dire sans son pendant d’un « il y a », sans parité. Nous ne sommes pas dans une logique binaire («  Il n’y a pas » /«  Il y a ») C’est aussi pourquoi il l’écrit nya d’un seul bloc, formule unique, sans contraire. Positive comme telle. « Oui, j’enseigne là quelque chose de positif. Sauf que ça s’exprime par une négation. Et pourquoi ne serait-ce pas aussi positif qu’autre chose ? »2

Pour enseigner ce positif qui s’exprime par une variété de négations, Lacan a recours à des préfixes bien précis :

- ex-sistence  : ex  indique en latin ce qui provient de l’intérieur de, ex nihilo, à partir de rien, mais aussi hors de, le contraire de in.

- hors-sens : radicalement extérieur au sens. Il ne dit pas : hors du sens, ou ex-sens qui indiqueraient une provenance. Il invente hors-sens pour dire positivement ce qui ne relève pas du sens. Ce qui ne relève pas de l’être dont le langage contient le non-sens ou le contre sens mais pas le hors sens.

- dis-corps  : là aussi une particule initiale pour indiquer un écart, une séparation, un bémol, une réserve, par rapport à l’idée unifiante du corps comme un tout.

- l’Un-en-moins  : pour qualifier l’Autre. Pour indiquer que l’Autre ne s’additionne pas à l’Un, mais s’en différencie.

La négation dans l’écriture des catégories

d’Aristote :

Quand Lacan a recours aux catégories  : le contingent, le nécessaire, le possible, l’impossible, il utilise la négation grammaticale, le « ne…pas » en opérant un déplacement de la négation.

Étude de la page 132.

Première remarque  : Du « cesse de ne pas s’écrire » de la contingence, au « ne cesse pas de s’écrire » de la nécessité. Que dit-il du déplacement de cette négation, par rapport au réel dont se rapproche la contingence ? Lacan indique que le nécessaire n’est pas le réel, et se demande « au passage » « ce qu’il en est de la négation quand elle vient prendre la place d’une inexistence  »3, celle du « ne cesse pas », que je rapprocherais du monde imaginaire qui installe l’être dans son éternité.

Deuxième remarque : Et du « ne cesse pas de s’écrire » de la nécessité au «  ne cesse pas de ne pas s’écrire  » de l’impossible, ce dont il définit le rapport sexuel en tant qu’  «  il n’y a pas, dans le dire, d’existence du rapport sexuel »4. Lacan se demande s’il est légitime de « substituer une négation à l’appréhension éprouvée de l’inexistence »5, l’inexistence même du rapport sexuel. L’inexistence peut-elle relever d’une négation ? Il se demande si le mot « interdiction » serait davantage permis, et dit là qu’il ne fait qu’amorcer la question.

Troisième remarque : le déplacement de la négation comme « point de suspension auquel s’attache tout amour  ». « Le déplacement de la négation, du cesse de ne pas s’écrire au ne cesse pas de s’écrire, de la contingence à la nécessité, c’est là le point de suspension auquel s’attache tout amour ».6 Tout amour, dit Lacan, de ne subsister que d’une rencontre contingente, tend à faire passer la négation au nécessaire, au ne cesse pas, ne cessera pas. Le nécessaire, par la voie de l’inconscient, se substitue à ce qui fait la rencontre. C’est là, dit Lacan ce qui fait la destinée et le drame de l’amour.

¹Lacan J., Le Séminaire, Livre XX, Encore, Paris, Seuil, 1975, p. 35.

² Ibid., p. 55.³ Ibid., p. 132.⁴ Ibid.

⁵ Ibid.

⁶ Ibid.

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L’Un (côté existence) qui est aussi Un-dire, se réitère au-delà de tous les dits (côté être) : c'est

cet Un qu’on cherche à cerner, à produire en acte dans une analyse. Avec la topologie de

l’Etourdit, l’Un dire s’attrape comme une coupure : rupture dans la continuité de la surface

de l’être. Comme coupure, aucune positivité ne peut donc en rendre compte, sauf un

montage singulier qui utilise les ressources du langage  : et notamment son pouvoir

d’équivoque, ce qui se rencontre en fin d’analyse, comme en témoignent les récents

témoignages d’A.E.

L’équivoque peut rendre compte de cette propriété du signifiant d’être différent de lui-

même, ce que Lacan traduit topologiquement par la coupure à double tour qui est le bord d’une bande de Moebius. En fin

de cure peut s’extraire une nomination qui n’est pas juste un nom, mais a pour propriété d’inclure une équivoque, ce que

nous retrouvons dans le témoignage de Sonia Chiriaco1 : sa cure produit le signifiant « Ormeaux » ; ce signifiant se dissout

instantanément en deux équivoques, « or-mots » et « hors mots ». Au-delà du mot lui-même, ce montage de nomination

cerne une coupure, la césure à l’intérieur du signifiant lui-même, son éclatement qui le diffracte en deux équivoques. Plus

qu’un mot positif, on borde en fin de cure une négativité, un espace, le n’espace dont parle Lacan dans « L’étourdit », espace

des équivoques qu’on peut aussi appeler Un de Réel, qui est un point de diffraction du signifiant.

Pour E. Laurent, c'est « un nouveau nom dont la particularité est son immédiate dissolution par l’équivoque qu’il met

justement en évidence »2, et lui fait dire que la fin de l’analyse touche à l’empire des équivoques3. Ce qui démontre non pas

le sens mais le non-sens intrinsèque au signifiant, et la perte qui en résulte. « Les ormeaux font plutôt valoir la chute » dit

S. Chiriaco : soit ce qui se perd dans l’équivoque, renvoyant plus à l’ab-sens qu’au sens. Il me semble que c'est là d’intérêt

d’un recours à la logique et aux diverses branches des mathématiques (arithmétique, topologie), pour saisir le réel en jeu

dans une cure analytique. Cerner l’impossible qui gite au cœur même de la logique, mais par les moyens de la logique

elle-même. Aussi l’Un réel se cerne dans la coupure qu’il laisse.

1 Chiriaco S., « Un jeu de forces contraire » , La Cause freudienne, n°77, février 2011.2 Laurent E., « L’impossible nomination, ses semblants, son sinthome » , La Cause freudienne , n° 77, février 2011.3 Laurent E., « La Passe entre les langues ou Dire Babel » , Quarto, n°99, juin 2011.

L’Un et l’espace des équivoquesGilles Mouillac

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FLASH-CARTELS

«  Avec le Sinthome…on bascule…du côté de l’existentiel…on s’aperçoit qu’il [Lacan] est passé du manque-à-être à ce que j’ai appelé la révélation existentielle, puis qu’avec la consistance clinique du sinthome, il bascule évidemment de l’autre côté. C’est d’emblée que Lacan avait admis que la vérité avait structure de fiction par rapport au Réel. Il se satisfaisait que l’analyse se tienne au niveau de cette structure de fiction et opère en elle. Eh bien ce qui advient avec le sinthome, c’est la même chose mais vu de l’autre côté, à savoir que le réel ex-siste à la fiction. Au regard du réel, la fiction est une vérité menteuse. Toutes ces affaires de désêtre et d’être – c’est-à-dire l’identification sont, au regard du réel, de l’ordre de la vérité menteuse, parce qu’il y a une jouissance qui, elle, ne se laisse pas négativer, une jouissance hors du registre ontologique qui est un registre de fiction »1.

Jacques Lacan dans le séminaire L’insu que sait de l’une bévue s’aile à mourre aborde la question de l’identification d’une façon tout à fait particulière : « L’identification est ce qui cristallise dans une identité. Ce fication est en allemand autrement énoncé –Identifizierung, dit Freud.

Il rappelle les trois identifications qu’il a dégagées chez Freud, celle au père, celle participative et celle au trait unaire, dont il note qu’elle nous intéresse parce que « le trait unaire…n’a pas spécialement à faire avec une personne aimée ». Plus loin il souligne l’importance de cette question en lien avec la fin de l’analyse pour affirmer que loin d’être - comme certains le croient - une identification à l’analyste elle est une identification à son symptôme au sens de « savoir y faire avec son symptôme, c’est là la fin de l’analyse »2.

Remarquons qu’il ne retient de l’identification que fication, laissant tomber la racine idem, le même, pour ne garder que celle de facere, faire. Le faire donc définit ces identifications. Comment saisir cela ? Tout d’abord par ce que cela laisse de côté, l’idem, le même. Il y a donc là accent sur la différence au sein même du Un de l’identification, on pourrait dire que l’identification cristallise dans identité différente d’elle-même

Cristallise suppose aussi un dépôt suite à une réduction par évaporation, dissolution, donc ce qui reste. Si l’on définit l’analyste comme J.-A. Miller le fait dans son cours comme une opération de réduction, ce reste est en lien avec le symptôme à la fin de l’analyse.

Ensuite parce que cela exclut la question de la personne aimée  ; cette personne aimée c’est aussi du transfert dont on parle, et donc de ses effets de tromperie dont ceux de l’amour ne sont pas les moindres. L’amour écrante et ne saurait donc être le support de l’identification.

Pas d’identification à l’analyste donc.

Faire. On est là au niveau de quelque chose qui serait dépouillé, peut être au plus près de la structure si l’on prend le Lacan structuraliste, mais ici on est dans le TDE, et donc c’est sur le plan d’une pragmatique, quelque chose qui ne soit pas gêné, embrouillé par l’imaginaire, soit quelque chose qui soit au plus près du réel, de ce UN de l’existence que Jacques-Alain Miller a dégagé du TDE dans son dernier cours.

Plus loin dans son séminaire, Lacan reparlera du faire dans sa leçon du 19/04/77, jouant de l’équivoque entre faire réel et ferrer elle. Parlant du noyau traumatique freudien Lacan dit « ce soit-disant noyau n’a pas d’existence – il n’y a… comme je l’ai fait remarquer en évoquant mon petit-fils, que l’apprentissage que le sujet a subi d’une langue entre autres, qui est pour lui lalangue, dans l’espoir de ferrer, elle, lalangue, ce qui équivoque avec faire-réel ».

Il s’agit de franchir la barrière du sens à l’issue de la cure, pour se situer sur le terrain de l’impact de la langue sur le corps, de la marque de jouissance indélébile qu’elle y a laissée. Cette lettre une fois lue ouvre à un savoir-y faire avec le symptôme non plus pris sur le versant signification, mais sur le versant jouissance, le Sinthome.

Epuré de toutes les significations, dégagé des mirages de l’être, le sujet se ramène à un «  je suis ça  », ça qui introduit la différence radicale qui est sa formule singulière qui l’identifie, celle qui l’a fait causer.

A propos de l’identification dans le Séminaire

« L’insu que sait de l’une bévue s’aile à mourre »

Philippe Cousty

1 Miller J.-A., L’Orientation lacanienne, leçon du 25-05-2011, inédit.2 Lacan J., Le Séminaire , Livre XXIV, « L’insu que sait de l’une bévue c’est l’amour » , leçon du 16-11-1977, in Ornicar ? , N° 17/18.

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FLASH-CARTELS

« Aucun progrès est à attendre, sinon d’une mise à ciel ouvert périodique

des résultats comme des crises de travail. »

Jacques Lacan« Acte de fondation » , Autres Ecrits,

Paris, Seuil, 2001, p.229.

•●COMMISSION DES CARTELSCatherine Lacaze-Paule (Plus-un), Mariana Alba de Luna,

Monique Kusnierek, Simone Rabanel et Marie-Josée Raybaud Flash Paintig, by Erik Natzke

•●ECRIRE À Danièle Lacadée-Labro : [email protected]

Déléguée aux cartels ACF-Aquitania

•●MAILS CONTACTSCatherine Lacaze-Paule

Secrétaire aux cartels de l’[email protected]

•●DECLARER UN CARTELhttp://www.causefreudienne.net/etudier/cartels

Maquette : Mariana Alba de Luna