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FOCUS SUR LES EDITIONSprécédentes depuis 2010

L a p r o b l éma t i q u e d e s a d d i c t i o n s e s t i mpo r t a n t e a u

l y c é e p r o f e s s i on n e l d u M o u l e , e s s e n t i e l l eme n t p o u r l a c on s omma t i o n d ’ a l -

c o o l e t d e c a n n a b i s . L a s i t u a t i o n é v o l u e d e p u i s p l u s i e u r s a n n é e s : a u r e -

g r o u p eme n t f e s t i f a u t o u r d ’ u n a n n i v e r s a i r e o u d ’ u n e v e i l l e d e v a c a n c e s ,

p a r f o i s g é n é r a t e u r d ’ a b u s i m po r t a n t s p o u v a n t a l l e r j u s q u ’ a u c om a é t h y -

l i q u e , n o u s s omm e s p a s s é s à u n e c o n s omma t i o n b e a u c o up p l u s r é g u l i è r e ,

p a r f o i s s o l i t a i r e , t o u c h a n t é g a l em e n t l e s j e u n e s f i l l e s . L e c a n n a b i s e s t

l a r g em e n t b a n a l i s é , l e s é l è v e s é v o q u e n t f a c i l eme n t l e u r c o n s omma t i o n ,

p r é t e n d e n t e n c o n n a î t r e l e s d a n g e r s m a i s n i e n t u n e q u e l c o n q u e d é p e n -

d a n c e . A v a n t 2 0 1 0 , l e s a c t i o n s d e s e n s i b i l i s a t i o n a u l y c é e é t a i e n t e s s e n -

t i e l l em e n t d e s i n t e r v e n t i o n s d e l a B P D J ( B r i g a d e d e P r é v e n t i o n d e l a

d é l i n q u a n c e J u v é n i l e ) q u i n e s em b l a i e n t g u è r e e f f i c i e n t e s , m êm e s i l e s

g en d a rm e s s a v a i e n t a d a p t e r l e u r d i s c o u r s e t é v i t e r l a mo r a l i s a t i on .

A partir de 2010, les membres du CESC du lycée(Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté)ont proposé de rendre les élèves acteurs de leurprévention et ont ciblé leurs objectifs sur la priseen charge et l’accompagnement des addictions.

Chaque année scolaire, tous les élèves d’un mêmeniveau (généralement les secondes bac pro et CAP)participent à un concours interclasse sur le thèmedes addictions : chaque classe se divise en plu-sieurs groupes selon les affinités de chacun. Ungroupe participe à un relais sportif délocalisé, àcaractère ludique (par exemple, l’équipe doit ac-compagner un camarade sous l’emprise de produitsstupéfiants, sur un kayak instable, sur un parcourspérilleux). Un autre groupe travaille avec les en-seignants d’arts appliqués sur la réalisation d’uneaffiche, d’un panneau, d’une banderole sur un sujetprécis (par exemple, être accroc, c’est…).

Un troisième groupe, encadré par un professeur delettres, compose un slam, un poème ou un sketch. Lequatrième répond en équipe à un quizz élaboré par lesmembres du CESC. Une année, un cinquième groupeavait également réfléchi, avec l’assistant social, auxmodalités de prise en charge et d’accompagnementdes consommateurs au sein du lycée. Les réalisationsfinales sont présentées devant l’ensemble des élèvesayant participé au concours et un jury, composé depersonnels, d’élèves et d’intervenants extérieurs,note les prestations et créations. Ces notes et celledu parcours sportif déterminent un classement entreles différentes classes et les trois meilleures sont ré-compensées (les deux premières par une sortie péda-gogique et ludique, la troisième par un lot ou uneentrée gratuite au cinéma). �

pppppppppppppp

Ci-dessus affiches réalisées par collage avec le concours deSarah Cassin, professeur d’arts appliqués et banderollesgrand format réalisées avec Cédrine Gaillien et Sarah Cassin

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�Un réseau d’intervenants ex-térieurs, BPDJ, COREDAF (etdepuis deux ans, leur Proxi-bus), M. OTTO, sociologue duservice des clubs de préven-tion de Basse-Terre, le Centrede Soins, d’Accompagnementet de Prévention en Addictolo-gie et l’Instance Régionaled’Education et de Promotionde la Santé, a été mis en placeet fidélisé. Ils interviennentgénéralement en amont de l’ac-tion pour sensibiliser lesélèves. Depuis la rentrée 2015,nous leur demandons égale-ment d’intervenir auprès desparents d’élèves et, en 2016,ils ont animé une conférence-débat avec des personnels dulycée.

jLa pièce de théâtre « Destroy malbaré » aété jouée trois années consécutives devantles élèves du lycée. L’exposition « Lesdrogues, parlons-en » est présentée chaqueannée au CDI.

Les membres du Jury de la session 2014

Les élèves adhèrent bien à cette ac-tion malgré quelques réticences de départ.Outre le renforcement de la cohésion de laclasse, ce type de manifestation a le méritede faire réfléchir les jeunes eux-mêmes à laproblématique des addictions. Les réalisa-tions artistiques sont exposées dans l’établis-sement et mettent en valeur leurs créateurs.

Les personnels également se mobilisent for-tement et, depuis la première « saison », ungroupe très actif d’enseignants de lettres, dePSE, d’EPS et d’arts appliqués a rejointl’équipe pilote du CESC.

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DEMARCHE ET OBJECTIFS mISE EN PLACE D’UN ATELIER DE BD AU LYCEE

En juin 2016, l’équipe de pilotage se réunit pour élaborer le projet d’action de l’année suivante et décide d’in-nover : le professeur documentaliste propose un concours sur une réalisation de BD, tout le monde adhère etdeux intervenants, DIEGO et T. BERGAME, acceptent d’animer un atelier chacun... tous deux sont des pro-fessionnels de l’illustration et créateurs de BD :

Pilotes du projet :

Mme Coco Marie‐Joëlle, Mme Munio Fabienne, Mme

Diep Marie‐Agnès et Mme Gravelot Laurence

Coordinateur ar�s�que :

Mme Gaillien Cédrine

Professeurs encadrants :

Mme Chataux Clothilde et Mme Mathis Dominique

Intervenants sensibilisa�on :

‐Mr Valcy du COREDAF

‐Mr Casimir de la Cellule de

préven)ons des addic)ons

‐Mr O*o sociologue du Club

de préven)on

�Portrait T.Bergame

Après une phase de recherches personnelles et d’exposition individuelle autour de lathématique du" corps et de l’être" Thierry Bergame intègre l’école des beaux-arts duLamentin (1992). Quatre ans de formations et de découvertes intensives sur de nou-veaux médiums d'expressions, l'aident à user d'un regard plus aiguisé sur l’art contem-porain Caribéen.Puis il suit un cursus de 2 ans à l’école de Design « Altos de Chavon », en République-Dominicaine, affiliée à la Parsons School of Design (New York), où il obtient son di-plôme de Design Illustrations. Il a aujourd’hui à son actif une dizaine d'expositionsmajeures et a participé à de nombreuses autres manifestations culturelles de l’archi-pel ; il est actuellement professeur de « Technique de Dessin » en Prépa Beaux Artsau Centre des Métiers d’Art de Pointe àPitre

Constitution de l equipe :

hAuteur, illustrateur et graphiste

Depuis 2005 en Guadeloupe, Diego est un dessinateur de livre jeunesse etde bande dessinée. Il travaille également pour la publicité. Il s’est forméaux dessins animés et images de synthèse à Paris lors de ses études. En-

suite, Diego a modélisé des personnages en 3D dans des studios d’animationà Angoulême.

Très polyvalent, il anime des ateliers sur des thématiques techniques (cou-leurs, encrage, morphologie, perspective, cadrage, …) et peut accompagner

des projets pour la réalisation de bande dessinée, la participation auconcours de BD ou tout simplement pour parler de son métier (BD ou anima-

tion).

Portrait Diego

,,

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De l’idée au scénario comment écrire avec des images?

Chaque groupe est amené à écrire une histoire courte qui met en scène les addictions de manière à mieux lesdénoncer. L’élève choisit un personnage principal (un adolescent) et un/ou plusieurs personnages secondaires.Il décrit une action qu’il découpe en plusieurs cases afin de synthétiser sa future bande dessinée. Il plante ledécor, un lieu, une action et se familiarise ainsi avec la démarche du synopsis utilisée en illustration et au ci-néma. Ainsi grâce à chaque scénario, chaque groupe donne naissance à tout un univers que le dessinateur devratraduire en images. Etoffant son idée de départ, il va enrichir les différentes scènes, écrire les dialogues etréussir à peaufiner la «psychologie» des protagonistes.

�Situa�ion mise en avant :

les dégâ�s �ela�ionnels occasionnés par

la consomma�ion exce�ive d’un adoles-

cent qui �’isole dans �a chambre

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Du scénario à la planchecomment mettre en scéne une narration?

A partir du théme choisi, du découpage écrit et des élèments de situation du récit, chaque groupe définit lestextes narratifs et les dialogues qui trouveront place dans chaque case. La construction du récit se fait ainsiautour de l’enchainement des cases, chacune d’elle trouvant sa place dans le puzzle géant qu’est une bande des-sinée. L’objectif visé est de mettre en place tous les élèments de base nécessaires à la réalisation d’une plancheunique de BD par groupe.

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La composition d’un stripcomment choisir l’image et la cadrer?

Un Comic Strip, ou simplement Strip est une bande dessinée de quelques cases disposées généralement en unebande le plus souvent horizontale. Ce type de composition objective de représenter clairement dans chaquecadre, les personnages, les objets et l’environnement rendant ainsi chaque élément visible et compréhensiblepour le spectateur. Chaque groupe a ainsi expérimenté la composition du strip afin de mettre en scène le thèmedes addictions de manière personnelle et originale.

Situa�ion mise en avant :

les dégâ�s �ela�ionnels occasion-

nés par la consomma�ion exces-

sive de cannabis ont largement

é�é �ep�ésen�ée

La mise en couleur du stripcomment rendre attrayant mon recit?

Le scénario étant écrit et découpé, les recherches documentaires avancées, les profils des personnages définiset le format de travail choisi, chaque groupe dispose donc de toute la matière nécessaire à la réalisation de laplanche. Celle-ci repose sur trois étapes de techniques graphiques distinctes : le crayonné, l’encrage et la miseen couleurs. Le premier jet graphique est réalisé au crayon à papier et l’utilisation de cette mine graphite per-met au dessinateur de tester des situations et des attitudes. Ses esquisses peuvent être gommées, corrigées,raturées... pour nous c’est l’expérimentation et la spontanéité de la recherche graphique qui prime sur le résul-tat.

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Ebauche de planche n°1

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Ebauche de planche n°2

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Ebauche de planche n°3

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Bilan et remerciements

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R e m e r c i e m e n t s

A notre équipe de direction, M. MARCHAL, proviseur, et M. BAL-MELLE, proviseur-adjoint, toujours prêts à s'engager à nos côtéspour de nouvelles actions

A notre gestionnaire, Mme OUANELLY, qui a accepté de desserrerles cordons de la bourse pour nous permettre d'aller au bout del'aventure

A nos partenaire, DIEGO et Thierry BERGAME, artistes et péda-gogues, qui ont donné de leur temps et de leur talent pour accom-pagner nos élèves dans leur découverte du monde de la bandedessinée

A nos enseignants, essentiellement Cédrine GAILLIEN, professeurd'arts appliqués, investie plus que jamais dans l'ouverture culturelledes jeunes que nous accueillons, également Clotilde CHATAUX (bio-technologies, PSE) et Dominique MATHIS (lettres-histoire) qui ontaccepté d'encadrer leurs classes dans l'élaboration de scénarios

A nos vaillants élèves qui ont joué le jeu, y ont pris goût et sans les-quels aucune aventure n'est possible :

Samia AGNASSIA, Raissa GAUTIER, Lyncée PHEMIUS et DanaSEJOR de la 2de GAAndres DERIVAL DE JESUS, Marc MIMIFIR et Gerôme MONDE-SIR de la 2de MEIJessy JACOBIN, Coraly JOPHA et Wendy SAINT JEAN de la 2deHPSJonathan CERIL. Brendone LEBON et Alan SURAY de la 2de SENFloriant ANDREOPA, Marc ANTONIDES, Elrick ERNATUS, Jona-thane LABUTHIE et Matthéo THOMAR de la 2de MELECChrys ARCON, Yann DECHESNE, Maximilien GENIN et YannisGUILLAUME de la 2de TMA.

A notre équipe de pilotage du CESC : Marie-Joëlle COCO, infirmièrescolaire, Marie-Agnes DIEP, professeur documentaliste, LaurenceGRAVELOT, assistante sociale scolaire et Fabienne MUNIO, CPE,qui n'est jamais à court d'idées pour mener des actions innovantesdans le domaine de la prévention !

Nous comp-tons poursuivre cette actionl 'année prochaine. Elle aréussi à mobiliser des élèvesparfois en voie de décro-chage, à développer descompétences nouvelles, àmettre en valeur des jeunesqui ne sont pas forcémentsur le chemin de la réussitescolaire. Notre projet estde réaliser une bande des-sinée complète qui pourraitservir de support de pré-vention contre les addictionsaux autres établissementsscolaires.

Redonner confiance auxélèves, développer chez euxl 'estime de soi, les ouvrir àde nouveaux horizons, leurpermettre de rencontrer desprofessionnels différents deceux qu'ils ont l 'habitudede cotoyer, tous ces objectifsinhérents à ce type d'actionont été remplis.