Foi et Vie

8/14/2019 Foi et Vie

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VRITS FONDAMENTALESDELA

RELIGION CHRTIENNE

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L A F O I E T L A V IE

(EKLE SWEDENSOK14, SENTIER DES THEUX1 :3 E L L(S.-ET-O.)


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AVIS AU LECTEUR

Cette petite brochure forme partie d'une srie de douze,compose d'extraits des ouvrages thologiques d'Emmanuel Swe-denborg.

La vrit spirituelle n'admet pas le genre de preuve qui s'ap-plique aux vrits naturelles. Elle se vrifie par son accord avecl'Ecriture Sainte, avec la raison et l'exprience, car c'est ainsique tc l'Esprit de Dieu Lui-Mme rend tmoignage notreesprit , et sans ce tmoignage, la dmonstration la plus claireest sans profit. Dans un systme comprhensif de doctrine relle,chaque vrit est en harmonie avec toutes les autres, et devientencore plus vidente quand on la considre dans sa relation avecces dernires. C'est pourquoi le lecteur est invit non seulement examiner ces brochures avec un esprit ouvert, mais encore sus-pendre son jugement jusqu' ce qu'il les ait toutes lues attenti-vement.

La srie complte est la suivante :Dieu.L'Incarnation.La Rdemption.L'Ecriture Sainte.La Divine Providence.La Charit, au l'Amour l'gard du Prochain.La Foi et la Vie.La Mort et la Rsurrection.L'tat Intermdiaire et le Jugement.Le Ciel.L'Enfer.Le Second Avnement du Seigneur.


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LA FOI ET LA VIECE QU'EST LA FOI

Par la foi, aujourd'hui, il n'est pas entendu autre chose quel pense qu'une chose est ainsi parce que c'est ce qu'enseignel'glise, et parce que cen'est pas vident l'entendement. Ondit, en effet, communment: U Croyez, et ne doutez point. . Sivous rpondez : u Je ne comprends pas cela n, on vous dit quec'est prcisment pour cette raison ,que vous devez croire. Il s'ensuit que la foi d'aujourd'hui est une foi dans l'inconnu, et peuttre appele une foi aveugle.

La vraie foi, n'est rien d'autre, que la reconnaissance qu'unechose est ainsi, parce que cela est vrai. En effet, celui qui estdans la vraie foi pense ainsi :Cela est vrai; c'est pourquoi jele crois. Car la foi dans son essence est la vrit; et la vritest l'objet de la foi. Celui qui est dans la vraie foi dira aussi,s'il ne voit pas qu'une chose est vraie : Je ne sais si cela estvrai ; de sorte que je ne le crois pas encore. Comment puis-je croirece que je ne saisis pas par l'entendement!Il se peut que ce soitfaux.Cependant, on dit couramment que personne ne peut compren-dre les choses spirituelles ou thologiques, parce qu'elles sontsurnaturelles. Toutefois, les vrits spirituelles peuvent tre com-prises tout aussi bien que les vrits naturelles; et quand mmela comprhension ne serait pas claire, toujours est-il que lorsqu'onles entend noncer, celui qui coute peut discerner si elles sontvraies ou non. Il m'a t accord de savoir cela par de nombreu-ses expriences. Je me suis entretenu avec des ignorants, des genslinirds d'esprit et mme stupides, aussi bien qu'avec quelques-unsqui taient imprgns d'ides fausses, et "avec d'autres qui taientplongs dans des maux, et qui pourtant taient ns dans l'Fglise,et avaient appris quelque chose au sujet du Seigneur, de la foi


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et de la charit; et il me fut accord de leur parler d'arcanes dela sagesse; et ils les comprenaient tous, et les reconnaissaient;mais ils taient dans cette lumire de l'entendement, que tout hom-me possde, et en mme temps dans le faste de leur propre intelli-gence. Plusieurs personnes prsentes furent convaincues par cesexpriences, que les vrits spirituelles peuvent tre comprisesaussi bien que les vrits naturelles, quand on les entend noncerou qu'on les lit; mais qu'elles sont comprises avec une plus oumoins grande difficult par l'homme lorsqu'il pense ensuite d'aprslui-mme. La raison pour laquelles les vrits spirituelles peu-vent tre comprises est, que l'homme peut tre lev, quant sonentendement dans la lumire d ciel, dans laquelle seules lesvrits spirituelles, qui sont les vrits de la foi apparaissent:car la lumire du ciel est la lumire spirituelle,

Il s'en suit donc, que ceux gui sont dans l'affection spiri-tuelle de la vrit la reconnaissent intrieurement. Comme lesanges sont dans cette affection, ils rejettent compltement ledogme selon lequel l'entendement doit tre assujetti la foi;car, disent-ils: Qu'est-ce. que croire une choy lorsqu'on nevoit pas qu'elle est vraie / Et si quelqu'un dit qu'on doit nan-moins croire, ils rpondent : Penses-tu que je sois assez foupour croire une affirmation o je ne vois aucune vrit T Si elleest vraie, montre-le moi Sur quoi le dogmatisant se retire.La sagesse anglique consiste uniquement en ceci, qu'ils voientet comprennent ce qu'ils pensent.Il y a une ide spirituelle qui influe chez ceux qui sont dansl'affection de la vrit, et dicte 'intrieurement que ce qu'ilsentendent ou lisent est vrai ou ne l'est pas. Dans cette ide sontceux qui sont clairs par le Seigneur lorsqu'ils lisent la Parole.Etre clair, ce n'est pas ,autre chose qu'avoir une perception, etpar consquent une reconnaissance intrieure, que telle ou tellechose est vraie. Ceux qui sont ainsi clairs sont dits tre en-seigns par le Seignedr (Esae, LIV. 13, Jean VI. 4); etc'est d'eux qu'il est dit:

Voici les jours viennent, dit le Seigneur, o je traiterai une alliance . nou-velle avec la maison d'Isral et avec la maison de Juda-. Voici l'alliance.: jemettrai ma loi au dedans d'eux, et je l'crirai dans leur coeur; et je seraileur Dieu, et ils seront mon peuple. Chacun d'eux n'enseignera plus son pro-


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achain, ni chacun son frre, en disant : Connaissez le Seigneur ! car ils meconnatront tous, depuis le plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand, dit leSeigneur. Jr., XXXL, 31, 33, 34.

D'aprs ces considrations il est manifeste que la foi et lavrit font un.. C'est aussi la raison pour laquelle les Anciens,qui pensaient aux vrits d'aprs l'affection bien plus que leshommes de notre poque, ne parlaient pas de la foi mais'de lavrit. Et c'est pour la mme raison que, dans la langue hbra-que, l vrit et la foi sont exprimes par le mme terme, savoir, Amuna ou Amen.

J'ai choisi la voie de la vrit '(amuna). Ps., CXlX, 3.Le juste vivra par la foi (amuna). -- Hab., II, 4.Le Seigneur dit Thomas: Parce que tu mas vu, Thomas,

tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru ! (Jean XX. 29); par quoi il est entendu, non pai une foi spared'une reconnaissance interne de la vrit, mais que ceux-l sontbnis qui ne voient pas, le Seigneur de leurs yeux, comme Tho-mas, et nanmoins croient en Lui, car cela apparat clairementdans la lumire de la vritz de, la Parole,

'Puisque la reconnaissance interne de la vrit est la foi, et quelafoiet la vrit sont un, il s'en suit qu'une reconnaissanceexterne sans une reconnaissance interne n'est pas la foi. Une re-connaissance externe sans une reconnaissance interne est une foidans l'inconnu; et une foi dans ce qui est inconnu n'est qu'unechose de la mmoire, quiP devient une persuasion lorsqu'elle estconfirme. Ceux qui sont dans une telle foi et dans une tellepersuasion, croient qu'une chose est vraie parce qu'un autre l'adit; et cependant une fausset peut tre confirme aussi facile-ment qu'une vrit, et parfois encore davantage.

Si quelqu'un pense en lui-mme, ou dit un autre : Ouipeut avoir cette reconnaissance interne de la vrit, qu'on appellela foi t Pour ma part, je ne le puis : je lui enseignerai commentil y parviendra: Fuis les maux comme pchs, et adresse-toi auSeigneur, et tu auras autant de foi que tu le dsires. Car celuiqui fuit Ies maux comme pchs est dans le Seigneur; et il aimela vrit et la voit; et il a la foi. Doctrine d la Foi, 1-6,m-12.


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LA PROGRESSION DE LA FOI

Il a t dit ci-dessus ce que c'est que la foi; il sera main-tenant dit ce que c' est que la charit. La charit, dans sa premireorigine, est l'affection du bien. Or comme le bien aime le vrai,l'affection du bien produit l'affection du vrai ;et par l'affectiondu vrai, la reconnaissance du vrai, qui est la foi.

L'homme, ds sa tendre enfance, a l'affection de savoir. Parelle il apprend beaucoup de choses qui lui seront par la suiteutiles, et beaucoup d'autres qui ne lui seront d'aucune utilit. Ens'appliquant plus tard quelque mtier, il apprend les dtails quise rapportent cette occupation: celle-ci devient alors son usage,dont il est affect, Ainsi l'affection de l'usage forme le commen-cement et produit l'affection des inoy.es par lesquels il devientcomptent dans son travail, lequel constitue son usage. Cette pro-gression a lieu chez toute personne dans le monde; parce quechacun a une occupation quelconque, dans laquelle il procde del'usage qu'il a en vue, par les moyens ncessaires, l'usage lui-mme, qui est l'effet. Toutefois, 1 comme cet usage, de mme queles moyens de l'atteindre, est pour la vie dans le monde, l'affec-tion qui I'a produit est une affection naturelle.

Mais puisque\tout homme doit considrer non seulement lesusages qui lui permettront de vivre dans le monde, mais aussiceux qui le rendront apte lu la vie dans le ciel (puisqu'il doitentrer dans l'autre vie aprs sa vie dans le monde, et y vivreternellement), chacun acquiert ds son enfance des connaissancesdu vrai et du bien d'aprs la Parole, ou d'aprs la doctrine del'Eglise, ou encore d'aprs les prdications, car ces connaissancesont pour but de conduire la vie du ciel. Elles sont dposesdans sa mmoire naturelle, en plus ou moins grande abondance,selon l'affection naturelle de savoir et selon que cette affectionest stimule par diverses causes.

Toutefois, la totalit de ces connaissances, quelles qu'ensoient la quantit et la qualit, ne constitue qu'un amas de mat-riaux qui peuvent servir pour la formation de la foi de la cha-rit. Or, cette foi n'est forme que dans la mesure o l'hommefuit les maux comme pchs, S'il fuit les maux comme pchs,


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alors ces connaissances deviennent les connaissances d'une foidans laquelle il y a la vie spirituelle; mais s'il ne fuit pas lesmaux comme pchs, ces connaissances ne sont que de simplesconnaissances, et ne deviennent pas les connaissances d'une foivivante, ou d'une foi qui ait un degr quelconque de vie spiri-tuelle.

Cependant, cette provision de connaissances sur la vie du cielest absolument ncessaire, parce que sans elles la foi ne peut treforme. Car Ies connaissances du vrai et du bien entrent dansla foi et la constituent. Si elles font dfaut, la foi ne peut com-commencer d'exiSter, puisqu'une foi compltement vide n'a pointd'existence. Si Ies connaissances sont 'en petit nombre, une foiinsuffisante et dbile est forme. Si elles sont en grand nombre,la foi qui peut en tre forme est riche et vigoureuse en propor-tion de leur abondance.

Mais on. doit se rappeler que les connaissances qui servent la formation de la foi, sont les connaissances du vrai rel etdu bien rel, et nullement les connaissances du vrai falsifi. Carla foi est essentiellement la vrit; or ce qui est faux, tant dia-mtralement oppos la vrit,' dtruit la foi.

Il y a aussi un grand nombre de gens qui n'ont point unereconnaissance interne des vrits de la foi et qui nanmoinsont la foi de lacharit. Ce sont ceux' qui dans ,leur vie ont eugard au Seignur, et ont vit les maux d'aprs leur religion;mais ils ont t empchs de penser aux vrits de la foi parles soucis et leur travail dans le monde, aussi en raison du manquede vrits chez ceux qui les instruisaient. Toujours est-il qu'int-rieurement ils sont dans la reconnaissance de la vrit parce qu'ilssont affects par elle; c'est pourquoi, aprs la mort, lorsqu'ilsdeviennent des esprits, et sont instruits par les anges ils recon-naissent aussitt les vrits. Mais il en est tout autrement chezceux qui dans leur vie n'ont pas eu gard au Seigneur et n'ontpoint vit les maux d'aprs leur religion. Ceux-ci ne sont int-rieurement dans aucune affection de la vrit, et en consquenceils ne sont dans aucune reconnaissance de la vrit; c'est pour-quoi, aprs la mort, lorsqu'ils deviennent des esprits et sont

' instruits par Ies anges, ils ne reoivent pas les vrits de la foi


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parce qu'ils ne veulent pas les reconnatre. Car le mal de la viea en aversion les vrits spirituelles; mais le bien de la vie aimeintrieurement ces vrits.

Ces connaissances du vrai et du bien qui prcdent la foi,paraissent certaines personnes tre des choses de la foi ; et ce-pendant elles ne le sont pas. Penser et dire que l'on croit n'estpas une preuve que l'on croit vraiment. Le fait est que cesconnaissances n'appartiennent pas la foi ; car elles consistentseulement dans la pense qu'une chose est ainsi, mais non pasdans une reconnaissance interne que ce sont des vrits; or leseul fait de croire que ce sont des vrits, alors qu'on ne sait pasqu'elles le sont, est une sorte de persuasion trs loigne de lareconnaissance interne. Mais ds,que la charit est implante, cesconnaissances deviennent des choses de la foi. Dans le premiertat, avant que la charit soit perue, la foi parat tre dans lapremire place, et la charit dans la seconde; mais dans le deuxi-me tat, lorsque la charit est perue, la foi occupe la secondeplace et la charit la premire. Le premier tat est celui de larformation ; le second tat celui de la rgnration. Lorsqu'unhomme est dans ce second tat, la sagesse s'accrot en lui chaquejour, et le bien multiplie chaque jour les vrais et les fait fructi-fier. L'homme est alors comme un arbre qui porte ses fruits, etdpose dans ces fruits des semences, qui produiront de nouveauxarbres, et enfin un jardin. Alors il devient vraiment un homme,et aprs la mort, un ange, dont la vie est la charit, et dont laforme est celle de la foi, forme dont la beaut est selon sa qua-lit; mais sa foi n'est plus appele foi alors, mais elle est appeleintelligence. D'apr:s ces considrations, on peut voir que le toutde la foi provient de la charit, et aussi que c'est la charit quiproduit la foi, et qu'elle n'est pas produite par la foi. Les connais-sances du vrai qui prcdent peuvent tre compares aux provi-sions de bl dans une grange, qui ne nourrissent pas l'homme, Moins, qu'ayant faim, il n'aille chercher le bl pour en fairedu pain. Doctrine de la Foi, n'" 25-31.


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LA CHARIT EST CAME OU L'ESSENCE DE LA FOIIl faut qu'on sache que la charit et la foi font un, comme

la volont "et l'entendement, puisque la charit appartient lavolont et la foi l'entendement. Il faut qu'on sache galementque la charit et la foi font un comme l'affection. et la pense,puisque l'affection appartient la volont, et la pense l'en-tendement. De mme, la charit et la foi font un comme le bienet le vrai, parce que le bien se rapporte l'affection, qui appar-tient la volont, et le vrai se rapporte la pense qui appartient l'entendement.

En bref, la charit et la foi font un, comme l'essence et lala forme, puisque l'essence de la foi est la charit, et que laforme de la charit est la foi; d'o il est vident que la foi sansla charit est comme une forme sans une essence, ce qui n'estpas quelque chose; et que la charit sans la foi est comme uneessence sans forme, ce qui de mme n'est pas quelque chose.

' Il en est de la charit et de la foi chez l'homme prcismentcomme du mouvement du coeur, qu'on appelle le systole et lediastole, et du mouvement des poumons, qu'on appelle la respi-ration. I/ y a aussi une correspondance parfaite entre la volontet l'entendement d'Une part et le coeur et les poumons, d'autrepart; c'est pour cette raison, du reste, que par le coeur dans laParole, il est entendu la volont et son affection, et par l'me,ainsi que par l'esprit (ou le souffle) il est entendu l'entendementet sa pense. D'aprs ces considrations on peut voir qu'il nepeut y avoir de foi sans charit, ni de charit sans foi; et que lafoi sans la charit serait comme la respiration des poumons sansun coeur, ce qui est impossible chez toute crature vivante, maisseulement dans un automate; et que la charit sans la foi seraitcomme un coeur sans poumons, d'o ne procde nulle vie cons-ciente. Il s'en suit que la charit opre les usages au moyen de lafoi, comme le coeur opre ses fonctions dans le corps au moyendes poumons. Doctrine de la Foi, n" 18, 19.


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COMMENT LA FOI EST VORIE D'APRI!".S LA CHARIT Il sera Maintenant expliqu comment la foi est forme

d'aprs la charit: Tout homme a un esprit naturel et un espritspirituel; son esprit naturel est pour le monde, et son espritspirituel pour le ciel. L'homme quant son entendement peut trelev dans la lumire du ciel et voir des vrais spirituels, mmes'il est dans le mal; mais quant sa volont, il ne peut trelev dans la chaleur du ciel, qui est l'amour on la charit armantqu'il ne fuie les maux et ne les ait en aversion, comme pchs.Lorsqu'il fai,t cela, son esprit spirituel est ouvert quant la vo-lont aussi, Et quand il a t ouvert il reoit la chaleur spirituelledu ciel qui influe par son intermdiaire dans l'esprit naturel.Cette chaleur spirituelle, qui, comme il vient d'tre dit, est dansson essence la charit, vivifie les connaissances du bien et duvrai qui rsident dans l'esprit naturel, et forme au moyen d'ellesla foi. Cela peut tre compar nu arbre, qui ne reoit pas lavie vgtatiVe avant que la chaleur influe du sOleil et se conjoi-gne la lumire, comme cela arrive dans la saison du printemps.Il y a aussi un paralllisme parfait entre la vivification d'unhomme et la v&gtation d'un arbre, avec cette seule diffrenceque celle-ci est affecte par la chaleur naturelle de ce monde-ci,tandis que celle-l a lieu par la rception de l'influx de la cha-leur spirituelle. C'est aussi pour cette raison que, dans la Parole,l'homme est si souvent compar un arbre, Doctrine dela Foi, n 32.

LA QUESTION DE LA PRIOHITg DE LA FOIOU DE LA CHARIT,

De la sagesse des Anciens a ddoul ce dogme que l'univers,et toutes et chacune des choses qui le composent, se rfrent aubien et au vrai, et qu'ainsi toutes les choses de l'Eglise se rfrent l'amour ou la charit, et la foi, puisque tout ce qui dcoulede l'amour ou de la charit est appel bien, et que tout ce quidcoule de la foi est appel vrai; or, comme la charit et la foi


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sont distinctement deux, mais nanmoins font un chez l'hommepolir qu'il soit homme de l'Eglise, c'est--dire, pour que l'Eglisesoit dans l'homme, c'est pour cela que chez les Anciens il y avaitcontroverse et discussion sur lequel des deux devait tre le pre-mier, et ainsi tre nomm avec droit le premier-n: quelques-unsdisaient que ce devait tre le vrai, par consquent la foi; et d'au-tres, que ce devait tre le bien, par consquent la charit; ilsvoyaient, en effet, que l'homme, ds sa tendre enfance, apprend parler, et penser, et par l perfectionner son entendement;ce qui a lieu par les sciences, et ainsi apprendre et compren-dre ce que c'est que le vrai et qu'ensuite par ces moyens il apprendet comprend ce que c'est que te bien, par consquent d'abord ceque c'est que la foi, et ensuite ce que c'est que la charit. Ceuxqui saisissent ainsi la chose crurent que le vrai de la, foi tait lepremier-n, et que le bien de la charit tait n aprs; aussiattriburent-ils h la foi les prrogatives de la primogniture;niais ils touffrent leur entendement sous une quantit d'argu-ments pour la foi, au point qu'ils ne virent pas qu'e la foi n'estpas la foi si elle n'est pas conjointe la charit, et que la cha-rit aussi n'est pas la charit si elle n'est conjointe la foi, etqu'ainsi elles foin un.

Comme il est important que le sujet soit en quelque lumire,je dvoilerai ici comment ou par quelles raisons la charit et lafui font un : La foi, par laquelle est, entendu le vrai, est le pre-mier dans le temps; mais la charit, par laquelle est aussi entendule bien, est le premier par l fin, ou . le but; or ce,qui est le pre,nier par la fin est en actualit le premier, parce que c'est le:principal, par consquent, c'est aussi le premier-n; et ce qui estle premier dans le temps n'est pas le premier en actualit, ruais:il l'est en apparence; pour que cela soit saisi, je vais l'illustrerpar des comparaisons faites avec la construction d'un temple, laconstruction d'une maison et la disposition d'un jardin. Pour untemple, le premier dans le temps, c'est de poser le fondement,d'lever Ies murs, d'tablir le toit, et ensuite de dresser un autel,et de placer une chaire; mais le premier par la fin, c'est le cultede Dieu dans ce temple, culte pour lequel il a t consti'uit.


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Pour une maison, le premier dans le temps, c'est d'en btir lesdehors, et 'd'en arranger les dedans pour tout ce qui est nces-saire; niais le premier par la fin, c'est une habitation commodepour soi et pour tous ceux qui doivent loger dans cette maison. ,Pour la disposition d'un jardin, 'le premier dans le temps, c'estd'aplanir le sol, de prparer l'humus, de planter des arbres, etde semer ce qui doit servir l'usage; mais le premier par la fin,c'est l'usage des fruits qu'on en retire. D'aprs ces correspondan-ces, chacun peut conclure ce qui en soi est le premier. Est-ce quetout homme lorsqu'il veut construire un temple, ou une maison,disposer un jardin et prparer un champ, n'a pas pour premireintention l'usage Est-ce que cet usage ne tient pas et n'agitepas son mental, pendant qu'il se procure les moyens pour l'obte-nir Nous concluons donc que le vrai de la foi est le premierdans le temps, mais que le bien de la charit est le premier parla fin, et que ce bien, par cela manie qu'il est le principal, devienten actualit dans le mental le premier n. Vraie ReligionChrtienne, n9 336.

LA Foi ET LA CHARITMANIFESTES DANS I,ES BONNES UVRES

Jusqu' prsentpersonne n'a su que dans les oeuvres il y atoutes les choses de la vie de l'homme; car elles apparaissent seu-lement comme des mouvements, qui Sont appels actions, et quideviennent discours par les mouvements de la bouche, de la lan-gue et du larynx, mais nanmoins ce sont elles qui non seule-ment manifestent la charit et la foi chez l'homme, mais encoreles .compltent et les perfectionnent; et cela, par la raison queni la foi ni la charit ne sont chez l'homme avant d'exister enactualit, et elles existent en actualit dans les oeuvres.

Si dans les oeuvres il y a toutes les choses de la foi et de lacharit qui sont chez l'homme, c'est parce que les oeuvres sontdes activits qui ont leur origine dans sa volont et dans sa pen-se, et que toutes les choses de la volont et de la pense se r-pandent dans les uvres, absolument comme toutes les choses de


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la cause dans les effets, et toutes celles de. la semence et de l'arbredans les fruits, car les oeuvres en sont les complments.C'est donc la raison pour laquelle tant de fois dans la Parole

les oeuvres sont commandes par le Seigneur, et qu'il est dit quel'homme sera jug selon ses oeuvres. D'aprs ces considrations,un voit clairement quel est l'homme qui spare la foi d'avec lesoeuvres, h savoir, qu'il est sans la foi, et que ses oeuvrs sont desmaux qui jillissent de l'amour de soi et du monde. C'est pour-quoi quand un tel homme est mis - Jans ses intrieurs,. ce quiarrive aprs la mort, lorsqu'il devient esprit, toutes les, chosesqui ont apartenu sa foi sont jetes cte ct et sont dissipes.

Apocalypse Explique, n' 822.

CONi7ERNANT IAFor Sr I'AitiW. DE LACrimo - reL'homme n'est pas clans le Ciel, ni par consquent auprs

du Seigneur avant d'tre dans le bien, c'est--dire dans l'affec-..tion de la charit.

Ceux qui placent le salut dans la foi seule, et non en mmetemps dans la vie de la foi, c'est--dire dans la vie de la cha-rit,. croient que tout homme peut venir dans le ciel et vers leSeigneur, quelle qu'ait t sa vie; car ils ne savent pas ce quec'est que la vie de l'homme, et parce qu'ils ne le savent pas, ilss'imaginent que la vie n'est rien ; c'est pourquoi quand on leurdemande si le mchant peut tre parmi les bons, ils disent qu'ilpeut y tre par la misricorde de Dieu, parce que c'est l uneoeuvre de la Toute-Puissance; bien plus, quand on leur demandesi un diable peut devenir un ange du ciel, ils affirment qu'il lepeut pourvu qu'il veuille recevoir la foi, et ils ne doutent pasqu'il ne puisse la recevoir; mais si on leur dit que le maI nepeut tre chang en bien, ni par consquent l'enfer en ciel chezl'homme, et que cela est impossible, parce que cela est contrel'ordre, par consquent contre le Vrai Divin, ainsi contre DieuLui-Mme, qui est l'Ordre, ils rpondent que ce sont l des rai-sonnements sur l salvation dont ils ne s'occupent pas; par cesexemples et un grand nombre d'autres, on peut voir dans quel


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aveuglement sur le salut et sur la vie ternelle on est conduitpar la doctrine de la foi seule. Arcanes Clestes, n" 8765.

L'TAT DE CELUI QUI EST DANS LA FOI SEULE L'homme dont le rationnel est tel, qu'il est seulement dansk vrai de la' foi, sans tre en mme .temps dans le bien de lacharit,. est absolument comme un onagre; c'est un 'homme mo-rose, n'endurant rien, oppos tout le monde, voyant chacuncomme tant dans. le faux; il rprimande, chtie et punit cons-

tamment; il est sans piti, il ne s'applique ni ne sttudie conci-lier les esprits, car il examine tout d'aprs le vrai et ne considrerien d'aprs le bien, )) Arcanes Clests, n 0 1949.

'9; 7 1 7 4 1 : W e r ,7LA Foi VIVANTE Toutes les choses de la foi qui, dans la Parole, sont signi-fies par le premier-n des fils, sont les choses qui proviennentdubien de la charit, car la foi existe par ce bien; en effet, lesvrits, qu'elles soient, prises de la Parole, ou de la doctrine del'Eglise, ne peuvent en aucune manire devenir des vrits de

la 'foi, moins qu'il n'y ait un bien dans lequel elles suentenracines. La raison en est que c'est l'entendement qui le pre-mier reoit les vrits, puisqu'il les voit et les introduit vers lavolont; et quand elles sont dans la volont, elles sont alors dansl'homme, car la volont est l'homme lui-mme; celui, donc, quis'imagine que la foi est la foi chez l'homme, avant que l'hommeveuille, se conformer aux vrits, et que d'aprs cette volont ils'y conforme, se trompe lourdement. Les vrits de la foi nevivent pas chez lui auparavant. Tout ce qui appartient la vo-lont est appel bien, parce que cela est aim; c'est ainsi que lavrit devient le bien, ou la foi devient la charit dans la volont. Il y a deux discussions qui ont infect l'Eglise ds les pre-miers temps; l'une, si la foi tait le premier-n de l'Eglise, ouc'tait la charit; l'autre, si la foi spare de la charit sauve.


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Si ces deux discussions ont exist, ce fut parce que les vritsqui appartiennent la foi sont aperues par l'homme, tandis quele bien qui appartiendra la charit n'est pas peru avant quel'homme ait t rgnr, car les vrits de la foi entrent par lechemin externe, savoir, par l'oue, et se reposent dans la mmoire,et de l se prsentent dans l'entendement; mais c'est par le che-min interne, savoir, par l'homme interne, que le bien de la charitinflue du ciel, c'est--dire du Seigneur par le ciel, et pour cetteraison il n'est pas peru .avant que les vrits, qui sont appelesvrits de la foi, commencent tre aimes pour un usage bonet pour la vie, ce qui arrive quand elles deviennent des chosesde la volont:'c'est donc parce que l'homme commence toujourspar apprendre les vrits de la foi qu'on a appel la foi le pre-mier-n, et qu'on lui a attribu le droit de primogniture, c'est--dire, le droit de priorit et de supriorit sur le bien de lacharit, et cependant le bien de la charit est en ralit antrieuret suprieur et la vrit de la foi l'est seulement en apparence.

Si . l'homme de l'Eglise a t dans l'obscurit sur ce sujet,c'est parce qu'il ne's'tait pas rendu compte qu'il y a deux facul-ts chez l'homme, savoir l'entendement et la volont; que levrai se rapporte l'entendement, et le bien la volont, et ques'ils ne se rapportent pas l'un et l'autre, ils ne sont pas appro-pris l'homme. Comme ces choses. taient dans l'obscurit etque cependant c'est sur elles que sont f6ndes les ides de lapense de l'homme, voil pourquoi l'erreur n'a pu tre manifestedevant l'homme naturel, tandis que cependant si elle et t unefois manifeste, l'homme de l'Eglise aurait vu clairement,. d'aprsla Parole que le Seigneur Lui-Mme a prononce, d'innombrableschoses concernaUt le bien de la charit; entre autres ; que ce bienest la chose principale de l'glise, et que la foi n'est pas ailleursque dans ce ,bien. Le bien de la charit consiste faire le biend'aprs la volont du bien. Il aurait' vu aussi les erreurs qu'intro-duit la doctrine de la foi spare d'avec la charit; par exemple,que l'homme peut vouloir le mal et cependant croire la vrit,ce qui quivaut dire que la vrit concorde avec le mal; puisaussi que la foi peut faire la vie du ciel chez l'homme dont lavie est infernale; et qu'ainsi ceux qui sont dans l'enfer peuvent


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tre levs (lins le ciel, et vivre parmi les anges une vie diam-tralement oppose leur ie intrieure Ceux qui pens'ent ainsine considrent pas que vivre une vie contraire celle dont ons'tait imbu dans le monde, c'est. tre priv de la vie; et queceux qui essaient de vivre ainsi sont comme ceux qui sont l'agnie. De telles erreurs, et un trs grand nombre d'autres, sontintroduites par la doctrine de la foi spare d'avec la charit. Arcanes Clestes, n 0 92 24 .r( Toute vrit de la foi t>t seme dans l'homme interne, etest enracine dans l'homme externe; c'est pourquoi, moins quela vrit seme ne soit enracine dans l'homme externe, cc quis'opre quand l'homme agit selon cette vrit, 'elle est commeun arbry qui n'aurait pas t plant dans l'humus, mais placdessus, de sorte qu'il se dessche aussitt que la chaleur.dusoleilse fait sentir; l'homme- qui a pratiqu les vrits porte cetteracine avec lui aprs la mort, mais non l'homme qui par la foiseule les a connues et reconnues. n Apocalypse Rvle,. n 17.tc Les vrits de la foi n'ont jamais aucune vie, moins quel'homme rie vive dans la charit; toutes les vrits de la foidcoulnt de la charit et sont dans la charit; et quand ellessont dans la charit, elles ont la vie; la vie est dans la charit

cle n'est dans les vrits sans la charit. J.rcancsClestes, n 0 1928.

Quelqu'un dira : Tu as la foi, et moi j'ai les uvres : montre-moi donc tafoi sans tes uvres, et moi je te montrerai ma foi par mes uvres. Tu croisqu'il y o un seul Dieu; tu fais bien : les dmons aussi le croient, et ils trem-blent. Mais., i homme vain veux-tu savoir que la foi qui est sans les szuvresest morte.? Comme un corps sans aine est mort, de mm la foi sans les uvresest morte, Jacques, II, 18-20, z6.

SALVIFIQUE(( I a foi salvifique est la foi en le Seigneur Dieu Sauveur

Tsns-Clerist.Si la foi salvifique est la foi en le Seigneur Dieu Sauveur,

c'est parce qu'Il est ,Dieu et Homme, tant Lui-Mme dans lePre et le Pre en Lui, et qu'ainsi ils sont Un; ceux donc qui


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s'adressent Lui s'adressent aussi en mme temps au Pre, etainsi un seul et unique Dieu, et il n'y a pas de foi salvifiqueeu un autre. Qu'il faille croire en Jsus-Christ le Fils de Dieu, Rdemp-teur et Sauveur, conu de Jhovah et n de la vierge Marie, onle voit d'aprs les commandements si souvent ritrs par Lui-Mme, et plus tard par les aptres. On voit clairement d'aprsles passages suivants que la foi en le Seigneur a t commandepar Lui :

Jsus dit :' C'est la volont du Pre qui m'a envoy, que quiconque voit leFils, et croit en Lui, ait la vie ternelle, et que je le ressuscite au dernierjour. Jean, VI, 40. -Celui qui croit en le Fils a la Vie ternelle, mais celui qui ne croit pointen le Fils ne verra point la vie, mais la colre de Dieu demeure sur lui. Jean, 111, 36.Afin que quiconque croit en le Fils ne prisse point, mais qu'il ait la vieternelle; car Dieu a tellement aim le monde, qu'Il a donn Son FilsUnique-Engendr, afin que quiconque croit en Lui ne prisse point, mais qu'ilait la vie ternelle. Jean, III, 15, 16.

La foi des aptres n'a point t autre que la foi en le Sei-gneur Jsus-Christ; on le voit dans leurs ptres par plusieurspassages dont je ne rapporterai que les suivants :Je vis, non plus moi, mais le Christ vit en moi, et quant ce que je vismaintenant dans la chair, je vis en la foi en le Fils de Dieu. Gal., I1, 28.Paul bcha aux Juifs et aux Grec la repentance envers Dieu, el.la foi ennotre Seigneur Jsus-Christ. Actes, XX, 21.Crois en k Seigneur Jsus-Christ, et tu seras sauv, toi et ta maison. Actes, XVI, 3o, 31 .

Vraie Religion Chrtienne,n"337, 338.

FAIRE LE BIEN

Si, jusqu' ce jour, il est peine quelqu'un qui sache si lebien qu'il fait vient de lui-mme ou de Dieu, c'est perce quel'Eglise a spar la foi davec la charit et que le bien appartient la charit. L'homme donne aux pauvres, secourt les indigents,dote des temples et des hpitaux, sert l'Eglise, la Patrie et son con-


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citoyen; il frquente assidlnent le temple, et alors il coute etprie avec dvotion; il lit la Parole et les livres de pit, il pense_au salut, niais il ne' sait pas s'il fait ses choses d'aprs lui-mmeou d'aprs Dieu; il peut les faire d'aprs Dieu, il peut Ies faired'aprs lui-mme; s'ils les fait d'aprs Dieu, elles sont des biens;si c'est d'aprs lui,-mme, elles ne sont pas des biens. De plus ily a de semblables biens d'aprs soi-mme qui en ralit sont desmaux, comme sont les biens hypocrites qui sont des dceptions etdes fraudes.

Les biens d'aprs Dieu et d'aprs soi-mme peuvent tre coin-pars l'or; l'or qui dans son intime est or, et qui est appel orfin, est le bon or; l'or alli l'argent est aussi de l'or, mais saqualit dpend de son titre; l'or alli au cuivre est moins bon.Mais "or artificiel, qui imite "or par la couleur, n'est pas bon carla substance de l'Or n'est pas en lui. Il y a aussi la dorure commel'argent dor, le cuivre, le fer, l'tain, le plomb dors, puis le boisdor et la pierre dore, matires qui, par leur extrieur peu -ventmme paratre comme de l'or; mais comme elles ne sont pas 'del'or, elles sont estimes, ou d'aprs l'art, ou selon le prix de lachose dore ou selon le prix de l'or qu'on peut tirer de la dorure.Ces choses' diffrent en qualit de l'or mme, comme les vte-mentso diffrent de l'homme. On peut mme couvrir d'or du boispourri, de, scories et jusqu' du fumier; c'est cet.or qui peut trecompar au bien pharisaque.

L'homme par la science peut savoir si l'or est pur clans sa subs--tance, s'il a de l'alliage, s'il est falsifi, et s'il n'est qu'en dorure;mais par la Science, il ne sait pas si le bien qu'il fait est un bienen soi; il sait seulement que le bien qui vient de Dieu est un bien,et que le bien qui vient de l'homme n'est pas un bien; c'est pour-quoi, comme il est important pour le salut de savoir si le bienqu'on fait vient de Dieu, ou s'il ne vient pas de Dieu. cela doittre rvl; mais avant que cela soit rvl, il sera dit quelquechose des biens.

Il y a le bien .civil, le bien moral et le bien spirituel. Le biencivil est celui que l'homme fait d'aprs la loi civile; par ce bien,il est homme. Le bien spirituel est celui que l'homme fait d'aprsla loi spirituelle; par ce bien, l'homme est citoyendans.le monde


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spirituel. Ces biens se suivent dans cet ordree bien spirituelest le suprme, le bien moral est le moyen, et le bien civil est ledernier. L'homme quia le bien spirituel est homme moral etaussihomme civil; niais l'homme qui n'a pas le bien spirituel, apparatcomme s'il tait homme moral. et civil, mais nanmoins il ne l'estpas. Si l'homme qui a le bien spirituel est homme moral et civil,c'est parce que le bien spirituel a en soi l'essence du bien, et quede lui procdent le bien moral et le bien civil ; l'essence du bienne peut venir que de Celui qui est le Bien Mme. Donne tapense le plus vaste champ, mdite de toutes tes foi:ces, et recher-che d'o le bien est bien, et tu verras que' c'est par son tre, etque ce qui est en soi 'l'tre du bien, celaest le bien; par consquentce qui vient du Bien Mme, ainsi de Dieu, cela est le bien; d'oie ils'ensuit que le, bien qui ne procde pas de Dieu niais qui vient del'homme, n'est pas rellement le bien.Il faut qu'on sache que le Suprme, le moyen et le dernier fontun, comme la fin, la cause et l'effet. Dc l, il sera vident que chezl'homme qui a le bien spirituel, le moral chez lui est le spirituelmoyen, et le civil, le spirituel dernier. C'est pourquoi il a t (litque l'homme, qui a le bien spirituel, est homme moral et civil;Mais que l'homme qui n'a pas le bien spirituel, n'est ni hommemoral, ni homme civil, mais que seulement ii apparat comme s'ill'tait. Il apparat ainsi lui-mme et aussi aux autres.

Si l'homme, qui n'est point spirituel, peut nanmoins penserrationnellement et par suite parler comme l'homme spirituel, c'estparce que l'entendement de l'homme peut tre lev dans la lu-mire du ciel, qui est la vrit, et voir par cette lumire.; mais lavolont de l'hoMme ne peut pas tre leve de mme dans la cha-leur du iel, qui est l'amour, ni agir d'aprs cette chaleur. Il s'en-suit que la vrit et l'amour ne font point un chez l'homme, Moins qu'il ne soit spirituel; de l vient aussi que l'homme peutparler; c'est mme ce qui fait la diffrence entre l'homme et labte. Du fait que l'entendement peut tre lev danS le ciel, lors-que la volont n'y est pas encore leve, il .rsulte que l'hommepeut tre rform et devenir spirituel ; mais il n'est rformet ne devient spirituel que du moment oir sa volont est leve'aussi. C'est en raison de cette prrogative qua. - l'entendement


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sur la volont de pouvoir s'lever dans la lumire du cielque tout homme, mme le mchant, peut, comme l'hommespirituel, penser rationnellement et par suite parler 'rationnelle-ment; niais si nanmoins il n'est pas rationnel, c'est parce quel'entendement ne dirige pas la volont, mais c'est la volont quidirige l'entendement. L'entendement ne fait qu'enseigner et mon-trer le chemin; et tant qu la volont n'est pas en mme temps quel'entendement dans le ciel, l'homme n'est poiFrit spirituel, ni parconsquent rationnel; car lorsqu'il est abandonn sa volont ouh son amour, il rejette de son entendement les choses rationnellesqu'il a apprises au sujet de Dieu, du ciel et de la vie ternelle, et leur place il admet des choses qui concordent avec l'amour de lavolont, et il les appelle rationnelles.

Le Seigneur enseigne dans Jean que personne ne peut parsoi-mme faire quelque bien qui soit rellement . le bien.

Un homme ne peut rien recevoir, lupins qu'il ne lui ait t donn du III, 27.

Et dans le mme :Celui qui demeure en Moi, et Moi ,n lui, celui-l porte beaucoup defruit; car sans Moi vous ne pouvez rien faire. XV, 5.A tous. ceux qui L'ont reu. ll leur a donn 1c droit d'tre faits enfants deDieu; savoir, ceux qui croient en son nom, qui ne sont point ns du sang,ni de la volont de la chair, ni de la volont de l'homme, mais qui sont ns

de Dieu. 1, 12, 13,(( Croire -au Nom du Fils de Dieu, c'est croire. la Parole et

vivre selon Elle; la volont de la chair est le propre de lavolont de l'homme, qui en soi est le mal, et la volont del'homme est le propre de son entendement qui en soi est le fauxd'aprs le mal; ceux donc qui sont (( ns de la volont de lachair et de la volont de l'homme sont ceux qui veulent et font,pensent et parlent d'aprs le propre. Les ns de Dieu sontceux qui veulent et font, pensent et parlent d'aprs le Seigneur.En somme, ce qui vient de l'homme n'est-pas le bien, mais ce quivient du Seigneur est le bien. Doctrine.- de Vie, 9-17.


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LARELIGION ET LA VIEToute religion appartient la vie, et la vie de la religion consiste fairele bien ?

tt Tout homme qui a de la religion sait et reconnat que celui.qui vit bien est sauv, et que celui qui vit mal est condamn; eneffet, il sait et il reconnat que celui qui vit bien pense bien, nonseulement au sujet de Dieu, mais aussi au sujet du prochain, maisnon celui qui vit mal. La vie de l'homme est son amour, et ce quel'homme aime, non seulement il le fait avec plaisir, mais mme ypense avec plaisir. Si donc il est dit que la vie de la religion estde faire le bien, c'est parce que faire le bien fait un avec 'penserpenser le bien; si ces deux choses ne font pas un chez l'homme,elles n'appartiennent point sa vie.Tout homme qui lit la Parole voit que la religion appartient lavie; et que la vie, c'est de faire le bien. Dans la Parole sontces passages :

Quiconque aura viol l'undeces plus petits 'commandements, et auraainsi enseign les. hommes, sera appel le plus petit dans le Royaume descieux; mais celui qui les aura observs et enseigns, celui-Iii sera appel granddans le Royaume desCieux. Car je vous dis que`si votre justice ne surpassecelle des. scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le Royaume desCieux. Mats., V, 19, 20.Non, pas quiconque Me. dit, Seigneur ! Seigneur I entrera dans le Royaumedes Cieux, mais celui qui fait la volont de Mon Pre qui est dans los Cieux.Matt., Vil, 21,'Jsus dit:Pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur, et ne faites-vouspoint ce que je vous dis Quiconque vient moi et entend mes paroles et lesfait, je - le comparerai un homme prudent qui a bti sa maison sur le roc;mais quiconque entend mes paroles, et ne les fait point sera compar un.homme insens qui abifti sa maison sur le sable. Matt., VII, 24, 26..Ceux qui auront fait de bonnes uvres sortiront des spulcres en rsurrec-tion de vie, mais ceux qui en auront fait de mauvaises, en rsurrection de juge-ment. Jean, V, 29.Vous tes mes amis si vous faites toutes lem choses que je vous commande.

je yous ai choisis, afin que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. jean, XV, 14, 16.Voici, je viens bientt, et j'ai mon salaire avec moi,...pour rendre chacunselon ses oeuvres. Apoc., XXII, 1,2.Que ce soient les oeuvres qui font l'homme de l'glise et que ce


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soit par elles qu'il est sauv, le Seigneur l'enseigne aussi dansles paraboles, dont plusieurs indiquent clairement que ceux quifont de bonnes oeuvres sont accepts et que ceux qui en font demauvaises sont. rejets, par exemple la Parabole sur les vignerons. Matt. XXI 33-44; sur le Figuier qui ne donne pas d fruit. Luc XIII .6 et suite; sur les Talents et les Mines faire valoir, Matt. XXV. 14-31 ; Luc XIX. 13-25; sur le Samaritain quibanda les plaies de l'homme bless par les voleurs, Luc, X,30-37; sur le Riche et Lazare, Luc XVI. .19-31, sur les dixVierges, Matt. :XXV. 1.I2-octrine de Vie, fl2. IL N'Y A POINT DE FOI SANS UNE VIE DE BIEN

(( lin homme peut savoir, penser et comprendre beaucoup dechoses, et cependant ne pas tre sage; et comme il. appartient lafoi de savoir et de penser, et plus encore de comprendre qu'unechose est de telle ou telle manire, l'hornme.peut ainsi croire .qu'ila la foi, alors qu'il ne l'a pas; ce qu'il fait qu'il ne l'a pas, c'estqu'il est dans le mal de la vie, et que le mal de la vie et le vrai. dela foi ne peuvent jamais agir ensemble. Le mal de la vie dtruitle vrai de la foi, parce que le mal de la vie appartient la volontet le vrai de la foi l'entendement, et que la volont conduit - l'en-tendemcnt et fait qu'il agit conjointement avec elle; c'est pourquoi . ,si dans l'entendement il y a quelque chose qui ne concorde pasavec la volont, alors quand l'homme est abandonn lui-mme,,et qu'il pense d'aprs son mal et d'aprs l'amour de ce mal,"soitil chasse le vrai qui est dans l'entendement, soit il le falsifie.Il en est autrement chez ceux qui sont dans le bien de la vie :ceux-ci, abandons eux-mmes, pensent d'aprs le bien et ilsaiment le vrai qui est dans l'entendement, parce qu'il concorde;ainsi la conjonction de la foi et de la vie se fait comme celledu bien et du vrai, et chacune d'elles est comme la conjonction del'entendement et de la yofont.Il s'ensuit que dans la mesure o l'homme fuit les maux commepChs, il a la foi, parce qu'ainsi il est dans le bien. Cela est aussiconfirm par son contraire, en ce que celui qui ne fuit . pas lesmaux comme pchs n'a pas la foi, parce qu'il est dans le mal, et

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que le mal dteste intrieurement le vrai; extrieurement, il peut,envrit, .le traiter en ami, le supporter, et mme aimer qu'il soitdans l'entendement; mais quand l'extrieur est enlev, ce quiarrive aprs la mort, il rejette d'abord le vrai qui tait son amidans le monde, puis il nie que cela tait le vrai, et enfin le 'prenden aversion.

La soi-disante foi de l'homme mchant est une foi intellectuelle,qui n'a rien du bien procdant de la volont; ainsi c'est une foimorte, qui est comme la respiration pulmonaire sans son me pro-venant du coeur; l'entendement aussi correspond au poumon et lavolont au coeur. Elle est aussi comme une belle prostitue parede pourpre et d'or, qui intrieurement est infecte: la prostitueaussi corres pond la falsification du vrai, et par suite, dans la -Parole elle signifie cette falsification. Elle est encore comme unarbre fruitier couvert de feuilles, mais qui ne porte point de fruits,et que le jardinier arrache; l'arbre aussi signifie l'homme,.ses feuilles et ses fleurs, les vrais de la foi, et son fruit le bien del'amour. Mais tout autre est la foi dans un entendement o estle bien d'aprs la volont; cette foi est vivante; et elle est commela respiration pulmonaire dont l'me pro'ient du coeur, ou encorecomme une belle pouse que la chastet rend aimable pour sonmari et comme un arbre charg de fruits.

Il y a plusieurs choses qui paraissent .appartenir seulement la foi; Par exemple, qu'il a un Dieu, que le Seigneur, qui estce Dieu, est le Rdempteur et le Sauveur, qu'il y a un Ciel et unEnfer; qu'il y a une vie aprs la mort, et beaucoup d'autres chosesdont il n'est pas dit qu'il faut les faire, mais qu'il faut les croire.Ces choses de la foi sont mortes aussi chez l'homme qui est dansle mal, niais vivantes chez celui qui est dans le bien. S'il en estainsi, c'est parce que l'homme qui ,est dans le bien, non seulementagit bien d'aprs la volont, niais mme pense bien d'aprs l'en-tendement, quand il est seul, Or la pense de l'entendement tireson exister de l'amour de la volont qui est l'tre mme de lapense dans l'entendement. Qu'on ajoute ii cela que, quandl'homme fuit le mal nomme pch, il est dans le Seigneur, et quele Seigneur opre toutes choses en lui :c'est pourquoi le Seigneur


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dit ceux qui lui demandaient ce qu'ils devaient faire pour faire!es oeuvres de Dieu :Ceci CF,t l'oeuvre de Dieu, cm: vow 'croyiez en Celui qu'Il a entulv. ---jean, .VI, /8, 19.Croire en le Seigneur, ce n'est pas penser seulement .qu'il est

le Seigneur, c'est aussi garder Ies commandements, comme Il en- ----seigne ailleurs. narlrine di' la F=1-4 8

LA N:CESSIT 11 E FUIR LES MAUX C ONINIEu Qui ne sait et ne peut savoir que les maux empchent que

le Seigneur ne puisse entrer chez l'homme l En effet, le mal estl'enfer et le Seigneur est le Ciel ;.or, l'enfer et le ciel sont opposs;autant donc l'homme est dans l'un, autant il ne peut tre dansl'autre; car l'un agit contre l'autre et le dtruit.

Tant que l'homme est dans le inonde, il est dans un milieu.entre le ciel et l'enfer; au-dessous est l'enfer et au-dessus le ciel,et alors il est tenu dans la libert de se tourner ou vers l'enfer ouvers l ciel. S'il se tourn vers l'enfer, il se dtourne du ciel; maiss'il se tourne vers le ciel, il se dtourne de l'enfer. Ou, ce qui estla mme chose, tant que l'homme est dans le monde, il est dansun milieu entre le Seigneur et le diable, et il est tenu dans lalibert de se tourner ou vers l'un ou vers l'autre; s'il se tourne versle diable, il se dtourne du Seigneur, mais s'il se tourne vers leSeigneur, il se dtourne du diable. Ou, ce qui est encore la mmecflose, tant que l'homme est dans le monde, il est dans un milieuentre le mal et le bien, et il est tenu dans la 'libert de se tournervers l'un ou vers l'autre; s'il se tourne vers le mal, il se dtournedu bien; mais s'il se tourne vers le bien, il se dtourne du mal.

Il est dit que l'homme est tenu dans la libert de se tourner d'unent ou d'un autre; chaque homme a cette libert, non d'aprslui-mme, mais d'aprs le Seigneur; c'est pourquoi il est dit qu'ily est tenu.

Il rsulte videmment de l que,autant l'homme fuit !es maux,autant. il est chez le Seigneur et dans le Seigneur; et que, autantil est dans le Seigneur, autant il fait les biens, non d'aprs lui-


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mme mais d'aprs le Seigneur. De l cette loi commune :AUTANT QUELQU'UN FUIT LES. MAUX, AUTANT CI.FAIT LES BIENS. Mais deux choses sont requises : La pre-mire, que l'hou- une doit fuir les maux, parce qu'ils sont des pchs,c'est--dire, parce qu'ils sont infernaux et diaboliques, ainsi conj..tre le Seigneur et contre les lois divines; la seconde que l'hommedoit, comme) de lui-mme, fuir les maux parce qu'ils sont .despchs, mais savoir et croire que c'est par le Seigneur.

Il s'ensuit que 1:Si l'homme veut et fait le bien, avant de fuirles maux comme pchs, les biens qu'il fait ne sont pas des biens.: Si l'homme pense et parle avec pit et ne fuit pas les maux

comme pchs, sa pit n'est pas de la pit. III : Si l'homme abeaucoup de connaissances et de sagesse, et ne fuit pas les mauxcomme pchs, il n'est pas rellement sage, car ce sont l des con-naissances sans vie, parce qu'elles appartiennent seulement sonentendenient et non en mme temps sa volont, et de telles con-naissances prissent avec le temps, parce qu'elles ne concordentpas avec l'amour de sa volont.

Toutes les choses qui ont t dites ci-dessus, la Parole les ensei-gne dans un grand nombre de passages dont voici quelques-uns :

Nul ne peut servir deux Seigneurs : car, ou il hara l'un et il aimeral'autre, ou il s'attachera l'un et ir mprisera l'autre; vous ne pouvez servirDieu et Mammon. Matt., VI, 24.

Comment pouvez-vous prononcer de bonnes choses, puisque vous tes m-chants De l'abondance du coeur la bouche parle; l'homme bon du bon tr-sor de son mur tire de bonnes choses; et- l'homme mchant d'un trsor mau-vais, tire des choses mauvaises. -- Matt., XII, 34, 35.Il n'y a point d'arbre bon qui fasse .du fruit pourri, ni d'arbre pourri quifasse .du bon fruit; chaque arbre est connu par son propre fruit; car sur despines on ne cueille pas des figues, et on ne cueille pas du raisin sur un buis-

son. Lue., VI, 43, 44.

Un homme mchant peut fuir les maux comme choses nui-sibles, mais il n'y a qu'un Chrtien qui puisse les fuir commepchs. Doctrine de Vie, nna. III, 18-24.

J'ai mis devant toi la vie st la mort, la bndiction et la maldiction. Choi-sis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta.postrit, en aimant le Seigneur ton


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24Dieu, en obissant Sa voix, et en demeurant attach Lui; car c'est Lui quiest ta vie et est la longueur de tes }ours. Dent., XXX, 19, 20.

Cezzsez de ra. faire; apprenez bien faire : recherchez la droiture.---Esae, I, 16, 17.

COMMENT VAINCRE 1.ES MAUX((ersonne ne peut fuir les maux comme pchs insqu'an poilu

d les avoir intrienremeut en aversion, si ce n'est par des combatscontre eux, aDaprs laParole, chacun sait que le propre de l'homme par

Hrdit est le mal, et c'est de l que, par une convoitise inne,il est port vers les maux; et s'il ne pense pas que ce sont despchs, et que par ce motif. il n'y rsiste pas, il les commet toutesles fois que l'occasion s'en prsente, et que sa rputation n'ensouffre pas.Comme ce propre de ['homme fait la premire racine de sa vie,on voit quel arbre serait l'homme, si cette racine n'tait extirpe,et si une nouvelle racine n'tait implante; ce serait cet arbrepourri qui doit tre coup et jet au feu selon ce qui est dit dansMatthieu III, ro; VII. 19. Or cette racine n'est point teet une nouvelle n'est point mise sa place. si l'homme ne considrepas les. maux qui forment cette racine comme tant nuisibles pourson me; et qu'il ne veuille pour cette raison s'en dtourner. Maiscomme ces maux appartiennent son propre et font par cons-quent ses dlices, il ne peut s'en dtourner qu'en luttant contreeux, ainsi par des combats contre eux.

Tout homme qui croit qu'il. yaun enfer et un ciel, et quicroit que dans l'enfer viennent ceux qui font les maux, et dansle ciel ceux qui font les biens, celui-l combat; et celui qui com.-bat agit d'aprs l'intrieur et contre la convoitise mme qui cons-titue la racine du mal ;. car celui qui combat contrequelque chosene veut pas ce quelque chose, et convoiter, c'est vouloir. De lil est vident que la racine du mal n'est loigne que par lecombat.

Autant donc quelqu'un combat et ainsi loigne le mal, autantle bien prend la place du maI,et autant d'aprs le bien, il voit le


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25mal en face, et voit alors qu'il est infernal et horrible; et parcequ'il est tel, non seulement il le fuit, niais mme l'a en aversion,et enfin il l'a en abomination.

L'homme qui combat contre les maux ne peut pas ne point com-battre comme par lui-mme; car celui qui ne combat pas commepar soi-mme ne combat pas; il se tient comme un automate, nevoyant rien, ne faisant rien; et d'aprs le mal il pense continuel-lement en faveur du mal; et non contre le mal; mais il faut nan-moins que l'on sache quele Seigneur seul combat dans l'hommecontre les maux; qu'il semble seulement l'homme qu'il combatpar lui-mme; et que le Seigneur veut que cela paraisse ainsi l'homme; parce que sans cette apparence il n'y a point de combat,et par consquent point de rformation.[c Il est de l'Ordre Divin que l'home agisse d'aprs le libreselon la raison parce que, agir d'aprs le libre selon la raison,c'est agir d'aprs soi-mme. Mais ces deux facults, le libre et laraison, ne sont point les propres facults de l'homme;'elles ap-partiennent au Seigneur chez l'homme; et en tant qu'il est homme,elles ne lui sont point enleve, puisque, sans el/es, il ne peut trerform; car, sans elles, il ne peut pas faire acte de repentance,il ne peut pas combattre contre les maux ni faire ensuite des fruitsdignes de repentance. Maintenant, comme l'homme a le libre etla raison par le Seigneur, et que l'homme agit d'aprs le libre etla raison, il s'ensuit qu'il agit, non d'aprs lui-mme mais tout fait comme de lui-mme. Doctrine de Vie, te 92-96, lot.

Si quelqu'un fuit les maux par tout autre motif que parce qu'ils 'sont ile6pchs, il ne les fuit pas, niais seulement il fait qu'ils ne se montrent pasdevant le monde.Celui qui vaincra, hritera toutes choses; Je serai mn Dieu, et il seramon fils. Apoc. XXI, 7.Le Seigneur votre Dieu est Celui qui marche avec vous, afin de combattrepour vous contre vos ennemis, afin de vous dlivrer. Dcut. XX, 4 .Le Seigneur votre Dieu est Celui qui combat pour vous, comme'a dit.Josu, XXIII , t r io.LEs Lois or, LA VIE DE L A R E L I G I O N

Quelle est, sur tout ce globe, la nation qui ne sache que c'estun mal de voler, de commettre adultre, de tuer, de porter faux


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tmoignagei les nations l'ignoraient et qu'elles ne cher-chassent pas par des lois prvenir de tels crimes, c'en seraitfait d'elles, car sans ces lois, socits, rpubliques, royaumes, touts'croulerait. On peut par consquent tre tonn que ces Ioisuniversellement connues sui toute la terre, aient t promulgues,avec un appareil si miraculeux, du haut de la montagne de Sina,par Dieu Lui-Mme. Mais coute :)'es lois ont t promulgues,au milieu de tant de miracles, afin que l'on st qu'elles taientnon seulement des lois civiles et morales, mais ausi des lois spi-rituelles, et que les transgresser, c'tait non seulement agir maienvers le concitoyen et la socit, mais encore pcher contre Dieu.C'est pourquoi ces lois, par la promulgation qu'en fit le Seigneurdu haut de la montagne de Sina, ont t faites lois de religion;car il est vident que tout ce que le Seigneur Dieu commande,Il le commande pour que ce soit chose de religion, et pour que cesoit fait en vue de Lui-Mme, et pour le salut de l'homme.Comme ces lois furent les premires de la Parole, et par suiteles premires de l'glise qui allait tre instaure par le Seigneurchez la nation isralite; et comme elles taient, dans un courtsommaire, le complexe de toutes les choses de la religion, parlesquelles il y a conjonction du Seigneur avec l'homme et del'homme avec le Seigneur, c'est pour cela qu'elles ont t si saintesque rien n'a t plus saint.S'il y avait tant de puissance et tant de saintet dans cette loi,c'est aussi parce qu'elle tait le complexe de toutes les choses dela.religion; car elle consistait en deux tables dont l'une contientles choses qui ont gard Dieu, et l'autre toutes celles qui regar-dent l'homme. C'est pour cette raison que les prceptes de cette loisont nomms les Dix Paroles; ils sont ainsi nomms, parce que((ix signifient toutes choses.Comme il y a, par cette Loi, conjonction du Seigneur avecl'homme et de l'homme avec le Seigneur, elle est nomme Allianceet Tmoignage : Alliance parce qu'elle conjoint et Tmoignageparce qu'elle atteste. C'est pour cela qu'il y avait deux Tables,l'une pour le Seigneur et l'autre pour l'homme; la conjonction estfaite par le Seigneur, mais seulement lorsque l'homme fait ce quia t crit dans sa table; car continuellement le Seigneur est pr-


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27sent et il opre ion habitacle chez l'homme; mais l'homme d'aprsson libre qui lui vient du Seigneur, doit ouvrir la porte. En effet,le Seigneur dit:

Voici, je me tiens la portc, et je heurte; si quelqu'un entend Ma voix etouvre la porte, j'entrerai chez lui, et je souperai avec lui, et . ,lui avec moi.Apoc. III, 20.Si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. Matt. XIX, 17.De ees deux commandements dpendent toute la loi et les Prophtes.Matt. XXII, 40.

LA Polere'd.: Du D iCA LOGUESi le Dcalogue, dans le sens spirituel, et dans le sens cleste,

contient universellement tous les prceptes de Doctrine et de Vie,ainsi toutes les choses de la foi et de la charit, c'est parce que laParole, dans le sens de la lettre, dans toutes et dans chacune deses parties cache deux sens intrieurs:l'un qui est appel spiri-tuel, l'autre qui est appel cleste, et que clans ces sens il y a laDivine Vrit dans sa lumire, et la Divine Bont dans sa chaleur.

Personne, ia moins de savoir quelle est la Parole, ne peut con-cevoir par aucune ide que dans chacune de ces parties il y a,l'infinit, c'est--dire qu'elle contient des choses innombrables queles anges eux-mmes ne peuvent jamais puiser; chaque mot ypeut tre compar une semence qui, au moyen de l'homme, peutdevenir un grand arbre, et produire en abondance des semences,d'oh proviennent de nouveau des arbres semblables, qui ensemblefont un jardin, et d'aprs les semences de celui-ci fait de nouveauxjardins et ainsi l'infini. Telle est la Parole du Seigneur danschacune de ces parties, et tel est Principalement le Dcalogue, cardu fait qu'il enseigne l'amour envers Dieu, et l'amour l'garddu prochain, il est le bref complexe de toute la Parole. C'est ceque le Seigneur enseigne aussi par cette similitude :.

Le Royaume des. Cieux est semblable un grain de moutarde qu'un hommeayant reu sema dans son champ; il est plus petit que toutes les semences, maisquand il a cr, il est plus grand que les lgumes, et il devient arbre, tellementque les oiseaux du ciel viennent et ils font leurs nids dans ses branches. Malt, XIII, 31, 3z; Marc IV, 3i, 32; Luc XIII, 18, 19.


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Qu'il y ait une telle infinit de semences spirituelles ou devrits Divines dans la Parole, on peut le voir d'aprs la sagesseanglique, qui procde toute de la Parole; elle augmente ter-nellement chez les anges, et plus ceux-ci sont sages, plus ils voientclairement que la Sagesse est sans fin,; et ils peroivent qu'ils nesont eux-mmes qu' l'entre, et qu'ils ne peuvent quant la pluspetite chose atteindre la Sagesse Divine du Seigneur, qu'ils nom--ment un Abme. Maintenant, comme la Parole mane de cet.Alii-me, puisqu'elle vient du Seigneur, il est vident que dans toutesss parties a y a une sorte d'infinit. Les lois d la vie spirituelle, les lois de la vie civile et leslois de la vie morale sont enseignes aussi dans les dix prceptesdu Dcalogue: dans les trois premiers prceptes, les lois de lavie spirituelle; dans les quatre suivants, les lois de la vie civile,et dans les trois derniers, les lois de la vie morale )) (i). Cielcl Enfer, n 531.

L'UNIT DE LA VIE SPIRITUELLE L'amour, la vie et les oeuvres chez chaque homme font un,au point que, soit qu'on dise l'amour ou la vie ou les oeuvres,c'est la mme chose; l'amour, en effet, constitue la vie de l'hom-me, et sa vie est telle qu'est son amour, non-seulement la vie dumental, mais aussi en mme temps la vie du corps; et comme ce

que l'homme aime, il le veut aussi par le mental et le fait parle corps, il s'ensuit que l'amour et les oeuvres font un. On peutmontrer par plusieurs considrations que les oeuvres procdent dela vie tant interne qu'externe de l'homme, qu'elles sont les acti-vits de la sphre d'affections et de penses qui l'environne, et(0Il faut remarquer que la division des Comm4eleinents faites parSwedenborg n'est pas celle qui a t gnralement adopte, mai% qu'elle estbase sur celle de la Bible hbraque, o le deuxime commandement com-mence par ces paroles : c Tu ne prendras point le nom de Jhovah ton Dieuen vain , et le dixime par celles-ci Tu ne convoiteras point la femme

de ton prochain . Ainsi les trois premiers se terminent par la loi du Sabbat,et les quatre suivants commencent par Honore ton pre et ta marc


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que la communication de la vie et de l'amour de l'homme n'estpas possible moins que la sphre ambiante, qui appartient sa vie, ne devienne action ,par l'acte; c'est pourquoi, telle est lavie, ou tel est l'amour, ou ,telles sont les oeuvres chez l'homme,telles sont toutes les choses par lesquelles existe cette sphre, parconsquent telle aussi est sa foi; si donc les oeuvres sont mau-vaises, il s'ensuit qu'il n'y a aucune foi du vrai, - mais il y a lafoi du faux, car Je mal et le faux sont cohrents, mais non lemal et le vrai; si au contraire, les oeuvres sont bonnes, il s'ensuitqu'il y a la foi du vrai, car le bien et le vrai s'aiment mutuel-lement et se conjoignent; mais si les oeuvres de l'homme appa-raissent bonnes dans la forme externe, et que cependant l'hommesoit intrieurement mchant, il s'ensuit qu'il a la foi du faux,quoique de bouche il puisse prononcer le vrai; mais le vrai qu'ilprononce a t souill par le mal de l'intrieur; ses oeuvres parsuite sont selon la description qu'en donne le Seigneur

Comme le dehors ettoye de la coupe et du plat, dont le dedans est pleinde rapine et d'intemprance, et comme des spulcres blanchis, qui en dehorsparaissent beaux, mais en dedans sont ,pleins, d'ossements de morts et de, toutesorte de powariture. rvlatt. XXIII, 25, 27. Apocalypse E 842.

L'AMOUR DOMINANT

(( Le Seigneur ne considre chez l'homme rien d'autre que lafin qu'il a en vue. cc Quelles que soient ses penses et ses actions.qui varient de mille manires diffrentes, pourvu que la fin soitbonne, elles sont toutes bonnes; mais si la fin est mauvaise, ellessont toutes mauvaises; la fin est ce qui rgne dans chacune deschoses que l'homme pense et fait. Comme les anges qui sont chezl'homme appartiennent au Seigneur, ils ne gouvernent chezl'homme que ses fins; lorsqu'ils les gouvernent, ils gouvernentaussi ses penses et ses actions, car elles appartiennent toutes la fin. Chez l'homme la fin est sa vie elle-mme; toutes les chosesqu'il pense et qu'il fait vivent par la fin, parce que, 'comme ilvient d'tre dit, elles appartiennent la fin; c'est pourquoi telle


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est la fin, telle est la vie de l'homme. La fin n'est autre choseque l'amour, car l'homme ne peut avoir pour fin autre chose quece qu'il aime. Celui qui pense autrement qu'il n'agit a nanmoinspour fin ce qu'il aime; dans la dissimulation mme ou dans lafourberie, il y a une fin, qui est l'amour de soi-mme ou l'amourdu inonde, et par consquent le plaisir de la vie de celui qui estdans ces amours. Chacun peut conclure de l que la vie de l'hom-me est telle qu'est son amour. Arcanes Clestes, u" 1317.

L'homme de bien tire de bonnes choses du bnn trsor de son coeur, niais ]cmchant tire de mauvaise$ choses du mauvais trt;or de' son coeur. Mut.XII, 35.

PAR QUOI LA VIE EsT Dirl'ERMINeE

Ilya. plusieurs affections de l'homme naturel, mais au-dessus de toutes excelle l'affection des connaisgances et desa scien-ces, lorsqu'elle a pour fin que l'homme devienne vritablementrationnel, car elle a ainsi pour fin le bien et le vrai. La vie mmede l'homme interne influe dans toutes les affections de .l'hommenaturel, mais elle y est varie selon les fins; quand elle influedans les affections qui ont pour fin le monde, cette fin est vivi-fie par cette vie, et elle devient une vie mondaine; quand elleinflue dans les affections qui ont soi-mme pour fin, cette finest vivifie par cette vie; et elle devient une vie corporelle. Ilen est ainsi pour toutes les autres affections; d l vient que lescupidits et les fantaisies vivent, mais d'une vie contraire l'affec-tion du bien et du vrai. La vie qui influe n'est point applique un objet autre que la fin poursuivie, parce que la fin pourchacun est son amour, et que c'est uniquement l'amour qui vit.Chacun peut voir quelle est sa vie, pourvu qu'il examine quelleest sa fin; non pas quelles sont ses fins car elles sont innombra-bles; il y en a autant que d'intentions, et presqu'autant que dejugements et de conclusions de penses; ce sont l des fins inter-mdiaires qui drivent avec varit de la fin principale, ou qui ytendent; mais qu'il examine la fin qu'il prfre tbutes les autreset par rapport laquelle toutes les autres sont considres comme


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rien ; s'il a pour fin soi-mme et le monde, qu'il sache que sa vieest infernale; mais s'il a pour fin le bien du prochain, le bien com-mun. le Rgne du Seigneur et surtout le Seigneur Lui-Mme,qu'il sache que sa vie est cleste . Arcanes Clestes, n 1909.

Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et Sa justice et toutes ces chosesvous seront donnes par surcrot. Matt. VI, 33.


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