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Formation de formateurs à l'élaboration de dispositifs de formation à distance Gérard-Michel Cochard Session 1 Formation à distance , état des lieux P P r r e e m m i i è è r r e e p p a a r r t t i i e e : : D D u u c c o o u u r r s s p p a a r r c c o o r r r r e e s s p p o o n n d d a a n n c c e e à à l l a a F F O O A A D D La notion de distance Dans le terme "formation à distance" le mot distance peut être pris dans deux sens différents, mais complémentaires : La distance "géographique" relative à des apprenants éloignés d'un centre de formation ou des enseignants. Aujourd'hui, avec Internet, la distance peut être considérable. La distance "temporelle" relative à un public à disponibilités réduites pour un apprentissage (par exemple des salariés) et différentes d'un individu à un autre. La formation devra alors toujours être accessible à tout moment. Un peu d'histoire On peut grossièrement répartir l'histoire de la formation à distance en 3 périodes ou générations liées aux technologies de communication. Génération 1 : le cours par correspondance En 1840 le timbre poste est inventé et avec lui le système postal international. La même année, Isaac Pitman invente le cours par correspondance. Pitman enseignait la sténographie ; il permit à de nombreuses personnes de le faire chez soi. Cette initiative fut suivie par de nombreuses autres propositions de cours par correspondance : 1856 : création de l’Institut Toussaint et Langenescheidt à Berlin : l’enseignement des langues par correspondance 1873 : création d’un département de cours par correspondance à l’université de l’Illinois 1877 : Emile Pigier propose des supports de cours pour préparer les concours administratifs : première manifestation du présentiel « enrichi »; 1885 : création du « Cours Hattemer » par Rose Hattemer, le premier cours par correspondance français. 1880 : Thomas J. Foster crée les International Correspondence Schools : il est le précurseur de l'enseignement "ouvert" : « L’étudiant dispose de l’attention individuelle de l’enseignant [et] travaille à son propre rythme, sans se laisser imposer par la capacité moyenne des

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Formation de formateurs à l'élaboration de dispositifs de formation à distance

Gérard-Michel Cochard

Session 1

Formation à distance , état des lieux

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La notion de distance

Dans le terme "formation à distance" le mot distance peut être pris dans deux sens différents, mais complémentaires :

La distance "géographique" relative à des apprenants éloignés d'un centre de formation ou des enseignants. Aujourd'hui, avec Internet, la distance peut être considérable.

La distance "temporelle" relative à un public à disponibilités réduites pour un apprentissage (par exemple des salariés) et différentes d'un individu à un autre. La formation devra alors toujours être accessible à tout moment.

Un peu d'histoire On peut grossièrement répartir l'histoire de la formation à distance en 3 périodes ou générations liées aux technologies de communication.

Génération 1 : le cours par correspondance

En 1840 le timbre poste est inventé et avec lui le système postal international. La même année, Isaac Pitman invente le cours par correspondance. Pitman enseignait la sténographie ; il permit à de nombreuses personnes de le faire chez soi.

Cette initiative fut suivie par de nombreuses autres propositions de cours par correspondance :

1856 : création de l’Institut Toussaint et Langenescheidt à Berlin : l’enseignement des langues par correspondance

1873 : création d’un département de cours par correspondance à l’université de l’Illinois

1877 : Emile Pigier propose des supports de cours pour préparer les concours administratifs : première manifestation du présentiel « enrichi »;

1885 : création du « Cours Hattemer » par Rose Hattemer, le premier cours par correspondance français.

1880 : Thomas J. Foster crée les International Correspondence Schools : il est le précurseur de l'enseignement "ouvert" : « L’étudiant dispose de l’attention individuelle de l’enseignant [et] travaille à son propre rythme, sans se laisser imposer par la capacité moyenne des

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nombreux élèves travaillant simultanément. Il peut démarrer quand bon lui semble, étudier à toute heure qu’il juge pratique, et terminer dès qu’il en est capable. »

1891 : L’école chez soi de Léon Eyrolles : la formation professionnelle (administration, travaux publics) à distance

1898 : Stockholm, Hans Hermod crée l’école Hermods pour l’enseignement de la comptabilité (150 000 inscrits !)

Frédéric et Marguerite Ozil

En 1907, fondation de l’Ecole Universelle par Frédéric Ozil. Cette école connut un succès considérable : 130 000 élèves dans plus de 20 pays. Frédéric Ozil fut aidé par son épouse Marguerite Ozil et a contribué à la création du futur CNED. A noter, ci-contre à droite, la publicité humoristique de cette école privée.

1939 : La France est occupée par les allemands, le nombre d'enseignants est réduit, la

circulation est périlleuse : nécessité d'organiser l'enseignement en temps d’occupation : création du "Service d'Enseignement par Correspondance", établissement public sous tutelle de l'Education nationale..

1949 : ouverture d'une formation à la comptabilité par l’INTEC (Institut National des Techniques Comptables) du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers . Aujourd’hui 12 000 inscrits dans le monde (mais l'enseignement est maintenant dispensé via Internet).

Génération 2 : les technologies analogiques et les medias de diffusion/communication Les médias "modernes" de communication se développent : téléphone, radio, télévision. Ils permettent une communication plus rapide entre les enseignants et les apprenants.

1921 : Les Mormons créent une radio scolaire à Salt Lake City

1925 : 5 cours par radio sont créés à l'université de l’Iowa

1926 : Radio Luxembourg diffuse des émissions éducatives

1927 : Paris PTT diffuse une émission de « l'Institut radiophonique d'extension universitaire »

1937 : Début de Radio Sorbonne

1942 : utilisation combinée de la radio et du téléphone en Australie dans un but de soutien scolaire : ce que l'on appellerait aujourd'hui le présentiel amélioré

1953 : Premières émissions de TV scolaire en France

1958 : RAI : pour public illettrés « non è mai troppo tardi »

1963, en France, la Radio Télévision Scolaire met en place des diffusions destinées à une large population de téléspectateurs adultes ;

ORTF (l'organisme qui avait le monopole de la radio et de la télévision en France) : diffusion d’émissions éducatives pour adultes ;

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Le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) : Télé-Cnam : enseignements télévisuels dans le cadre de la "promotion supérieure du travail". Création des CTU (Centres de Téléenseignement Universitaires) dans une quinzaine d'universités françaises.

Au Royaume-Uni, la BBC crée la première télévision éducative pour adultes.

1969 : création de la British Open University (sous l'impulsion du gouvernement travailliste de l'époque).

Aujourd’hui, plus de 250 000 étudiants (dont 18 000 à l’étranger), Environ 450 modules pédagogiques 7 000 tuteurs et une équipe pédagogique de 1 200 personnes à plein-temps, 3 500 personnes dédiées aux fonctions support et administratives, Un budget global de 555M€ en 2011, 13 centres régionaux et nationaux au Royaume Uni et en Irlande et 350 centres d’études.

1972 : création de la TéléUniversité du Québec(TeluQ) et de l’Athabasca University

1979 : création de l’Université Centrale en Chine (radio + télévision). 600 000 inscrits en 1980 Arrêtons-nous un moment sur le concept « Open Universities » des années 70 lancé par l'Open University Britannique. Les caractéristiques générales sont :

inscriptions libres sans restriction d'âge, de sexe, de nationalité, de diplôme,,.. à tout moment et en tout lieu

contenus de formation (ressources) réalisés par des universitaires ;

tutorat par des personnels formés sous responsabilité universitaire (moniteurs)

portée nationale voire internationale

grands effectifs d’inscrits pour réaliser des économies d’échelle et être viables à coûts bas.

Génération 3: Les technologies numériques L'ordinateur fait son apparition dans le grand public à partir de 1981 (lancement du PC d'IBM), puis les réseaux de télécommunication à haut débit.

1985 : En France est lancé le Plan "Informatique Pour Tous" dont le but est de développer l’enseignement utilisant les TIC (et peut-être aussi de créer un marché de l'informatique)

1986 : la Visioconférence commence à être utilisée dans l’éducation

1987 : En France, création de la FIED (Fédération Interuniversitaire de l'Enseignement à distance) à l’initiative du Ministère de l’Education Nationale (fédération des CTU, puis des services de formation à distance des universités).

1987 : En Europe, création de l'EADTU (European Association of Distance Teaching Universities)

1990 : le DAEU (Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires) sur CD-ROM est proposé comme soutien aux cours présentiels et des cours sur Minitel sont diffusés (Université de Picardie Jules Verne)

1995 : A cette date commence vraiment l’ère du numérique : Internet se banalise et n'est plus réservé aux chercheurs informaticiens, la microinformatique se développe et se popularise, les réseaux informatiques augmentent en débit, le téléphonie mobile devient à lui seul un ordinateur de poche, de grands progrès sont faits en numérisation du son, de l’image, de la vidéo,…

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1995 : création de l’Université Ouverte de Catalogne

2001-2003 : en France , les campus numériques initiative du ministère de l’enseignement supérieur pour constituer par consortiums d’universités un enseignement à distance à vocation internationale (64 campus labellisés)

2002 : création de l’Université Virtuelle de Tunis (missions définies en 2006)

2003 : les Universités Numériques en Région (UNR) et les ENT

2004 : les Universités Numériques Thématiques (UNT)

2010 : une avalanche de technologies d’information et de communication : Le Web 2.0, réseaux sociaux, Internet mobile, serious gaming, . La formation en ligne est à la croisée des grandes tendances du moment.

2012 : les MOOC (Massive Open Online Courses) : Des formations à distance gratuites (pour l’instant) , non diplômantes mais certifiantes (pour l’instant) pour très grands effectifs mondiaux. (des millions d’apprenants !)

Udacity ; 1,75 M d’inscrits Coursera (Colombia, Stanford, Princeton, Univ. De Pennsylvanie, Univ. De Melbourne, Univ. De Londres, EPFL, …) edX (Harvard, MIT, Univ. De Californie à Berkeley, Univ. Du Texas)

Le concept d'ouverture Revenons sur ce concept apparu lors de la création de l'Open University. On parle assez souvent de FOAD (Formation OUVERTE à distance), jamais de FOEP (formation OUVERTE en présence) et pour cause, l'ouverture n'étant pas une qualité de la formation présentielle ! Plusieurs définitions de l’ouverture existent. En voici quelques unes (parmi beaucoup d'autres) :

Première définition : ouvert = accès sans diplôme. C'est le cas de l’Open University, des Ateliers Pédagogiques Personnalisés, du Cnam, des MOOC.

Deuxième définition (Union Européenne) : l'ouverture se caractérise par "la flexibilité du temps, des lieux, des moyens".

Troisième définition (France, DGEFP) : circulaire du 20 juillet 2001. FOAD = "dispositif souple de formation, organisé en fonction des besoins individuels ou collectifs qui comprend des apprentissages individualisés, l’accès à des ressources et à des compétences locales ou à distance, et qui n’est pas exécutée nécessairement sous le contrôle permanent d’un formateur"

Soyons plus précis sur le caractère OUVERT d’une formation à distance. Mettons de côté l'accessibilité sans diplôme qui n'a pas beaucoup de sens en lui-même car il y a quand même des pré-requis de niveau pour aborder une formation. Il reste deux conditions en se basant sur les définitions précédentes :

Condition 1 : On peut accéder à tout moment à la formation et à ses ressources (ce qui nécessite un asynchronisme poussé) : Contenus numériques de formation, Forums, Messagerie, Espaces de travail collaboratif

Condition 2 : On peut se former à son rythme : Planifier sa formation (sur plusieurs années pour un diplôme), Organiser sa semaine de travail, Capitaliser ses acquis.

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Dans la première partie, l'historique de la formation à distance a été guidée par l'évolution des technologies. Prenons maintenant un point de vue différent en se basant sur la pédagogie adaptée à la distance dans le monde de l'enseignement supérieur mais en se limitant à la période "Internet". On peut aussi, dans ce cas, esquisser un classement en générations (au moins pour les deux premières) :

Génération 1 : Du cours en présence au cours à distance L'enseignement présentiel universitaire est classique (et millénaire !) : d'un côté le cours dit magistral (parce que proféré par un maître : le professeur d'université) concernant tout un auditoire d'étudiants et de l'autre des travaux dirigés et pratiques par groupe (animés par les "assistants" du "maître"). Dans la génération qui nous intéresse (la première donc), le cours magistral a été remplacé par des documents en ligne : polycopié téléchargeable en format PDF, diapositives du cours en présence, vidéos relatives à un enregistrement d'un cours en présence. Les activités pratiques restent des activités pratiques mais pouvant être effectuées en ligne à titre individuel ou collectif. Bien évidemment, des regroupements physiques, plus ou moins nombreux sont proposés.

Il s'agit donc d'une copie de l'enseignement présentiel plus ou moins adapté à l'enseignement à distance. La réflexion pédagogique sur la situation distancielle semble complètement absente. Les regroupements présentiels sont généralement prévus pour "corriger le tir", la version distance n'étant peut-être pas jugée efficace.

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Génération 2 : le multimédia et les outils de communication Cette génération consiste en une amélioration du dispositif précédent . Le cours magistral est toujours représenté par des documents proposés en ligne mais ceux-ci sont d'une meilleure qualité, faisant usage des technologies multimédias. Ils deviennent animés, interactifs et quelquefois scénarisés. Rien de changé par contre pour les activités pratiques à l'exception de l'utilisation d'espaces de travail collaboratif pour les travaux de groupe. Enfin, dernière nouveauté, l'emploi des outils de communication se généralisent : messageries, forums de discussion, chats, visio-conférence, …On peut aussi signaler l'emploi de plateformes d'e-formation qui intègrent les différentes fonctionnalités (et donc les outils) nécessaires à une formation à distance.

Dans le monde universitaire, on est souvent resté dans le cas des deux dispositifs précédents. Par ailleurs, il est difficile de définir les générations suivantes. On peut cependant s'appuyer sur le monde de la formation professionnelle et sur l'épiphénomène ou phénomène plus récent des MOOC.

Génération 3 (peut-être) : les activités avant tout Le modèle présentiel classique est oublié et une pédagogie nouvelle basée sur l'emploi de la distance, l'approche par compétences met en relief le concept d'activité. Il ne s'agit plus ici d'acquérir seulement des savoirs mais aussi des savoir-faire et si possible des savoir-être. Pour cela il faut que les apprenants soient "actifs" et élaborent des travaux ici nommés activités. Les activités sont mises en avant (on commence par faire) et sont conçues de manière à faire acquérir, voire à valider les compétences du référentiel de formation. En arrière plan on dispose de ressources en ligne qui aident à résoudre les problèmes. On a aussi un tuteur qui aide à surmonter

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les obstacles et qui promeut l'usage des outils de communication avec lui ou entre apprenants. L'évaluation s'opère en continue, compétence par compétence. Assez utilisé dans le monde des organisations de formation professionnelle, ce type de dispositif est assez rare dans les universités. A noter qu'une important ingénierie de formation doit être mobilisée pour aboutir à un dispositif de ce genre.

Génération 4 (pas sûr !) : les MOOC Les MOOC (Massive Online Open Courses) ont fait leur apparition aux Etats-Unis en 2011. Leurs caractéristiques principales sont les suivantes :

« Cours » en ligne sur des sujets variés

Public large , planétaire (milliers, millions)

Formation ouverte dans le sens le plus réduit : sans pré-requis

Offerts par des universités « prestigieuses » qui y ont mis des moyens financiers importants

En anglais principalement (universités productrices majoritairement américaines)

Gratuits ou pas trop coûteux

Des effectifs d’inscrits initiaux impressionnants, mais quelques % à l’arrivée (7%)

Non Certifiants ou Certifiants, mais pas Diplômants

Tutorat « humain » léger voire inexistant ; robotisation de l’évaluation ; tutorat par les pairs. Les principaux premiers producteurs de MOOC sont

Coursera avec une quarantaine d'universités affiliées (la majorité est américaine)

Udacity (origine Stanford)

edX (MIT, Harvard, Berkeley, …) D'autres producteurs sont nés par la suite comme FUN (France Université Numérique). Ces nouveaux (peut-être pas tant que cela !) dispositifs ne sont pas aussi ouverts qu'ils le disent : le rythme d'apprentissage est imposé et la formation ne dure que quelques semaines une ou deux fois

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par an. Ils ne sont pas aussi massifs qu'ils le prétendent car il y une grosse différente entre le nombre d'inscrits et le nombre de "certifiés". La certification n'est d'ailleurs pas officielle et n'est pas un diplôme délivré par l'université. Il s'agit souvent d'une simple attestation de présence active. Néanmoins, quelques aspects méritent de s'y attarder, en particulier la qualité et la pertinence des contenus en ligne :

Un découpage en séquences permettant un travail régulier chaque semaine

Des contenus pour chaque séquence comprenant Un cours généralement sous forme d’une courte vidéo (~10 min) Quelquefois des documents d’appoint à lire en ligne ou à télécharger Des tests de type QCM (Quizz) Quelquefois, des travaux pratiques à effectuer.

Notons également qu'il existe deux types de MOOC :

Les x-MOOC ou MOOC « instructionnistes » : parcours très formalisé par l’enseignant

Les c-MOOC ou MOOC « connectivistes » laissant une très large part aux échanges entre apprenants

FOAD et qualité de service Une démarche qualité est une garantie de succès d'une formation à distance.

1) Un dispositif de formation est toujours perfectible. Une évaluation régulière par les apprenants (pour évaluer la satisfaction du "client") doit être prévue tous les semestres ou tous les ans. Elle peut s'effectuer par un simple questionnaire en ligne. Les résultats doivent permettre d'établir un baromètre de satisfaction dans lequel les 4 aspects suivants doivent être évalués : la qualité des ressources numériques, l'usage des outils numériques, la qualité du tutorat, l'animation générale et l'organisation administrative et logistique.

2) Le virtuel doit être réel

Ce n'est pas une boutade mais quelque chose de très sérieux :

L’apprenant doit savoir ce qu’il doit faire Plan de travail et conseils Activités évaluées Activités en libre test

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Référentiel de compétences

L’apprenant doit savoir à quoi il a droit Les ressources à disposition Les références bibliographiques ou webographiques Le tuteur (ex: 2h de tuteur par module) Les modalités d’évaluation

L’enseignant doit savoir ce qu’il a à faire Définition claire et précise du service à distance Pour les dispositifs hybrides : définition du service en présence

3) Le service pédagogique du formateur à distance

Il doit évidemment concevoir globalement le dispositif pédagogique à employer, mais dans la pratique, vis-à-vis de son établissement de rattachement, on considérera qu'il effectue deux activités différentes : la confection de ressources (qu'il faut considérer comme de l'investissement) et le tutorat (qu'il faut considérer comme du fonctionnement). La quantification de service, c'est-à-dire le nombre d'heures statutaires à attribuer à chacune de ces activités dépend de plusieurs facteurs :

Pour la confection de ressources, le type de ressources (du simple polycopié au jeu sérieux) et le volume temporel du module de formation sont deux critères à retenir.

Pour le tutorat, le type d'encadrement (modération de forum, correspondance par messagerie, chats, évaluation de travaux individuels ou collectifs, …), l'effectif d'apprenants à encadrer (un nombre raisonnable), le volume temporel du module de formation sont les trois critères pouvant être retenus.

Un formation à distance pour quel public ? A priori tout public est concerné mais si on tient compte de l'existence des formations présentielles, on peut penser aux publics suivants :

Etudiants de formation initiale éloignés des centres d'enseignement

Apprenants contraints : handicapés physiques, prisonniers, malades, …

Apprenants de formation continue (formation tout au long de la vie) à disponibilité réduite. Pour ces derniers publics, un dispositif de formation de type FOAD doit être proposé. Il peut l'être aujourd'hui grâce aux technologies numériques : Le tableau suivant montre bien l'intérêt de l'usage de ces technologies pour la formation continue :