30
ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 n°1 NANTES L’école de danse de la Perverie est née, il y a 22 ans, de la rencontre entre des passionnés et un chef d’établissement ouvert sur les arts. De nombreux et différents projets ont été menés mais il aura fallu une nouvelle rencontre, en septembre dernier, avec Christophe Corda, chef d’établissement récem- ment nommé à La Perverie, Juliette Corda, journaliste dans le do- maine culturel, Jean-Paul Thual, professeur de danse classique, fondateur et coordinateur de l’école et Jocelyne Michel, Pré- sidente de l’association ADC (Art, Danse et Culture), pour que naisse l’envie de proposer un parcours totalement inédit aux danseuses du cycle Danse-Etudes. Très vite, l’organisation et même le titre Plumes de Danse du scénario en construction se sont imposés à ces « nouveaux » passionnés tant ils s’inscrivaient de façon évidente dans l’am- bition pédagogique de l’école de danse basée sur le travail, la concentration, le dépassement de soi, l’ouverture d’esprit et la découverte culturelle. L’objectif allait consister à apprendre à analyser un spectacle de danse, à donner des grilles de lecture, à savoir retranscrire cette analyse personnelle, la faire partager aux autres pour, au final, acquérir une certaine culture chorégraphique et ar - tistique. Ainsi, le travail autour de deux spectacles fut-il proposé aux danseuses du cycle Danse-Etudes de 4 ème , 3 ème et lycée vo- lontaires, pour participer à l’élaboration d’un journal (Plumes de Danse) à travers lequel elles feraient part des impressions, réflexions, émotions ressenties. Quatorze danseuses et une dizaine d’adultes accompagna- teurs ont donc assisté à deux spectacles à l’Onyx : n GISELLE OU LE MENSONGE ROMANTIQUE : chorégra- phie de Maryse Delente, le samedi 22 février à 20h30. n TERPSICHORE : chorégraphie de Béatrice Massin, le mardi 18 mars à 20h30. En complément de ces deux moments forts, neuf séances ont été animées par Juliette Corda et Jocelyne Michel, au cœur du studio de danse, bénévolement, pour apporter toutes les informations nécessaires, avant et après les représentations, et permettre aux rédactrices en herbe de pouvoir y assister et écrire en toute connaissance de cause. L’accueil par la structure de l’Onyx a été chaleureux et a don- né lieu à des échanges et rencontres privilégiés et appréciés avec les danseuses ou chorégraphes des compagnies. Vous allez donc bénéficier du fruit de ce travail d’équipe grâce à cette première édition de Plumes de Danse. Déjà témoins de l’évolution, chez les danseuses volontaires, dans l’apprentissage du sens critique, de la communication et du partage de leurs idées personnelles, utiles pour toute une vie, nous poursuivrons l’aventure en 2014-2015. Nous prospectons actuellement auprès de toutes les salles de l’agglomération nantaise qui programment régulièrement des spectacles de danse de qualité (l’Onyx, le Grand T, La Cité des Congrès, La Fleuriaye) afin d’effectuer le meilleur choix possible pour un nombre plus important de danseuses. En effet, Plumes de Danse deviendra obligatoire pour deux spec- tacles dans l’année à partir de la classe de 4 ème . Il sera proposé, à titre facultatif, à raison d’un spectacle par an, aux danseuses de CM1- CM2 et 6ème- 5ème et rejoindra ainsi la sortie « traditionnelle » à l’Opéra de Paris qui se profile pour no- vembre ou décembre 2014. D’autres merveilleux moments à vivre et expériences à parta- ger en perspective ! Nos remerciements à tous les protagonistes de cette premiè- re édition, sans oublier Sylvie de Mont-Marin, notre graphiste qui signe la mise en page de ce premier Plumes de danse dont nous vous souhaitons une… bonne lecture ! Jocelyne MICHEL Présidente de l’ADC Art, Danse et Culture EDITO Les 6 Giselle de Maryse Delente Tantôt en Giselle, tantôt en Willis. Tantôt joyeuses, tantôt fâchées. Tantôt mutines, tantôt guerrières… Le 22 février der - nier, à l’ONYX de Saint-Herblain, les six danseuses de la compagnie Maryse Delente n’ont cessé de brouiller les pistes. Tout au long de Giselle ou le mensonge romantique, premier spectacle inscrit dans le cadre du projet Plumes de danse, les repères ont volé en éclat. Ballet d’inspiration classique ou partition résolument contemporaine ? Tentative de restitution fidèle ou appropriation (vraiment !) très libre du propos originel ? Nos élèves danseuses ont été invitées à poser un regard critique sur cette pièce à succès de Maryse Delente, créée en 1991 et qui continue d’être régulièrement remontée depuis. Premier enseignement retiré de cette expérience : s’attaquer à une œuvre du répertoire peut conduire une chorégraphe à emprunter des chemins totalement inattendus. De la Giselle, ou les Willis (1841) d’origine, qui narre l’histoire passionnée d’une jeune paysanne devenue folle par amour et qui, morte, revient hanter les nuits d’un prince inconsolable, certains diront qu’il ne reste plus que le leitmotiv. A savoir : cet irrépressible besoin de danser qui perdure même dans l’au-delà. D’autres soutiendront au contraire que demeurent, avec Maryse Delente, nombre des composantes de ce qui incarne pour beaucoup le ballet romantique par excellence.A commencer par le rôle clé joué par les Willis, ces jeunes filles trans- formées en fantômes pour avoir trop dansé et qui réapparaissent la nuit tombée pour entraîner les voyageurs imprudents dans des rondes frénétiques. Nos élèves, mais aussi les adultes qui les accompagnaient, sont eux aussi ressortis avec des avis très partagés sur ce pre- mier spectacle. Tant mieux car tel est justement le but de notre démarche : faire se confronter les opinions et apprendre à les exprimer par écrit. Juliette Corda Journaliste-intervenante A l’origine de ce ballet mythique… « Dans leurs cœurs éteints, dans leurs pieds morts reste encore cet amour de la danse qu’elles n’ont pu satisfaire pen- dant leur vie ; à minuit, elles se lèvent, se rassemblent en troupes sur la grande route, et, malheur au jeune homme qui les rencontre ! Il faut qu’il danse avec elles ; elles l’enlacent avec un désir effréné, et il danse avec elles jusqu’à ce qu’il tombe mort. Parées de leurs habits de noces, des couronnes de fleurs sur la tête, des anneaux étincelants à leurs doigts, les willis dansent au clair de lune comme les elfes (…) elles rient avec une joie si effroyable, elles vous appellent avec tant de séduction… Ces bacchantes mortes sont irrésistibles » C’est en découvrant cet extrait d’un recueil de l’écrivain allemand Heinrich Heine, intitulé De l’Allemagne et paru en 1835, que Théophile Gautier trouve au début des années 1840 l’inspiration du ballet Giselle ou les Willis. Il en suggère alors l’ar- gument à Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges, lequel co-écrit avec lui le livret que son compatriote, Adolphe Adam, met en musique. Jean Coralli et Jules Perrot en signent une première chorégraphie, retravaillée ensuite par de grands noms de la danse (Marius Petipa notamment). La grande aventure de Giselle vient de démarrer. Riche de multiples chapitres, l’histoire de ce ballet nous a été racontée lors d’un coaching d’avant-spectacle. Lors des séances de préparation à La Perverie nous avons également évoqué avec les élèves les adaptations audacieuses du suédois Mats Ek ou de l’australien Garry Stewart. Celle de Maryse Delente se proposait de « ne retenir de la légende que le désir frénétique et l’immatérialité ». A l’origine de sa démarche : « chorégraphier la danse en revenante »….

FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

A S S O C I A T I O N A R T , D A N S E E T C U L T U R E

FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014n°1

N A N T E S

L’école de danse de la Perverie est née, il y a 22 ans, de la rencontre entre des passionnés et un chef d’établissement ouvert sur les arts. De nombreux et différents projets ont été menés mais il aura fallu une nouvelle rencontre, en septembre dernier, avec Christophe Corda, chef d’établissement récem-ment nommé à La Perverie, Juliette Corda, journaliste dans le do-maine culturel, Jean-Paul Thual, professeur de danse classique, fondateur et coordinateur de l’école et Jocelyne Michel, Pré-sidente de l’association ADC (Art, Danse et Culture), pour que naisse l’envie de proposer un parcours totalement inédit aux danseuses du cycle Danse-Etudes.Très vite, l’organisation et même le titre Plumes de Danse du scénario en construction se sont imposés à ces « nouveaux » passionnés tant ils s’inscrivaient de façon évidente dans l’am-bition pédagogique de l’école de danse basée sur le travail, la concentration, le dépassement de soi, l’ouverture d’esprit et la découverte culturelle.L’objectif allait consister à apprendre à analyser un spectacle de danse, à donner des grilles de lecture, à savoir retranscrire cette analyse personnelle, la faire partager aux autres pour, au final, acquérir une certaine culture chorégraphique et ar-tistique.Ainsi, le travail autour de deux spectacles fut-il proposé aux danseuses du cycle Danse-Etudes de 4ème, 3ème et lycée vo-lontaires, pour participer à l’élaboration d’un journal (Plumes de Danse) à travers lequel elles feraient part des impressions, réflexions, émotions ressenties.Quatorze danseuses et une dizaine d’adultes accompagna-teurs ont donc assisté à deux spectacles à l’Onyx :n GISELLE OU LE MENSONGE ROMANTIQUE : chorégra-phie de Maryse Delente, le samedi 22 février à 20h30.n TERPSICHORE : chorégraphie de Béatrice Massin, le mardi 18 mars à 20h30.En complément de ces deux moments forts, neuf séances ont été animées par Juliette Corda et Jocelyne Michel, au cœur du studio de danse, bénévolement, pour apporter toutes les informations nécessaires, avant et après les représentations, et permettre aux rédactrices en herbe de pouvoir y assister et écrire en toute connaissance de cause.L’accueil par la structure de l’Onyx a été chaleureux et a don-né lieu à des échanges et rencontres privilégiés et appréciés avec les danseuses ou chorégraphes des compagnies.Vous allez donc bénéficier du fruit de ce travail d’équipe grâce à cette première édition de Plumes de Danse.Déjà témoins de l’évolution, chez les danseuses volontaires, dans l’apprentissage du sens critique, de la communication et du partage de leurs idées personnelles, utiles pour toute une vie, nous poursuivrons l’aventure en 2014-2015.Nous prospectons actuellement auprès de toutes les salles de l’agglomération nantaise qui programment régulièrement des spectacles de danse de qualité (l’Onyx, le Grand T, La Cité des Congrès, La Fleuriaye) afin d’effectuer le meilleur choix possible pour un nombre plus important de danseuses.En effet, Plumes de Danse deviendra obligatoire pour deux spec-tacles dans l’année à partir de la classe de 4ème. Il sera proposé, à titre facultatif, à raison d’un spectacle par an, aux danseuses de CM1- CM2 et 6ème- 5ème et rejoindra ainsi la sortie « traditionnelle » à l’Opéra de Paris qui se profile pour no-vembre ou décembre 2014.D’autres merveilleux moments à vivre et expériences à parta-ger en perspective !Nos remerciements à tous les protagonistes de cette premiè-re édition, sans oublier Sylvie de Mont-Marin, notre graphiste qui signe la mise en page de ce premier Plumes de danse dont nous vous souhaitons une… bonne lecture !

Jocelyne MICHELPrésidente de l’ADC

Art, Danse et Culture

EDITO

Les 6 Giselle de Maryse DelenteTantôt en Giselle, tantôt en Willis. Tantôt joyeuses, tantôt fâchées. Tantôt mutines, tantôt guerrières… Le 22 février der-nier, à l’ONYX de Saint-Herblain, les six danseuses de la compagnie Maryse Delente n’ont cessé de brouiller les pistes. Tout au long de Giselle ou le mensonge romantique, premier spectacle inscrit dans le cadre du projet Plumes de danse, les repères ont volé en éclat. Ballet d’inspiration classique ou partition résolument contemporaine ? Tentative de restitution fidèle ou appropriation (vraiment !) très libre du propos originel ? Nos élèves danseuses ont été invitées à poser un regard critique sur cette pièce à succès de Maryse Delente, créée en 1991 et qui continue d’être régulièrement remontée depuis. Premier enseignement retiré de cette expérience : s’attaquer à une œuvre du répertoire peut conduire une chorégraphe à emprunter des chemins totalement inattendus. De la Giselle, ou les Willis (1841) d’origine, qui narre l’histoire passionnée d’une jeune paysanne devenue folle par amour et qui, morte, revient hanter les nuits d’un prince inconsolable, certains diront qu’il ne reste plus que le leitmotiv. A savoir : cet irrépressible besoin de danser qui perdure même dans l’au-delà. D’autres soutiendront au contraire que demeurent, avec Maryse Delente, nombre des composantes de ce qui incarne pour beaucoup le ballet romantique par excellence. A commencer par le rôle clé joué par les Willis, ces jeunes filles trans-formées en fantômes pour avoir trop dansé et qui réapparaissent la nuit tombée pour entraîner les voyageurs imprudents dans des rondes frénétiques. Nos élèves, mais aussi les adultes qui les accompagnaient, sont eux aussi ressortis avec des avis très partagés sur ce pre-mier spectacle. Tant mieux car tel est justement le but de notre démarche : faire se confronter les opinions et apprendre à les exprimer par écrit.

Juliette Corda Journaliste-intervenante

A l’origine de ce ballet mythique…« Dans leurs cœurs éteints, dans leurs pieds morts reste encore cet amour de la danse qu’elles n’ont pu satisfaire pen-dant leur vie ; à minuit, elles se lèvent, se rassemblent en troupes sur la grande route, et, malheur au jeune homme qui les rencontre ! Il faut qu’il danse avec elles ; elles l’enlacent avec un désir effréné, et il danse avec elles jusqu’à ce qu’il tombe mort. Parées de leurs habits de noces, des couronnes de fleurs sur la tête, des anneaux étincelants à leurs doigts, les willis dansent au clair de lune comme les elfes (…) elles rient avec une joie si effroyable, elles vous appellent avec tant de séduction… Ces bacchantes mortes sont irrésistibles »C’est en découvrant cet extrait d’un recueil de l’écrivain allemand Heinrich Heine, intitulé De l’Allemagne et paru en 1835, que Théophile Gautier trouve au début des années 1840 l’inspiration du ballet Giselle ou les Willis. Il en suggère alors l’ar-gument à Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges, lequel co-écrit avec lui le livret que son compatriote, Adolphe Adam, met en musique. Jean Coralli et Jules Perrot en signent une première chorégraphie, retravaillée ensuite par de grands noms de la danse (Marius Petipa notamment). La grande aventure de Giselle vient de démarrer. Riche de multiples chapitres, l’histoire de ce ballet nous a été racontée lors d’un coaching d’avant-spectacle. Lors des séances de préparation à La Perverie nous avons également évoqué avec les élèves les adaptations audacieuses du suédois Mats Ek ou de l’australien Garry Stewart. Celle de Maryse Delente se proposait de « ne retenir de la légende que le désir frénétique et l’immatérialité ». A l’origine de sa démarche : « chorégraphier la danse en revenante »….

Page 2: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Nos élèves jugent ce spectacle….

Tout d’abord, ne vous attendez pas à voir le ballet Giselle romantique, sensible et poétique. Attendez-vous plutôt à découvrir une pièce d’un tout autre genre composée de six danseuses mêlant subtilement la danse contemporaine et la danse classique alliant esthétique et demi-pointes autour..... d’une tombe.Dans cet univers féminin, le monde des Willis parait faussé. Nous ne retrouvons plus de sensibles jeunes vierges sans espoir, condamnées par la fatalité à vivre éternellement dans la nuit mais plutôt six danseuses interprétant des femmes guerrières, puissantes, fières et parfois têtues. Elles deviennent au fil des scènes de belles créatures effrayantes à l’allure des-tructrice. Cependant, la danse interprétée sur scène est gênée par un manque de connexions entre les danseuses qui fausse la magie de cette pièce. Trois semaines pour apprendre une œuvre si complexe est peut être insuffisant, surtout si les interprètes n’ont pas les mêmes formations (certaines ayant suivi un parcours antérieur très classique d’autres contem-porain et une ayant suivi une formation moderne/jazz). La différence de niveau se fait alors ressentir et les unissons ne sont plus « complets ». Enfin, l’histoire de Giselle n’est pas du tout racontée. Sans aucune présence masculine, on peut s’interroger sur le choix du titre de ce spectacle.Malgré tout, l’énergie dégagée par chacune des danseuses est impressionnante. Maryse Delente a créé une pièce ori-ginale, dotée d’humour et de créativité.

Léna, 2nde

Connaissez-vous ce genre de ballet qui vous empêche de respirer tellement il vous impressionne ? Ce Giselle ou le mensonge romantique de Maryse Delente en fait partie. La partition originale de Giselle n’a qu’à bien se tenir devant ces Willis enflammées! Vêtues de longues robes fluides dans les tons roses, les six danseuses, toutes différentes, nous emportent dans une danse endiablée pendant une heure quinze. Le début est calme, tranquille, mais une montée en puis-sance durant toute la chorégraphie nous emmène dans un monde où seules les danseuses et leur énergie ont leur place. Elles nous conduisent de surprise en surprise. Il ne faut pas s’attendre à de beaux décors comme dans le Giselle traditionnel. Dans ce ballet, une salle pure est au rendez-vous. Mais les drapés qui nous obsèdent constituent un décor mouvant de toute beauté.Malgré tout, est-ce vraiment Giselle ? A part la musique (qui est bien celle de l’original), rien ne nous rappelle le ballet romantique. Alors pourquoi l’avoir intitulé Giselle ou le men-songe romantique ? D’autant qu’il n’y a aucun homme sur scène... Hormis cette petite subtilité, ce ballet est une pure mer-veille de la danse contemporaine.

Mathilde, 4ème

Une scène nue mais habillée par six danseuses bien différen-tes, réunies dans une énergie explosive. Restée longtemps sur la réserve par rapport à la danse contemporaine, ce spectacle m’a réconciliée avec elle. La rigueur emblémati-que de la danse classique est ici modernisée par un ancrage dans le sol et des énergies harmonieuses. Décalée, cette pièce étonne et plait. Bien que créés en 1991, ces éton-nants fantômes en robe de mariée demeurent d’actualité. Ils peignent la femme belle, énergique, puissante et infiniment fluide. Dans une fumée blanche, les danseuses dévorent l’es-pace et en poussent les murs en rencontrant le public à la fin de la pièce. Maryse Delente envoûte l’assistance et la transporte dans un univers d’une force sans limite ou danse classique et danse contemporaine ont trouvé un par-fait équilibre.

Victoire, 1ère

Giselle ou le mensonge romantique de Maryse Delente n’est pas le spectacle qu’on pourrait imaginer aller voir C’est un mariage très réussi entre la danse contemporaine et des extraits musicaux du ballet classique Giselle. La courte durée de ce spectacle (environ une heure) permet de re-tenir l’attention du spectateur jusqu’à la fin. On y aurait néanmoins apprécié quelques moments de surprise, ce qui l’aurait rendu un peu moins répétitif. Les costumes des cinq danseuses créent quant à eux une ambiance aérienne, libre et fluide. Je trouve ce ballet magique sans trop savoir pour-quoi. Par contre, je ne comprends pas trop son titre. Je n’ai pas vraiment ressenti dans la chorégraphie un « mensonge romantique ». Néanmoins, ce spectacle est émouvant et on y ressent l’amour de la danse. Pour moi c’est une réussite.

Maïwenn,4ème

Giselle ou le mensonge romantique de Maryse Delente est un spectacle très court mais très intense. Ce ballet en effet ne dure qu’une heure mais son style, très épuré, nous permet d’apprécier les mouvements de ces cinq danseuses pleines de fougue. Aucun décor ne compose le plateau si ce n’est ce cercueil en fond de scène qui nous rappelle bien le rôle que tiennent ces créatures fantastiques. Les costumes sont très fluides, et, à mon goût, très bien choisis. Ils créent un réel contraste avec le grand rapport au sol de la danse des Willis et l’ambiance assez pesante qui règne. Ce contraste renvoie à mes yeux à la deuxième partie du titre de ce bal-let : « le mensonge romantique ». D’un côté, il y a en effet ce mensonge qui cloue au sol et empêche les danseuses de se libérer et de s’envoler. De l’autre se trouvent ces costumes fluides et ce voile (de mariée) qui, durant tout le spectacle, représentent le romantisme. A l’arrivée : un spectacle très intéressant, bien revisité et qu’il faut absolument aller voir.

Louise, Terminale

C’est un Giselle totalement inconnu et nouveau que nous avons pu découvrir. Bien loin de la version originale, ce bal-let sort des sentiers battus et nous fait découvrir l’histoire de la demoiselle très différemment. Intitulée Giselle ou le mensonge romantique cette représentation donne à voir les prouesses, pour la plupart contemporaines, des danseuses déourvues des costumes brillants et scintillants auxquels le classique nous a habitués. Les jeux de lumières sont ce-pendant très présents et, pour moi, indispensables car ils habillent la scène et les interprètes dans leurs tenues si sobres. Un passage m’a beaucoup marquée : celui de l’arrivée des danseuses. Les voir avancer en crabes, assises sur des ta-bourets à roulettes cachés par leurs robes de mariées, nous donne l’impression qu’elles volent. C’est magique ! Outre ces tabourets, le cercueil en fond de scène constitue l’uni-que élément de décor. Mais il est très utile aux danseuses car il leur sert d’accessoire pour leur chorégraphie. Le ballet dure environ une heure. C’est selon moi bien suf-fisant car, sans décors ni costumes, cela deviendrait trop répétitif et donc, finirait par lasser les spectateurs. Une seule chose m’a cependant troublée durant toute la repré-sentation : qui est donc Giselle parmi les six danseuses présentes sur scène? Ce questionnement pourrait aussi être le vôtre. Pour autant, avant d’entrer dans la salle de spectacle effacez tous les préjugés que vous avez d’un ballet classique et sa-vourez juste sans modération ce moment de pur plaisir !

Pauline, 4ème

J’ai adoré ce ballet car nous sommes plongés à l’intérieur dès les premières secondes. La chorégraphe Maryse De-lente a transformé Giselle en un ballet féminin, poétique et moderne. Les Willis ont chacune leur personnalité et dé-pendent les unes des autres, ce qui fait qu’une force se dé-gage de leur union. Cette force est aussi présente grâce à une chorégraphie plutôt masculine (grands sauts, tours...) et au fait que les danseuses donnent beaucoup d’elles mê-mes puisqu’elles sont peu nombreuses sur scène (six au maximum). J’ai apprécié aussi ce très joli décalage entre la musique classique, composée par Adam, et la chorégraphie contem-poraine, choix brillant et original de Maryse Delente. On ne sait pas qui est Giselle car elles sont toutes habillées de la même manière. Disons donc qu’elle peut être interprétée par toutes les danseuses !Autre détail original : le passage de la vie à la mort et du jour à la nuit est symbolisé par un banc noir situé au fond de la scène. Rien ne manque à ce ballet, même pas l’humour, pourtant rarement présent dans des spectacles de danse. Quelques petits détails présents sur leurs visages ou quand elles rentrent ou sortent de la mort nous font sourire.

Flore, 4ème

Giselle ou le mensonge romantique de Maryse Delente com-mence par une entrée en scène très surprenante de la première danseuse. S’ajoute une lumière bleue qui me fait penser à de la brume et renforce la sombre luminosité du cimetière des Willis. Les très belles expressions du visage des danseuses achèvent de créer une ambiance très par-ticulière. J’ai moins aimé qu’une danseuse arrive au milieu du ballet car on ne savait pas son rôle. Les jeux corporels m’ont autant plu que l’expressionisme du visage. Ne vous attendez donc pas au Giselle du répertoire classique mais à un mélange de style bien accordés les uns avec les autres .

Clarisse, 4ème

Page 3: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Un bon spectacle de danse contemporaine, intéressant à aller voir certes, mais une version de Giselle, c’est moins sûr !Tout d’abord, et même si c’est leur métier, bravo pour la performance des six danseuses au niveau de l’énergie. La pièce est très physique et elles sont sur scène tout du long. Les passages de groupe, dans la technique plus proche du néo-classique que du contemporain, sont intéressants et le mouvement dansé globalement bien exécuté notamment par quelques danseuses dont on perçoit plus particulière-ment la formation de base classique (élément confirmé lors de l’échange avec les protagonistes après le spectacle).Le début de la pièce en « mariées » est un peu trop long et répétitif. On finit par s’ennuyer. De plus, elles ne sont pas élégantes mais là n’est pas forcément le but.Dans les passages en groupe des danseuses, on remarque toujours au moins deux d’entre-elles, en ligne de fond, qui ont un léger décalage par rapport aux danseuses du devant de scène. C’est gênant lorsqu’il s’agit d’une compagnie pro-fessionnelle. Les ensembles devraient être parfaitement syn-chronisés. Mais pour cela, il faut être totalement à l’écoute. Les contrastes entre les passages au sol et les passages de-bout manquent aussi un peu d’amplitude.De fait, on est davantage dans une recherche, plus superfi-cielle, de performance dans le mouvement dansé que dans l’émotion véritable. De l’énergie sans connexion véritable, à quoi cela sert-il ?En fait c’est surtout la musique qui donne la puissance à cette pièce. Si on ne connaît pas par avance le titre de la pièce et la partition musicale, cette chorégraphie pourrait être dansée sur une autre musique et s’intituler par exem-ple, « Songes de mariées ».Cela me rappelle le Sacre du Printemps de Gallotta, auquel j’ai assisté quelques semaines auparavant dans cette même salle. Même phénomène. Comme Maryse Delente enlève les personnages masculins et ne garde que la partie des Willis, il n’y a plus que la mu-sique et le titre qui fassent vraiment comprendre que c’est une version de Giselle. Gallota, lui, se passe de « l’élue » et évoque très furtivement le « sacrifice ». Sans la musique et le titre, son introduction trop longue bien que parfaitement dansée suivie de passages de gesticulations peu coordon-nées sont vraiment trop faibles par rapport à la puissance de la musique et du propos. Et pourtant, il existe des ver-sions comme celles de Pina Baush ou du Ballet Béjart qui relèvent amplement le défi. On reconnait l’histoire mal-gré des chorégraphies bien particulières mais suffisamment puissantes pour presque pouvoir se passer de la musique qui, de fait, ajoute un élément mais ne porte pas les pièces.On est loin, aussi, du Swann Lake (Lac des cygnes) repris par Dada Masilo (compagnie sud-africaine) au Grand T début 2014. Une énergie et une précision époustouflantes, des techniques tellement maitrisées en classique, contemporain, danse tribale… que les danseurs peuvent même en jouer, s’en moquer, ce qui n’est pas sans rappeler le fondement de la célèbre et talentueuse compagnie du Trocadero Ballet Le public ne s’y trompe pas. Applaudissements nourris et une incontrôlable standing ovation, organique et essentielle. C’est réservé aux grands spectacles et à l’émotion pure.La Giselle de Maryse Delente, malgré une bonne construc-tion, est moins ambitieuse que la version de Mats Ek, plus pertinente avec un parti pris de « folie » qui pourrait être gênant mais qui se révèle beaucoup plus fort et engagé. Ma-gnifiquement servie, par exemple, par Anna Laguna, puissan-te, mystérieuse et d’une telle élégance singulière, on adhère tout de suite.Alors, pour ces versions de répertoire par Gallotta ou plus spécifiquement Maryse Delente, je pense qu’à force d’enlever le cœur même de l’histoire, on n’y comprend plus grand-cho-se. Revenir à l’essentiel, et au moins faire en sorte que le mou-vement crée l’émotion serait pertinent. Les danseurs doivent danser et ne pas faire de la danse devant un public.L’échange avec les danseuses et la répétitrice après le spec-tacle a été un moment très agréable. Des précisions ont été apportées sur le fait que la compagnie a monté ce spectacle avec quelques danseuses « permanentes » et une majorité d’interprètes venues d’horizons différents pour le projet, appris en trois semaines. Ceci explique sans doute certaines imperfections et le caractère trop démonstratif de cette représentation.Il y a vraiment des versions à ne pas voir après d’autres mais ces compagnies contribuent toutes à faire connaître le spectacle vivant de la danse et là, est bien l’essentiel, en dehors du fait d’apprécier ou pas telle ou telle version.Alors, bon spectacle et faites-vous votre propre opinion !

Jocelyne

LE COIN DES ADULTES

J’ai beaucoup apprécié ce ballet qui associait classique et contemporain. J’ai trouvé que l’idée de s’emparer d’un mo-nument du répertoire comme Giselle pour en faire une pièce joyeuse et parfois même humoristique était très originale.Les costumes en voile très léger transformaient les danseu-ses en véritables Willis. En accompagnant chacun de leurs mouvements, ils créaient comme une traînée blanche rap-pelant l’ombre des fantômes. Les accessoires utilisés, com-me les cubes, servaient à faire du passage de la vie à la mort un événement plus concret. La technique des artistes est admirable. Dans Giselle ou le mensonge romantique, les danseuses sont sur scène du dé-but à la fin, soit environ 1 h 15 de danse intense. Dans la dernière partie du ballet, on observe un crescendo à la fois dans le rythme de la musique mais également dans la danse. Les Willis finissent par mourir d’épuisement, quand les dan-seuses jettent leurs dernières forces dans ce tableau final.

Perrine, 3ème

Giselle ou le mensonge romantique de Maryse Delente est une très belle version contemporaine de Giselle. Un ballet court puisqu’il ne dure qu’une heure mais il est rempli de suspense et d’émotion. L’entrée surprenante des six dan-seuses en robes blanches, qui arrivent en glissant assises sur des tabourets, ne peut manquer d’étonner. Ces tabou-rets, rassemblés ensuite en fond de scène, forment un banc derrière lequel disparaissent et apparaissent les danseuses. Cela contribue à créer un jeu de scène plein de rebondis-sements.Les regards que se lancent les danseuses attirent l’œil. De même que les belles musiques rythmées envoûtent le spectateur. Une question reste cependant présente dans mon esprit : le titre du ballet est-il cohérent avec l’histoire racontée ?

Marie-Salomé, 4ème

Décors presque inexistants et costumes très épurés : la re-lation avec le ballet original semble déjà confuse si ce n’est ce tombeau en fond de scène qui renvoie bien au lieu de vie habituel des Willis. Maryse Delente dit vouloir remettre en cause le romantisme de Giselle. La chorégraphie qu’elle a conçue y parvient-elle ? Rien n’est moins sûr. Quelques allusions à des pas clefs de l’œuvre nous la remettent certes un peu en mémoire mais toute comparaison s’arrête là. Pour autant, si les liens entre les deux chorégraphies sont difficilement reconnaissables on assiste à un spectacle inté-ressant chorégraphiquement car mêlant les techniques de plusieurs styles (notamment le classique, le contemporain et le jazz). De plus la richesse de l’interprétation des dan-seuses contribue à rendre le spectacle plus vivant encore !

Marie, Terminale

Le « mensonge romantique » de Maryse Delente est incom-parable à la version classique de Giselle tel qu’on la connaît. Il n’y a aucun décor sur la scène, juste des jeux de lumières et un cercueil au centre du plateau. Les costumes des dan-seuses sont des robes de mariées (ce qui me rappelle que les Willis sont des femmes mortes le jour de leur mariage), qui sont ensuite remplacées par des robes simples, fluides et très contemporaines. La chorégraphie est un mélange de néo-classique et de contemporain. Elle a beaucoup de peps et est pleine d’éner-gie. Au début du ballet, les interprètes dansent avec une chaise dont je n’ai pas compris l’utilité. A certains moments elles se servent du cercueil pour sortir (ou revenir) de scè-ne ce qui leur permet de ne pas forcément passer par les coulisses, ce que j’ai beaucoup apprécié. Chaque danseuse, chaque chorégraphie a son propre carac-tère. Ce ne sont pas ces belles Willis, douces, délicates qui forment un groupe uni, non. C’est un groupe composé de danseuses avec chacune une chorégraphie et une person-nalité bien attribuées, ce qui est rafraîchissant. Les expres-sions sur le visage des danseuses sont réjouissantes et on sent qu’elles se donnent à fond : ça réveille (surtout dans certains moments où la chorégraphie est plus lente). Ce ballet est pour moi une découverte et je conseille à tout le monde de venir le voir.

Charlotte, 4ème

Page 4: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Terpsichore ou la quête risquée d’un nouveau baroque ?

LA DANSE BAROQUE

L’acte de naissance de la danse baroque remonte à l’an-née 1661 lorsque Louis XIV, véritable passionné de la discipline, fonde l’académie royale de danse, sept ans après avoir ouvert celle de musique. Etroitement liée à un contexte politique elle a d’abord attiré amateurs et courtisans désireux de danser pour et avec le roi. Ce-pendant c’est bien parmi eux que vont se trouver les premiers professionnels de l’histoire de la danse. C’est dire toute l’exigence que requiert la maîtrise de ce style qui préfigure la naissance de la danse classique.Menuet, gavotte, sarabande, courante, chaconne ou pas-sepied sont autant de variantes qui constituent le corpus baroque. Point commun entre toutes ces danses d’ori-gines populaires, traditionnelles ou étrangères ? Elles étaient toutes revisitées pour correspondre au goût de la cour et du roi.

« Mes parents étant musicologues j’ai donc beaucoup écouté les compositeurs baroques et toujours eu l’in-tuition que cette musique était mouvement. Pour le baroque, être danseur c’est aussi être musicien de l’es-pace. Et j’y vois là un lien avec la danse contempo-raine. L’idée de temps juste, d’énergie de la danse, il y aussi de cela dans la danse baroque si on lui enlève les costumes et les perruques. Personnellement, je n’ai pas envie de retourner au XVIIème siècle. Ce n’est pas cela qui m’intéresse. Par contre, voir comment on peut s’emparer de cette ma-tière pour en faire un propos contemporain, voilà ce qui me passionne. Avec Terpsichore j’ai continué à questionner cette ma-tière que j’aime et que j’ose aujourd’hui violenter un peu plus qu’avant. J’ai d’ailleurs le sentiment d’avoir franchi une étape importante avec ce travail. »

Propos de Béatrice Massin lors de la rencontre d’après-spectacle à ONYX

Vouloir composer une œuvre résolument contemporaine n’implique pas forcément de se mettre à tout prix en recherche d’une nouvelle gestuelle. Avec Terpsichore, jouée le 18 mars à l’ONYX de Saint-Herblain, nos élèves ont découvert que se retourner sur le passé pouvait suffire. Grâce à ce second spectacle, prévu dans le cadre de Plumes de danse, ces dernières ont pu non seulement se forger leur propre jugement sur cette œuvre intéressante, bien que difficile d’accès, mais également faire la connaissance avec la chorégraphe Béatrice Massin, présente ce soir-là et très disponible pour le public. Grande spécialiste de la danse baroque, passionnée par les multiples aspects de ce mouvement, elle est à l’origine d’une écriture chorégraphique née de la confrontation en-tre ce style du XVIIème siècle et la danse d’aujourd’hui. Au sein de la compagnie Fêtes galantes qu’elle dirige depuis exactement vingt ans, elle s’est lancée dans une « quête chorégraphique d’un nouveau baroque. » Musique et danse y sont à ses yeux « indissociables » et le contemporain y flirte sans complexe avec des pas académiques et une gestuelle très codifiée. Avec cet hommage à Terpsichore, muse de la danse, elle entendait proposer « un spectacle en musique et qui, sous le prisme de la peinture, nous emmène du dessin prépa-ratoire au tableau achevé, du trait à la naissance de la couleur ». Autrement dit une sorte de « kaléidoscope chorégraphique » où s’entrechoquent les arts et les influences. Verdict des élèves sur ce projet ambitieux ? Entre interrogation et perplexité...

Juliette Corda Journaliste-intervenante

Mon avis sur ce ballet est assez mitigé. Il y a quelques mois, lorsque j’ai découvert et lu les brochures des deux pièces que nous devions aller voir, je pensais que Terpsichore me plairait d’avantage que Giselle ou le mensonge romantique, même si je ne connaissais presque rien à la danse baroque. Or il s’est avéré que j’ai beaucoup apprécié la pièce de Ma-ryse Delente et que j’ai malheureusement été un peu déçue par celle de Béatrice Massin.J’ai trouvé très intéressant de commencer la pièce avec du contemporain pour glisser petit à petit dans du pur baro-que. Mais je me suis vite rendue compte que ce style était assez répétitif. Heureusement qu’un autre couple de dan-seurs est arrivé pendant le ballet, ce qui a un peu fait varier la chorégraphie. Bien sûr, l’effort physique est remarquable car la plupart des interprètes se déplacent beaucoup, par-fois même en sautant. Cependant j’ai beaucoup apprécié la musique ainsi que les costumes très colorés. Le travail sur les lumières permettait quant à lui de passer d’une atmosphère très douce à un jeu de silhouettes très bien trouvé. Selon moi, Terpsichore est un très beau ballet mais il est un peu long et répétitif. Je pense que seuls les grands amateurs de style baroque peuvent rester concentrés d’un bout à l’autre.

Perrine, 3ème

Connaissez-vous la danse baroque ? Pas encore ? Ce spec-tacle est donc une bonne approche pour découvrir la dan-se du XVIIème siècle tout en gardant une connexion avec le style contemporain d’aujourd’hui. Sans connaissances particulières nous pouvons, certes, avoir quelques peines à comprendre les enchaînements effectués sur scène. Nous pouvons également ressentir une impression de répétition trop marquée dans le registre des mouvements. Néan-moins, cette pièce reste tout de même une expérience loin d’être regrettable !Béatrice Massin nous indique que Terspichore représente sa propre perception de la danse baroque. Cette pièce est donc basée sur une démarche très personnelle.Poésie, entrain et harmonie ornementent ce spectacle. Dès le début, la scène se fonde dans un anachronisme très fort avec quatre danseurs, au sol, vêtus d’habits futuristes blancs, se levant pour effectuer une danse très ancienne accompa-gnée d’une musique de Haendel ou de Rebel. Une entrée très surprenante ! Ensuite, arrivent les couleurs, les couples, la fraîcheur et la gaieté. Un ensemble très fleuri, inspiré des peintures de Watteau et de Matisse, emplit alors la scène. Les danseurs aux visages ouverts et agréables nous empor-tent dans leurs mouvements vifs et pétillants. Leurs gestes sont toujours très grands et majestueux sans jamais laisser place à une quelconque relâche. Même lorsque certains se frôlent lors d’un déplacement très rapide et précis. Terpsichore est une pièce étonnante pouvant parfois en-nuyer, parfois enchanter certains... Elle reste tout de même une des rares créations créant une atmosphère vivante si peu commune.Béatrice Massin nous offre avec gaieté cette œuvre. Com-ment la refuser ?

Léna, 2nde

Malgré un début, long et répétitif, les danseurs pieds nus nous surprennent. En effet, ils ne portent pas de chaussures à talons contrairement à la danse baroque d’origine.Grâce à des jeux de lumières, les ombres des danseurs sont projetées sur un mur blanc ce qui envoûte le spectateur. On est emporté dans une sorte de bal baroque jusqu’à l’irruption inattendue d’une danseuse en robe jaune. Cette vive tenue crée un magnifique contraste avec les costumes bleutés des autres danseurs. Après le duo entre deux danseurs de couleurs, ils se retrou-vent tous les six dans des tenues colorées à l’excès. Sur la scène, ils forment, déforment des diagonales et autres lignes. Le tout agrémenté de jeux de lumières impressionnants.Une heure et demi plus tard, les lumières et la musique s’évanouissent, signant la fin du spectacle. Nous en ressor-tons avec le sentiment que, malgré quelques longueurs, c’est un très beau spectacle que nous vous conseillons vivement d’aller voir.

Mathilde, Marie-Salomé et Maïwenn, 4ème

Ce ballet se compose de deux parties. La première est as-sez épurée. Les danseurs ont des costumes sobres blancs, bleus et gris. Sur le côté gauche de la scène se trouve un grand tulle blanc reflétant l’ombre des interprètes, ce qui peut nous faire penser à un bal de l’ancien temps sur ces musiques caractéristiques du baroque. La seconde partie est plus «folle». Les costumes sont hauts en couleurs et les échanges de partenaires s’intensifient ce qui crée des duos très intéressants. Ces deux volets sont très différents mais reliés par les mouvements qui sont les mêmes du début à la fin. Ce côté répétitif m’a d’ailleurs un peu gêné. Terpsichore est sûrement un très bon spectacle de baroque mais personnellement j’ai eu l’impression que les danseurs n’allaient pas au bout du mouvement et se retenaient. Ce n’était pas très plaisant à regarder selon moi. Mais cela plairait sûrement à d’autres.

Louise, Terminale

NOS ELEVES JUGENT CE SPECTACLE

Page 5: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Terpsichore ? Le baroque traditionnel que j’ai eu la chance de pratiquer nous a montré un tout nouveau visage durant ce spectacle. Dans ce projet atypique et original le rythme ca-dencé, nous porte entre baroque et contemporain. Incarné par des corps roulant sur le sol, c’est le second qui prend d’abord ses marques. Cette approche pour laquelle a opté Béatrice Massin efface les limites du temps pour nous faire découvrir une nouvelle danse, tout simplement intemporelle. Au tout début le spec-tateur doit plisser les yeux pour distinguer les silhouettes. Puis les corps se réveillent et s’élancent dans une danse épurée de tout artifice, précise et linéaire. Dans une cohé-sion de groupe évidente, les danseurs forment couples et quatuors aussi bien sur la musique que dans le silence. Coté jardin, un jeu de lumière multiplie les danseurs à l’infini, ce qui recrée presque l’ambiance de la cour lors d’une gavotte, d’une chaconne ou d’un menuet... Les costumes teintés de couleurs vives et pétillantes réga-lent les yeux. Ils sont loin d’être encombrants et chargés. Pourtant, par leurs lignes, ils rappellent bien les costumes d’époque. Une question cependant me traverse l’esprit : ce spectacle me plairait-il vraiment sans musique et sans costumes ? Il me semble que non. En effet, la danse baroque, très tenue, finit par m’ennuyer. Bien que les danseurs effectuent également des sauts et des mouvements de bras, le haut du corps me parait presque bloqué. La respiration qui me semble faire partie intégrante de la danse contemporaine manque. Néanmoins ce spectacle est un réel plaisir pour la vue... à consommer sans modération.

Victoire, 1ère

Terpsichore, un nom étrange pour un ballet qui l’est tout autant. Aller voir ce spectacle en pensant assister à une re-présentation de danse baroque est une erreur.Tout d’abord, les danseurs entrent sur scène en roulant sur le sol, ce qui m’a surpris. Ils entament alors tour à tour des danses individuelles. La scène, avec pour seul décor une toile blanche sur le côté gauche, est éclairée durant la majeure partie du spectacle par une lumière blanche et fade et les costumes de la pre-mière moitié du ballet n’arrangent pas cette impression : ce sont des tuniques blanches accompagnées d’un pantalon de la même couleur. Les coutures sont laissées apparentes volontairement. Les costumes blancs sont, par la suite, rem-placés par des robes (ou des pantalons) colorés.Globalement, dans ce ballet, les danseurs ne se touchent jamais, il n’y a quasiment pas de contact physique. Cela m’a beaucoup étonnée car je pensais que la danse baroque était une danse de couple. De fait, je n’ai pas trop apprécié cet aspect du ballet.En outre j’ai regretté que la chorégraphie soit aussi répé-titive. Je me suis vite ennuyée. Les danseurs n’avaient pas l’air très concentrés dans leur danse et ils n’ont pas réussi à retenir entièrement mon attention.

Charlotte, 4ème

Je suis allée à Onyx assister à un spectacle de danse d’une durée d’une heure, intitulé Terpsichore. Si je pose dessus un regard critique, je dirais qu’il a été beaucoup trop répétitif et ennuyeux. C’était très souvent les mêmes mouvements qui y étaient en effet répétés. En revanche, j’ai constaté le magnifique travail dans le do-maine de la synchronisation et des formes géométriques. Cela représentait un très beau dessin sur scène. Les costu-mes étaient très colorés et tous différents ce qui donnait une petite touche d’originalité. Quant au tulle déployé sur la gauche, il permettait un jeu d’ombre extraordinaire quand les danseurs évoluaient sur le plateau. Non content d’agran-dir la scène il donnait visuellement l’illusion qu’il y avait une troupe de danseurs en plus.Au cours de l’incident technique qui s’est produit durant le spectacle, j’ai pu constater que les danseurs étaient res-tés calmes et qu’ils ont repris comme si de rien n’était. J’ai trouvé ces réactions très professionnelles.Disons pour conclure que j’ai trouvé le spectacle intéres-sant mais sans plus.

Auriane, 3ème

Je n’ai pas aimé ce ballet. D’abord parce que je n’ai compris l’histoire (et je doute même d’ailleurs qu’il en racontait une). Le baroque est ici très (trop?) moderne et il n’y a presque aucune danse de couple, pourtant la base de ce style. Quant au début, beaucoup trop long, il ne met pas le spectateur dans de bonnes conditions. Conséquence : on n’arrive pas à se plonger dedans. Personnellement, je commençais à me concentrer et à aimer le ballet quand l’incident technique est venu tout gâcher. Je garde néanmoins un bon souvenir en mémoire : les jeux d’ombres du début du spectacle. Ils sont à la fois magnifiques et magiques.

Flore, 4ème

Je n’ai pas compris Terpsichore. Peut être parce que je n’ai pas retrouvé sur scène le style baroque tel que je me l’ima-gine (avec des danses de couples et des chaussures dorées à talons notamment). Le bon souvenir que je garderai de cette pièce ce sont les jeux d’ombres. Ils m’ont plu et ont retenu mon attention. Le moins bon sera lié à l’erreur tech-nique survenue au beau milieu du spectacle. Une surprise à la fois désagréable et déplaisante !

Clarisse, 4ème

Terpsichore ou le spectacle donné à voir d’une transforma-tion colorée, par les costumes, par la musique et par l’in-terprétation dansée. Si l’on a du mal au début à se plonger dans l’univers de cette pièce, on savoure par la suite cette gestuelle de la danse baroque qui nous interroge puis nous envoûte! Serait-ce en raison de cet engagement total du danseur qui s’approprie les phrases en les répétant jusqu’à s’en imprégner totalement? La musique ainsi que les costu-mes y sont aussi pour beaucoup dans cette adhésion pro-gressive du spectateur. Tout d’abord vêtus de blanc les dan-seurs reviennent ensuite dans des costumes du même style, mais cette fois-ci colorés. Au final, on assiste à une pièce qui pourrait sembler répétitive mais qui ne l’est que par l’en-chainement des pas. Pour le reste, elle montre, au contraire, une évolution tout au long de son déroulement.

Marie, Terminale

Page 6: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

LE COIN DES ADULTES

J’ai déjà eu l’occasion d’assister à des spectacles et stages de danse baroque, notamment ceux de la compagnie l’Eventail, de Marie-Geneviève Massé, basée à Sablé sur Sarthe. J’avais donc une idée assez précise de ce que j’allais voir dans Terpsichore mais avec une interrogation particulière eu égard au synopsis de la pièce. Y étaient annoncées démar-che contemporaine et recherche personnelle. Autant dire que l’on pouvait s’attendre à tout et peut-être à n’importe quoi.Loin s’en faut. Du début à la fin, tout est empreint de fluidité, de légèreté, de précision. Un vrai travail d’orfèvre, de dentellière tant les danseurs se croisent, s’entrecroisent d’une manière très douce et puissante à la fois qui sous-entend une tenue remarquable du dos, de l’endurance, bref une vraie performance physique et artistique.La danse baroque est ici magnifiquement servie, accompagnée de partitions musicales tout aussi magnifiques d’Haendel ou de Rebel. Les pas et les figures s’enchainent et l’on s’aperçoit que les danseurs ne portent pas de chaussures. Au fur et à mesure, on s’habitue à ce mariage avec la danse contemporaine et à un certain épurement jusque dans les costumes beaucoup moins chargés que les standards du XVIIème siècle. Malgré tout, leurs coupes et leurs couleurs directement inspirées des peintures de Watteau et de Matisse semblent s’être évadées de leurs œuvres pour venir danser devant nos yeux, d’autant qu’elles contrastent avec une première partie de la pièce plongée dans une dominante de noir et de blanc.Les surprenants jeux d’ombres et de lumières du début de spectacle sont particulièrement envoûtants et contribuent eux aussi à une certaine évidence à cet entrelacement des danses baroque et contemporaine. Au final, lumières, couleurs, pas, musiques et danseurs ne font plus qu’un.Et là, je me prends à espérer davantage d’enchainements entre les deux styles. En effet, les passages au sol en contemporain sont tellement beaux que j’en voudrais encore. Les figures et pas du baroque finissent par me paraître un peu répétitifs et j’apprécie d’autant la dynamique du contemporain, le contraste entre la verticalité du baroque et la possible horizontalité de la danse contemporaine.En revanche, l’épurement apporté par le contemporain affecte les jeux de regards et de séduction que contient habituellement la danse baroque. Je ne parviens pas suffisam-ment à percevoir d’émotion et une certaine majestueuse longueur s’installe. Dommage.J’éprouve alors des sentiments totalement contradictoires. Je voudrais davantage de passages chorégraphiés contemporains mais une moindre influence de ce style pour retrouver les interactions humaines si coquines et charmantes du baroque. Equilibre probablement difficile à trouver et tout simplement peut-être pas souhaité par la chorégraphe.De fait, je ressens vraiment (comme le confirmera d’ailleurs Béatrice Massin lors d’un échange à la fin du spectacle), que cette pièce s’inscrit véritablement dans un processus d’expérimentation, de recherche et de cheminement personnel de la chorégraphe totalement baignée par les deux univers.Bien que ce ne soit pas forcément un spectacle à recommander comme « pur » spectacle de baroque à une personne totalement novice, il est extrêmement intéressant d’assister à la naissance de ce mariage entre danses contemporaine et baroque. Comme toute union, il faut lui laisser le temps de mûrir, de grandir et d’aller plus loin pour nous proposer de prochaines pièces. Mais jusqu’où cette leçon de pas de danse et d’art de chorégraphier peut-elle aller ? L’honnêteté, la recherche de perfection et le travail colossal de la démarche de Béatrice Massin présage d’un encore meilleur. Rien qu’à ce titre, c’est un spectacle que vous pouvez aller voir en toute confiance.

Jocelyne

Avant Terpsichore, j’ignorais tout de la danse baroque, si ce n’est ce que le film Le Roi danse donnait à voir de la passion de Louis XIV pour le ballet.Le spectacle de ce soir m’est apparu comme une suc-cession de déplacements filés comme de la dentelle, pour reprendre l’image utilisée par Béatrice Massin dans son intervention, l’objectif étant de croiser les fils de la manière la plus élaborée possible, de créer une toile sophistiquée, avec des motifs récurrents mais à chaque fois enrichis, au risque de parfois emmêler les fils, c’est-à-dire, pour les danseurs, au risque de se heurter.La gestuelle qui accompagne ces déplacements est très codifiée, et, en cela, la danse baroque peut sem-bler répétitive, voire peu expressive, parce que les danseurs semblent être les instruments d’une règle qui les domine.Paradoxalement, ce fut un spectacle très beau, la lu-mière très travaillée magnifiant la chorégraphie et les costumes, mais en même temps, et ce n’est peut-être effectivement pas le propos de la danse baroque, il n’a suscité chez moi aucune « émotion ». Cet exercice brillant était parfaitement exécuté par des danseurs plein d’élégance et de virtuosité, mais voilà, on a le sentiment que cet exercice aurait pu se prolonger indéfiniment...En fait, l’introduction en noir et blanc, qui échappait à cette codification pour faire une incursion dans la dan-se contemporaine, offrait une perspective de déroule-ment, de progression. Mais, avec l’arrivée de la couleur, et le déploiement des codes de la danse baroque, j’ai le sentiment qu’il n’y a eu de progression que dans la manière de plus en plus pointue de développer le motif chorégraphique, comme le compositeur peaufine ses variations sur un même thème. La fin du spectacle ne semble devoir intervenir que parce que, voilà, la page est remplie...Donc, pour conclure, ce fut un spectacle marquant au niveau visuel, pour moi la découverte d’une autre manière de danser, mais avec le sentiment que la richesse intime de cette chorégraphie ne se livre qu’aux spécialistes...

Danièle, maman de Perrine

LE MOT DE LA FIN

Lorsque, il y a plus de vingt ans, le sigle A.D.C fut choisi pour déclarer officiellement l’association gestionnaire de l’école de danse, ce ne fut pas le fruit du hasard mais une volonté délibérée de donner une orientation à l’action de l’association et au travail des professeurs. Ne pas rester cantonnés à une approche sérieuse et technique de la danse mais aussi permettre une vraie ouverture sur le monde des arts et son expression artistique. Aussi, je ne peux que me réjouir de cette expérience Plumes de Danse qui contribue à renforcer cette ambition exprimée dans l’appellation Art, Danse et Culture et qui existe depuis toujours à travers les différents voyages, stages et spectacles proposés.Au vu du résultat déjà obtenu, souhaitons longue vie à ce projet très enrichissant tant au niveau de la danse que de la culture personnelle. Plumes de danse ou la preuve supplémentaire, s’il en fallait, de la pertinence de l’existence d’un cycle Danse-Etudes au cœur d’un établissement scolaire !

Jean-Paul Thual, Professeur de danse classique / Coordinateur

NOS REMERCIEMENTS A tous les élèves ayant participé à cette aventure : Perrine Barba, Maïwenn Bertotti, Pauline Carbonnelle, Auriane Demalaine, Clarisse Deniel, Louise Desenfant, Marie-Salomé Greffier-Doucet, Marie Lecomte, Mathilde Maire, Charlotte Menant, Léna NG, Flore Surpas, Victoire Vigneron.

Page 7: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

A S S O C I A T I O N A R T , D A N S E E T C U L T U R E

FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - MAI 2015n°2

N A N T E S

10 spectacles de différents styles vus dans 6 lieux de re-présentation, 71 élèves du cycle Danse-Etudes concernés (représentant onze niveaux du CE1 à la Terminale) et pas moins de 251 billets négociés puis réservés (dont 68 pour les adultes ou parents accompagnateurs)… Ces chiffres en disent long sur l’ampleur donnée à la deuxième édition du projet Plumes de Danse. Après le galop d’essai de l’an dernier (qui portait sur 2 spec-tacles vus par 13 danseuses de collège-lycée volontaires) l’as-sociation ADC (Art, Danse et Culture) a souhaité que l’en-semble du Danse-Etudes soit associé à cette belle aventure. Bien lui en a pris si l’on en juge par les douze magnifiques pa-ges de ce journal et par le nombre impressionnant d’articles qui y figure. Que soient d’ailleurs, en premier lieu, chaleureusement re-merciés et félicités tous les élèves (ainsi que les parents !) qui, après le temps plaisant de la représentation, ont su ne pas s’arrêter là et saisir l’occasion de se frotter à cet exercice d’écriture. Ils ont aujourd’hui la satisfaction de se voir réunis dans cette publication de grande qualité qu’ils pourront gar-der précieusement en souvenir. Grâce à cette expérience, tous savent désormais que porter un regard critique va bien plus loin que donner un simple avis sur ce qui a été vu. Il s’agit en effet d’apprendre à bâtir une argumentation autour de son point de vue et d’étayer celle-ci d’exemples précis. Critiquer revient en quelque sorte à enga-ger un dialogue autour d’une démarche artistique proposée. Comme en témoignent tous les articles que vous pourrez lire le stade du simple « j’aime », « j’aime pas » est ici largement dépassé. Y compris chez les plus jeunes. Pour parvenir à ce résultat l’aide à l’écriture mais aussi la pré-paration en amont sont indispensables. Outre la nécessaire et importante logistique à mettre en place (sélection des specta-cles, billetterie de groupe, transports des élèves…) l’association ADC s’est également chargée (bénévolement, il convient de le rappeler) de tout cela. Via des temps de sensibilisation en amont, dispensés au sein du studio, les élèves sont tous arrivés avec des informations en tête sur ce qu’ils allaient voir. Nous considérons que c’est en étant bien « avertis » sur le sens du propos tenu comme sur des données très concrètes (nombre de danseurs, pré-sence ou non d’un décor, inscription dans un courant artisti-que précis…) que nos élèves peuvent pleinement entrer dans l’exercice critique que nous leur demandons. Au nom de l’établissement nous adressons nos plus sincères remerciements à ADC qui a consacré énormément de temps et d’énergie à ce travail de préparation et d’accompagnement des élèves. Il permet d’atteindre le résultat que vous avez sous les yeux. Sachez aussi que, sur le plan pédagogique, les bénéfices et en-seignements retirés par les élèves sont infiniment précieux. Au collège et au lycée certaines danseuses se révèlent dans l’exercice (voire affirment déjà une belle fibre journalistique !). Toutes apprennent à exprimer leur ressenti de façon claire, sincère et précise et cela ne peut que leur être très utile pour la suite de leur parcours scolaire. Au primaire, les danseurs (des filles mais aussi un garçon !) ont perçu que l’Art qu’ils pratiquent ce n’était pas que le tutu et les pointes ! Ils ont su exprimer des sentiments éprouvés lors de chacune des deux représentations qui leur étaient consacrées. La danse est un art qui allie l’effort, le beau, la poésie, la cou-leur mais surtout l’expression de la vie et de l’âme ! Nos danseurs y ont ajouté le talent de l’écriture. Cela augure des jeunes épanouis en esprit, en corps et en cœur.

Christophe Corda et Laurence Brasier, Chefs d’établissement

EDITO

Avec Julien Lestel au plus près des étoilesL’édition 2014/2015 de Plumes de Danse a commencé par le privilège d’assister, le 19 septembre 2014 entre 16 heures et 17 heures, au filage complet de la pièce donnée le soir même à la Fleuriaye de Carquefou. Entrée en matière par une sorte de répétition grandeur nature, donc, mais sans costumes. Tous les derniers réglages de son, de lumières et de repères entre danseurs se jouent ici. Les artistes, en tenue de travail, ne réalisent pas forcément toute la chorégraphie au maximum des mouvements et de leurs possibilités physiques et artistiques mais l’attention, l’écoute entre eux est intense. S’en est suivi un débriefing sur scène entre le chorégraphe et danseur Julien Lestel et ses interprètes. Questions, suggestions, réponses, précisions, tout se fait dans une grande sérénité, avec efficacité et professionnalisme. Puis, peu après 17 heures, le moment exceptionnel tant attendu par les élèves est arrivé : une heure d’échange rien que pour elles avec Julien Lestel et deux de ses danseurs. Quelques photos pour la page facebook de La Fleuriaye et pour le site de La Perverie, et voilà nos apprenties danseuses les yeux remplis d’étoiles (!) et d’un moment inoubliable. Elles n’y croyaient presque pas, en sortant de la salle, tellement elles avaient pu les voir de si près ! C’est sûr qu’il est extrêmement rare de pouvoir assister à une répétition complète si proche d’une représentation avec, à la clé, des artistes d’une grande simplicité et disponibilité, à l’écoute de toutes nos questions et avec un souci constant d’y répondre le plus précisément et sincèrement possible.Mais allions-nous retrouver ces sensations le soir au spectacle ? Costumés, en public, peut-être stressés, la magie serait-elle au rendez-vous ? Voyons ce qu’en ont pensé les élèves danseuses de la Perverie….

Jocelyne M.

PLUMES DU COLLEGE ET DU LYCEELe vendredi 19 septembre dernier, nous sommes allées voir La Paix des Étoiles de Julien Lestel.J’ai beaucoup apprécié ce ballet, des danseurs à la chorégraphie, en passant par la mise en scène et la musique. En réalité, je ne sais pas si on peut vraiment parler de « musique » car, la plupart du temps, elle ressemble davantage à un fond sonore peu rythmé, assez planant. La pièce enchaîne beaucoup de contrastes et d’oppositions. On distingue deux types de tableaux dans l’ensemble du ballet. Le premier introduit La Paix des Étoiles. La lumière est douce et se fond dans la fumée. La chorégraphie est très fluide avec beaucoup de mouvements du haut du corps. Les danseurs y enchaînent les portés et créent une atmosphère très aérienne. Le deuxième type de tableaux est plus tonique mais moins présent dans le ballet. La musique est plus rythmée et les danseurs sont souvent plus nombreux sur scène.Plusieurs moments de la pièce ont retenu mon attention. D’abord, par deux fois, les interprètes ont utilisé des accessoires, à l’image de cette longue robe dorée ou de ces boules rouges attachées aux mains et aux pieds. Sinon, c’est la scène avec les cinq hommes qui m’a énormément plu. Non seulement elle est très dynamique mais la musique, un peu orientale, correspond très bien à la chorégraphie. On doit bien sûr remarquer la performance physique et technique des danseurs, qui enchaînent les scènes pendant une heure sans s’arrêter. Finalement, on peut se demander : “ Pourquoi La Paix des Étoiles ? ”. Peut être que le titre fait référence au film La Guerre des Étoiles et que les nombreux portés représentent des étoiles filantes…

Perrine, 2nde

1

Page 8: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Avis et impressions….

Un voyage au pays des rêves ! C’est ce qui vous attend si vous aussi vous choisissez d’aller voir, comme nous, La Paix des Etoiles, spectacle dansé par la troupe de Julien Lestel et créé par lui-même ! Dès la première danse on se sent entraîné dans un monde surréaliste grâce à l’ambiance qui règne sur scène. Jeux de lumières, fumée… Tout y contribue ! La gestuelle des danseurs est parfaitement maîtrisée et bien mise en valeur grâce à leurs costumes simplissimes. Tout au long du spectacle j’ai beaucoup apprécié l’alliance contemporain et classique avec, à la fois, ces danseuses pieds nus contemporaines et ces danseuses sur pointes (bien qu’avec des mouvements de bras qui restent peu classiques !) J’ai aussi beaucoup aimé la danse des hommes car elle est très rythmée et tonique. Quand ils dansent ensemble, on sent une réelle complicité et une écoute sincère entre les interprètes. A mon avis, les parties où ils sont tous réunis sur scène sont les plus intéressantes et les plus envoûtantes. Seul bémol (assez important quand même !!) : la musique. Trop métallique et trop forte à mon gout. J’aurais aimé entendre plus qu’une petite note de musique de temps en temps. Pour autant, un tonnerre d’applaudissements pour ce spectacle qui nous emmène au-delà de l’imaginaire et nous fait vivre un vrai moment de bonheur !

Pauline, 3ème

J’ai trouvé que le spectacle de Julien Lestel était très bien car il y avait une grande variété de musiques et de chorégra-phies. Les costumes étaient eux aussi très variés et il y avait une grande technique dans les pas. Les tenues m’ont semblé très magnétiques car d’un beau gris imitation ferraille. Il y avait des filles sur pointes qui représentaient l’air et des filles sur pieds plats qui représentaient la terre.

Clara, 4ème

Plusieurs remarques au sortir de ce spectacle. D’abord, j’ai été surprise par l’absence de décor et la présence de fumée. Ensuite je me suis concentrée sur le style néoclassique qui m’a plu, même si, à titre personnel, je ne suis pas certaine de vouloir en faire. Tout au long de la pièce j’ai été étonnée par l’équilibre re-cherché entre le nombre de danseurs et de danseuses. La partie pendant laquelle ils dansaient avec les roses était notamment très originale. Par contre je n’ai pas compris pourquoi à certains moments deux des danseuses ne dan-saient pas sur pointes. A l’arrivée, même si le choix d’une musique parfois accom-pagnée de paroles m’a déconcertée, ce ballet dans l’ensem-ble m’a énormément emballée.

Maria Elena, 3ème

Voilà une chorégraphie très variée et qui, grâce à onze dan-seurs, vous font passer d’une danse douce et calme à une danse on ne peut plus tonique et énergique ! Techniquement, les danseuses sur pointes assemblaient très bien le classique des pointes au contemporain des gestes. Ce qui offrait le rendu d’un superbe style néoclassique ! Le passage des hommes, entrant à tour de rôle sur une musi-que qui s’accélère au fil de la chorégraphie, était magnifique. Ils finissaient avec une vitesse de geste impressionnante ! En revanche, j’ai beaucoup moins aimé le fait qu’ils aient autant enfumé la scène au début. Heureusement que les éclairages rattrapaient bien ce défaut. Pour ce qui est des costumes, je les ai trouvés simples mais très appropriés. S’ils avaient été plus sophistiqués, je pense en effet qu’on aurait moins apprécié la danse et la gestuelle des interprètes. Deux passages m’ont marquée : celui des roses et celui des danseurs hommes. Un, par contre, m’a semblé moins convaincant : celui où une danseuse est reliée à trois autres danseurs par une immense robe dorée. A l’arrivée : un spectacle très agréable à regarder, grâce notamment à de magnifiques danseurs, tous très compétents et qui aiment ce qu’ils font mais aussi grâce à une choré-graphie très bien créée par Julien Lestel.

Alix, 3ème

La Paix des Etoiles, un nom qui va merveilleusement à ce spectacle qui nous plonge dans un univers féérique dès la première seconde. Cette fumée aussi blanche que les nua-ges au dessus des danseurs me rappelle mes rêves d’en-fance. On se croirait vraiment dans un monde féérique ! Les portés sont magnifiques et lors de leur exécution on a l’impression de voir des oiseaux voler. La musique aussi allait très bien avec la chorégraphie (malgré certaines notes me rappelant le bruit d’un alien !). J’ai beaucoup aimé les chorégraphies de groupe réalisées par Julien Lestel. Ce ballet déborde d’originalité et l’ai trouvé fantastique !

Léa, 3ème

Sincèrement, j’ai eu du mal à croire que les danseurs étaient pacifiques car j’ai cru, au contraire, qu’ils…se faisaient la guerre ! Que dire aussi de la musique (instruments et mé-lodie) si ce n’est qu’elle était à mes yeux très étrange et… bien trop forte ?! Par contre qu’ils s’agissent des danses et des costumes de La Paix des Etoiles on ne peut que recon-naître qu’ils étaient tous… très bien !

Elodie, 3ème

La Paix des Etoiles est vraiment une superbe chorégraphie de Julien Lestel. Les six danseuses et les cinq danseurs sem-blent durant tout le ballet possédés et passionnés par ce qu’ils font. Il y a de magnifiques duos, mais aussi des mo-ments à onze, tous très rythmés par les sublimes musiques contemporaines.Au début, un nuage opaque, envahit et envoûte le public à l’ouverture du rideau. Les danseurs semblent jouer à cache-cache derrière ce nuage mystérieux. S’en suivent beaucoup de portés très aériens qui rappellent le côté cosmique du nom du ballet. La paix des Etoiles, un magnifique spectacle plein d’énergie, de poésie et d’émotion qui évoque le rêve et le voyage.

Marie-Salomé, 3ème

Imaginez un spectacle d’une telle intensité qu’il vous fascine, vous transporte dans un autre monde infiniment plus poéti-que et sensuel que celui dans lequel nous vivons. Les choré-graphies réalisées à la perfection s’enchaînent, variant d’une atmosphère à une autre : tantôt puissantes, tantôt délicates ou sensuelles ... Mais toujours avec des effets scéniques très beaux, des costumes simples et futuristes magnifiques, ac-compagnés d’une technique à couper le souffle.Les danseurs repoussent leurs limites durant toute la durée du spectacle, donnent tout et ont une présence sur scène exceptionnelle.On a droit à des chorégraphies fluides, charnelles, douces et aériennes mais aussi à d’autres plus puissantes et explosives. Toutes sont accompagnées de musiques contemporaines qui correspondent toujours aux ambiances des variations.J’ai pu assister à une répétition avec ma classe qui m’avait laissé un excellent pressentiment. Je n’ai pas été déçue. Loin de là ! La paix des étoiles est un spectacle néo-classique d’une grande qualité, tant par les chorégraphies, la technique parfaite des danseurs et la musique que par l’atmosphère qui s’en dégage.Un seul bémol néanmoins (et qui m’a beaucoup frustrée sur le moment !) : Il y avait, au début du spectacle, beaucoup trop de fumée sur scène, ce qui rendait la visibilité très mauvaise. Pour autant ce n’est pas ce que je retiendrai de ce ballet.Petite précision (qui a son importance !) : N’espérez pas assister à un ballet paisible en lien avec le titre La paix des Etoiles. Comme nous l’a expliqué Julien Lestel lors de la ren-contre d’avant-spectacle, le terme « paix » désigne en fait l’harmonie que ressentent les danseurs entre eux durant le ballet.

Charlotte, 3ème

La Paix des Etoiles de Julien Lestel, un merveilleux spectacle que ce chorégraphe français nous a présenté en embar-quant avec lui des danseurs, tous très différents et qui ont donné tout leur talent pour nous offrir ce ballet à couper le souffle.L’harmonie du décor et des costumes représente parfai-tement bien le titre. Le mélange de deux types de danse - classique et contemporain totalement maîtrisés - illustre quant à lui très bien le thème. Bravo à Julien Lestel et à tous les danseurs pour la maîtrise de leur art et pour ce magnifique spectacle.

Lisa, 3ème

Vous avez dit « la paix » ? En écoutant la musique vous penserez plus à une attaque ! Les onze danseurs, hommes et femmes, ont des costumes plus ou moins contemporains. Pendant une heure, vous serez transportés grâce à eux au cœur de l’imaginaire et du futurisme. Ceci, notamment en raison des différents portés (qui ne sont néanmoins pas très variés !) emmenant le spectateur dans un monde de dou-ceur, de légèreté et de tendresse rappelant les étoiles. Tous les interprètes ont été extraordinaires et m’ont envoutée par leur chorégraphie dynamique et joyeuse. A l’arrivée : un spectacle entraînant, pas aussi « pacifique » qu’il n’y paraît mais qui est indispensable à voir !

Clarisse, 3ème

Pendant environ une heure quinze, plongez dans un univers futuriste, poétique et magique ! Du début à la fin, le spectateur de La Paix des Etoiles est di-rectement en lien avec tous les danseurs. Il y a une sorte de communication par les mouvements qui se crée. A mon sens, cette chorégraphie était exactement de la bonne longueur car on avait bien le temps de voyager dans cet univers cosmique. Les onze danseurs y exprimaient des sentiments avec leurs corps. En racontant simplement des choses au travers de la danse ils sont parvenus à « occu-per » superbement cette grande scène sans décor.Leur énergie était débordante. Simples et directs, ils mê-laient légèreté et puissance tout en recherchant l’harmonie avec une musique très expressive. Je conseille vivement à tous d’aller voir cette chorégraphie explosive, haute en couleurs et essentiellement magnifique qui nous plonge dans le rêve.

Julie, 5ème

2

Page 9: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Finesse, poésie, moments calmes ou plus dynamiques, brillan-te alchimie de styles - classique, néo-classique, contempo-rain même parfois - portés par une musique particulière-ment affinée, même si elle pouvait dérouter… La Paix des Etoiles, ce ne fut que du bonheur ! Le tout s’appuyant sur une technique irréprochable des danseurs pour la plupart issus de grands opéras classiques (Paris, Milan etc...). De la belle danse servie par de vrais danseurs amoureux du geste juste. Une communion d’artistes dont l’intelligence de travail, l’humilité créent l’émotion. Autant de corps, de physiques singuliers qui, guidés par un vrai échange et une écoute véritable, dansent ensemble.Pas de doute, notre premier spectacle Plumes de Danse ve-nait de mettre la barre très haut. Merci à Julien Lestel et à ses danseurs de nous avoir offert ces moments suspendus, de sérénité, de paix....dans les étoiles !

Jocelyne M.

Rencontre / Pour nos jeunes, de très instructifs échanges sur…

La nécessité du filage pour les artistes professionnels« C’est un moment très important. Non seulement parce qu’il nous permet de prendre nos marques dans une salle que nous ne connaissons pas. Mais c’est surtout un dernier réglage pour que nous puissions tous être en confiance le soir venu. Nous avons reçu un très bon accueil à La Fleuriaye et nous l’appré-cions. Nous pratiquons un métier qui est dur et quand une équipe nous reçoit de cette manière on se sent tous très bien. » (Julien Lestel)

Les bénéfices de travailler en équipe

« J’ai créé une famille avec les onze danseurs qui m’accompagnent ici sur scène mais qui dansent également dans mes autres pièces. Nous ne sommes pas ensemble par hasard. Nous nous sommes choisis. Ces interprètes me touchent personnellement et quand je crée c’est en m’adaptant à chacune de leur personnalité. Le titre La Paix des Etoiles fait d’ailleurs écho à la façon dont je conçois le travail en commun : être à l’écoute de l’autre, danser à l’unisson, évoluer en harmonie sur une scène. J’ai tellement vu de solistes classiques malheureux et qui enchaînaient les blessures parce qu’ils étaient mal dans leur tête que je défends une autre façon de vivre ce métier. » (Julien Lestel)

L’importance du classique dans la formation« Ne venant pas d’une famille de danseurs cela a pu en étonner certains de me voir devenir à 11 ans petit rat de l’école de danse de l’Opéra de Paris. Mais, moi, être danseur était ce que je voulais faire de ma vie. J’ai compris très tôt qu’une formation classique était incontournable pour cela. » (Julien Lestel)

« Moi ma mère avait un rêve pour la danse. Disons que je l’ai réalisé mais en prenant vite conscience des exigences de cet art. On entre dans la danse comme on entre en religion. » (Aurora Licitra)

« Moi j’ai commencé la danse à 3 ans et demi. Aujourd’hui encore je prends toujours des cours. Le classique, c’est vital pour le corps ! »(Ivan Julliard)

Propos recueillis par Juliette C.

LE COIN DES ADULTES

Trisha Brown, une grande dame de la danseCette deuxième sortie dans le cadre de Plumes de Danse promettait d’être, certes différente, mais tout aussi captivante que la première. Vérification faite dès le coaching d’avant-spectacle, remarquablement mené par Céline Roux, universitaire et historienne de l’art. S’appuyant sur des documents filmés, des photos et des citations habilement projetés sur écran, elle nous a livré, une heure avant le spectacle, un exposé non seulement brillant mais très pédagogue car permettant à n’importe quelle personne d’appréhender avec justesse les trois pièces que nous allions voir. Après le spectacle, un autre moment fort a été apprécié de nos élèves danseuses : le temps d’échange avec l’ensemble des interprètes de la compagnie. A nouveau, un beau privilège ! Et l’occasion aussi de comprendre que chaque danseur a, à un moment précis, considéré le travail de Trisha Brown, comme une évidence pour lui-même. C’était « ça » qu’il fallait danser… et pas autre chose ! Evidence pas si évidente car chacun a bien décrit un parcours personnel jalonné de beaucoup de travail, de doute, de persévérance et d’auditions ! Et même s’ils ne l’ont pas forcément expliqué, il est certain que leur performance est le résultat d’un énorme travail en amont. Pour aboutir à ce tel relâchement et à cette apparente facilité, même en danse contemporaine, cela signifie une maîtrise parfaite des techniques de danses classique, contemporaine et une démarche mentale et humaine particulière. On y devine et comprend aussi que même l’ambiance au sein de la compagnie, la transmission du geste juste par les an-ciens danseurs, a une importance essentielle. Il y a « des choses » que seule la vie en « quasi autarcie » au sein d’un groupe permet de transmettre et de recevoir. C’est ce qui facilite la transmission orale et gestuelle du mouvement tel que le chorégraphe d’origine l’a souhaité. La danse, un art irrémédiablement vivant !

Jocelyne M.

PLUMES DU COLLEGETrois pièces très différentes, toutes aussi spectaculaires les unes que les autres… Nous sommes emportés dans un univers passionnant. Ce spectacle décline trois pièces créées par Trisha Brown. D’abord Set and Reset, qui était à mon goût la mieux des trois, car le contexte très marqué de liberté était pour moi très fort. Les costumes fluides et la musique technologique ap-portaient cette touche d’originalité appréciable. Cette pièce durait 28 minutes et 7 interprètes l’ont dansée. Ensuite, If You couldn’t see me, un solo de 10 minutes. L’inter-prète dansait dos au public, les yeux tournés en permanence vers le fond de la salle.Pour finir, Newark, une pièce pour 7 interprètes qui durait 30 minutes. Cette pièce, à mon gout, était un peu trop longue. Il y avait des jeux de contrepoids, des duos… Les mouvements étaient géométriques et très structurés. La musique était fu-turiste. Je conseille d’aller voir ce spectacle qui nous emporte véritablement ailleurs. Julie, 5ème

J’ai trouvé très intéressant le fait que, pour certains tableaux, il n’y avait pas de musique. On pouvait alors observer atten-tivement chaque pas des danseurs sans être emportés par des notes. Dans le silence on arrive à bien comprendre les gestes et les phrases de la chorégraphie et parfois même à saisir le message que veulent nous transmettre le ou les danseurs. Sinon j’ai trouvé que les costumes se mariaient bien avec les chorégraphies. Ils étaient très simples et donc, ils mettaient en valeur les interprètes. Par contre, dire que j’ai tout aimé ne serait pas exact. Certains enchaînements de tableaux étaient, à mes yeux, très décousus. Clara, 4ème

Ce spectacle marque la tournée d’adieux de Trisha Brown. Il se compose de trois pièces chorégraphiques, deux dansées en groupe et un solo. Une seule chorégraphie est interpré-tée avec un décor, formé par des volumes en hauteur où y sont projetées des images. Néanmoins le solo est traversé de lumières rouges projetées sur la scène, ce qui, selon moi remplace le décor.Durant les pièces dansées en groupe, j’ai ressenti une très belle complicité entre les danseurs. Il y a plusieurs portés acrobatiques, surtout pendant la dernière chorégraphie.

Les danseurs font beaucoup d’entrées et de sorties, ce qui donne une image de va-et-vient vraiment magique. Plusieurs choses m’ont surprise dans ce spectacle. Comme par exemple le fait que le solo soit dansé entièrement de dos et que la danseuse ne montre jamais son visage. Mais aussi le fait que durant la première chorégraphie de groupe, les portants soient transparents, emmenant le spectateur dans l’intimité du danseur.J’ai beaucoup apprécié le choix musical de la dernière danse, une musique semblable à des ultrasons mais régulièrement coupée par des temps de silence plus ou moins longs.C’est un spectacle réellement hypnotisant, qui nous emmène immédiatement dans le monde de la danse. En somme, une sortie culturelle à ne pas rater. Maïwenn, 3ème

Accumuler, composer, improviser sont trois mots qui résument ce spectacle de Trisha Brown.Set and Reset m’a beaucoup impressionnée tant dans la chorégraphie intense, que dans les costumes, volontairement transparents. Les pendrillons et le rideau de fond de scène, ouverts et non opaques, donnaient au spectateur l’impression que, même dans les coulisses, les danseurs faisaient partie du moment présent sur scène. Vous appréciez quand un solo dure 10 minutes, que la danseuse reste toujours de dos même si parfois ses épaules en torsions vous font croire qu’elle veut se retourner mais que c’est impossible ? Moi j’adore !!!Cette pièce sait créer du suspens. Mais ce n’est pas tout ! If You Couldn’t See Me paraît composée dans le sens où la danseuse a l’air d’avoir un but : ne jamais se retourner vers vous. Elle dégage beaucoup de charme car son interprète semble totalement lâcher prise et parait se surprendre elle-même. On dirait une improvisation guidée.Enfin, vous aimez les surprises ? Newark vous conviendra car, en termes de surprises, c’est excellent. La musique s’ar-rêtant sans arrêt et recommençant d’un coup vous tient en haleine. Résultat : pour danser, même sans musique, les danseurs doivent vraiment avoir une écoute des autres très attentionnée.Pour conclure comprenez bien que ces trois pièces de Trisha Brown sont indispensables pour la culture d’un danseur.

Clarisse, 3ème

3

Page 10: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

PLUMES DU LYCÉE

La première pièce, Set and reset, se décompose comme un dessin fait au crayon de bois. Des tenues très graphiques et d’une légèreté incroyable nous intriguent et nous ravissent. Costumes en noir et blanc ; ils ont choisi la simplicité. Au dessus, une forme est suspendue où un film, lui aussi en noir et blanc, peut y défiler. Peu de décor, les danseurs sont seuls, acteurs d’un spectacle époustouflant. Chaque interprète, décontracté, se détache instant après instant pour s’approprier une succession de mouvements. On remarque instantanément la personnalité de chacun. Aucun n’est délaissé dans la pièce et tous développent une qualité de mouvement. En plateau et au dehors, les danseurs forment un groupe, une famille dont les membres, entre chaque passage groupé, ne manquent pas de se regarder. Ils créent ainsi une énergie qui circule dans toute la salle. Dans la seconde pièce, une soliste renverse les codes avec une danse dos au public, sans détacher ses yeux du grand rideau noir. De ce point de vue la danse parait plus organique, presque animale. Ce parti pris du regard face au rideau peut néanmoins finir par lasser.Enfin une dernière pièce, Newark, qui se veut être le point final d’un spectacle hors norme.La musique, peut-être un peu forte, laisse le champ libre aux danseurs dans différentes parties, allant du duo au trio en passant par la danse de groupe. Ici les costumes gris leurs tiennent probablement très chaud mais nous permettent d’associer encore davantage au spectacle un caractère graphique. Des lignes se forment et donnent à l’arrivée une réelle œuvre picturale. Cet hommage rendu à Trisha Brown reflète une histoire remplie de rencontres et d’influences différentes. C’est une belle façon de saluer une danseuse-chorégraphe de talent.

Victoire, Terminale

Nous sommes allées voir un spectacle donné par la Trisha Brown Dance Company. Il se compose de trois pièces : Set and Reset (1983), If you couldn’t see me (1994), et Newark (1987). La première est celle que j’ai préférée. La chorégraphie est très fluide, typique du style brownien, et la musique assez répétitive. J’ai adoré l’idée des rideaux de scène transparents, permettant au spectateur d’être au plus près des artistes. Cela donne l’impression que la pièce ne se déroule pas uniquement sur scène, mais qu’elle continue en coulisses. If you couldn’t see me est un solo très original puisque la chorégraphie ne nous permet pas de voir le visage de l’interprète. Par contre je n’ai pas tellement apprécié la musique très planante, sans aucun rythme. La dernière pièce, Newark, est très différente ! Elle fait évoluer plusieurs duos basés sur le contraste puissance-fluidité. On doit bien sûr remarquer la performance technique des artistes, car la pièce demande une grande intensité physique, tout en étant très statique. Justement, j’ai trouvé qu’on était tellement absorbé par la performance qu’on en oubliait le côté artistique.

Après la représentation, nous avons pu rencontrer les huit danseurs et leur poser quelques questions. Encore un vrai moment de partage ! Perrine, 2nde

Pour cette tournée d’adieux, Trisha Brown mélange plusieurs chorégraphies qu’elle a montées (Set and reset, Newark et If you couldn’t see me) pour former un spectacle grandiose.Dans la première pièce, les danseurs laissent leur corps prendre le contrôle pour trouver et aller au bout du mouvement. J’ai pensé que cette recherche de longévité as-sociée au mouvement était agréable à regarder.Mais j’ai néanmoins préféré le deuxième temps du spectacle car j’ai trouvé que montrer une personne qui danse dos au public était intéressant. Sans compter que le costume était magnifique.Le dernier passage est celui que j’ai le moins aimé car se-lon moi le début n’était pas assez accrocheur. Pour autant, très vite, c’est vrai, les danseurs accélèrent et parlent tous en même temps (une des techniques de Trisha Brown). Quant au choix de ces costumes trop lugubres, je ne le comprends pas bien.

Carla, 2nde

Ce samedi 27 septembre, nous sommes allées voir un spectacle comprenant trois pièces - Set and reset, If you couldn’t see me et Newark- chorégraphiées par l’artiste américaine Trisha Brown. Cette grande figure de la danse post-moderne nous a d’abord été présentée lors d’une conférence qui nous a permis de mieux comprendre les enjeux de son projet artistique, notamment le principe de la compilation. Nous nous sommes ensuite installées pour le premier spectacle. Le rideau s’est ouvert sur des danseurs vêtus de costumes légers, un peu transparents. Leurs corps étaient très fluides et j’ai trouvé la chorégraphie bien pensée et très agréable à regarder. La deuxième pièce comprenait une soliste qui a dansé dos au public pendant une dizaine de minutes. Ce concept était très original, mais peut-être un peu trop à mon goût. Le fait de ne pas voir le visage de la danseuse m’a un peu gênée, et je me suis aperçue que le fait de danser de dos limitait énormément les mouvements de la danseuse. Le troisième spectacle, lui, m’a marquée par la précision des danseurs, qui devaient avoir un timing parfait dans chacun de leurs mouvements. En effet, un duo a réussi à avoir une synchronisation quasi parfaite sans musique, ce qui ne peut être que le fruit de nombreuses heures de travail. Le bilan de ma soirée était très positif, ce spectacle « trois en un » était intéressant à voir et je l’ai trouvé très élégant.

Claire, Terminale

LE COIN DES PARENTS Soirée découverte pour moi ce samedi avec la compagnie Trisha Brown. Le coaching préalable à la représentation a parfaitement rempli sa mission d’introduction en nous four-nissant à la fois l’historique et les clés de la construction chorégraphique, de courtes vidéos ponctuant l’exposé de manière très pertinente. Heureusement pour le spectateur non averti, les pièces proposées ensuite sur scène appartenaient à la période « tardive » du répertoire de Trisha Brown, intégrant les codes scéniques et la musique que la chorégraphe avait écartés au début de son parcours, lorsqu’elle travaillait « hors les murs ».Set and Reset nous a aspirés dans son enchaînement de dé-placements, de courbes, de ricochets, avec la fluidité d’une ligne qui se dessine sur la feuille sans que jamais le crayon ne se lève. Le visage serein, voire souriant des danseurs était une in-vitation à se laisser porter et emporter par le mouvement. Très vite, et c’est un paradoxe ou une difficulté de la mise en scène, on oublie les écrans vidéo qui surplombent les danseurs, le message des vidéos ou des photos qui y sont projetées restera inaudible...If you couldn’t see me provoquait la même fascination, le dos découvert de la danseuse devenant le centre de gravité de la chorégraphie, le reste du corps n’étant plus que le pro-longement de ce dos magnifié par la lumière...Par contre, Newark, pièce dans laquelle la musique disparait pour faire place à un « concept sonore », était sans doute la plus exigeante physiquement pour les danseurs. Mais cette intensité physique, cette précision millimétrée ont fini par exercer sur le spectateur une fascination qui l’éloignait de l’émotion artistique. Cette chorégraphie en forme d’illustration des lois de la gravité et de l’équilibre des forces était à couper le souffle, à l’instar du numéro du trapéziste ou de l’acrobate sur son fil.La rencontre finale avec les danseurs, sorte de point d’or-gue à cette incursion dans l’univers brownien, a surtout mis en relief l’impérieuse nécessité qu’ils ont éprouvée les uns et les autres à venir rejoindre la compagnie, en multipliant au besoin les auditions, comme s’ils avaient trouvé dans la singularité du langage chorégraphique de Trisha Brown une expression en harmonie profonde avec leur passion pour la danse.

Danièle, maman de Perrine

Je suis venue en néophyte voir ce spectacle… Grâce à Julie… J’ai tout à apprendre en matière de danse.Via un coaching d’une heure je découvre d’abord la « danse brownienne » et ses principes, sa liberté, son mouvement et ses improvisations structurés, ses répétitions appelées accumulations, sa dimension sociale avec son travail de groupe, ses expérimentations dans des lieux insolites, sa rupture avec le ballet classique, l’idée démocratique d’une danse personnelle, d’une identité chorégraphique, l’expérience artistique.Le corps, le groupe, l’expérience. Puis vient le temps du spectacle. Pas facilement lisible et qui ne m’a pas laissée indifférente tant la part laissée à la danse, à l’expression du corps, est belle.Pas de fioriture, ni d’apparat.Pas ou peu de costume : des voiles suggestifs clairs, des combinaisons près du corps laissant deviner les musculatures vivantes et fortes ainsi que le travail du corps.Pas ou peu de musique, des sons.La danse, rien que la danse, seule, dos au public, en groupes, avec des alliances qui se font et se défont.Entrée sur scène, sorties de scène, acrobaties.Je remarque cette liberté, et ce plaisir à danser des danseurs.Je remarque aussi des inspirations « yogiques » dans les postures et de solides ancrages dans le sol. La force de l’enracinement. Les appuis des pieds sont solides et marqués.Un ballet de mouvements fluides, surprenant, et novateur, dont, nul doute, je me souviendrai.

Catherine, maman de Julie

4

Page 11: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Dévorer le ciel… un nom prometteur pour un spectacle fi-nalement déroutant. D’abord le choix des musiques, très (et parfois trop) contemporaines et répétitives. Pour certaines elles deviennent même légèrement agaçantes à la longue. Néanmoins, et pour nuancer, quelques musiques traduisent bien l’ambiance des cho-régraphies et sont (heureusement) plus agréables à l’oreille. Mais ce qui m’a le plus gênée dans ce spectacle c’est le fait qu’on ne ressente aucun lien entre les chorégraphies, sinon l’envie de la chorégraphe de dépeindre les humeurs et états d’âme auxquels les danseurs sont soumis. Mais c’est plus une envie qu’une réalité : on n’a pas l’impression que la chorégraphe ait « creusé » le sujet. On sent que ce n’est pas assez abouti. Je conçois qu’un spectacle, a fortiori de danse contemporaine ne raconte pas d’histoire, l’important étant pour moi d’être absorbée par les chorégraphies, l’ensemble du spectacle. Or je n’ai pas accroché, même avec toute la volonté à fixer mon attention sur le spectacle. Et enfin, les costumes, ils sont minimalistes, contemporains. Ce sont des joggings et des tee-shirts dépareillés. Bien sûr ce n’est pas la beauté des costumes qui fait la qualité des spectacles mais quand s’ajoute à ce détail des musiques contemporaines et répétitives, des chorégraphies pas for-cément captivantes et même un peu étranges et une am-biance qui ne m’a pas convaincue… cela forme un tout qui fait que, pour moi, ce spectacle, fut une vraie déception.

Charlotte, 3ème

Des danseurs perdus dans le brouillard, en orbite. Des regards troublant un élan. Des risques de chutes. De l’abandon, de la peur, de la tristesse. Une scène éclairée par des néons pouvant rappeler les éclairs. Des couleurs changeantes. Passant du blanc au noir. Un spectacle à la fois bouleversant et déroutant.Je sors de cette pièce avec un avis mitigé. J’ai décroché à un moment. Etonnement j’ai trouvé ce spectacle trop long alors qu’il ne dure que 55 minutes.Le début pourtant était intéressant et rappelait bien selon moi le titre de cette pièce. Mais après ce court moment plaisant je n’ai pas compris le choix de Danièle Desnoyers de l’intituler Dévorer le ciel. Car je n’ai plus vu ensuite le rapport entre ce titre et la chorégraphie.A l’arrivée : une pièce manquant d’impact et de rebondis-sement. Je n’ai pas bien compris son déroulement et sa construction. Cependant il y avait une énergie très pré-sente. Des jeux de contrepoids se formaient en duo. Ils se laissaient tomber dans les bras des autres danseurs.La scène était semblable à de la glace et les six interprè-tes se laissaient glisser sur celle-ci. Mais une sorte de dé-saccord s’est installé. Les danseurs n’étaient, je trouve, pas assez connectés et attentifs. Un silence particulier peut nous envoûter mais pas assez pour nous étonner.D’autres remarques : des sons un peu trop répétitifs et dif-férentes façons de danser pour chacun des interprètes. Un rythme qui devient entêtant et presque désagréable. Une pièce décousue. Des idées différentes et des artistes qui n’étaient pas sur la même longueur d’ondes.

Et pour terminer, enfin, un final qui laisse perplexe. Le cer-ceau tournant éternellement autour d’un corps m’a fait penser à un tourbillon interminable. En conclusion : un spectacle qui ne m’a pas fait voyager dans le ciel mais qui m’a plutôt laissée… les pieds sur terre !

Julie, 5ème

Je commence par le début : une introduction que j’ai trou-vée trop longue et pas assez dansée. Concernant la suite je garde en mémoire plusieurs choses : certains pas qui m’ont semblé approfondis, une danseuse faisant du cerceau que j’ai trouvé très forte et de jolis moments comme celui des duos entres garçons et filles. J’ai retenu d’ailleurs qu’il y avait toujours un duo qui était plus mis en avant que les autres. Et ceci à tour de rôle.Autre source d’étonnement liée à ce spectacle : lorsque les filles entrent avec leurs chaussures à talons sur scène on ne s’y attend pas du tout !! J’ai aussi des remarques négatives à formuler. D’abord les danseurs semblaient vouloir enchainer les figures et entre chacune ils ne dansaient pas. Ensuite il y avait de trop nom-breuses fois où les interprètes n’étaient pas synchronisés, ce qui donne un résultat décevant. Enfin j’ai trouvé irres-pectueux que trois danseurs attendent les bras croisés sans rien faire pendant que l’un d’entre eux remontait sa manche ou qu’un autre remettait son tee-shirt. Si j’ai pu apprécier la musique par moment l’impression fina-le reste néanmoins négative car liée à de trop nombreuses fois où les chorégraphies étaient trop froides et ne corres-pondant en rien, à mes yeux, à de la danse contemporaine.

Meryl, 4ème

Au début du spectacle, il y avait cette danseuse seule évo-luant sur de la musique stressante et dans un décor mysté-rieux. La lumière donnait à ses mouvements un effet d’illu-sion. On a même cru qu’elle était derrière le rideau de fond de scène ! Quand une deuxième danseuse est arrivée, une musique très basique comme le tic tac d’une horloge s’est lancée. Au moment où tous les danseurs étaient sur scène, ils exé-cutaient des mouvements quasi similaires. Comprendre ce qui se passait était difficile comme quand une des filles dan-sait seule avec un cerceau et semblait… hystérique. Nous avons bien aimé la musique qui accompagnait le mo-ment où les danseuses dansaient en chaussures à talons. Pour autant nous n’avons pas beaucoup apprécié ce specta-cle car chaque passage était vraiment trop ressemblant.

Maria Elena et Clarisse, 3ème

Nous avons trouvé que le début était trop long et trop lent. Cette impression s’est confirmée à l’écoute des musiques choisies par la chorégraphe. La plupart d’entre elles en ef-fet n’étaient pas entraînantes ou alors très répétitives. Par exemple un même morceau est passé plusieurs fois dans le ballet. Comme en plus le volume n’était pas fort du tout on

Danièle Desnoyers sous une pluie de critiques tombée… du ciel ! Aucun spectacle découvert en commun dans le cadre de Plumes de Danse n’avait jusqu’ici été synonyme de profonde déception pour nos élèves. Ce fut le cas avec Dévorer le ciel vu en groupe le 14 novembre 2014 au Grand T de Nantes. Peu emballées, interrogatives, désappointées ou franchement dépitées, nos collégiennes ont exprimé leurs ressentis dès nos retrouvailles dans le hall de cet espace culturel. Cet échange de points de vue entre jeunes s’est ensuite enrichi des réflexions des (nombreux !) adultes accompagnateurs présents ce soir-là. Certains d’entre eux (la plupart, soyons honnêtes !) rejoignaient totalement les élèves dans leurs analyses. D’autres étaient plus nuancés (…ou disons moins catégoriques) et tenaient à défendre certains aspects de la pièce chorégraphique de Danièle Desnoyers. Au risque d’en étonner certains il me vient l’envie de dire… quoi de mieux que cela ? Car c’est aussi des déconvenues que naissent des discussions plus animées que d’habitude et des analyses plus pertinentes encore. Les articles qui nous sont parvenus tout comme la photo de nos conciliabules au Grand T que nous publions en page 6 témoignent. Dans le cadre de cette formation à l’analyse critique que nous proposons ce type d’expérience moins positive que les précédentes (que nous n’appelons pas de nos vœux –précisons-le - mais qui arrive !) se révèle finalement plutôt riche de sens. Quel intérêt pédagogique pourrions-nous attribuer au projet si tous les spectacles faisaient consensus ? Affiner son regard critique c’est accepter de découvrir des choses qui vous emballent, d’autres moins… mais dans tous les cas essayer de trouver les mots pour dire ce que l’on ressent. Ils viennent plus facilement quand l’enchantement est de mise. C’est plus difficile quand il faut pointer du doigt des écueils et des manques. Mais nos collégiennes ont su s’adapter : en émaillant, pour les unes, leurs analyses de nombreux détails ou en s’y mettant à plusieurs pour écrire pour d’autres. Qu’elles en soient chaleureusement félicitées et remerciées !

Juliette C.entendait la respiration des danseurs ce qui pouvait donner l’impression que leur danse était compliquée.Concernant la chorégraphie on peut dire que certains mouve-ments étaient un peu exagérés (comme ce moment où la dan-seuse faisait semblant de se déshabiller vers la fin du ballet).Autre point négatif : ce spectacle manque de sauts. Par contre il a de nombreux portés très impressionnants. Le jeu d’ombre et les danses avec le cerceau étaient également très intéressants à regarder.Pour conclure disons que nous n’avons toujours pas com-pris pourquoi le spectacle s’appelle Dévorer le ciel. Les dan-seurs y font en effet toutes leurs chorégraphies au sol alors que le ciel… ça se trouve en haut !

Albane et Charlotte, 4ème

J’ai trouvé que le spectacle Dévorer le ciel était ennuyeux. On le ressent dès l’introduction avec cette fille qui arrive seule sur scène et regarde le ciel pendant de très longues minutes. Ensuite j’ai trouvé que les costumes étaient un peu trop « cool » et donc dérangeants pour les spectateurs. Les jog-gings et les chaussettes forment plus une tenue de cours de danse qu’une tenue de spectacle !Troisième point les musiques n’étaient pas très variées. Du coup l’ensemble était un peu mou. Enfin et surtout j’ai trouvé que ça n’avait aucun rapport avec le ciel (pas très aérien, l’ensemble !). Et puis j’avais vraiment l’impression que par moment il s’agissait de pure improvisation. Voilà toutes les raisons qui font que je n’ai pas apprécié ce spectacle. Lucie, 4ème

Notre avis est assez mitigé sur ce spectacle. Tout d’abord nous n’avons pas compris pourquoi il s’intitulait Dévorer le ciel car nous n’avons vu aucun rapport avec le ciel. En outre nous avons été étonnées que les danseurs ne portent qu’un simple tee-shirt et un pantalon en guise de costumes. En revanche, le fait que chaque danseur ait son propre ca-ractère, son propre univers, cela nous a bien plu. Les lu-mières et les choix musicaux étaient très variés mais des pas parfois un peu longs et répétitifs pouvaient à certains moments rendre la chorégraphie confuse. Nous avons ap-précié les jeux d’ombre des deux danseurs, l’un en premier plan évoluant dans la lumière, et l’autre à l’arrière plan, dont on ne distinguait que la silhouette.

Mathilde et Eugénie, 4ème

Certains passages de la chorégraphie étaient vraiment inté-ressants comme le trio des garçons (bien qu’on pouvait tout de même déplorer beaucoup de répétitions dans leurs pas). Trois points négatifs sont à noter. D’abord nous n’avons pas compris où était le rapport de la chorégraphie avec le ciel. Ensuite il n’y avait pas de costumes. Pour nous ce qu’ils por-taient était de simples tenues d’entrainement. Enfin, nous n’avons pas aimé le style de musique choisi, qui nous a en-nuyées plutôt qu’autre chose....

.....

5

Page 12: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Cependant nous aimions bien quand un danseur est devenu le reflet d’un autre en copiant ses gestes. De même concernant la partie du spectacle avec le cerceau : bien qu’un peu « hors sujet » c’était quand même un moment avec de l’humour. En conclusion reconnaissons que, même si les danseurs avaient une très bonne technique, ils ne nous ont pas provoqué une quelconque émotion.

Marylou et Djahélie, 4ème

Dès le départ j’ai pensé que ce spectacle n’était pas vrai-ment de mon goût. Et, au fil du temps, plus le spectacle avançait, moins il me plaisait. Les séquences n’avaient aucun lien entre elles et il n’y avait, à mon sens, pas d’histoire racontée. On ne voyait pas vraiment le style de ce spectacle et je n’ai pas aimé cela. Autre point m’ayant gênée ; les costumes des danseurs. Il s’agissait de tenues de ville ce qui me perturbait pour comprendre cette pièce et le sens de son titre ; Dévorer le ciel.

Zoé, 4ème

LE COIN DES ADULTES Que dire de ce spectacle qui semblait plus que prometteur, très bien « vendu » et qui m’a profondément déçue.Les danseurs n’étaient pas ensemble sur des parties de cho-régraphies où ils auraient dû l’être : ne pas arriver à caler un trio à ce niveau de compagnie professionnelle, n’est pas acceptable.Les costumes : des sacs ... Même si le but recherché était peut-être de donner l’impression d’une « zen attitude », on peut faire mieux que de présenter les danseurs en joggings et tee-shirts trop larges et délavés. Cela donne une image de négligence et d’amateurisme, là aussi, difficile à accepter.Les musiques étaient encore ce que j’ai trouvé de moins désagréable.Mais quel rapport entre ce titre Dévorer le ciel et ce que Danièle Desnoyers a voulu exprimer à la suite de ce violent orage et la succession de gesticulations, de danseurs qui se regardent, puis regardent en haut, en bas ? Ca ne démarre vraiment pas franchement, on somnole et on attend la fin.Du déjà vu de styles d’explorations en danse contempo-raine qui veulent faire croire que n’importe qui, n’importe comment, n’importe où, peut danser. Une espèce d’atelier pour adultes en quête d’une certaine recherche qui a pu aller, à une époque pas si lointaine, jusque la « non danse ». Et oui, certains considèrent que s’asseoir dos au public pen-dant 5 minutes ou plonger ce dernier dans le noir complet est une forme de danse. Pourquoi pas mais ce sont ceux-là même qui ont contribué à faire fuir des générations de spectateurs des spectacles de danse contemporaine. Il est sûr que d’apprendre une vraie technique contemporaine sur plusieurs années et de mettre en mouvement les corps demande plus d’investissement, de travail, de persévérance et d’humilité.Alors soyez certains que même si, personnellement, je ne recommande pas d’aller voir ce spectacle (ou seulement pour se faire sa propre opinion), la danse contemporaine est merveilleuse et il en existe plein d’autres expressions fabuleuses, à découvrir à d’autres occasions.

Jocelyne M.

Echanges animés dans le hall du Grand T ! Vivre des déceptions fait aussi partie de l’aventure Plumes de Danse. Confronter nos idées, trouver des mots pour dire ce qui nous a déplu... La formation à l’analyse critique passe aussi par ce type d’étapes.

Transportés à Paros le temps d’un après-midiLe 14 novembre 2014 la Perverie s’est mise à l’heure grecque. A l’occasion de la venue du groupe de danse folklorique de l’île de Paros tout l’établissement s’est offert un dépaysant voyage. Celui-ci a com-mencé dans les assiettes, le midi. Pour ravir les papilles, un déjeuner aux saveurs de la Grèce avait en effet été confectionné pour tous les élèves inscrits à la cantine. Puis en début d’après-midi c’est un spectacle-débat qui s’est tenu dans le gymnase. Chants et danses ont ravi des jeunes aussi bien issus du cycle primaire que du collège ou du lycée. Certains étaient élèves de la Maîtrise, d’autres du cycle Danse-Etudes. Tous ont apprécié le voyage. Accompagnée et sensibilisée par leur enseignante d’origine grecque, Eléana Lepoutre, la classe de Ce2 C, a prolongé l’aventure par un travail sur le compte-rendu. Quelques extraits de leurs productions écrites trouvent ici toute leur place. Plumes de Danse fait des émules et nous les remercions de ces contributions aussi bien écrites que graphiques (ici dessins de Else et Nathan) que nous souhaitions valoriser dans cette publication.

« Ils ont bien dansé. Je me suis bien amusée avec tout le monde. J’ai bien aimé le spectacle parce qu’il était bien. Ils étaient tous bien habillés et souriaient tout le temps » (Emilie)

« Ils ont d’abord fait une ronde qui, disaient-ils, s’appelle Le vol des oies. Ensuite il y a eu une danse avec un chant qui s’appelait Les marins sont partis. A la fin, ils nous ont dit de venir avec eux et nous avons tous dansé à peu près comme eux. C’était super, nous avons tout aimé » (Anton)

« Ils dansaient super bien ! Et pour s’organiser l’un faisait des signaux avec ses yeux » (Jean-Baptiste)

« Les danseurs dansaient super bien. Et les danseuses aussi. Leurs mouvements de pieds étaient incroyables. C’était génial, il y a eu de l’action ! » (Kaula)

« Ils ont fait une ronde en formant un e. Ils ont tapé des pieds, comme s’ils faisaient des claquettes. Ils dansaient super bien, on aurait dit des vrais pros ! » (Viane)

« Quand ils dansaient j’avais l’impression qu’ils étaient heureux de danser pour nous. J’ai aussi bien aimé la fin du spectacle parce qu’ils nous ont demandé si on voulait aller sur scène pour danser avec eux ! » (Martin)

« Ils dansent beaucoup avec les pieds, en se donnant la main et en faisant des rondes ! C’était vraiment super, il n’y avait aucune faute de pas » (Quentin)

« Ils tapaient du pied en dansant les mains sur les épaules » (Nathan)

« J’ai bien aimé la danse folklorique grecque » (Milan)

« La Grèce est mon pays et j’étais heureuse d’être avec des grecs ! » (Irini)

« J’ai aimé leur danse et j’ai aimé leurs pas » (Elie-Benjamin)

« Nous les avons applaudis, ils dansaient très bien » (Inès)

« C’est bien parce que c’est différent de la danse française » (Else)

« Ils étaient très rigolos, très différents de moi, très gentils et je les aimais bien » (Augustin)

« Vers la fin nous avons posé beaucoup de questions aux danseurs grecs. Mais avant ça on avait dansé avec eux. On avait bien rigolé et on avait essayé les instruments » (Tom)

« Ce que j’ai aimé c’est quand il y a eu des questions parce qu’il y en avait plein d’intéressantes ! » (Arthur)

6

Page 13: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Le mystère était entier sur le spectacle qui était programmé pour le cycle Danse-Etudes des Ce1 et Ce2. Lors de son in-tervention en amont de la représentation, Juliette Corda était restée volontairement évasive, promettant des « surprises », éveillant la curiosité de chacun d’entre-nous. Le matin du 25 novembre, dans la voiture qui nous emmenait à Carquefou, nous faisions marcher notre imagination avec les élèves. Chacun avec ses attentes, ses projections, ses ques-tionnements. Quel style de danse ? Combien de danseurs ? Quels décors ? Quels costumes ? Quelle histoire ? Au final, nous étions loin de nous attendre à un tel spectacle ! Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’il cassait tous nos codes préétablis.A notre entrée dans la salle, le spectacle avait déjà commencé. Un homme circulait tout autour du plateau, à vitesse constan-te. De notre côté nous nous placions silencieusement autour de la scène. Comme dans une arène. Fini, le rapport frontal entre artiste et spectateur ! Oubliée la « face ». Le spectacle pouvait se voir sous tous les angles. La danse ? Nous y som-mes arrivés, petit à petit... mais sans danseur.A la place, un ballet de sacs plastiques, savamment orchestré par un magicien insaisissable et très amical. Et jusqu’au bout, nous nous sommes demandés « va t-il danser ? »Que de questions soulevées par les élèves à l’issue du spec-tacle et dans les séances qui ont suivi ! Etait-ce vraiment de la danse ? C’est la question que chacun s’est posé.Mais quelle poésie, quelle beauté, quelle grâce, quelle énergie, quelle symbiose entre les différents composants de cette per-formance (musique, sacs plastiques, ventilateurs, magicien...)Finalement nous avons convenu que la définition que nous avions de la danse n’était peut-être pas la bonne. Ou du moins, peut-être était-elle trop restrictive. Ne devions-nous pas admettre, que la danse va bien plus loin que notre pensée ? Car si effectivement, nous avons noté l’absence de danseur dans ce spectacle, comment dé-finir cette musicalité, cette corporéité qui transpirait dans chaque mouvement (élans, tourbillons, suspension...) ? Nul doute, qu’il s’agissait bel et bien de danse !Mais alors ? Si ce spectacle était de la danse, ne pour-rions-nous pas voir de la danse ailleurs que dans un stu-dio ? Dans la vie de tous les jours, dans la nature, dans la rue, dans la cour de récréation ? Autant de choses et d’êtres qui se coordonnent parfaitement dans un lieu et dans un temps précis. Il y a eu un véritable avant / après spectacle pour les élèves, dans la manière de concevoir la danse. Cela fût une oppor-tunité privilégiée pour moi, en tant que pédagogue, de les amener vers des sentiers qui leur étaient moins familiers.Pas à pas, nous nous sommes dirigés vers un travail d’atelier autour des notions de légèreté, de fluidité, de suspension, d’amorti, d’écoute, de musicalité, d’élan...La référence au spectacle, a été un réel appui, un vrai dé-clencheur pour les élèves, dans leur capacité à « lâcher-prise ». Oser prendre des risques en s’éloignant des pas que l’on connaît, que l’on juge « beaux » pour aller chercher des nouvelles formes, de nouvelles sensations. Contrairement aux apparences, oser improviser pour soi ou devant d’autres est une technique à part entière, tout aussi complexe que l’apprentissage d’un pas !Certains élèves se sont révélés dans cet exercice, par leur créativité ou leur capacité d’interprétation. Désormais, la recherche continue et fait chemin en chacun d’entre-nous. Laura Lambert

Tourbillon d’enthousiasme avec L’après-midi d’un Foehn

Il suffit parfois de quelques bouts de scotch pour transformer un sac plastique en gracieuse marionnette, et d’une arène de ventilateurs pour l’animer, le faire se gonfler et lui donner de la hauteur.Tout comme les élèves du Danse-Etudes de Ce1 et Ce2 que nous avons accompagnés à ce spectacle nous avons été soufflées (c’est le cas de le dire !) par ce danseur-jongleur se jouant des courants d’air et utilisant l’action du foehn, un vent chaud et sec, pour donner vie à de simples sacs plastiques. Apprivoisant son monde par la grâce délicate d’un parapluie translucide, l’interprète est devenu sous nos yeux le chef d’orchestre d’une nuée de créatures colorées, vaporeuses et virevoltantes qu’il a fait valser sur les airs de L’Après-midi d’un faune de Claude Debussy. Capable de plaire aux petits comme aux grands, ce conte chorégraphique et visuel est un spectacle rare, parcouru par une féérie de vents et peuplé de créatures propres à faire rêver le public. Les écrits comme les dessins de nos jeunes Plumes de Danse en ont bien témoigné Nous vous en livrons ici quelques extraits…

Les adultes accompagnateurs de la sortie

Elèves de Mme Lepoutre, Ce2

L’acteur-danseur entre en scène. Il fabrique un faux humain avec un sac. Il allume des ventilateurs tout autour de la scène. Et le sac se met à danser comme si c’était un humain. Puis il en rajoute quatre, puis dix, puis vingt… C’était un très beau spectacle car on avait l’impression que tous les sacs plastiques dansaient. Mel, Ce2

Le monsieur donne vie à ses sacs plastiques. Avec des ventilateurs il les fait voltiger. C’était très chouette et im-pressionnant. Il y avait un peu de magie et c’était original. Clémentine, Ce2

Les sacs plastiques volaient grâce à des ventilateurs. Le monsieur s’amuse bien avec les sacs mais à un moment il commence à en avoir assez alors il les déchire tous. J’ai adoré car c’était très joli et amusant ! Domitille, Ce2

Les sacs volent et dansent et le monsieur en rajoute de plus en plus. Il y en a de toutes les couleurs. Mais il en a assez, il y en a trop. Alors il les déchire… J’ai bien aimé parce que c’était magnifique. Le spectacle était de toutes les couleurs. Raphaëlle, Ce2

J’ai adoré ce spectacle car je n’avais jamais vu des sacs plastiques voler comme des petits bonhommes. C’était vraiment magnifique ! Castalie, Ce2

Le monsieur a pris un parapluie pour faire comme s’il pleuvait des bonhommes ! Il avait un chapeau, un grand manteau de marin et un foulard avec des fleurs. C’était vraiment génial. Car il y avait de la magie. Comme avec un magicien… Lucile, Ce2

Quand il a pris un parapluie tous les bonhommes se sont mis dedans. Puis il l’a mis à l’envers sur sa tête. J’ai adoré parce que tous les bonhommes dansaient et aussi parce qu’ils montaient très, très haut. C’était un specta-cle aérien ! Capucine, Ce2

Elèves de Mme Garin-Pepin, Ce1

Soudain un monsieur a gonflé un sac plastique rose qui s’est transformé en danseuse. Plein de danseurs et de danseuses de toutes les couleurs glissaient sur la scène. Juliette, Ce1

C’était magique, drôle et très joli. J’ai passé un très beau moment . Clara, Ce1

Le monsieur n’était pas très souriant mais j’ai adoré le spectacle. C’était étonnant de voir les sacs plastiques danser et voler. Faustine, Ce1

J’ai adoré ce spectacle, surtout quand tous les sacs plastiques volaient ensemble. Clarice, Ce1

Le spectacle était magique, j’ai senti que mon cœur dansait. Blanche, Ce1

7

Page 14: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Le programme Made in America que nous avons découvert le 27 novembre au Quatrain comporte trois pièces. La première est de William Forsythe. Très puissante en terme d’énergie corporelle elle est interprétée par des danseurs qui, selon moi, sont trop rapides pour les mouve-ments des bras.La deuxième, Sketches from Chronicle de Martha Graham, est tout simplement magnifique. Cette pièce sans décor est remplie de beauté par onze danseuses vêtues de noir et dansant sous les ordres d’une danseuse chef. Peut être une dictatrice de la danse puisque Martha Graham trouve l’inspiration dans des évènements de l’Histoire ? Puissan-te ! Energique ! Forte ! Trois adjectifs qualifiant la musique de Sketches from Chronicle.Enfin, Merce Cunningham a créé Sounddance, une pièce qui sème sur scène un chaos… néanmoins organisé. Un, puis deux, puis trois, et jusqu’à huit danseurs sont tour à tour sortis d’un rideau doré auquel étaient assortis leurs cos-tumes. A l’arrivée, un spectacle inoubliable ! Et un petit conseil : ne manquez surtout pas la prochaine distribution de Made in America.

Clarisse, 3ème

Made in America est un magnifique programme de trois piè-ces présentées par les danseurs du Ballet de Lorraine. Trois figures emblématiques de la danse y sont mises à l’honneur à travers The vertiginous thrill of exactitude (William Forsy-the), Sketches from chronicle (Martha Graham) et Sounddan-ce (Merce Cunningham).La première pièce de Forsythe m’a beaucoup étonnée. Les danseurs exécutent des mouvements très académiques et surtout très techniques. Personnellement, j’étais tellement fascinée par la difficulté des pas que je n’ai pas bien compris ce que les artistes voulaient nous transmettre. Cependant, le contraste entre la musique classique et les costumes plutôt modernes dans la forme et les couleurs donne plus d’originalité à ce ballet.Sketches from chronicle est de loin ma pièce préférée ! Contrairement à The vertiginous thrill of exactitude, j’ai trou-vé une réelle émotion dans l’interprétation des danseuses. Les mouvements très saccadés et bien coordonnés don-nent un aspect presque militaire à la chorégraphie. J’ai par-ticulièrement aimé l’entrée du groupe : elles arrivent sur scène en file indienne, en diagonale, mais font toutes des bras différents. La dernière pièce, Sounddance, m’a moins enthousias-mée. La musique était très (trop ?!) forte et la chorégra-phie était plutôt confuse pour le spectateur. De plus, je ne trouve pas que le rideau doré soit un plus pour la mise en scène… Heureusement qu’un des danseurs du CCN Ballet de Lorraine était venu nous expliquer un peu le style de

Cunningham. Lors d’un atelier dispensé à La Perverie il nous avait appris un morceau de la chorégraphie et cela nous a toutes plu de le retrouver sur scène ! Je pense tout de même que Made in America est un spec-tacle à découvrir, surtout que les artistes ont un très bon niveau technique. A quand un nouveau ballet du CCN Ballet de Lorraine ? Perrine, 2nde

Made In America rend hommage à la créativité de trois chorégraphes qui ont marqué l’histoire de la danse. Il s’agit d’un spectacle constitué de trois passages techni-quement très différents.Le programme commence par un ballet intitulé The ver-tiginous thrill of exactitude. On le doit à William Forsythe, un chorégraphe contemporain qui mélange plusieurs styles de danse, dont le classique et le contemporain. Les interprètes dansent à une rapidité phénoménale… et gardent toujours le sourire aux lèvres. Les costumes, de couleurs vives (vert pomme et violet) attirent l’œil du public. Techniquement parlant, Forsythe s’emploie à mettre à jour une mécanique totalement abstraite, qui s’articule autour de la rapidité d’exécution, du déséqui-libre des corps, de la rupture des mouvements et des trajectoires. Le deuxième moment est un extrait du ballet Sketches from chronicle créé par Martha Graham. Cette très gran-de figure de la danse contemporaine nous fait découvrir une magnifique chorégraphie presque uniquement com-posée de femmes vêtues de longues robes noires. Seule une autre interprète féminine, vêtue de blanc et évoluant au centre de la scène sur un podium, détonne. Elle sem-ble diriger les autres, ce qui peut nous faire penser à une métaphore de la dictature des femmes. Cet extrait est le plus beau, techniquement mais aussi esthétiquement. La chorégraphie est magnifique, les dan-seuses sont bien ensemble et le placement est parfait. Le troisième ballet intitulé Sounddance a été chorégraphié par Merce Cunningham qui dit avoir voulu créer « une œuvre qui s’oppose à l’uniformité et l’unisson du ballet. » Pour cela, il met en scène une troupe de danseurs vêtus de doré qui déboulent sur le plateau les uns après l’autre et qui se lancent dans une chorégraphie aléatoire et très technique. L’arrière plan est orné d’un immense rideau, lui aussi doré, et qui donne à mon sens un aspect un peu kitch à l’ensemble. Sur une musique assez agressive pour le public, les danseurs vont et viennent dans tous les sens. Ce volume sonore n’a cependant pas l’air de les déstabiliser eux. A l’arrivée, ces trois œuvres forment un spectacle gran-diose et plein d’énergie que j’apprécierais revoir avec joie. Carla, 2

nde

La Perverie s’est mise à l’heure américaine

La danse américaine a fortement contribué à renouveler et à nourrir l’art chorégraphique du XXème siècle. En reprendre des pièces emblématiques permettait au CCN Ballet de Lorraine de donner à voir l’ampleur de son talent en matière de danse de répertoire. Le 27 novembre à Haute-Goulaine, ils se sont attaqués dans une même soirée à la pionnière de la Modern Dance, Martha Graham, au père de la danse contemporaine, Merce Cunningham et à l’enfant terrible, William Forsythe. Leur but annoncé était « de rendre un hommage vibrant et d’une phénoménale virtuosité à trois des artistes les plus géniaux de leur temps ». Pari réussi ? Nos élèves nous le disent….

Les Ballets de Lorraine présentaient à Haute-Goulaine un spectacle nommé Made in America, centré sur trois figures emblématiques de la danse aux Etats Unis : Martha Graham, Merce Cunningham et William Forsythe. Pour commencer, nous avons découvert The vertiginious thrill of exactitude, ballet de William Forsythe. Les danseurs composent une danse virtuose empreinte de lignes et d’une grande technique. Dans ce quatuor la virtuosité du danseur se retrouve dans son endurance ainsi que dans sa rapidité d’exécution des mouvements. Les tutus, simples mais gra-phiques, permettent aux quatre interprètes de « s’affron-ter » avec beaucoup de précision. L’harmonie entre eux n’est pourtant pas si évidente à la vue de leurs différentes morphologies. Conséquence : l’ensemble n’est pas toujours respecté et l’on ressent trop la fatigue que peuvent éprou-ver ces danseurs. Dans le second ballet, Sketches from Chronicle, Martha Gra-ham nous livre une œuvre éblouissante et élégante. Toutes ces femmes prenant place sur la scène emportent les spec-tateurs dans une ambiance et un environnement intense. Les danseuses évoquent des images de guerre et ont une telle cohésion entre elles que le public ne peut que rester muet face à tant de beauté. Notons que les mains ont une très grande importance et que les mouvements, saccadés et d’une extrême précision, font de la chorégraphie une véritable œuvre d’art. Dans cette pièce, une soliste fait également son apparition, en robe noire et rouge inspirant intrigue et émotion. Elle semble si intime avec cette danse que cela en devient très fort et puissant. Une puissance que les danseuses qui l’ac-compagnent dans ce ballet incarnent elles aussi de façon impressionnante. Sounddance créé par Merce Cunnigham est le troisième et dernier spectacle de la soirée. Ce ballet est synonyme d’une technique incroyable. Dans un somptueux décor fait spé-cialement par Mark Lancaster les danseurs apparaissent un par un. Les voir surgir de ce grand rideau doré qui couvre entièrement le fond de scène fait penser à des oiseaux qui sortiraient d’une cage. On pourrait croire à un chaos mais il n’en est rien. L’organisation qui règne, en effet est milli-métrée. Ce ballet a été mon préféré. Ceci tant en raison du jeu de regards que les danseurs ont entre eux que par les diffé-rents couples, trios ou quatuors qui se forment tout au long de la pièce. La musique est très forte et crée un chaos pour nos oreilles ce qui nous incite à finalement faire abstraction de ce bruit d’insectes pour n’être qu’obnubilé par les danseurs et leur cohésion. Cette touche renversante signée Merce Cunnin-gham fait de cette soirée un voyage visuel exceptionnel. Victoire, Terminale

8

Page 15: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Le spectacle de la compagnie CCN Ballet de Lorraine, in-titulé Made In America, nous a confrontées à trois styles de danse radicalement différents, et nous a permis de nous ouvrir à un univers artistique nouveau. Malgré les avis par-tagés de mes camarades, j’ai particulièrement apprécié le premier ballet de William Forsythe. Ce pas de cinq de dan-se classique m’a impressionnée du fait de la grande rapidité d’exécution des pas, ainsi que de la technique requise.Le second ballet de Martha Graham m’a aussi convaincue et m’a réconciliée avec la danse contemporaine ! Même si j’ai trouvé un peu long le solo d’ouverture, j’ai trouvé que les mouvements d’ensemble des douze danseuses étaient très forts, et transmettaient beaucoup d’émotions.Néanmoins, je n’ai pas réussi à apprécier le dernier ballet de Merce Cunningham. En effet, je n’ai pas compris l’utilité du décor, et je n’ai pas aimé la construction chorégraphi-que ainsi que la mise en scène. Le chaos organisé qu’ex-prime cette chorégraphie, c’est à dire l’absence d’unisson et d’ensemble de corps de ballet, ne correspond pas à ce que j’aime dans la danse.Cependant, je vous recommande fortement d’aller voir ce superbe spectacle qui vous étonnera sûrement par sa di-versité stylistique et la qualité de ses danseurs.

Charlotte, Terminale

En revisitant, dans Made in America, trois pièces contempo-raines du XXème siècle, le CCN Ballet de lorraine, rend hommage aux trois chorégraphes Merce Cunningham, Martha Graham et Wiliam Forsythe qui sont de véritables icônes de la danse contemporaine américaine.La première pièce présentée fut celle de Wiliam Forsy-the. Elle associe à une danse exigeante une musique en-trainante et qui met bien en valeur les mouvements des danseurs. Dans la chorégraphie, on retrouve un ensemble de mouvements classiques reliés entre eux par d’autres mouvements plus contemporains. Ce parti pris comporte un risque à mon sens : présenter un aspect peut-être un peu trop caricatural de la danse classique…La deuxième pièce, composée par Martha Graham, est scindée en deux parties. La première est un solo réalisé par une danseuse au centre de la scène enroulée dans une grande cape noire et rouge. Il y a une atmosphère de violence et de tension, mise en valeur par la musique qui accentue la puissance des mouvements. Ceux-ci sont trop répétitifs, ce qui peut déranger le spectateur en le mettant mal à l’aise. Cette partie peut provoquer l’appréhension du spectateur. Heureusement que la deuxième est beau-coup plus attrayante pour celui-ci. Sur scène, les danseu-ses mettent beaucoup d’intention dans leurs mouvements qui sont saccadés et originaux. Ce moment m’a beaucoup plu car les voir toutes à l’unisson donnait plus de force et d’unité au groupe. On peut penser qu’à travers cette danse, la chorégraphe a voulu faire référence aux troupes armées pendant la guerre… ou alors aux dieux dans l’Antiquité. Enfin, la dernière pièce signée Merce Cunningham nous présentait un univers assez original, de part le décor doré sur le fond de la scène qui accentuait la vélocité de la danse, mais aussi de part une musique inhabituelle voir dérangean-te pour le spectateur. La construction des mouvements est quant à elle très intéressante et on remarque l’unité entre les danseurs via leur parfaite synchronisation.J’ai vraiment aimé cet ensemble diversifié de chorégra-phies qui caractérise le programme Made in America. Bien que certaines étaient, selon moi, trop longues ou trop répétitives, on a tout de même retrouvé tout au long du spectacle, des chorégraphies avec des musiques et des mouvements originaux. Ces derniers ont fait, à mon sens, la richesse de ces danses. Marion, 1ère

Le CCN Ballet de Lorraine nous a proposé un program-me de trois pièces, qui réunit trois figures emblémati-ques de la danse « made in America », à savoir Martha Graham, Merce Cunningham et William Forsythe. Dans la première pièce, signée William Forsythe, la tech-nique des danseurs est impressionnante et la chorégra-phie est très rapide. Aucun décor ne les accompagne sur scène et ils ne portent qu’un costume coloré qui donne un peu de gaieté à la chorégraphie. La pièce dure une demi-heure environ et est très intense, tout comme les deux autres qui ont suivi. Concernant la technique de Martha Graham, elle est représentée à travers une pièce qui réunit treize dan-seuses. Le style chorégraphique est très spécial car les mouvements sont plutôt saccadés et l’on compte beau-coup de sauts puissants et de contractions ce qui donne une force mais aussi un caractère dur aux danseuses. J’ai apprécié les ensembles car elles sont toutes très coor-données. En revanche, le style de la danse ne m’a pas séduite. La dernière pièce, enfin, a été créée par Merce Cunnin-gham. Tous les danseurs portent un collant gris et un haut doré de la même couleur que l’immense rideau étendu sur le fond de la scène. Les formations sont très intéressantes, de même que la technique des danseurs. Mais une chose m’a vraiment dérangée : la musique dont je trouvais qu’elle n’avait pas forcément de lien avec la chorégraphie. Je n’ai pas bien compris quel en était le sens. C’est la pièce que j’ai le moins aimée avec la pre-mière partie de celle de Martha Graham qui consistait en un solo très lent d’une danseuse. Pour conclure, le programme Made in America était très intéressant et les styles des chorégraphies, très différents, permettaient de découvrir ces trois figures de la danse dont je ne connaissais pas les pièces. Maeva, Terminale

Grâce à l’option Danse-Etudes du lycée la Perverie Sa-cré-Cœur, nous avons assisté au spectacle du program-me Made in America interprété par le Ballet de Lorraine. Cette représentation a eu lieu au Quatrain de Haute-Goulaine le 27 novembre 2014. Le ballet est composé de trois pièces aux styles différents.Tout d’abord nous avons vu une pièce de William For-sythe qui s’appelle The vertiginous thrill of exactitude. Elle se caractérisait par un mélange de danse moderne et de classique. Les danseurs témoignaient d’une grande maîtrise technique. En revanche j’ai trouvé que le mou-vement était trop rapide et saccadé pour apprécier la qualité de la chorégraphie.La deuxième pièce s’intitule Sketches from Chronicle et a été écrite par Martha Graham en 1936. Il n’y avait aucun décor ce qui permettait de se concentrer sur les onze danseuses sur scène, toutes habillées de noir. Nous pou-vions distinguer une danseuse en particulier qui apparais-sait comme le personnage principal, ce qui reflétait bien le thème de la place d’un individu au sein d’un groupe. La musique de Wallingford Riegger apportait une énergie et une dynamique à l’ensemble.La dernière pièce était Sounddance chorégraphiée par Merce Cunningham en 1975. Les danseurs sortent petit à petit d’un rideau doré jusqu’à constituer un groupe de huit personnes sur scène. Selon la démarche chorégra-phique de Merce Cunningham son œuvre est basée sur le hasard et la relation aux autres arts notamment avec la musique de David Tudor. Cependant j’ai trouvé que la pièce apportait trop d’informations en même temps ce qui pouvait perdre le spectateur. Finalement, ce spectacle a enrichi ma culture chorégra-phique et m’a permis de découvrir plus concrètement trois grands révolutionnaires de la danse moderne. Ségolène, Terminale

Casse-Noisette à ParisSortie « récompense » de la fin du premier trimestre, la découverte de Casse-Noisette à l’Opéra Bastille de Paris (associée à une journée de visites de sites culturels phares de la capitale) a réuni tout le cycle Danse-Etudes autour d’un même spectacle. Dans le cadre de Plumes de Danse nous avons demandé aux élèves de résumer en seulement un ou deux mots ce qu’elles avaient pensé de la production du corps de ballet de l’Opéra de Paris. Voici le résul-tat de cette collecte d’adjectifs…

Déroutant Enchanteur Exceptionnel

Extraordinaire Fabuleux

Fantastique Féérique

Infiniment beau Joli

Magique MagnifiqueMerveilleux Original Parfait Sublime

Top Très enrichissant

Trop beau...........

9

Page 16: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Depuis sa création en 1841 est considéré comme le bal-let romantique par excellence. Le choix d’emmener nos plus jeunes collégiennes du cycle Danse-Etudes voir ce spectacle n’était pas anodin. A travers cette découverte que nous leur proposions il s’agissait de leur montrer comment seule une parfaite optimisation de la technique classique est en mesure de se mettre au service d’une telle œuvre. L’interprétation sur la scène de la Fleuriaye de Carque-fou par une troupe russe de haut niveau (le Yacobson Ballet de Saint-Pétersbourg) le leur a prouvé. Alors qu’en 2014 la première édition de Plumes de Danse avait offert à des élèves un peu plus âgées l’opportunité de découvrir une adaptation totalement décalée de l’œuvre (signée Maryse Delente) nous souhaitions cette année renouer avec la version originale (déjà vue à l’Opéra de Paris) que l’on doit aux chorégraphes Jean Coralli, Jules Perrot et Marius Petipa. Verdict des danseuses sur cette œuvre culte ?...

Jean-Paul Thual

PLUMES DU COLLEGE Giselle, le ballet romantique par excellence. Un ballet pur mais pourtant la puissance et la force des danseurs don-naient une impression pesante et presque désagréable de temps en temps. À part ce bémol le premier tableau était rythmé par des gestes de pantomimes dans une ambiance feutrée et cha-leureuse. On entre dans l’histoire d’une jeune fille, Giselle. La connexion et la synchronisation entre les danseurs m’ont beaucoup marquée et le ballet était d’une très belle qualité. On voyageait entre la sensibilité, le chagrin, la co-lère, la trahison, tout en subtilité. Je dois avouer que mon avis sur le ballet est assez miti-gé. Le premier tableau était par moments répétitif et un peu ennuyant. J’ai préféré de loin le deuxième tableau qui m’a vraiment beaucoup plu. Ayant une sensibilité à fleur de peau j’ai été vraiment transportée par cet univers très fleur bleue. Ce tableau était très « doux ».Tout en légèreté. Ces Willis en blanc incarnaient à merveille des femmes à la fois fortes et très douces, sensibles. Des émotions diverses et variées qui rendaient ce ballet vraiment très intéressant et captivant.Ce Giselle, c’est en quelque sorte l’image plaisante de la danse. Une énergie magnifique se ressentait. Je suis re-partie de ce ballet la tête remplie de musique, de rêves et surtout d’émotions. Un ballet qui nous emmène ailleurs l’espace d’un instant.Bref en un mot je dirais que ce ballet est magique.

Julie, 5ème

J’ai beaucoup aimé le ballet Giselle et tout particulièrement les pas agiles, précis et gracieux des danseurs.

Bérénice, 6ème

Giselle est un spectacle que j’ai plutôt bien aimé. Au dé-but il y avait beaucoup de dialogues mimés et cela ne m’a pas plu. Mais dans la deuxième partie les filles étaient tou-tes bien ensemble, ce qui les rendait très jolies. Les gestes qu’exécutaient les danseurs étaient très expressifs, ce qui m’a bien aidé à comprendre l’histoire. Le ballet était composé de deux parties, ce qui nous a per-mis de faire une pause et de parler de ce que nous venions de voir. A la fin du spectacle nous étions cependant très fatiguées car le ballet se finissait tard.

Yseult, 5ème

A part la deuxième partie qui était plus sombre j’ai plutôt bien aimé ce spectacle. J’ai surtout bien aimé la première partie avec le dialogue mimé et les gestes. J’ai beaucoup aimé les costumes et aussi le fait que les danseurs étaient tous ensemble sur la musique. Quand deux hommes se battaient pour Giselle c’était bien.

Pauline, 5ème

Je suis pourtant choriste mais ce n’était pas la première fois que je voyais un ballet. Giselle était, lui, basé sur une histoire d’amour un peu comme beaucoup d’autres mais, comme toujours, avait quelque chose qui le démarquait des autres. Dans ce cas-ci, il racontait en l’occurrence une histoire passionnée qui se terminait malheureusement mal. Le premier tableau aux couleurs d’automne, m’évoquait un sentiment chaud et agréable. La musique jouait un rôle important car elle exprimait les sentiments que res-sentait Giselle. Ce qui donnait une harmonie de plus au tableau. Au début, l’histoire était difficile à cerner mais les musi-ques et les mouvements dansés étaient des indices per-mettant de répondre à ma question. Le deuxième tableau, quant à lui, exprimait un tout autre sentiment. Les lumières et les musiques changeaient pour laisser tout de suite un sentiment de détresse car Giselle avait non seulement perdu la raison mais aussi la vie. Les couleurs d’automne laissaient place à un décor plus froid et beaucoup plus sombre. Je trouvais ça personnelle-ment magnifique. Et c’était étonnant car, malgré le fait que Giselle soit morte, l’histoire continuait et ne s’arrêtait pas. C’est ce qui donnait une sorte de chose en plus. Malgré le fait que c’était un peu long, cela restait un ballet appréciable. Bref, j’ai beaucoup aimé même si je ne suis pas spécialiste en la matière. Ce qui prouve que je peux être aussi touchée que certaines danseuses.

Sarah, 5ème (hors cycle Danse-Etudes)

Même si je ne fais pas de danse, j’ai adoré ce ballet. C’était ma première fois.J’ai trouvé qu’il était très expressif et très compréhensible. L’histoire de Giselle est très intéressante. Les décors étaient superbes par rapport à celle-ci, même si parfois il se passait des choses un peu violentes comme la mort de Giselle.J’ai bien aimé les musiques mais certaines étaient parfois un peu répétitives. Pour moi il n’était ni trop court ni trop long.

Lucie, CM1 (hors cycle Danse-Etudes)

Dans un tourbillon de Willis

Giselle était un très beau spectacle car il y avait beaucoup de technique dans les pas des danseurs. Celle qui jouait Giselle avait tout : une technique superbe tout en ayant la grâce et la légèreté. Je trouve qu’elle était parfaite pour ce rôle. Quant au prince il réussissait chacune de ses va-riations et rentrait très bien dans le personnage. Mais en plus il réussissait à porter si bien Giselle dans le deuxiè-me acte que l’on avait vraiment l’impression qu’elle volait et qu’elle était partout à la fois. Le corps de ballet était sublime. Elles avaient une techni-que superbe et étaient parfaitement ensemble. Ces filles avaient toutes la même taille et étaient toutes aussi fi-nes. Elles étaient aussi très gracieuses et cela rendait très bien. Quant aux décors et aux costumes j’ai trouvé qu’ils avaient réussi sur une petite scène à bien agencer les choses. Les tenues étaient magnifiques. Il y avait des cou-leurs vives et très variées, dans des tissus simples mais beaux. Conclusion, ce spectacle était très à mon goût et m’a beaucoup plu.

Clara, 4ème

J’ai adoré ce spectacle : il était magnifique. Les interprè-tes étaient très ordonnés et dansaient très bien. Il y avait aussi des décors qui donnaient une impression que les maisons étaient des vraies. Les costumes aussi étaient magnifiques : des chapeaux, des arcs… Tout cela sur une plutôt petite scène. Je garderai donc un bon souvenir de ce spectacle.

Fanny, 5ème

APPORTS COMPLEMENTAIRESGiselle est un ballet classique très beau et très difficile à exécuter. Les costumes y sont magnifiques et rendent l’ambiance magique. J’ai beaucoup aimé quand les Willis (jeunes filles un peu fantômes qui hantent le prince) dansent ensemble avec leurs robes blanches. Ca rendait très joli car ça faisait un peu comme si les jupes se croisaient pour représenter des arcs de cercle. La danseuse qui jouait le rôle de Giselle était très forte. Mais les danseurs garçons étaient d’un très bon niveau aussi. Les Willis n’étaient jamais en désaccord dans leurs mou-vements. C’était très beau. J’ai aussi beaucoup aimé l’histoire même si je trouve que, vers la fin, on ne comprend plus trop son déroulement. Mais au final… j’ai adoré ce ballet.

Clémence, 6ème (hors cycle Danse-Etudes)

10

Page 17: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Images du spectacle extraites du reportage photo réalisé par Per-rine Barba, élève de 2nde, le soir de la représentation.

LE COIN DES ADULTES En février, il nous a été donné d’assister à une représenta-tion de Giselle par le Yacobson Ballet de Saint-Pétersbourg, au théâtre de La Fleuriaye à Carquefou.Si je précise la salle c’est que j’associe ce type de ballet clas-sique à une grande scène avec orchestre, décors grandioses, costumes éblouissants et troupe conséquente, comme on peut le voir à l’Opéra National de Paris.J’étais donc curieuse et impatiente de voir comment cette troupe allait relever le défi. Et je n’ai pas été déçue du résultat ! Non vraiment ce Gi-selle n’a pas eu à rougir de la comparaison. La beauté des décors, l’opulence des costumes, la qualité des danseurs et leur nombre étaient dignes d’un grand spectacle et dès les premières minutes j’étais conquise.Nous avons assisté à un ballet de facture très classique, à la gestuelle appuyée et expressive. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, mais a permis à la néophyte que je suis de mieux comprendre l’histoire.Sur un plan technique il y a eu quelques faux-pas, vite oubliés grâce à la générosité des danseurs.En conclusion, je conseillerais ce ballet et retournerais voir le Yacobson Ballet de Saint-Petersbourg dès leur prochaine venue à Nantes.

Valérie, maman de Clara

Bounce nous a fait rebondirQuel bel exemple de communion des Arts que ce spectacle qui a vu se retrouver dans une même salle de l’ag-glomération nantaise (ONYX à Saint-Herblain) les élèves du cycle Danse-Etudes de CM1 et CM2 mais aussi les chanteurs de la Maîtrise inscrits en CM2. Une preuve de plus, s’il en fallait, que cette proposition artistique visait vraiment à faire se croiser les passionnés de danse… comme de musique.Aucun de nos écoliers n’a semble-t-il été déçu par cette pièce dont le titre, Bounce, renvoie à un mot anglais qui signifie « rebond ». Tantôt fougueux tantôt prudents puis à nouveau audacieux, graves ou drôles, les deux musiciens et les deux danseurs qui se côtoyaient sur scène n’ont eu de cesse de nous rappeler que l’échec, loin de nous condamner, nous oblige à trouver de nouvelles voies, à inventer des solutions pour mieux…rebondir. Tomber, trébucher, vaciller ou même se heurter à un mur (qui était en l’occurrence un caisson de bois surdi-mensionné) ne doit pas nous arrêter. Face à une difficulté, on peut enjamber, contourner, bifurquer et c’est bien ce que nous ont dit en gestes, en phrases chorégraphiques, en sons et en musique les quatre interprètes de ce spectacle plein d’énergie. Voyons, à travers des extraits des cartes postales chorégraphiques qu’elles ont écrites, de quelle manière nos jeunes Plumes de Danse de fin de primaire ont entendu et reçu ce message…

Les adultes accompagnateurs de la sortie

ELEVES DE CM1

J’ai bien aimé ce spectacle. J’aurais pu y rester toute la journée. Je comprends maintenant pourquoi il est nommé Bounce. La compagnie Arcosm a fait un très bon travail. Ils ont réussi à nous montrer qu’il n’y a pas vraiment de frontières entre la danse et la musique. Il était super et plein d’émotion. Gabrielle

J’ai bien aimé parce que les danseurs ont trop bien dansé. Ils étaient hyper synchronisés. J’ai aussi aimé la couleur des costumes. La boîte était au cœur de la scène. Chine

ELEVES DE CM2

J’ai adoré ce spectacle. J’ai trouvé que les danseurs étaient superbes (et qu’ils gardaient le sourire coûte que coûte). J’ai aussi beaucoup aimé les « explosions » et le cube en plein milieu de la scène qui laissait libre cours à notre imagination… Enora

J’ai beaucoup aimé le spectacle Bounce parce que c’était rempli de pleins d’émotions -comme la peur ou l’angoisse- et que c’était très, très drôle. Bref ce spectacle m’a permis de voir la danse à travers une autre forme. Je remercie tous ceux qui nous l’ont fait voir. Lise

J’ai bien aimé le spectacle Bounce car j’ai aimé l’idée qu’il y ait un cube de bois au milieu de la scène. J’ai aussi adoré les musiques choisies. Trop bien le spectacle ! Philippine

Ce spectacle est super et drôle. J’ai adoré le moment où la technicienne a débarqué en catastrophe sur la scène. Pendant pas longtemps j’ai cru qu’il s’était passé quelque chose de grave. Anaé

C’était trop bien. J’ai énormément aimé car la mise en scène était superbe. Les artistes étaient chanteurs, danseurs, comédiens et musiciens. Vive la danse ! Raphaëlle

J’ai adoré ce spectacle. Il y a dû avoir beaucoup d’entrainements. Les artistes étaient à la fois danseurs, musiciens, chanteurs et comédiens. Mais j’ai trouvé le spectacle un peu long. Charlotte

J’ai vu un spectacle de danse que j’ai adoré ! Les danseurs étaient musiciens et j’ai trouvé ça drôle. Je me demande toujours comment ils pouvaient faire le spectacle ! Drôle, joyeux, bondissant... ennuyant à la fin mais j’ai adoré. Zoé

J’ai bien aimé ce spectacle car c’était drôle et qu’il y avait beaucoup d’excitation. J’ai adoré le début du spectacle parce qu’il y avait plus de choses drôles qu’à la fin que je trouvais un peu ennuyeuse. Juliette

J’ai adoré ce spectacle nommé Bounce. J’ai bien aimé l’humour qu’il y a avait dedans mais aussi le fait qu’on s’y partageait les talents entre deux musiciens et deux chanteurs. Victoire

J’ai aimé ce spectacle car il y avait des jeux de sons et les quatre artistes avaient beaucoup d’humour. La mise en scène était super. Et à présent je comprends mieux pourquoi ce spectacle s’appelle Bounce. Maïa

J’ai adoré le spectacle. On sentait qu’il y avait beaucoup d’émotion. Il y avait des passages drôles, tristes....Bref c’était varié. Beaucoup de suspence. Et des musiciens qui dansent...c’est exceptionnel ! Emma

11

Page 18: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

12

Un troisième spectacle en compagnie des collégiennes danseuses et voici achevé en beauté notre tour d’horizon de la danse américaine ! Rappelez-vous, nous avons entamé celui-ci avec les lycéennes de Plumes de Danse fin septem-bre, déjà à ONYX (se reporter aux pages Trisha Brown, une grande dame de la danse).Pour cette dernière sortie-spectacle de l’année scolaire, Merce Cunningham, géant de la danse, fut de nouveau à l’honneur. Après les lycéennes emmenées à Haute-Gou-laine (se reporter aux pages La Perverie s’est mise à l’heure américaine) ce fut cette fois au tour des danseuses de 4ème et de 3ème de faire connaissance avec ce père de la danse contemporaine venu d’Outre-Atlantique. A l’origine de cette proposition audacieuse : Robert Swins-ton, un autre américain qui dirige depuis un an le Centre National de la Danse Contemporaine d’Angers. Ancien disciple et assistant du maître décédé en 2009 il a signé en 2012 la direction artistique et la mise en scène de ce Four Walls / Doubletoss interludes qui se veut être une fusion unique des voix de Merce Cunningham et de John Cage, son compositeur attitré. Outre neuf danseurs, un pianiste a fait partie de la distribution. Ambitieux et exigeant ce pro-gramme avait de quoi nourrir l’imaginaire et la réflexion des danseuses. Vérifions si ce fut le cas à travers les écrits qui nous sont parvenus…

Juliette C.

PLUMES DU COLLEGE Four walls / Doubletoss interludes : Deux pièces de Merce Cunningham qui ont été réunies pour en former une seule. Ce spectacle m’a vraiment beaucoup plu. Pourquoi ? D’abord des notes de piano telles des gouttes de pluie…Des silences d’une grande musicalité. Des mouvements d’une grande précision et vivacité. Chaque danseur avait deux costumes différents. Un était composé d’un drap bleu très léger et l’autre d’une tenue que l’on pourrait porter dans la vie de tous les jours. Cela apportait un plus à la pièce et un contraste par-ticulier. On ne s’ennuie jamais ; il y a toujours un détail qui attire notre attention. En parlant d’attirance, on était absorbé par cette atmosphère magnétique et je dirais intrigante. Comme si l’on était dans un brouillard et que l’on apercevait une lueur. Un très beau spectacle d’une grande sensibilité qui re-flète tout ce que j’aime dans la danse contemporaine. Un petit bijou.

Julie, 5ème

Four Walls / Doubletoss Interludes est une fusion d’une pièce musicale de John Cage créée en 1944 et d’une pièce cho-régraphique de Merce Cunningham de 1993, mise en scène par Robert Swinston. Cette œuvre est entièrement accompagnée au piano via un pianiste présent sur scène. Si je n’ai pas particulière-ment apprécié cette musique, que je ne trouvais pas très agréable à l’oreille, j’ai néanmoins bien aimé la pièce cho-régraphiée. Et ceci malgré quelques petits moments d’inat-tention et d’ennui. Le moment où les huit danseurs étaient par paires et fai-saient des systèmes de contrepoids était très intéressant et fascinant. Le fait qu’il y ait beaucoup d’entrées et de sor-ties des danseurs durant toute la pièce était également for-tement prenant, dégageant un mouvement de va-et-vient très agréable. J’ai été surprise lorsqu’une chanteuse est ve-nue déclamer un poème sur scène car je ne m’y attendais pas du tout. Il régnait sur scène pendant tout le spectacle beaucoup de complicité et de sérénité. A l’arrivée, j’ai su apprécier cette pièce même si n’ai pas été totalement emportée par celle-ci, comme cela a pu être le cas lors de précédents specta-cles. Nous finissons tout de même cette année Plumes de Danse en beauté avec ce spectacle.

Maïwenn, 3ème

avons moins aimé la musique au piano. Même si la pré-sence du musicien donnait une certaine ambiance, nous avons trouvé la musique un peu trop répétitive et trop saccadée. C’était un spectacle étonnant mais parfois un peu étrange.

Migline et Joséphine, 4ème

Une entrée toute en douceur, un danseur placé seul sur scène, avec une gestuelle fluide et lente. Arrive ensuite, ou plutôt débarque, une femme. Elle est l’exacte opposée de l’homme. Pour lui une tenue civile et des mouvements lents, fluides. Pour elle, une robe aérienne bleue qui lui donne un air irréel, et une chorégraphie rapide, avec des impacts, des accents. Le contraste entre les deux dan-seurs est saisissant. C’est un concept qui fait son effet. Les moments où l’on assiste à plusieurs duos en même temps sont très beaux. Les chorégraphies en effet diffè-rent beaucoup entre chaque couple, ce qui oblige pres-que le spectateur soit à choisir sur quel duo il va fixer son attention soit à pouvoir passer de l’un à l’autre quand bon lui chante. Cela peut être déroutant pour certaines personnes mais c’est quelque chose qui m’a beaucoup plu. Lors de certains duos, l’un des danseurs s’appuyait sur l’autre lentement. Il le « pressait » pour ensuite gar-der la pose quelques instants : c’est quelque chose que je n’avais encore jamais vu, et cela rendait vraiment bien. Ils donnaient l’impression de se soutenir.Ce qui m’a marqué, c’est que le spectacle m’a semblé plus intense que tous ceux auxquels j’ai pu assister aupa-ravant. Pouvoir entendre la respiration des danseurs, sentir la concentration ... Il y avait presque une certaine tension. La musique ne vient en rien perturber cet effet. Je dirais même qu’elle l’accentue : il s’agit d’un piano qui répète des phrases, jamais dans le même ordre. Mais le véritable plus, c’est que le piano était en live, et c’est l’unique spectacle du parcours auquel j’ai assisté, en ne comptant pas le spectacle Casse Noisette, dont la musi-que n’était pas enregistrée. Je pense que la pièce m’aurait parue moins bien si la musique avait été enregistrée... Il ne s’agit peut être que d’une impression. Je salue aussi la musicalité des danseurs, qui pour la plupart dansaient sur des rythmes différents ou sans musique.Quoi qu’il en soit, la chorégraphie et la scénographie de ce spectacle m’ont définitivement convaincue, et je ne peux que recommander ce spectacle aux amateurs de danse contemporaine !

Charlotte, 3ème

Danse américaine : clap de fin à ONYX !

Pendant une heure et demie, Merce Cunningham et John Cage nous plongent dans leur univers. Ou plutôt dans l’un de leurs univers. A savoir : deux mondes, l’un com-posé d’habitants extraterrestres, habillés d’académiques chairs voilés de bleu ; et l’autre de civils. La partition musicale de John Cage est concentrée sur trois démarches : le silence, la répétition et le change-ment progressif. On y ressent quelques influences orien-tales. Cela donne un résultat très poétique, d’autant plus qu’un pianiste la joue sur scène. Si je devais décrire Four Walls / Doubletoss en trois mots, je choisirais : différence, émotions et changement. Différence, car parfois, un danseur bleu se retrouve seul parmi les civils ou vice-versa. Aucune rencontre ne se produit et ils s’ignorent. Pour certaines scènes, je parle-rais même de mise à l’écart. Ce thème se retrouve aussi dans la partition qui n’est composée que de touches blanches. Emotions, au pluriel, car j’en ai ressenties et vues plu-sieurs : la solitude, la folie, le doute, la domination. Enfin, changement parce que la pièce, malgré les répéti-tions de mouvements ou de musique, est en évolution perpétuelle. Chaque geste a une énergie différente. La chose qui m’a le plus impressionnée, c’est de sentir l’énergie que les danseurs se donnent et reçoivent. Cet-te dernière se promène, intériorisée comme partagée. C’est cela qui met en relation les deux mondes et nous invite à rentrer dans le spectacle. Pour conclure, je dirais que ce spectacle est magnifique et je vous invite à aller le voir.

Flore, 3ème

Four Walls / Doubletoss Interludes se distingue d’abord par un accompagnement au piano joué en live. Il en sort de la musique saccadée.Pendant une heure, huit danseurs dont quatre filles et quatre garçons étaient habillés du même costume. Leurs mouvements répétitifs mélangeaient des qualités comme la fluidité ou le saccadé.Il n’y avait pas de décor, sauf deux colonnes noires qu’on pouvait distinguer quand la lumière s’éclaircissait dans les tons bleus clairs.Seul petit bémol, nous étions placées trop près du piano, un endroit peu trop bruyant pour permettre de se fo-caliser entièrement sur les danseurs. Hormis ce détail nous avons vu une pièce à ne pas rater pour redoubler de tonicité !

Clarisse et Maria Elena, 3ème

Le spectacle de Merce Cunningham nous a plu. Nous avons bien aimé la mise en scène, les lumières étaient très simples et très jolies, la technique de chaque dan-seur était impressionnante ! Nous avons été surprises par l’intervention d’une des danseuses quand elle s’est mise à chanter. C’était original et étonnant car elle chantait très bien. En revanche, nous

Nos remerciements à tous les protagonistes de cette belle aventure, sans oublier Sylvie de Mont-Marin, notre graphiste qui signe une nouvelle fois la mise en page de ce Plumes de Danse dont nous espérons que vous avez apprécié la lecture. Vivement l’année 2015/2016 pour la poursuite de ce projet et la découverte d’autres spectacles qui, nous en sommes certains, engendreront encore d’aussi beaux sourires.

Association Art, Danse et Culture

Page 19: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

A S S O C I A T I O N A R T , D A N S E E T C U L T U R E

FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - MAI 2016n°3

N A N T E S

10, si le nombre de spectacles proposés aux élèves pour cette troisième année de l’aventure Plumes de danse est resté le même, c’est bien son amplitude croissante qu’il convient de saluer. Toujours plus d’élèves, toujours plus d’adultes ou de parents accompagnateurs et toujours plus de textes rédigés : ce projet, qui associe plaisir de la découverte et ambitions pédagogiques, a trouvé sa vitesse de croisière et nous ne pou-vons que nous en féliciter. Du CE1 à la Terminale, chaque élève du cycle Danse-Etudes sait désormais qu’en complément de sa formation de danseur il se verra proposer au moins un spectacle, au cycle primaire, et jusqu’à quatre ou cinq au cycle secondaire (dont deux obligatoires).

Avec 215 billets négociés auprès de six salles différentes c’est peu de dire que l’investissement des bénévoles de l’association ADC est grand. Que toutes en soient d’ailleurs chaleureu-sement remerciées car, outre la sélection des spectacles et la billetterie de groupe à assumer, ce sont également des séances de sensibilisation, du transport des élèves, de la saisie sur ordinateur de leurs travaux écrits et de la mise en page du journal que vous tenez entre les mains dont elles se sont chargées. Autant dire un travail colossal !

Le résultat est à la hauteur de leur engagement. Si l’on ajoute en effet les 58 élèves de Grande Section de maternelle, qui ont rejoint cette année le dispositif, ce sont près de 140 jeunes qui ont approché l’art chorégraphique dans sa belle diversité. Hip-hop, contemporain, danse baroque… la palette de style est aussi large que la multitude des opinions exprimées dans ces douze magnifiques pages.

Les plus observateurs le constateront peut-être, les articles proposés sont plus courts cette année. Une explication à cela : le recours aux « cartes postales chorégraphiques » utilisées pour donner son avis. Vierges au recto comme au verso elles sont remises à chaque collégienne et lycéenne à l’issue du spectacle découvert. Charge à elles de l’illustrer par un dessin ou un collage sur une face et par un avis argumenté sur l’autre face.

Au primaire, les élèves se sont vus offrir de jolies cartes diffu-sées par le ministère de la Culture à l’occasion de « La semaine de l’écriture ». Eux aussi ont produit de beaux écrits recevant souvent l’aide précieuse des enseignantes. Six d’entre elles se sont d’ailleurs chargées d’écrire des textes d’introduction aux spectacles du primaire et à celui de la maternelle et vous aurez donc le plaisir de les lire également.

Vous l’aurez compris, cette aventure est non seulement globale mais aussi ludique, créative, festive et extrêmement pertinente pédagogiquement parlant. L’an prochain nous la poursuivrons sous une autre forme que sous celle d’un journal. Une succession d’expositions itinérantes (dans différents lieux de l’établissement) permettra en effet aux cartes postales cho-régraphiques d’être encore plus visibles et appréciées de tous. Un livre-photo retracera l’expérience vécue. Encore de beaux moments en perspective !

Christophe Corda et Agnès David, chefs d’établissement

EDITO

Une rentrée sous une pluie de... Pixel !Comme l’an dernier c’est dans la très belle salle de la Fleuriaye de Carquefou que fut donné le coup d’envoi de l’aventure Plumes de Danse. Et comme l’an dernier le privilège d’accéder à une répétition en journée du spectacle prévu le soir fut offert aux élèves. Quelle chance pour les danseuses de 6ème- 5ème de pouvoir ainsi découvrir des interprètes au travail et de comprendre l’importance que revêt ce que l’on appelle le filage, avec tous les marquages au sol et les réglages de toutes sortes qui vont précéder le face à face avec le public.Généreux, ouverts et sympathiques les interprètes de la compagnie Käfig se sont volontiers prêtés au jeu des questions-réponses avec les élèves et c’est en arborant de larges sourires qu’ils ont ensuite posé pour la photo avec nos demoiselles. C’est peu de dire que dès 20 heures ces dernières avaient hâte de retrouver la troupe sur le plateau.Deux heures plus tard un enthousiasme général et même une standing ovation du public venaient récompenser ce spectacle magique. Fluidité, virtuosité, sensibilité et mélange de différents styles musicaux moins couramment utilisés pour le hip-hop. Le tout servi par d’envoutants et captivants tableaux numériques. Un vrai spectacle et l’envie que ça ne s’arrête jamais.

Juliette Corda et Jocelyne Michel

Objectif pédagogique : Tordre le cou à certaines idées reçues sur le hip-hop. On doit ce spectacle encensé par la critique, où les arts numériques côtoient le hip-hop, à Mourad Merzouki un grand nom français de la discipline. Indispensable à connaître pour qui souhaite se constituer une culture chorégraphique à la fois complète et éclectique.

PLUMES DU COLLEGE

Que de souplesse dans ce spectacle ! La magie du numérique est incroyable. On perd tous les sens ! Maintenant je ne regarde plus le hip-hop de la même façon. Bref, Pixel est exceptionnel et il ne faut pas le manquer.

Agathe, 6ème

J’ai beaucoup aimé le spectacle Pixel car j’ai trouvé que c’était amusant le fait qu’il n’y ait pas que du hip-hop mais aussi du roller, du skate, les images en 3D que les danseurs ne voyaient pas… Ils nous ont dit au filage qu’ils devaient deviner les trous, les bosses… En conclusion, c’était super !

Victoire, 6ème

J’ai adoré Pixel. J’ai trouvé que c’était une super idée de travailler du hip-hop avec des jeux de lumière tout comme les rollers et le cerceau. Les artistes étaient très impressionnants. Par moment on se serait cru dans un monde irréel et fantastique. C’était magique !

Maïa, 6ème

Super spectacle, original et magnifique. Les effets spéciaux sont stupéfiants. Un vrai savoir-faire des danseurs ! Cela m’a énormément plu. J’aimerais tellement y retourner !Un conseil : arrangez-vous pour aller voir Pixel !

Juliette, 6ème

Je trouve que les danseurs étaient tous en rythme. Ils avaient de très beaux costumes. Leurs danses étaient très belles. Le battle de la fin était super. C’était super !

Anaé, 6ème

Ce spectacle était surprenant. J’ai adoré les effets spéciaux et la contorsionniste fait des choses épatantes. J’en avais mal pour elle. J’ai adoré quand il y avait de la fausse pluie. Cela faisait vraiment vrai.J’aurais aimé voir plus d’expressions sur leurs visages mais…quelle bonne soirée !

Lily, 6ème

1

Page 20: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Sortie facultative 1 – E-nondation à ONYX

J’ai adoré le spectacle Pixel. Car j’ai beaucoup aimé voir des illusions d’optique. Les danseurs et la musique étaient épatants. Et j’ai bien aimé en particulier la contorsionniste. Super le spectacle Pixel !

Philippine, 6ème

Pixel j’ai adoré. Les projections de lumière étaient trop clas-ses ! Mon moment préféré était celui avec la contorsionnis-te. Il y avait des rollers, un cerceau et trois petites voitures avec une ampoule dessus. C’était trop bien !

Julia, 6ème

Pixel est un super spectacle. J’ai adoré les effets spéciaux et les acrobaties que faisaient les artistes. Ils ont utilisé des rollers, un skateboard et un géant cerceau. Ce soir là il a plu plein de «Pixels» !

Charlotte, 6ème

Dans ce spectacle j’ai particulièrement aimé les illusions d’optique. Les danseurs étaient agiles et « élastiques ». C’était impressionnant. C’était une expérience unique de les voir ré-péter avant le spectacle. J’ai été surprise de les voir faire du roller sur scène. Je rêve de devenir aussi souple qu’eux.

Bérénice, 5ème

PLUMES DU LYCÉEÇa m’a beaucoup plu ! J’ai trouvé que le spectacle était très riche. Le fait de mêler la vidéo et la danse est vraiment un procédé très intéressant. Il y a beaucoup de moments qui m’ont plu. Comme d’ailleurs le passage avec les parapluies, où il y a un danseur qui essaye de braver la tempête et la pluie.Les trompes l’œil étaient extrêmement bien faits.Et s’ajoute à tout ça la performance des danseurs. J’adore le hip-hop et il y avait de supers moments, comme le travail de décomposition des mouvements du corps (la vague) !Sans oublier le cirque, qui rend le spectacle encore plus impressionnant et captivant !Pour ce qui est des points négatifs, je voudrais juste dire qu’il y avait par moments peut être trop de choses à la fois et qu’on ne pouvait pas tout voir ...

Sonia, 2nde

LE COIN DES ADULTES

Pixel est un pétillant dialogue entre les performances phy-siques des artistes et le langage numérique de projections mapping. Danseurs et circassiens nous emportent dans un tourbillon visuel où se mêlent rêve, magie et poésie. Ex-traordinaire.

Johanna Weil, maman de Maïa

Pixel, c’est un spectacle prodigieux où se mélangent la danse, la musique et les effets numériques. Le travail des danseurs est énorme et le résultat est magnifique. J’ai été transportée dans un autre temps pendant tout le spectacle.Merci au studio danse de m’avoir permis de rêver pendant une heure trente. J’espère avoir l’occasion de revoir un tel ballet !

Karine Chabassière, maman de Philippine

Si Pixel n’avait pas été sélectionné pour le parcours Plu-mes de danse des 6ème/5ème, je serais sans doute restée sur mes clichés du hip-hop. Erreur ! Pixel est un bol d’énergie et de poésie à ne pas manquer!Au fil des musiques, les histoires s’enchaînent ; les danseurs combattent ou apprivoisent ces étranges points de lumières animés d’une vie propre. Parmi les images qui me restent, ce patineur qui tourbillonne en projetant des étincelles de lumière, ces pixels inquiétants qui tentent de piéger les hommes-insectes dans leurs toiles mouvantes…

Catherine Parizot, maman d’Agathe

Pour répondre à la demande d’élèves soucieuses d’en voir toujours et encore plus nous avons instauré cette année un parcours de spectacles facultatifs. L’occasion de se retrouver en plus petit comité, d’approcher des propositions plus aty-piques et de compléter encore un peu plus sa culture chorégraphique.Ce solo signé Brice Bernier que nous avons vu début novembre 2015 à Onyx Saint-Herblain a suscité beaucoup d’intérêt chez les élèves. Il faut dire que le thème abordé touchait particulièrement les adolescents. Mais loin de les effrayer ou de les agacer, la proposition chorégraphique les a interpelées. L’échange, après le spectacle, de l’artiste avec le public a également été très riche d’enseignement pour tous et a terminé de « tordre le coup » à certains préjugés concernant le hip-hop. Mais oui, ce style de danse, lui aussi, se travaille, se pense, s’écrit, se chorégraphie et est porté par un bon nombre d’artistes réfléchis, intelligents.

Juliette Corda et Jocelyne MichelObjectif pédagogique : Approcher l’exercice (difficile et souvent périlleux) du solo à travers un exemple original, lié à la tendance hip-hop mais qui s’est révélé au final très contemporain.A noter : la production d’écrits n’a rien d’obligatoire dans le cadre de ce parcours facultatif mais certaines danseuses ont eu à cœur de nous livrer leurs impressions. Ce que nous encourageons évidemment.

PLUMES DU COLLEGE

Un spectacle technologique si je puis dire !Une plongée dans un univers très cosmique.Au départ le danseur (qui évolue seul sur scène durant tout le spectacle : c’est un solo) marche.Cette marche peut paraitre simple, Mais pourtant elle nous plongeait directement dans une certaine électricité.On aurait dit que le danseur était lui-même un appareil électronique.Durant le déroulement de ce spectacle, le danseur s’interrompait et faisait des enchainements de hip-hop.Au fur et à mesure il était en transe. Le solo pour moi représente le fait qu’un appareil soit connecté, « vit ».Puis se déconnecte et est innondé par toute cette technologie.Le titre parait du coup vraiment en rapport avec la chorégraphie.J’ai vraiment adoré ce spectacle.La musique était dans le même thème.Il y avait des sons électroniquesQui rendaient la chorégraphie logique.Elle apportait beaucoup pour moi au spectacle. Elle avait une certaine utilité.Le danseur retranscrit en dansant le fait qu’il y ait beaucoup de jeunes connectés.Il se rend compte que les gens sont hypnotisés par cette technologie.Ces fils pendants à la fin de la chorégraphie représentent beaucoup.A la fin du spectacle il est comme déconnecté, sans vie.Pour finir un spectacle qui nous sert de leçon de morale,Du fait que nous dépendons trop de ces appareils électroniques.Mais qui m’a tout de même enchantée.

Julie, 4ème

E-nondation était pour moi basé sur le détail du mouvement. C’était très intéressant car on pouvait voir par où passait chaque mouvement. Ensuite il les reprenait en plus rapide. Le danseur était pour moi un appareil électronique et dès que les câbles sont apparus, il avait l’air complètement déconnecté.Ces moments hip-hop étaient très sympas. J’ai beaucoup aimé. C’est comme s’il rentrait dans un monde parallèle. On remar-que un réel travail du danseur. Grande performance de sa part. La récompense de son travail : avoir fait plaisir au public.

Lucie, 3ème

2

Page 21: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Il y a un an à la même période, un groupe de collégiennes dan-seuses se retrouvait, comme ce 20 novembre 2015, au Grand T pour un spectacle qui nous semblait prometteur. Malheureu-sement, techniquement tout comme artistiquement, la pièce Dévorer le ciel était loin de tenir ses promesses. Expliquant aux élèves que vivre des déceptions et que trouver des mots pour dire son désarroi (ce qu’elles avaient très bien fait) faisait aussi partie de l’aventure Plumes de Danse, nous espérions tout de même qu’une prochaine représentation chorégraphi-que au Grand T nous régalerait davantage. Ce fut largement le cas avec cet exceptionnel Not Here/Not Ever que l’on doit à la compagnie nationale de Norvège, Carte Blanche. Parmi les meilleures compagnies au monde, elle dé-cline un style de contemporain athlétique, fluide et millimétré, très loin de certains spectacles en danse contemporaine où l’on attend désespérément que les corps se mettent en mou-vement. Ici, pas de danger : chorégraphie intelligente servie par de superbes lumières et un incomparable sens de la scène de chaque danseur.

Juliette Corda et Jocelyne MichelObjectif pédagogique : Approcher le contemporain autrement que par le prisme français, plus connu des élèves. Découvrir que d’autres pays européens défendent également une danse de (très !) haut niveau est important.

PLUMES DU LYCÉEET DU COLLÈGE

Not Here, Not Ever : un titre simple à première vue mais qui présente une multitude d’interprétations. Tout d’abord le carré blanc sur scène qui est comme l’espace, la zone où les danseurs évoluent. Parfois la chorégraphie se poursuit en dehors de cette zone : cela devient « not here ». La musique ou plutôt le bruit de fond m’a gênée au début. Mais au fil de la pièce on s’y habitue et cela nous met dans une ambiance particulière. Nous devons souligner l’incroyable technique des danseurs : légèreté, fluidité, virtuosité. Selon moi ce spectacle est tristement en accord avec les événements de Novembre. En effet « Not here, not ever » était ce que tout le monde se disait jusqu’au 13 novembre 2015.

Perrine, 1ère

Not Here Not Ever, de la compagnie norvégienne Carte Blanche a été pour nous, notre première sortie Plumes de Danse de l’année. J’ai trouvé les différentes chorégra-phies assez contrastées. Quelques fois fortes et rigoureu-ses, d’autres fois calmes et douces. Les danseurs avaient une excellente prouesse technique, avec une très belle précision du geste, une force de groupe incroyable, et une superbe musicalité.

Carte blanche à la Norvège au Grand T

De plus, j’ai beaucoup aimé le décor, avec ses projections d’images et cette scène blanche. Cependant, j’ai trouvé la musique surprenante et assez désagréable avec des bruits un peu inquiétants, comme des rires par exemple. Malgré ce petit point négatif, j’ai beaucoup apprécié ce spectacle. Un très bel aperçu pour une nouvelle année Plumes de Danse !

Maïwenn, 2nde

Ce spectacle m’a beaucoup plu que ce soit au niveau des cos-tumes ou de la musique et la danse. J’ai trouvé la gestuelle très impressionnante. Le fait qu’il y ait des images projetées sur les murs rajoutait quelque chose en plus de la danse. D’habitude je n’aime pas trop la danse contact mais là c’était magnifique. La musique était particulière mais elle correspondait avec la chorégraphie. Les costumes étaient simples mais rendaient bien sur la scène. J’ai vraiment beaucoup aimé ce spectacle.

Migline, 3ème

J’ai beaucoup aimé ce spectacle au Grand T. J’ai trouvé que la mise en scène était magnifique. Les éclairages apportaient une toute autre atmosphère à la chorégraphie. Ce soir-là j’ai dé-couvert une autre manière de danser. Les interprètes avaient de vraies intentions, une très belle énergie qui donnait envie de danser plus.Chaque partie s’enchainait parfaitement. J’ai beaucoup aimé les duos et les trios. Tout semblait facile quand ils dansaient. Les musiques portaient dans l’ambiance créée.J’ai trouvé original de filmer le spectacle tout en le projetant avec quelques secondes de décalage. J’ai aimé la liberté des danseurs. J’ai trouvé que les costu-mes correspondaient totalement avec la chorégraphie. Ils étaient simples mais très beaux. Ce spectacle a été un de mes préférés. J’ai beaucoup aimé la compagnie Carte Blanche.

Joséphine, 3ème

Ce spectacle m’a beaucoup plu. Les quelques ballets contemporains que j’ai vus ne m’ont pas plu. Mais, lui, je l’ai trouvé très dansant. Les interprètes ont une très grande technique. Le jeu des panneaux et des vidéos a donné une très bonne ambiance. J’y suis allée en trainant des pieds et je suis rentrée ravie.

Albane, 3ème

J’ai bien aimé ce spectacle. Les interprètes dansaient su-per bien et étaient super souples. Ils glissaient, se laissaient tomber tout en maitrisant leurs corps. Mais j’ai trouvé ce spectacle un peu long : les duos et solos ne finissaient pas. Par contre j’ai beaucoup aimé le duo de la fin. J’ai bien aimé les costumes car ils étaient simples mais allaient super bien avec la chorégraphie.

Fanny, 4ème

J’ai bien aimé ce spectacle car les danseurs avaient beaucoup de technique et de puissance. Les chorégraphies étaient très originales à mon goût et on voyait que les interprètes y mettaient beaucoup de force et d’énergie. Mais par contre je n’ai pas aimé les cris stridents et les ricanements des danseurs. Je trouve que ça faisait de trop quand il y avait les écrans plus les danseurs.

Clara, 3ème

J’ai trouvé que ce spectacle était magnifique notamment le duo de la fin. J’ai pensé que les écrans qui descendaient don-naient un côté « moderne » à la pièce. Les costumes étaient très simples mais à la fois originaux. Les cris de la femme pendant le spectacle m’ont fait perdre le fil de l’histoire mais je n’ai pas compris pourquoi elle criait non plus. Mais à part ce point noir, j’ai plutôt bien aimé.

Charlotte B., 3ème

Dans ce spectacle, les danseurs avaient une force, une puis-sance et une technique incroyables. J’ai bien aimé les costu-mes, les jeux de lumière et la musique. J’ai beaucoup aimé le dernier duo, la danseuse avec une robe dos nu avait un très beau dos, sculpté et musclé. Il y avait des moments où les danseurs criaient et riaient puis tout redevenait calme, comme la paix après la tourmente. Bref j’ai aimé ce spectacle car c’était très contemporain, très dansé, avec de beaux levés de jambes et des portés.

France, 3ème

Un spectacle de danse contemporaine qu’il faut aller voir ! Alliant une superbe chorégraphie de Sang Jijia à la technique des danseurs de la compagnie Carte Blanche, Not Here/Not Ever ne m’a pas déçue ! J’ai apprécié les mouvements fluides et continus des danseurs, ainsi que les multiples in-teractions entre eux. Je n’ai, par contre, pas vraiment réussi à voir « l’acte que l’on s’apprête à poser et dont on ignore les suites » an-noncé auparavant dans les descriptions de l’œuvre. Mais cela importe peu car la prouesse technique et artistique des danseurs est incontestable, et c’est toujours très enri-chissant de voir le travail des professionnels ! De plus la mu-sique, les images ou les rires ont créé différentes ambiances qui rendent la pièce intéressante.

Sonia, 2nde

J’ai beaucoup aimé ce spectacle car je trouvais qu’il était très bien chorégraphié. J’ai eu l’impression qu’il ne durait que cinq minutes et non pas une heure ! Malgré les impressions de désordre apparent chaque partie avait une vraie unité. La rencontre entre cette troupe de contemporain et ce chorégraphe tibétain est réellement fantastique et magnifique. Une vraie construction a été re-cherchée et trouvée ! Une fluidité très jolie à voir. J’ai eu l’impression qu’il se livrait sur le plateau de vraies batailles.

3

Page 22: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

D’ordinaire les moments où des vidéos sont projetées sont souvent plus attirants mais, là, le direct était tou-jours autant captivant. Une carte est trop courte pour tout raconter mais pour faire court ce spectacle de la compagnie Carte Blanche signé du chorégraphe Sang Jijia a été fantastique !

Lisabeth, 4ème

Not Here/Not Ever est un spectacle d’une énergie in-croyable de la compagnie Carte Blanche et du créateur Sang Jijia. Une chorégraphie contemporaine intense me-nant cependant à la confusion. Le spectacle est composé de différents tableaux présentant des solos, duos, trios ou collectifs accompagnés d’une musique, à mes yeux, étrange et provoquant une certaine angoisse avec les cris d’animaux et les rires fous.Une chorégraphie magnifique, parfois inquiétante mé-langeant des mouvements tantôt doux et calmes, tantôt doux et énergétiques. Le passage qui m’a le plus mar-quée est celui où deux interprètes dansent de façon, à mon goût, inquiétante sur des rires fous qui accompagnent la musique. Un spectacle impressionnant interprété par des danseurs tout bonnement extraordinaires qui nous ont transpor-tées dans leur univers.

Jeanne, 2nde

Par rapport à ce spectacle, mon sentiment est mitigé. Les chorégraphies et la puissance de gestes des danseurs étaient irréels. Mais ce qui m’a dérangée sont les musiques prises pour les chorégraphies. Les danseurs avaient une puissance sur scène qui était pour moi quasi incroyable. Ce ballet est fabuleux. Seul, le problème de musique.

Zoé, 3ème

J’ai aimé le spectacle. Il y avait une belle mise en scène. Les danseurs avaient beaucoup de technique, de très bel-les gestuelles. Rapides en plus. C’était surprenant.Une danseuse paraissait comme diabolique. Une sorcière apportait du suspens, de la peur avec la musique qui l’ac-compagnait. Ils étaient bien ensemble. J’ai un peu décro-ché au bout d’un moment car il y avait beaucoup de ré-pétition mais je ne regrette pas d’avoir vu ce spectacle.

Méryl, 3ème

Le spectacle Not Here/Not Ever m’a beaucoup touchée. Les danseurs ont vraiment réussi à nous faire passer diverses émotions comme la joie ou l’inquiétude. Ce-pendant j’ai été un peu déçue par le choix des musiques et les moments où l’on entendait des cris assourdissants m’ont déplu. Les chorégraphies étaient incroyables et la mise en scène vraiment originale, donnant une touche de modernité, et faisant que l’on ne s’ennuyait pas une minute !

Julia, 3ème

J’ai bien aimé le spectacle Not Here/Not Ever car il était très original. Les interprètes dansaient vraiment très bien. J’ai ressenti de la pureté dans leurs gestes mais aussi dans les décors. Les danseuses étaient très souples et avaient de très belles robes. Les garçons dansaient très bien aussi mais j’ai moins aimé leurs tenues. Le spectacle n’était ni trop long, ni trop court. Au début de leur prestation j’ai cru repérer une histoire d’amour dans leurs danses mais je ne l’ai pas retrouvée après. Si je devais mettre une note à ce spectacle ce serait un 17/20.

Shana, 3ème

J’ai un avis mitigé sur ce spectacle car, au début, j’ai com-pris l’histoire du ballet qui, pour moi, parlait d’une décep-tion amoureuse. Mais au bout d’un moment je n’ai plus rien compris. Pourquoi une danseuse criait-elle ? Cela, je n’ai pas trop aimé. Mais j’ai vraiment adoré la fluidité de chaque danseur. Cette chorégraphie est un réel travail de dos.

Lucie, 3ème

J’ai beaucoup aimé ce spectacle mais j’ai trouvé qu’à la fin cela devenait lassant et répétitif. Les danseurs étaient très performants. La musique était bien mais elle aussi redondante. Le fait que le fond de scène change était très bien, je n’avais jamais vu cela.

Yseult, 4ème

J’ai beaucoup aimé ce spectacle car il est vraiment émou-vant. Il exprime beaucoup de choses, comme la peur lors des cris de corbeaux. Mais ma partie préférée était le solo à la fin du specta-cle. Tout l’espace que les interprètes occupaient lors de leurs mouvements me donnait la certitude qu’il y avait de la perfection dans les gestes. J’ai aussi bien aimé les costumes, ils étaient simples mais en même temps originaux. Enfin, pour résumer, je le trouve super ce spectacle.

Pauline L., 4ème

Tout d’abord j’ai adoré le jeu de lumière, le décor et sur-tout la technique comme l’artistique des danseurs. Ce que j’ai surtout apprécié ce sont le trio deux hommes/une femme suivi du solo homme. Nous pouvions obser-ver l’écran qui nous montrait leur danse au ralenti, ce qui faisait une très jolie harmonie entre la danse et l’écran. Le trio de femmes était aussi très bien dansé. Des lumiè-res orangées les accompagnaient.

Ce que j’ai trouvé le plus bizarre était quand deux fem-mes dansaient comme si elles étaient désarticulées et poussaient des cris stridents. Par contre quand tous les danseurs étaient sur scène je ne pouvais fermer les yeux tant c’était fabuleux.

Djahélie, 3ème

J’ai trouvé ce spectacle très beau mais aussi très origi-nal. Ce qui m’a le plus impressionnée ce sont les jeux visuels faits par la lumière et les ombres, mais aussi l’utili-sation des vidéos en plus de la danse. Même si les danses étaient très belles, et à la fois je trouve techniques, j’ai eu plus de mal lorsqu’ils utilisaient des voix que les danseurs imitaient. On se serait cru dans un film avec du suspens !

Kanna, 1ère

Le spectacle que nous avons vu au Grand T était très sur-prenant. Les danses étaient maîtrisées avec beaucoup de techniques complexes, c’était très impressionnant. D’un autre côté la musique faisait très industrielle et rendait la pièce totalement à part, voire parfois troublante. En effet j’avais du mal à trouver du plaisir lors du passage des mu-siques angoissantes voire hypnotisantes. Mon avis reste tout de même positif face à la maîtrise des danseurs et leurs chorégraphies.

Virginie, 1ère

L’édition 2015-2016 du journal Plumes de Danse comporte dans ses pages (comme celle-ci) de multiples reproductions des « cartes postales chorégraphiques » demandées aux élèves. Nombre d’entre eux ont su s’emparer de cette occasion de laisser toute leur créativité et leur talent artistique s’exprimer. Que tous en soient félicités.

4

Page 23: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

J’ai beaucoup aimé l’idée de mélanger la danse à la vidéo, aux effets et aux cris des animaux. De plus j’ai trouvé que les solos, les duos et les trios étaient vraiment très beaux. Les parties où ils étaient tous ensemble - malgré le fait qu’elles soient très bien organisées - étaient un peu moins belles et esthétiques. Peut-être était-ce l’effet voulu....Les musiques se mariaient très bien avec l’ambiance générale. Celle-ci est d’ailleurs très prenante, on y rentre vite. Un inconvénient, le rythme reste le même du début à la fin. Même si on ne s’ennuie pas il aurait pu être intéres-sant de changer de cadence. C’était sinon vraiment une très belle chorégraphie. Un vrai spectacle !

Chloé, 2nde

Dans une ambiance puissante et parfois même étrange, un jeu de questions-réponses entre les danseurs se crée. J’ai adoré la façon qu’ils avaient d’être complémentaires les uns envers les autres. On aurait pu imaginer des cou-ples ou des querelles amoureuses. Les costumes, d’une simplicité maîtrisée, accentuaient l’aspect monotone du spectacle. Les duos s’enchaînent sans se ressembler forcément mais semblent identiques par leur structure : deux danseurs se répondent... La puissance dégagée par la danse renforce le côté sombre de la pièce. Le petit plus ? L’effet de la caméra : ni trop peu, ni pas assez... Parfait !

Pauline A., Terminale

Not here/Not ever : Il y a trop de mots pour décrire ce spectacle. Par où commencer ? Tout d’abord ces dan-seurs sur la scène. Silencieux. Avec cette lumière se ral-lumant et s’éteignant pendant quelques secondes et ce bruit sourd. Tel un cœur qui bat.Des costumes très simples mais pourtant faisant leur ef-fet. Ils mettent en valeur les danseurs de mon point de vue. Et ce sol où les danseurs glissent à sa surface et ex-priment leur créativité dans leurs mouvements. Il y avait une alchimie très forte entre eux. Les éclairages étaient magnifiques et très en rapport avec la chorégraphie. Et puis il y avait aussi ces cris perçants, très forts. Les musiques étaient plus qu’en accord avec le reste. Il n’y avait pas seulement de la « musique », il y avait aussi des sons perturbants parfois. On aurait cru entendre à plusieurs reprises un vol de corbeaux. Il y avait juste un parfait accord entre tout cela.Cela faisait un rendu subtile et puissant à la fois. Une certaine subtilité d’ailleurs alliant légèreté et puissance émotionnelle. J’ai tout simplement adoré ce spectacle moderne, fort et juste sublime !! Il y avait une précision dans tous les mouvements et un parfait enchainement de ceux-ci en plus de cela. C’était un moment juste magni-fique. Il y avait beaucoup d’inattendu durant tout le long de ce spectacle. Ce qui le rend encore plus intéressant. J’en repars avec un avis plus que positif. Bref un spectacle qui nous en met plein la vue. Que dire de plus !

Julie, 4ème

Mon avis est assez mitigé sur ce spectacle. J’ai aimé les chorégraphies que j’ai trouvées très bien interprétées et réalisées. De plus les danseurs étaient la plupart du temps synchronisés ce qui donnait des danses très agréables à re-garder ! En revanche, les musiques que j’ai trouvées trop peu mélodieuse et trop métallisées ne m’ont pas plu du tout. Certaines d’entre elles ainsi que les chorégraphies et les cris, les rires excessifs des danseurs, qui les accompa-gnaient m’ont fait ressentir un réel sentiment d’angoisse et de mal-être. En effet, la façon dont se comportaient les dan-seurs à ce moment-là de la pièce m’a vraiment surpris. Ils gesticulaient de façon presque inconsciente et poussaient des cris de telle sorte qu’on aurait pu les croire possédés ; c’était à la fois étonnant et effrayant ! Et je dois dire que je n’ai pas vraiment compris l’intérêt de ce moment. Une der-nière chose qui a suscité mon intérêt c’est le jeu d’images et de vidéos qui a été créé grâce à des projecteurs ; une vidéo de la chorégraphie en train d’être dansée sur scène y était projetée mais au ralenti. C’était très intéressant et cela m’a beaucoup plu !

Pauline C.,2nde

Not here/ Not Ever, pas ici, jamais… La scène déjà habitée par une tension est déchirée par des cris bestiaux et rem-plis de rage. Des rires incontrôlés et hystériques retentissent. Un corps semble possédé : une danseuse se mouvant, dansant d’une manière désarticulée. Une pièce chargée d’une tension incroyable, comme je n’en ai jamais vu ; je suis quasiment restée en apnée assise ou plutôt plaquée dans mon fauteuil durant toute la durée du spectacle, attendant la suite, toujours. J’ai l’impression d’avoir été atteinte pendant la représentation, d’une « bou-limie de spectateur » : on en veut plus, plus longtemps, aussi intense, aussi beau. Aussi puissant.Les danseurs et danseuses ont tous une grande présence scénique : ainsi, on n’aura jamais une impression de « vide », même pendant les solos.Ce sont d’ailleurs eux les solos, duos et trios qui ont fait la force du spectacle pour moi (les « ensembles », moments où tous les danseurs étaient présents m’ont paru plus ba-nals) : j’ai pu assister à des moments de grâce, vraiment.Les interprètes sont tous magnifiques : on peut le voir rien qu’à la musculature, et à la présence. Même en restant im-mobiles, ils sont tous là : ils captent l’attention, et dès lors on a du mal à décrocher après. Il n’y a d’ailleurs rien pour détourner l’attention qui est portée sur eux : la scène a pour tout décor un écran blanc prolongé par un tapis de sol de même couleur, et il n’y a aucun jeu de lumière (quelquefois un changement de cou-leur léger). Néanmoins, de temps à autre, des écrans s’abais-sent projetant des fois des lignes de lumière, d’autres fois se concentrant sur les danseurs. Je n’ai pas trouvé ce procédé génial, ni forcément très utile : le spectacle aurait été tout aussi bien sans ceci selon moi.Les chorégraphies s’enchainent à un rythme soutenu : au final, même si ça ne m’a pas frappé durant la représentation, au fil du spectacle l’énergie est assez linéaire, il n’y a pas de variations au niveau des rythmes et des énergies, ce qui peut créer une impression de monotonie. Et enfin, la tension : pas très agréable, mais très prenante. C’est quelque chose de très surprenant, mais qui reste au final le « meilleur » souvenir que j’en garde : conjugué à la beauté des danseurs. C’était une expérience unique.

Charlotte, 2nde

Pour la première édition de Plumes de Danse une pre-mière pièce baroque avait été découverte par les élèves de collège/Lycée. Terpsichore de Béatrice Massin visait alors à montrer en quoi ce que l’on appelle La Belle Danse peut apparaître comme très contemporaine quand costumes modernes, scénographie et jeux de lumière s’en mêlent.

Chorégraphiée par Marie-Geneviève Massé, Si Peau d’Ane m’était conté partage cette même adoration pour ce style de danse qui gagna sous le règne de Louis XIV, lui-même grand danseur, ses lettres de noblesse. Accueillie à l’Espace Guimard de Saint-Mars-la-Jaille un dimanche après-midi de janvier, cette pièce de la compagnie l’Even-tail, proposée en sortie facultative, a offert l’occasion de mieux connaître un style de danse bien particulier et ma-gnifié quand il se trouve assorti d’une scénographie, de décors et d’une trame dramaturgique aussi recherchés.

Juliette Corda et Jocelyne Michel

Objectif pédagogique : Approcher la danse baroque à travers un exemple de belle facture.

PLUMES DU COLLEGE

J’ai beaucoup aimé le spectacle Si Peau d’Ane m’était conté. J’ai surtout aimé la danse baroque avec les expres-sions du visage. Je ne connaissais pas ce style de danse. Les costumes étaient très beaux.

Agathe, 6ème

Dans ce spectacle j’ai surtout remarqué les costumes qui étaient originaux. Les interprètes n’en portaient que la moitié. J’ai aussi aimé le début du spectacle avec la petite fille qui fait un rêve.

Bérénice, 5ème

Si Peau d’Ane m’était conté est un spectacle intéressant mais la danse baroque a selon moi des gestes un peu répétitifs. Les danseurs s’exprimaient beaucoup avec leurs visages et cela ressemblait à du théâtre. Les décors étaient assez recherchés notamment les paravents que les danseurs pouvaient faire bouger à leur guise. Les cos-tumes m’ont un peu déçue car, après la présentation en classe, je m’attendais à de vraies robes. Or Peau d’Ane ne s’habillait que d’une moitié de celles-ci, laissant seu-lement apparaître la face avant. Cependant j’ai apprécié le spectacle.

Clémence, 5ème (hors cycle Danse-Etudes)

Sortie facultative 2 Peau d’Âne revisité

5

Page 24: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Un grand Mouvement de l’air au Grand T

Le soir du mercredi 6 janvier, les CM1 et CM2 étaient de sortie au Grand T pour assister à un spectacle associant danse contemporaine, musique live et images projetées sur un écran géant : Le Mouvement de l’air de Claire Bardainne et Adrien Mondot.Sur scène, trois danseurs tournaient, voltigeaient, sautaient, bougeaient, respiraient, se laissaient porter et se fondaient avec les images projetées autour d’eux, au rythme de la musique jouée en direct par un musicien.Nous avons passé une belle soirée avec nos élèves qui étaient ravis de cette sortie un peu exceptionnelle.

Virginie Coëdelo et Claire Bescond

Objectif pédagogique : Poursuivre cette approche du spectacle chorégraphique, enclenchée l’an dernier, par un spectacle plus exi-geant, proposé en soirée et non plus sur temps scolaire. Le contemporain, combiné ici aux arts numériques et à de la musique jouée en live, se révèle aux élèves sous un jour inattendu.

PLUMES DU PRIMAIRE

Dans ce spectacle j’ai aimé l’alternance entre les mouvements rapides et lents. J’ai aussi aimé quand le danseur volait au milieu de ce qui ressemblait à des copies. La danseuse était très souple. Le changement de fond entre chaque danse m’a beaucoup plu. C’était très beau comme spectacle.

Domitille CM1

J’ai bien aimé ce spectacle car le musicien chanteur m’a beaucoup émue. Mon moment préféré a été quand le garçon a fait un combat contre le mur. La fille était vraiment très souple. C’était vraiment différent des autres spectacles.

Raphaëlle CM1

J’ai beaucoup aimé tout le spectacle. Mais j’ai préféré le moment où le danseur était accroché au plafond et qu’il faisait des sauts en fonction de l’image qui était derrière. Le seul point négatif c’est quand ça a commencé : c’était toujours la même chose.

Lucile CM1

J’ai aimé quand il y avait le danseur accroché et qu’il faisait des sauts et que, derrière, il y avait un foulard en relief.Capucine CM1

J’ai beaucoup aimé ce spectacle : les vidéos étaient incroyables. A regarder, je n’aime pas beaucoup la danse contempo-raine. Mais quand je suis sorti j’étais très content. Mes trois danses préférées étaient : celle où ils jouaient avec la fumée, celle avec les feuilles et la fin où ils volaient. J’ai aussi beaucoup aimé le moment de l’immeuble. Malheureusement je trouve qu’il y avait trop de vidéo et pas assez de danse.

Mel CM1

Ce que j’ai préféré dans le spectacle c’est quand la danseuse allait dans les airs et qu’elle pointait les pieds.Carla Maria CM1

J’ai été émue parce que les danseurs et la danseuse dansaient très élégamment. Il y a eu des moments où je m’ennuyais mais j’ai trouvé que c’était bien.

Irini CM1

J’ai aimé quand il y avait un garçon qui dansait tout seul tandis que la fille et l’autre garçon étaient derrière le rideau blanc. Je n’ai pas trop aimé quand l’autre garçon tournait sans s’arrêter. Merci l’école de danse !

Castalie CM1

J’ai adoré quand le garçon était dans les airs et quand il a fait un combat avec les lignes blanches. Et aussi quand il était dans le tourbillon de neige. Au tout début j’ai aimé quand ils se montaient dessus et aussi quand il y avait comme de l’eau.

Elena CM1

Dans le Mouvement de l’air il y avait trois danseurs et un musicien. Le musicien avait plusieurs instruments de musique dont une guitare électrique et un xylophone. Il y avait des moments où il se mettait à chanter. Dans les danseurs, il y avait deux hommes et une femme. Ils dansaient au sol. Mon moment préféré a été celui où un danseur était suspendu, avec les pieds tenus par une corde, la tête en bas. Ce spectacle m’a beaucoup plu.

Clémentine CM1

J’ai bien aimé ce spectacle car j’ai adoré quand ils étaient en l’air, avec le décor qui était autour et aussi la musique qui était en même temps que les mouvements. Et aussi j’ai adoré les effets spéciaux.

Lucy CM2

Le Mouvement de l’air est un superbe spectacle. Les effets spéciaux étaient géniaux. J’ai adoré quand les danseurs bou-geaient et que les effets spéciaux suivaient le mouvement et bougeaient au rythme de la musique. Merci !

Gabrielle CM2

J’ai beaucoup aimé car les danses étaient jolies. Par contre j’ai moins apprécié quand le danseur tournait sur lui-même car cela me donnait moi-même le tournis. Ce que j’ai le plus aimé c’était la dernière danse.

Eléonore CM2

J’ai bien aimé les mouvements rapides ou lents que l’on a bien ressentis. Par exemple au moment du foulard pour la fille ou du garçon qui a tourné longtemps sur lui-même.

Chine CM2Crédits photo :p.1 © Laurent Philippep.3 © Yaniv Cohen (1ère et 3ème du bandeau)p.6 © Romain Etienne (1ère photo en haut)p.7 © Pari Naderi (photo du spectacle)p.10 © João Garcia

6

Page 25: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Jeux de miroirs et de reflets à Saint-Herblain

C’est avec impatience que les jeunes danseuses et danseurs de CE1/CE2 sont venus assister pour la plupart à leur premier spectacle dansé.La simplicité de voir deux danseuses sur scène, sans jeu de lumière ou de musique invasive, a permis d’apprécier chaque mouvement du corps. La complexité des jeux de miroirs a éveillé l’imaginaire et a créé la magie.Certains nous ont même soufflé à l’oreille qu’ils aimeraient bien être sur scène ! C’est prometteur...

Isabelle Gasté

Objectif pédagogique : Offrir une première approche du spectacle chorégraphique à travers une forme courte, rassurante et pleine de douceur. Imaginée par la compagnie Ubi, la pièce Geminus évoque la découverte de soi et de l’Autre.

PLUMES DU PRIMAIRE

Dans une lumière bleue, rose ou blanche, deux danseuses aux couleurs du printemps jouent à cache-cache parmi des miroirs qui deviennent des petites maisons ou des lacs.

Juliette Ce2

J’ai beaucoup aimé le spectacle Geminus. Cela parlait de miroirs et il y avait deux danseuses.Elise Ce2

Il y avait deux personnages et trois miroirs et ils ont dansé ensemble. Les danseuses déplaçaient les miroirs en rythme. J’ai aimé ce spectacle parce qu’elles avaient des mouvements parfaitement synchronisés.

Clara Ce2Ce que j’ai aimé le plus c’est quand les danseuses évoluaient au milieu des miroirs. Leurs reflets dedans étaient extraordinaires et très jolis.

Alexia Ce2Géminus était un spectacle super. Avec les miroirs ça faisait des impressions trop bizarre ; deux filles exactement pareilles.

Blanche Ce2C’était un spectacle magique avec des miroirs, deux dames qui dansaient. Cela m’a beaucoup plu.

Benjamin Ce2Quand j’ai vu Geminus j’ai ressenti le bonheur de faire de la danse. Cela parlait d’une dame qui cherchait son ombre. Le moment que j’ai préféré c’est quand elle mettait sa main dans les miroirs et que ça se reflétait partout.

Agathe B. Ce2Je suis allée voir le spectacle Geminus, j’ai adoré. Surtout le moment où elles passent leurs mains entre les deux miroirs : on voyait trois mains !

Amandine Ce2J’ai aimé le moment où elles ont passé la main dans le miroir et quand elles ont dansé ensemble. Géminus : bon spectacle !

Ombeline Ce2J’ai bien aimé mais c’était un petit peu ennuyeux. J’ai bien aimé quand les miroirs bougeaient.

Claire Ce2J’ai bien aimé.

Capucine Ce1J’ai aimé les deux bras qui se sont transformés… en huit bras ! C’était bizarre…

Nolwenn Ce1J’ai bien aimé le spectacle et ça m’a étonné quand elle a mis le bras sur le côté du miroir.

Merleau Ce1J’aurais aimé que ce beau spectacle dure plus longtemps. Le moment que j’ai préféré : les mains multipliées. J’aurais aimé manger des pop-corn.

Augustin Ce1J’ai surtout aimé le moment où on croyait qu’elles étaient dans l’eau.

Zoé Ce1J’ai bien aimé quand elles se cherchaient avec les miroirs.

Sabine Ce1J’ai beaucoup aimé quand elles passent leurs bras et leurs jambes.

Léa Ce1C’était bien avec les miroirs.

Olivia Ce1Je n’ai pas trop aimé.

Blanche Ce1J’ai trouvé ce spectacle beau, stupéfiant, magique…

Alix Ce1J’aimais bien quand elles étaient comme dans l’eau et qu’elles jouaient, c’était rigolo.

Louise Ce1J’aimais bien quand il y avait comme des bulles et quand on voyait plusieurs mains.

Joanne Ce1Je n’ai pas aimé les miroirs. Cela faisait des effets spéciaux.

Floryan Ce1

Ont également participé à ce spectacle : Rose-Marie (Ce1), Emma (Ce1), Clarice (Ce2), Agathe D. (Ce2)

7

Page 26: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Rêves de Pierre pour les maternelles à La Perverie

Les classes d’Hélène et de Véronique ont accueilli à l’école maternelle la jeune compagnie nantaise Chacun cherche son pas. La Pierre du vivant, titre de la chorégraphie est une pièce composée de trois tableaux. Rencontre, premier volet de ce triptyque, s’ouvre sur deux danseurs statufiés qui peu à peu s’animent au son d’une musique électronique entremêlée de bruits du monde et de silences. Leur rencontre éphémère sera l’occasion d’un beau pas de deux. Cette douce paren-thèse se refermera sur nos deux danseurs seuls et sans vie, figés sur leur promontoir.

Véronique Béguerie et Hélène Lampérière

Objectif pédagogique : Offrir une première approche du spectacle chorégraphique à travers une forme courte, accueillie au sein de l’école et suivie d’un temps de pratique.

PLUMES DE GRANDE SECTION

« On se souvient qu’ils sont arrivés d’abord à deux, qu’ils ont dansé, les bras en l’air, en se tenant debout sur des socles. Quand ils ont bougé les bras on aurait dit que ça faisait com-me des vagues. C’était très beau. A d’autres moments dansés on aurait pu croire qu’ils na-geaient ou qu’ils voulaient voler. Et puis aussi, à un moment, ils ont tendu leurs mains, la tête penchée en arrière. Cela faisait penser à des pauvres sans argent qui demandent qu’on leur en donne. Ce spectacle était bien, parfois un peu bizarre et avec des sons amusants comme celui des bruits de voitures. On peut dire que ça racontait un peu une histoire. »

« Dans ce spectacle ils dansaient toujours sur quelque chose : de la musique mais aussi des bruits comme celui d’un cœur qui bat. C’était parfois curieux. On se rappelle de trois per-sonnages, deux dames et un monsieur, et leurs gestes nous parlaient souvent d’amour. C’était un peu comme pour dire : je veux bien être avec toi . Durant l’atelier c’était bien de faire comme des grands soleils qui éclairent avec nos bras. »

« Au début, tout était calme. Deux danseurs étaient sur des socles. C’était très joli, amusant... et très propre. Ils dansaient bien et étaient silencieux. A un moment ils faisaient comme s’ils étaient dans la mer. En bougeant les pieds et les mains on aurait dit qu’ils voulaient remonter à la surface.A un autre moment on croyait qu’ils voulaient nous faire croire qu’ils étaient des monstres... ou même des guerriers. Leurs bras semblaient nous dire : venez, venez ! C’était un peu bizarre et ça faisait même un peu peur. Mais sinon c’était bien ce spectacle. »

« Durant tout le spectacle, ils font des gestes, ils bougent et ils dansent. Avant cela, debout sur leur pierre ils étaient comme des statues. Quand on a entendu le son du cœur qui bat, il y a eu du mouvement, comme pour dire qu’el-les devenaient vivantes. On se souvient de pleins de gestes différents. Avec les bras tendus on aurait dit des avions... Cette danse c’était presque une histoire et ça nous plaisait même si parfois c’était un peu long. »

Propos recueillis en classe et consignés par écrit par Juliette Corda après visionnage par groupes des photos prises lors du spectacle et de l’atelier.

8

Page 27: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

J’ai surtout admiré l’agilité des danseurs et leur capacité à se mouvoir au sol. Ce spectacle était différent des autres.

Bérénice, 5ème

LE COIN DES PARENTS

J’ai une nouvelle fois été transportée avec le spectacle de la Fleuriaye. Très beau programme avec toutefois une préférence pour la première partie. Merci à Plumes de danse pour ce merveilleux moment.

Karine Chabassière, maman de Philippine

Quatre mois tout juste après l’enchantement provoqué par Pixel les élèves danseuses de 6ème-5ème étaient de retour à la Fleuriaye de Carquefou où se produisait une célèbre com-pagnie américaine : Alonzo King Lines Ballet. A l’affiche cette fois : un spectacle plus exigeant, moins « spectaculaire » com-paré aux effets spéciaux qui déferlaient avec Pixel mais d’un très haut niveau technique. Grand nom de la danse outre-Atlantique, Alonzo King a eu une carrière d’interprète dans la compagnie d’Alvin Ailey et à l’American Ballet Theatre. Installé à San Francisco depuis 1982, il y a fondé sa propre compagnie qui est l’une des plus célèbres aux Etats-Unis. Très sollicités, ses danseurs travaillent pour le cinéma, l’opéra, la télévision et effectuent également des représentations en salle. Admirateur de Balanchine, Alonzo King a créé des ponts entre la danse classique et la modernité. Son spectacle à la Fleuriaye était bien le reflet de son enga-gement artistique : un travail nourri par la diversité culturelle et éthnique des danseurs, couplé à une exigence technique classique irréprochable. Ce style bien américain auquel nous sommes peu habitués a conquis le public grâce à la perfor-mance physique extraordinaire des danseurs et au choix artis-tique rempli d’émotion, d’humanité et d’inventivité.

Juliette Corda et Eléana Lepoutre

Objectif pédagogique : Voir comment l’art chorégraphique se conçoit à l’international. Découvrir que d’autres pays -les Etats-Unis en tête- défendent également une danse qui se révèle d’un (très !) haut niveau technique.

PLUMES DU COLLÈGE

Il y avait deux pièces dans ce spectacle de la troupe Alon-zo King Lines. J’ai préféré la deuxième, Raza, car on voyait mieux ce que voulaient dire les mouvements. Je le trouvais harmonieux. Le premier, Shastakovitch, était aussi très bien. J’étais admirative quand les interprètes commençaient à danser et qu’ils ne s’arrêtaient plus.

Agathe, 6ème

J’ai bien aimé mais j’ai trouvé bizarre que les garçons soient torses nus. J’ai préféré la deuxième partie car c’était plus dansant (ça bougeait plus). Les filles étaient très musclées et très belles.

Anaé, 6ème

Alonzo King Lines Ballet à Carquefou

J’ai bien aimé la première partie intitulée Shastakovitch car la façon dont les danseurs se donnaient était impressionnante (et ils étaient très musclés). Le style de danse était du clas-sique mais avec plus de liberté que la danse classique aca-démique. J’ai moins aimé la deuxième partie, nommée Raza, car j’apprécie moins les tablas. Dans l’ensemble c’était très original et ça m’a permis de découvrir plusieurs styles.

Maïa, 6ème

J’ai beaucoup aimé le spectacle Alonzo King Lines Ballet. J’ai préféré la première partie car j’ai bien aimé les duos et les danseuses sur pointes. La deuxième partie m’a moins plu car je n’ai pas trop apprécié le choix des musiques et les styles de danse.

Philippine, 6ème

Je n’ai pas trop aimé car j’ai été surprise et je n’avais jamais vu ça avant. J’ai trouvé qu’il manquait des costumes mais j’ai aimé la musique et leurs visages expressifs

Lily, 6ème

J’ai bien aimé le spectacle Alonzo King Lines Ballet car la deuxième partie était très originale et je l’ai trouvée assez drôle. Mais j’ai quand même préféré la première partie car les duos sur pointes étaient très réussis. En conclusion c’était très original et très bien.

Victoire 6ème

J’ai beaucoup aimé, c’était original. Les danseurs avaient tous beaucoup de technique et l’on voyait qu’ils étaient musclés. En revanche je n’ai pas trop apprécié la musique de la deuxième partie. Merci !

Juliette, 6ème

J’ai adoré ce spectacle. J’ai préféré la deuxième partie parce que ça bougeait plus. C’était néanmoins bizarre de voir ces danseurs torses nus et en simples boxers.

Julia, 6ème

9

Page 28: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

La grande force et l’originalité de The Roots ? Une réalisation qui suit les codes du spectacle de danse tel qu’on le conçoit à notre époque et quelque soit la technique employée, qu’elle soit néo-classique, contemporaine ou autre. De ce spectacle se dégage une force, une énergie inhérente au style hip-hop, grâce à ses danseurs absolument magnifiques de technique et de présence, bien mis en valeur par une très belle scénographie, de superbes chorégraphies, par un vrai propos et un choix de musique qui apportent beaucoup de tendresse et d’émotions. Les tenues sobres de « Monsieur tout le monde » des dan-seurs aident ce spectacle hip-hop à atteindre une dimension plus universelle et intemporelle en le sortant de ses clichés et de ses conventions vestimentaires. L’intervention des claquettes, style de danse qui peut paraître un peu d’une autre époque aux yeux de certains, prend toute sa légitimité en devenant l’instrument rythmique des danseurs. La transition entre les deux styles est habilement amenée. Tous les éléments de décor, les accessoires prennent à un moment ou un autre, un vrai sens. La danse et les danseurs s’en emparent et les font exister pleinement : fauteuils, ta-bles etc...Le soir du 23 février 2016, toute la salle du Grand T a vécu un grand moment. La standing ovation fut longue et enthousiaste.

Jean-Paul Thual

Objectif pédagogique : Tordre définitivement le cou à toutes les idées reçues sur le hip-hop via un spectacle exceptionnel signé Ka-der Attou l’un des autres grands noms français de la discipline. In-dispensable à connaître pour qui souhaite se constituer une culture chorégraphique à la fois complète et éclectique.

PLUMES DU COLLÈGE

J’ai beaucoup aimé The Roots car je n’étais jamais allée voir un spectacle de hip-hop et j’ai découvert que c’était au-delà des idées préconçues que nous avions de cette danse. Les interprètes étaient incroyables et j’ai aimé le fait qu’il y ait des acrobaties et même de la grâce. Kader Attou voulait nous faire rêver et avec ses danseurs il y est parvenu : pendant une heure et demie, j’étais ailleurs !

France, 3ème

The Roots est un spectacle magnifique dansé par des pro-fessionnels qui maîtrisent le hip-hop à merveille. J’ai adoré ce spectacle. Surtout le début : on découvrait peu à peu la scène, d’abord le tourne-disque, puis le danseur, puis le fauteuil... et on se rend compte qu’il y a dix autres personnes sur la scène. Les mouvements du début étaient magiques. Il y avait aussi des claquettes et même à un moment une « bagarre ». En un mot, j’ai tout aimé sauf la fin, peut-être un peu longue...

Fanny, 4ème

Quand le hip-hop gagne ses lettres de noblesse au Grand T

J’ai adoré ce spectacle car ce n’est pas un hip-hop qu’on a l’habitude de voir. Ce hip-hop est lié au contemporain et c’est génial. La technique des danseurs est bluffante, ils jouent énormément avec les bras. Au milieu du spectacle, un danseur a fait des claquettes. J’ai trouvé que ça faisait une pause avec le reste du spectacle. Le décor était éton-nant car on n’a pas l’habitude de voir des objets tels qu’un fauteuil ou des chaises sur une scène. D’autant que le cho-régraphe a décidé de couper certains pieds de chaises donc c’était encore plus étonnant !

Lucie, 3ème

Spectacle très surprenant avec beaucoup de techniques. J’ai adoré les moments où ça explosait (les danseurs allaient dans tous les sens !) et aussi quand ils étaient ensemble. Très, très originale l’idée de faire bouger les objets tout seul. Cela apporte un plus au spectacle. Ce hip-hop, moi, j’adore !

Méryl, 3ème

J’ai adoré le spectacle The Roots, il était génial. La performan-ce des danseurs était incroyable, le décor était très original. Bref, c’était super.

Yseult, 4ème

The Roots m’a emmenée dans le lointain, dans un autre univers... mais pas si loin de la terre ferme. Leur façon de nous transporter est fabuleuse. Le choix des musiques ra-contait une certaine histoire que Kader Attou et sa troupe ont voulu mettre en avant d’une certaine façon. J’ai plus qu’adoré ce voyage, spectacle, ce pur petit moment de bonheur. Extra !

Zoé, 3ème

The Roots, ce spectacle était juste extraordinaire. Les onze danseurs avaient une technique magnifique mais différente. La mise en scène et les décors, surtout ceux du salon, avec la table basse comme trampoline et la table de salle à man-ger comme support pour des claquettes, étaient très origi-naux. Quelques traits d’humour étaient même présents. Ce spectacle était une partie de plaisir.

Djahélie, 3ème

J’ai tout aimé du début à la fin. Les chorégraphies étaient variées, aucune ne se ressemblait, et la musique était en-trainante. Chaque danseur nous a fait voyager dans son histoire. Ce spectacle était vraiment top.

Marylou, 3ème

J’ai bien aimé mais j’ai préféré la deuxième partie. J’ai aussi adoré les solos et les duos. Par contre j’ai moins apprécié quand ils étaient tous ensemble car il y avait trop d’informa-tions. Mais pour le tout c’était superbe !

Pauline, 4ème

J’ai eu l’impression qu’ils essayaient de représenter la mu-sique avec leurs corps. Je trouve que cette danse est assez profonde. Cette chorégraphie était assez surprenante, com-me au moment où un danseur s’est mis à faire des claquet-tes. Leurs gestes étaient très précis. J’ai surtout beaucoup aimé les moments où ils étaient tous ensemble.

Charlotte, 3ème

The Roots est l’un des spectacles les plus beaux que j’ai vus. Le début est très impressionnant, les danseurs étaient bien ensemble. J’ai bien aimé le moment où il y avait des meubles sur le plateau. Il y avait des instants calmes puis soudain tous les danseurs se mettent à bouger. Il y avait plusieurs sortes de danses, ce qui donnait un mélange très impressionnant ! Je suis heureuse d’avoir découvert le hip-hop grâce à ce ballet.

Albane, 3ème

Ont également participé à ce spectacle : Clara 3ème, Migline 3ème

10

Page 29: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

The Roots…un spectacle juste unique.Jamais je n’aurais pensé être émue par du hip-hop.Ce spectacle était pour moi la définition même du fait de transmettre des émotions avec la danse.La danse était juste sublime. Les musiques nous transpor-taient. Durant une heure et demie j’étais hypnotisée par ces danseurs et cette atmosphère.Les décors était simples mais absolument parfaits dans la forme. Une simple table pouvant être le centre de l’attention, une chaise ayant les pieds coupés.Une simplicité touchante.Chaque minute était étonnante, on était sans cesse surpris.Le mélange de tout cela nous emmenait loin. On ne pensait plus à rien.Rien n’était en trop, pas une seule minute où l’on décrochait notre regard de la scène.Les danseurs semblaient être animés par la tempête.Je ressentais un sentiment d’impatience, j’attendais seconde après seconde de voir ce qui allait arriver tout le long du spectacle.Celui-ci devenait au fur et à mesure de son déroulement une encyclopédie d’émotions, traduction que je donnerais pour le décrire.Chaque seconde, minute était traduite par un sentiment.La musique mettait tout simplement en valeur cette parfaite alliance entre la danse et les émotions.Les danseurs avaient comme absorbé tous les sentiments imaginables. Ils semblaient flotter par moment.Ils pouvaient être perdus dans la folie, dans la passion ou bien même dans la tristesse et la mélancolie.Il y avait une fusion incroyable entre eux.Une connexion particulière s’installait entre le public et les danseurs.Leur danse était remplie d’audace.Il n’y avait plus aucune question posées plus d’opinion, de jugement. On avait comme une sensation de planer.On était juste ailleurs.J’étais perdue dans mon imagination.Le hip-hop était tellement bien mis en valeur. C’était beau.On était vraiment éblouis.C’était vraiment émouvant.Un moment d’égarement où nous étions plongés dans les profondeurs de la sensibilité.

Julie, 4ème

Un engagement total de chacun des danseurs, une dynami-que physique incessante tout au long de la pièce, Roots réunit et mélange différents hip-hop de manière subtile, élégante et raffinée.Tel un ballet, il reprend certains codes et certaines structures couramment utilisés dans le style classique.Il en découle une efficacité permettant de mettre en valeur une rare intensité émotionnelle…

Solène Michel

RemerciementsEchanger avec des interprètes ou avec des chorégraphes : quoi de mieux pour des danseuses en formation ? Outre de réaliser que l’on peut faire de sa passion un (vrai !) métier ces temps de rencontre apportent énormément aux élèves qui, des plus petits aux plus grands, expérimentent chaque année avec le spectacle de l’école de danse (et le grand bonheur) de se produire sur scène devant du public.Que soient chaleureusement remerciés cette année les dan-seurs et danseuses de la compagnie Käfig, si généreux lors d’une nouvelle rencontre d’après filage à la Fleuriaye de Car-quefou. Mais aussi, Brice Bernier dont la photo en page 3 té-moigne bien de l’oreille attentive qu’il a su tendre aux élèves à l’issue de son solo.Du côté des femmes chorégraphes, Evelyne Jolivet auprès des maternelles et Marie-Geneviève Massé avec les collégiennes n’ont pas manqué non plus de disponibilité. Sans oublier évi-demment Kader Attou et ses danseurs qui non contents de nous avoir éblouis avec leur spectacle ont su trouver les mots à l’issue de ce dernier pour achever de nous... conquérir.

Nous adressons ici également tous nos remerciements à Sylvie de Mont-Marin, notre graphiste qui, pour la troisiè-me année consécutive, signe la mise en page de ce journal. Merci également à 3D Créations, imprimeur à Saint-Ouen-l’Aumône (95).

Vif débat autour des BJMà Ancenis

N’ayant pu obtenir de places pour le spectacle Drumming d’Anne Teresa de Keersmaeker (que nous envisagions avec joie de découvrir au Lieu Unique le 1er avril) le rendez-vous fixé le 17 mars au soir avec les Ballets Jazz de Montréal a donc pris la place de dernière sortie Plumes de Danse imposée de l’édition 2015-2016. Malheureusement il ne fut pas possible à toutes les dan-seuses lycéennes du cycle Danse-Etudes de se libérer. Les places restées vacantes ont fait la joie de quelques camara-des de nos lycéennes internes (et même d’une correspon-dante allemande) embarquées dans l’aventure. Au final c’est à douze (trois adultes et neuf jeunes) que nous avons pris la route d’Ancenis. Ce fut une belle aventure, ponctuée de fous rires durant les quarante kilomètres de route à parcourir et agrémentée de beaux échanges entre jeunes et adultes. A la sortie du spectacle ces derniers se sont d’autant plus poursuivis que des avis (très divergents) sur ce que nous venions de voir, se sont exprimés. Tant mieux car c’est bien là tout l’intérêt d’une formation à l’analyse critique. Quel serait en effet le bien-fondé de ce projet si seuls des avis similaires s’y ex-primaient ? L’enthousiasme des neuf jeunes (et du mien) contrastait avec une réaction nettement plus négative des deux autres adultes accompagnatrices. Ces dernières, ainsi que quatre de nos élèves danseuses ayant pris leur plume pour bâtir un argumentaire et défendre leur point de vue, nous sommes en mesure de terminer ce journal sous un angle original. Aux « déçues » répondent ici, comme lors d’une joute ora-toire, les « emballées ».

Juliette Corda

Objectif pédagogique : Après les Ballets de Lorraine l’an dernier, permettre à nouveau aux élèves de voir comment fonctionne une troupe de danseurs permanents et ce qui constitue son ADN artistique. Fondés en 1972 les Ballets Jazz de Montréal, rebapti-sés BJM, tournent dans le monde entier et défendent désormais un répertoire plus contemporain que ne le laisse entendre le mot « Jazz » présent dans leur appellation.

LES CONTRE

Affiche prometteuse, programme intéressant, oui mais.Première pièce, Mono Lisa, un duo : juste le temps d’appré-cier la superbe plastique de la danseuse que la répétition des gestes et le systématisme de la chorégraphie, bien que magnifiquement exécutée, m’ont très vite plongée dans une routine agaçante.

Deuxième pièce, Kosmos, même phénomène : une dizaine de danseurs aux qualités impressionnantes mais une cho-régraphie exécutée avec une telle rapidité qu’au delà de la performance que l’on doit saluer, elle en devient presque comme «brouillon», extrêmement répétitive et prévisible (oui, tous lèvent bien les jambes et les filles ont de longs cheveux : cliché) : ennui, j’ai l’impression que cela pourrait durer des heures sur cette même énergie.Troisième pièce, Harry : on change totalement d’ambiance. Du coup, la per-formance gestuelle n’y est plus. On assiste à une sorte de comédie musicale dont les parties théâtrales sont assez mal jouées, superficielles (peut-être est-ce voulu mais ce n’est pas ce que sous-entend le programme) et les parties dan-sées souvent frontales, toujours prévisibles (démarrage des phrases chorégraphiques ligne par ligne etc …) et assez or-dinaires. Il ne suffit pas, ici, de jouer des musiques connues et entraînantes à fortes décibels pour que la magie opère. Un sursaut avec le tableau dans lequel les danseurs évoluent baignés dans un habit de lumière numérique. C’est original et les dessins formés par les silhouettes sont agréables à deviner mais à part cela, c’est assez « vide ».

Globalement, c’est très dommage pour les danseurs qui sont bourrés de qualités physiques et techniques mais il manquait l’essentiel, à mes yeux, de ce que j’aime ressentir à un spectacle quel qu’il soit : le partage, l’émotion.

11

Page 30: FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 EDITO...ASSOCIATION ART, DANSE ET CULTURE n°1 FORMATION À L'ANALYSE CRITIQUE - AVRIL 2014 NANTES L’école de danse de la Perverie est

Je n’ai pas été du tout sensible à ces trois propositions ou peut-être les aurais-je appréciées différemment un autre soir.Très loin en tout cas d’IT Danza, pourtant ballet de jeunes danseurs en fin de formation, programmé dans ce même théâtre l’an passé, tout aussi technique et athlétique mais beaucoup plus généreux et organique. Bien loin aussi, plus récemment du CCN de La Rochelle avec la pièce hip-hop Roots, chorégraphiée par Kadder Attou : un des plus beaux moments de danse qu’il m’est été donnée de voir depuis des années. L’égal, dans un autre style, de certains spectacles de Béjart.Le geste pour le geste, l’énergie pour l’énergie ce n’est pas ce que j’attends d’un spectacle. Peu importe la discipline dansée (et l’on pourrait transposer cela à la musique, au théâtre, au cinéma …), sans intention, sans générosité, sans intériorité qu’on arrive à extérioriser, à partager, cela reste une performance technique. C’est déjà ça ...

Jocelyne Michel

Je suis venue voir un spectacle de danse. Le rideau est tombé sur une troupe de performers. Magnifiques athlètes, plastiques parfaites à l’unisson de leur technique, rapidité : Tout y est sauf l’émotion, l’âme, le frisson... Enfin ce qui fait que la danse est Danse !!!J’ai attendu, patiemment, essayant de guetter la moindre apparition de magie. Trop de technique désincarnée dans la première pièce. Trop de mouvement tue le mouvement et cela devient de la gesticulation robotisée dans la seconde pièce. Une simili comédie musicale enfin et le rideau tombe.Il n’y a eu pour moi qu’un instant d’esthétique : jeux d’om-bres et de lumières, intermède poétique trop court pour nous rendre captifs....

Roseline Desenfant

LES POUR

Voir un spectacle comme celui des Ballets Jazz de Montréal, c’est assez rare !On ne nous a pas menti. La performance que nous avons eu la chance de voir était époustouflante.Je suis bien contente de ne pas avoir manqué ce spectacle et j’ai réellement passé un bon moment.Durant la soirée, trois créations très différentes ont été présentées.Le spectacle était donc très riche, ce qui permettait de ne pas décrocher, et de ne pas avoir quelque chose de trop répétitif. Non, au contraire, leurs danses m’ont captivée, transportée, bluffée et donnée le sourire !Nous avons pu apprécier l’incroyable technique et la virtuo-sité des danseurs. Ce qui m’a le plus laissée sans voix c’est la précision des mouvements dans la rapidité. L’énergie qu’ils dégageaient était débordante, joyeuse, et libératrice.Et puis le style, même s’il mélange le classique à d’autres sty-les de danse était quand même très jazz (à ma plus grande joie !) Enfin, j’ai vraiment adoré les musiques ! Elles étaient le plus souvent très rythmées, il y avait des musiques de style jazz ou encore des musiques traditionnelles.La première création Mono Lisa était très courte. Le duo dansait sur des musiques créant l’atmosphère d’une usine. C’était une danse très agréable visuellement car elle était démonstrative et acrobatique. Les danseurs m’ont ici un peu fait penser à des pantins...Kosmos, la seconde création, était un ballet avec beaucoup d’énergie et de rapidité. Le chorégraphe a recréé cette fré-nésie urbaine qui fait que nos vies sont si agitées. Avec une prouesse technique stupéfiante, les danseurs sont entrés dans une sorte de transe qui ne s’arrête jamais, qui libère et fait du bien...La représentation se finissait avec Harry. Ce ballet racontait une histoire et mêlait théâtre et danse, et se rapprochait de la comédie musicale. Je n’avais jamais vu un spectacle comme ça ! C’était tout à la fois drôle, étonnant et finale-ment porteur d’un message enthousiaste.J’ai vraiment été bluffée par la technique et la virtuosité des danseurs. Leur interprétation, le style et la musique m’ont transportée. C’est vraiment un spectacle d’exception très riche et dans l’air du temps.En résumé je ne vois pas de points négatifs à ce spectacle des BJM qui m’a conquise et m’a fait vibrer avec eux le temps d’une soirée !

Sonia, 2nde

Merci beaucoup de nous avoir donné l’opportunité d’aller voir ce spectacle, voilà ce que j’en ai pensé :Le spectacle que nous a proposé cette compagnie était très atypique. En effet j’ai trouvé audacieux d’enchainer trois ta-bleaux aussi différents, mais j’ai trouvé que le mélange mar-chait plutôt bien. La première création Mono Lisa était agréable à regarder dans la mesure où la technique des danseurs était excel-lente et où le duo était très lié. Mais j’attendais quelque chose de plus. J’ai trouvé que la chorégraphie était surtout centrée sur des jeux de jambes et que l’ensemble manquait de sentiment. J’aurais voulu que ces 8 minutes soient un peu moins plates. Le deuxième tableau, Kosmos, était très intéressant. La création de Fodianakis est dominée par une énergie urbaine qui se retrouve dans notre vie de tous les jours. Pourtant la danse reste assez tribale comme un moyen pour les hom-mes d’aujourd’hui de retourner à un mode de vie moins brute, moins violent. Le rythme, allait avec et dès le début il va très vite. Tout va très vite. Néanmoins j’ai commencé à me lasser de ce rythme, j’atten-dais qu’il change. Bien sûr pendant les premières minutes ce rythme nous ramène à une énergie dans laquelle nous som-mes souvent plongés. Mais comme presque tout on aime revenir un rythme, à une énergie moins intense. Peut-être était-ce le but du chorégraphe de nous propo-ser un spectacle où la cadence ne change pas comme pour nous montrer qu’il faut accepter parfois d’alterner le tem-po. C’est pourquoi j’ai beaucoup aimé les dernières minu-tes où on aurait cru le temps ralenti voire arrêté grâce à cet effet de projection. Certains moments étaient vraiment magnifiques (le duo des deux femmes, ou ce moment où ils partent tous de la scène en tournant). Malgré cela je suis restée sur un désir de calme, d’une certaine modération de cette frénésie, d’un changement... Le dernier tableau était vraiment intelligent. Les musiques étaient superbes et la mise en scène très gaie. Cette dé-sinvolture qu’avaient les danseurs (/acteurs) rendait le tout très libre (que ce soit l’histoire ou la chorégraphie). De plus j’ai beaucoup apprécié le fait que les femmes dansent toutes ensemble sur une musique orientale qui en plus de refléter l’ambiance méditerranéenne des côtes israéliennes, envoie un beau message d’espoir aux femmes de cette région dont les droits sont très limités. Malgré l’intensité de Kosmos je pense avoir était plus tou-chée par la légèreté de Harry. Dans les trois tableaux on a pu quand même apprécier l’endurance et la technique des danseurs. On retrouve dans chaque création un même style singulier du BJM en dépit des rythmes et des énergies qui diffèrent selon les œuvres.

Chloé, 2nde

Un spectacle, trois spectacles. Tout d’abord un duo. Un jeu de questions-réponses subtil rythmé par une musique entrainante. Les pas sont précis et les pointes aux pieds de la danseuse ajoutent du relief à la danse. Malgré des mouvements répétitifs, le duo est fluide et agréable à regarder. La durée est idéale : assez longue pour apprécier le mouvement et assez courte pour éviter de s’ennuyer. Ce premier duo est comme un avant-goût du niveau et de la technique des danseurs. Il nous donne envie d’en voir encore plus !La deuxième partie est toute autre. C’est une danse de groupe beaucoup plus vive et rapide. Les danseurs sont en synchronisation parfaite et une énergie incroyable se dégage de la troupe. Sans cesse, certains sortent de scène alors que d’autres rejoignent le groupe. Le rythme est effréné. Les têtes des danseurs valsent si vite que l’œil du spectateur a du mal à tout suivre en même temps. Le mélange de danses de groupe et de passages en duo permet de diversifier les prises d’espace. Les danseurs bougent à un rythme qui va-rie afin de donner du relief à la danse. Le style est tellement différent du premier duo qu’il nous étonne. La dernière partie s’articule comme un mélange entre danse, théâtre et comédie musicale. Le résultat est époustouflant ! Les costumes fleuris, l’utilisation de ballons pour faire les pis-tolets et les accents pris par les personnages rendent la pièce drôle et amusante. Merci pour ce superbe spectacle !

Pauline, Terminale

Les Ballets Jazz de Montréal nous ont présenté un spec-tacle époustouflant. Avec une grande technique et parfaite maîtrise de leur chorégraphie, ils ont réussi à nous faire passer leurs sentiments et à nous faire aimer ce mélange jazz/contemporain.La musique m’a également beaucoup plu, ne serait-ce que pour la fin quand ils ont passé Bei mir bist du shön de The Andrews Sister, morceau qui me rappelle les dessins animés Disney de mon enfance.La chorégraphie était elle aussi incroyable, malgré le rythme presque inhumain des danses.Les jeux de scène, le théâtre parfois intégré aux danses, les effets de lumière et la variété des musiques ont été pour moi une révélation sur la façon de faire d’un spectacle de danse un chef d’œuvre.

Virginie, 1ère

12