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Juin 1940 Fort l’Ecluse, acteur invaincu de la bataille des Alpes Juin 1940 Fort l’Ecluse, acteur invaincu de la bataille des Alpes

Fort l'Ecluse

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Juin 1940, Fort l'Ecluse, acteur invaincu de la bataille des Alpes

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Juin 1940Fort l’Ecluse,acteur invaincu de labataille des Alpes

Juin 1940Fort l’Ecluse,acteur invaincu de labataille des Alpes

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Juin 1940Fort l’Ecluse,

acteur invaincu de labataille des Alpes

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Sommaire

Présentation 1

Situation du fort 2

Repères chronologiques 1939 - 1940 5

La bataille des Alpes 6

Le combat de Fort l’Ecluse - Les hommes 9

Le combat du fort - Les armes 11

Le fort remplit sa mission 14

Résultats de la bataille des Alpes 18

L’armistice à Fort l’Ecluse - 25 juin - 1er juillet 21

L’armistice à Fort l’Ecluse - Epilogue 23

Lexiques 26

Documentation 28

Le signe * renvoie au lexique.

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Présentation

En juin 1940, une armée française, commandée en chef par le général Olry, reste invaincue. C’est

l'armée des Alpes, à laquelle appartient la garnison de Fort l'Ecluse.

Ce fort jurassien est alors, avec succès, le théâtre d'opérations le plus septentrional de la bataille des Alpes.

Le général de corps d'armée Olry. (un artilleur).Avant la guerre, il commande le secteur fortifié des Alpes-Maritimes dont il organise l'équipement défensif. Doc. SHD-DAT.*

A partir du 10 (et principalement du 21) au 25 juin à 0h.35 (entrée en vigueur de l'armistice*) ces combats peu connus se déroulent sur deux fronts en même temps :• à l'est, contre les Italiens, dans les grands massifs alpins frontaliers, du Mont-

Blanc à la Méditerranée ;• à l'ouest et au nord-ouest, contre les Allemands,

avec le Gal.* Cartier, de Fort l'Ecluse à Valence.

Sur le front allemand de la bataille des Alpes : le Gal. Cartier. Doc.

SHD-DAT.

D a n s d e s c i r c o n s t a n c e s n a t i o n a l e s catastrophiques, et avec un rapport de force très défavorable en hommes comme en matériel, l'armée des Alpes atteint l'objectif fixé :

• elle interdit la jonction des troupes allemandes et italiennes ;• et de ce fait, permet aux départements alpins de rester (pour l'essentiel) en zone

libre jusqu'au 11 novembre 1942.

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Situation du fortFort l'Ecluse se trouve dans le département de l'Ain sur la commune de Léaz, à

l'entrée du Pays de Gex. Bellegarde-sur-Valserine (au sud-ouest) et la frontière suisse (au nord-est), sont à une dizaine de km.

Il se dresse au flanc du Jura, sur la rive droite du Rhône, face à la Haute-Savoie, dans une cluse* taillée entre le Grand Crêt d'Eau ("Credo") et le Vuache.

Il contrôle les voies de circulation qui empruntent la cluse : deux routes, dont la nationale vers le col de la Faucille et la Suisse, et deux voies ferrées (lignes vers Genève et Annemasse).

Détail de la carte d’Etat-Major de 1930 (feuille d’Annecy) utilisée au fort en 1940. Coll. Mestrallet.

: limites du SDR*

Le site de Fort l’Ecluse. Photographie aérienne militaire (1934) prise du S-O vers le N-E, utilisée au fort en 1940. Coll. Mestrallet.

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Col de la Faucille Genève

Haute-SavoieAin

Bellegarde

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Le Rhône

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Vue d’ensemble de Fort l'Ecluse prise de la rive gauche du Rhône, de l’amont vers l’aval. Photo Allais.

Deux ponts traversent le Rhône à proximité immédiate du fort :

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Côté Bellegarde

Le fort inférieur

Voie ferrée vers Genève et

Divonne

Côté Col de la Faucille et Genève

Le fort supérieur

Casemates dans la falaise

Tunnel routier sous le fort (RN Bellegarde - col de la Faucille ou Genève)

Le Rhône

Le viaduc ferroviaire de Longeray sur la ligne Bellegarde - Annemasse. Il saute dans la soirée du 23 juin après le départ des Alpins qui le défendaient depuis la rive gauche. Ed. Braun n° 90. Coll. privée.

Le pont routier Carnot (à Collonges) n’est pas détruit puisque les Allemands n’atteignent pas le fort et le tunnel. Ed. Michaux n°585. Coll. privée.

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A partir de 1929 le fort, intégré dans le dispositif défensif des frontières (des Ardennes à la Méditerranée), est l'élément le plus septentrional des quatre secteurs sud le long des frontières suisse et italienne.

C'est l'unique forteresse du Secteur Défensif du Rhône.

Le dispositif défensif frontalier (secteur sud), de Fort l’Ecluse au Cap-Martin (Alpes-Maritimes). D’après une carte du SHD-DAT.SDR : Secteur Défensif du RhôneSF : Secteurs Fortifiés / S : de Savoie / D : du Dauphiné / A-M : des Alpes–Maritimes

Principaux cols routiers ou non : 1 : La Faucille - 2 : Les Montets - 3 : Balme - 4 : La Seigne

Dans les secteurs sud, comme dans les secteurs nord, on crée des forteresses "de type Maginot" (mais pas de "ligne" Maginot à proprement parler ici).

On aménage les places existantes, mais peu de chose à Fort l'Ecluse (principalement le passage en tunnel de la route qui traversait le fort inférieur), car la neutralité helvétique semble atténuer les risques d'une offensive à travers la Suisse.

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Repères chronologiques1939 – 1940

Ensemble des événements A Fort l'Ecluse

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1939 Dépôt de matériel du Génie. août

Rappel des "réservistes". 21 Centre de formation et d'habillement.23 Formation de la 1e Bie.* du 164e RAP*

(Cne.*Chiltz).septembre Mission : veiller vers l'est : au fort

Hitler envahit la Pologne. 1 / 2 : au col de la Faucille Mobilisation en France. 2 : à Gex. Déclaration de guerre à l'Allemagne par la France et le Royaume-Uni.

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"Drôle de guerre" 1940avril

Offensive allemande en Norvège. 7

mai Arrivée d'une section du 440e régiment de Pionniers*.

Offensive allemande aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg "Guerre éclair".

10 Départ du 164e RAP vers les cols alpins du Faucigny (à Argentière, aux Contamines).

Percée allemande dans les Ardennes. Sedan. 13 / 14BATAILLE DE FRANCE

France envahieExode des civils

26 Arrivée de la 3e Cie.* du 179e BAF*(Cne. Favre), venant des Contamines.

Evacuation de Dunkerque. 30Débâcle juin

Mussolini déclare la guerre à la France .

10

BATAILLE DES ALPES Les Allemands envahissent Paris. 14

Premiers accrochages sur la frontière italienne.16 Retour d'un détachement du 164e RAP (Ltn.*

Mestrallet), venant des Contamines. Pétain demande l'armistice* à Hitler. 17 De Gaulle appelle à poursuivre la lutte. 18

Les Allemands sont à Lyon et Saint- Claude (Jura).

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Offensives simultanées :• allemande sur le Rhône, l'Isère, le Guiers,• italienne sur toute la chaîne frontalière.

21 Arrivée des Allemands par l'ouest.

Signature de l'armistice avec l'Allemagne (à Rethondes). Tracé de la "ligne de démarcation”*

22 Le fort et le Pays de Gex seront en "zone occupée interdite"*.Fort sommé de se rendre. Refus. Attaque allemande.

23 Poursuite des combats.Grenoble et Chambéry menacés. 24

Signature à 18h35, de l'armistice avec l'Italie, à Rome.

En soirée les Allemands renoncent et se retirent : le fort n'est ni atteint ni pris.Combat terminé pour le fort.

Entrée en vigueur de l'armistice sur tous les théâtres d'opérations : cessez-le-feu.

25, 0h.35

juillet3 Sur ordre du Gal. Huntziger (représentant de la

France à Rethondes et Wiesbaden) les Alpins* doivent se rendre aux Allemands qui vident le fort de tout son équipement et le ferment.

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La bataille des AlpesElle se déroule du 10 juin 1940 (Mussolini déclare la guerre à la France) au 25 juin à

0h35 (l'Armistice avec l'Allemagne et l'Italie entre en vigueur).Les circonstances sont dramatiques : • Les armées françaises du nord-est se replient ;• Les Allemands ont pris et dépassé Paris, lorsque se produisent les premiers

accrochages franco-italiens ;• Le plus fort des combats a lieu du 21 au 25 juin, alors que le Maréchal Pétain a

demandé l'armistice aux Allemands ;• Le 18, Hitler a promis à Mussolini la jonction des troupes allemandes et italiennes

en Savoie et en Dauphiné.

Combats sur deux fronts pour la liberté des départements alpins.

Il faut donc combattre sur deux fronts en même temps : • A l'est contre l’Italie dans les grands massifs, du Mont-Blanc à la Méditerranée ;• A l'ouest et au nord-ouest, de Fort l'Ecluse à Valence, contre les Allemands.

Attendus jusqu'au 16 juin à travers la Suisse, ils arrivent par le Jura, Bourg-en- Bresse et Lyon.

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A l’est, on combat en haute montagne avec des conditions climatiques hivernales.

Ici, l’observatoire du 164e RAP à la Tête Nord des Fours. Au second plan, la vallée des Glaciers. A l’horizon, la frontière et le col de Seigne en Savoie. Coll. du Ltn. Moreau (au premier plan).

Les Alpini montent vers la frontière française. Coll. Béraud.

Le 24 juin près de Voreppe, les Panzer* allemands progressent vers Grenoble. Coll. privée.

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En cinq jours, le Gal. Olry improvise la défense de ce second front sur les arrières du premier.

Les moyens en hommes et en matériel sont partout disproportionnés face à l'ampleur de la tâche : arrêter les deux armées d'invasion, et en même temps, empêcher leur jonction.

Devant les Allemands, on n'a pas le temps d'évacuer les populations civiles.

Les avancées allemandes et italiennes dans le S.D.R., le SFS* et le SFD*. D’après une carte du SHD-DAT.

Sur un front de 400 kilomètres, 85 000 hommes se battent selon les endroits, à un contre trois à sept Italiens.

Contre les Allemands, on rassemble en urgence 30 000 hommes, venus de tous les horizons – Alpins, Marins, Douaniers, permissionnaires, etc. C'est leur "baptême du feu", à un contre trois sur 170 kilomètres, face à une armée qui vient de traverser victorieusement la moitié de la France.

Le 21 juin : offensives simultanées à l'est, à l'ouest, et au nord-ouest. Le Rhône a été franchi à Lyon (ponts livrés sans combat, dans la "ville ouverte"), et à Culoz (mise à feu ratée au pont de la Loie).

Le 25 à 0h35, Chambéry et Grenoble sont menacés. Les Italiens, qui ont peu avancé, refluent par endroits.

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...

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Le combat de Fort l'EcluseLes hommes

Les hommes du fort sont représentatifs de l'armée des Alpes.Peu nombreux, ils ne sont que quelques dizaines jusqu'en juin 1940, puis pour le

combat, environ 280, rassemblés à la hâte, avec trois officiers. Ils appartiennent alors à sept corps différents, avec une instruction très inégale :

• 121 Alpins de la 3e Cie. du 179e Bataillon alpin de forteresse (le "Bataillon de la Valserine," formé à Gex) arrivant des Contamines ;

• Des éléments d'une compagnie muletière ;• 22 artilleurs, (pour sept canons, il en faudrait au moins une soixantaine), les uns

de la 1e Bie. du 164e Régiment d'artillerie de position, d'autres, novices, venus du dépôt de Grenoble ;

Des Alpins : le 1e juillet 1940 sur une terrasse du fort. A gauche le Cne. Favre (directeur d’école à Gex), commandant de la place, avec le Ltn. Bertin (instituteur à Mizérieu en Dombes). Coll. Favre.

• 50 hommes du 440e Pionniers qui reçoivent en urgence des notions d'artillerie pour les trois canons de calibre 47 ;

• Autant de vétérans du 141e Régiment régional* ;• Plusieurs gendarmes et douaniers gessiens* ;• 1 médecin.

Des Artilleurs : en gare de Collonges le 10 mai 1940, un des canons de calibre 105, des servants et trois gradés. La 1e Bie du 164e RAP part en Faucigny (où elle combattra les Italiens) avec le Cne. Chiltz (ingénieur bressan) debout au centre. Un groupe reviendra en juin au fort avec le Ltn. Mestrallet (inspecteur de l’enseignement primaire à Saint-Julien-en-Genevois) à droite. Coll. Chiltz.

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Au fort il n’y a aucun militaire de carrière, sauf quelques sous-officiers gendarmes. Ce sont des réservistes, (y compris des Anciens combattants de 1914-1918), et des jeunes arrivant du service militaire, nombreux chez les Alpins. Les trois officiers, comme beaucoup d'autres, appartiennent à l'Enseignement public.

La plupart sont très motivés :

Extraits de la lettre du Ltn. d’artillerie à sa famille le 27 juin. Coll. Mestrallet.

En majorité Gessiens*, Bressans, Comtois, Bugistes ou Savoyards, beaucoup se battent chez eux ou non loin. Les propos défaitistes de fuyards, civils et militaires, passant par le tunnel, et ceux de Pétain à la radio le 17 juin ("…Je vous dis qu'il faut cesser le combat."), ne les influencent pas.

Photographiée aux Contamines avec son aspi-miaules* Legrand, la Cie. muletière 165-15. Elle participe aux combats avec le 179e BAF et le 164e RAP. Coll. Mestrallet.

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(…) On a eu les nouvelles au fort. On a bien pleuré. Ça nous a mis en rage pour tirer....Epatants mes types. (...)

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Le combat du fortLes armes

En 1601, Fort l'Ecluse passe des Etats de Savoie à la France. Depuis lors et jusqu'au 16 juin 1940, sa défense est organisée face à l'est.

Pour combattre les Allemands, le fort possède un armement incomplet, et en partie obsolète.

L’armement du fort au 15 juin 1940. Les bouteilles d’essence doivent servir à incendier les véhicules ennemis qui atteindraient le tunnel. SHD-DAT, 33N 147.

Les équipements antichars du tunnel routier sont inachevés.Faute d’autres tubes plus modernes disponibles, on doit se contenter des quatre

antiques 95 modèle 1877 - pourtant promis à la réforme en 1937.

Un canon de calibre 95. Cliché du Musée de l’Armée n° 888.

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- 20 fusils mitrailleurs;- 4 mitrailleuses Hotchkiss modèle 1915;- 14 mines;- des grenades;- 4 canons de calibre* 95 et 1200 obus;- 3 canons 47 de marine antichars et 482 obus;

- des bonbonnes d’essence.

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Situés dans trois casemates* haut perchées battant vers l'est, ces canons ne seront utilisables que grâce au dispositif de repérage "au miroir" inventé par le Cne. Chiltz pendant l'hiver 1939 - 1940.

Lorsque l'attaque s'annonce aussi par l'ouest, on ne peut en amener qu'un seul dans la casemate 12, d'où il tirera 105 fois avec succès malgré sa lenteur.

•Les casemates 6, 11 et 14 battant vers l’est où se trouvaient les quatre 95 jusqu’au 16 juin.

•La casemate 12 battant vers l’ouest d’où le fort a tiré.Doc. de la 5e Région militaire.

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Trois canons antichars 47 de marine attendent dans les deux casemates du tunnel. Ils n'auront pas à tirer. Un quatrième sera placé sur la rive gauche du Rhône, près du viaduc du chemin de fer.

Un 47 de marine antichars. Coll. du Centre d’artillerie de Châtellerault.

La 1e Bie. du 164e RAP dispose également de quatre 105 et de quatre 115 plus modernes (modèles 1913), en position dans le secteur de Gex et du col de la Faucille jusqu'au 10 mai 1940. Puis ils vont en Faucigny (à Argentière et aux Contamines-Montjoie), surveiller les cols alpins.

Un des 115 et ses servants à Argentière sous le col des Montets et le col de Balme. Eux non plus n’auront pas à tirer. Coll. Chiltz.

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Le fort remplit sa missionLa mission du fort est de "faire bouchon" sur le passage de la cluse et la traversée du

Rhône, contre une offensive attendue à l'est jusqu'au 16 juin. Puis, informée des cheminements allemands depuis Saint-Claude par les téléphonistes du Haut-Jura, la garnison se prépare à être attaquée en même temps par l'est et l'ouest.

Le 21 juin sur le Haut Rhône. D’après une carte du SHD-DAT 33N 314.

Le 21, l'ennemi arrive finalement par l'ouest (comme dans les Vosges), la route du col de la Faucille étant coupée, et la neutralité Suisse inviolée.

Le fort et son poste avancé* dans Longeray sont seuls à combattre sur la rive droite du Rhône avec, sur la rive savoyarde, des groupes de quelques dizaines d'hommes.

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Le 17 juin, ordre du C n e . F a v r e : tourner un canon p o u r p o u v o i r combattre vers

l’est et l’ouest. Le tissu rouge est un fragment du drapeau du fort que les hommes se sont partagé le matin de l’armistice. Les deux écussons sont les broches métalliques des uniformes du 179e BAF (en haut) et du 164e RAP (en bas). Coll. Mestrallet.

On a relevé le pont-levis ouest sur la Porte de France et détruit sa pile dormante, obstrué le tunnel routier, coupé les voies ferrées.

Les Allemands du 93e Régiment motorisé de la 13e Division motorisée arrivent le 21 à Bellegarde avec camions, voitures blindées, motos et automitrailleuses, ainsi qu' avec des canons de calibre 210 qui vont tirer sur le fort depuis Ochiaz (à 9 km à vol d'oiseau). Le viaduc saute le 23 au soir.

Abattis* obstruant la voie d’accès à la Porte de France, et pont- levis relevé. Photo prise le matin de l’armis-tice. Coll. Moreau.

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Sommé de "hisser la blanche drapeau" (sic) et de se rendre, le fort refuse.

Le combat du fort. Extrait du J.M.O.* du 179e BAF. SHD-DAT 33N 200.

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Le 24 au soir, croyant la garnison plus nombreuse et mieux armée, les Allemands, qui ont des morts et des blessés, se replient sur Bellegarde. Pour le fort, le combat est terminé.

Extrait du rapport du Cdt. d’artillerie du SDR au Gal. Olry. SHD-DAT 33N 142.Ces deux officiers allemands demandaient le passage par le tunnel le lendemain de l’armistice (voir photo p. 22).

Le fort a accompli sa mission. Il n'a été ni atteint ni encerclé et communique avec la Haute-Savoie (en zone libre), par le pont Carnot. Aucun de ses hommes n'a été blessé, tué ou capturé.

Dans la sacoche d'un officier tué le 22 juin à Longeray, le groupe franc* a trouvé sa feuille de route : jonction prévue avec les troupes italiennes le 23 juin en Savoie (à Albertville), via Fort l'Ecluse, le pont Carnot, Annecy et Faverges. Il n'y a eu personne au rendez-vous, ni Allemands ni Italiens.

Le matin de l’armistice, dans la grande cour, le Cdt. Favre s’adresse à ses hommes :

Coll. Favre.

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“...(A Fort l’Ecluse) les Allemands ont été arrêtés avec des moyens d’infanterie et d’artillerie minimes”....“...Un capitaine allemand a déclaré que cela coûterait trop cher pour obtenir un résultat sur le fort. Un colonel s’est plaint de la trop grande précision des tirs d’artillerie (...)”.

Défenseurs du fort, mes chers amis

25 juin 1940

En cette journée du deuil, je vous

demande de conserver la

tête haute. Vous avez accompli

bravement votre devoir. Ayez

confiance, la France vivra.

A la mémoire de nos camarades

morts au champ d’honneur

observons une minute de

silence.

A. Favre.

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Résultats de la bataille des AlpesLe 25 juin à 0h35, l'armistice entre en vigueur avec l'Allemagne (signé le 22) et avec

l'Italie (imposé par Hitler, signé le 24).

Le feu cesse sur l'ensemble des fronts.

Grâce à la bataille des Alpes, la plus grande partie des départements alpins échappe à l’occupation jusqu’au 11 novembre 1942.

Pour l'essentiel, l'armée des Alpes a rempli sa mission. La jonction des troupes ennemies n'a pas pu avoir lieu. Les Italiens ont peu dépassé la frontière. Alors que Mussolini se voyait occuper tout le sud-est de la France, il ne peut contrôler que les territoires qu'il a conquis : 800 km2 sur quelques communes frontalières et un seul centre important - Menton - avec au total, 28 000 habitants.

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Fort l’Ecluse

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Aucune forteresse n'a été prise. Plusieurs d’entre elles se retrouvent en territoire occupé : Fort l'Ecluse en zone allemande et, en Savoie, la Turra (qui domine le col du Mont-Cenis) et la Redoute Ruinée (au col du Petit Saint Bernard) en zone italienne.

En Haute-Maurienne comme à la Redoute Ruinée, les troupes italiennes rendent les honneurs aux hommes qui les ont tenues en échec. Ces derniers vont partir en zone libre pour être démobilisés. Revue l’Illustration, été 1940. Coll. Demouzon.

Plus tard, bon nombre des hommes de cette armée invaincue, civils et militaires,

reprendront le combat dans la Résistance, comme, parmi les “anciens” de Fort l’Ecluse,

les jeunes Alpins Clément Ferrolliet (déporté à Dachau) et Gaston Fertoret (mort à Gusen). Certains d’entre eux, début 1945, participeront à une seconde bataille des Alpes qui libérera les hautes vallées frontalières, de la Savoie à la Méditerranée.

Gaston Fertoret, né à Léaz, tué en déportation. Coll. Fertoret.

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Le jour de l’Armistice, le Gal. Olry remercie ses hommes : "Soyez fiers, comme je le suis moi-même. Vous avez bien défendu la France." (SHD-DAT 33N 140).

Il évalue les pertes françaises à une centaine de morts, environ 250 blessés et 400 prisonniers.

On a dû détruire de très nombreux ouvrages d'art : routes et voies ferrées, tunnels et ponts. Dans les hautes vallées alpines frontalières, la population évacuée début juin, retrouve de nombreuses maisons et étables mises à sac.

On ne connaît pas les pertes allemandes. Pour les Italiens, elles sont très lourdes. En Tarentaise et en Beaufortain (Savoie), 600 Alpini sont tués, et 3 400 blessés, victimes des tirs et de graves gelures, alors que les Français comptent sept blessés et neuf morts.

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L’armistice à Fort l’Ecluse25 juin – 1er juillet

Fort l'Ecluse, où le feu a cessé le 24 juin au soir, sera en zone occupée interdite* avec le Pays de Gex, la ligne de démarcation ne dépassant pas le Rhône.

Selon l'article 4 de la Convention d’armistice signée avec l’Allemagne, il faudra abandonner la forteresse, et démobiliser "rapidement" ses hommes en zone libre.

Extrait de la Convention. Sur le front allemand de la bataille des Alpes, Fort l'Ecluse est seul à relever du 2e paragraphe de cet article.

L e s a u t o r i t é s françaises donnent sans délai, pour le front italien, des instructions précises sur les zones à évacuer avant le 10 juillet.

Mais rien de tel sur le front allemand de la batai l le des Alpes . Pendant une semaine, ordre de rester sur les positions tenues le 25 juin à 0h35, sans préciser le tracé exact de la ligne de démarcation. En vertu de quoi, Fort l’Ecluse n’est pas évacué et barre le passage à tous les militaires.

Tout en préparant le départ de ses hommes vers la zone libre, le Cdt. Favre exécute les ordres donnés par le Cdt. du SDR, le Gal. Michal.

Ordre d’interdire le passage à tout militaire. SHD-DAT 33N 134.

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Art. 4 “... les forces armées françaises stationnées dans les régions à occuper par l’Allemagne devront être rapidement ramenées sur le territoire non occupé et seront démobilisées. Avant d’être ramenées en territoire non occupé, ces troupes déposeront leurs armes et leur matériel aux endroits où elles se trouvent au moment de l’entrée en vigueur de la présente convention...”.

Le 24 juin au soir : ordre de ne pas quitter le fort. SHD-DAT 33N 134.

Page 25: Fort l'Ecluse

A deux reprises, fin juin, des officiers allemands demandent le passage par le tunnel “pour visiter Genève” (sic). Conformément aux ordres, il leur est refusé oralement mais fermement.

Le 26 juin à l’entrée ouest du tunnel, deux des Allemands demandant le passage (au premier plan). A l'extrême droite le Cdt. Favre. Coll. Mestrallet.

L'ordre de départ arrive pour les hommes n'appartenant pas à la 230e ½ Brigade*.Mais toujours rien pour les Alpins, malgré les demandes répétées du Cne. Clerc (Cdt.

du 179e BAF) et du Cdt. Favre. Les instructions restent inchangées : elles sont confirmées en haut lieu au Gal. Olry.

26 juin. Sur la rive gauche du Rhône, en zone libre, les artilleurs du 164e RAP sortis du fort, repartent vers leur Bie. aux Contamines. Au 2nd plan, le viaduc ferroviaire de Longeray détruit. Coll. Moreau.

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Page 26: Fort l'Ecluse

L'armistice à Fort l’EcluseEpilogue

Le 1er juillet, le 44e détachement allemand de Chasseurs blindés de montagne part en Pays de Gex surveiller la frontière suisse. Depuis Bellegarde, pour rejoindre son nouveau cantonnement, il veut suivre l'itinéraire le plus court et le plus aisé : quelques kilomètres de route nationale et 300 mètres de tunnel.

Suivant les ordres, Fort l'Ecluse refuse le passage.Le Cdt. allemand Lang en réfère à Lyon, puis à la Commission d'armistice à

Wiesbaden où l'on interpelle le représentant de la France, le Gal. Huntziger.Le 3 juillet, ce général français ordonne aux Alpins de se rendre. Il ne sait rien de

Fort l'Ecluse, mais ne se renseigne pas. Il ne veut pas mécontenter les Allemands qui s’attardent à Lyon et pillent la ville.

3 juillet. Ordre de se rendre sans avoir été vaincu. SHD-DAT 33N 200.

91 Alpins sont arrêtés. Plusieurs hommes en "permission agricole" restent chez eux, d'autres s'échappent in extremis.

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Pont de l’Ecluse?

Non ! Au fort, cessez-le-feu le 24 au soir. Depuis, : ordre de

rester.

Non ! le fort n’a pas été atteint!

Non !En réalité il y a eu 1 capitaine et 2 lieutenants.Il reste 1 capitaine et 1 lieutenant.

Page 27: Fort l'Ecluse

Le jour même le Gal. Beynet, Cdt. du 14e Corps d’armée alerte le Gal. Olry.

Le 4 juillet, 1e intervention du Gal. Olry pour faire libérer les Alpins du fort. SHD-DAT 33N 142.

Rapport télégraphié le 3 juillet par le Gal. Beynet au Gal. Olry. SHD-DAT 33N 142.

Dès réception, et pendant plusieurs mois, le Gal. Olry multiplie les interventions pour faire libérer les Alpins du fort. Il envoie même un de ses adjoints plaider à Wiesbaden. En vain.

4 juillet : première intervention du Gal. Olry. SHD-DAT 33N 142.

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Le 3 juillet, informé de l’ordre de reddition, le Cne. Favre était revenu au fort, de la zone libre où il préparait le futur cantonnement, auprès de ses hommes pour être emmené en captivité avec eux.

Le Cne. Favre (à gauche) dans son 1e oflag* (Shubbin). Coll. Favre.

En novembre 1940, le Gal. Huntziger, devenu ministre de la Guerre de Vichy, rétablit publiquement la vérité. Il accorde une citation* aux captifs qui ne retrouveront la liberté qu'en mai 1945.

SHD-DAT 33N 200.

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Lexiques Abréviations

Bie. : batterie, groupe de canons et/ou d'artilleursCdt. : commandantCie. : compagnieCne. : capitaineCol. : colonelGal. : généralLtn. : lieutenantPz. : Panzer (char allemand).

Le Cne. Ninet de la 1e Cie. du 179e BAF, Cdt. du fort

d’août à septembre 1939. Il est instituteur à Echenevex

(Pays de Gex). Coll. Chiltz.

Sigles

BAF : Bataillon alpin de forteresseBCA : Bataillons de chasseurs alpinsBCHM : Bataillon de chasseurs de haute montagneCA : Corps d'armée (ici : le 14e. Cdt. : le Gal. Beynet)DI (et ID) : Division d'Infanterie

J.M.O. : Journal des marches et opérations, tenu par chaque unitéRAP : Régiment d'artillerie de position

RP : Régiment de Pionniers (travaux d'équipement)RR : Régiment régional de protection, avec des classes anciennes (travaux de défense) S.D.R : Secteur défensif du Rhône dont font partie le fort, quelques communes du département du Jura, une partie de l'Ain et toute la Haute-Savoie. (Cdt. : le Gal. Michal)S.E.S. : Sections d’éclaireurs skieurs, adjointes aux Bataillons alpinsSFAM : Secteur fortifié des Alpes-MaritimesSFD : Secteur fortifié du DauphinéSFJ : Secteur fortifié du JuraSFS : Secteur fortifié de SavoieSHD-DAT : Service historique de la Défense - Département Armée de Terre

Le Cne. Chiltz, de la 1e Bie. du 164e RAP. Cet ingénieur

bressan commande le fort de septembre 1939 au 10 mai

1940. Coll. Chiltz.

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Vocabulaire

Abattis : au sens militaire, obstacles faits d’arbres abattus ou inclinés ;Alpins : les hommes appartenant aux Bataillons alpins : BAF, BCA, BCHM et SES ;Armistice : convention signée par des belligérants, qui amène le cessez-le-feu à une date donnée, mais ne met pas fin à l'état de guerre ;Aspi-miaules : en argot militaire, aspirant responsable des mulets (=miaules) ;Brigade : la 230e ½ Brigade comprend, dans le SDR, les deux BAF et le BCHM. (Cdt. : Col. La Noyerie) ;Calibre : diamètre intérieur (en mm) des tubes des canons. Au fort, quatre calibres 95 et trois 47 ;Casemates : cavernes étagées, dans la falaise, avec des em-brasures de tir ;

Le lieutenant Balvay de la 1e Cie. du 440e Pionniers. Il commande le fort en mai 1940. Originaire de Saône-et-Loire,

il est ingénieur électricien. Coll. Chiltz.

Citation à l'ordre du jour : mention destinée à honorer un homme (ou une unité) qui s'est distingué au combat ;Cluse : coupure encaissée, taillée perpendiculairement dans un relief montagneux (ici dans le Jura) ;Gessien : relatif au Pays de Gex, à partir de Fort l'Ecluse, de la frontière suisse à la Valserine ;

Groupe franc : groupe de volontaires sortis du fort le 22 juin pour combattre les Allemands à 1 km, dans le hameau de Longeray,

avec l'adjudant-chef Anthonioz-Blanc ;Ligne de démarcation : délimitation imposée par l'armistice de 1940 entre les zones qui seront à l'ennemi et celles qui resteront libres (le 11 novembre 1942 : la France entière est occupée) ;Oflag : camp de prisonniers de guerre en Allemagne pour les officiers ;Postes avancés : barrages pour couper la route nationale côté Bellegarde (dans Longeray) et côté col de la Faucille et Genève (à Collonges) ;Zone interdite : partie de la zone occupée destinée à isoler ici la frontière suisse. La circulation avec la zone libre y est particulièrement surveillée.

Le Cne. Favre, de la 3e Cie. du 179e BAF, commande le fort du 26 mai au 3 juillet

1940. Il est directeur d’école à Gex. Coll. Favre.

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Documentation

Sources

- Témoignages oraux. ("Anciens" de l'armée des Alpes) ;- Archives privées. (Familles Chiltz, Favre, Fertoret, Mestrallet, Moreau) ;- Archives de l'Armée à Vincennes (S.H.D - D.A.T)*, séries N (sous séries 29, 30, 33,

34), P (1, 2), et V (1) ;- 5e Région militaire de Lyon.

Bibliographie

Textes publiés par des combattants de l'armée des Alpes :

• Hommes présents au fort et sur le Haut-Rhône en juin 1940 :

ECUVILLON, Charles. La défense du Haut-Rhône en juin 1940 entre Culoz et la frontière suisse. Le Bugey, 1983.IDEM. La reddition sur ordre de Fort l'Ecluse. Idem, 1997.FAVRE, André. Fort l'Ecluse en 1940. Le Courrier Savoyard, 1990.MESTRALLET, Marcel. Fort l'Ecluse en 1940. La Revue de Savoie, 1946.

• Le haut commandement :

Gal. CARTIER. Le Livre d'or du Dauphiné. 1949. L'arrêt de l'invasion allemande en juin 1940.Gal. MER. La bataille des Alpes : les opérations contre l'Allemagne et l'Italie. Conférence à Aix-les-Bains le 9 septembre 1945. Aix : Imprimerie de l'Avenir. N. B : Le compte-rendu et l'analyse de la bataille des Alpes faits par le Gal. Olry n'ont pas été publiés. Ils se trouvent au SHD – DAT, 33 N 629 et 29 N 472.

Autres études :

Cahiers des Troupes de Montagne, Grenoble.BERAUD, Henri. Album Mémorial de l'armée des Alpes, 1940-1945. Heimdal, 1987. BURDEYRON – CORBEL, Christiane. J'ai vécu au pied de Fort l'Ecluse occupé, souvenirs d'une adolescente, 1934 -1945. Echos Saléviens n°9, 2000.GERMAIN, Michel. La nuit sera longue, témoignages. Le Cercle d'Or, 1988.MACAIRE, Yves. Fort l'Ecluse, des légions de César aux Mongols de Vlassov. Bourg-en-Bresse : MG, 2003.TRENARD, Louis. De Fort l'Ecluse aux Echelles, les combats victorieux de juin 1940. Le Bugey, 1997.

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Publication réalisée en 2007 à partir de l’exposition de 2006 de

l'Association Fort L'Ecluse Animation

RédactionMichèle Mestrallet

Cartographie Arlette Mégevent

CompositionMarie-Thérèse Broisin,

Florence Kazi Tani,Arlette Mégevent,Michèle Mestrallet

InformatiqueFlorence Kazi Tani.

Reproduction interdite sous quelque forme que ce soit, sans l’autorisation des auteurs ou de leurs ayant-droit.

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Dans l’esprit des français, juin 1940 est synonyme de défaite, d’anéantissement.

Pourtant la bataille des Alpes, qui s’est déroulée du 10 au 25 juin, a interdit la jonction des troupes allemandes et italiennes en Savoie et Dauphiné, comme l’avait promis Hitler à Mussolini. Ce qui a permis de maintenir en zone libre la plus grande partie des départements alpins jusqu’en novembre 1942.

Au Fort l’Ecluse, la structure la plus septentrionale des systèmes défensifs du Rhône et des Alpes, 280 hommes environ, ont été rassemblés à la hâte, avec trois officiers ; dont aucun militaire de carrière, sauf quelques sous-officiers gendarmes. L’armement est incomplet et en partie obsolète.

Le poste de Longeray a été attaqué les 22 et 23 juin; riposte du fort. Le 24 au soir, les Allemands se replient sur Bellegarde. Le combat est terminé ; le fort a accompli sa mission. Il n’a été ni atteint, ni encerclé ; aucun de ses hommes n’a été blessé, tué ou capturé.

Bien que la Convention d’armistice signée avec l’Allemagne prévoyait que les hommes du fort devaient être démobilisés “rapidement” en zone libre, la garnison du fort a reçu l’ordre de rester sur les positions tenues le 25 juin ; la place n’a donc pas été évacuée et a continué à barrer le passage à tous les militaires. Le 3 juillet, le général français Huntziger a ordonné aux Alpins de se rendre : quelques uns se sont échappés, mais 91 ont été arrêtés ; ils ne retrouveront la liberté qu’en mai 1945.

L’association Fort l’Ecluse Animation a estimé que cet épisode peu connu de l’histoire récente ne devait pas être oublié ; elle a donc réalisé une exposition initiée par Madame Mestrallet (fille du lieutenant Mestrallet, présent au fort en juin 1940) ; puis publié cette brochure, qui en permet une présentation différente.

J. Duthion, Président de Fort l’Ecluse Animation.

Prix : 7,00 €