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34 Emelda Tampon effaceur Je l’ai acheté avec l’argent de mon déjeuner, à la place de nourriture. est enseignante et présidente – Quand je serai grande, je veux être une personne qui ose prendre des risques dans le combat en faveur des enfants en difficulté. Exactement comme les candidats au Prix des Enfants du Monde, dit Emelda Zamambo, une orpheline de 12 ans, de Maputo au Mozambique. Mais Emelda ne se contente pas d’attendre d’être adulte pour se battre pour les droits de l’enfant. Chaque jour, elle tient sa propre école chez elle, dans sa maison pour les enfants qui sans elle, ne pourraient pas aller à l’école. Elle leur apprend à lire, écrire et compter. 1 , 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 !!! Les enfants comptent à haute voix, tous ensemble les chiffres qu’Emelda leur désigne sur le tableau noir. – Bien ! Encore une fois ! dit-elle en recommençant. Il est huit heures et demie du matin et comme tous les autres jours, une dizaine d’enfants sont assis sur le sol devant la maison d’Emelda. Ils regardent gravement leur jeune professeur écrire les neuf chiffres sur un simple panneau de bois, transformé en tableau d’école. Il y aura bientôt une année qu’Emelda a créé son école du matin et, depuis, la plupart des enfants y sont allés. – J’ai toujours aidé mes petits frères et sœurs dans leurs leçons. Nous nous asseyions devant la maison pour les faire. Le bruit a dû courir que nous nous retrou- vions là le matin, car tout d’un coup d’autres enfants qui voulaient de l’aide sont arrivés. Au début il n’y en avait que quelques-uns, mais maintenant je fais la leçon à douze enfants par jour. Gratuitement, bien-sûr ! dit Emelda en riant. Certains des élèves d’Emel- da sont les enfants des voisins

Fr, Global Vote in Moçambique

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World's Children's Prize promotes a more humane world. The program is open for all schools and 57,450 schools with 26.8 million pupils in 102 countries supports it. Every year millions of children learn about the rights of the child, democracy and global friendship through the program. They gain faith in the future and a chance to demand respect for their rights. In the Global Vote, the children decide who receives their prestigious award for their work for the rights of the child. The candidates for the Prize are chosen by a child jury who are experts in the rights of the child through their own experiences. The Prize Laureates become role models for millions of children. The prize money is used to help some of the world's most vulnerable children to a better life. The patrons of the World's Children's Prize include Nelson Mandela, Queen Silvia of Sweden, Aung San Suu Kyi and Graça Machel.

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Emelda

Tampon effaceur Je l’ai acheté avec l’argent de mon déjeuner, à la place de nourriture.

est enseignante et présidente du Vote Mondial !– Quand je serai grande, je veux être une personne qui ose prendre des risques dans le combat en faveur des enfants en difficulté. Exactement comme les candidats au Prix des Enfants du Monde, dit Emelda Zamambo, une orpheline de 12 ans, de Maputo au Mozambique.

Mais Emelda ne se contente pas d’attendre d’être adulte pour se battre pour les droits de l’enfant. Chaque jour, elle tient sa propre école chez elle, dans sa maison pour les enfants qui sans elle, ne pourraient pas aller à l’école. Elle leur apprend à lire, écrire et compter.

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 !!! Les enfants comptent à

haute voix, tous ensemble les chiffres qu’Emelda leur désigne sur le tableau noir.

– Bien ! Encore une fois ! dit-elle en recommençant.

Il est huit heures et demie du matin et comme tous les autres jours, une dizaine d’enfants sont assis sur le sol devant la maison d’Emelda. Ils regardent gravement leur jeune professeur écrire les neuf chiffres sur un simple panneau de bois, transformé en tableau d’école. Il y aura

bientôt une année qu’Emelda a créé son école du matin et, depuis, la plupart des enfants y sont allés.

– J’ai toujours aidé mes petits frères et sœurs dans leurs leçons. Nous nous asseyions devant la maison pour les faire. Le bruit a dû courir que nous nous retrou-vions là le matin, car tout d’un coup d’autres enfants qui voulaient de l’aide sont arrivés. Au début il n’y en avait que quelques-uns, mais maintenant je fais la leçon à douze enfants par jour. Gratuitement, bien-sûr ! dit Emelda en riant.

Certains des élèves d’Emel-da sont les enfants des voisins

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La baguette Je l’ai eue de mon oncle qui est charpentier.

Les craies C’est grand-mère qui m’en a fait cadeau parce qu’elle pensait que c’était très bien que j’aide les autres enfants.

Le tableau noir Un vieux panneau en bois que j’ai trouvé dans les environs.

est enseignante et présidente du Vote Mondial ! Le Globe à l’école du matin – Aller à l’école c’est ce qu’il y a de plus sérieux. Plus tard, ce sera plus facile de trouver du travail et on pour-ra s’occuper de sa famille. Si on n’a pas d’éducation, on risque de rester pauvre et d’avoir des difficultés toute la vie. Une des choses les plus importantes qu’on peut apprendre à l’école ce sont les droits de l’enfant. Alors, on peut apprendre à se défendre et à ne pas se laisser exploiter. C’est pour cela que j’utilise Le Globe dans mon école du matin, dit Emelda.

qui ont besoin d’aide pour poursuivre l’école officielle. D’autres sont si pauvres qu’ils n’ont pas les moyens d’aller à l’école.

Papa a été abattu – Je déteste voir les enfants pauvres qui ne vont pas à l’école et à qui l’on ne donne aucune chance. Souvent, ils ont perdu leurs parents et se retrouvent à la rue, car per-sonne ne s’en occupe. Pour survivre, ils sont obligés de fouiller les poubelles et boire de l’eau sale. Beaucoup sont forcés à travailler. C’est si injuste ! dit Emelda.

Les injustices la mettent en colère et elle sait très bien

qu’elle aurait pu être l’un de ces enfants vulnérables. Le père d’Emelda a été tué par des voleurs et seulement quelques mois après, c’est sa mère qui est morte de la malaria.

– Tout s’est écroulé. Je ne croyais pas que les choses s’ar-rangeraient. J’avais très peur

de rester seule et de finir à la rue. Mais malgré tout ce qui m’est arrivé, j’ai eu une chance incroyable.

La grand-mère et la famille de l’oncle d’Emelda l’ont accueillie à bras ouverts. On lui a donné à manger, des vêtements et la possibilité d’aller à l’école.

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– J’ai surtout eu une famille qui m’aime. Ils m’embras-saient et me répétaient que j’appartenais à leur famille. Qu’ils s’occuperaient de moi et que tout s’arrangerait. Et c’est ce qui est vraiment arri-vé. Maintenant je suis la fille de mon oncle et de ma tante et mes cousins sont mes frères et mes sœurs. J’ai eu la chance d’avoir une belle vie et je veux partager cela avec ceux qui en ont besoin. C’est pour cela que j’ai mon école, dit Emelda.

Le Globe à l’école À onze heures, Emelda congédie ses élèves en leur

donnant rendez-vous pour le lendemain. Puis, elle rentre pour mettre son uniforme scolaire. Après le déjeuner, Emelda n’est plus professeur, mais élève. Elle adore aller à l’école et dernièrement cela est devenu encore plus amu-sant. On s’est préparé pour le Vote Mondial en lisant et reli-sant le magazine Le Globe.

– J’ai tout de suite senti que les récits du Globe parlent de nous, ici, au Mozambique ! Les récits d’enfants pauvres qui ont faim, sont abusés, perdent leurs parents qui meurent du sida et qui à cause de cela finissent dans la rue, sont obligés de travailler, tout

Les châtiments corporels sont interdits dans 30 pays

Les châtiments corporels interdits dans l’école d’Emelda !

– On peut apprendre énormément dans la double page du Globe qui décrit tous les droits des enfants ! Avant, je ne savais pas, par exemple, que, selon la Convention relative aux Droits de l’Enfant de l’ONU, les enfants qui vivent dans la rue ont droit à un foyer, à l’école et à vivre convenablement, dit Emelda.

Selon l’article 19 de la Convention relative aux Droits de l’Enfant de l’ONU, tu as le droit à la protection contre toute forme de violence, négligence, maltraitance et agression. Tu peux, par conséquent dire que les châtiments corporels sont une violation des droits de l’enfant. Malgré cela, 40 mil-lions d’enfants sont chaque année maltraités au point qu’ils ont besoin de soins médicaux. Seulement 30 pays ont interdit toute forme de punition physique contre les enfants. Ce qui fait que seulement 4 enfants sur 100 dans le monde sont protégés par la loi contre la violence. Le dernier pays en date à interdire les châtiments cor-

porels est le Sud-Soudan. Beaucoup de pays auto-

risent les châtiments corpo-rels à l’école. Au Mozambique, les châti-ments corporels sont autori-sés aussi bien à la maison qu’à l’école. Et dans ton école, dans ton pays ? Peux-tu dire à ton prof, tes parents, les hommes poli-tiques et les autres adultes que les châtiments corpo-rels constituent une viola-tion des droits de l’enfant ? Raconte ce qui t’arrive à toi et aux autres enfants. Viens nous faire part de tes expé-riences et de tes pensées sur les châtiments corporels à [email protected] ou www.worldschildrensprize.org.

– Je n’utilise la baguette que pour enseigner, jamais pour frapper ! Dans presque toutes les autres écoles du Mozambique, il est courant que les profs frappent les élèves dans le creux de la main ou sur les fesses, avec la baguette. Je trouve que c’est très mal ! Les profs devraient mieux expliquer et mieux montrer, s’il y a quelque chose que nous ne comprenons pas ou si nous ne nous comportons pas comme il faut. Nous apprenons plus facilement si on ne nous bat pas et si nous n’avons pas peur. On apprend mal

si on a peur. Et puis, après avoir lu Le Globe, je sais que les châtiments corporels c’est contre nos droits !

La Convention de l’Enfant dans Le Globe

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Emelda Zamambo, 12

cela peut très bien se produire ici. Avant je me disais que c’était injuste. Après avoir lu Le Globe, je sais qu’en plus d’être injuste, c’est une viola-tion de nos droits.

Emelda était parmi les élèves qui se sont le plus enga-gés dans le travail du Globe et dans les préparatifs du Vote Mondial de l’école.

– Il s’est passé beaucoup de choses en moi pendant que nous travaillions à ce projet. Ça m’a fait beaucoup réfléchir et j’ai même eu des insomnies.

La présidente du Vote Mondial Quelques jours avant le Vote Mondial, Emelda était au lit et lisait Le Gobe. On y parlait

La directrice a écouté Emelda et pris au sérieux ses propositions. Elle ne pouvait rien promettre tout de suite concernant les enfants de la rue, mais elle a tenu à donner une importante tâche à Emelda.

– La directrice a dit qu’elle voyait bien que les droits de l’enfant me tenaient à cœur et que cela lui faisait très plaisir. Elle m’a alors demandé si je voulais être la présidente du Vote Mondial et assumer la responsabilité de tout le vote dans notre école. Tout de suite, je me suis sentie ner-veuse, mais très vite, très contente. Et comme je trouve les récits du Globe si impor-tants, j’ai trouvé le courage de

des droits des enfants des rues. Elle se disait que l’école aurait dû faire quelque chose pour tous ces enfants qui n’ont aucune chance de s’instruire. Le lendemain matin, elle était à l’école plus tôt que d’habitude pour pré-senter ses idées à la directrice.

– J’ai expliqué que j’avais lu dans Le Globe que tous les enfants, même les enfants des rues, ont le droit à l’école. Je lui ai proposé que nous, qui étions mieux lotis, pourrions peut-être recueillir un peu d’argent pour que les enfants qui vivent dans la rue puissent payer les uniformes et déjeuner ici. Pour qu’ils puissent manger à leur faim et apprendre tranquillement.

faire un petit discours de bienvenue, malgré les 300 élèves qui s’étaient assemblés à l’école en ce jour si solennel !

Les candidats nous inspi-rent Ceux qui ont inspiré du cou-rage à Emelda concernant les droits de l’enfant sont les can-didats du Prix des Enfants du Monde.

– Je veux devenir ensei-gnante et, comme tous les candidats, je veux être une personne qui ose prendre des risques dans le combat en faveur des enfants vulné-rables.

Mais il y a encore du che-min avant qu’Emelda puisse commencer sa formation d’enseignante et il y a au moins douze personnes qui en sont contentes. Ses élèves. Demain matin, à huit heures et demie, ils seront là à attendre que l’école d’Emelda commence. Comme d’habi-tude.

Emelda en… professeur … élève … et avec ses vêtements préférés !

– Quand maman et papa sont morts, j'ai trouvé une famille et de l'amour auprès de ma grand-mère et de mon oncle, dit Emelda.

Emelda aide grand-mère à faire la vaisselle.

AIME : La compagnie des autres et les aider. DÉTESTE : Se disputer, la violence et voir qu’il y a des enfants pauvres qui vivent dans la rue. LE MEILLEUR : Avoir une famille qui m’aime. LE PIRE : Quand j’ai perdu maman et papa. VEUT ÊTRE : Médecin et aider les autres. RÊVE : Que tous les enfants soient heureux.

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Partager– J’ai plusieurs camarades d’école qui sont orphelins et qui sont dans une situation difficile. Ils sont pauvres et ont faim. C’est injuste, ça m’énerve et ça me rend triste. Parfois avec mes coupons du déjeuner, j’achète des limonades, des jus, des chips ou du pain à quelqu’un qui en a plus besoin que moi. J’ai eu la chance d’avoir une vie décente et je voudrais être la voix de ceux qui n’ont pas eu cette chance et qui n’ont pas la force de faire valoir leurs droits. Si j’étais à leur place, j’aimerais que quelqu’un se batte pour moi ! dit Emelda.

La bonne marche du Vote Mondial – C’est ici qu’on fera la queue au moment de déposer le bulletin dans l’urne électorale. Notre tâche c’est d’expliquer et d’aider tout le monde pour que tout se déroule bien, dit Emelda, en montrant aux autres fonc-tionnaires électoraux, l’endroit où se tiendra le Vote Mondial, à l’Unité 19 de l’école primaire de Maputo.

L'isoloir Les garçons apportent la dernière touche à la chaise qui sera transformée en isoloir.

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Veulent être comme les nominés ! « C’est très important que le Mozam-bique participe au travail du Prix des Enfants du Monde. Ça nous donne la possibilité d’apprendre quels sont nos droits et comment on doit être traités. En sachant cela, c’est plus facile de nous protéger des injustices et c’est quelque chose que nous devons vrai-ment savoir. Ici, tant d’enfants sont si pauvres qu’ils doivent travailler plutôt que d’aller à l’école. Beaucoup d’en-fants sont seuls parce que leurs parents sont morts du sida ou de pau-vreté. Moi-même, à l’âge de cinq ans, j’ai perdu père et mère à cause du sida. Mais j’ai quand même eu de la chance. Je vis avec mes parents nourriciers qui m’aiment et me traitent exactement

comme leurs autres enfants. Je vais

à l’école, j’ai à manger et je suis aimée. Beaucoup d’enfants n’ont pas cette chance. Ils finissent dans la rue et per-sonne ne s’occupe d’eux. Ça fait mal de voir ça. Le gouvernement et les autres adultes ont la responsabilité de prendre soin de ces enfants, de les instruire, de leur donner des vêtements, un foyer, des soins et de l’amour. Il s’agit des droits de l’enfant ! Quand je lis dans Le Globe, le récit des nominés qui se battent pour que tous les enfants vivent bien, je suis très heureuse. Je veux aussi être comme ça. Quand je serai adulte, je me battrai pour les enfants en difficul-té » Crescência Eulalia Macave, 15 ans, Unité 19 de l’école primaire de Maputo

Les encriers en noix de coco arrêtent la fraude électorale Aujourd’hui, ma tâche était de contrôler que personne ne vote plus d’une fois. Tous sont venus vers moi après avoir voté et ont trempé leur doigt dans l’encre. Tous ceux qui ont de l’encre sur le doigt ne peuvent plus voter. C’est important qu’il n’y ait aucune tri-cherie quand il s’agit de quelque chose d’aussi important que les droits de l’en-fant ! dit Crescência.

L’encrier est constitué de deux moi-tiés de noix de coco et d’un bâtonnet.

Dernier contrôleC’est difficile de choisir, mais le temps est venu de décider pour quel candidat on votera.

Urne électoraleEmelda contrôle que l'urne électorale est bien comme elle doit être avant de la mettre en place.

Le Vote Mondial à Maputo

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Yúminaa décoré le Vote Mondial « Pour le Vote Mondial, moi et mes amies avons fait un tapis qui représente le drapeau du Mozambique. On a noué des bandes de tissus d’une façon spé-ciale. On apprend à le faire dans les cours de travaux pratiques. On utilise des vêtements et des tissus usés et on fait du neuf avec. Le drapeau on l’a fait pour que le Vote Mondial soit beau et solennel. J’aime le Mozambique et je trouve que notre drapeau et très beau. De belles couleurs et un beau dessin. Notre pays aussi est beau, mais mal-heureusement, les enfants ont beau-coup de problèmes ici. Il y a beaucoup d’enfants abandonnés qui vivent dans la rue. Ils n’ont pas de parents et pas de foyer. Les enfants des rues n’ont rien. Par la lecture du Globe et en participant au Vote Mondial nous apprenons que les enfants des rues ont aussi droit à vivre bien. Nous apprenons aussi à nous entraider, à prendre soins les uns des autres. Tous ceux qui le peuvent, doivent aider ceux qui en ont besoin.

C’est amusant de tisser et j’aimerais être artiste quand je serai grande. Mais j’aime aussi jouer au basket. Je peux très bien m’imaginer devenir profes-sionnelle et jouer au moins aussi bien que Michael Jordan ! » Yúmina Rui Balate, 12 ans, Unité 19 de l’école primaire de Maputo

Chacun attend son tour et fait la queue pour aller voter.

Les arbres, amis de Náid, au Vote Mondial Une fois par semaine, tous les

enfants plantent un arbre à l’école. J’ai avec moi toutes sortes de graines, prises à la maison que je plante ici. Et à chaque récréation, j’arrose les plantes dans le jardin de l’école. C’est-à-dire le matin, pendant le déjeuner et l’après-midi avant de rentrer. J’adore m’occuper des plantes et c’est moi qui suis le plus souvent dans le jardin de l’école. Pour moi, les arbres et les plantes sont nos amis puisqu’ils nous donnent de l’oxy-gène. C’est presqu’aussi amusant d’être avec mes amis les arbres qu’avec mes autres amis et de jouer au foot et tout ça !

Aujourd’hui, pour le Vote Mondial, nous avons décoré le chemin qui mène aux urnes électorales, avec de petits citronniers qui proviennent du jardin de l’école. Comme c’est une fête en l’hon-neur des droits de l’enfant, ça doit être beau ! Mais c’est aussi bien d’être entourés d’arbres quand on vote, l’oxy-gène nous aide à prendre la bonne décision !

Quand je serai grande, je veux être diplomate et vivre à Paris, la capitale de la France. Diplomate est un métier important car on travailler pour la paix »Náid Fi-Yen Bangal Nequice, 11 ans, Unité 19 de l’école primaire de Maputo

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Un enfant – Un arbre ! Depuis 2006 toutes les écoles publiques du Mozambique participent au projet « Un enfant – Un arbre » afin de stopper la déforestation, l’érosion et l’avancée du désert dans le pays. Mais aussi pour que les habitants aient de la bonne nourriture et pour que le Mozambique soit encore plus beau. Dans le jardin de l’école de Náid, on cultive des orangers, des citronniers, des papayers, des avo-catiers et des manguiers ainsi que des cannes à sucre. Puis, on vend les plantes pour financer les activités scolaires.

Emelda, à gauche et ses camarades s’occupent des urnes électorales.

Les citronniers ont été dressés à côté des poteaux qui indiquent le chemin du bureau de vote.

Les arbres, amis de Náid, au Vote Mondial

Elles sont orphelines, meilleurs amies et elles votent

J’ai voté pour le bien des enfants. Les personnes

pour qui on a voté se battent pour les enfants de diffé-rentes façons et c’est formi-dable de pouvoir y participer. Même ici au Mozambique il y a beaucoup d’enfants en diffi-culté et qui ont besoin d’aide. Beaucoup sont orphelins comme moi. Ma mère est morte quand j’avais deux ans et mon père est mort l’année dernière. Maintenant je vis avec grand-maman. Je l’aime, mais nous nous en sortons difficilement. On n’a pas assez d’argent pour l’uni-forme scolaire et pour man-ger. Maman et papa me manquent tout le temps. C’est très dur, dit Alice.

Elle se sent seule et diffé-rente. Mais heureusement, elle a Celina.

– Quand nous sommes tristes, nous nous réconfor-tons. Et on rit toutes les deux ! dit Alice.

Celina Langa, 11 ans, assise près d’elle est d’accord.

– J’ai une confiance totale en Alice et je peux tout lui dire. À un an, j’ai perdu mon père et ma mère. J’habite avec ma grand-mère et c’est diffi-cile parce qu’elle est vieille et pauvre. Je suis souvent triste et inquiète quand je suis à l’école, mais hier c’était diffé-rent. J’ai participé à décorer les urnes électorales du Vote Mondial. J’étais comme les autres, comme si j’avais une vie normale. Plus tard, j’es-père avoir une belle vie. Je voudrais être enseignante ! dit Celina.

– Mon rêve est de travailler à l’aéroport de Maputo. Je rêve aussi de découvrir d’autres pays et de rencontrer d’autres gens. Aller au Brésil, par exemple ! Ça doit être très beau là-bas, dit Alice en enlaçant Celina.

– Celina est ma meilleure amie et je l’aime. Elle aussi a perdu ses parents, alors nous nous comprenons très bien, dit Alice Zacarias, 13 ans.

Aujourd’hui, Alice et Celina ont voté, grâce au Vote Mondial, en faveur des droits de l’enfant à l’Unité 19 de l’école primaire de Maputo.

Alice Zacarias et Celina Langa ont construit les urnes électorales pour le Vote Mondial.

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Les droits de l’enfant sont violés

–Avant de lire Le Globe, je ne savais pas que le fait de ne pas enregistrer un enfant à la naissance est une violation des droits de l’enfant. Cela se passe

tout le temps ici. Et c’est grave, parce que si tu n’es pas enregistré et n’as pas de nom, c’est difficile d’aller à l’école et d’avoir accès aux soins. Je sais que le Mozambique a signé la Convention sur les Droits de l’Enfant, alors nous devons remédier à cela, car dans la pratique, les droits de l’enfant

ne sont pas respectés ! dit Cecilia.

Nous défendons les droits de l’enfant Tous les enfants devraient participer !

« Quel jour fantastique ! Au Mozambique les adultes n’écoutent pas souvent les enfants. Mais aujourd’hui

c’est différent. En votant nous pouvons influencer les décisions sur des choses importantes. Et en même

Le soleil brille et la mer scintille quand les enfants de l’école Catembe au Mozambique ont leur Vote Mon-dial sur la plage. Ceux qui ont déjà voté, s’amusent, jouent au ballon ou se jettent dans l’océan Indien. Aujourd’hui c’est le jour des enfants et Cecilia Carlos Magaia, 13 ans, est heureuse :

Sur le chemin du Vote Mondial.

La queue est longue pour arriver à l’isoloir constitué de chaises.

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Le Vote Mondial sur la plage de Ladislau

Nous défendons les droits de l’enfant Tous les enfants devraient participer !

Je suis obligé de pêcher pour pouvoir aller à l’école. Je

n’ai pas de parents, je vis chez mon grand-père. Sans la pêche, on n’aurait pas les moyens de payer l’école, dit Ladislau.

Les parents de Ladislau vivaient en Afrique du Sud quand ils l’attendaient, car sa mère venait de là. À la nais- sance de Ladislau, ils

étaient fous de joie, mais ils n’eurent pas le temps de vivre leur vie de famille, car le père de Ladislau mourut dans un accident de voiture sur le che-min de la maternité.

– Maman était très pauvre et a compris qu’elle ne pour-rait pas s’occuper toute seule de moi, alors elle a voulu me confier à un orphelinat. Mais mon grand-père n’a pas

accepté et m’a pris chez lui au Mozambique.

Il y a très longtemps de cela mais, en y repensant, Ladislau se sent toujours un peu déprimé.

– Mes parents me manquent, en même temps, je suis très reconnaissant envers mon grand-père. Maintenant, je veux l’aider, puisqu’il m’a aidé et s’occupe encore de moi. C’est pour cela que je pêche.

D’abord l’école Ladislau se réveille tous les matins à cinq heures pour aller à l’école. Il se lave, mais la plupart des fois ne prend pas de petit-déjeuner, parce qu’il n’y a rien à manger. Puis il va à l’école jusqu’à midi.

rencontrent partout dans le monde. Avant de lire le maga-zine, je croyais qu’il n’y avait que nous, les enfants en Afrique, qui avions des diffi-cultés. Maintenant, je sais que c’est ainsi partout et ça me rend très triste. Je veux faire quelque chose pour changer tout ça. Mon rêve est de construire une grande maison où je pourrai donner aux enfants qui ont perdu leurs parents un foyer aimant, de la nourriture, des vête-ments et la possibilité d’aller à l’école. C’est en lisant les

temps on défend les droits de l’enfant ! C’est pourquoi, tous les enfants devraient voter, pas seulement au Mozambique, dans le monde entier ! Avant de voter on a bien lu le magazine Le Globe à l’école et à la maison. Le Globe parle de nos droits et des problèmes que les enfants

récits des candidats dans Le Globe que j’ai senti que je voulais aussi faire quelque chose de bien pour les autres. Les candidats se battent pour le droit de tous les enfants à être aimés et être pris en

charge, ce qui est le travail le plus difficile du monde ! Parce que si on ne s’occupe pas des enfants, qui s’occupera du monde de demain ?

Avant d’avoir lu Le Globe, mon idole était Nicki Minaj, une étoile américaine du R&B. Sa musique est super et je l’écoute encore. Mais main-tenant ce sont les candidats du Prix des Enfants du Monde mes plus grandes idoles ! Ils sont tous mes héros ! »Cecilia Carlos Magaia, 13 ans, école primaire de Catembe

Ladislau, 15 ans, est sur la plage de Catembe et regarde la mer. Hier, il a voté au Vote Mon-dial et a célébré les droits de l’enfant avec ses camarades, ici sur cette plage. Mais au-jourd’hui, c’est un jour ordinaire. La plage et la mer sont son lieu de travail. Ladislau Militon Nhca est pêcheur.

C’est l’heure de voter à l’école primaire de Catembe où le Vote Mondial se tient sur la plage.

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– Quand je reviens à la mai-son, je bois une tasse de thé avec un morceau de pain avant d’aller à la plage. Je joue souvent au foot avec mes copains avant que les pêcheurs reviennent avec la prise du jour. Mon père était un très bon footballeur et moi j’aime aussi jouer au foot. Quand je joue, je me sens entièrement libre. Je joue dans trois équipes différentes et chacune de mes équipes a gagné des trophées quand je jouais avec elles. Dernièrement, j’ai marqué quatre de tous les buts qui nous ont fait gagner.

Mais quand les bateaux de pêche reviennent, il n’y plus de temps pour le foot et le jeu. C’est un dur travail qui attend.

Dur travail – J’aide les pêcheurs à net-toyer les filets et à transporter la pêche sur la plage. Le week-end et pendant les vacances scolaires, je pêche tous les jours sur le bateau de grand-père. Nous prenons la mer déjà à quatre heures du matin et revenons vers midi. Mais je n’ai pas de salaire. C’est grand-père qui le reçoit. L’argent c’est pour les taxes scolaires, mais nous n’avons pas les moyens de payer les livres ou la calculatrice. Je suis obligé de les emprunter à

un copain à l’école et je déteste ça. C’est gênant. Personne ne se moque de moi, mais c’est quand même bête de ne pas pouvoir y arri-ver tout seul.

Plus tard, Ladislau aimerait devenir footballeur profes-sionnel et avoir une vie plus facile. Alors, entre l’école et le travail, il va continuer à jouer au foot sur la plage avec ses amis pour pouvoir atteindre son but. Ladislau adore sa plage. Même si c’est aussi un

endroit où il doit travailler très dur. Et hier la plage avait quelque chose de plus.

– Hier, nous avons voté au Vote Mondial ici, sur la plage. Je voulais absolument voter. C’était important de partici-per et de voter pour des per-sonnes qui aident les enfants, c’était comme si moi aussi j’aidais un peu. Comme si je soutenais les autres enfants dans le monde qui ont des problèmes.

Le travail des enfants c’est courant Comme Ladislau, au moins 2 enfants sur 10 au Mozambique doivent travailler.

Une prise magnifique Au Mozambique, le poisson a une grande importance et les crevettes sont parmi les pro-duits que l’on exporte le plus.

Paye les taxes scolaires – Je n’aurais pas pu aller à l’école si je n’avais pas travaillé avec la pêche. Nous n’aurions jamais pu, dit Ladislau.

Aime le foot Ladislau adore le foot et son idole est Elias « Dominguez » Pelembe. « Dominguez » est l’une des étoiles du foot au Mozambique. Il joue dans l’équipe nationale du Mozambique, « Mambas » et dans le grand club sud-africain, les Mamelodi Sundowns.