8
FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES Author(s): Edw. Barry Source: Revue Archéologique, 14e Année, No. 2 (OCTOBRE 1857 A MARS 1858), pp. 718-724 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41742501 . Accessed: 19/05/2014 21:43 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉESAuthor(s): Edw. BarrySource: Revue Archéologique, 14e Année, No. 2 (OCTOBRE 1857 A MARS 1858), pp. 718-724Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41742501 .

Accessed: 19/05/2014 21:43

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to RevueArchéologique.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

FRAGMENTS D'ÜN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE

DANS LES PYRÉNÉES*

....Les deux bornes milliaires qui nous ont conservé les deux in- scriptions que nous réunissons ici ont été découvertes toutes les deux (1) sur la voie bien connue qui conduisait de Tolosa à Lugdu- num Convenarum et de là à Dax (Aquse terebellicx) en longeant le pied de la chaîne des Pyrénées (2). La première des deux, la seule dont nous nous occupions pour le moment, était enfoncée dans le sol à très-peu de distance du pont tout récent de Labroquère, sur la Ga- ronne, que paraissent avoir précédé plusieurs générations de ponts antiques. Elle a été publiée pour la première fois, dès l'année 1814, par M. Dumège (3), mais sur une copie tellement inexacte que le savant archéologue n'en avait pu tirer, en les devinant en partie, que les noms des trois princes dont elle indique le règne ; le texte inintelligible qu'il en à donné (p. 115 ; pl. 5) ne lui permettant pas même d'en essayer une traduction comme il le fait d'ordinaire (4). M. deFiancette d'Agos qui s'occupe avec un zèle louable des antiqui- tés religieuses de l'ancien diocèse de Comminges, et qui en a publié, il y a quelques ahiiées (5), une copie plus attentive et plus fidèle

(1) Ces deux monuments sont aujourd'hui à Saint-Bertrand de Comminges, rfan» le jardin de M. Victor Cazes dont la collection épigraphique est connue de tous les archéologues méridionaux. (2) Voy. L'Itinerarium provinciarum Antonini Augusti. . . , édit. de M. Léon Renier , dans V Annuaire de la Société des antiquaires de France , ann. 1850. « Item ab aquis

terebellicis Tolosam. » P. 218. (3) Monuments religieux de s Voices tectosages, etc. Toulouse, 1814, p. 115. (4) Nous reproduisons textuellement la lecture donnée pár M. Dûmège.

IMPCAESMV II HPPoplolElO || AVGCoSPPE || NVlVIPHlLlPPo || NOBILISSIMO II CAESPRINC II IVVENTIlEo || CIIIAESSEVER II AVGNARVV II NEIGASIRO II CCMR (Monuments religieux des Voices Tecto- sages. Toulouse, 1814, p. 113 et pl. Y). (5) Vie et miracles de saint Bertrand , par M. de Fiaiteette d'Àgos, page 37; Saint-

Gaudens, 1854.

This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

FRAGMENTS D'üN VOYAGE ÈPIGRAPHIQUE. 719 incontestablement que celle de 1814, soit par la disposition des lignes » soit pour la reproduction des noms propres qu'il a donnés le premier d'une manière exacte, à une erreür de détail près (1) , déclarait à son tour qu'il n'y avait pas autre chose à tirer de ce texte indéchiffrable. Nous ne dirons rien d'une dernière édition publiée tout récemment par utì épigra'phiste du département du Gers (2), et où le titulus impérial des deux Philippe , aussi inintelli- gible que chez les éditeurs précédents-, prend bizarrement la tour- nure et les formes sentimentales d'Une inscription tumulaire (3).

La difficulté très-réelle de la lecture de ce texte, intéressant à plus d'un égard, gisait beaucoup moins, quoi qu'on en ait dit, dans l'al- tération du monument lui-même qui n'est oblitéré dans aucune de ses parties essentielles que dans les formes particulières et les bizar- reries de l'écriture que l'on voit poindre et se révéler par degrés, à partir de la fin du IIe siècle, sur d'autres iiionuments épigraphiques de la région centrale des Pyrénées, mais qui atteignent ici leur dé- veloppement ou leur barbarie complète. Ces procédés ou ces bizar- reries épigraphiiques, qui ne sont point sans intérêt pour l'étude de notre épigřaphie locale et pour l'intelligence de ses monuments, consistent particulièrement dans la suppression habituelle de la tra- versé intérieure de l'A(NA pour NÀ: AVG pour AVG); dans la con- fusion fréquente des N et des M (INP pour IMP : NOBILISSIMO pour NOBILISSIMO) et dans l'assimilation plus étrange encore (moins quelques inégalités de hauteur ou d'épaisseur dans les hastes) de trois lettres fort distinctes jusqu'alors des |, des L et des T, dont les traverses graduellement réduites depuis un demi-siècle achèvent ici de disparaître tout à fait. C'est l'intelligence de ces bizarreries ou de ces altérations d'un art en décadence qui nous a donné la clef et la sens de cette longue inscription dont il ne reste plus, grâce à elle,

(1) VIVÍ pour M (M) ivi (L). (2) M. Cénac-Moncaut, voy. Arch * et hist, dans V ancien comté de Commmges, lar-

bes, Páris, 1856, p. 32, n° 1. (3) Voici la lecture de M. Cenac-Moncaut, suivie de l'etrange traduction qu'il a

donnée du texte lui-même : IIVIPCAESMI: : : : :PHI II LIPPoPR::NC::P::::: Il AVGVSTOP.PLI Il DIVi::PHILIPPO II NOBILISSIMO II CAESPRINGI || IVVENl: ::ET OTA II CIIUAESEVERAE II AVG: : :ARI:: MAE || :: VLCISSIMAE(C) Il C'CNlP.- A l'empereur César M. Philippe, prince très-pieux || auguste père du peuple. An divin Philippe très-noble Cifesar || prince jeune et à Ota Cillia, Sévère Augusta, H très-chète et très-dóuce H deux cent mille pas. ( Voyage archéol. et hist, dans Vancien comió de Comminges. Tarbes, Paris, 1856, p. 32, note 1).

This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 4: FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

720 REVUE ARCHÉOLOGIQUE .

un mot et même une lettre inintelligible et qui rep'rendra dans les recueils épigraphiques où elle ne figurait que pour mémoire, la place honorable à laquelle elle a droit.

IMPCAESMIVLPHI LIPPoPloFEL'CI AVGCOSPPET MIVLPHILIPPO NOBILISSIMO CAESPRINCIPI IVVENTIIETOTA CILIAESEVERAE AVGMATRIVNAVG NETCASTROR

CCMP (1).

imperatori] caes[arí' lt'arcó' Ju'lio ] Pkilippo pio, felici, aug'usto', co'n's{uli ], p[atri] p[atrix] et M [arco] Ju[lió ] Philippo, nobilissimo caes[arí], principi juventii et Otacilix Severa:, aug[ustx', matt'i' jm'ioris'] aug[usti] rimostri] et castror[um] : ducenta m[illia] p[assuum'.

Le premier consulat de l'empereur Philippe, indiqué fort nette- ment ici par les mots AVG- COS- P- P, nous donne la date précise de ce monument qui ne peut appartenir qu'à l'année 245, où l'empe- reur était consul pour la première fois avec Junius Titianus , ou à l'année suivante puisque le second consulat de l'empereur date, selon les fastes, de l'année 247. - Le jeune Philippe, qui ne reçut qu'en 247 le titre d'Auguste, quoique notre inscription lui applique dès lors le titre vague de junior augustus noster, y est naturelle- ment désigné sous ceux de nobilissimus caesare t de princeps juventii (i barbare pour juventutis ) qui ne se donnaient jamais aux empereurs régnants. - Quant à Marcia Otacília Severa, , sa mère, je la trouve qualifiée de la môme manière (MATAVGN=ET CASTRORVN sic)

(1) Il eût fallu un dessin ou une ¡photographie pour reproduire exactement les bizarreries d'écriture que présente; ce texte, les M écrites alternativement sous la forme de I'M et sous celle de F N> les T et les L représentées comme les | par des barres massives et inégales , etc. Réduits ici aux caractères imprimés , nous avons dû nous borner à traduire chacune de ces anomalies épigraphiques par la lettre normale dont elle n'est que l'altération.

This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 5: FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

FRAGMENTS D'ÜN VOYAGE ÉPIGRAPHIQÜE. 721

sur une pierre milliaire du Danube (Bude), publiée par Sestini (1), et qui offre avec la nôtre plus d'un point de ressemblance. Ce titre de mater castrorum , que prennent fréquemment les impératrices du IIIe siècle , paraît remonter comme point de départ non-seule- ment à Julia Öomna, épouse de Septime Sévère, qui le prend ha- bituellement sur ses monnaies (2), mais même à Faustine jeune, femme de Marc Aurèle, qui l'avait obtenu, nous assurent les his- toriens contemporains (Dion. lib. LXXI, § 10, Jul. Capitolin. cap. XXVI), à la suite de la guerre contre les Quades où elle avait passé un été dans le camp de l'empereur ( secum in aestivis habuerat ut matrem castrorum appellaret. Jul. Capitolin., cap. xxvi). Une de ses monnaies , frappée après sa mort , comme le prouve la tête voilée de l'impératrice et l'effigie du môle d'Adrien qui servit, comme on le sait, de sépulture à tous les princes de la famille An- tonine, porte pour légende : DIVAE FAVSTIN AVG MATR CAS- TROR (3).

Le chiffre considérable et assez bizarrement énoncé de 200 milles (CCMP : on dit plus habituellement et plus régulièrement MPCC, millia passuum ducenta) semble indiquer ici le terme ou l'un des re- paires principaux de quelqu'une des grandes routes (viae) qui sil- lonnaient la Gaule romaine et qui partaient toujours, comme on l'a remarqué, de quelqu'une des villes importantes du pays (4). Cette distance de 200 milles qui ne répond, comme point de départ, ni à

(1) La voir chez Sestini: Viaggio, p. 232, et chez Orelli, n° 981. Le nom d'Otacilia Severa, que nous retrouvons ici, est omis sur la plupart des bornes milliaires du règne des Philippe; sur celle des Vélauni , par exemple, que j'ai vue dans le mu- sée du Puy (en voir une édition dont la fin me paraît fautive dans la notice du musée, p. 17), et sur celles connues depuis longtemps de Pesaro, en Toscane, et de Thoresby en Angleterre (Gruter, CCLXII 8, et CCLXX11I, 3). Une autre borne trouvée également à Bude, et publiée par Schœnwissner (iter per Pann, p. II, p. 172), ne porte que le nom de Philippe père (la voir chez Eckhel. D. N. VII, chez Orelli, n° 982). (2)Mat[er] (ou matri) castrorum S. C.: - mulier Libans ad aram.... Eckhel,

p. 331, et t. VIII , p. 196. (3) Ce grand bronze, assez rare d'ailleurs (dans ma collection), est distinct de celui

que publie Eckhel (t. VII, p. 81) avec la légende : matri castrorum S. C., et le type de la « Mulier sedens dextra phoenicem, sinistra hastam gestans, » à côté de trois enseignes dressées.

(4) Numeros a splendida aliqua colonia per centum passuum milita et eo ara- plius continuari, neglectis intermediis oppidis minoris nominis (Velserus ad Itinera- rium Antonini : Chez Bergier, Hist, des grands chemins de l'empire romain , liv. IV, 1. 1, p. 305). Le savant et judicieux Bergier remarque lui-môme à ce sujet qu'il y a peu de ces routes provinciales qui dépassent GC railles.

This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 6: FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

722 RBVUE ARCHÉOLOGIQUE.

Toulouse (69 milles d'après '' Itinéraire d'Antonin, ib., ib., p. 218), ni à Narbonne, qui serait d'après l'itinéraire et la table Théodo- sienne cqmbinés à 159 milles, ni à Arles qui en serait, d'après les mêmes indications, à 260 (Y. le segmentům de la Table théodosienne et l'Itinéraire, ib., p. 215, 218), répondrait beaucoup plus exac- tement à celle de Burdigala à Tolosa par la route du pied des Py- rénées qui se trouve notée en deux tronçons successifs dans Y Itiné- raire d'Antonin : item ab oquis terebellicis Burdigalam. MPM.LXIIII (ib., p. 217), item ab oquis terebellicis Tolosatn MPM. CXXX- En additionnant les distances indiquées sur cette route par l'itinéraire depuis Burdigala jusqu'au pont des Gouverne sur la Garonne, je trouve le chiffre de 194 milles plus un, soit 195 milles, qui ne diffère pas beaucoup du chiffre 200 milles que nous donne notre inscrip- tion (1). Dans toutes les notitix de la Gaule, dans la plus an- cienne même qui paraît remonter au temps d'Honorius, Burdigala est déjà citée comme la métropole de la IIe Aquitaine (2), et je remarque incidemment que c'est de cette ville doublement im- portante comme métropole et comme port de mer, le port de mer le plus fréquenté, même alors, du sud-ouest de la Gaule, que part l'itinéraire bien connu de Bordeaux à Jérusalem. Itine- rarium Burdigalx Hierusalem usque (ib., édit. de M. Léon Rénier, p. 223-225).

La seconde inscription dont nous avons parlé, beaucoup moins incomplète en réalité qu'elle ne le parait au premier abord, est gra- vée sur un fragment ou un éclat de borne milliaire qui appartenait évidemment à la même route (de Dax à Toulouse) quoiqu'elle soit postérieure de plusieurs années au titulus des Philippe et da- tée même d'un règne différent. Elle a été découverte iVune certaine distance du milliaire précédent, dans les travaux réçents de déblai et de terrassement qu'a entraînés la construction de la nouvelle route de Labroquère à Saint-Bertrand de Committges {cwitas Crnve- narum). Par une exception que nous sommes heureux dp constater,

(lì II suffirait, pour s'expliquer cette légère différence, de quelque rectification opprée d?ns la rputç entre l'année 245-246 et le milieu du siècle suivant, auquel parait appartenir sous sa forotě actuelle {'(timrativm plusieurs fois remanié qui a conservé le nom ď Alenini Augusti (Caracalla R). (2) Notitiae ou Noiywof provinciarym et civitatum regionů Galline, chez dom

Bouquet, Hist, des Gaules , t. I çl IL

This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 7: FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE. 723 M. Cénac-Moncaut, qui la connaissait avant nous, l'a reproduite cette fois avec une certaine exactitude (à deux ou trois erreurs de détail près) (3), et nous ne la répéterions point après lui, si elle ne nous fournissait l'occasion d'un essai de restitution que justifieront, nous l'espérons au moins, les deux dernières lignes de l'inscription visi- blement complètes et entières, et les indications fort simples et fort claires en général des cinq lignes qui précèdent celles-là :

GAESPl NIO

ERIANoAN MP • CAES CIÑIO LIENOVAIERIA NOAVGMP

IMPCAESPLI CINIO

VALERIANOAVG ET l(VIP CAESp LICINIOGAL LIENOVAIERIA NOAVGMP

irnp[eraiQX%~' caes{çtri'] P[ublio] Licinio Valeriano , aug{usto'] et

imp'eratori' Caes{ari' P'y,bli,o^ liçiWQ, GçllipHfi :

m[ille] ̂[assws].

Publiùs Licinius Valerianus ayant associé dès la première année de son règne, 253, son fils Gallien à l'empire, il est assez naturel de retrouver leurs nams associés dans cette inscription qui daterait de

(3) Je remarque par exemple qu'il supprime à la première ligne, après le p , la haste très-visible de L dans le mot Licinius; qu'il sépare à tort à la seconde les lettres simplement espacées de la fin du mot LICINIO ne comprend pas évidemment; qu'il donne ? la troisième ICENIQ au lieu de LICINIO' e* Plus sûrement encore Cl NIO > trompé évidemment par la similitude des lettres | f E et L, qui se maintient ici, à quelques atténuations près (Voy. Arch, et hist. , p. 52).

This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 8: FRAGMENTS D'UN VOYAGE ÉPIGRAPHIQUE DANS LES PYRÉNÉES

724 REVOE ARCHÉOLOGIQUE. la première année de leur règne si l'on voulait regarder comme in- tentionnelle l'absence caractéristique, en effet, de toute désignation de consulat et de puissance tribunitienne. La seule chose remar- quable que nous offre celte inscription, fort simple et fort courte du reste, est le nom de Yalerianus ajouté ici au prénom de Gallienus, à peu près comme le milliaire des Philippe, gravé peut-être par le même lapicida , ajoute le nom paternel de Philippus au prénom de Julius que portait le jeune prince. Ce marbre est, si nous ne nous trompons, le seul monument connu qui attribue à Gallien le nom patronymique de Yalerianus qui se trouverait ainsi étendu sans in- terruption à toute la famille Valérienne, depuis l'empereur Licinius Yalerianus jusqu'au jeune césar Saloninus, fils de Gallien qui ajoute constamment à son nom (Publius Licinius Cornelius Saloninus) ce- lui de Valerianus (1).

Le chiffre de MP {mille passus ) si distinct de celui de CCMP, que nous offrait tout à l'heure la borne toute voisine des Philippe, me paraît indiquer qu'il ne s'agit ici que d'une pierre municipale dont les séries alignées rayonnaient, comme les routes qu'elles jalonnaient, autour de chaque civitas et s'arrêtaient aux limites de leur territoire. C'est en effet à un mille ou peu s'en faut de la civitas des Convenae qu'a été découverte cette pierre inscrite ( primo ab urbe, aã primům, ab urbe lapidem), la première, selon toute apparence, de celles qui jalonnaient la voie de Lugdunum à Tolosa en passant par Calagorris, Aqux Siccee et Vernosol (2). La formule dédicatoire et la teneur des deux inscriptions nous apprennent de plus que ni l'une ni l'autre n'étaient l'ouvrage des empereurs auxquels elles sont dédiées (3).

Saint-Bertrand de Comminges, septembre 1856. Edw. Barry.

(1) Voy. ses monnaies chez Eckhel, Mionnet, etc., et ses inscriptions dans les Recueils épigraphiques , passim.

(2) Lugdunum Calagorris m. p. m. XXVI. Aquis siccis m. p. m. XVI. Verno sole m. p. m. XII. Tolosa m. p. m. XV.

( Itin . prov. Antonini Aug., tb., t&., p. 218.) (3) Lorsqu'elles sont l'ouvrage des empereurs'eux-mêmes, la phrase lapidaire est

habituellement conçue au nominatif et se termine souvent par les mots sacramen- tels, fecit , refecit , restituii . (Voy. Bergier, ib.t ib., p. 513.)

This content downloaded from 195.78.109.11 on Mon, 19 May 2014 21:43:44 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions