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ART 034 Outil indispensable des professionnels de l’image, Photoshop est le logiciel de graphisme le plus ven- du et le plus utilisé au monde. La photographe et graphiste hongroise Flora Borsi lui rend un hommage tout particulier avec sa série «Photo- shop in Real Life». Sur chacune de ses images, une fille tient dans sa main une pancarte imitant grossièrement une fenêtre Photoshop et dont les fonctions agissent directement sur elle. Alors que le logiciel sert d’habitude à amincir, lisser, ca- moufler, enjoliver, il contribue ici à tourner en ridicule les codes de beauté en vigueur. Un clic sur l’icône «convertir en fille intelligente» par exemple, transforme la demoiselle en charmant repoussoir; l’option «transformation de marion- nette» la convertit en Pinocchio au féminin tan- dis que l’outil «rature» fait déraper son rouge à lèvres. La dénonciation de la fausseté des égéries féminines au profit d’un humour satirique, on ne peut qu’aimer ça ! Le plus surprenant? Flora Borsi n’a que 19 ans ! Il n’empêche qu’elle a déjà suffisamment de recul critique et de technique pour épater les dénicheurs de talents. Elle photographie depuis 2004 et gagne son premier appareil semi-pro à un concours photo en 2008. Dans «Photoshop in real life», elle risque la juxtaposition de la ré- alité naturelle et de la perfection homogène du virtuel, pour un résultat passablement sophisti- qué. Le tout est mis au service d’une symbolique simple et efficace: « visualiser le physiquement impossible» affirme-t-elle. Son travail rappelle également à quel point la plupart des photos que l’on rencontre quotidiennement ont été maintes et maintes fois retouchées avant qu’elles n’at- teignent nos prunelles. Certains n’y verront que la rébellion d’une ado plutôt douée, d’autres tablent sur un génie des plus prometteurs. On salue tout du moins la tournure d’esprit décalée et l’esthé- tique de la série. « Photoshop dans la vraie vie », ça arrangerait bien tout le monde… mais la per- fection n’est jamais très drôle ! POUR UNE LIPOSUCCION DES POIGNÉES D’AMOUR, UNE AUGMENTATION DU POITRAIL, UN RABOTAGE DE LA BOSSE DU PIF OU UN ACCROISSE- MENT DE LA BOSSE D’HERCULE, COMPTEZ UNE BONNE QUANTITÉ DE BILLETS ET DE DOULEURS. PAR CHANCE, IL Y A PHOTOSHOP! ET SI LE LOGICIEL POUVAIT AGIR DIRECTEMENT SUR NOS MINOIS ? FLORA BORSI L’A IMAGINÉ, DAVANTAGE POUR SE MOQUER DE LA SUPERCHERIE AMBIANTE QUE POUR NOUS TRANSFORMER EN TOP-MODÈLES PHOTOSHOP DANS LA VRAIE VIE Text_ Claire Grange Layout_ Kevin Roth

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ART 034

Outil indispensable des professionnels de l’image, Photoshop est le logiciel de graphisme le plus ven-du et le plus utilisé au monde. La photographe et graphiste hongroise Flora Borsi lui rend un hommage tout particulier avec sa série «Photo-shop in Real Life». Sur chacune de ses images, une fille tient dans sa main une pancarte imitant grossièrement une fenêtre Photoshop et dont les fonctions agissent directement sur elle. Alors que le logiciel sert d’habitude à amincir, lisser, ca-moufler, enjoliver, il contribue ici à tourner en ridicule les codes de beauté en vigueur. Un clic sur l’icône «convertir en fille intelligente» par exemple, transforme la demoiselle en charmant repoussoir; l’option « transformation de marion-nette» la convertit en Pinocchio au féminin tan-dis que l’outil « rature» fait déraper son rouge à lèvres. La dénonciation de la fausseté des égéries féminines au profit d’un humour satirique, on ne peut qu’aimer ça !

Le plus surprenant? Flora Borsi n’a que 19 ans ! Il n’empêche qu’elle a déjà suffisamment de recul critique et de technique pour épater les dénicheurs de talents. Elle photographie depuis 2004 et gagne son premier appareil semi-pro à un concours photo en 2008. Dans «Photoshop in real life», elle risque la juxtaposition de la ré-alité naturelle et de la perfection homogène du virtuel, pour un résultat passablement sophisti-qué. Le tout est mis au service d’une symbolique simple et efficace : « visualiser le physiquement impossible» affirme-t-elle. Son travail rappelle également à quel point la plupart des photos que l’on rencontre quotidiennement ont été maintes et maintes fois retouchées avant qu’elles n’at-teignent nos prunelles. Certains n’y verront que la rébellion d’une ado plutôt douée, d’autres tablent sur un génie des plus prometteurs. On salue tout du moins la tournure d’esprit décalée et l’esthé-tique de la série. « Photoshop dans la vraie vie », ça arrangerait bien tout le monde… mais la per-fection n’est jamais très drôle !

POUR UNE LIPOSUCCION DES POIGNÉES D’AMOUR, UNE AUGMENTATION DU POITRAIL, UN RABOTAGE DE LA BOSSE DU PIF OU UN ACCROISSE-MENT DE LA BOSSE D’HERCULE, COMPTEZ UNE BONNE QUANTITÉ DE BILLETS ET DE DOULEURS. PAR CHANCE, IL Y A PHOTOSHOP! ET SI LE LOGICIEL POUVAIT AGIR DIRECTEMENT SUR NOS MINOIS? FLORA BORSI L’A IMAGINÉ, DAVANTAGE POUR SE MOQUER DE LA SUPERCHERIE AMBIANTE QUE POUR NOUS TRANSFORMER EN TOP-MODÈLES

PHOTOSHOP DANS LA VRAIE VIE

Text_ Claire GrangeLayout_ Kevin Roth

ART 036

AU NOM DE L’ART ON VOUS ARRÊTEGLOIRE, POUVOIR, PAILLETTES, POGNON, AU-DESSUS DE TOUT SOUPÇON. CE GLOSSAIRE DE STARS NE DEMANDE QU’À ÊTRE ÉGRATIGNÉ. DANS LE GENRE, LE SITE WORTH1000 ORGANISE UN CONCOURS DE «CELEBRITY MUGSHOT», INVITANT LES INTERNAUTES À CRÉER DES PHOTOS D’IDENTITÉ JUDICIAIRES DE CÉLÉBRITÉS. BEST OFF.

Ce site, spécialiste des concours d’effets photos, propose aux internautes de réali-ser des «mugshots» de la célébrité de leur choix. Au rang des inculpés, on retrouve des politiques, des acteurs bien sûr, le pape (l’ancien) ou encore la Reine d’An-gleterre. Afin d’égratigner le glamour de ces messieurs dames, les internautes ne lésinent pas sur la balafre. Sarkozy aurait-il enfin été retrouvé par le mec qui n’avait pas apprécié le «Casse-toi, pauvre con»?! Et que dire de Tom Cruise, déguisé en fille et brandissant son identifiant «Cruise male» pour « croisière masculine»?Ces fausses photos judiciaires apparaissent justement au moment où la justice américaine s’interroge sur la délicate question de la publication des «mugshots ». Les défenseurs parlent d’information d’ordre public y compris quantité d’éditeurs de journaux, ne voulant pas voir s’envoler leur fructueux business tandis que les dé-tracteurs invoquent le droit à la présomption d’innocence. Pour les stars, la parution de tels clichés signifie surtout la remise en cause de leur réputation et de leur carrière. Et c’est sans compter les clics-clacs «paparazzitaires », assez pour faire rimer célébrité et prison dorée. Plus que jamais, la formule de Fred Allen reste d’ac-tualité : « Une star, c’est quelqu’un qui travaille dur pour être connu et qui, ensuite, porte des lunettes noires pour qu’on ne le reconnaisse pas ».

Text_ Claire GrangeLayout_ Kevin Roth

undercover agent

find in SM center fighting with Slash

21:00to 03:00 sex on a public road

20:00 to 22:30 :no alibi

he can’t!