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Wallon Picard Gaumais Champenois Michel Francard LES LANGUES RÉGIONALES DE WALLONIE Audio et vidéo en ligne

Gaumais Champenois...• Li bia bouquèt : ‘Le beau bouquet’, offert par le fiancé à sa belle, est le titre de l’hymne officiel des Namurois. • Oufti : littéralement «

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    Wallon Picard

    Gaumais Champenois

    Michel Francard

    Les L anguesrégiona Les deWa LLonie

    Audio et vidéo

    en ligne

  • Wallon, Picard, Gaumais, chamPenois

  • Wallon, Picard, Gaumais, chamPenois

    Michel Francard

    Les L ang ue s régiona Les de WaLLonie

  • EN COUVERTURE

    • Doudou : au départ, désigne vraisemblablement le Dragon combattu par saint Georges lors de la ducasse de Mons. Par extension, s’applique aujourd’hui au chant qui accompagne ce combat et même parfois à l’ensemble des festivités liées à cette ducasse.

    • Li bia bouquèt : ‘Le beau bouquet ’, offert par le fiancé à sa belle, est le titre de l’hymne officiel des Namurois.

    • Oufti : littéralement « ouf toi » ; interjection emblématique des Liégeois… qui s’est diffusée aujourd’hui dans l’ensemble de la Wallonie.

    • Djan d’ Mâdy : ‘ Jean de Montmédy ’, personnage très populaire dans le pays gaumais.

    L’édition de cet ouvrage a été rendue possible grâce au soutien du Comité roman du Comité belge du Bureau européen pour les Langues moins répandues (CROMBEL) et du Service des langues régionales endogènes (S.L.R.E.) de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    © De Boeck Supérieur s.a., 2013 1re édition Rue des Minimes 39, B -1000 Bruxelles

    Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par

    photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

    Imprimé en Belgique

    Dépôt légal: Bibliothèque nationale, Paris: septembre 2013 Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles: 2013/0035/006 ISBN 978-2-8011-1736-1

    Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com

    Couverture : cerise.beIllustrations : Valentine SafatlyMise en page : CW DesignCartographie : Afdec

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    Table des matières

    Avant-propos 11

    1 Wallonie, Wallons 15 Une terre de contrastes 16 Une population en progression 21 Une histoire récente, des racines séculaires 23 Wallon, Wallonie 31

    2 Histoire linguistique de la Wallonie 37 La Wallonie, terre romane 38 L’autonomisation des langues régionales face au français 44 L’irrésistible progression du français 47 La pratique actuelle des langues régionales en Wallonie 50 L’influence des langues régionales romanes en français 56

  • 6

    3 Description des langues de la Wallonie 59 Les régions linguistiques de la Wallonie 60 Les caractéristiques linguistiques 63 Les études linguistiques 72 Les archives sonores et visuelles 78 L’orthographe wallonne 80

    4 Aperçu de la littérature régionale 85 Les périodes 86 Le théâtre 91 La poésie 97 La prose 111 La bande dessinée 122

    5 Vitalité des langues régionales aujourd’hui 127

    Les langues régionales dans la vie associative et culturelle 128 Les langues régionales dans les médias 160 Les langues régionales et les nouvelles technologies 164 Les langues régionales dans l’enseignement 167 Les langues régionales et la législation 171

  • 7

    6 Quel avenir pour les langues régionales de la Wallonie ? 175

    Des fragilités 176 Des espoirs 176 Des débats 178

    Pour en savoir plus 181Livres 181Revues 187Sites 187Associations et institutions 188

    Annexes 191

    Site compagnon 213

  • À Émilie et Sacha cette invitation au voyage

  • 11Avant-propos

    Avant-propos

    Qu’y a-t-il de commun entre la crèche communale de Noville (Bastogne), la confrérie folklorique de Tilff et le club de marche de Namur ? Tous trois ont emprunté au wallon leur nom respectif : les p’tis leûs « les petits loups », les porais « les poireaux », les spitants « les délurés ». Ce type de choix n’est pas rare en Wallonie, dans les secteurs du tourisme et de la culture notamment, ou pour désigner des maisons de quar-tier, des clubs de jeunes, des groupes de seniors.Les exemples qui précèdent ne relèvent pas du hasard. Empruntés à la vie associative, ils illustrent combien le wal-lon est porteur de sentiments de solidarité, de convivialité, de bien vivre. Et cela, alors que la pratique de cette langue régionale est aujourd’hui plus que menacée, en particulier chez les jeunes.Quel contraste entre la Wallonie d’il y a cent ans, dont la grande majorité des habitants ne s’exprimaient qu’en wallon, en picard ou en gaumais, et celle d’aujourd’hui, entièrement gagnée à la cause du français ! Quel déclin rapide pour des langues régionales multiséculaires, couvrant naguère l’en-semble des domaines de la vie sociale... Et quelle perte patri-moniale, tant linguistique que culturelle.Mais ce patrimoine, qui le connaît ? S’il a été remarquablement décrit par des spécialistes, il est souvent ignoré des Wallons eux-mêmes. D’où l’intérêt d’une publication comme celle-ci,

  • 12 AVA N T - P R O P O S

    qui présente les langues de la Wallonie de manière synthé-tique et accessible à un large public.Ces langues régionales en Wallonie romane sont abordées d’un quadruple point de vue. Leur histoire d’abord, depuis le latin jusqu’à ce jour, marquée par l’irrésistible progression du français. Leur description linguistique ensuite, qui dis-tingue le wallon du picard, du gaumais et du champenois. Leur fortune littéraire, culminant au 20e siècle, mais inaugurée dès le 17e siècle. Leur vitalité actuelle enfin, en net recul par rap-port aux décennies passées, mais qui continue de s’observer dans des niches privilégiées.La (re)découverte de ce patrimoine original et riche n’a rien de passéiste. Elle invite à poser un regard critique sur la Wallonie d’aujourd’hui, ainsi que sur ses choix linguistiques et culturels. Sur son avenir aussi : une société se construit grâce aux langues qu’elle décide de faire vivre. Une Wallonie avec ou sans wallon ? Cherchez la différence…

  • 13Avant-propos

    Note

    Ce livre reprend, en la développant significativement, la matière publiée en 2000 sous le titre Langues d’oïl en Wallonie, huitième volume de la collection Langues européennes éditée par le Comité roman du Comité belge du Bureau européen pour les Langues moins répandues (CROMBEL).J’adresse mes sincères remerciements aux personnes qui ont contribué, par des commentaires, des informations ou des docu-ments iconographiques, à enrichir la version initiale de ce texte ; en particulier à Esther Baiwir, Bruno Delmotte, Chantal Denis, Christophe Dubois, Baptiste Frankinet, Jean Germain, Paul Lefin, Bernard Louis, Charles Massaux, Lucien Mahin, Maggy Pirotte, Jacques Remy-Paquay, Gennaro Tornincasa.Ma vive gratitude va à Nadine Vanwelkenhuyzen et à Jean-Luc Fauconnier, respectivement Directrice du Service des langues régionales endogènes et Président du Conseil des langues régio-nales endogènes, pour leur contribution efficace et conviviale à la conception et à la réalisation de cet ouvrage.

  • Wallonie, Wallons

    Une terre de contrastes Une population en progression Une histoire récente, des racines séculaires Wallon, Wallonie

    1

  • 16 C H A P I T R E 1

    La Wallonie ne bénéficie pas toujours d’une image de marque positive. Il n’est pas rare d’entendre parler d’une Belgique à deux vitesses où une Flandre riche et conqué-rante compenserait les faiblesses d’une Wallonie à la traîne. Ces clichés sont partiellement contredits par les faits, mais ils ont la vie dure, y compris chez les Wallons eux-mêmes.

    Le portrait de la Wallonie est contrasté, à l’image de sa population. Ses indéniables fragilités, surtout au plan éco-nomique, ne doivent pas occulter les atouts prometteurs que lui procurent son environnement relativement pro-tégé, sa démographie en progression et son dynamisme en matière d’innovation technologique. Portrait contrasté, à l’image aussi de ses racines historiques : la Wallonie, dont le nom même n’existe que depuis le 19e siècle, peine encore à trouver une identité qui transcende les divisions territoriales et linguistiques héritées d’un passé séculaire.

    Une terre de contrastes

    Située au carrefour des axes majeurs qui traversent l’Europe occidentale, la Wallonie présente un espace contrasté de 16  844 km2 (55 % du territoire belge), alternant paysages ruraux et sites industriels. La majeure partie (51 %) de ce territoire est réservée à des activités agricoles, auxquelles s’ajoutent d’importantes zones boisées (29 %). Les zones construites n’occupent que 8 % de l’espace wallon.D’Ouest en Est, le long de la Sambre et de la Meuse, s’étend le sillon houiller. Formé par les deux bassins hennuyer et liégeois, il a été modelé par l’industrialisation du 19e siècle qui s’est surtout concentrée autour de deux pôles urbains,

  • 17Wallonie, Wallons

    Le Tombeau du Géant à Botassart (Bouillon)

    Ce tertre boisé d’une trentaine de mètres de haut, dominé par le village de Botassart (province de Luxembourg) est entouré par la Semois. Son nom lui vient d’une légende qui prétend qu’un Gaulois géant y est enterré. Celui-ci, voulant échapper au déshonneur de l’esclavage après une victoire de César sur les tribus gauloises, s’est jeté dans le vide depuis le sommet du tertre.

    (Cliché LimoWreck, 2008)

    Charleroi et Liège. La cessation des activités d’extraction du charbon – en 1980 dans le bassin liégeois ; en 1986 dans le bassin borain –, puis le déclin de la sidérurgie ont durement frappé les populations de ces régions et ont handicapé leur redéploiement économique.Un autre axe, du Nord au Sud, va du Brabant wallon à Arlon. Même s’il traverse des régions rurales à faible taux d’urbani-sation, il est jalonné de villes qui sont de nouveaux moteurs de productivité, avec des activités à forte valeur ajoutée

  • 18 C H A P I T R E 1

    Les régions agro-géographiques de la Wallonie

    (Ottignies–Louvain-la-Neuve, Namur, Marche-en-Famenne, Arlon). Si cet axe est porteur de renouveau économique, comme en attestent notamment les parcs scientifiques qui le jalonnent, il ne compense pas les faiblesses structurelles des pôles liégeois et carolorégien. Le chômage reste donc élevé en Wallonie (près de 14 %), certes bien moins que dans la Région de Bruxelles-Capitale (20 %), mais nettement au-des-sus de la Flandre (7 %).Au Nord du sillon industriel et urbain se trouvent les bas plateaux – sous l’altitude de 200 mètres – qui se prêtent à la riche agriculture des régions hennuyère, brabançonne et hesbignonne, orientée vers la production de céréales et de betteraves sucrières. Au Sud du sillon Sambre-et-Meuse, un relief plus marqué s’amorce, avec le Condroz et la Famenne,

  • 19Wallonie, Wallons

    zones rurales où dominent les labours fourragers et les her-bages, et le pays de Herve, caractérisé par ses nombreux vergers.

    Viennent ensuite les hauts plateaux de l’Ardenne, culminant à 695 mètres (signal de Botrange), zone faiblement peuplée qui représente un tiers du territoire wallon. Cette région, au sol pauvre et au climat rigoureux, est occupée par de vastes étendues boisées, entrecoupées par les prairies des petites exploitations agricoles. Au Sud de l’Ardenne s’étend la Lorraine belge, appelée Gaume, dont le microclimat plus clément lui a valu la dénomination de « Provence belge ».

    La reconversion de la Wallonie, suite à la fermeture de ses charbonnages et au déclin de son industrie lourde, nécessite de relever de nombreux défis, en premier lieu dans le domaine de l’emploi. Elle se traduit par une augmentation du secteur tertiaire et par une diversification économique encourageant notamment l’implantation d’entreprises de haute technolo-gie et le développement d’une économie fondée sur les éner-gies durables.

    Cette reconversion s’accompagne d’une rénovation de l’habi-tat ancien, particulièrement important dans le sillon indus-triel, pour faire face à la fois au défi énergétique et aux difficultés d’accès à un logement décent pour les personnes à revenus modestes. À cela s’ajoute une restructuration des tissus urbains, rendue nécessaire par la désertification des centres-villes et répondant à la volonté de favoriser une réelle mixité sociale. Enfin, des fonds importants sont consacrés à l’assainissement et à la réaffectation des friches industrielles.

    Dans les régions rurales, l’agriculture, surtout orientée vers la production de viande et de lait, connaît un déclin continu,

  • 20 C H A P I T R E 1

    Le charbonnage du Bois du Cazier (Marcinelle)

    Ce site situé dans le Hainaut est gravé dans la mémoire collective à la suite de la tragédie du 8 août 1956 qui a coûté la vie à 262 hommes, de douze nationalités différentes (dont 136 Italiens et 95 Belges). Sa réno-vation met en évidence une des industries les plus représentatives de la Wallonie des 19e et 20e siècles, ainsi que le souvenir du drame qui s’y est déroulé.

    (Cliché J.-L. Fauconnier, 2012)

  • 21Wallonie, Wallons

    tant dans le nombre d’exploitations que dans celui des per-sonnes employées. La main-d’œuvre dans ce secteur a chuté de moitié en Wallonie durant les vingt dernières années. Le développement de petites entreprises artisanales ou indus-trielles ne compense que partiellement cette désaffection, qui touche surtout les jeunes. Les pouvoirs publics investissent également dans une politique de valorisation des sites paysa-gers et des milieux naturels, dont bénéficient la forêt, qui représente près d’un tiers du territoire wallon, et des réserves naturelles qui abritent notamment des landes marécageuses et tourbeuses, appelées fagnes.

    Une population en progression

    À l’instar d’autres pays européens industrialisés, la Wallonie connaît un vieillissement de sa population depuis près d’un siècle. Un premier facteur décisif est la baisse du niveau de fécondité. Après avoir culminé à 2,7 enfants par femme au début des années 1960, effet du baby-boom consécutif à la seconde guerre mondiale, le taux de fécondité a atteint au début des années 1980 un plancher historique proche de 1,5. Toutefois, depuis le milieu des années quatre-vingt, le taux de fécondité remonte en Wallonie, pour atteindre aujourd’hui 1,7 –  ce qui lui permet de dépasser la moyenne belge (et européenne).Un second facteur de vieillissement est l’augmentation conti-nue de l’espérance de vie, qui atteint aujourd’hui en Wallonie un seuil moyen de 78 années, avec une différence importante selon le sexe : pour les hommes, 75 ans ; pour les femmes, 81 ans. Toutefois, ces chiffres sont inférieurs à ceux qu’af-fichent toutes les régions limitrophes, dont la Flandre où

  • 22 C H A P I T R E 1

    La répartition de la population en Wallonie

    La carte illustre clairement la forte densité de population dans le sil-lon Sambre-et-Meuse, où se concentrent les pôles urbains de la Wal-lonie, à la différence des zones agricoles et boisées qui constituent la majeure partie du territoire.Les chiffres de population des principales villes wallonnes sont les suivants (février 2013) : Charleroi : 204 794 habitants ; Liège : 197 676 ; Namur : 111 207 ; Mons : 94 335 ; La Louvière : 79 729 ; Tournai : 69 913 ; Seraing : 64 238 ; Verviers : 56 340. À titre de comparaison, la métro-pole flamande d’Anvers compte 512  463 habitants et la Région de Bruxelles-capitale 1 160 000 habitants.

    l’espérance de vie atteint une moyenne de 81 ans. La moyenne belge est aujourd’hui de 80 ans, alors qu’elle dépassait de peu 50 ans il y a un siècle.Lors de la création de l’État belge, la population wallonne était minoritaire (39,7 %) par rapport à celle du reste du pays.

  • 23Wallonie, Wallons

    Malgré un accroissement spectaculaire entre 1830 et 1900, le nombre de Wallons passant alors de 1,504 à 2,742 millions (soit 42 % de la population belge), la Wallonie a toujours connu un développement démographique plus faible qu’en Flandre et à Bruxelles. Elle accueille aujourd’hui 32 % de la population belge, soit quelque 3  546  329 habitants (sur 11 035 948 en Belgique). Parmi ceux-ci, on trouve une popu-lation immigrée de quelque 345  000 personnes ‒  naguère majoritairement d’origine italienne, aujourd’hui essentielle-ment d’origine française, maghrébine, turque et africaine sub-saharienne –, dont l’apport a culminé entre les années 1960 et 1975.La densité de population en Wallonie est de 208 habitants par km2, chiffre nettement inférieur à la moyenne belge (355) et à celle de la Flandre (462). Elle varie significativement selon les endroits : de 60 habitants par km2 en Ardenne, où une grande partie de l’espace est occupée par des forêts et des exploitations agricoles, on passe à plus de 200 habitants par km2 dans le sillon Sambre-et-Meuse, où se trouvent les prin-cipales agglomérations wallonnes.

    Une histoire récente, des racines séculaires

    Durant des siècles, l’espace géographique qui correspond à la Wallonie actuelle a été divisé en territoires relevant de tutelles politiques différentes. Le morcellement de l’époque féodale – sept principautés – a été peu à peu réduit, d’abord par les ducs de Bourgogne, puis par les Habsbourg (d’Es-pagne, aux 16e -17e siècles ; d’Autriche, au 18e siècle). Du 16e au 18e siècle, la majeure partie de la future Wallonie est un

  • 24 C H A P I T R E 1

    Les Pays-Bas méridionaux vers 1600

    territoire des Habsbourg, mais coupé en deux par la Prin-cipauté de Liège, sous l’autorité du prince-évêque de Liège.Cette double obédience se prolongera jusqu’au moment où deux insurrections presque simultanées sonnent le glas de l’Ancien Régime dans le pays wallon. La « révolution braban-çonne », fomentée contre Joseph II au sein des Pays-Bas autrichiens à l’instigation des députés des États de Brabant, aboutit à la création des éphémères « États belgiques unis » en 1790. S’y retrouvent, avec des provinces flamandes, la

    Durant l’Ancien Régime, l’espace wallon relève de plusieurs obé-diences. Au sein des « Pays-Bas méridionaux », seuls échappent à la tutelle des Habsbourg la principauté de Liège, la principauté de Sta-velot et le duché de Bouillon.

  • 25Wallonie, Wallons

    La Belgique sous le régime français

    Durant la période du rattachement à la France (1795-1814), la totalité de l’espace wallon actuel est réuni pour la première fois. Différents départements composent ce territoire, dont les dénominations sont choisies pour la plupart en référence à l’hydronymie (Dyle, Deux-Nèthes, Escaut, Lys, Ourthe, Meuse Inférieure, Sambre et Meuse). S’ajou-tent à cela le département des Forêts, qui correspond à l’actuelle province de Luxembourg, très boisée, et celui de Jemmapes (aujour-d’hui Jemappes, commune de Mons), lié à la victoire des révolution-naires français sur les troupes autrichiennes en 1792.

  • 26 C H A P I T R E 1

    plupart des provinces wallonnes actuelles, à l’exception de Liège. Quant aux Liégeois, influencés par les idées de la Révo-lution française, ils récusent leur prince-évêque en 1789.Rapidement étouffées par les Autrichiens, ces deux révolu-tions précèdent de peu la première unification du territoire wallon à l’époque moderne, sous l’égide de la France révolu-tionnaire. L’annexion officielle a lieu en 1795 et les territoires wallons sont répartis en départements. Mais après la défaite de Napoléon à Waterloo, le congrès de Vienne (1815) cède les régions annexées au roi de Hollande, Guillaume Ier. Celui-ci suscitera l’opposition unanime des populations des provinces méridionales des Pays-Bas, qui aboutira à la révolution de 1830 dans laquelle les Wallons prennent une part décisive.L’indépendance de la Belgique, reconnue par les grandes puissances de l’époque lors de la conférence de Londres en novembre 1830, est cimentée par la haute bourgeoisie fran-cophone, portée au pouvoir dans l’ensemble du pays grâce au suffrage censitaire. Cette classe dirigeante, où se côtoient les élites flamande, wallonne et bruxelloise, va imposer sa politique au nouvel état, notamment en matière linguistique : alors que le recours aux langues française, flamande ou alle-mande est autorisé pour les citoyens, le français est la seule langue employée dans les lois et les textes officiels durant les premières décennies du royaume de Belgique.Très tôt après la création de la Belgique naît le Mouvement flamand, à l’instigation initiale d’artistes et d’écrivains sou-cieux de promouvoir la culture flamande face à la culture française de l’élite, parmi lesquels Hendrik Conscience, Albrecht Rodenbach et Guido Gezelle. Il évoluera progressi-vement vers un mouvement politique qui revendiquera la néerlan disation de la vie publique en Flandre et qui obtiendra

  • 27Wallonie, Wallons

    Le Mouvement wallon, en réaction aux avancées du Mouvement flamand

    À la différence du Mouvement flamand qui adoptera assez rapidement la revendication identitaire d’une « nation flamande », le Mouvement wallon sera d’abord partisan d’une Belgique unie, dont le ciment est le français. Le vote en 1898 de la loi Coremans-De Vriendt, dite loi d’Éga-lité parce qu’en son premier article elle impose l’usage du néerlandais à côté du français dans les textes légaux, fait prendre conscience de la nécessité de voir reconnue une Wallonie administrativement distincte de la Flandre, sous l’impulsion notamment de militants liégeois comme Albert Mockel et Julien Delaite. La fameuse « Lettre au Roi sur la sépara-tion de la Wallonie et de la Flandre » de Jules Destrée en 1912, qui écrit notamment « Il y a, en Belgique, des Wallons et des Flamands ; il n’y a pas de Belges », confirme cette évolution séparatiste, qui sera toutefois mise en veilleuse par l’élan de patriotisme déclenché par la guerre 1914-1918.

    Le vote en 1921 d’une loi officialisant la frontière linguistique en Bel-gique, mais prévoyant des possibilités d’usage de chaque langue natio-nale de part et d’autre de cette frontière, relance la dynamique nationaliste wallonne. Mouvement flamand et mouvement wallon se rejoindront peu de temps après pour réclamer l’application stricte du principe de territorialité, soit l’unilinguisme dans chaque région du pays. À l’issue de la guerre 1940-1945, les positions vont se radicaliser, au point d’aboutir, lors du Congrès national wallon de 1945 à Liège, à un premier vote où la majorité des participants se déclarèrent partisans de l’annexion de la Wallonie à la France. Vote qualifié de « sentimental » et qui fut suivi, après diverses tractations, d’un vote « de raison » en faveur du fédéralisme. Il s’ensuivra des dissensions internes qui mine-ront le Mouvement wallon, dont les revendications seront progressive-ment reprises par les partis politiques.

  • 28 C H A P I T R E 1

    Les Communautés de la Belgique fédérale

    rapi dement des avancées significatives, dont l’introduction du néerlandais dans l’enseignement à partir de 1883 et dans la rédaction des textes de loi en 1898. En 1893, le remplace-ment du suffrage censitaire par le scrutin majoritaire dimi-nuera l’influence de la grande bourgeoisie francophone au profit du groupe linguistique flamand, démographiquement majoritaire depuis la création de la Belgique.En réaction aux avancées du Mouvement flamand va se créer le Mouvement wallon, lequel se prononcera dès sa fondation (1880) à la fois contre l’extension du néerlandais et en faveur de la promotion du français – et non des langues régionales

  • 29Wallonie, Wallons

    de la Wallonie. Allié objectif de la grande bourgeoisie fran-cophone, le Mouvement wallon s’opposera au principe d’un bilinguisme néerlandais-français généralisé sur tout le terri-toire belge, tel que le réclamait la majorité flamande.Il en résultera la reconnaissance, en 1921, d’une frontière linguistique entre le Nord et le Sud du pays, puis l’adoption du principe d’unilinguisme territorial, consacrant l’usage (quasi) exclusif du néerlandais en Flandre et du français en Wallonie, Bruxelles étant reconnue en 1932 comme ville à statut bilingue. Ce principe de territorialité sera consacré défi-nitivement en 1963, lorsque sera fixé de manière définitive le

    Les Régions de la Belgique fédérale

  • 30 C H A P I T R E 1

    tracé de la frontière linguistique séparant les deux princi-pales communautés linguistiques du pays. Quant à Bruxelles, ville bilingue où l’usage du français est largement dominant, elle est enclavée en territoire flamand.Les revendications flamandes ultérieures seront liées à la volonté grandissante d’obtenir une autonomie de plus en plus marquée entre les composantes de l’état unitaire belge. Elles aboutiront à la mise en place progressive, à partir de 1970, d’une nouvelle configuration institutionnelle de la Belgique, avec une répartition progressive des compétences entre l’État fédéral et les entités fédérées qui sont les Régions (Région wallonne, Région flamande, Région bruxelloise) et les Communautés (Communauté française, Communauté fla-mande, Communauté germanophone).Le découpage en Régions, fondé sur le principe de territoria-lité, ne correspond pas à des zones linguistiquement homo-gènes, du moins pour la Région wallonne où le français et l’allemand sont langues officielles, ainsi que pour Bruxelles-Capitale, qui bénéficie d’un statut bilingue français-néerlan-dais. Par contre, la répartition en Communautés valorise la solidarité linguistique et culturelle : la Communauté française réunit les Régions wallonne et bruxelloise, qui ont en commun la pratique du français ; la Communauté flamande associe les Régions flamande et bruxelloise sous l’égide du néerlandais ; quant à la Communauté germanophone, située dans la Région wallonne, elle regroupe quelque 70 000 personnes qui pra-tiquent l’allemand, à l’Est de la Belgique.La fédéralisation de la Belgique s’accentue à chaque réforme institutionnelle, vers ce que d’aucuns appellent une confédé-ration où le pouvoir central serait vidé de ses compétences au profit des entités fédérées. La complexité des structures de

  • 31Wallonie, Wallons

    pouvoir, leur multiplication et l’ingéniosité qu’elles requiè-rent pour fonctionner de manière satisfaisante font que la Belgique fédérale est un paradis pour les juristes constitution-nalistes, mais un dédale pour nombre de citoyens ordinaires…

    Wallon, Wallonie

    Comme on le verra dans les pages qui suivent, le territoire wallon est une aire d’une grande richesse linguistique et culturelle. Y coexistent deux langues officielles, le français et l’allemand, ainsi que plusieurs langues régionales. Parmi celles-ci, le francique ripuaire (« des rives du Rhin »), prati-qué au Nord-Est de la province de Liège, et le francique mosellan (« de la Moselle »), en usage dans le Sud-Est de la

    Ce qui se conçoit bien…

    D’abord appelée Communauté culturelle française dans la loi du 3 juillet 1971, puis Communauté française en 1980, lors de l’adoption des lois de réformes institutionnelles, l’institution qui fédère les francophones de Wallonie et de Bruxelles se présente depuis 2011 – de manière officielle, mais sans ratification constitutionnelle – comme la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Ces modifications successives résultent de la volonté de choisir des dénominations plus parlantes et plus susceptibles de susciter l’adhé-sion des personnes qui constituent ces entités fédérées. Elles évitent aussi de fâcheuses méprises, comme celle commise en 1989 par le président français François Mitterrand, rencontrant Valmy Féaux, alors Ministre-président de la Communauté française, et lui demandant de combien de membres se composait son « association ».

  • 32 C H A P I T R E 1

    province de Luxembourg, se rattachent aux langues ger-maniques. Le wallon, le picard, le gaumais et quelques îlots champenois appartiennent au domaine linguistique roman.Il y a donc lieu de distinguer, pour le mot wallon, une double acception, politique et linguistique. Institutionnellement, wal-lon s’applique aujourd’hui aux citoyens de la Région wallonne (ou Wallonie aujourd’hui), qu’ils pratiquent ou non un par-ler wallon. Linguistiquement, le mot est souvent employé pour désigner l’ensemble des langues régionales romanes parlées au sud de la frontière linguistique en Belgique.Mais de plus en plus de Wallons sont conscients de la diver-sité linguistique de leur région et associent le mot wallon aux seuls parlers romans du centre et de la moitié orientale de la

    Il y a wallon et Wallons

    La polysémie du mot wallon est attestée dès les premières mentions écrites, qui datent du 15e siècle. Du point de vue linguistique, il peut désigner tantôt une langue romane, pour l’opposer à une langue ger-manique, tantôt un parler roman particulier, pour l’opposer au français. Une autre signification est attestée chez les chroniqueurs des ducs de Bourgogne, qui désignaient par le terme wallon la population des États bourguignons parlant un idiome roman.

    Cet usage, qui se maintiendra pour les habitants de langue romane des Pays-Bas espagnols, puis autrichiens, explique pourquoi les habitants de la principauté de Liège, parlant wallon mais non soumis aux ducs de Bourgogne, ne seront pas, jusqu’à une époque récente, des Wallons au sens politique du terme. Le rapprochement entre les Liégeois et les autres Wallons se fera à la faveur de leur opposition commune au régime hollandais.

  • 33Wallonie, Wallons

    Belgique romane, à l’exclusion des autres langues (picard, gaumais, champenois). Dans les pages qui suivent, wallon sera le plus souvent employé au sens large ; son acception res-treinte n’apparaîtra que dans le cadre d’une nécessaire dis-tinction entre les langues romanes de la Wallonie.Si wallon est attesté dès le 15e siècle, le mot Wallonie est de création récente. Il figure en 1842 dans l’Essai d’étymologie

    Le coq wallon

    La Communauté (culturelle) française le 24 juin 1975, puis la Région wallonne le 10 juin 1998, ont adopté comme emblème un coq rouge sur fond jaune. Ce coq est différent de celui de la République française sur deux points : il lève la patte droite – il s’agit d’un coq « hardi » – et son bec est clos.

    Cet emblème, conçu par Richard Dupierreux et réalisé par le peintre Pierre Paulus dès 1912, avait déjà été adopté en 1913 par l’Assemblée wallonne – un Parlement wallon informel présidé par Jules Destrée – comme drapeau de la Wallonie. Le choix du coq repose sur l’homony-mie du latin gallus, signifiant à la fois « gaulois » et « coq ». Quant aux couleurs jaune et rouge, elles sont reprises au blason de Liège.

    D’autres symboles seront également adoptés par la Région wallonne en 1998. Ce sera le cas du « Chant des Wallons » (voir p. 35), ainsi que de la date de la Fête de la Wallonie : celle-ci est fixée au troisième dimanche de septembre, en référence aux « Journées de Septembre 1830 » qui virent des volontaires wallons prendre une part décisive dans l’expul-sion de l’armée hollandaise hors de Bruxelles.

    © Province de Liège – Musée de la Vie Wallonne

  • 34 C H A P I T R E 1

    philosophique dû à un érudit namurois, l’abbé Honoré Chavée, où il désigne le monde roman en opposition à l’Alle-magne. Le sens actuel apparaît pour la première fois en 1844, sous la plume de François-Charles-Joseph Grandgagnage, dans la Revue de Liége. Il sera popularisé quelques années plus tard, lorsqu’Albert Mockel créera en 1886 la revue litté-raire La Wallonie, d’inspiration symboliste, dans un contexte de prise de conscience progressive de l’identité wallonne, en réaction au nationalisme flamand déjà bien présent.L’usage du mot Wallonie n’a pas tardé à se répandre, malgré les connotations anti-belges qui lui étaient associées dans certains milieux. Aujourd’hui il peut désigner, de manière restrictive, la communauté de langue et de culture romanes qui s’est construite, aux confins du monde germanique, dans la partie méridionale de la Belgique. Mais il s’impose de plus en plus aujourd’hui, de préférence à Région wallonne, lors-qu’il s’agit de désigner l’ensemble du territoire belge au Sud de la frontière linguistique, en ce compris la zone picarde du Hainaut (parfois appelée « Wallonie picarde »), la Lorraine belge (souvent appelée « Gaume »), ainsi que les régions ger-manophones du Sud-Est de la province de Luxembourg (le pays d’Arlon) et de l’Est de la province de Liège (les « cantons de l’Est »).

  • Annexes

    Annexe 1 Société de langue et de littérature wallonnes Liste des membres titulaires actuels

    Annexe 2 Commission royale de Toponymie & Dialectologie Liste des membres titulaires actuels de la section wallonne

    Annexe 3 Le wallon dans les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles Titulaires des chaires de dialectologie et de littérature en langue régionale

    Annexe 4 Lauréats du Prix des langues régionales endogènes

    Annexe 5 Lauréats du Grand Prix du Roi Albert 1er

    Annexe 6 Lauréats du Grand Prix de la Chanson wallonne

    Annexe 7 Textes de loi relatifs aux langues régionales endogènes

  • 192 A N N E X E S

    ANNEXE 1Société de langue et de littérature wallonnesListe des membres titulaires actuels1

    La Société de langue et de littérature wallonnes (voir p. 75) compte une quarantaine de membres – écrivains, artistes, dialectologues – originaires de toutes les régions de la Wallonie, qui consacrent leurs activités aux langues régionales et à leur promotion.

    1. D’après la liste fournie par la Société de langue et de littérature wal-lonnes sur son site : users.skynet.be/sllw/membres.html

    Esther BAIWIRWilly BALGuy BELLEFLAMMERenée BOULENGIER-SEDYNJean-Denys BOUSSARTMarie-Guy BOUTIERJean BRUMIOULAndré CAPRONPatrick DELCOURChantal DENISJacques DESMETJenny d’INVERNOMarc DUYSINXAnnelore ÉLOYJean-Luc FAUCONNIERGuy FONTAINEJean-Jacques GAZIAUXVictor GEORGEJean GERMAIN

    Émile GILLIARDAndré GOOSSEDominique HEYMANSJean-Marie KAJDANSKIJean-Louis LAURENTJean LECHANTEURBernard LOUISHenry MATTERNEMichel MEURÉEJean-Marie PIERRETRoger POTIERJoseph SELVAISRoland THIBEAUDanielle TREMPONTRobert VANDAMMENadine VANWELKENHUYZENJacques WARNIERMartine WILLEMS

  • 193Annexes

    ANNEXE 2Commission royale de Toponymie & DialectologieListe des membres titulaires actuels de la section wallonne1

    La Commission royale de Toponymie & Dialectologie (voir p. 75) a pour objectif principal de stimuler les études de toponymie et de dialectologie en rapport avec la Belgique. Elle assure en outre des missions consultatives. La Section wallonne, en vertu d’un décret de la Communauté française du 3 juillet 1986, est consul-tée par les communes lors des modifications des noms de voies et de places publiques.

    1. D’après la liste fournie par la Commission royale de Toponymie & Dialectologie sur son site :www.toponymie-dialectologie.be/index.php?p=leden-wl-fr

    Esther BAIWIRMarie-Guy BOUTIERJean-Marie CAUCHIESJean-Luc FAUCONNIERJean GERMAINCatherine HANTONJean LECHANTEURJean LOICQ

    Florian MARIAGEJean-Marie PIERRETÉtienne RENARDBernard ROOBAERTPierre VAN NIEUWENHUYSENMartine WILLEMSLéo WINTGENS

  • 194 A N N E X E S

    ANNEXE 3Le wallon dans les universités de la Fédération Wallonie-BruxellesTitulaires des chaires de dialectologie et de littérature en langue régionale1

    Les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles distinguent généralement, dans leur offre de formation, les cours de littéra-ture en langue régionale et ceux portant plutôt sur les aspects dialectologiques et linguistiques. Précisons qu’en 2013, cette formation (optionnelle) est encore proposée par les universités de Liège et de Louvain (Louvain-la-Neuve).

    Université de BruxellesCours de dialectologie wallonne : Albert HENRY, Jacques POHL, Daniel DROIXHE.

    Université de LiègeCours de dialectologie wallonne : Jean HAUST, Louis REMACLE, Jean LECHANTEUR, Marie-Guy BOUTIER.Cours de littérature wallonne : Jules FELLER, Rita LEJEUNE, Maurice PIRON, Daniel DROIXHE, Esther BAIWIR.

    Université de LouvainCours de dialectologie wallonne : Omer JODOGNE, André GOOSSE, Jean-Marie PIERRET, Jean GERMAIN, Michel FRANCARDCours de littérature wallonne : Willy BAL, Jean-Marie PIERRET, Jean GERMAIN, Michel FRANCARD

    1. Actualisation de la liste établie en 1994 par Jean-Marie Pierret pour le Projet culturel global de l’Union culturelle wallonne.Site : www.ucwallon.be/pagehtm/pcgv.htm

  • 195Annexes

    ANNEXE 4Lauréats du Prix des langues régionales endogènes1

    En 1995, le Conseil des Langues régionales endogènes (voir p.  172) a instauré deux prix pour récompenser une création originale en rapport avec les langues régionales de la Wallonie. L’un couronne, selon un rythme triennal, soit un texte en prose, soit un texte poétique, soit un texte dramatique ; l’autre récom-pense, selon un rythme biennal, soit un travail de recherche en matière linguistique ou littéraire, soit une réalisation audiovi-suelle et/ou graphique. Ces Prix sont attribués par le/la Ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles ayant en charge la Culture, sur proposition du Conseil des Langues régionales endogènes.

    1995

    Prose : ex æquoÉmile GILLIARD, On vî fuzik èruni èt sacants-ôtès paskéyes et À chîjes trawéyesLaurent HENDSCHEL, Su l’anutî et autres contes

    Philologie : ex æquoMarie-Guy BOUTHIER, Atlas linguistique de la Wallonie, tome 8, La terre, les plantes et les animaux (3e partie)Michel FRANCARD, Dictionnaire des parlers wallons du pays de Bastogne

    1. Actualisation de la liste établie par le Service des langues régionales endogènes. Site : www.languesregionales.cfwb.be/index.php?id=1226

  • 196 A N N E X E S

    1996 & 1997

    Prix non attribués (pour des raisons administratives).

    1998

    Poésie : ex æquo Nicolas BACH, Späitren a Spéin Jean Marie KAJDANSKI, Marie au blé et Trieux à moute

    Médias diversNon attribué.

    1999

    ThéâtreGeorges SIMONIS et Roger MOUNÈGE, Li nwêre rôbaleûse

    PhilologieMartine WILLEMS, Vocabulaire du défrichement dans la topo-nymie wallonne

    2000

    ProseDanielle TREMPONT, Ène mîye di mi

    Médias diversFédération culturelle de la Province de Liège, Tchantchès raconte Lîdje

    2001

    PoésieAlbert MAQUET, Calipsô

    PhilologieWilly BAL et Jean-Marie PIERRET, Littérature dialectale de Wallonie

  • 197Annexes

    2002

    Théâtre : ex æquoÉmile Henry GENON, Li teule va s’ lèverRoland THIBEAU, Mareskata

    Médias divers Centre hainuyer d’Animation du Wallon à l’École (CHADWE), Ô boutique

    2003

    Prose : ex æquoJoseph BODSON, Li mwârt do Blanc MatîChantal DENIS, Mi, dji vôreu qu’i ploûreut

    PhilologieAndré CAPRON et Pierre NISOLLE, Essai d’illustration du par-ler borain

    2004

    Poésie Émile GILLIARD, Bokèts po l’ dêrène chîje

    Média diversNon attribué.

    2005

    ThéâtreJacques WARNIER, Li coûsse dèl Royinne-Bihe

    Philologie Marie-Guy BOUTIER, Marie-Thérèse COUNET et Jean LECHAN TEUR, Atlas linguistique de la Wallonie, tome 6, La terre, les plantes et les animaux (1re partie)

  • 198 A N N E X E S

    2006

    ProseJean-Pierre DUMONT, Contes di m’ payis èt d’ co pus lon

    Médias diversLa Roulotte théâtrale, Martine à l’ cinse

    2007

    PoésieRose-Marie FRANÇOIS, Et in Picardia ego

    PhilologieÉmile GILLIARD, Dictionnaire wallon. Niyau d’ ratoûrnûres èt d’ mots walons d’après Moustî èt avaur la

    2008

    ThéâtreRoland THIBEAU, Moneuse

    Médias diversPhilippe ORY, Jacques Lefèbvre – L’homme & la chanson

    2009

    ProseLouis MARCELLE, Dèlé l’ fontène

    PhilologieEsther BAIWIR, Étude du vocabulaire dialectal belgoroman de la vie sociale

  • 199Annexes

    2010

    PoésieDavid ANDRÉ, V.5.0

    Médias diversMichel AZAÏS, Sèchalekissaspasse

    2011

    ThéâtreFreddy et Yvonne STIERNET, Lès sins rin

    PhilologieJean-Marie KAJDANSKI, Un autre état civil. Surnoms et sobri-quets dans une commune de la Wallonie picarde : Wiers

    2012

    ProseJoël THIRY, Doze omes

    Médias diversVincent DELIRE (Mimile & les Bribeux d’ toubac), Né ène Âme

  • 200 A N N E X E S

    ANNEXE 5Lauréats du Grand Prix du Roi Albert 1er1

    En 1931, à l’initiative d’Émile Van Cutsem qui était alors pré-sident de la Fédération wallonne du Brabant, le roi Albert donne son patronage à un prix qui doit récompenser annuellement la meilleure troupe de théâtre en langue régionale. La Coupe du Roi – également appelée Grand Prix du Roi Albert 1er – est née et le premier trophée sera remporté par le Cercle wallon de Couillet en 1932. Interrompue durant la seconde guerre mon-diale, la compétition reprendra dès 1946 et s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui, sous l’égide de l’Union culturelle wallonne (voir p. 133).Les troupes de la province de Liège dominent largement ce clas-sement, avec 33 succès, devant celles du Hainaut (24 succès), les cercles wallons de Bruxelles (6 succès), le Brabant wallon, Luxembourg et Namur (5 succès). On notera la performance du cercle dramatique « L’Équipe » de Gerpinnes (Hainaut) qui a remporté 6 fois la Coupe du Roi, devant les Vrais Wallons de  Seraing (Liège) et La Troupe Dj’ènnè Rèye de Jenneret (Luxembourg) avec 4 trophées.

    1re 1932 Le Cercle wallon de Couillet (Hainaut)2e 1933 Le Cercle verviétois de Bruxelles (Bruxelles)3e 1934 Le Cercle Sambre-et-Meuse de Namur (Namur)4e 1935 Le Cercle Caritas Ansois d’Ans (Liège)5e 1936 Les Wallons de Marcinelle (Hainaut)6e 1937 Le Cercle pour l’Art et pour Le Peuple, de

    Châtelineau (Hainaut)

    1. D’après la liste établie par l’Union culturelle wallonne.Site : www.ucwallon.be/pagehtm/gprall.htm

  • 201Annexes

    7e 1938 Le Cercle wallon de Watermael-Boitsfort (Bruxelles)

    8e 1939 Le Cercle wallon de Marcinelle (Hainaut) 9e 1946 Le Cercle wallon de Watermael-Boitsfort

    (Bruxelles)10e 1947 Les Francs Wallons de Liège (Liège)11e 1948 Les Francs Wallons de Liège (Liège)12e 1949 Le Royal Théâtre wallon tournaisien de Tournai

    (Hainaut)13e 1950 Le Cercle Royal Les Wallons du Bassin du

    Centre de Bruxelles (Bruxelles)14e 1951 Le Cercle dramatique « Les Vrais Wallons »

    d’Ougrée (Liège)15e 1952 Le Cercle Royal wallon de Couillet (Hainaut)16e 1953 Le Cercle l’Effort d’Ottignies (Brabant)17e 1954 Le Cercle « Pour Yeusse » de Monceau-sur-

    Sambre (Hainaut)18e 1955 Le Cercle Royal junior de Nivelles (Brabant) et

    Le Cercle l’Union de Marchin (Liège) (ex æquo)19e 1956 Le Cercle Royal les Amis de la Paix, de Bois-de-

    Villers (Namur)20e 1957 Le Cercle « L’Âme Walone » de Liège (Liège)21e 1958 Le Cercle liégeois « Wallonia » de Bruxelles

    (Bruxelles)22e 1959 L’Union warnantaise de Warnant (Namur)23e 1960 Le Cercle « Les Amis de la F.N. » de Herstal

    (Liège)24e 1961 Le Cercle « Le Sillon » de Mormont (Luxembourg)25e 1962 Le Cercle Royal « Les Treize » de Nivelles

    (Brabant)26e 1963 Le Cercle Royal « L’Effort » d’Ottignies (Brabant)27e 1964 La Troupe Émile-Émile d’Ougrée (Liège)

  • 202 A N N E X E S

    28e 1965 Le Cercle « Art et Plaisir » de Céroux-Mousty (Brabant)

    29e 1966 La Compagnie Aimé Courtois de Namur (Namur)30e 1967 Le Cercle dramatique « La Rampe » de Chapelle-

    lez-Herlaimont (Hainaut)31e 1968 La Compagnie Théâtre et Folklore de Milmort

    (Liège)32e 1969 La Compagnie théâtrale « L’Équipe » de Verviers

    (Liège) et Les Amis de la F.N. de Herstal (Liège) (ex æquo)

    33e 1970 Le Cercle dramatique « L’Équipe » de Ger pinnes (Hainaut)

    34e 1971 Le Cercle Royal Dramatique « L’Amicale » de Beyne-Heusay (Liège)

    35e 1972 Le Cercle dramatique « Amicale des Téléphones et Télégraphes » de Verviers (Liège)

    36e 1973 Finale annulée37e 1974 L’Union Royale Warnantaise de Warnant

    (Namur)38e 1975 La Compagnie Jacques Fontaine de Stockay-

    Saint-Georges (Liège)39e 1976 Le Cercle Royal wallon de Couillet (Hainaut)40e 1977 Le Cercle dramatique La Concorde de Pellaines

    (Liège)41e 1978 La Compagnie dramatique du Cercle Royal

    wallon de Watermael-Boitsfort (Bruxelles)42e 1979 Le Cercle dramatique « Art et Récréation » de

    Mellet (Hainaut)43e 1980 Le Cercle dramatique « L’Avenir » de Gosselies

    (Hainaut) et Le Cercle et le Théâtre de Mont-sur-Marchienne (Hainaut) (ex æquo)

    44e 1981 Le Cercle dramatique « La Concorde » de Pellaines (Liège)

  • 203Annexes

    45e 1982 Les Jeunes Comédiens Ruraux de Fexhe-le-Haut-Clocher (Liège)

    46e 1983 La Compagnie Jacques Fontaine d’Engis (Liège)47e 1984 Les Vrais Wallons de Seraing (Liège)48e 1985 Le Cercle dramatique La Concorde de Pellaines

    (Liège)49e 1986 Les Vrais Wallons de Seraing (Liège)50e 1987 Les Jeunes Comédiens Ruraux de Fexhe-le-

    Haut-Clocher (Liège)51e 1988 Le Théâtre Dialectal de Charleroi (Hainaut)52e 1989 Les Vrais Wallons de Seraing (Liège)53e 1990 La Compagnie Théâtre et Folklore, de Milmort

    (Liège)54e 1991 La Ceheutoise, de Cerexhe-Heuseux (Liège)55e 1992 La Troupe Dj’ènnè Rèye de Jenneret (Luxem-

    bourg)56e 1993 Le Cercle dramatique « L’Équipe » de Gerpinnes

    (Hainaut)57e 1994 L’Excelsior de la Louvière (Hainaut)58e 1995 Les Vrais Wallons de Seraing (Liège)59e 1996 La Troupe Dj’ènnè Rèye de Jenneret (Luxem-

    bourg)60e 1997 La Saint-Rémoise de Saint-Remy (Liège) et la

    Compagnie Marius Staquet de Mouscron (Hai-naut) (ex æquo)

    61e 1998 Le Cercle dramatique « L’Équipe » de Gerpinnes (Hainaut)

    62e 1999 Les Disciples de Chénier de Gilly (Hainaut)63e 2000 La Troupe Dj’ènnè Rèye de Jenneret (Luxem-

    bourg)64e 2001 Le Cercle dramatique « L’Équipe » de Gerpinnes

    (Hainaut)

  • 204 A N N E X E S

    65e 2002 L’Aurore de Wanze (Liège)66e 2003 L’Aurore de Wanze (Liège)67e 2004 L’Aurore de Wanze (Liège)68e 2005 Li Scanfår de Seraing (Liège)69e 2006 La Troupe Dj’ènnè Rèye de Jenneret (Luxem-

    bourg)70e 2007 L’Avenir de Gosselies (Hainaut)71e 2008 Le Cercle dramatique « L’Équipe » de Gerpinnes

    (Hainaut)72e 2009 La Royale Dramatique La Barchonnaise (Liège)73e 2010 Les Joyeux Nordistes de Charleroi (Hainaut)74e 2011 Le Cercle dramatique « L’Équipe » de Gerpinnes

    (Hainaut)75e 2012 La Compagnie Marius Staquet (Hainaut)76e 2013 Les Walfrancs de Neupré (Liège)

  • 205Annexes

    ANNEXE 6Lauréats du Grand Prix de la Chanson wallonne1

    Le Grand Prix de la Chanson wallonne (voir p. 134), dénommé Festival de la Chanson wallonne dans ses premières éditions, est une initiative conjointe de l’Union culturelle wallonne et de la RTBf. La première finale a eu lieu en 1999.

    1999• Grand Prix et Prix du public : Michel LEFÈVRE (groupe

    Lariguète) de Ath• Prix de la meilleure chanson originale : Marc KEISER de

    Charleroi

    2000• Grand Prix et Prix des auditeurs de Fréquence Wallonie :

    France MONTY de Charleroi• Prix de la meilleure chanson originale : Vincent DELIRE

    (alias Mimile) de Couvin• Prix du public : Michel BELLY de Soumagne

    2001• Grand Prix : Rudy CASTRO de Tilleur• Prix de la meilleure chanson originale : Daniel FORON &

    Co de Morville• Prix du public et Prix des auditeurs de Fréquence

    Wallonie : Raymond MISSOTEN d’Anthisnes

    1. D’après la liste établie par l’Union culturelle wallonne.Site : www.ucwallon.be/PDF/gpcw_laureats.pdf

  • 206 A N N E X E S

    2002• Grand Prix et Prix du public : Jesebel (Brigitte HALLET)

    de Lodelinsart• Prix de la meilleure chanson originale : FORON EKO de

    Morville• Prix des auditeurs de Fréquence Wallonie : Vincent

    DELIRE (alias Mimile) de Couvin

    2003• Grand Prix : Elmore D. (Daniel DROIXHE) d’Oupeye• Prix de la meilleure chanson originale : Julie DUBAR de

    Rèves• Prix du public : Jean-Pierre DARRAS de Soumagne• Prix des auditeurs de Fréquence Wallonie : le duo Domi-

    nique COLSON de Comblain-au-Pont et Raymond MISSOTTEN d’Anthisnes

    2004• Grand Prix, Prix spécial « Studio » de l’asbl Climax et Prix

    de l’asbl Concours Jean DARLIER : Francis VANDER MAELEN de Petite-Chapelle

    • Prix de la meilleure chanson originale : Michel LEFÈVRE (groupe Lariguète) d’Ath

    • Prix du public et Prix des auditeurs de VivaCité : Myriam CRISMER de Stavelot

    2005• Grand Prix : Éric ELROSSE de Morville• Prix de la meilleure chanson originale : Xavier BER NIER,

    de Crupet• Prix du public et le Prix des auditeurs de VivaCité : le duo

    DORAYMI (Dominique COLSON de Comblain-au-Pont et Raymond MISSOTTEN de Anthisnes)

  • 207Annexes

    • Prix spécial « Studio » de l’asbl Climax et Prix de l’asbl Concours Jean DARLIER : le groupe Tchipot M’Blues de la région de Malmedy

    2006• Grand Prix : Jesebel (Brigitte HALLET) de Lodelinsart• Prix de la meilleure chanson originale, Prix de l’asbl Con-

    cours Jean DARLIER et Prix des Auditeurs de VivaCité : Vincent DELIRE (alias Mimile) de Couvin

    • Prix du public : Alain SIMONIS de Liège• Prix spécial « Studio » de l’asbl Climax : Rosa CARNIER

    de Velaine-sur-Sambre

    2007• Grand Prix : le duo SARTIAUX et CAUDRON de

    Herbiseul• Prix de la meilleure chanson originale : le groupe Lès

    Drôles di lodjeûs de Herstal• Prix du public et Prix spécial « Studio » de l’asbl Climax :

    Michel BELLY de Soumagne

    2008• Grand Prix : le groupe Loù Ange de Sart-en-Fagne• Prix du Public : Eva JANE de Flémalle• Prix spécial « Studio » de l’asbl Climax et Prix du meilleur

    texte original : le groupe Angezya de Montignies-sur-Sambre

    • Prix VivaCité : Tchipot M’Blues de la région de Malmedy et Lès Drôles di lodjeûs de Herstal

  • 208 A N N E X E S

    2009• Grand Prix : le groupe Dietrich de Tournai• Prix du public : le groupe Woûrs Dès Rayes de Gottignies• Prix du meilleur texte original et Prix du carré des asso-

    ciations de la Ville de Mons : Bernard BAUMANS de Sars-la-Bruyère

    • Prix VivaCité : Vincent DELIRE (alias Mimile) de Couvin• Prix de la Fédération culturelle du Hainaut : le groupe

    Einwell de Bray

    2010-2011• Pas organisé

    2012• Grand Prix : William WARNIER de Jehay• Deuxième Prix : Michel AZAÏS de Sprimont• Troisième Prix : Vincent DELIRE (alias Mimile) de Couvin• Quatrième Prix : Véronique KAPPLER de Heure-le-

    Romain

  • 209Annexes

    ANNEXE 7

    Textes de loi relatifs aux langues régionales endogènes1

    Le corpus des textes de loi relatifs aux langues régionales endo-gènes dans la Fédération Wallonie-Bruxelles s’établit comme suit.

    24 janvier 1983 – Décret  relatif au recours à un dialecte de Wallonie dans l’enseignement primaire et secondaire de la Communauté française.

    24 décembre 1990  –  Décret  relatif aux langues régionales endogènes de la Communauté française.

    19 mars 1991 – Arrêté de l’Exécutif de la Communauté fran-çaise instituant un Conseil des Langues régionales endogènes de la Communauté française.

    11 juillet 2002 – Décret relatif aux biens culturels mobiliers et au patrimoine immatériel de la Communauté française.

    10 avril 2003 – Décret relatif au fonctionnement des instances d’avis œuvrant dans le secteur culturel.

    20 juillet 2005 – Décret modifiant le décret du 10 avril 2003 relatif au fonctionnement des instances d’avis œuvrant dans le secteur culturel.

    23 juin 2006 – Arrêté du Gouvernement de la Communauté française instituant les missions, la composition et les aspects essentiels de fonctionnement d’instances d’avis tombant dans le  champ d’application du décret du 10 avril 2003 relatif au

    1. D’après l’inventaire établi par le Service des langues régionales endo-gènes. Site : www.languesregionales.cfwb.be/index.php?id=1220

  • 210 A N N E X E S

    fonctionnement des instances d’avis œuvrant dans le secteur culturel.30 juin 2006 – Arrêté du Gouvernement de la Communauté française portant exécution du décret du 10 avril 2003 relatif au fonctionnement des instances d’avis œuvrant dans le secteur culturel.

    Deux décrets sont d’une importance particulière pour les lan-gues régionales endogènes en Wallonie. Le premier est le Décret Urbain du 24 janvier 1983 (voir p. 168).

    24 janvier – Décret relatif au recours à un dialecte de Wallonie dans l’enseignement primaire et secondaire de la Communauté française.

    Article 1er.  Dans l’enseignement primaire et secondaire le recours à un des dialectes de Wallonie est autorisé chaque fois que les enseignants pourront tirer profit pour leur ensei-gnement, notamment pour l’étude de la langue française. Article 2.  Dans l’enseignement primaire, l’autorisation de la Direction générale est requise pour inscrire cette activité dans la limite d’une heure par semaine. Si l’enseignement subven-tionné officiel ou libre tient à inscrire cette activité dans la limite d’une heure par semaine, le pouvoir organisateur doit demander l’autorisation requise à l’alinéa 1er du présent article, via l’inspection cantonale. Pour l’enseignement de l’État, cette autorisation sera demandée par le chef d’établissement, via l’inspection. Le pouvoir organisateur ou le chef d’établisse-ment désireux de le faire doit fournir un contenu structuré de cet enseignement. Dans l’enseignement secondaire, l’enseigne-ment d’un dialecte ainsi que de la littérature et des arts popu-laires locaux, peut prendre place dans le cadre des activités complémentaires et des activités para- et extrascolaires. Article 3.  Le présent décret entre en vigueur le jour de sa publication au Moniteur belge.

  • 211Annexes

    Le décret Féaux du 24 décembre 1990 (voir p. 171) renforce et élargit le décret précédent.

    24 décembre 1990  –  Décret relatif aux langues régionales endogènes de la Communauté française.

    Article 1er. La Communauté française de Belgique reconnaît en son sein la spécificité linguistique et culturelle de ceux qui usent à la fois d’une langue régionale endogène et du français, langue officielle de la Communauté.Article 2.  Les langues régionales endogènes font partie du patrimoine culturel de la Communauté ; cette dernière a donc le devoir de les préserver, d’en favoriser l’étude scientifique et l’usage, soit comme outil de communication, soit comme moyen d’expression.Article 3. L’Exécutif de la Communauté française confiera la tâche d’étudier et de proposer toutes les mesures aptes à pré-server et à favoriser ces langues régionales endogènes aux organismes consultatifs dont il reconnaît la compétence.

    Dans la foulée du décret Féaux du 24 décembre 1990, est pris le 19 mars 1991 un Arrêté de l’Exécutif de la Communauté fran-çaise instituant un Conseil des Langues régionales endogènes de la Communauté française. Cet arrêté est partiellement remplacé par un Arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 23 juin 2006, fixant les missions, la composition et les aspects essentiels de fonctionnement des diverses instances d’avis, dont le Conseil.

  • 212 A N N E X E S

    23 juin 2006 – Arrêté du Gouvernement de la Com munauté française instituant les missions, la composition et les aspects essentiels de fonctionnement d’instances d’avis tombant dans le champ d’application du décret du 10 avril 2003

    Section 2. – Du Conseil des Langues régionales endogènes Art. 28. Le Conseil a pour mission de :1° proposer toutes mesures visant à protéger et à promouvoir les langues régionales endogènes de la Communauté fran-çaise ;2° donner avis sur toutes mesures visant à protéger et à pro-mouvoir les langues régionales endogènes de la Communauté française ;3°  donner avis sur les demandes de subventions et aides financières en matière d’édition de travaux relatifs aux lan-gues régionales endogènes de la Communauté française et, le cas échéant, d’assurer une assistance scientifique préalable à l’édition de ces travaux ;4°  proposer les membres des jurys des prix annuels de la Communauté française destinés à récompenser des travaux en matière de langues régionales endogènes de cette Communauté.

    Art. 29.  Le Conseil se compose de treize membres effectifs avec voix délibérative nommés par le Gouvernement confor-mément à l’article 3 du décret sur les instances d’avis et répar-tis comme suit :1° sept experts, dont un issu de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises, justifiant d’une compétence ou d’une expérience en matière de littérature et de linguistique concernant les langues régionales endogènes (champenois, francique, lorrain, picard, thiois brabançon, wallon, et cetera) de la Communauté française ;2° deux représentants d’organisations représentatives d’utili-sateurs agréées ;3° quatre représentants de tendances idéologiques et philoso-phiques.

  • Site compagnon

    Ce livre donne accès à un site compagnon, qui peut être consulté gratuitement (voir p. 2 de couverture).Ce site contient des enregistrements vidéos et audios illustrant les langues régionales de la Wallonie, répertoriés selon leur genre.

    Des chansons

    Li Tchant dès Walons, Lèyîz-m’ plorer, Li bia bouquèt, Li ptite gayôle, Lolote, Noël wallon… Des succès d’hier et d’aujourd’hui, interprétés par des groupes d’amateurs ou par des chanteurs bien connus comme Julos Beaucarne, William Dunker et plusieurs lauréats du Grand Prix de la Chanson wallonne.

    Des textes littéraires

    Une sélection de documents audios et vidéos, dans lesquels des auteurs originaires de toutes les régions de la Wallonie inter-prètent leurs propres compositions.

    Du cinéma

    Un extrait de la version wallonne du court-métrage Le mulot menteur, réalisé par Andrea Kiss d’après une nouvelle d’Ervin Lazar.

  • DU MÊME AUTEUR

    Aspects de la phonologie générative du français contemporain. Louvain – Leiden : Bibliothèque de l’Université de Louvain – E.J. Brill, 1975, 192 p.Le parler de Tenneville. Introduction à l’étude linguistique des parlers wallo-lorrains. Louvain-la-Neuve : Cabay, 1980, 307 p.(en collaboration avec Joëlle Lambert et Françoise Masuy) L’in-sécurité linguistique en Communauté française de Belgique. Bruxelles : Service de la langue française, 1993, 43 p.(en collaboration avec Geneviève Geron et Régine Wilmet [dir.]) L’insécurité linguistique dans les communautés francophones péri-phériques. Volume I : Cahiers de l’Institut de Linguistique de Louvain 19 (3-4), 1993, 223 p. — Volume II : Cahiers de l’Institut de Linguistique de Louvain 20 (1-2), 1994, 145 p.Dictionnaire des parlers wallons du pays de Bastogne. Bruxelles : De Boeck Université, 1994, 1069 p.(en collaboration avec Danièle Latin [dir.]) Le régionalisme lexical. Louvain-la-Neuve : Duculot, 1995, 244 p.(en collaboration avec Geneviève Geron et Régine Wilmet [dir.]) Le français de référence. Constructions et appropriations d’un con-cept. Volume I : Cahiers de l’Institut de Linguistique de Louvain, 26 (1-4), 2000, 409 p. — Volume II : Cahiers de l’Institut de Linguisti-que de Louvain, 27 (1-2), 2001, 240 p.Scrîjeûs d’ Ârdène. Florilège d’auteurs ardennais 1982-2002. Bas togne : a.s.b.l. Musée de la Parole au Pays de Bastogne, 2002, 340 p. – 2 CD [160 minutes].(en collaboration avec Geneviève Geron, Régine Wilmet et Aude Wirth) Dictionnaire des belgicismes. Bruxelles : De Boeck, 2010, 400 p.

  • L’agache (la pie) Les spitants (les délurés)

    Les porais (les poireaux)

    crèche de Péruwelz

    club de marche de Namur

    coNfrérie folklorique de Tilff

    WAPIGA978-2-8011-1736-1www.deboeck.com

    Michel FRANCARD est professeur de linguistique française à l’Université catholique de Louvain (centre de recherche VALIBEL, Louvain-la-Neuve). Son enseignement et ses recherches portent sur le français et sur les langues régionales romanes, en particulier sur les rapports que ces langues entretiennent avec leur environnement culturel, social et politique.

    Cet ouvrage invite à (re)découvrir nos langues régionales, sous toutes leurs facettes :• leur histoire, marquée par l’irrésistible progression du

    français• leurs caractéristiques : ce qui distingue le wallon du

    picard, du gaumais et du champenois• leur vie littéraire et culturelle : chansons, pièces de

    théâtre, poésie, BD…• leur vitalité actuelle : entre convivialité et bien vivre.

    Un livre qui porte un regard neuf sur nos racines, notre identité et notre société : une Wallonie avec ou sans wallon ? Cherchez la différence…

    eN ligNe : chaNsoNs TradiTioNNelleseT coNTemPoraiNes

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