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GéNèSE D'UN PROJET BIM AVEC VECTORWORKS

Génèse d'un projet BIM - cesyam.fr · Munie de son attestation de stage BIM, de sa compétence reconnue dans les programmes de logements, et forte de la confiance acquise ... deux

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Génèse d'un projet BIM avec vectorworks

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Au printemps 2015, Immobilière 3F, bailleur social d’envergure natio-nale qui gère 250 000 logements sociaux dont 140 000 en Ile de France, lance une consultation

pour la conception-réalisation de 93 logements en Essonne. Outre ses activités de gestion du bâti, I3F met en chantier plus de 6 000 loge-ments par an.Particularité du concours : le projet devra être soumis et réalisé en BIM.L’objectif d’I3F est double : mesurer les avan-tages du BIM sur une réalisation grandeur nature, et valider la capacité de son logiciel de gestion technique de patrimoine immobilier (Abyla) à travailler en BIM.

E tant novice sur ces sujets, I3F a voulu s’en-tourer d’expériences et de savoir-faire en

faisant le choix de retenir un AMO BIM, avec 3 missions :- Mise en place de l’environnement et de la configuration nécessaire au bon déroulement du projet chez le maître d’ouvrage (I3F)- Réception et validation des maquettes en pro-venance des différents acteurs du projet- Capitalisation des expériences acquises sur cette opération pilote (en plus d’une deuxième opération pilote lancée à la même période).C’est l’agence Z-Studio, emmenée par Olivier Celnik, pionnier du BIM en France (voir encadré page 6), qui est retenue. Z-Studio est associée à CITAE, représentée par Fabrice Kerlogot.

Le cahier des charges Concours précise, entre autres choses, que la maquette numérique du projet sera livrée sous forme d’un fichier au format IFC, avec un niveau de détail APS, accompagné bien sûr d’un dossier de plans. Il est également demandé que soit remise une « notice BIM » détaillée sur la façon dont le can-didat compte développer son projet en BIM au

cours des différentes phases (enrichissement de la maquette numérique).Signe que le BIM n’est pas encore rentré dans les mœurs en France, I3F est surpris de ne re-cevoir que 19 candidatures exploitables, contre 30 à 40 habituellement pour ce type de projets.5 projets sont retenus en première sélection, dont celui du groupement à la tête duquel se

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ille de ARIS - DPA

MOA

Renaud MARRETBIM ManagerArchitecte

Jacques LUCANArchitecte, Urbaniste

IMMOBILIERE 3F

MOAAMO BIM

OSJL ArchitectesArchitecture, Urbanisme

BIM Manager

Olivier TOUCHETDirecteur

Entreprisegénérale

Constantini

Réalisation MaquetteBIM Lot Architecture

BET Fluides, thermique,QE & VRDRéalisation MaquetteBIM Lot Technique

Sylvain MANSOISGérant

Mathieu LEFEBVREResponsable BIM

WORIngénierie

Marion STEPHANChef de projet

Odile SEYLER Architecte, Urbaniste

BET Structure

Nicolas BRETONChargé d’opération

Laurent BOUGARDGérant

SIGMA

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trouve l’agence Odile Seyler & Jacques Lucan, architectes.

O dile Seyler & Jacques Lucan, archi-tectes (voir encadré page 5) se sont illustrés dans le passé sur des projets

similaires et possèdent donc une bonne maî-trise des contraintes liées à la construction de logements sociaux. L’agence a alors un délai très court de trois mois pour répondre à ce projet de conception-réalisation. Désireuse de mettre tous les atouts de son côté, elle décide d'inscrire ses collaborateurs à une série de

formations chez CESYAM, d’abord en modéli-sation Architecturale, puis en BIM.Ayant depuis de nombreuses années l’habi-tude de travailler en 2D (la 3D est utilisée ponc-tuellement à des fins d’études ou de perspec-tives concours), les attentes sont donc fortes en ce qui concerne la représentation géomé-trale par une modélisation 3D directe. « Vectorworks a les capacités de faire du BIM. C’est pas sorcier, on y va ! » nous dit Renaud Marret, Architecte et BIM Manager sur ce projet.Munie de son attestation de stage BIM, de sa compétence reconnue dans les programmes

de logements, et forte de la confiance acquise auprès d’I3F sur plusieurs réalisations précé-dentes, l'agence remporte le concours à la fin

de l’été 2015, face à des équipes plus expé-rimentées en matière de BIM. Le groupement comprend le BET Fluide & Thermique WOR Ingénierie qui a déjà une expérience BIM et

« Vectorworks a les capacités de faire du BIM. C’est pas sorcier, on y va ! »

Renaud Marret, OSJL

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travaille sur Revit, le BET Structure SIGMA en cours de conversion au BIM utilisant AutoCAD et l’Entreprise générale COnSTAnTInI.

L e programme (93 logements et 1 local commercial divisible) de la ZAC du Centre Ville à Grigny (91) répond aux exigences

BEPOS Effinergie 2013. Cette option énergé-tique produit un bâtiment compact. Il s’articule autour de 3 corps de bâtiment qui proposent une alternance de vides et de pleins et qui offrent la possibilité d’une transparence dans l’îlot.La façade est marquée par une série de re-traits : le socle en briques rouges et constitué par le rez-de-chaussée accueillant les com-merces, halls d’entrée et locaux de service et deux niveaux de logements ; les niveaux R+3

La courbe de Mc Leamy illustre l'incidence d'une approche BIM par rapport à l'approche conventionnelle, tant au niveau de la charge de travail que de l'impact sur les coûts.

3F CAHIER DES CHARGES BIM

M15100146-3F-GEN -CCBIM V0 M15100146-3F-GEN -CCBIM V32

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8. Annexes

8.1. Annexe 1 : Attentes de la maîtrise d’ouvrage pour le lauréat d’un concours

ATTENTES DE LA MAÎTRISE D’OUVRAGE Demandé Sans obligation

CONCEPTION Visualisation de la maquette

Maquette architecture Pré requis

Maquette(s) réseaux (MEP) o Réseau principaux o Réseaux secondaire (facultatif)

Pré requis

Maquette structure

Maquette site (socle tel qu’en concours)

Intégration à une maquette existante (ZAC ou SIG territoire)

Audit de la maquette

Surfaces programmatiques à extraire de la maquette numérique (SDP, SU, etc)

Pré requis

Programme (définir les éléments programmatique sur lesquels un rapport issus de la maquette devra être fourni)

Points qualités (définir les éléments qualité sur lesquels un rapport issu de la maquette devra être fourni)

Analyse ingénierie interopérable

Thermique (RT réglementaire avec logiciel BIM (ifc, gbxml, etc.))

Pré requis

Energétique (STD avec logiciel BIM)

Structure Facultatif

Lumière (FLJ avec logiciel BIM)

Analyse des coûts (économiste BIM)

Analyse environnementale

Risque inondation (faire apparaitre les niveaux du PPRI)

Coût global (étude avec logiciel BIM)

Bilan carbone (étude avec logiciel BIM)

Empreinte environnementale (ACV)

Etude d’ombre portée (étude avec logiciel BIM)

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à R+5 sont rythmés par de profondes loggias ; le couronnement de R+6 et R+7 est en retrait. En demi-niveau semi-enterrés sur le fond de la parcelle, sont disposés deux niveaux de parking (96 places).Surface : 4 826 m2 SDP - Coût : 10 M€ env.

L e processus BIM a la réputation d’exiger des efforts importants dès le début de la conception, contrairement au processus

classique où la montée en puissance est plus progressive (mais également plus importante). Ce projet n’échappe pas à cette règle. Tou-tefois, Marion Stephan (Chef de projet chez Odile Seyler & Jacques Lucan, architectes) indique que cette impression est renforcée par le fait que l’Agence a produit une maquette concours plus détaillée que celle exigée par l’appel d’offre (dans ce domaine, deux écoles s’affrontent : celle de la maquette numérique dès la phase concours— option choisie par I3F sur ce projet pilote, et celle du développe-ment du projet en BIM à l’issue du concours).Les redimensionnements suite au concours ont nécessité de remodéliser en phase APD, solu-tion jugée plus simple et plus rapide par l’agence. Renaud Marret ajoute que le Maître d’ouvrage— lui aussi en phase de test d’intégration des don-nées dans son logiciel Abyla, a réévalué ses exigences en matière de renseignement de la maquette, surchargeant sensiblement la mis-sion des Architectes. Ouvert et conscient de ce

surcroît de travail, I3F a toutefois accordé des délais supplémentaires au concepteur.Renaud Marret reconnaît que la 3D commu-nique bien. En effet, elle reste un mode de re-présentation qui facilite la communication avec

la Maîtrise d’Ouvrage. Selon lui, il est égale-ment plus aisé de voir en 3D qu‘en géométral où l’on ne voit pas tout. Il évoque un autre pro-jet sur lequel la 3D a été précieuse pour mettre en évidence un problème de niveaux.

La compétence reconnue d'Odile Seyler & Jacques Lucan, architectes, dans les programmes de logements lui a valu plusieurs prix ou distinctions : premier prix Bauwelt, nomi-nation au prix Mies van der Rohe, mention au prix de la Première Oeuvre Le Moniteur. Ses réalisations architectu-rales ont par ailleurs fait l’objet de nombreuses publica-tions. Dans le domaine du logement, elle réalise également des résidences pour étudiants.L'agence est de plus coordonnateurs de projets urbains, dont elle conçoit les plans d’aménagement d’ensemble et suit le développement des opérations.Odile Seyler et Jacques Lucan sont professeurs à L’Ecole nationale supérieure d’architecture de la ville et des terri-

toires à Marne-la-Vallée, et responsables du Master «Théo-rie et Projet». Jacques Lucan est professeur à l’Ecole poly-technique fédérale de Lausanne (EPFL). Il a été titulaire de la chaire Franqui à l’Université libre de Bruxelles en 2013. Odile Seyler a été professeur invité à l’EPFL.Ils ont été invités dans de nombreuses écoles d’architecture françaises et étrangères pour des conférences et des jurys : EPFZ à Zurich, EPFL à Lausanne, Mendrisio, La Cambre à Bruxelles, Louvain-la-Neuve, Politecnico de Milan, etc.

Odile Seyler & Jacques Lucan, architectes6, rue du Mail 75002 Paris, France +33 1 42 60 90 05 [email protected] - www.seylerlucan.com

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D ifférentes versions du cahier des charges BIM ont été établies au fur et à mesure de l’avancée du projet, sous la houlette

de CITAE et Z-Studio. A chaque phase ont été précisés entre autres le rôle des acteurs, la nomenclature ainsi que le niveau de détails requis. Ces deux dernières notions sont très importantes dans un projet BIM. Les informa-tions véhiculées au travers de la maquette numérique concernent non seulement la géo-métrie mais également, et même surtout, les propriétés de chaque élément de la maquette. Les différents acteurs étant amenés à « lire » le modèle des autres acteurs, la convention

de nommage, la hiérarchie entre les différents objets, etc… doivent adhérer à des règles précises et communes. D’autre part, et c’est une inquiétude exprimée par de nombreux architectes, il n’est pas nécessaire de propo-ser une maquette extrêmement détaillée et renseignée lors des premières phases du pro-jet. Autant la représentation des éléments de géométrie courants (murs, dalles, ouvertures) est relativement simple, les équipements (élé-ments de salle de bain par exemple) sont en revanche très gourmands en ressources ma-chine. Il convient donc de définir un niveau de détail (on utilise le terme de LOD pour Level

Olivier CelnikArchitecte d.p.l.g. Fondateur et directeur-associé de Z.STUDIO

Maitre-assistant à l’ENSA Paris Val de SeineMaitre-assistant associé à l’ENSA de VersaillesMembre du Conseil Scientifique du Pôle de Formation EVA (Environnement, Ville et Architecture, Ordre des Architectes)Elu au CROAIF (Conseil Régional de l'Ordre des Architectes d'Île-de-France) en octobre 2013Coordinateur pédagogique du Mastère Spécialisé BIM à l'Ecole des Ponts ParisTech.

L'équipe de Z.STUDIO est à l'origine du premier livre sur le BIM publié en France "BIM et Maquette Numérique", paru en juin 2014 aux éditions Eyrolles et CSTB. Ce livre de 620 pages décrit de façon complète les concepts de Ma-quette Numérique et du BIM à travers de nombreuses présentations, et dresse un panorama de leur utilisation à travers les témoignages de 140 profession-nels qui décrivent leurs pratiques, leurs visions, leurs attentes.

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Of Detail) selon les phases en utilisant une forme simplifiée au stade APD, et de monter en niveau de détail sur les phases ultimes, lors desquelles on pourra éventuellement utiliser les bibliothèques des fabricants. Il en va de même pour ce qui concerne les spécifications (propriétés personnalisées) des différents ob-jets constitutifs de la maquette, qui peuvent être précisés au fur et à mesure. Le cahier des charges liste les bonnes pra-

tiques en matière de modélisation, tout en mettant en évidence les choix à opérer sur des questions clés liées aux limitations actuelles des logiciels et/ou des IFC.

B eaucoup de fantasmes circulent sur le rôle de BIM Manager et surtout sur qui doit l’endosser. Ce poste est déterminant

pour mener le projet à bien. Les réponses

varient selon le donneur d’ordre et la compé-tence avérée des équipes projets. Le Maître d’Ouvrage I3F considère que le BIM Manage-ment reste une question de maîtrise d’œuvre avant d’être une question d’entreprise. Ce rôle est donc dévolu dans un premier temps au BET WOR qui possède une première expé-rience BIM. Toutefois, à l’usage, l'agence Odile Seyler & Jacques Lucan, architectes, a pris le poste de BIM Management, affirmant ainsi son rôle de synthèse au sein de la maîtrise d'œuvre. La fonction déterminante de l’Archi-tecte-Concepteur du projet justifie à elle seule qu’il revendique cette position. Ici encore, au-cune règle n’est établie d’avance.

P our Odile Seyler & Jacques Lucan, archi-tectes, la collaboration avec CESYAM a été primordiale. Dès les premières étapes de

modélisation, l’agence fait face à la réalité des exports au format IFC qui a ses exigences et ses limitations. Erreurs de modélisation, bugs logiciels, manipulations à éviter, précautions à prendre… ont fait l’objet de nombreux échanges avec le support technique et le service Formation de CESYAM. Ce retour d’expérience a donné lieu à la publication d’un petit vade-mecum à desti-nation de l’utilisateur Vectorworks qui découvre le BIM : « Comment bien exporter en IFC avec Vectorworks », disponible sur le site de CESYAM. Certains points méritent qu’on entre un peu plus dans le détail.

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L e format IFC a « oublié » la notion de plan et donc les documents d’exécution si précieux

notamment en phase chantier. Cela implique que si tout est modélisé en 3D, la représen-tation 2D du projet continue— et continuera sans doute longtemps, à être indispensable. En effet, tout le monde sur site n'est pas en-core équipé de tablettes... La notion d’objets auto-hybrides de Vectorworks, qui permet de paramétrer la représentation en vue plan des objets 3D, a été souvent mise en œuvre par l'agence pour obtenir des plans conformes à leurs souhaits. Le socle du bâtiment avec la présence de niveaux de parkings décalés et des caves en demi-niveaux rend complexe sa représentation en plan. C'est un ensemble que l'on ne peut scinder. La solution aurait été la possibilité de fixer le plan de coupe à l'alti-tude voulue. (Pour information, l’altitude du plan de coupe réglable par calque, la « projection » des poutres en vue 2D, le retour des composants de murs en vue plan, l’outil garde-corps, sont autant de nouveautés introduites récemment sur Vectorworks). Il n’en reste pas moins que la nécessité d’obtenir des plans conformes alourdit sensiblement la charge de travail et force à faire des compromis, thème rarement évoqué dans les écrits autour du BIM.

A gréger des fichiers IFC est une phase im-portante dans le processus BIM. Cela per-

met notamment de détecter conflits et autres

collisions et donc d’anticiper les problèmes qui ne manqueront pas de se présenter lors de la construction. Le problème majeur de ces échanges est le poids des fichiers, notam-ment ceux issus des bureaux d’études fluides qui produisent une géométrie lourde du fait des nombreux coudes des réseaux. La théo-rie des IFC veut qu’on produise un fichier par bâtiment, ce qui est compliqué ici du fait de la nature du projet (façade, circulations et équi-pements communs). Et quand bien même

l’agence aurait opté pour cette solution, elle aurait été confrontée à des problèmes de re-présentation (voir plus haut)…Les solutions logicielles en matière d’allège-ment de la géométrie (réglages de la réso-lution 3D, utilisation de Solibri IFC Optimi-zer…) trouvent rapidement leurs limites. Il ne faut pas oublier que le format IFC est un format d’échange et pas un format de tra-vail. Il y a donc interprétation de la géomé-trie lors du processus d’import/export, avec

COURS DE GRIGNY

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XUPERY

RUE HENRI ROL-TANGUY

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pour effet immédiat l’augmentation dras-tique du poids du fichier. Dans le cas de ce projet, c’est Z-Studio qui a procédé à ces agrégations et qui a envoyé un rapport écrit aux différents acteurs. Un produit semble se détacher lorsqu’on évoque la vérifica-tion et l’agrégation des fichiers IFC : Solibri Model Checker remporte un certain succès et propose à la fois une version Windows et et MacOs mais son coût (6 000 € environ) est encore dissuasif pour de nombreuses agences. Tekla BimSight (édité par Trimble) a pour lui l’avantage d’être gratuit (sous Win-dows uniquement).

U n autre point a été source de nombreux essais : la hiérarchie imposée par la norme

IFC. Cette dernière considère un ensemble, le Site, à l’intérieur duquel se trouve le Bâtiment, à l’intérieur duquel on trouve les Etages, conte-nant des Zones (dont les logements), zones qui contiennent les Pièces, à l’intérieur desquelles se trouvent des Equipements. Or, cette arbo-rescence est assez réductrice dès lors qu’on a un bâtiment avec plusieurs montées d’esca-lier… La mise en œuvre des surfaces dyna-miques (ifcSpace) a en partie résolu cette pro-blématique, mais nécessite un paramétrage un peu fastidieux (cette remarque est à relativiser compte tenu de la version de Vectorworks utili-sée à ce stade du projet). Toujours au sujet de la norme IFC, Renaud Marret aurait aimé que les fenêtres puissent être décomposées sui-vant plus de critères. « Ce n’est pas lié à Vec-

torworks mais à la norme IFC. C'est la norme qui veut ça ».

E nfin, l'agence a été confrontée à une autre limitation des IFC. Il faut savoir que la norme

IFC considère les murs multicouches comme des entités à part entière. Tout en prenant en compte les composants dans leurs spécificités

(matériau, dimensions, etc…), elle ne permet pas de décomposer un mur suivant ses dif-férents composants. On comprend aisément que le Bureau d’Etudes Structure ne puisse pas exploiter une maquette dans ces condi-tions. Dans le cas de ce projet, cette limitation des IFC n’a pas été un obstacle majeur dans la mesure où le Bureau d’Etudes SIGMA n’uti-lise pas encore de logiciel BIM. Les échanges se sont donc faits selon l’ancienne méthode, à savoir via la transmission de fichiers DWG. Vectorworks permet, moyennant l’utilisation fine des classes et un paramètrage des options d’export de n’exporter que les objets visibles, en l’occurrence les composants principaux des murs et des dalles, ainsi que les percements des ouvertures. Cet exemple illustre encore une fois la nécessité pour les concepteurs de

« Le BIM c'est 20% de technique et 80% d'humain ! »

Olivier Celnik, Z-Studio

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contourner les limitations des IFC. Le plus im-portant est de trouver des solutions !

Z -Studio et son partenaire CITAE s’inscrivent dans une logique ouverte sur l’Open BIM, et accueillent donc avec intérêt et bienveil-

lance des outils quels qu’ils soient. Ils saluent l’approche très pragmatique de l’agence OSJL : « on est dans le numérique depuis longtemps, on a choisi un outil qu’on maîtrise et qui nous convient bien. Cet outil a progressé et on a pro-gressé avec lui (2D au départ, puis 3D, puis

maquette numérique bâtiment puis BIM). L’outil évolue avec nos besoins et on suit ses possibi-lités d’évolution. »Olivier Celnik se souvient : « Le fait qu’Odile Seyler & Jacques Lucan, architectes, reven-diquent de façon très posée mais très ferme quand même le fait de gérer tout ça était tout à fait crédible et apprécié comme posture. Certes, ils ne sont pas les plus avancés, ils n’ont pas les outils dont on parle le plus, mais il n’y a rien de rédhibitoire dans ce qu’ils savent faire et ils ont manifestement un état d’esprit ouvert qui permettra de faire du BIM avec eux. Peut-

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être qu’il faudra un peu plus se retrousser les manches les uns et les autres, peut-être qu’on ira un peu moins loin que dans d’autres cas, mais il y a tout ce qu’il faut, et surtout ça permet de commencer en douceur, avec des gens que ça intéresse et qui sont audibles et crédibles. Et c’est effectivement ce qui s’est passé !On voit que dans le développement du projet ça a bien marché. Au fur et à mesure des réunions de travail on a fait une montée en puissance avec I3F, les Architectes, le BET, en se posant ensemble les questions sur ce qui marche, ce qui ne marche pas, comment modéliser, com-ment découper le modèle en plusieurs lots,

aussi bien pour des questions de gestion in-ternes chez les architectes que de cohérence chez le maître d’ouvrage par rapport à sa façon de nommer les logements, etc. »

L ors des réunions avec Labéo (l’éditeur du logiciel Abyla) pour étudier comment inté-

grer leur nomenclature, la capacité de para-métrage de Vectorworks lui a semblé moins aisée que sur d’autres outils, sans toutefois compromettre le résultat. « On sait tous qu’il n’y a pas de solution miracle, pas plus chez les soit-disant ténors du marché que chez les autres. De plus, les logiciels d’analyse (SMC) ont leur propre façon d’analyser une maquette. Cela permet de relativiser et de se dire qu’on est tous en train d’inventer le truc, de voir ce qu’on peut faire, d’essayer de tirer des leçons. Aucune solution aujourd’hui ne fait

tout comme on veut tout seul. C’est la bonne volonté qui compte le plus ! »Au sujet des échanges IFC, Olivier Celnik ra-conte que lors des premiers exports, le fichier

IFC issu de Revit était de taille colossale et du coup inexploitable. Il leur a été demandé de corriger l’export et de limiter le nombre d’élé-ments exportés et là, tout allait bien.

A la question sur sa perception de Vec-torworks par rapport à d’autres outils qu’il a

pu expérimenter dans un processus BIM, Olivier Celnik répond : « ce que je les ai vu faire est tout à fait comparable à ce que je fais à l’agence sur ArchiCAD ou ce que je vois faire par d’autres avec d’autres logiciels. Il y un espèce de ténor qui est Revit, il y a deux challengers réels qui sont ArchiCAD et AllPlan et on trouve Vec-torworks dans un deuxième cercle, mais c’est plus parce qu’on n’en parle pas. Manifeste-ment, il n’a rien à envier aux autres dans ces contextes là. »

C onsidérations plus globales sur les pra-tiques autour du BIM, Olivier Celnik nous

dit : « Le secteur public commence à arrêter de penser que le BIM ce n’est qu’un accès simul-tané à la même maquette (autrement dit, le BIM niveau 3), ce qui suppose pour l’instant de travailler sur le même outil. L’idée fait son chemin qu’on va faire comme avant, à savoir que chacun avec son outil fait ses fichiers, ce qui permet de tracer l’action de chacun, on ne sort pas des habitudes usuelles, et une fois que tout ça sera maîtrisé, les outils auront évolué, et là on pourra, si on trouve ça per-tinent, faire du BIM niveau 3. Certains consi-

« Manifestement, Vectorworks n'a rien à envier aux autres ! »

Olivier Celnik, Z-Studio

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dèrent que c’est l’objectif et qu’aujourd’hui on est sur un pallier contraint par la technique et pour d’autres, que ce n’est pas si bien que ça d’atteindre cet objectif. Le BIM, c’est contex-tuel, ça dépend du projet particulier, de son programme, de son site, des enjeux spéci-fiques à un moment donné de l’opération, des acteurs, c’est avec tout ça qu’on définit le BIM particulier d’un projet. Le BIM c’est 20% de technique et 80% d’hu-

main au sens de coordination, de réflexion, de charte, de règle du jeu, de bonne volonté. Per-sonne ne se laisse aveugler ou bloquer par la technique. Derrière, il y a toujours le pro-jet ! La collaboration existe, elle est mise en œuvre, et ça permet de meilleurs échanges. On peut réellement penser que ça permet un meilleur projet, et que ça fiabilise le proces-sus. On a toutes les chances d’être à l’abri de mauvaises surprises.»

Texte original publié par : CESYAM14 rue des Reculettes 75013 ParisTel : 01 72 74 76 76 - www.vectorworks.fr

Images : Odile Seyler & Jacques Lucan, architectes

©2016 CESYAM. Vectorworks est une marque déposée de Vectorworks, Inc. Tous droits réservés.

CREDITS

A ujourd'hui le projet est partiellement sorti de terre et la maquette numérique s’est enrichie. La prochaine réunion

BIM est prévue en janvier 2017.