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Geneviève Thibault, comtesse de Chambure Author(s): François Lesure Source: Fontes Artis Musicae, Vol. 22, No. 3 (1975 September-Dezember), p. 94 Published by: International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres (IAML) Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23506306 . Accessed: 15/06/2014 01:45 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres (IAML) is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Fontes Artis Musicae. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.230 on Sun, 15 Jun 2014 01:45:43 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Geneviève Thibault, comtesse de Chambure

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Geneviève Thibault, comtesse de ChambureAuthor(s): François LesureSource: Fontes Artis Musicae, Vol. 22, No. 3 (1975 September-Dezember), p. 94Published by: International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres(IAML)Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23506306 .

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Geneviève Thibault, comtesse de Chambure

Quelques jours après avoir participé aux réunions de l'AIBM à Montreal, Madame de

Chambure nous a quitté brutalement, le 31 août dernier, alors qu'elle surveillait l'implan tation à Strasbourg d'une exposition itinérante de clavecins français et anglais, conçue et

organisée par elle.

Née à Neuilly en 1902, elle avait montré des dons très précoces pour les études et

obtenu sa licence ès-lettres à dix-sept ans, grâce à une dispense. Elle apprit le piano, l'harmonie et la fugue avec Lazare Levy, Eugène Cools et Nadia Boulanger. En Sorbonne, sa formation musicologique fut acquise grâce à André Pirro — pour lequel elle devait

garder une vénération toute particulière — et aussi grâce à un commerce amical avec

Yvonne Rokseth et Eugénie Droz. Avec beaucoup d'enthousiasme elle se mit à préparer une thèse de doctorat sur les transcriptions instrumentales de chansons françaises aux

XVe—XVIe siècle. Son premier article date de 1924. Pendant plus de dix ans elle accu

mula une riche documentation et commença à collectionner la musique ancienne. En

1925 elle créait la Société de Musique d'Autrefois — à une époque où la musique ancienne

était encore peu et le plus souvent mal exécutée. Mais son mariage, l'éducation de cinq

enfants, un séjour en Indochine et surtout la guerre interrompirent ces recherches. A

partir de 1947—48 elle reprit une activité, qui ne cessa d'être plus intense jusqu'à sa mort:

travaux bibliographiques sur le XVIe siècle français (que nous avons mené ensemble

jusqu'à leur terme), renaissance de la SM A avec ses deux concerts annuels et surtout avec la publication des Annales musicologiques (6 vol. depuis 1953). Sa maison devint une sorte de séminaire permanent, ouvert aux chercheurs de tous ordres et de tous pays.

Elle fut l'une des fidèles des congrès de l'AIBM et de la SIM, s'informant du progrès des travaux de chacun, toujours prête à s'associer aux entreprises qu'elle jugeait efficaces, intervenant au besoin avec vigueur lorsqu'elle estimait la méthode défectueuse ou les hommes impropres à la tâche. De plus en plus intéressée par la pratique des instruments, qu'elle collectionnait elle-même depuis longtemps, elle obtint une consécration officielle en 1961, devenant conservateur du Musée instrumental du Conservatoire de Paris. Sa tâche fut là considérable: elle mit au point de méthodes modernes de restauration et de conservation des instruments, enrichit et fit connaître les prestigieuses collections dont elle avait la charge. En peu d'années — elle devait prendre sa retraite il y a deux ans — elle

communiquait sa passion à un nombre toujours croissant de collaborateurs et de visiteurs. Pendant les dernières années, elle se consacra surtout à développer le CIMCIM (Comité International des Musées, et de Collections d'Instruments de Musique) — branche de l'ICOM —

qu'elle présida avec autorité (voir par exemple Fontes, 1965, p. 209—212), menant notamment à bien un répertoire international des collections d'instruments de

musique que l'on espère voir bientôt paraître. Soucieuse d'assurer la participation française au RIdlM, elle dirigea également au C.N.R.S. une équipe de chercheurs voués à un inventaire national des sources d'iconographie musicale et à leur étude.

Telle fut la carrière de cette femme hors du commun, curieuse de tout, exigeante avec

elle-même, merveilleusement fidèle dans ses amitiés, toujours prête à sacrifier son temps et sa peine lorsque l'on venait à elle, d'une simplicité et d'une disponibilité exemplaires si l'on songe à toutes les sollicitations qui étaient les siennes. Elle, qui avait tout pour mener une vie de dilettante, se soumit jusque dans le moindre détail aux règles d'une rigoureuse discipline scientifique. A la place qu'elle occupait on ne pourra pas la remplacer: on

remplace bien un fonctionnaire mais non quelqu'un qui d'elle-même exerceait un tel

rayonnement et donnait un tel exemple.

François Lesure

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