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Numero 003/Octobre-Novembre/09 Gestion des dechets solides... A.C.I.D Siège à Ouaga 2000 ( p 8-9 ) ( p 5-6 ) ( p 10-11 ) *Pêche : problématique et défis actuels . *Develeppement: La gestion des points d’eau en milieu rural: une nouvelle réforme? Bulletin Bimestriel Gratuit (p 6-8) Biocarburants : enjeux et perspectives N ews Cabinet SA

Gestion des dechets solides *Pêche : actuels - acid … · Des difficultés financières et des problèmes de gestion freinent un plein essor du secteur. Par ailleurs, l’amélioration

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Numero 003/Octobre-Novembre/09

Gestion des dechets solides...

A.C.I.D Siège à Ouaga 2000

( p 8-9 ) ( p 5-6 )

( p 10-11 )

*Pêche : problématique et défis actuels .

*Develeppement: La gestion des points d’eau en milieu rural: une nouvelle réforme?

Bulletin Bimestriel

Gratuit

(p 6-8)

Biocarburants : enjeux et perspectives

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Editorial

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PRINCIPAUX DOMAINES DE COMPETENCE

Education et santé

•Politiques de développement de la santé et de l’éducation•Alphabétisation et éducation non formelle

Politiques économiques

•Politiques budgétaires et monétaires•Finances publiques•Développement économique

Micro-finance •Stratégie de développement de produits de micro-finance

Agriculture, Environnement et changements climatiques

•Sécurité alimentaire•Administration des ressources forestières•Prise en compte des questions environnementales et climatiques dans les politiques de développement•Gestion du foncier

Management des entreprises et des organisations

•Stratégie et communication d’entreprise•Marketing et action commerciale•Gestion –Comptabilité- finance •Fiscalité

Management de Projets et Programmes de Développement

•Planification et élaboration de projets•Suivi et évaluation des projets et programmes de développement

Décentralisation et développement local

•Stratégies et instruments de mobilisation des recettes fiscales•Territorialisation des politiques et des actions de développement•Gouvernance locale•Gestion foncière•Développement durable

Ingénierie de la formation

•Evaluation des politiques de formation •Construction-Conception de dispositifs de formation•Conduite-évaluation de dispositifs et d'actions de formation

Management des ressources humaines

•Gestion prévisionnelle des emplois, des carrières et des compétences•Gestion administrative du personnel•Evaluation des besoins et élaboration de plans de formation•Politique de développement des ressources humaines•Audits sociaux

A.C.I.D News 003/Octobre-Novembre 2009

en Eau Potable et d’Assainissement (PN-AEPA) avec pour objectif d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le secteur de l’AEPA. Cependant, en dépit d’efforts considérables consentis, l’approvisionnement en eau potable en milieu rural demeure une préoccupation. Des difficultés financières et des problèmes de gestion freinent un plein essor du secteur.

Par ailleurs, l’amélioration du cadre de vie, par une gestion rationnelle des déchets solides préoccupent les autorités urbaines. En effet, l’urbanisation croissante engendre une production énorme de déchets qui, avec des modes de gestion inadaptés mettent en difficulté les municipalités.

Aussi, au regard d’une consommation mondiale d’énergie fortement tributaire du pétrole dont les réserves s’épuisent avec pour corollaire une hausse des prix, le monde se tourne de plus en plus vers des énergies renou-velables. A la recherche donc d’une sécurité énergétique, on assiste à un essor du secteur des biocarburants qui semblent pour certains un complément, pour d’autres une alternative face au pétrole et une solution pour amoindrir les émissions de gaz à effet de serre (GES).

En termes de diversité, le présent numéro traite égale-ment des réalités actuelles du secteur de la pêche et des défis du développement de la pisciculture. Les besoins du Burkina Faso en produits halieutiques (poissons notam-ment) dépendent pour une large part des importations ; et il faut inverser la tendance par un appui conséquent à l’aquaculture.

Aujourd’hui, A.C.I.D-SA se veut un label, le bulletin une vitrine et un lien avec tous les Partenaires car c’est ensemble que nous réaliserons les défis de développement qui se posent à nous.

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Un foisonnement de p r o b l é m a t i q u e s actuelles, voilà les ingré-dients que vous propose A.C.I.D.-SA pour ce numéro.Au Burkina Faso, l’accès à l’eau potable en milieu rural notam-ment, est un axe straté-gique de réduction de la pauvreté. Ceci justifie la mise en œuvre du Programme N a t i o n a l d’Approvisionnement

H.Fulgence KAFANDOAdministrateur Général

Transport

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La problématique du transport rural

Dr SIRPE Gnanderman

INTRODUCTION

Durant ces dernières années beaucoup de critiques ont été adressées à l’approche conventionnelle des transports dans les pays en développement. De ces critiques apparut une nouvelle approche pour mieux comprendre les objec-tifs des transports et particulièrement des transports en milieu rural. Le questionnement de cette nouvelle approche porte sur une plus grande attention à l’examen des besoins d’accessibilité des populations rurales.

I. Evolution des pratiques dans le domaine du transport

Historiquement, l’objectif principal du développement des transports modernes dans les pays en développement fut d’abord de faciliter la circulation des productions primaires vers les marchés d’Europe et d’Amérique du Nord et ensuite d’ap-provisionner les centres urbains. En réponse à ces besoins, les réseaux de chemin de fer, de routes bitumées et les ports furent cons-truits et ce sont en priorité les zones riches, disposant de potentiels agricoles et miniers, qui ont été connectés au reste du monde. Cependant malgré les investissements colossaux dans le développe-ment de ces infrastructures, les résultats en termes de mobilité des populations rurales et de leur accessibilité aux biens et services essentiels se font toujours attendre. C’est pourquoi l’on est passé à une nouvelle approche.La nouvelle approche va se distinguer de l’ancienne par

une innovation centrale, la prise en compte du ménage ou de la communauté comme unité d’analyse. Cette nouvelle approche va appeler à une redéfinition du trans-port et particulièrement du transport des communautés rurales. Le transport rural doit être compris comme étant le « déplacement des populations rurales et de leurs biens en vue de satisfaire leurs besoins domestique, écono-mique et social par des moyens le long des sentiers, pistes et routes ».

II. Les résultats de la nouvelle approche

En considérant donc le ménage comme élément primor-dial à prendre en compte dans les politiques de transport, des études furent élaborées. Au Burkina, selon une étude réalisée en 2000, un adulte dépense entre 50 et 150 minutes par jour pour les besoins de transport. Les femmes portent 65% du fardeau contre 35% pour les hommes. La plupart de ces transports se passent à pied et constituent de ce fait une entrave à l’augmentation de la production agricole.On a estimé par exemple que le transport de deux tonnes de produits agricoles sur une distance de trois kilomètres implique 600 km de marche à pied et un volume global de temps évalué à 150 heures. La conséquence immédiate d’un tel constat est qu’il faut réduire ces temps de transport par l’introduction et la dissémination de moyens de transport intermédiaires (MIT). Les MIT sont constitués par tous les moyens se situant entre la marche à pied et le transport motorisé. Ces MIT ont des avantages énormes : faible coût d’acquisition et d’entretien, utilisable sur les chantiers, les chemins et les pistes, etc.

III. Les implications de cette approche en milieu rural burkinabè

Si l’on admet l’importance des transports ruraux, alors cela implique au moins deux choses :

1) les investissements en milieu rural, doivent viser la promotion des MIT et dans certains cas le développement des réseaux de sentiers et de pistes;2) le développement des services locaux de transport.

D’autre part les politiques en matière de transport rural doivent aussi viser à réduire le besoin de se déplacer en facilitant la localisation sur place des services émetteurs de transport. La planification des transports ruraux doit en fait être intégrée.

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XX Y LL 0M

YORO

Transport

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IV. Les voies et moyens pour accroître l’offre de transport rural - Les solutions alternatives aux problèmes de transport

Les MIT sont dans la plupart du temps présentés comme des solutions potentielles aux problèmes de transport local et pouvant permettre d’accroître la mobilité en zones rurales. Dans certains cas, des solutions autres que le transport permet-tent de résoudre ce problème. C’est le cas du rapproche-ment de la source d’approvisionne-ment (puits, eau courante) des habitations dans le but de réduire les déplace-ments liés à cette activité. C’est égale-ment le cas des dé-placements liés à la collecte du bois de chauffe qui peuvent être réduits par la mise à la disposi-tion des femmes de foyers améliorés. Il en est de même pour les infrastructures villageoises (écoles, dispensaires,...). Le rayon d’action d’un dispen-saire diminue si le nombre de dispensaires est plus élevé.- Choix techniques, diversité et complémentaritéLe vélo et la charrette à traction animale semblent dispo-ser d’un avantage comparatif en zones rurales. Ils sont adaptés au transport sur de courtes distances. L’utilisation d’une bicyclette équipée d’un simple porte bagage d’origine ou renforcé pour le transport de passa-gers ou de charges spécifiques est aujourd’hui une pratique quotidienne dans les villages du Burkina Faso. Des actions spécifiques pourraient être envisagées en direction des forgerons villageois sur les thèmes de la fabrication et de l'entretien de certains MIT qui corres-pondent tout à fait au niveau local de technologie.- Crédit et SubventionsL’importance du crédit en faveur des MIT n’est plus à démontrer. On peut cependant noter qu’il n’est pas indispensable car certains programmes de crédit dans les pays en développement associés à des technologies en particulier ont donné de mauvais résultats. L’octroi de crédit peut non seulement aider un individu à acquérir un MIT, mais aussi et avec une égale importance permettre aux ateliers de financer les coûts de fabrication et aux négociants/détaillants de constituer leurs stocks.

Le choix des fabricants, des distributeurs et des clients est parfois faussé quand le crédit est restreint à certaines technologies. Par contre, s’il n’est pas limité, il risque de financer des activités d’un tout autre ordre. Pour limiter les distorsions, il faudrait accorder des crédits à toute une gamme de technologies même si cette solution a des chances de favoriser des choix « sans risque » tels que les bicyclettes classiques.Des efforts spéciaux seront nécessaires par ailleurs pour assurer que les femmes bénéficient de ces crédits en leur facilitant par exemple l’accès à l’information et aux procédures de demande et en veillant à ce que les condi-tions de crédit et de remboursement soient appropriées.- Partenariat et échange d’information Les échanges et la collaboration entre les institutions impliquées dans le développement rural et des transports sont à développer. Durant ces dernières années, des liens étroits entre le Forum Burkinabé pour le Transport Rural et le Développement (FBTRD), le ministère des transports et les acteurs clés du secteur des transports, ont conduit grâce au partage des connaissances, à une syner-gie d’actions dans la promotion des MIT.Une autre façon de promouvoir les transports ruraux est de créer un cadre pour l'engagement de la société civile dans les stratégies du secteur de transport liées au contexte de réduction de pauvreté. Il serait souhaitable que dans le cadre de la relecture du CLSP, un accent particulier soit mis sur les transports ruraux. Une manière d'améliorer la performance du secteur de transport, en ce qui concerne la réduction de pauvreté, est de renforcer le rôle des parties prenantes, en particulier les groupes sociaux pauvres, dans la priorisa-tion des problèmes. Au total, il s’agit d’augmenter la capacité du secteur de transport à contribuer à la réduction durable de la pauvreté. Ce cadre, à créer, aura pour but de renforcer la capacité des groupes de la Société Civile à contribuer aux objectifs de réduction de la pauvreté à travers le secteur du transport, à développer des mécanismes efficaces pour contrôler le processus de réduction de pauvreté et partici-per à la recherche et au partage des connaissances.Les résultats attendus d’un tel cadre seraient : • une attention plus grande portée aux questions impor-tantes relatives au rôle du transport dans la réduction de la pauvreté.• un cadre de suivi pour contrôler les investissements dans le secteur du transport pour atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté. • des stratégies pour influencer les politiques nationales dans le secteur de transport développées. • un cadre de partage de l'information et des bonnes

pratiques dans le domaine du transport et de la pauvreté.

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Pêche

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Problématique et défis actuels dans le secteur des ressources

halieutiques

La consommation nationale en produits halieu-tiques est estimée aujourd’hui à environ 35 000 tonnes pour 11 000 à 12 000 tonnes de production intérieure contre 21 000 à 25 000 tonnes d’importation. La tendance de la consommation est naturellement croissante du fait de la démographie et de l’évolution des habitudes alimentaires.

Il apparaît donc que la problématique majeure est le déficit entre l’offre nationale et la demande sans cesse croissante en poissons. Par ailleurs, le marché de poisson est florissant avec des prix bien rémuné-rateurs. En général, quelle que soit la taille des poissons, une fois sur le marché, le vendeur n’éprouvera aucune difficulté à les écouler. Cela explique en partie que malgré les actions dissuasives des services spécialisés de l’Etat, il y’aie eu très peu de succès à éradiquer dans les pratiques de pêche, l’utilisation de mailles de filets inférieures à 35mm (limite établie par la réglementation).

Si l’on s’ac- corde sur le fait que le défi ma- jeur est l’augmen- tation de la produc tion, les so- lutions pour y faire facepeuvent faire l’objet de spéculations. Pour produi-rele poisson, il existe deux voies qui peuvent se com-pléter : celle par la pêche de capture qui consiste à capturer des ressources naturelles sauvages et celle par la pisciculture qui consiste à élever les poissons en les nourrissant et en les entretenant.

Jusqu’à une époque récente, presqu’exclusivement le mode de production par la pêche de capture était pratiqué au Burkina Faso. Le potentiel halieutique

dans ce mode dépend essentiellement de la qualité ou la capacité productive de milieu aquatique, de l’étendue des superficies de plans d’eau et de la pression de pêche sur les ressources. Plus la qualité de milieu serait bonne c’est-à-dire favorable à la synthèse de biomasse ichthyenne, plus seraient les surfaces immergées et moins serait la pression de pêche sur les ressources naturelles, alors plus impor-tant sera le potentiel halieutique en pêche.

Lorsque les contrôles et les tentatives d’organisation de pêcheurs pour la gestion responsable et durable des ressources interviennent en pêche de capture, c’est essentiellement sur le facteur pression de pêche qu’ils le font en tentant de le diminuer. Il se trouve que de tous ces facteurs de production, la capacité productive du milieu aquatique est le plus détermi-nant. Le « contrôle de pêche » n’a véritablement de sens que si le milieu contient déjà une biomasse qui vaille la peine des efforts et énergies à déployer pour contrôler son exploitation. Le développement de l’utilisation de pesticides en agriculture et l’ensablement des réservoirs ont conduit à une baisse considérable du facteur Qualité de milieu, déterminant de base du développement de la faune ichthyenne. Il est toutefois possible d’apporter à ce problème, une correction détournée à travers l’aquaculture. En effet ce mode de production permet d’apporter aux poissons une nourriture exogène, c'est-à-dire une compensation alimentaire à partir des produits et sous produits agricoles que les cultures et l’utilisation des pesticides ont permis de produire.

Par ailleurs il faudrait savoir que même avec des contrôles très rigoureux sur l’ensemble des plans d’eau dont nous disposons aujourd’hui – en réalité, envisager ce degré de rigueur relève plutôt de l’utopie – l’on ne peut pas assurer seulement par l’exploitation de ressources naturelles un taux de croissance de production suffisant pour combler le déficit. Si les ressources ichthyennes naturelles sont élastiques à cause de leur capacité de renouvelle-ment, elles demeurent néanmoins très limitées par rapport à la demande.

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Biocarburant

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Au regard des explications précédentes, l’aquaculture s’impose comme un mode de produc-tion obligé pour tenter de satisfaire la demande en produits halieutiques. Cela n’est d’ailleurs pas une réalité propre au Burkina, il semble même l’être au niveau mondial.

Les différences fondamentales entre pêche et aquaculture

Les principales caractéristiques distinctives de l’aquaculture et de la pêche se trouvent dans les faits suivants : en aquaculture le poisson a un proprié-taire, il est prisonnier de l’Homme qui peut le captu-rer à tout moment, celui-ci déployant l’essentiel de son effort et ingéniosité pour améliorer sa crois-sance, alors qu’en pêche, la ressource est aléatoire, sans propriétaire défini et sa capture est incertaine. Si justement en pêche l’on a toujours eu des difficul-tés à appliquer des mesures d’aménagements pour essayer au moins de stabiliser la production, c’est parce que dans ce mode de production il n’existe pas de propriétaire défini pour la ressource à engendrer et par conséquent il n’existe personne pour suppor-ter les coûts y relatifs. Au contraire, les profiteurs de la ressource naturelle ont plutôt tendance à se livrer à une rivalité dans l’exploitation et non dans l’investissement. En aquaculture l’on amène par exemple des personnes à supporter les coûts de production et de transport de semences piscicoles, à investir dans le nourrissage et l’entretien des stocks de poissons etc... Des projections de résultats et de recettes peuvent être faites en aquaculture contraire-ment à la pêche où les prévisions sont plutôt fonda-mentalement spéculatives et hasardeuses.

Différents systèmes de pisciculture existent, pouvant être pratiqués avec plus ou moins de succès dans le contexte du Burkina Faso et des pays sahéliens en général.Ainsi, eu égard à la demande croissante, quelle politique de pisciculture faut-il pour le Burkina ? Quelles sont les préférences des consommateurs en terme d’espèces de poissons? Comment mobiliser et avoir des acteurs avertis et compétents capables d’approvisionner les marchés national et sous-régio-nal ? Où et comment disposer de suffisamment de ressources pour toutes ces actions ? Le Cabinet

Problématique actuelle des biocar-burants : enjeux et perspectives pour les pays en développement.

La consommation mondiale d’énergie primaire dépend en grande partie de la production pétrolière (figure 1: source EIA, 2009). Les besoins en pétrole devraient augmenter encore dans le moyen terme avec le développement du secteur des transports et de l'industrie en particulier dans les pays émer-geants. Cependant, depuis la fin des années 80, les découvertes couvrent à peine l’augmentation de la demande mondiale. Par ailleurs, l’utilisation de cette énergie fossile contribue à l’accroissement sans cesse des émissions de gaz à effet de serre (GES), en particulier le dioxyde de carbone (émission excédentaire annuelle de 3,2 milliards de carbone par an) dont les conséquences sont de nos jours bien établies par le GIEC.Dans ce contexte, et dans un contexte mondial marqué par l'instabilité des prix du baril de pétrole, les énergies nouvelles et renouvelables, particulière-ment les biocarburants font l’objet d’une considéra-tion particulière. Cette considération tient du rôle qu’ils pourraient jouer dans: - la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le gain en termes de rejet de GES peut aller au-delà de 90 % pour les filières les plus efficaces comme la filière éthanol via la canne à sucre (IFP, 2007)

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Dr Tizane DAHO

Biocarburant

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- la recherche d'une sécurité énergétique (indépendance énergétique, diversification des sour- ces d'énergie) compte tenu de la diminution des ré- serves mondiales de pétrole.En pratique, les biocarburants se classent en deux grandes familles : - les biocarburants de « première génération » : ils sont issus des plantes riches en produits oléagi-neux ou en sucre. Ils comprennent les huiles végé- tales pures, le biodiesel (destinés aux moteurs diesel) et l’éthanol (destiné au moteur à "essence") produit à partir de matières sucrées (canne à sucre, betterave etc.) et amylacées (maïs, blé, etc.). Leur technologie de production est maîtrisée et répan-due dans le monde. - les biocarburants de «seconde génération »: ils sont très peu développés pour des raisons de rentabilité économique et de maîtrise de la technologie de production. C’est le cas par exemple de l’éthanol cellulosique (produit à partir de résidus agricoles comme les pailles de céréales, de résidus forestiers etc.) ou les carburants BTL (biomass to liquid) qui sont des hydrocarbures de synthèse produits à partir des gaz issus des procédés de gazéification et du craquage thermique de la biomasse. L'optimisation de ces procédés fait actuellement l'objet de recherche dans différents laboratoires à travers le monde. Toutefois, les estimations montrent que les procédés industriels rentables dans ce domaine ne seront pas disponibles avant 15 ans.Aujourd'hui la question des biocarburants ne se posent pas en termes de faisabilité technique sauf pour le cas des biocarburants de seconde génération ou de leur impact environnemental positif. Les questions que l'on se pose aujourd'hui portent sur :- l'occupation des terres agricoles pour la produc- tion de biocarburant; - la disponibilité des ressources pour une produc-tion en masse de biocarburants. Les biocarburants sont-elles la solution au problème énergétique que connaît le monde?- leur rentabilité économique. Nous estimons que les biocarburants ne représen-tent pas la solution au problème énergétique, mais un élément de solution qui, combiné à d’autres, peut apporter un début de réponse. En effet, à l’échelle mondiale, les filières actuelles de biocarburants (première génération) qui connaissent un dévelop-

pement véritable représentent une part infime des besoins énergétiques mondiaux. A titre d'illustra-tion, l’ensemble des huiles végétales produites dans le monde (alimentaires ou non) ne couvrent que 19 jours de besoin mondial dans le domaine du trans-port et la totalité de l’éthanol mondial produit ne couvre que 6 jours de besoin mondial. Les projec-tions sur le développement des biocarburants de seconde et même de troisième génération (hydrogène) devraient contribuer à augmenter sensi-blement la part des biocarburants dans la consom-mation mondiale d'énergie (qui est actuellement d’environ 1,3%). Toutefois, cette augmentation restera toujours faible compte tenu des besoins croissants en énergie. A l'échelle locale, l'enjeu énergétique des biocarburants peut devenir très important. C’est le cas des pays en développement dont le potentiel de production de biocarburants est souvent très important par rapport à leurs besoins énergétiques. Dans ce contexte, les biocarburants peuvent se présenter comme un véritable facteur de développe-ment (applications de type " circuits courts ": moto-risation agricole, production d’électricité ou orien-tés dans les transports). La couverture des besoins en énergie, l’accroissement de la production agricole, la croissance économique sont les enjeux réels des biocarburants dans ces pays. En effet, la plupart de ces pays ont une économie qui repose sur l’agriculture dont le développement passe par une mécanisation. Les initiatives de mécanisation du secteur agricole (en amont et en aval) dans ces pays connaissent aujourd’hui un développement très lent du fait du coût élevé de l’énergie fossile. Cela est encore plus remarquable pour les pays enclavés et dépourvus de ressources fossiles. L’une des perspec-tives de la mécanisation de l’agriculture dans ces pays est l’utilisation de biocarburants en "circuits courts" d’autoconsommation où la rentabilité économique et énergétique est le plus souvent bien établie (les processus de production en "circuit courts" sont moins complexes et moins coûteux). Cette option offre la possibilité de produire le carburant nécessaire à la production agricole à partir de la production agricole elle-même et cela dans un rapport très intéressant : l’agriculture peut produire cinq à dix fois l’énergie qu’elle consomme. Ainsi, les unités de production agricoles petites ou moyennes,

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Assainissement

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peuvent produire sur place le produit alimentaire, le carburant nécessaire à la production et le sous-pro-duit (tourteau) utilisable directement pour l'alimen-tation de bétail ou comme engrais organique. De telles options contribueraient à couvrir d’une part les besoins en énergie dans ces pays et d’autre part à augmenter leur production agricole. Le problème de compétition entre l’usage alimentaire et l’usage énergétique (occupation des terres agricoles) se pose donc très peu dans ces pays vu sous cet angle.Après cette brève analyse, on peut se poser néan-moins les questions suivantes : Les enjeux énergé-tiques, économiques et environnementaux étant très disparates en fonction des régions ou des pays, ne faut-il pas concevoir des modèles régionales ou "locales" de valorisation énergétique de la biomasse qui tiennent compte des spécificités de chaque zone? Quel biocarburant, pour quel usage et pour qui? Ces questions nécessitent une réflexion pour l'élabora-tion de politiques de biocarburant optimales.

Gestion des dechets solides dans la ville de Ouagadougou: beau-coup d’efforts, mais peu de résultats...

Salam SAWADOGO

Un problème commun aux espaces urbains….

Aujourd’hui, en Afrique, à la faveur de l’urbanisation galopante et de ses corollaires, l’assainissement et la gestion des déchets sont deve-nus des préoccupations importantes. Il suffit de traverser n’importe quelle capitale africaine pour constater les manifestations de ce phénomène: amoncellements de déchets, détritus le long des routes, ruisseaux bloqués, sites d’enfouissement menaçant la santé dans les secteurs résidentiels et élimination inadéquate des déchets toxiques. Ouaga-dougou, la capitale du Burkina Faso, fait face aux difficultés que rencontrent tous les espaces densé-ment peuplés, notamment pour la collecte et l’élimination des déchets solides ménagers, définis comme tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou, plus généralement, tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon. Outre la capitale, le problème de la gestion des déchets préoccupe tous les centres urbains du pays.De l’analyse des informations disponibles, les régions administratives affichant les plus forts pour-centages d’ordures évacuées sont celles où se trou-vent les principales villes du pays: Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Tenkodogo.

En 1996, selon les services municipaux, Ouagadou-gou produisait annuellement, 200 000 tonnes de déchets c’est-à-dire environ 0,3 kg de déchets par jour et par habitant. Pour comparaison, en 1998, la production était évaluée à 0,7 kg à Dakar et 1,4 kg à Paris (OFEEE, 2004).

Figure 1: consommation mondiale d'énergie par source (EIA, 2009)

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Assainissement

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A Ouagadougou, les habitants se débarrassent de leurs déchets selon cinq modes différents : 31,1% utilisent la poubelle, 27,8% déversent leurs ordures sur les tas d’immondices, 13,1% dans la rue, 11,6% dans les bacs, 8,3% dans les fossés et 8,1% utilisent un autre moyen. De façon générale, deux comporte-ments majeurs pouvaient ainsi être observés: le rejet dans la rue à proximité de l’habitation pour 57,3% des ménages et l’entreposage dans des contenants destinés à être évacués vers d’autres lieux pour 42,7% d’entre eux. L’analyse du contenu de la décharge montre que les déchets solides produits sont de différentes catégo-ries. Des déchets banals : ordures ménagères, déchets de commerces, déchets de bureaux, des hospices, des jardins, des voiries, literies, des tables, appareils électroménagers, …Des déchets spécifiques : déchets biomédicaux; déchets industriels spéciaux (chimiques, phytosani-taires, de l’agroalimentaire, de tanneries, …)

La gestion des déchets est un axe de la politique nationale en matière d’amélioration du cadre de vie du Burkina Faso. Le Gouvernement et la Municipa-lité dans leur souci permanent d’œuvrer à l'amélio-ration du cadre de vie des populations oeuvrent à la mise en place d'un système intégré et efficace de gestion des déchets. C’est ainsi qu’un cadre régle-mentaire a vu le jour. Un schéma directeur de gestion des déchets (SDGD) établissant les modali-tés pratiques (conception du centre d'enfouissement et valorisation des déchets et la mise en place d’une approche communicationnelle indispensable pour la conscientisation de tous les acteurs) a aussi été élaboré.La gestion des déchets solides dans la ville de Ouaga-

dougou s’organise autour de plusieurs acteurs. La municipalité, en collaboration avec les Ministères de l'environnement et du cadre de vie, des infrastruc-tures, des transports et de l'habitat organisent la collecte et le transport, aménagent les sites de décharges et assurent le traitement des déchets. L’exercice de la collecte est essentiellement assuré par les ONG et Associations et par le Privé. Des bacs, des décharges sauvages ou autorisées, les déchets sont acheminés au Centre d’enfouissement technique de Ouagadougou (CET) où ils seront triés afin de séparer la fraction valorisable des rebus qui seront enfouis. Malgré les efforts des pouvoirs publics et de la société pour lutter contre ce phéno-mène, le constat est là : Ouagadougou est toujours parsemé de dépôts sauvages qui menacent grave-ment la santé des populations.Alors, que faire ?Le système de gestion des déchets solides à Ouaga-dougou est un système de gestion intégré. Mais dans la pratique, il fonctionne comme un système de « tout à la décharge » qui perçoit le déchet comme sans aucune valeur et qui doit être évacué immédia-tement. Ce système est préjudiciable à l’environnement et requiert beaucoup de moyens et d’espace.Pour aller vers un système de gestion beaucoup plus opérationnel et performant, il faut optimiser la composante économique dans le système. Ainsi un certain nombre de principes sont à obser-ver :1- « la valeur économique du déchet n’est pas nulle » : Il faut donc voir le déchet non plus comme une nuisance seulement, mais comme une ressource (production de matière première et d’engrais) ;2- poursuivre et intensifier les efforts en matière de communication pour le changement de comporte-ments des populations dans le domaine de l’assainissement ;3- orienter le système vers une gestion plus intégrée et de proximité ;4- professionnaliser la filière en la considérant comme une activité économique créatrice de richesses et d’emplois et surtout qui participe à l’assainissement de la cité. Qu’à l’instar des « agro-businessmen » qui interviennent à foison dans la filière agro-sylvo-pastorale, que la filière déchets ait ses « Wastebusinessmen ».

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A.C.I.D News 003/Octobre-Novembre 200910

Developpement

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La gestion des points d’eau en milieu rural: une nouvelle ré-

forme?

François FATURURIMI

L’eau est une denrée rare dans les pays sahéliens en général et au Burkina en particulier. Si les habitants du milieu urbain ont cette chance d’être connectés au réseau d’adduction d’eau potable, il n’en est pas de même pour ceux du milieu semi-urbain, encore moins pour ceux du milieu rural. Pour un certain nombre de raisons, l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA) a des difficulcultés pour étendre son réseau dans des milieux à faibles capaci-tés socioéconomiques pour le moment. Pour le milieu rural notamment, l’eau potable est le fait de forages.

Il n’y a pas très longtemps, le ratio habitants par forage était supérieur à 2000. Au fur et à mesure, ce ratio ne fait que baisser à tel point que la politique actuelle du gouvernement est de passer en dessous du cap de 150 habitants par point d’eau.La réduction de ce ratio est une performance à souli-gner et les efforts consentis par les différents parte-naires sont à louer. En effet, la construction d’un forage coûte cher et connaissant le revenu moyen du Burkinabè notamment du milieu rural, ce n’est pas un village de 200 habitants qui peut mobiliser 7 millions ou plus pour construire un forage. Jusque

là, les populations des zones rurales ne peuvent pas faire recours aux banques et même aux Institutions de Micro-finance (IMF) pour financer ce genre de projets. La réponse est simple ; il ya une faible capa-cité à rembourser le crédit et à disposer de garanties comme alternative aux échecs très probables.De ce fait, c’est l’Etat, des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), certaines associations et ONG qui financent la construction de forages, puits et autres ouvrages d’eau potables en milieu rural. Au départ, ces ouvrages étaient financés intégralement, sans aucune contrepartie des usagers. Mais on constatait que les ouvrages aussi chers étaient abandonnés dès qu’une petite panne apparaissait. C’est ainsi que les différents partenaires ont commencé à exiger un apport de la part des bénéficiaires, une façon de responsabiliser ces derniers. Pour pérenniser les ouvrages, des Comités de Gestion des Points d’Eau (CGPE) ont été institués. Mais, bien que ces CGPE soient souvent formés à l'entretien des équipements, à la propreté, à la gestion de l'eau et aux outils de gestion, force est de constater toujours le manque de ressources pour assurer les réparations en cas de pannes.

Pour remédier à la situation, le gouvernement a pris le décret N°2000-514/PRES/PM/MEE por-tant réforme des systèmes de gestion des infrastruc-tures hydrauliques d’alimentation en eau potable en milieu rural et semi-urbain de sorte à assurer un fonctionnement permanent des infrastructures.Le schéma préconisé envisageait la création d’Associations d’Usagers de l’Eau (AUE) reconnues qui devaient désigner un gestionnaire pour chaque point d’eau.

Usagers

Gestionnaire du point d’eau

Trésorier de l’Association des Usagers de l’Eau (AUE)

Epargne dans une institution financière pour de grosses réparations et renouvellement du matériel

Tenue d’une caisse pour de petites dépenses

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A.C.I.D News 003/Octobre-Novembre 2009

Developpement Avec les cotisations collectées auprès des usagers,

les gestionnaires des points d’eau devaient tenir une caisse pour les petites dépenses et faire une épargne auprès d’une institution financière pour les gros investissements.

Près d’une décennie après la promulgation de ce décret, on constate amèrement la persistance de pannes toujours longues, qui se transforment toujours en abandons si de nouveaux partenaires n’interviennent pas pour réhabiliter les ouvrages; réhabilitation souvent à la portée du pouvoir d’achat des usagers. La question qu’on peut se poser est de savoir pourquoi on n’arrive pas à pérénniser le fonctionnement des points d’eau.La réforme n’a-elle pas suffisamment été vulgarisée ?La réforme a-elle suffisamment été vulgarisée sans une appropriation réelle par les acteurs ?A-elle été adoptée mais sans résultats probants pour les populations ?Faut-il envisager une nouvelle réforme ou faut-il revoir tout le schéma d’adduction d’eau potable en milieu rural ?A toutes ces interrogations, il faudra tôt ou tard trouver des réponses adéquates pour sortir le secteur de l’approvisionnement en eau du milieu rural de sa léthargie.

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