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GESTION DU RISQUE DE CHANGE Projet de fin d’études : Elaboration du projet : Mlle. Hanane MACHKOUR & Mlle. Fatima Ezzahra CHAOUI Projet de fin d’études Encadrement du projet : M. Esskalli

Gestion Du Risque de Change Machkour Hanane Chaoui Fatimaezzahra

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Projet de fin d’études :

Elaboration du projet :

Mlle. Hanane MACHKOUR &

Mlle. Fatima Ezzahra CHAOUI

Projet de fin d’études

La gestion du risque de change

Encadrement du projet :

M. Esskalli

Anné universitaire : 2010/2011

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Projet de fin d’études

Introduction

Partie I : identification et gestion du risque de change

Section 1 : notion du risque de change

Chapitre 1 : naissance du risque de change

1) Définition 2) position

Chapitre 2 : catégories et typologie du risque de change

1) Catégories2) typologie

Section 2 : les techniques de gestion du risque de change

Chapitre 1 : techniques de gestion interne

1-1 -Le règlement au comptant1-2 -Ouverture d’un compte en devise à l’étranger1-3 -Choix de la devise de facturation1-4 -Affacturage1-5 -Compensation1-6 -Termaillage1-7 - Clauses monétaires dans le contrat

Chapitre 2 : techniques de gestion externe

2-1-Change à terme 2-2-Swap de change 2-3-Option de change

Partie II : Techniques de couverture du risque de change en pratique

Section 1 : présentation de la société et le service concerné par la gestion du risque de change

Chaitre1 : présentation de la société

Chapitre 2 : présentation du service concerné

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Plan :

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Projet de fin d’études Section 2 : la gestion du risque de change au sein du service

Chapitre 1 : la gestion interne

Chapitre 2 : la gestion externe

Conclusion

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Projet de fin d’études

Avec la libération de l’économie mondiale, les opportunités d’échanges internationaux

se sont multipliées et l’activité économique devient de plus en plus orientée vers

l’international.

Ainsi, la globalisation ou la mondialisation s’est caractérisée par l’entrée dans le

marché international de nouveaux acteurs (grandes entreprises privées et étatiques, les

banques, etc.…). Ces derniers se lancent dans ce marché étranger, en exportant leurs biens et

services ou à l’inverse, en important les produits dont elles ont besoin. L’internationalisation

de leurs activités, se traduit également par des emprunts ou des prêts en devises ainsi que des

investissements à l’étranger. Toutes ces activités se heurtent à de nombreuses difficultés liées

entre autres, aux fluctuations des cours des devises impliqués par la réalisation de ces

transactions. Les variations des taux de change, résultant des ces fluctuations, pénalisent ainsi

les opérateurs économiques, en influant sur leurs flux de trésorerie lorsqu’ils sont libellés en

devises étrangères.

Si une entreprise s’engage à vendre ou à acheter des biens ou des services dans une

devise étrangère et que le taux de change fluctue entre la date de l’accord et la date de

paiement, le bénéfice global de l’entreprise sur une opération, risque de chuter.

Par ailleurs, l’opérateur économique doit se doter de moyens de performance et

d’adaptabilité et ce, pour faire face à la concurrence aussi bien nationale qu’internationale.

Ceci exige des changements profonds dans leurs méthodes de gestion et d’organisation au fur

et à mesure que le progrès s’accélère et que la concurrence devient de plus en plus rude.

C’est dans ce contexte international que se place notre étude qui consiste à traiter les

différents instruments de couverture du risque de change généré par les éventuelles

fluctuations des taux de change.

Pour ce faire, nous allons donner dans une première partie un aperçu global sur la

notion du risque de change et son identification avec une présentation des différentes

techniques pratiquées pour sa couverture, puis nous consacrerons la deuxième partie à l’aspect

pratique du sujet et qui porte sur une étude de cas du système de couverture du risque de

change et de ses instruments, adoptées par l’Office Chérifien des Phosphates.

La gestion du risque de change 7

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Projet de fin d’études

Chapitre I : Notion du risque de change

Section 1 : Naissance du risque de change

1) Définition :Une entreprise est en risque de change dès lors qu’elle est engagée dans une opération commerciale (import-export) ou financière (prêt-emprunt) libellée dans une autre monnaie que sa monnaie nationale.L’entreprise importatrice est exposée au risque de change dès la passation de la commande. Son risque disparaît au moment du règlement de sa dette.De même un exportateur est exposé au risque de change dès l’émission de l’offre. Son risque devient réel à la signature du contrat.Le risque de change est donc lié au cours appliqué pendant une période donnée.

Exemple d’explication   :

1/06/2010 un importateur marocain a passé une commande de marchandises à un fournisseur français pour une valeur d’EUR 100 000, payable à 3 mois. Le 1/06/2010, le cours de l’euro est de 11 MAD. Le 1/09/2010, trois (3) cas sont envisageables :- Baisse du cours de l’EURO : si par exemple le cours passe à 10,5 MAD, la dette de l’importateur passe de 1.100.000 à 1.050.000 MAD soit une diminution de 50.000 MAD. Cet importateur a ainsi réalisé un gain de change de 50.000MAD. - Stagnation du cours de l’EURO : Compte tenu du fait que le cours de change n’a pas connu de variation, la dette est restée à son niveau initial et donc l'importateur réglera 1.100.000 MAD, somme équivalente à celle prévue lors de la passation de la commande et donc il n’y a ni gain ni perte.- Augmentation du cours de l’EURO   : Si le cours, à l’inverse s'établit le 01/09/N à 11,4 MAD. La dette de l'importateur enregistrera une hausse de 40.000 MAD passant de 1.100.000 MAD à 1.140.000 MAD, soit une augmentation de 40.000 MAD à régler en plus considéré comme une perte de change.

2) Position de change :

La position de change d’une entreprise est un inventaire de toutes ses opérations comptables en devises avec l'étranger (importations et exportations). Elle est liée à ses avoirs et ses dettes exprimés en devises. Elle est formée des créances sur clients, des dépôts en devises, des achats ou ventes à terme et des dettes fournisseurs, ... comme cela est illustré dans le tableau ci après :

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Offre : risque potentiel

Commande : risque réel

Livraison : risque réel

Règlement : risque dénoué

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Projet de fin d’études

www.eur-export.comIl résulte de ce tableau qu’à une date fixe, l’entreprise dispose d’un stock en dollar de 90 dont la valeur exprimée en euro est de 86,22 qu’elle utilisera pour ses besoins commerciaux et financiers.

La position peut être :- Ouverte si le montant des avoirs est différent du montant des dettes (cas du tableau).- Fermée si le montant des avoirs est égal au montant des dettes (cas rare).

La position de change est dite longue lorsqu’une entreprise a un risque à l’export (le montant des avoirs est supérieur au montant des dettes). A l’inverse, la position est dite courte quand l’entreprise est en face d’un risque à l’import.

Pour valoriser les opérations déterminant la position de change, les cours à prendre en compte sont : le cours du jour de l’entrée en risque (ordre, commande, facture,…) ; le cours à terme ; le cours du prêt ou de l’emprunt en devises.

Section 2 : Catégories et typologie du risque de change 

1) Catégories :

Le risque de change ne naît pas seulement au moment où la comptabilité enregistre une écriture, ce qui correspond à un risque comptable. Dans de nombreux cas, il naît en amont, c'est-à-dire avant même qu'il soit reconnu par la comptabilité.On peut distinguer plusieurs étapes dans l'existence du risque de change, ce qui entraîne des risques de change de nature différente notamment :

1-a- le risque de change aléatoire   :

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Libellé des opérations Montant (en 1000 USD)

Cours USD/EUR lors de l'opération

Valeur

AVOIRS       Créances détenues sur des tiers 150 0,8652 129,78

Dépôts ou prêts en devises 50 0,9710 48,55 Achats à terme 70 0,9210 64,47

(a) Total avoirs valorisés au cours moyen

270 0,8992 242,80

ENGAGEMENTS       Dettes clients 5 0,8715 4,36

Emprunts en devises 40 0,8856 35,42

Vente à terme 135 0,8652 116,80

(b) Total engagements valorisés au cours moyen

180 0,8699 156,58

(a) - (b) Position nette 90 - 86,22

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Il est aléatoire, lorsqu'il n'y a pas d'engagement ferme ou définitif de la part des deux contractants. C'est par exemple le cas de la préparation d'un catalogue ou de la préparation d'une soumission à un appel d'offre.

1-b- le risque de change conditionnel   :

Il est conditionnel, lorsqu'il n’y a pas un engagement irréversible de la part d'un partenaire mais que l'autre partenaire n'a pas encore manifesté sa volonté. La réalisation de l'engagement demeure encore incertaine, car soumise à la condition que l'autre partenaire accepte (risque conditionnel ou optionnel).

1-c- le risque de change réel ou certain   :

Il est certain ou réel lorsqu'il résulte de deux engagements irréversibles et réciproques d'une part de l'exportateur et d'autre part, de l'importateur. Il devient certain ou réel lors de la signature d'une commande, ou lorsque la réponse à un appel d'offre est positive.

2) typologie :

2-a-Risque de change de transaction   :

Est celui qui affecte une entreprise ayant des créances ou des dettes en devises à la suite d'une transaction avec une société d'un autre pays. Si le vendeur est en position de force ou si l'acheteur se montre accommodant, la devise de facturation sera celle du vendeur - ce qui supprime le risque de change pour le vendeur, mais pas pour l'acheteur.

Inversement, si c'est l'acheteur qui est en position de force, le risque de change sera supporté par le vendeur. Si le cours de la devise de facturation varie, soit le vendeur encaissera un montant inférieur, soit l'acheteur déboursera dans sa monnaie nationale un montant supérieur au prix prévu initialement. Pour le vendeur, ce risque de transaction vient s'ajouter au risque de crédit lié à une éventuelle défaillance de l'acheteur.

2-b- Risque de change de consolidation   :

Bien qu’il existe plusieurs méthodes comptables de consolidation des comptes de filiales étrangères, leur caractéristique commune est de convertir dans la monnaie de la maison mère les éléments du bilan des filiales susceptibles d’être affectés par des variations de taux de change, puis à calculer les gains ou pertes enregistrées au cours de l’exercice. Il y a perte de change en cas de diminution de la valeur, dans la monnaie de la maison mère, d’un poste d’actif (lorsque le cours de change a baissé entre les dates d’entrée et de sortie du bilan) ou l’augmentation de la valeur d’un poste de passif (si le cours de change est plus élevé à la date de sortie de bilan qu’à la date d’entrée). Des profits de change seront enregistrés dans des situations symétriques.

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Deux principales méthodes de conversion sont utilisées qui se différencient sur les postes de bilan exposés et sur les gains ou pertes que l’on peut retenir et faire figurer dans le compte de résultat :

a- Selon la méthode du cours de clôture :

La plupart des postes du bilan des filiales libellées en devises sont évalués en monnaie nationale au taux de change qui prévaut en fin d’exercice.Ainsi, la valeur des immobilisations, des stocks, des créances et des dettes…est convertie en monnaie de la maison mère au cours de clôture. La seule exception concerne le capital converti au cours historique (celui que prévalait lorsque le capital de l’entreprise a été constitué). Dans la mesure où la conversion des différents postes du bilan ne s’effectuent pas au même taux, la création d’u poste spécifique « écart de conversion », créditeur ou débiteur, est nécessaire au rééquilibre de l’actif et du passif.

b- Selon la méthode du coût historique :

Ces mêmes éléments sont convertis au taux de change qui était en vigueur lors de leur entrée dans le patrimoine de l’entreprise. Une exception là encore pour les actifs monétaires ainsi que les créances et les dettes qui sont convertis au cours de clôture. L’écart de conversion n’apparaît pas dans le résultat mais constitue, en fonction des vicissitudes monétaires une charge ou un produit intégré au compte de résultat.

2-c-Risque de change économique   :

Il existe une grande divergence entre les pratiques comptables et les réalités économiques en matière d’évaluation de l’exposition au risque de change.

Fondamentalement, le risque économique subi par une firme doit s’évaluer par l’ensemble des conséquences, à court et long terme, que des variations imprévues de taux de change peuvent exercer sur la valeur de cette entreprise dont la compétitivité peut être érodée ou stimulée par ces variations.

La valeur d’une firme étant traditionnellement calculée par la somme actualisée de ses cash flows futurs, on peut donc mesurer les gains ou pertes de change économiques par la différence entre les valeurs avant et après les fluctuations de taux de change. Le risque économique est ainsi défini beaucoup plus largement que le simple risque de transaction ou de consolidation. Ainsi, une entreprise qui ne produit ou ne vend que sur son marché national, à partir d’imputs également acquis sur le marché local, des marchandises facturées et payées en monnaie nationale peut souffrir des effets d’une concurrence plus vive (non anticipée) des fournisseurs étrangers dont la monnaie s’est dépréciée. Bien que n’étant concernée par aucun flux de devises, elle est néanmoins soumise à un risque qui pèsera sur sa valeur.

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Chapitre II : Techniques de couverture du risque de change

Section 1 : Techniques de couverture interne :

1) Le règlement au comptant   :

C’est évidemment (avec le choix de la monnaie de facturation) la solution la plus simple mais ce n’est pas la plus adaptée à la majorité des transactions commerciales. En effet, le règlement au comptant est en quelques sortes la situation idéale pour éviter d’être confronté aux variations des taux de change mais la plupart des paiements internationaux sont effectués plusieurs jours voire plusieurs mois après la facturation. Ceci rend inévitable la présence d’un risque de change. Ainsi, s’il est pratiquement impossible d’obtenir des règlements au comptant, il est important d’éviter les délais de paiement trop longs, ce qui est à négocier avec le client au moment de la conclusion du contrat.

2) Ouverture d’un compte en devise à l’étranger   :

Cette possibilité existe mais exige une condition. En effet, pour ne pas subir le risque de change, il est préférable que l’entreprise qui ouvre un compte en devise réalise régulièrement des opérations d’importation et d’exportation dans la devise en question, ce qui n’est pas toujours le cas. Ceci est nécessaire car les devises obtenues grâce aux exportations vont, au lieu d’être changées en monnaie nationale (ce qui pourrait occasionner un risque de change), servir à payer les dettes de l’entreprise portant sur des importations facturées dans cette même devise. Aucune des deux parties n’aura de protection à prendre puisque ni l’une ni l’autre aura à changer sa créance ou sa dette contre une autre devise.

3) Choix de la devise de facturation   : monnaie nationale ou autre devise

Cette technique évitera d’autant plus tout problèmes de risque de change que la monnaie de facturation est la monnaie nationale. C’est un moyen de ne subir aucun risque de change car ce risque intervient dès qu’une monnaie autre que la monnaie nationale entre en jeux. Les parties peuvent également choisir une autre devise de facturation, c'est-à-dire celle de l’une des deux parties ou une devise tierce.

Choisir la monnaie de facturation, qui est la monnaie dans laquelle sera libellé le contrat de vente ou d’achat international, permet à l’exportateur de connaitre parfaitement la somme qu’il recevra à l’échéance prévue par ce contrat et évite des manipulations comptables supplémentaires. L’exportateur qui parvient à ce que sa monnaie nationale soit la monnaie de facturation ne subira aucun risque de change. Ce sera donc l’autre partie contractante, c'est-à-dire l’acheteur étranger, qui subira ou profitera (si c’est un gain) du risque de change induit par les variations du cours de la devise choisie.

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4) L’affacturage   : transmission du risque de change à une société d’affacturage

L’affacturage est une technique de financement utilisée pour des montants élevés, sur un portefeuille de clients assez important et pour des ventes dont l’échéance des paiements ne dépasse pas les six mois : ces trois points constituent donc les conditions selon lesquelles un exportateur peut avoir recours à cette technique.

Cette pratique consiste pour l’exportateur à vendre sa créance à une société de recouvrement appelée affactureur.L’exportateur, après avoir conclu le contrat avec son client, va faire appel à cette société qui va prendre en charge la suite des opérations en contre partie du paiement des deux commissions :

- une commission d’affacturage qui représente entre 0,5% et 3% des créances cédées selon le chiffre d’affaires à affacturer, la taille moyenne des factures et la qualité des clients.

- Une commission de financement qui correspond aux intérêts que paie l’exportateur pendant la période qui s’étend du jour de la conclusion du contrat entre l’affactureur et l’exportateur jusqu’à l’échéance du paiement par le client.

C’est à l’affactureur que l’importateur règlera la facture qu’il devait initialement à l’exportateur. Cela signifie que tout risque de change potentiel est transféré à l’affactureur qui doit se couvrir. Cela permet à l’exportateur de se décharger à la fois de tout risque de non-paiement ainsi que du risque de change. Lorsque l’intermédiaire a été réglé, il va à son tour payer l’exportateur selon les conditions du contrat qui aura été signé entre eux.

Ces quatre instruments de couverture laissent à l’exportateur une variété de recours pour se prémunir du risque de change. Seul l’affacturage n’est possible et rentable que pour des entreprises dont l’activité est conséquente et à un coût très élevé, les autres sont accessibles à tout type d’entreprise.

5) La compensation   :

La compensation est une technique de couverture par laquelle une entreprise limite son risque de change en compensant les encaissements et les décaissements dans une même monnaie. Ainsi, le règlement d’une créance en devise sera affecté au paiement d’une dette libellée dans la même unité monétaire. La position de change ne porte alors que sur le solde.

Dans cette optique, l’entreprise veille à limiter le nombre de monnaies de facturation, de manière à pouvoir compenser un maximum de flux d’argent « entrant » et « sortant ».

L’entreprise doit également agir sur les dates de règlement afin de disposer de suffisamment d’entrées pour payer les sorties.

La compensation bilatérale peut également être appliquée par les firmes dans des cas exceptionnels. Cette compensation est possible lorsque deux entreprises sont en relation commerciale et qu’elles effectuent des ventes réciproques. C’est le cas quand une société vend à un client étranger des produits, ce client s’approvisionnant dans cette même entreprise.

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6) Le termaillage   :

Le termaillage consiste à accélérer ou retarder les encaissements ou les décaissements des devises étrangères selon l'évolution anticipée de ces devises. Cette technique vise donc à faire varier les termes des paiements afin de profiter de l'évolution favorable des cours. Les situations suivantes peuvent se présenter :

si l'exportateur anticipe une appréciation de la devise de facturation, il tentera de retarder l'encaissement de sa créance pour bénéficier d'un cours futur plus avantageux. A l'inverse, si l'exportateur anticipe une dépréciation de la devise de facturation, il tentera d'accélérer l'encaissement de sa créance pour bénéficier du cours actuel plus avantageux ;

si l'importateur se trouve face à une tendance à l'appréciation de la devise du contrat d'achat, il sera tenté d'anticiper son règlement. Au contraire, si l'importateur se trouve face à une tendance à la dépréciation de la devise du contrat d'achat, il tentera de retarder son règlement de manière à pouvoir bénéficier d'un cours futur plus avantageux.

7) Les clauses monétaires dans le contrat   :

En recourant à ces instruments, l’entreprise à la possibilité d’adapter le prix d’achat (pour l’importateur) ou de vente (pour l’exportateur) aux fluctuations des taux de change, afin, au mieux, d’éviter le risque de change, ou du moins une grande partie.

On peut retenir 3 grands types de clauses monétaires :

- La clause d’adaptation des prix en fonction des variations des taux de change :

En insérant cette clause dans le contrat, l’importateur et l’exportateur s’engagent à accepter les conséquences des fluctuations des cours sur le prix facturé : A savoir que si la monnaie de facturation s’apprécie entre la conclusion du contrat et l’échéance du paiement, le prix sera réduit. Si, dans le cas inverse, le cours de cette monnaie baisse, le prix augmentera.

- La clause de risque partagé :

Cette clause de risque partagé prévoit que les parties se partageront (par moitié ou une autre proportion) le risque qui aura été occasionné par les variations des taux de change entre la date de conclusion du contrat, ou celle de facturation (selon choix des parties) et l’échéance. Ceci signifie qu’ils se répartiront les pertes mais aussi les gains qui résulteront de ces fluctuations.

Ainsi, prenons l’exemple du cours du dollar américain en euro : si entre la date de conclusion du contrat et l’échéance du paiement, le cours a augmenté de 0,06 euro par dollar (perte pour l’importateur mais gain pour l’exportateur), et les parties ont intégré au contrat une clause de risque partagée à 50%, chacun aura un risque de 0,03 euro par dollar, sur lesquels chacun devra se couvrir.

- La clause d’option de devises : le caractère exhaustif de ces clauses :

La clause d’option permet à l’opérateur d’avoir recours à une autre devise que celle prévue initialement par le contrat au cas où la variation du cours de celle-ci lui serait défavorable, dans les proportions mentionnées dans le contrat. Cette clause d’option peut être

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une clause multidevise ou clause de change multiple qui spécifie la possibilité pour l’acheteur ou le vendeur de choisir comme devise de facturation celle qui, parmi les devises retenues par la clause, sera la plus avantageuse au moment de l’échéance. Ces clauses monétaires sont très nombreuses et peuvent être personnalisées par les parties dans leur contrat, selon ce qu’elles auront négocié ensemble. Elles s’imposent aux parties car le contrat est considéré comme la loi des parties.

Section 2 : Techniques de couverture externe 

La circulaire n° 1723 [1] de l’office de change émise à Rabat le 1er aout 2007, 16 RAJAB 1428 concernant la gestion du risque de change a déterminé les techniques externes à utiliser par les intermédiaires agréés et qui sont les suivants :

Le change à terme Les swaps de change Les options de change

1) Le change à terme :

Le change à terme permet de fixer dès aujourd'hui le cours de vente ou d'achat d'une devise à une date future et donc de vous préserver d’une évolution du cours dans un sens qui vous serait défavorable (risque de change).Cette opération est utilisée en matière de risque commercial.

Cas de l’exportateur   :

L’exportateur vend à terme la devise qu’il doit recevoir, le prix fixé dans le contrat est définitif et il ne pourra pas bénéficier d’une évolution favorable (hausse) de la devise.

Cas de l’importateur   :

Il achète à terme la devise qu’il doit verser. Le prix d’achat est connu dès la conclusion de l’opération. Si la devise baisse, il ne pourra pas en bénéficier.

Ainsi, le risque est éliminé puisque le prix de la devise est définitivement fixé.

Une telle stratégie présente l’avantage de neutraliser le risque de change mais reste une couverture rigide dans le sens où elle ne permet pas de profiter d’éventuelles évolutions favorables de la devise.

Détermination du cours à termeLe cours à terme dépend de trois paramètres à savoir le cours au comptant le jour de la négociation, la durée de la couverture et le différentiel entre le taux domestique et le taux devise sur la période à couvrir.

Court à terme (CAT)= cours spot ± Report/Déport

1[ ] Annexe n° 1

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Une monnaie est dite en report (déport) par rapport à une autre monnaie lorsque son taux d’intérêt est plus faible (fort).

Calcul du report/déport ou points de swap :

Points de swap = cours comptant devise*(taux MAD-taux devise)*Nombre de jours360

EXEMPLE   :

La société FAX-IMPORT achète à une société américaine des appareils du type fax. Le 1 er

Juin, la commande s’élève à 100000 USD payable dans six mois, à savoir le 1er Décembre.

La couverture du risque de change de cette commande est envisagée sous forme d’un contrat de change à terme.

Le contrat porte sur un achat à terme de 100000 USD. L’acheteur : la société FAX-IMPORT achète des USD, en contrepartie, elle vend des

EUR. Le vendeur : CBC vend des USD et achète des EUR. Cours spot (comptant) : le 1er juin 1 EUR=0,86 Cours forward (à terme) : à 6 mois au 01/12 : 1EUR=0,86 +0,0065 (report) = 0,8665USD

A l’échéance des six mois, à combien reviendra l’achat des USD contre EUR ?

Le prix du dollar a été fixé à 1EUR =0,8665 USD. A l’échéance des six mois, CBC livrera à 100000 USD à la société FAX-IMPORT au cours du contrat.

Résultat de l’opération pour FAX-IMPORT (ou prix d’achat des marchandises) :

Achats des USD : 100000/0,8665= 115406,81 EUR

2) Le swap de change

Le swap de devises est un accord conclu entre deux parties qui s'échangent un montant déterminé de devises étrangères et s'engagent mutuellement à effectuer régulièrement des paiements correspondant aux intérêts ainsi qu'à se rendre le montant échangé à une échéance déterminée. Dans la plupart des cas, une banque sert d'intermédiaire pour la transaction.

Le swap de change est également appelé swap cambiste car il était utilisé à l'origine par les cambistes de banques pour réaliser des opérations de trésorerie sans que celles‐ci ne soient inscrites au bilan.

Le swap cambiste est une transaction combinant une opération de change au comptant avec une opération de change à terme (ou Forward).Ces 2 opérations sont négociées simultanément avec la même contrepartie et le même cours de change comptant de référence.

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Projet de fin d’études

Il existe différents types de swaps :

les swaps exports sont consentis par des banques aux exportateurs dans certains pays. Ils représentent en quelque sorte une avance en devises convertibles de la Banque Centrale, avance qui sera remboursée lorsque l'exportateur aura perçu le paiement de ses ventes ;

le prêt parallèle permet à deux entreprises situées dans des pays différents de se mettre d'accord pour s'accorder mutuellement un prêt dans les monnaies dont elles ont besoin pour une période déterminée. Au terme de la période, les deux sociétés remboursent les prêts qu'elles ont l'une envers l'autre dans leur monnaie respective.

Mécanisme du swap de change   :

Tout se passe comme si les 2 contreparties échangeaient leur dette :

Swap de change MAD contre USD :

Les étapes sont donc classiques :

‐Echange du capital : les 2 contreparties échangent les montants nominaux de leur dette respective. Cette opération est généralement réalisée au cours spot du moment. Il s'agit d'une opération de change au comptant.

‐Remboursement du capital : à l'échéance, chacun remboursera à l'autre le montant du capital, intérêts inclus. Ceci équivaut également à une opération de change dont le cours induit est le cours à terme de l'opération.Les flux montrent bien qu'il s'agit en réalité d'une opération de trésorerie avec versement du capital en date spot et remboursement du capital et des intérêts à l'échéance.

La gestion du risque de change 17

31/07/2010 31/07/2011

Mise en place

- Capital MAD

+ Capital EUR

Echéance

+ Capital MAD

+ Intérêts MAD

- Capital EUR

- Intérêts EUR

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3) Option de change :

Une option de change est un instrument de couverture du risque de change qui donne à son acheteur le droit, et non l’obligation, d’acheter ou de vendre un montant de devises à un cours déterminé à l’avance, en contrepartie du paiement d’une prime.

Le plus souvent, les contrats d’options de change sont négociés de gré à gré avec un établissement bancaire.L’option de change classique ou l’option « Plain Vanilla » vous permet de vous garantir un cours de change en cas d’évolution défavorable, tout en ayant la possibilité de profiter de manière illimitée de l’évolution favorable du marché pour effectuer les opérations à des conditions plus avantageuses.

Le Call ou option d’achat permet de se prémunir contre une hausse de la devise en laissant la possibilité de bénéficier d’une baisse.

Le Put ou option de vente permet de se prémunir contre une baisse de la devise en laissant la possibilité de bénéficier d’une hausse.

Précisions   :

-La prime : Est le prix de l’option. Elle constitue la contrepartie du droit acquis ; elle est versée par l’acheteur de l’option (et encaissée par le vendeur) au début de l’opération. En général, elle est exprimée en pourcentage du montant nominal du contrat.

-L’échéance : Date marquant la fin de vie de l’option.

-Le prix d’exercice : Le prix d’achat ou de vente des devises appliqué en cas d’exercice de l’option est déterminé au départ de l’opération.

Les éléments constitutifs de l’option   :

-Strike   :

C’est le cours de réalisation à échéance de l’option en cas d’évolution défavorable de la devise. Il est fixé au moment de l’initiation du contrat. L’une des flexibilités de l’option réside dans la possibilité de choisir son Strike.‐A la monnaie : une option est dite « à la monnaie » si son Strike est égal au cours spot‐Dans la monnaie : une option est dite « dans la monnaie » si son Strike est plus avantageux que le spot.‐En dehors de la monnaie : une option est dite « en dehors de la monnaie » si son Strike est moins avantageux que le spot.

-La période d’exercice   :

On distingue entre deux types d’options :‐L’option européenne ne peut être exercée qu’à échéance‐L’option américaine peut être exercée à tout moment pendant sa durée de validité

La gestion du risque de change 18

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Projet de fin d’études

-La prime   :

Pour le droit accordé par l’option, l’acheteur paie une prime qui reste acquise par le vendeur que l’option soit ou non exercée. La prime correspond au coût d’une assurance contre une évolution défavorable des cours de change, pendant la durée de vie de l’option.

Elle s’exprime en pourcentage du montant en devises et est versée dès l’initiation du contrat. La prime dépend de différents paramètres : La valeur intrinsèque : c’est l’écart entre le cours au comptant et le Strike. Plus le Strike

est décalé défavorablement par rapport au cours au comptant plus la prime est faible. La maturité de l’option : c’est le nombre de jours dont dispose le détenteur de l’option

pour bénéficier d’une évolution favorable. Plus l’échéance est courte et plus la prime est réduite.

Le taux d’intérêts : c’est la différence entre le taux domestique et le taux devise. Plus la maturité est lointaine, plus l’impact des taux est important.

La volatilité : c’est un indicateur de la vitesse de variation des cours. Plus la volatilité est importante et plus la probabilité est grande que les cours atteignent un niveau donné. Ainsi, la prime est d’autant plus élevée que la volatilité est grande.

Le dénouement d’une option :

-L’exercice de l’option   :

En cas d’évolution défavorable de la devise tout au long de la durée de vie de l’option, le détenteur exerce l’option en achetant ou cédant la devise au Strike. Exercer l’option ne présente l’intérêt que si le Strike est plus avantageux que le cours au comptant à la date d’échéance.

-Abandon ou revente de l’option   :

Toute évolution favorable de la devise durant la durée de vie de l’option peut être captée soit :‐A échéance, en abandonnant l’option et en achetant ou cédant les devises au cours au comptant plus avantageux.‐Avant échéance, en revendant l’option et en initiant une couverture de change à terme calculée sur la base de ce cours au comptant plus intéressant ou en initiant une deuxième option à un nouveau Strike.

-Exemple d’une couverture en Call   :

Vous souhaitez couvrir vos achats contre une hausse du USD/MAD sur une échéance de30 jours. Vous souhaitez par ailleurs pouvoir tirer profit d’une baisse de la devise. Un achat à terme ne permettant pas de répondre à la seconde condition, vous préférez acheter un CallUSD/MAD ayant les caractéristiques suivantes :‐Call USD/MAD‐Strike = cours au comptant = 8,80‐Echéance 30 jours‐Prime 0,90%

La gestion du risque de change 19

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Projet de fin d’études

Le résultat de cette stratégie de couverture est le suivant :

‐ A la date de maturité, l’USD/MAD cote 9,25 au comptant, moins avantageux que le Strike.Vous achetez les Dollars au prix d’exercice (8,80). Le niveau d’achat réel est donc égal au prix d’exercice majoré de la prime payée, soit 8,8792.

‐ 10 jours après l’initiation du contrat, le Dollar se déprécie considérablement contre leDirham (8,45). Vous souhaitez capter cette forte baisse de la devise. Vous décidez donc de revendre votre Call pour vous positionner sur un achat à terme échéance 20 jours.Le niveau d’achat est donc égal au cours à terme majoré de la prime payée et minoré de la prime perçue. Vous avez également la possibilité de reconduire un nouveau Call à un Strike plus bas. Vous avez donc géré au mieux votre position de change tout en étant en permanence assurés de pouvoir acheter vos devises au Strike en cas d’évolution défavorable du cours.

‐ A la date d’échéance, le cours au comptant USD/MAD est inférieur au Strike (8,60). La couverture n’étant pas « figée », vous abandonnez le Call et achetez les dollars au comptant à un cours plus intéressant. Le cours net d’achat est égal au cours au comptant de la transaction majoré de la prime initialement payée soit 8,6792.

-Exemple d’une couverture en Put   :

Vous souhaitez couvrir vos rapatriements contre une baisse de l’EUR/MAD sur une échéance de 30 jours. Vous souhaitez par ailleurs pouvoir tirer profit d’une hausse de la devise. Une vente à terme ne permettant pas de répondre à la seconde condition, vous préférez acheter un Put EUR/MAD ayant les caractéristiques suivantes :‐Put EUR/MAD‐Strike = cours au comptant = 11,00‐Echéance 30 jours‐Prime : 0,28%

Le résultat de cette stratégie de couverture est le suivant :

‐ A la date de maturité, L’EUR/MAD cote 10,70 au comptant, moins avantageux que le Strike. Vous cédez les Euros au prix d’exercice (11,00). Le niveau de cession réel est donc égal au Strike minoré de la prime payée soit 10,9692.

‐ 10 jours après l’initiation du contrat, l’Euro s’apprécie considérablement contre le dirham(11,10). Vous souhaitez capter cette forte hausse de l’Euro. Vous décidez donc de vendreVotre Put pour vous positionner sur une vente à terme échéance 20 jours. Le niveau de cession est donc égal au cours à terme minoré de la prime payée et majoré de la primePerçue. Vous avez donc gérer au mieux votre position de change tout en étant en permanence assurés de pouvoir céder vos devises au Strike en cas d’évolution défavorable du cours.

‐ A la date d’échéance, le cours au comptant EUR/MAD est supérieur au Strike (11,05). La couverture n’étant pas figée, vous abandonnez votre Put et cédez les Euros au comptant à un cours plus intéressant. Le cours net de cession est égal au cours au comptant de la transaction minoré de la prime initialement payée soit au total 11,0192.

La gestion du risque de change 20

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Projet de fin d’études

4) le recours à l’ASMEX (Association Marocaine des Exportateurs) :

L'entreprise peut se couvrir contre le risque de change via des assurances que proposent des organismes externes. Ces assurances ont pour objet de permettre aux entreprises exportatrices d'établir leur prix de vente de passer des contrats en devises sans encourir le risque de variation des cours de change.Ces opérations sont multiples :- Elles concernent aussi bien des opérations ponctuelles que des courants d'affaires réguliers ;- Elles peuvent couvrir les variations de change sur un courant d'affaires à l'import ou à l'export pendant la période de facturation jusqu'au paiement ;- Ces assurances comprennent parfois des clauses permettant de bénéficier de l'évolution favorable de la devise, le cours garanti pouvant être modifié pendant la période de facturation.En effet, toutes les entreprises réalisant des opérations commerciales ou financières engagées en devises sont confrontées à un risque lié à la variation de la parité entre les monnaies. Une variation de quelques points de cours de change peut remettre en question la rentabilité de l'affaire traitée.

Au Maroc, c’est l’Association Marocaine des Exportateurs qui s’occupe de l’assurance des entreprises marocaines contre le risque de change.Elle facilite par ses services et ses garanties, le développement du commerce entre les entreprises.En effet, elle gère pour le compte de l'État, une large gamme de garanties destinées à favoriser et soutenir les exportations marocaines dans le cadre des dispositions des articles du Code des Assurances. Ainsi, Le rôle primordial de l’ASMEX est d’assurer les acteurs marocains à l’export contre le risque de change qui peut mettre en danger leurs activités.

 

La gestion du risque de change 21

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Projet de fin d’études

Nous avons effectué un passage aux services de l’OCP JORF LASFAR, chargés des opérations avec l’étranger pour nous renseigner sur les méthodes et techniques concernant la gestion du risque de change utilisées par cet organisme.

Tout d’abord, nous donnons ci après, une présentation succincte de l’OCP avec un bref aperçu du service traitant les opérations de change.

Chapitre I : Présentation de l’OCP et du service concerné par la gestion du risque de change

Section 1 : Présentation de l’Office Chérifien des phosphates (OCP)

1) Fiche signalétique   :

Raison sociale Office chérifien des Phosphates

Numéro du registre de commerce Casablanca 40.327

Date de création Dahir du 07/08/1920

Date de création du Groupe OCP 1975

Date de création d’OCP SA  2008

Siège social Immeuble OCPN°2, Rue Al abtal, hay

Erraha, Casablanca.

Réserves de phosphate 20 milliards de tonnes sur un total mondial de

50 milliards

Secteur d’activité phosphate et dérivés phosphatés (acide

phosphorique, engrais : DAP, MAP, TSP,

ASP, NPK)  

Sites de production -Phosphate: Khouribga, Benguérir,

Youssoufia, Boucraâ-Laâyoune

-Dérivés : Safi, Jorf Lasfar

Ports d’embarquement Casablanca, Jorf Lasfar, Safi, Laâyoune

Président Directeur Général M. Mostafa TERRAB

La gestion du risque de change 22

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Projet de fin d’études 2) Bref historique   :

L'Office Chérifien des Phosphates est une firme Etatique créée depuis août 1920, dans le cadre de l'exploitation de la richesse nationale en phosphates, il est transformé à un groupe nommé le groupe OCP à partir de 1975. Le développement des activités assurées par le groupe OCP s'est propagé dans le temps et l'espace, car en commençant par la seule activité initiale qui était l'extraction des phosphates en 1921, le groupe est passé à une autre fonction telle que la commercialisation des produits dérivés du phosphate au niveau international, ainsi qu'il a entamé la fabrication et l'exportation de l'acide phosphorique en 1998. De même il est dénommé groupe, voire l'élargissement continu de son réseau sur le territoire national.

3) Organigramme   :

Section 2 : Présentation du service concerné (trésorier)

La gestion du risque de change 23

Direction POLE CHIMIE (CI)

Direction Développement Chimie (CID)*

Direction des RH (CIH)

Direction Comptabilité et trésorerie (CIF /C)

Direction Achats (CI/A)

Pakistan Maroc Phosphore

(CIP)

Bugne Maroc Phosphore

(CIB)*

EMAPHOS (CIE)

MP JORF LASFAR CIJ

IMACID (CII)

MP Safi (CIS)*

Direction programmation et

contrôle produit (CIJ/C)

Département QSE (CIJ/QE)

Direction en charge des ressources humaines de JORF LASFAR

(CIIJ/H)

Département formation et perfectionnement (CIJ/FP)

Qualité

Environnement

Sécurité

Département études et contrôle de gestion

économique (CIJ /EE)

Direction production (IDJ/P)

Service planification et

gestion technique (IDJ/PG)

Direction logistiques et ressources (IDJ/L)

Direction Amélioration Processus et moyens

(IDJ/A)

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Projet de fin d’études

Du fait de sa grande structure, le groupe (OCP) a créé sa propre salle de marché, traitant pour

l’ensemble du groupe toutes les opérations de placement, du financement, de change et du

taux, ce qui permettra au groupe de se couvrir contre des éventuels risques financiers.

Rappelons que le groupe OCP est le principale exportateur marocain, ce dernier effectue

plusieurs opération avec l’étranger et donc il est exposé à un risque de change qu peut nuire à

son développement.

C’est le rôle donc de la salle de marché qui s’occupe du traitement et de la consolidation de

toutes les transactions effectuées entre l’OCP (ses différents sites) et l’étranger.

Au sein de JORF LASFAR, la mission de la gestion du risque de change est confiée à deux

responsables :

1) Trésorier en devise :

C’est le responsable qui s’occupe de la gestion de trésorerie en devise, c'est-à-dire qui traite

toutes les opérations effectuées entre l’OCP JORF LASFAR et l’étranger, en passant ainsi par

toutes les étapes de la couverture du risque de change de l’envoie de la demande de cotation

jusqu’au jour du règlement.

2) Trésorier en dirham :

C’est lui qui se charge à son tour de la gestion de trésorerie en dirham, c'est-à-dire qui

s’occupe des entrées en dirham.

Chapitre II : la gestion du risque de change adopté par le service

La gestion du risque de change 24

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Projet de fin d’études Section 1 : la gestion interne

La compensation   :

La compensation est une technique de couverture par laquelle une entreprise limite son risque de change en compensant les encaissements et les décaissements dans une même monnaie. Ainsi, le règlement d'une créance en devise sera affecté au paiement d'une dette libellée dans la même unité monétaire. La position de change ne porte alors que sur le solde.

Schéma d’illustration   :

1 000 000 $

1 500 000 $

Si l’OCP recours au Netting avec cette entreprise, le mouvement de flux sera le suivant :

5 000 000 $ 500 000 $

Il paraît, donc clair, qu’avec cette opération de Netting l’impact de l’évolution du cours de change sera réduit au montant de 500 000 $. Le Netting permet ainsi de réduire le risque de change.

Section 2 : La gestion externe 

1) Le change à terme   (forward)   :

L’opération de change à terme consiste en la fixation, en date d’opération, des conditions de négociation d’une opération future, afin d’éliminer le risque de change intermédiaire.

 Le change à terme permet de répondre à une anticipation d'une forte évolution défavorable des conditions de marché. Le client fige ainsi les conditions de réalisation de son opération de change future, quelle que soit l'évolution du marché à savoir la date de valeur, le cours de change et le montant à échanger.

Prenons l’exemple d’une opération d’exportation effectuée par l’OCP, qui doit se dénouer dans 6 mois moyennant paiement en dollar.

En réalité, la transaction sera réalisée par l’intermédiaire de l’une des banques de l’OCP à laquelle cette dernière cède la somme correspondante à cette transaction selon une cotation

La gestion du risque de change 25

OCP vendeur

(Acheteuse)

Entreprise acheteuse

(Vendeuse)

OCP vendeur

(Acheteur)

Entreprise acheteuse

(Vendeuse)

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Projet de fin d’études bien déterminée. Le risque de change est alors répercuté sur la banque qui devra encaisser à échéance les dollars convertis.

La banque dans un souci de rentabilité, procède aux opérations successives suivantes :

1. Elle emprunte la somme en dollars à 6 mois au taux prêteur t$ sur le marché ; 2. Elle convertit le jour même au cours comptant les dollars contre dirhams ; 3. Elle place les dirhams obtenus au taux MAD sur le marché monétaire à 6 mois ; 4. A échéance, la banque recevra les dollars et remboursera ainsi son emprunt.

Exemple   :

Il s’agit d’une opération d’exportation d’un tonnage en phosphates pour un montant total de 8.000.000 USD en date du 26/03/2010 à effectuer le 29/04/2010 (date de maturité).

Pour récupérer le produit de la vente, l’OCP, suite à sa demande de cotation [2] reçoit des propositions de la part de ses banquiers. La cotation retenue bien évidemment est celle qui correspond à la proposition la plus intéressante. L’opération doit passer donc par l’intermédiaire de la banque la plus avantageuse, qui, de ce fait se porte acquéreur du montant de la transaction.

Les cotations[3] sont communiquées par e-mail avant 12h30. Celle qui est retenue bien sûr, est celle qui est la plus élevée par rapport au spot maximum de référence permettant ainsi de dégager un gain de change de 0,0207, soit (8,3807-8,3600).

Le tableau ci après retrace la cotation des 5 banques de l’OCP relative à la même journée :

Date 26/03/2010BANQUE 1 BANQUE 2 BANQUE 3 BANQUE 4 BANQUE 5

MaturitéEURUSD 1,3374 1,3405 1,3360 Spot 8,3552 8,3300 8,3440 8,3600 8,3168

29-avril 8 000.000,00 8,3757 8,3500 8,3600 8,3807 8,3627

Il est à noter que la différence entre les cotations des banques provient bien évidemment des commissions appliquées par chacune d’elle.

2) Change à terme avec participation (Terme participatif)   :

Le contrat de change à terme avec participation est un contrat de change à terme.

2[] Annexe n° 23[ ] Annexe n° 3

La gestion du risque de change 26

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Projet de fin d’études Dans ce type de contrat, seul l'exportateur peut bénéficier en partie de l'évolution favorable du cours de change.

Ce type de contrat fait intervenir deux éléments :

Un cours de change garanti, dont l'exportateur bénéficiera en cas d'évolution défavorable du cours de la devise en dessous de ce taux garanti.

Un pourcentage de participation, qui permet de profiter, à concurrence de ce pourcentage, de l'évolution favorable du cours, c'est-à-dire de la différence (positive) entre le cours garanti et le cours au comptant.

L'exportateur pourra fixer lui-même le cours de change garanti. Cependant, c'est la banque, bien évidemment, qui fixera le pourcentage de participation.Inversement, il est possible également que l'exportateur fixe le taux de participation. Dans ce cas, c'est la banque qui fixera le cours garanti.

Exemple   :

L’OCP vend à un acheteur américain de l’ammoniac pour 10.000 dollars américains, payables dans trois mois. L’OCP qui souhaite maintenir sa trésorerie et profiter d'une évolution favorable du dollar, conclut avec sa banque un contrat de change à trois mois avec participation.

L’OCP s’adresse ainsi à ses banques en leur envoyant une demande de cotation. Il s’agit de la même procédure que dans le change à terme

Après avoir choisit la banque qui offre le cours à terme le plus avantageux, l’IOCP négocie avec cette banque les conditions suivantes :Cours garanti : 1 dollar pour 1,10 EUR fixé par l’OCPTaux de participation : 65 % fixé par la banque

Si dans trois mois, le cours du dollar est de 1 dollar pour 1,07 EUR (le dollar s'est déprécié), l'OCP vend ses dollars au cours garanti (1,10).

Si par contre, le dollar s'est apprécié avec par exemple un cours de 1 dollar pour 1,14 EUR, l'OCP vendra ses dollars au cours suivant : 1,10 (cours garantit) + 0,65 (taux de participation) * (1,14-1,10)=1,126.

La gestion du risque de change 27

N.B. : La condition pour utiliser un tel contrat est que le cours garanti soit moins intéressant que le cours à terme. Plus le cours garanti est relativement peu intéressant, plus le pourcentage de participation est élevé.

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Projet de fin d’études L’OCP vend ainsi ses dollars à un taux plus intéressant que s'il avait conclu un contrat de change à terme. Notez bien que ce n'est pas toujours le cas : Si par exemple, au terme des trois mois, le cours du dollar est de 1,12 EUR pour un dollar, l’OCP doit vendre ses dollars à un taux moins intéressant que le cours à terme, bien que supérieur au taux garanti à savoir 1,10 + 0,65 (1,12-1,10)=1,113.

3) Option Collar Zéro Cost   :

Un tunnel est une combinaison de deux contrats pour obtenir un diagramme de profit bien particulier. Il y a deux façons de construire un tunnel.

- La première est réalisable en achetant une option d’achat et en vendant une option de vente.

- la seconde est réalisable en achetant une option de vente et en vendant une option d’achat.

Dans les deux cas, l’entreprise réussit à garantir que son taux d’achat ou son taux de vente d’USD ne sortira pas d’un intervalle compris entre les deux prix d’exercices des options comprises dans le tunnel. Le prix de cette structure équivaut généralement au montant payé pour acheter une des options moins le prix reçu pour la vente de la seconde option.

Exemple en cas d’export   :

‐ Sous‐jacent: USD/MAD ‐ Spot = 8,80 (Le plus élevé parmi ceux proposés par les banques) ‐ Strike = spot dans la monnaie le Strike est plus avantageux que le spot soit 8,85 sachant que le Strike est le cours fixé à l’avance à appliquer même en cas de chute de cours. ‐ Borne inférieure = le cours minimum à appliquer par les banques soit 8,72 ‐ Echéance 30 jours

-Le résultat de cette stratégie de couverture est le suivant :

‐Si l’USD/MAD s’apprécie au‐delà du Strike, il y a lieu d’opter pour le cours Strike à 8,85.‐Si l’USD/MAD se déprécie en deçà de la borne inférieure, l’exportateur bénéficiera bien évidemment de cette évolution. A l’inverse, l’acheteur sera pénalisé. ‐Si l’USD/MAD fluctue entre le Strike et la borne inférieure (8,72). La vente des devises sera effectuée sur la base du cours Strike.

Option collar zéro cost au sein de l’OCP   :

Cette technique est intéressante pour l’OCP, puisque ce dernier aura la liberté de choisir un cours minimum appelé borne inférieur. C’est le cours minimum à appliquer par les banques. Autrement dit, les cotations (bornes supérieures) établies par les banques doivent être au minimum égales à la borne inférieure.

A échéance, il est évident que la devise marquera une appréciation ou une dépréciation.Ainsi, l’OCP devra choisir la borne la plus avantageuse selon l’évolution de la devise et sa position par rapport à la contrepartie.

La gestion du risque de change 28

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Projet de fin d’études Le tableau suivant relatif à une demande de cotation adressée aux 5 banques de l’OCP traite un exemple concret d’une transaction effectuée entre l’OCP et un acheteur américain en utilisant la technique l’option collar zéro cost :

Date 26/03/2010BANQUE

1BANQUE

2BANQUE

3BANQUE

4BANQUE

5

MaturitéEURUSD 1,3374 1,3405 1,3360 Spot 8,3552 8,3300 8,3440 8,3600 8,3168

CZC Borne Inférieure=8,350

029-avr 8 000 000

8,4000 8,0000 8,3700 8,3680

D’après ce tableau, on constate que c’est la banque 1 qui propose le cours à terme le plus convenable à l’OCP (Borne supérieure) qui dépasse la borne inférieure de 0,05.

Cela montre clairement que l’OCP bénéficiera d’un gain de change de (8,4000-8,3552).

4) Option Plain Vanilla   (option de change)   :

Avec l'option de change, il est possible d’acquérir le droit, moyennant le paiement d'une prime (ou prix de l'option), de vendre ou acheter un montant en devises, à une échéance et à un cours fixés à l'avance.

L’option “vanille” (“ plain vanilla options” en anglais) correspond aux options standard les plus simples. Elle est définie par un prix d’exercice (strike price) et une date d’échéance (ou maturité) et désigne l’achat ou la vente (à découvert) d’une option d’achat (call option) ou d’une option de vente (put option). Elle donne à l’acheteur le droit, mais non l’obligation, d’acheter ou de vendre une quantité déterminée du sous-jacent (paire de devises) à un prix fixé (prix d’exercice ou strike price) et à ou jusqu’à une certaine date (l’échéance).

Pour ce droit, le souscripteur de l’option paye la prime (premium) au vendeur. En fonction de l’évolution du marché et de la profitabilité éventuelle de l’option, l’acheteur décidera ou non d’exercer ce droit.

N.B   : L’option de change est un outil de couverture séduisant, mais son coût s’avère d’autant plus élevé qu’il s’agit de la mettre en œuvre à une échéance lointaine. Ce coût reste cependant à la mesure de l’enjeu, à savoir l’incertitude quant à l’évolution à moyen/long terme du cours de la devise à couvrir

La gestion du risque de change 29

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Projet de fin d’études

L’entrée au marché international exige à l’entreprise d’être confrontée aux difficultés

qu’il représente, essentiellement au niveau des fluctuations des prix, à savoir le prix de la

devise qui est en changement continue ou constant même, en conséquent, l’entreprise peut se

trouver face à des pertes considérables, contre lesquelles elle doit se protéger.

Dans notre modeste travail nous avons abordé les différentes techniques utilisés pour

la couverture du risque de change spécialement celles autorisés au Maroc, en l’occurrence le

change à terme, les swaps de change et les options de change.

Ces instruments sont utilisés au niveau marocain et international et ont un certain

niveau d’efficacité pour se protéger contre les pertes éventuelles générées par la fluctuation

des cours de devise, mais aucun outil de gestion du risque de change n’est en soi optimal :

chacun a un coût, parfois assez difficile à estimer, des avantages et des limites.

La gestion du risque de change 30