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Gestion d'une épidémie de gale dans
trois établissements de Côte-d'OrG. Lecas , F. Adam, C. Belpois-Duchamp, A. Martin,
L.S. Aho Glélé, M. Tiv
Quelques rappels (1)
Acarien ectoparasite : Sarcoptes scabiei hominis
Taille : 0,1 à 0,2 mm (M) 0,4 mm (F)
La femelle vit dans la couche cornée de l’épiderme où elle creuse des sillons ou galeries ; ses déjections sont responsables du prurit par un mécanisme d’hypersensibilité
Survie : Sarcopte adulte vit 4 à 8 semaines sur son hôte En dehors de son hôte : survie de 1 à 4 jours
L’agent responsable
L’agent responsable
La maladie
La maladie
Quelques rappels (2)
Gale : maladie cutanée, très contagieuse
Période d’incubation longue : En moyenne de 3 semaines (de 1 à 6 semaines)
1 à 3 jours en cas de ré-infestation
Transmission : Directe de personne à personne, par contact
cutané +++ dans 95% des cas
Indirecte (literie, vêtements, mobilier…) dans 5%
Diagnostic clinique parfois difficile
Maladie bénigne, curable mais il n’y a pas de guérison spontanée
Recrudescence
Ivermectine
BALISE n°10, décembre 2011
Difficultés en cas d’épidémie
Épidémie insidieuse Premiers cas = partie émergée de l’iceberg
Diagnostic difficile et maladie « honteuse » Retard au diagnostic avec risque de diffusion Sous-déclaration Mais attention au diagnostic par excès
Maladie très contagieuse Nombreux contacts à identifier
Maladie stigmatisante et péjorative Risque de « psychose »
Cas index
10-13 octobre 2011 20 octobre au 8 novembre 2011
22 novembre 2011 : diagnostic de gale profuse
EHPAD Hôpital 1 Hôpital 2
Retour d’expérience (1)
Hôpital 2 :
Site A : 4 services (1, 2, 3, 4)
Site B : EHPAD
La patiente été hospitalisée dans le service 1 du 20 octobre au 8 novembre 2011
22 novembre 2011 : Diagnostic de gale profuse posé
Au 23 novembre 2011 : 5 cas secondaires (site A)
Retour d’expérience (2)5 cas secondaires :1 patient atteint dans le service 1 4 personnels atteints, travaillant dans les services 1 et 2
Retour d’expérience (3) Qui traiter ?
Avis du CSHPF, 2003 : « la définition des sujets contacts à traiter devant être large dans le cas de gales profuses en raison de la très forte contagiosité »
Décision prise à l’hôpital 2 : Traitement de l’ensemble des patients et du personnel des services 1 et 2 Traitement de l’ensemble des patients des services 3 et 4 (cas contacts
ayant été pris en charge par du personnel atteint)
Retour d’expérience (4) Avec quoi traiter ?
Voie locale (Ascabiol®)
Eléments en faveur : Actif sur les sarcoptes adultes, larves
et œufs Pas de contre-indication
Elément contre : Difficile à mettre en place en cas de
traitement collectif
Per os (Stromectol®)
Eléments en faveur : Facilité d’utilisation Indiqué en cas de gale profuse
Eléments contre : Peu ou pas actif sur les larves et les
œufs → 2ème dose à J8 ou J15 Précautions d’emploi chez les
enfants de moins de 15 kg et en cas de grossesse et d’allaitement
Questionnements : Emergence d’une résistance Doute sur un risque de mort subite
chez le sujet âgé : évoqué par une étude de 1997 mais non confirmé par la pharmacovigilance et les études ultérieures
Retour d’expérience (5) Avec quoi traiter ?
Avis du CSHPF de 2003 :
le CSHPF estime que dans l’état actuel des connaissances, il n’y a pas de niveau de preuve suffisant pour recommander préférentiellement un traitement per os ou par voie locale. Cependant, la facilité d’utilisation plaide en faveur du traitement per os et ce d’autant plus que le nombre de personnes à traiter est important
Pour les gales profuses, le traitement per os est recommandé et un traitement local peut être associé
Décision prise à l’hôpital 2 : Cas certains ou probables : Stromectol + Ascabiol Cas contacts : Stromectol
Retour d’expérience (6) Traitement de l’environnement ?
Avis du CSHPF de 2003 : « la décontamination des lieux de vie par un acaricide est à décider avec les autorités sanitaires dans le cas de gale profuse »
Guide InVS, 2008 : traitement de l’environnement est indiqué en cas de gale profuse, mais non
indispensable en cas de gale commune En France, un seul produit acaricide peut actuellement être retenu pour la
désinfection de l’environnement. Il s’agit de l’A-PAR®
Décision prise à l’hôpital 2 : Traitement de l’environnement décidé Mais rupture de stock de l’A-PAR®…. D’où l’utilisation du Baygon Vert
Retour d’expérience (7) Quand traiter ?
Avis du CSHPF de 2003 : « traiter simultanément les cas et les contacts »
Décision prise à l’hôpital 2 :
Traitement simultané décidé
Mais difficulté d’avoir suffisamment de comprimés de stromectol….
Par conséquent, du 24 au 25 novembre 2011 : traitement par stromectol de l’ensemble des patients et du personnel des services 1 et 2
29 novembre 2011 : traitement par stromectol de l’ensemble des patients des services 3 et 4
Retour d’expérience (8) Evolution
7 décembre 2011 : 2 nouveaux cas chez le personnel des services 3 et 4
Hypothèse évoquée : transmission entre personnels
Traitement de l’ensemble du personnel de ces 2 services le 8 décembre 2011
13 décembre 2011 : cas de gale chez une patiente du service 4 Hypothèse évoquée : traitement trop tardif du personnel du service 4 qui a
recontaminé les patients du service
14 décembre 2011 : ré-infestation chez 2 membres du personnel du service 1
Retour d’expérience (9) Evolution
15 décembre 2011 :
Nouvelle cellule de crise
Traitement simultané (2ème dose de stromectol) de l’ensemble du personnel et des patients des 4 services + traitement à nouveau de l’environnement et du linge
Suspension des activités collectives
Vigilance et surveillance
Après 6 semaines sans nouveau cas, l’épidémie a été considérée comme terminée au 30 janvier 2012
Retour d’expérience (10)
Période d'hospitalisation du cas index
Réinfestation
Retour d’expérience (11) Au final, à l’hôpital 2 :
12 cas secondaires ont été recensés 7 cas chez le personnel 5 cas chez les patients
Difficultés : Traitement collectif sous-estimé
Difficulté de réaliser un traitement simultané
Et manque de communication aux équipes soignantes….→ mauvaise observance initiale au stromectol
Retour d’expérience (12) Au niveau de l’EHPAD :
10 cas secondaires
Stratégie : seuls les cas certains ou probables ont été initialement traités → stratégie inefficace
Après traitement large et simultané, fin de l’épidémie en février 2012
Au niveau de l’hopital 1 :
2 cas secondaires uniquement chez le personnel
Stratégie : traitement des cas certains et des contacts avérés
Stratégie qui s’est révélée efficace et qui peut s’expliquer en partie par la courte durée de séjour du cas index dans cet établissement