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FACULTÉ DE SCIENCES ET GÉNIE Département de génie civil et génie des eaux
GESTION INTÉGRÉE DE DÉCHETS SOLIDES MUNICIPAUX
Par
Prof. Rosa Galvez-Cloutier, Ph.D. Ing.
© Rosa Galvez-Cloutier, 2012
Département génie civil - Université Laval 2
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CHAPITRE 1
INTRODUCTION
La problématique environnementale reliée aux déchets municipaux commence par
l’ubiquité de sa production et leur élimination insouciante dans l'environnement. Tout au long des
étapes de la production industrielle ou commerciale la production des déchets est présente selon
le schéma montré à la figure 1.1. L'industrie met sur le marché approximativement 2000
nouveaux produits chaque année et éventuellement ses déchets (emballage, résidus, articles
usagés) se retrouvent dans nos poubelles. L'histoire nous démontre que notre société, étant une
société de consommation, ne peut pas arrêter la production des déchets, or tout le monde
reconnaît les malaises causés par les déchets, quand ils sont mal éliminés ou simplement quand
ils sont non éliminés. Par ailleurs, on reconnaît que les coûts pour éliminer ces déchets de façon
sécuritaire sont toujours grandissants. Les nouvelles politiques gouvernementales font la
promotion d'une meilleure gestion des déchets produits dans les villes. L’ingénieur est souvent le
professionnel appelé à faire la conception, le design ou l’exécution d’un plan, unité ou
programme de gestion pour la minimisation ou élimination des déchets.
Tout professionnel qui travaille à la conception d'un plan de gestion de déchets pour une
ville (dans 90% de cas il s'agit d'un ingénieur civil), doit connaître les réponses à trois questions:
1) Quelle est la sécurité que notre plan peut offrir aux citoyens, en termes de conservation de leur
qualité de vie et en termes de protection de leur santé et de leur environnement?
2) Quels sont les règlements, les lois et les politiques à respecter dans la conception de ce plan?
3) Quelles sont les solutions techniques disponibles et comment les intégrer pour arriver à un plan
ayant un coût optimal?
Ces questions nécessitent une réponse à chaque phase de la gestion des déchets, soit
pendant l'inventaire sur la production, le stockage, la collecte et le transport, le processus de
traitement ou d'élimination finale des déchets. L’intégration de ces étapes dans un seul système
est présenté dans le schéma de la figure 1.2.
Autres problèmes qui s'ajoutent et justifient le besoin de développement et de mise en
place d’un plan de gestion de déchets sont:
- Les multiples "accidents écologiques".
- L'insuffisance de terrains disponibles pour l'enfouissement des déchets.
- Le danger pour la santé humaine posé par les contaminants trouvés dans les déchets.
- Le danger pour l'écosystème et l'appauvrissement de nos ressources naturelles.
Figure 1.1 Le Flux de matériels – Cycle de vie des produits
Figure 1.2 La structure d’un système de gestion intégrée des déchets
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Terminologie et définitions
Contaminant: Une matière solide, liquide ou gazeuse, un micro-organisme, un son, une
vibration, un rayonnement, une chaleur, une odeur, une radiation, ou toute combinaison de l'un ou
de l'autre de ces éléments, susceptible d'altérer de quelque manière la qualité de l'environnement.
Déchets: Résidus solides, liquides ou gazeux provenant d'activités industrielles, commerciaux ou
agricoles, détritus, ordures ménagères, débris de démolition, rebuts pathologiques, cadavres
d'animaux, carcasses de véhicules automobiles, pneus hors d'usage, contenants vides et rebuts de
toute nature, à l'exclusion des résidus miniers et des matières dangereuses.
Déchets solides: Produits résiduaires solides à 20°C provenant d'activités industrielles,
commerciales ou agricoles, détritus, déchets biomédicaux, ordures ménagères, gravats, plâtras et
autres rebuts solides à 2O°C à l'exception:
1. des carcasses de véhicules automobiles, des terres et sables imbibés d'hydrocarbures, des
pesticides, des rebuts pathologiques, des fumiers, des résidus miniers, des déchets radioactifs, des
boues, des résidus solides provenant de fabrique de pâtes et papier ou des scieries, de même que
les déchets dangereux au sens du règlement sur les déchets dangereux (décret 1000-85 du 29 mai
1985).
2. des déchets qui ne sont pas des déchets dangereux au sens du règlement, mais qui résultent de
procédés industriels des secteurs d'activités de la tannerie, du raffinage du pétrole, de la
métallurgie, de la chimie minérale ou organique, du traitement ou revêtement de surface, et dont
la concentration de contaminants en composés phénoliques, en cadmium, en chrome, en cuivre,
en nickel, en zinc, en plomb, en mercure, en huile ou en graisse dans le lixiviat est obtenue selon
la méthode décrite dans la Procédure d'évaluation des caractéristiques des déchets solides et de
boues pompables, publiée par le Ministère de l'environnement du Québec 1985.
1.2 Classification des déchets
Selon le secteur de production: les déchets se classifient en déchet agricole, minier, commercial,
industriel ou municipal.
Selon le risque pour la santé: les déchets se classifient en déchets dangereux ou non dangereux
(cette méthode convient aux législateurs et elle facilite la réglementation et l'implantation des
programmes gouvernementaux). Seuls les déchets dangereux sont suivis de façon très étroite et
contrôlée.
Selon l'environnement ou le milieu où ils sont éliminés: les déchets proviennent de sources
ponctuelles ou sources diffuses. Cette méthode convient aux gestionnaires de la protection et la
restauration de l'environnement et aux législateurs, elle facilite l'estimation des volumes de
déchets à gérer, elle ne tient pas compte des raisons ou types de contamination; important pour les
programmes de réduction à la source.
Selon leurs caractéristiques physiques: les déchets se classifient en rejets gazeux, liquides,
solides ou semi-solides.
Selon leurs caractéristiques chimiques et biologiques: les déchets se classifient en acides, bases,
solvants, huiles et graisses, ou déchets biologiques (i.e. biomédicaux). Cette méthode de
classification convient aux ingénieurs responsables du traitement et de l'élimination des déchets.
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CHAPITRE 2
LA POLITIQUE ET LA RÉGLEMENTATION SUR LES DÉCHETS
2.1 La Protection de l’environnement
Les politiques, lois et règlements deviennent plus exigeants avec le temps à cause de la pression
de citoyens, de la volonté des gouvernements de restauration de l'environnement, de la pression de pays
étrangers ou à cause de la mondialisation du commerce dus à l’ouverture de frontières ou des marchés.
Politiques
- Politique québécoise de gestion de matières résiduelles - Gouvernement du Québec, Ministère
de l'environnement, 1998-2008; Plan d’action 2011-2015.
- Politique de gestion des déchets biomédicaux infectieux - Gouvernement du Québec, Ministère
de l'environnement, 2e trimestre 1989.
Plan d’action québécois sur les matières résiduelles (1998-2008 et 2011 -2015)
Objectifs à l’an 2008 :
Municipalités : 65% de récupération de recyclables
Industries : 95% des métaux, 95% de verre, 70% des plastiques
Construction : 60% de tout
Objectifs d’ici la fin de 2015 :
• Ramener à 700 kg par habitant la quantité de matières résiduelles éliminées, soit une réduction de 110
kg par habitant par rapport à 2008.
• Recycler 70 % du papier, du carton, du plastique, du verre et du métal résiduels.
• Recycler 60 % de la matière organique putrescible résiduelle.
• Recycler ou valoriser 80 % des résidus de béton, de brique et d’asphalte.
• Trier à la source ou acheminer vers un centre de tri 70 % des résidus de construction, de rénovation et
de démolition du segment du bâtiment.
Principes d’action :
3RV : réduction à la source, reemploi, recyclage, valorisation, élimination
-Élaboration obligatoire des plans de gestion municipale, MRC vie utile: 20 ans et de mise à jours à
ch. 5 ans.
-Gestion des déchets sur le territoire
-Consultation publique
-Vigilance des infrastructures et exploitations
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Législations
Au Canada : Loi canadienne sur la protection de l’environnement : vise à prévenir les multiples formes
de pollution, réglementent le cycle complet des produits (importation, fabrication, élimination
définitive). Chaque année des centaines de poursuites sont intentées au Canada pour faire
appliquer la loi.
Au niveau provincial: les provinces exercent des compétences au plan local dans la plupart des
questions environnementales. Toutes les provinces ont promulgué au moins une loi relative à
l’environnement. L’Ontario a été la première province à mettre sur pied en 1985 un programme
dynamique d’application de la législation sur l’environnement.
Au Québec
- La Loi sur la qualité de l'environnement, L.R.Q. 1972, cQ-2 décrit les fonctions et pouvoirs du
Ministre, le BAPE, le droit à la qualité de l'environnement, la protection de l'environnement,
l’attestation d'assainissement et restauration (Section VII - Gestion de résidus).
- La Loi sur la Société québécoise de récupération et de recyclage; L.Q. 1990, c.23.
- La Loi sur les cités et villes et la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme confient aux
municipalités des pouvoirs pour gérer les résidus sur leurs territoires.
2.2 La Réglementation au Québec
- Règlements sur les déchets solides, R.R.Q. 1978, Q-2, r-14. Certificat et permis d'exploitation
d'un lieu d'entreposage ou d'élimination des déchets solides, Opération d'un enfouissement sanitaire,
Incinération, Récupération, Compostage, Pyrolyse, Dépôt de matériel sec, Dépôt en milieu nordique,
Postes de transbordement, etc.
- Règlement sur les déchets dangereux, D.1000-85, (1985). Nouveau projet de règlement sur les
matières dangereuses (1995 - Gazette officielle du Québec): définition, registre et bilan annuel de
gestion, entreposage, lieu de dépôt définitif.
- Règlement sur l'évaluation et l'examen des impacts sur l'environnement, R.R.Q. Q-2, r.9.
Préparation d'une étude d'impact sur l'environnement: description du projet, inventaire qualitatif et
quantitatif des composantes environnementales telle la flore, la faune, les communautés humaines, le
patrimoine historique et archéologique, etc. Énumération des répercussions positives, négatives et
résiduelles, effets indirects, cumulatifs, réversibles, exposé des différentes options du projet,
énumération des mesures à prendre pour prévenir, réduire ou atténuer la détérioration de
l'environnement. Informations et consultations publiques.
Par ailleurs, il existe certains résidus solides (non domestiques) qui relèvent des autres règlements
en vigueur. En résumé, les règlements correspondants à chaque catégorie de résidus sont
présentés au tableau 2.1.
Tableau 2.1 Classification des catégories de résidus en fonction des règlements en vigueur
STATUT RÉGLEMENTAIRE TYPE DE RÉSIDUS RÉGLEMENTS QUÉBEÇOIS
Matières dangereuses Règlement sur la gestion de matières dangereuses
Rejets gazeux Règlement sur la qualité de l’atmosphère
CFC et halons Règlement sur les substances appauvrissant la
couche d’Ozone
Résidus exclus du Règlement sur la
gestion des résidus solides
Rejets liquides Règlement sur les rejets liquides
Règlement sur les effluents liquides des raffineries
de pétrole
Résidus miniers Directive sur les industries minières
Déchets radioactifs Juridiction Fédérale
Boues non-municipales
Cadavres d’animaux Règlement sur les aliments
Débris de construction et de
démolition
Résidus contenant de l’amiante
Résidus solides régis par le
Règlement sur
Contenants de boisson Entente avec les distributeurs
Embouteilleurs et brasseurs
la gestion des déchets solides Résidus domestiques
Pneus hors usage Règlement sur l’entreposage des pneus hors usage
Résidus putrescibles Papier, carton, résidus verts, boues municipales
avec siccité supérieure à 20%, résidus alimentaires
Autres résidus solides à 20oC
Déchets biomédicaux traités par
désinfection
Règlement sur les déchets biomédicaux
Fumiers putrescibles Règlement sur la prévention de la pollution des
eaux par les établissements de production animale
Autres résidus agricoles
putrescibles
Directive sur l’entreposage du lisier et du purin
Déchets de fabrique Règlement sur les fabriques de pâtes et papiers
Résidus acceptables à certaines
conditions
Résidus ligneux putrescibles d’une
industrie du bois
Directive d’approbation des usines de sciage de
bois
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dans des lieux autorisés en vertu du
Règlement sur la gestion de résidus
solides
Sols contaminés Directive sur la gestion de sols contaminés
Boues non municipales
Boues municipales avec siccité
inférieure à 20%
Code de bonnes pratiques pour l’élimination des
boues des stations d’épuration des eaux
municipales
Pesticides Directive sur la cueillette et l’élimination des
déchets de pesticides
Eaux de lixiviation des lieux
d’élimination
Règlement sur la gestion de résidus solides
Eaux usées des autres lieux Règlement sur les rejets liquides
Résidus issus du traitement de
résidus
Cendres de grille et cendres
volantes
Règlement sur la gestion de résidus solides
Solides Gaz et fumé d’incinération Règlement sur la qualité de l’atmosphère
Biogaz Règlement sur la gestion de résidus solides
Condesat Règlement sur la gestion de résidus solides
2.3 La réglementation aux États-Unis
Réglementation
- US Resource Recovery Act, 1970: Système National de gestion des déchets: changer les
objectifs d'élimination dans le sens de recycler, réutiliser et récupérer les matériaux des déchets
ou de convertir les déchets en énergie.
- US Resource Conservation and Recovery Act, (RCRA) 1976: donne la base légal pour
l'implantation de guides et de standards pour la gestion des déchets. On sépare les déchets solides
des déchets dangereux.
- US Comprehensive Environmental Response, Clean-up and Liability Act (CERCLA),
1980: Loi d’ensemble sur l’intervention, l’assainissement et la responsabilité en matière
d’environnement, qui concerne la remise en état des lieux contaminés.
Points de discussion
- Malgré les définitions standardisées dans une province, le terme déchet diffère pour
différentes provinces et différents pays.
- La perception d'un déchet varie aussi selon les individus et les citoyens d'un même pays.
- L'évolution des lois et des règlements dans le temps.
- Les politiques environnementales, les principes, les lignes de conduite, les moyens
d'action, la législation.
Références:
CEC (1998) Les mesures volontaires visant l’observation de la législation sur l’environnement :
Une analyse des initiatives nord-américaines. MTL, Québec.
Recycle-Québec (2000) Bilan 2000 de la gestion de matières résiduelles au Québec: vers une ville
organisée, outillé et informée. http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca
Les lois et règlements mentionnés.
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CHAPITRE 3
PRODUCCTION, SOURCES, COMPOSITION ET CARACTÉRISTIQUES DE
DÉCHETS
3.1 État de la situation au Québec
La population du Québec génère annuellement plus de 10 millions de tonnes de résidus
solides selon les données de 2000, montrés au tableau 3.1. Ce qui constitue une augmentation de
20% par rapport au bilan de 1998 qui était de 7 Millions de tonnes. Environ, un tiers de ces
résidus est d'origine domestique, alors que les deux autres tiers proviennent des secteurs
industriel, commercial et institutionnel. Selon les données recueillies en 1992, la répartition
serait telle que présentée au tableau 3.2. Les fractions domestique et commerciale montrent une
tendance à croître depuis quelques années. Depuis une dizaine d’années, plusieurs villes au
Québec recyclent. Cette fraction récupérée est traitée et conditionnée dans les lieux de
récupération ou de compostage, tandis que la plus grande fraction est éliminée dans l’un des 550
lieux d'élimination en opération au Québec.
Tableau 3.1 Bilan de la situation au Québec.
Tableau 3.2 Composition et origine des résidus solides au Québec (%) en 1992
Matières
Tonnage total
Domestique
2 452 600
I.C.I.1
2 864 000
Matériaux secs
1 691 000
ORGANIQUES
Restes de nourriture 30.6 6.5 SO
Papier/carton (24.7 %) 33.1 30.5 2.8
Plastiques (4.7%) 6.9 5.6 SO
Bois (7.1%) 2.1 7.0 14.6
INORGANIQUES
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Vitre (3.4%) 8.1 1.3 SO
Déchets métalliques (18.5%) 5.9 37.4 3.0
AUTRES
Asphalte et béton (17.1%) NM NM 70.8
Gypse (0.8%) NM NM 3.2
Pneus (1.1%) NM 2.8 SO
Électroménagers (9.3%) 12.2 8.9 5.6
DDD2 1.1 NM SO
1 Industriel, commercial et institutionnel, 2 Déchets Domestiques Dangereux, NM = Non mesurés, SO=Sans Objet
3.2 Évaluation de la production des déchets
3.2.1 Taux de production
Selon le Bilan sur les matières résiduelles au Québec (Recyc-Québec, 2000), au Québec
chaque personne produit en moyenne quelques 400 kg de résidus solides municipaux par année,
ce qui nous place parmi les plus grands producteurs des déchets au monde.
Production moyenne :
Dans des zones urbaines:
Production de déchets = 1.41 kg/hab.jour
Dans des zones rurales:
Production de déchets = 0.75 kg/hab.jour
Tel que présenté dans le tableau 3.2 et 3.3, les déchets domestiques sont composés surtout
de résidus organiques, plastiques, emballages en papier, canettes d'aluminium et autres métaux
ferreux et non ferreux.
La distribution des déchets domestiques n'est pas constante, elle varie avec les saisons, les
régions, les pays et la strate économique du citoyen, bref elle est caractéristique à chaque
municipalité. Malgré cela, selon le type des activités prédominantes et des habitudes, il peut
avoir des points de ressemblance entre les différentes villes.
À titre d’illustration, le tableau 3.2 montre la distribution moyenne des villes nord-américaines,
la figure 3.1 montre les distributions des déchets selon la classification de la ville de Montréal et
la figure 3.2 montre celle de la Régie Intermunicipale de Montréal. La Figure 3.3 Montre des
caractéristiques de récupération actuelles.
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Tableau 3.3 Caractéristiques typiques de déchets domestiques solides
Type de déchets Masse volumique
(lb/yd3)
Humidité
(%)
Distribution
(% poids)
ORGANIQUES
Restes de nourriture 490 70 9
Papier 150 6 34
Carton 85 5 6
Plastiques 110 2 7
Textiles 110 10 2
Caoutchouc 220 2 0.5
Cuir 270 10 0.5
Résidus de jardin 170 60 18.5
Bois 400 20 2
INORGANIQUES
Vitre 330 2 8
Canettes en fer 150 3 6
Canettes en aluminium 270 2 0.5
Autres déchets métalliques 540 3 3.0
Terre, poussières 810 8 3.0
TOTAL 100
Autres données
Cendres 1255 6
Feuilles 100 30
Gazon 400 60
Déchets compactés en
camion
500 20
Déchets compactés au LES 760 25
Lb/yd3 x 0.5933 = kg/m3
LES = Lieu d’enfouissement sanitaire
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Figure 3.1: Distribution de déchets à la CUM
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Figure 3.2: Distribution de déchets à la Régie Intermunicipale
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3.2.2 Caractéristique et propriétés des déchets solides
Caractéristiques physico-chimiques des déchets
Poids spécifique et teneur en eau
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Caractéristiques physico-chimiques des déchets
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Composition des déchets: analyse approximatif – valeur énergétique
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3.2.2 Éléments démographiques
De la section antérieure on déduit que la masse totale de déchets produits est directement
proportionnelle au nombre d’habitants de la population de la ville à l’étude. Donc, les
caractéristiques démographiques doivent être toujours prises en compte. En particulier, les
éléments démographiques à considérer lors de l’évaluation de la production des déchets sont:
a) le taux de natalité
b) le taux de mortalité
c) le taux de migration (entrée ou sortie)
Afin de prédire la population à court (3 - 10 ans) ou long (10 -30 ans) terme, l’on peut utiliser
l’un des 4 modèles de prédiction montrés à la figure 3.4.
Lorsque les données démographiques sont disponibles :
a) par progression arithmétique
b) par progression géométrique
c) par progression à taux décroissant
Si des données démographiques ne sont pas disponibles:
a) par comparaison avec les données de prédiction pour une ville semblable
Modèles démographiques La démographie apporte aux sciences sociales le soutien de la rigueur d’un raisonnement
quantifié.
Il ne s’agit pas seulement de connaître les facteurs qui influent sur la structure des populations,
leur renouvellement, leur migration. Il ne suffit pas de combiner l’évolution de ces facteurs. Il
faut aussi lier ces éléments quantifiables aux variables humaines, culturelles et
environnementales.
Les projections et les modèles démographiques permettent d’estimer la composition et la taille
future d’une population à différentes échelles de temps et d’espace. Ces projections permettent de
baser la planification sur des données vraisemblables. On peut grâce à elles, évaluer sainement
l’évolution des diverses variables impliquées.
On peut sur la base de résultats de modèles examiner de manière systématique et exhaustive (au
moyen de matrices de corrélation), les rapports de l’évolution des populations avec le contexte
économique, social et culturel. On peut ainsi:
- Analyser les interrelations de la population et du développement;
- Dégager les grandes tendances du changement démo – socio – économique et environnemental
à diverses échelles de temps;
- Fixer les objectifs de développement et déterminer les alternatives de gestion;
- Évaluer les conséquences des diverses politiques;
- Choisir les indicateurs de suivis adaptés.
Les outils de projection démographique sont donc indispensables pour mener avec les
populations une démarche de recherche participative.
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En prise d’exemple, on peut mentionner le travail du CERPOD/INSAH qui a développé les
modèles suivants:
- INTEGRA: pour la planification des ressources humaines (familles, santé, éducation et emploi);
- PAGE: pour la population, l’agriculture et l’environnement.
Ces deux systèmes utilisent les modèles NPROJ et DEMPROJ, qui permettent de comparer des
scénarios tendanciels et volontaristes. INTEGRA a été utilisé au Burkina Faso, au Mali et au
Niger pour planifier les investissements en matière de santé, d’éducation et d’emploi en tenant
compte de la démographie. PAGE a permis d’examiner l’impact de diverses politiques agricoles
et démographiques sur la production alimentaire, la production de bois de feu, les besoins en
terres, en capitaux et en main d’oeuvre.
Limites des modèles
Les projections démographiques étaient traditionnellement présentées selon trois variantes haute,
moyenne et basse. Ces trois variantes traduisaient l’incidence d’une variable prise en compte dont
l’évolution était méconnue (Taux de fécondité par exemple). On procède maintenant plus
volontiers par Scénario. C’est dire qu’il s’agit beaucoup plus d’une simulation, qui permet de
peser les conséquences diversifiées d’un faisceau d’hypothèses et de comparer des scénarios
concurrents. Des analyses de sensibilité peuvent être menées, pour peser l’influence des facteurs
pris en compte et ainsi être à même de simplifier ou de complexifier les modèles, aux fins de les
rendre plus fiables.
L’emploi simultané de modèles démographiques et de systèmes d’information géographique,
augmente l’intérêt de ces outils, mais en alourdit l’usage. Il est pourtant très utile de distribuer
géographiquement les résultats des simulations. On peut ainsi faire ressortir des détails de la
projection globale, qui ont cependant une importance déterminante au niveau local.
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Figure 3.4 Modèles de Croissance Démographique
3.3 Production, sources et caractéristiques de déchets dangereux
Chaque année, d’importantes quantités de déchets dangereux sont générées. Dans
l’ensemble du Canada, la production annuelle s’estime à 6.5 millions de tonnes (Meakin, 1992).
Au Québec, on l’évalue à 1.4 millions de tonnes annuellement (MEQ, 1990). Selon les donnés de
1988 présentées à la figure 3.5, les industries sont le plus gros générateurs de ce type de déchets.
Les déchets domestiques dangereux (DDD) :
Les consommateurs participent également à la production de déchets dangereux
communément dénommés déchets domestiques dangereux (DDD), ils constituent environ 1% de
l’ensemble de déchets municipaux. La distribution des DDD à la CUM est présentée à la figure
3.6.
Un déchet domestique dangereux est toute matière solide, liquide ou gazeuse utilisée à la
maison ou chez un petit producteur (cordonnier, artisan, etc.) et qui est corrosive, comburante,
inflammable, toxique, explosive, radioactive ou assimilable à une matière telle que définie dans le
règlement des matières dangereuses. Selon le MEF, les DDD sont des "produits d'usage
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domestique inutilisés ou inutilisables qui, en raison de leur nature chimique, représentent une
menace pour la santé humaine et l'environnement, lorsqu'ils sont manipulés, entreposés ou
éliminés sans précaution dans les ordures ménagères, dans le sol ou dans l'eau.
Situation au Canada
Le total des importations de déchets dangereux représente moins de 10 % de ce qui est produit au
Canada. Les importations pour fin d'élimination avaient augmenté en 1998 et 1999 surtout parce
que les normes américaines relatives à l'enfouissement des déchets dangereux étaient plus sévères
que les normes canadiennes, notamment en ce qui concerne les exigences propres au traitement
primaire.
Situation au Québec:
Bien que spécifiquement exclus de la réglementation sur les déchets dangereux, les DDD
représentent des quantités non négligeables, soit approximativement 0.5 à 1% des déchets
domestiques totaux. En prenant de façon conservatrice une production quotidienne de déchets
domestiques à 1 kg/pers./jour, la population du Québec (6 millions d'habitants) produirait
quotidiennement 40 tonnes métriques de DDD, soit 14,600 tonnes/année.
Les pneus usagés: Bien que non classés comme déchets dangereux, les pneus usagés présentent
un niveau de danger qui inquiète les citoyens. Le MEF relève l'existence de cinq grands dépotoirs
comptant chacun plus de 500,000 pneus usagés, situés dans les régions de Montréal et Québec.
Caractéristiques des déchets dangereux
Selon le règlement sur les déchets dangereux, une matière est dangereuse lorsqu'elle présente une
ou plusieurs des caractéristiques suivantes:
a) montre des caractéristiques de danger
b) a été inscrite sur la liste des déchets dangereux
c) est un mélange de substances dangereuses et non dangereuses
d) est un déchet non explicitement exempté
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e) présente une ou plusieurs des propriétés suivantes:
Carburante
Toute matière qui, combustible ou non, provoque ou favorise la combustion en libérant de
l'oxygène.
Ex. - liquide non aqueux avec une concentration < 24% alcool par volume.
- capacité carburante selon la méthode ASTM D93-79.
Corrosive
Toute matière qui possède un pH inférieur à 2 ou supérieur à 12.5
Ex. - liquide qui cause une perte de matériel à 6.35 mm/année à T 25°C.
Explosive
Toute substance qui, par réaction chimique auto-entretenue, émet des gaz à une
température, à une pression ou à une vitesse telles qu'il en résulte des dommages.
Inflammable:
- Toute matière liquide ou solide, autre que les boissons alcoolisées, dont le point d'éclair est
égal ou inférieur à 60°C.
- Toute matière solide qui est susceptible de s'enflammer et de brûler violemment ou
longtemps, de causer ou de favoriser un incendie sous l'effet du frottement, ou de subir une
décomposition fortement exothermique à la température ambiante.
- Toute matière qui, au contact de l'eau, dégage une quantité dangereuse de gaz
inflammables.
Réactivité
- normalement non stable, produit des changements violents.
- réagit violemment au contact de l'eau.
- forme des produits explosifs au contact de l'eau.
- génère des gaz toxiques.
- génère des sous-produits contenant des cyanures ou sulfures à 2 < pH< 12.5.
- peut produire des détonations sous l'effet de la chaleur.
Toxicité
Humaine: Toute matière non gazeuse qui contient au moins un contaminant ayant des effets
toxiques décrits au tableau 3.3.
Tableau 3.3 Les effets des substances toxiques contenues dans les déchets dangereux
Les effets somatiques affectent
les fonctions de la vie végétative
Les effets germinaux perturbent
les fonctions reproductrices
des individus et/ou de leur descendance
- neurotoxicité
- perte de l'équilibre endocrinien
- lésions des organes détoxifiants
- effets mutagènes
- effets allergènes
- effets tératogènes
- effets cancérigènes
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Ecosystème: Toute matière qui dépasse les critères de persistance et bioaccumulation
environnementaux présentés au tableau 3.4.
Persistance : temps exprimé en heures, jours ou années que l’une substance nécessite avant de
disparaître jusqu’à la moitié de sa concentration initiale par l’action des mécanismes tels
que l’hydrolyse (t0.5).
Facteur de Bioaccumulation : C’est le ratio entre la concentration d’un contaminant dans le tissu
biologique et à celle dans l’eau. (FBA)
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Figure 3.5 La situation des déchets dangereux au Québec (1988)
Figure 3.6 La distribution des DDD à la CUM (données 1993)
Huiles
13%
Batteries d'auto
13%
Divers
4%
Autres déchets
organiques
27%
Peintures
36%
Solvants
7%
Medicaments
3%
Piles
22%
Oxydants
3%
Pesticides
30%
Réactifs
0%
Bases
23%
Cyanures
0%
acides
19%
Divers (4%)
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Tableau 3.4 Comparaison des critères de persistance et bioaccumulation de 3 institutions
IJC MOEE/ARET PSL
Persistance
Demi-vie
(jours)
56 jours en eau Liste de rangs (en jours)
<10 = 0
>10 à 50 = 4
>50 à 100 = 7
>100 = 10
Voie Demi-vie (jours)
-Eau > 50
superficielle
-Eau >100
souterraine
-Sédiments >180
Bioaccumulation
-Facteur de Bio-
accumulation (FBA)/
Facteur de bio
concentration (FBC)
-Coefficient de
partition Octanol - eau
Critère non
numérique
Liste de rangs
FBC:
< 20 = 0
>20 à 500 = 4
>500 à 1500 = 7
>1500 = 10
Log Kow:
<2.0 = 0
>2.0 à 4.0 = 4
>4.0 à 6.0 = 7
>6.0 = 10
FBA ou FBC > 500
(dans des poissons d’eau
douce)
3 < log Kow < 7
IJC = International Joint Commission, MOEE= Ontario Ministry of Environment and Energy, ARET = Accelerated Reduction and Elimination of Toxins, EC/PSL = Environment Canada Priority Substances list.
Toxicologie humaine:
Le niveau de toxicité d'un contaminant est déterminé pour chaque composante à partir des doses
létales (DL50) ou des concentrations létales (CL50), répertoriées dans le ‘Registry of Toxic Effects
of chemical substances’ (RTECS- NIOSH) pour les voies d’administration orale, cutanée ou par
inhalation.
DL50 = la dose unique d’une substance qui, lorsqu’elle est administrée par une voie précise au
cours d’une expérimentions animale cause la morte de 50% de la population de l’espèce animale
à l’étude. Les voies d’administration à considérer sont les voies orale et cutanée en tenant compte
de l’espèce la plus sensible.
CL50 = la concentration d’une substance dans l’air qui, lorsqu’elle est administrée par voie
d’inhalation pendant un période déterminé (4hrs) au cours d’une expérimentation animal cause la
mort de 50% de la population des espèces plus sensibles.
Relations dose-réponse
Des relations % de mortalité cumulative vs log du dosage ou % des individus montrant une
réponse biologique adverse (exemple: présence de tumeurs) vs log du dosage. Généralement la
courbe présente une allure S ou le point d’inflexion appartient à la DL50, et où la pente au point
d’inflexion est connue comme l’angle = Slope Factor (Facteur de pente SF, ou facteur de
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risque cancérigène) utilisée dans l’évaluation du risque toxicologique pour les substances
cancérigènes.
Donc, la toxicité peut être évaluée en termes de probabilité ou en termes de DL ou CL, toujours
elle doit indiquer:
1. l’espèce animale
2. la voie d’administration
3. le niveau de dosage par unité de poids
4. la pureté de la substance
5. et le niveau de confiance statistique de la mesure
La pente de la courbe de dosage-réponse est un indicateur de l’intervalle de valeurs dans laquelle
une substance devient toxique (point où elle cause 50% de décès) pour une espèce déterminée.
Donc, plus la pente est fine plus l’intervalle de bi-valence est court, mieux l’ont peut identifier la
limite de toxicité. Plus elle est souple, plus la toxicité limite n’est pas apparente.
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Caractéristiques, propriétés et transformations de substances dangereuses contenues dans les
déchets domestiques
Persistance – demi vie / Dégradation par biodégradation et/ou hydrolyse
Cf/Co
CdtdC
k t
En intégrant de Co à C et
de t = 0 à t = t
On obtient : kt
oeCC
Le t à lequel la concentration
initiale est reduite de moitie
est le temsp de demie-vie :
kt
t
69.05.0
Partition du contaminant parmi les phases sol, eau, air, fractions de sol ou dans le tissus
biologique
Une fois le contaminant relâché dans l’écosystème il se fractionnera selon ses affinités pour l’une
ou plusieurs des phases et/ou attendra un récepteur biologique. Ainsi un même contaminant peut
être présent dans l’eau (Ce), dans l’air (Ca), dans le sol (Cs), accumulé dans une fraction
particulière du sol comme par exemple la matière organique (CMO) ou dans le tissus biologique
(Corg). Dans certains cas, des modèles ou des relations théoriques peuvent relier une ou plusieurs
des fractions.
Coefficient de partition gas/liquide – Loi d’Henry – applicable aux contaminants volatiles
Cw
CgKCKP HwHg ''
RTK
KH
H'
Pg = pression partielle du gas
K’H= coefficient de partition (constante d’Henry sans unités)
Cg = Concentration dans l’air
Cw= Concentration dans l’eau
KH= Coefficient de partition (constante d’Henry en m3.atm/mol.
oK) (littérature)
R = 0.082 x10-3
m3.atm/mol.
oK
0.5
t0.5 temps
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ToK =
oC + 273
Le KH se trouve dans le ‘Handbook of Characteristics of Chemical Products’ CRC
Constante d’Henry (KH)
(m3.atm/mol)
Volatilité
< 10-7
Pas ou peu volatile
10-7
< KH<10-5
Semi-volatile
10-5< KH<10-3
Volatile
>10-3
Très volatile
Si les valeurs de constante d’Henry ne sont pas disponibles, KH peut être estimé par:
SPv
K H
PV = Pression de vapeur
S = solubilité du gas
Coefficient de partition carbon organique/eau
De façon similaire on peut définir Koc:
W
OCOC
C
CK
Coc étant la concentration du contaminant dans le carbone organique.
Le facteur de Bioconcentration (bioconcentration factor BCF)
Indique la quantité d’un produit chimique que peut s’accumuler dans les tissus des organismes
aquatiques. Il s’agit ainsi d’un autre coefficient de partition:
CC
w
orgBCF
Le facteur de bioconcentration est un component esssentiel dans l’analyse de risque
environnementale. La teneure en lipides du tissu animal est un facteur determinant dans la
capacité de l’animal à ammagasiner un contaminant.
Log BCF = C1 + C2 log Koc
Log BCF = C1- C2log S
Log BCF = C1 + C2 log Kow (coefficient de partition octanol/eau)
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Substances toxiques typiquement
trouvées dans les LES
Demie-vie
(années)
Koc KH
(m3.atm/mol.
oK)
Gaz
Méthanes
Bromométhanes
Trichloromethane
Tetrachlorométhane
0.10
1.3
7000
2.86 x102
Ethanes
Chloroéthane
Trichloroéthane (TCA)
Tetrachloroéthane
0.12
170
384
178
79
1.07- 6.4 x102
2.85 x 102
Pesticides (trouvés dans les lixiviats)
DDT
Atrazine
2-5
1-2
240000
216
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CHAPITRE 4
COLLECTE ET TRANSPORT DES DÉCHETS
4.1 Collecte et transport déchets domestiques
Le transport des déchets se déroule à deux niveaux: soit un transport aux près de sources
(résidences et commerces) et une autre entre les centres de transbordement (voir les détails plus
loin dans ce même chapitre) et les lieux d’élimination finale (LES ou incinérateur).
Au Québec comme presque partout dans le monde, les déchets sont cueillis en camion,
très souvent par des camions compacteurs. En moyenne, 80% du coût total d'un système de
gestion de déchets est dépensé pour la collecte et le transport. Dans le passé, un opérateur et deux
assistants étaient requis pour collecte et transport, aujourd'hui, on retrouve soit la même situation
soit un seul conducteur, responsable de la collecte et du transport pour les véhicules de collecte
sélective ou intégrée automatisés.
Au Québec pendant les années 70 des broyeurs domestiques ont été installés dans les
résidences uni-familiales et appartements afin de réduire la quantité de déchets dirigés aux sites
d'élimination finale. Par contre, certains opinent que cela a surchargé les usines de traitement
d’eaux usées et que cela a permis l’acheminement d’autres déchets non-désirables tels plastique,
papier dans les égouts municipaux. Selon d’autres experts, les municipalités avec broyeurs
peuvent réduire la collecte des déchets de moitié.
Compacteurs domestiques: Plusieurs édifices à logements et condominiums sont
aujourd'hui munis de compacteurs domestiques (entre 20 et 60% de compaction à partir du
volume initial).
4.1.1 Véhicules et routes de collecte
Le véhicule usuel pour les zones résidentielles est le camion à compaction (« packer
truck »), à chargement manuel arrière ou latérale de 15 à 40 m3 de capacité pouvant transporter 4
à 5 tonnes de déchets vers les sites d’élimination ou les stations de transbordement. Des véhicules
compacteurs plus larges à chargement automatiques avec un conducteur-opérateur sont utilisés
pour vider et replacer les containers de déchets provenant des appartements, des centres d’achats
et autres institutions utilisant des containers.
Les routes de collecte optimisées signifient une grande épargne pour les municipalités.
Plusieurs logiciels existent pour la détermination de la route optimale, mais ils nécessitent des
ajustements pour rencontrer les exigences spécifiques de chaque ville. Le principal critère
d'optimisation est la minimisation des chevauchements des routes, qui se traduit par une
épargne de carburant.
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Règles à respecter pour le tracée de routes
- Les routes ne doivent pas se chevaucher.
- Le point de départ doit être le plus près possible du garage des camions.
- Les rues principales doivent être évitées lors des heures de pointe.
- Les rues à cul-de-sac doivent être desservies avec le camion circulant du coté droit.
- Dans les rues en pentes, la cueillette doit se faire en descendant, pour faciliter l'adhérence
des pneus du camion à la chaussée.
- Autant que possible, un trajet autour de pâtés de maisons doit se faire dans les sens des
aiguilles de l'horloge.
- Les virages en U doivent être évités (même s’ils ne sont pas interdits).
- Il existe plusieurs restrictions municipales concernant la circulation de camions lourds
qu’il faut considérer lors du choix du camion.
Paramètres caractéristiques pour le calcul de routes de collecte au Québec
- Nombre d'habitants/municipalité ou nombre de résidences: selon donnés démographiques
- Habitants par résidence ou ménage: 2.5 - 5 (3.5) pers./ménage
- Taux de production des déchets: 0.5 - 2.5 (1.5) kg/pers./jour
- Nombre de personnes requises pour la collecte: 1 - 3 (2) (incluant le chauffeur)
- Fréquence des cueillettes: 1 - 4 (2) fois/semaine (une fois pour la poubelle traditionnelle et
une fois pour les recyclables - voir figure 4.1)
- Capacité du camion: 20, 30, 40, 50 yd3 à x 0.7646 pour m3
- Poids spécifique compacté dans le camion: 200 - 600 lb/yd3 à x 0.5933 pour kg/m3
(…) indique la valeur moyenne.
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4.1.2 La collecte sélective de déchets
La récupération est une activité très ancienne. On peut dire qu'elle a été toujours liée à
l'activité de production matérielle humaine. Elle peut intervenir à tous les niveaux: déchets de
production, de distribution, de consommation; les circuits sont multiples et différents pour chaque
type de produit récupéré. Elle peut se faire soit directement (recyclage interne, réemploi), soit par
l'intermédiaire de récupérateurs.
Face à la croissance de la production des déchets et à la menace qu'elle constitue pour
l'environnement, la politique de récupération des déchets en vue de leur recyclage, leur réemploi
et leur valorisation, a été relancée et développée comme une solution pour réduire les quantités de
déchets à éliminer dans les sites d'enfouissement et dans les incinérateurs.
La collecte sélective des déchets municipaux constitue une méthode privilégiée de
réduction des déchets à éliminer. Il est avantageux pour les municipalités qu'il en soit ainsi aux
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points de voir économique et social. En plus de réduire les quantités de déchets à éliminer, elle
favorise l'optimisation d'une gestion intégrée des déchets en encourageant la participation du
citoyen (citoyen actif = valorisation sociale).
La collecte sélective, c'est essentiellement l'action de trier certaines matières de rebuts
pouvant être réutilisées, recyclées ou revendues, de façon à allonger la vie utile d'un produit.
Actuellement, on recueille le papier, le verre, le métal, le plastique, mais aussi dans un cadre plus
large on peut recueillir des feuilles, du gazon, des résidus ligneux et organiques, des pneus, des
huiles usées et même certains déchets dangereux générés par les résidences et les petits
commerces. Cette manière de procéder comporte le tri à la source (méthode de séparation des
matières secondaires au point de production: habitations, petits commerces, espaces municipaux),
la collecte des matières secondaires séparées des véritables déchets, et leur traitement dans un
centre de récupération.
Le réemploi est l'action ayant pour effet de prolonger la vie utile d'un produit, par sa
réutilisation à des fins identiques ou similaires sans le modifier d'une façon substantielle.
La récupération est l'activité de collecte ou de traitement de matières secondaires aux fins
de réemploi, de recyclage ou d'une autre forme de revalorisation.
Le recyclage est l'utilisation d'une matière secondaire dans un procédé manufacturier, en
remplacement d'une matière première vierge de même nature.
La réduction à la source est toute action permettant de diminuer la quantité des résidus
générés à la suite de la fabrication, de la distribution et de l'utilisation d'un produit.
La collecte des matières recyclables peut se faire par apport volontaire ou porte à porte tel que
montré à la figure 4.1. La collecte des matières recyclables s’effectue à l’intérieur des résidences à
l’aide des bacs de recyclage (montres à la figure 4.2a) dont leur contenu est déposé dans des
camions ayant des compartiments pour l’entreposage des matières recyclables (figure 4.2b)
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Figure 4.1 Les types de collecte des déchets
a) Potentiel de récupération: Il est égal au % de matière recyclablei selon la distribution globale de
déchets à la source.
b) Taux de récupération (aussi appelé taux de diversion ou taux de séparation à la source), est la
masse de matières récupérées par rapport à la quantité des résidus générés exprimée en %. Le
Taux de récupération globale est calculé à l’aide de la formule suivante:
%100(%) xdéchetsdetotaleMasse
récuperéetotaleMasseonrecuperatideTaux
Au Québec il est présentement entre 0 et 50% selon les efforts de chaque municipalité. La
récupération moyenne au Québec est de 35%. Selon la nouvelle politique, l’objectif québéçois de
récupération est de 60% pour l’an 2008.
c) Fraction récupérée pour chaque matière recyclable: La fraction correspondant à la masse
récupérée pour chaque matière recyclable est:
100
%% ii
srecyclablematièresdesondistributixonrécupératideTauxrécupéréeFraction
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où: distribution(%) de la matiererecyclablei1
n
100%
d) Taux de participation: Il sert à tenir compte de la non-participation des citoyens dans la
collecte sélective.
Taux de participation# menages participants
# totaldemenages
Les valeurs moyennes des prix des matières secondaires sont montrées au tableau 4.1. De
valeurs plus récentes se trouvent à l’adresse internet de Recycle-Quebec (http//www.recyc-
quebec.gouv.qc.ca). Elles montrent des prix établis à partir d'enquêtes effectuées auprès des
récupérateurs et des recycleurs, les grossistes pouvant espérer obtenir dans certains cas des prix
supérieurs à ceux indiqués en fonction du conditionnement des matières et du volume transigé.
Taux de récupération par matière recyclable (données pour le Québec)
Matières % de Récupération
Compostables 5 - 30%
Papier 45 - 70%
Verre 10 - 30%
Métal 10 - 30%
Plastique 5 - 15%
Exemples de distribution de la fraction recyclée:
1) En tenant compte que des grandes catégories: Papier 54%, plastiques 12%, compostables 8%,
vitre 12%, métal 14% = 100%.
2) En tenant compte des sous-catégories: papier mélangé 29%, journal 13%, carton 12%,
Plastique mélangé 10%, PET 1%, HDPE 1%, vitre transparente 6%, vitre verte 3%, vitre ambre
3%, canettes Fe 8%, conteneurs métalliques non ferreux 4%, canettes Al 2%, compostables 8% =
100%.
Au Québec, le taux de participation est entre 0.75 et 0.95, selon les efforts de chaque
municipalité.
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Tableau 4.1a Évolution du prix des matières1 - Sommaire de 1989 à 2000
MATIÈRES 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
PEBD (mélangés) - - - - - 20 30 25 20 15 0 30
PEHD couleurs 120 75 50 50 50 90 335 155 300 245 155 415
PEHD naturel 160 160 120 90 85 165 415 - - - - 350
PET (col. sélect.) 105 135 110 120 245 255 590 270 180 255 175 300
PVC industriel 80 80
Papier mélangé 15 10 5 0 15 30 125 15 15 15 15 65
Papier bureau - - - - - - - 110 100 100 105 215
Papier journal 25 15 15 45 40 65 170 35 30 40 55 105
Papier blanc - - - 130 130 195 380 200 175 190 200 310
Carton ondulé 20 20 15 55 55 95 195 65 90 85 65 120
Carton de lait et de jus - - - - - - 95 100 70 30 25 80
Métaux ferreux 70 70 65 40 50 65 90 70 90 80 45 55
Plomb 155 465
Cuivre 1985 2475
Aluminium (consigne & coll. sélective)
1165 1140 800 575 775 1130 1650 1235 1485 1350 1245 1385
Verre Mélangé, non-déc. - - 5 5 5 5 5 5 5 5 5 7
Verre Couleur, non-déc. - - 5 5 10 10 10 10 10 10 10 15
Verre Incolore, non-déc. - - 20 20 30 30 30 30 30 30 30 30
1. Il s'agit d'un prix brut moyen exprimé en DCN par tonne métrique. 1 tonne métrique = 1000kg
ou 2204 livres. Les prix de transport ne sont pas inclus. Source: RECYC-QUÉBEC - dernière
mise à jour 2002-02-27
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Tableau 4.1b Évolution du prix des matières1 - Sommaire de 2001 à 2003
PLASTIQUES (en ballots) 2001 2002 2003
PÉbd (mélangés) 23 4 1
PÉhd (couleurs mélangés #2) 225 200 321
PÉhd (naturel #2) 382 356 446
PÉT (mélangés, consigne #1) - 211 254
PÉT (collecte sélective #1) 325 106 161
Papier mélangé 35 50 61
Papier bureau (office mix) 105 165 167
Papier journal (# 6) - - 49
Papier journal (#8) 79 104 101
Papier blanc (white ledger) 235 199 209
Carton non ondulé (plat) - 72 53
Carton ondulé (OCC) 64 101 87
Carton de lait et de jus 57 45 60
Métaux ferreux 37 40 74
Aluminium (consigne & coll. sélective 2000 et 2001)
1723 - -
Aluminium (consigne) - 1542 1301
Aluminium mélangé (collecte sélective) - 944 717
Mélangé 2 -2 1
Vert 10 15 15
Incolore 40 33 33
1. Il s'agit d'un prix brut moyen exprimé en DCN par tonne métrique. 1 tonne métrique = 1000kg
ou 2204 livres Source: RECYC-QUÉBEC - dernière mise à jour 2003.
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Figure 4.2a Contenants pour la récupération et les camions du transport
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Figure 4.2b Types de camions pour le transport de matières recyclables
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Les produits faits à partir des matières secondaires
Le papier fin est recyclé en papier à écrire, à imprimer, hygiénique, mouchoir, essuie-tout,
en serviettes, en enveloppes postales.
Le papier journal est recyclé en contenants en pâte moulée tels que les boîtes à oeufs, en
isolants à fruits, litières pour les animaux, boîtes à chaussures, boîtes à céréales, papier journal,
annuaires téléphoniques, rembourrage d'enveloppes, matériaux de construction (e.g. isolants
thermiques, insonorisant, revêtements muraux, panneaux de plafond, revêtements de toiture),
composantes de stylos.
Le carton est recyclé en boîtes de carton, papier kraft, matériaux de construction, compost,
composantes de stylos.
Le verre est recyclé en contenants (bouteilles, pots, verres), matériaux isolants de fibre de
verre, agrégats (fondations de routes, blocs de béton, asphalte), micro-billes en verre pour la
peinture réfléchissante, abrasifs, carreaux de céramique.
Le plastique récupéré est recyclé en sacs d'épicerie et de rebuts, récipients et couvercles
pour produits alimentaires, meubles de jardin, jouets, boîtes à fleurs, mobilier urbain, clôtures,
tuyaux de drainage, d'irrigation et d'égouts domestiques, épingles à linge, pièces d'automobile
(pare-chocs, batteries), corde, peignes, cintres, composantes de stylos, bases de panneaux de
papier pour les papetiers, matériaux de construction (planches, madriers, poutres, etc.),
constituants d'appareils électroménagers, cassettes audio et vidéo, manches d'objets divers
(ciseaux, brosses à cheveux, grattoirs à neige, etc.), géotextiles, toiles agricoles, bacs de
récupération et composteurs domestiques.
L'acier récupéré est recyclé en pièces de moteur, outils, boîtes de conserve, clous, cadres,
laminé plat pour électroménagers.
L'aluminium récupéré est recyclé en canettes, papier d'emballage, meubles de jardin,
contenant divers, matériaux de construction, constituants d'automobile (jantes, boîtes de vitesse).
4.1.3 Les lieux de transbordement
Les notions de transbordement et de transport vont de pair et ont trait aux moyens, aux
installations et aux accessoires utilisés pour effectuer le transfert des déchets d'un véhicule de
collecte de volume relativement petit à un autre véhicule de grand volume, en vue de les
transporter sur de longues distances. Les opérations de transbordement peuvent être utilisées
avec succès dans tous les systèmes de collecte des déchets solides.
Donc, quand les déchets doivent être transportés sur de longues distances pour atteindre
les sites d’élimination (distance moyenne de voyage supérieure à 50 km), des centres de
transbordement sont construits pour transférer les déchets provenant de véhicules de collecte
locale de déchets, de petites capacités (4 à 5 tonnes) vers des véhicules de grandes capacités (15 à
20 tonnes, 25 à 46 m3) en vue de réduire les coûts de transport, les déchets subissent
habituellement une compaction additionnelle avant d’être transférés.
La protection de l’environnement exige que les installations d’élimination et de traitement
des déchets solides respectent certains critères. Ces installations ne peuvent donc être situées
qu’à des endroits où ces critères sont respectés. Certains sites d’élimination ou centres de
traitement sont parfois éloignés des lieux de collecte des déchets. Les centres de transbordement
serviront donc à l’accumulation des matières secondaires ou des déchets, de façon à obtenir des
Département génie civil - Université Laval 47
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quantités suffisantes pour justifier sur le plan économique leur transport vers un centre de
récupération ou vers un site d’élimination. Ce sont des moyens d'optimiser l’utilisation des
camions de collecte et de minimiser les coûts de transport. Les centres de transbordement sont
des endroits convenablement couverts et protégés.
Les centres de transbordement sont classés, selon leur capacité, comme petits (moins de
100 tonnes par jour), moyens (entre 100 et 500 tonnes par jour) ou grands (plus de 500 tonnes par
jour). Un centre de transbordement est conçu en fonction du type d’opérations que l’on veut y
effectuer, de la capacité qu’il doit avoir pour répondre aux besoins, des équipements, des
accessoires nécessaires et des exigences sanitaires. Le type de transbordement dépend de la
méthode utilisée pour charger les véhicules de transport. Trois méthodes correspondent à trois
catégories:
1) le déchargement direct dans le véhicule de transport. Cette méthode consiste à décharger les
déchets en les compactant ou pas, ces déchets étant déchargés dans un conteneur qui sera
transporté directement ou passera par des installations de compactage.
2) le stockage du déchargement avant chargement dans le véhicule de transport - déchargement
indirect. Dans ce cas, les camions de collecte vident les déchets dans des fosses de stockage ou
sur une plate-forme, où ils seront chargés dans des camions de transport par divers types
d'équipements auxiliaires.
3) la combinaison des deux types de déchargements. Cette méthode permet d’obtenir un système
multifonctions. Cette catégorie de centre de transbordement peut être utilisée par le public, de
même que par plusieurs agences de collecte à la fois. De plus, il peut abriter des équipements
pour des opérations de récupération de matières secondaires (opérations sommaires de tri et de
conditionnement).
La capacité des centres de transbordement doit être évaluée rigoureusement de sorte que
les véhicules de collecte n'attendent pas longtemps avant d'être déchargés. Il est recommandable
de faire une analyse économique de faisabilité. En général, la capacité varie avec le type
d'équipement utilisé. Il est rare que la capacité d'un centre normal excède le volume de 2 jours de
Les opérations de transbordement sont favorisées:
- par la présence de grandes quantités de déchets
- par le 'dumping' et le remblayage illicites, au Québec particulièrement
- par l'éloignement des sites d'élimination par rapport aux lieux de collecte
- par l'utilisation des engins de collecte de petite capacité (généralement moins de 26 m3)
- par la faible densité des résidences dans certaines municipalités.
Les opérations de transbordement et de transport sont nécessaires:
- lorsque l'on doit parcourir de longues distances qui ne permettent pas des trajets directs et
qui ne sont pas économiques pour rejoindre les sites d'élimination adéquats ou les centres
de traitement
- lorsque les sites d'élimination ou les centres de traitement ne peuvent être joints
directement par les autoroutes ou les grandes voies de circulation.
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stockage de déchets. Les équipements et les accessoires sont fonction du type de centre de
transbordement. Leur nature et leur nombre varient avec la capacité du centre. Au Québec:
Les exigences sanitaires à respecter dans un centre de transbordement
1) Endroit couvert et protégé
2) ne pas laisser les déchets s'accumuler;
3) porter des masques de protection contre la poussière;
4) permettre le renouvellement de l'air;
5) utiliser des matériaux faciles à nettoyer;
6) éviter l'éparpillement des papiers en mettant des barrières de protection.
Il existe plusieurs restrictions de localisation. Entre autres, un centre de
transbordement doit se situer:
1) le plus près possible du centre géométrique des lieux de production des déchets
2) de façon à avoir un accès facile aux voies de circulation principales et secondaires et
aux autres moyens de transport,
3) où il est le mieux accepté par le public en ce qui concerne les questions environne-
mentales,
4) où la construction et les opérations seront le plus économiques.
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CHAPITRE 5
LA SÉPARATION DES MATIÈRES RECYCLABLES
5.1 Les centres de tri et récupération
Un centre de tri et récupération est un lieu où les matières secondaires provenant de la
collecte sélective sont reçues, triées, conditionnées, puis expédiées à des fins de recyclage. Il
constitue une condition essentielle pour la réussite des programmes municipaux de gestion
intégrée des déchets. Les opérations effectuées dans un centre de récupération permettent de
faciliter le transport et la manutention des matières secondaires et de les rendre conformes aux
exigences des recycleurs.
Les centres de récupération constituent une étape de la récupération de résidus solides
municipaux appelés matières secondaires (pouvant être utilisés comme intrants dans plusieurs
industries). Leur historique et leur origine sont liés à la politique de récupération des déchets.
La récupération des matières secondaires passe d’abord par la collecte sélective. Cette
collecte permet de séparer les matières secondaires des déchets par un tri à la source effectué par
le citoyen, dans le cas d’une municipalité. Collectées en un seul, deux ou plusieurs groupes, ces
matières sont transportées au moyen de camions spéciaux, adaptés à cette fin, vers un centre de
récupération où elles subiront un traitement indispensable avant le recyclage. Le centre de
récupération est donc un relais ou un tampon entre la collecte et le recycleur. Il peut être conçu
simplement pour traiter rapidement un approvisionnent après la collecte sélective, ou être
davantage mécanisé pour traiter un approvisionnement hétérogène, dans les deux cas selon les
exigences des recycleurs.
Pour être fonctionnel et assurer sa viabilité, un centre de récupération doit être installé
pour traiter un tonnage minimum. Afin d'amortir rapidement les frais d'investissement engagés et
d'assurer aux divers marchés du recyclage des apports adéquats en terme de qualité, de quantité et
de constance d'approvisionnement, il doit :
- être localisé de façon à minimiser les frais de transport de la collecte des matières
secondaires;
- être à proximité des grands axes de circulation et bénéficier d'accès évitant les zones
industrielles, compte tenu du bruit, de la poussière et des inconvénients divers engendrés
par la circulation des camions servants au transport;
- respecter en totalité les règlements provinciaux et municipaux en vigueur;
- être établi en fonction des entreprises de recyclage (clients potentiels) de la région.
Les opérations dans un centre de récupération
Outre les espaces liés aux fonctions administratives et aux services connexes,
l'organisation d'un centre de récupération est effectuée pour répondre aux besoins de réception, de
tri, de conditionnement, d'entreposage et d'expédition des matières secondaires (voir figure 5.1).
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Le tri après la réception des matières secondaires: Les matières secondaires sont séparées
des objets indésirables et dans certains cas, classées en divers types ou diverses qualités dans une
aire de tri. Le tri s'effectue habituellement en deux groupes : les fibres au moyen d'une table de tri
manuel sans convoyeur ou d'une table de tri mécanisée, et les contenants par tri manuel par
reconnaissance visuelle ou par tri automatique. Des exemples d’équipements pour la séparation
sont montrés à la figure 5.2, un exemple de la logistique de séparation est donnée à la fig. 5.3.
Figure 5.1 Distribution des aires dans un centre de tri
Figure 5.2 Principales méthodes de tri automatique
Figure 5.3 Exemple de flux des matières récupérées par les opérations de tri
DSM en vrac DSM séparés a la source
Pré-triage manuel
Triage manuel primaire
Tambour rotatif
Déchets encombrants
Papier
Carton
Plastiques
Verre
Canettes
Triage manuel secondaire
Séparateur magnétique
enfouissement Incinération
Métaux ferreux
DSM en vrac DSM séparés a la source
Pré-triage manuel
Triage manuel primaire
Tambour rotatif
Déchets encombrants
Papier
Carton
Plastiques
Verre
Canettes
Triage manuel secondaire
Séparateur magnétique
enfouissement Incinération
Métaux ferreux
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Les critères de design et dimensionnement des unités de tri :
Critères généraux : le taux de récupération, la pureté et l’efficacité de séparation
Théorie de séparateurs binaires
La schématisation du fonctionnement d’un séparateur binaire peut être représenté comme suit:
Séparateur
binaire
où
X = matériel qui doit être récupéré (i.e. matériaux légers)
Y = rejets (i.e. matériaux lourds)
X1 + Y1 = produit de séparation où X1 > Y1 (Y1 contamine le produit final, donc diminue sa
pureté)
X2 + Y2 = rejets de séparation où Y2 > X2 (la présence de X2 diminue l’efficacité du procédé)
- détermination du pourcentage de récupération, R(X1):
%100)( 11 oX
XXR
- détermination de la pureté du produit, P(X1):
%100)(11
11
YX
XXP
- détermination de l’efficacité globale du procédé, E(X,Y):
%100),( 21 oo Y
YX
XYXE
X2+Y2
X0+Y0 X1+Y1
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Tambour rotatif
Les paramètres du choix d’un trommel sont: son diamètre, la vitesse de rotation, l’angle
d’inclinaison, le débit d’entrée et la granulométrie des déchets. La vitesse critique de rotation est
celle à la limite de la vitesse de centrifugation qui causerait l’adhésion de déchets sur les parois
du tambour.
r
gnc 2
1
nc = Vitesse critique (rev/sec)
g = accélération de la gravité (32,2 ft/s2)
r = rayon du trommel (ft)
La vitesse optimale est celle où les déchets tombent en roulant et pas en sautant. Idéalement la
vitesse de rotation doit être proche à 50% de la vitesse critique de design du trommel dans le cas
où le cylindre du trommel contient de séparateurs et de 80% la vitesse critique si le cylindre n’a
pas de séparateurs.
4.0
5.0
36.11
tggFKd
QD
vb
m
D = diamètre du trommel (ft)
Qm = débit de sortie du trommel (lb/sec)
Db= densité en vrac de déchets (lb/ft3)
α = angle d’inclinaison (dégrées)
Kv = facteur de correction de vitesse (1.35 si α = 3o et 1.85 si α = 5o)
F = facteur de remplissage (0.25 – 0.33)
g = accélération gravitaire
En pratique et dans le cas de déchets solides, les trommels présentent de diamètres entre 2 et 5m,
avec des ouvertures de grilles de 50mm, les vitesses de rotation observées sont entre 10 et 18
rev/min. Les angles d’inclinaison recommandés pour les déchets solides sont entre 2o et 7
o.
Séparateur par soufflerie (trieur balistique)
Les déchets pré-triés ou déchiquetés sont lancés par l’action d’injection d’air sur de réceptacles
placés à différentes distances du jet de déchets. Selon les différentes densités de matériels, les
éléments plus denses seront collectés plus proche de la source tandis que les éléments plus légères
seront collectés plus loin. La force d’injection d’air induit des vitesses entre 20 et 300 cm/sec.
La figure suivante montre l’efficacité de séparation en fonction de ses vitesses.
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Le conditionnement: Le but est de densifier les matières secondaires afin de minimiser les coûts
de transport vers les recycleurs, au moyen d'installations, de presses, de mise en ballots pour le
papier, le carton, le plastique et le métal, et de broyage pour le verre.
La performance de l’équipement de compaction est mesurée par le % de réduction de volume
défini comme suit :
%100% xVi
VfViCompaction
et
Vf
VicompactiondeRatio
Où Vi et Vf sont, respectivement, les volumes initial et final de déchets conditionnés.
Il existe aussi des systèmes plus élaborés pour faciliter le recyclage des matières secondaires,
comme par exemple les unités de décontamination (verre), les déchiqueteurs (canettes et boîtes de
conserve), les granuleuses ou déchiqueteurs pour plastiques. Le tableau 5.1 montre les
caractéristiques souhaitées par les acheteurs des matières recyclables.
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Tableau 5.1: Traitement et caractéristiques de matières récupérées et conditionnées TYPE CATÉGORIE TRAITEMENT
PAPIER ET CARTON Papier journal Papier glacé Papier kraft Papier mélangé Carton ondulé Carton non ondulé
Tri manuel et mise en ballots. La densité et le poids des ballots varient en fonction de la nature des fibres, respec- tivement de 385 à 445 kg/m
3 et de 545 à 675 kg alors que leur
volume est d'environ 1,40 m3 (L=1.22 , I=
1.52 m, h=0,76 m).
VERRE Verre consigné
Verre incolore
Verre vert
Verre mélangé
Verre ambre
Tri et mise en caisses; regroupement par couleur des contenants «plastishield» (en caisses-palettes). Tri manuel, broyage ou concassage mécanique (diamètre du groisil < 3,8 cm) et nettoyage; laissé env dans des conteneurs (densité= 1 100 kg/m
3).
PLASTIQUE Polyéthylène téréphtalate (PÉT) consigné Polyéthylène haute densité (Pehd) Polyéthylène basse densité (Pébd) Autres plastiques
Tri manuel, regroupement par couleur des contenants et mise en sacs. Tri, perforation et mise en ballots (0.76m x 1.22rn x 1.52 m) ou granulation (broyage, déchiquetage). La densité des ballots est d'environ 400 kg/m
3 (poids d'un ballot"" 565
kg) alors que celle des granules, autour de 325 kg/m
3.
Tri et mise en ballots
MÉTAL Aluminium consigné (canettes) Aluminium (canettes ou contenants rigides et feuilles minces)
Acier (boîtes de conserve)
Tri manuel et mise en sacs. Tri et mise en ballots; mini ballots «<biscuits») ayant les caractéristiques suivantes: - dimension= 0.027 m
3
L= 0.25 – 0.33 m l = 0.26 – 0.51 m h = 0.16 – 0.23 m - densité= 560 -720 kg/m
3
- poids = 16 -18 kg Tri par séparateur magnétique et mise en ballots; mini ballots («biscuits») ayant les caractéristiques suivantes : - dimension= 0.04 m
3
L= 0,46 m I= 0,61 m H= 0,15m - densité= 950 -1 250 kg/m
3
- poids = 45 kg
L'entreposage et l'expédition: Après le tri et le conditionnement, les matières secondaires en
ballots ou en vrac sont entreposées jusqu'à ce que des quantités suffisamment importantes de lots
homogènes justifient leur transport chez le recycleur.
L'entreposage se fait sous abri, pour protéger les matériaux des intempéries. Dans certains
centres, un contrôle de qualité est effectué avant l’entreposage pour vérifier si les exigences du
recycleurs sont respectées.
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L'équipement nécessaire à l'entreposage, au contrôle des quantités, à la livraison et à la
manutention, regroupe des conteneurs de types "roll on - roll off" pour les matières en vrac, des
camions-remorques, une balance électronique, et le matériel de roulement comme des chariots-
élévateurs.
Points de discussions
Les trois catégories de centres: transbordement, transfert et récupération, sont toutes des
stations intermédiaires avant l'élimination ou le recyclage des déchets. Mais elles sont différentes
du fait de leur rôle, de la nature des déchets qu'elles reçoivent et qui conditionnent leur
équipement et la durée de stockage. Elles ont néanmoins un objectif commun: la protection de
l'homme et son environnement. Objectif qui se traduit par la réduction des quantités de déchets à
enfouir ou à incinérer (donc réduction, par exemple, des quantités de furannes et de dioxines à
rejeter dans l'atmosphère), en favorisant et optimisant les opérations de récupération et en
minimisant les coûts de transport des déchets vers les sites d'élimination installés parfois très loin,
du fait qu'ils doivent respecter des critères environnementaux. Elles assurent des endroits de
stockage sécuritaire des déchets dangereux, évitant ainsi leur dispersion dans la nature, en
optimisant et rentabilisant l'utilisation des équipements d'élimination sécuritaire.
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CHAPITRE 6
AUTRES DÉCHETS À GERER
6.1. Les déchets dangereux domestiques (DDD)
Les DDD peuvent être collectes selon les méthodes suivantes: journées spéciales de
collecte, sur appel, par unités mobiles ou par des sites de dépôt permanente. Le tableau 6.1
montre les avantages et inconvénients de chaque méthode et le tableau 6.2 montre un aperçu des
frais de transport et de traitement des DDD.
6.1.1 Les centres de transfert des déchets dangereux
Ce sont des lieux conçus pour recevoir les déchets dangereux en provenance des
municipalités des industries et des commerces, en vue de leur accumulation jusqu'à ce que leurs
quantités justifient leur transport vers un site d'élimination finale sécuritaire. Ce sont des stations
intermédiaires beaucoup plus élaborées et adaptées au stockage des déchets dangereux avant leur
élimination sécuritaire ou leur recyclage. Les déchets dangereux peuvent y être stockés pendant
de longues durées. Les centres de transfert sont nés pour permettre d'accumuler les déchets
dangereux en vue d'atteindre ces quantités. De plus, ils permettent d'éviter la dispersion des
déchets dangereux dans la nature en les regroupant dans des conditions sécuritaires. Ceci assure
une protection de l'homme et de son environnement.
Dans les centres de transfert, les déchets dangereux sont entreposés en plusieurs catégories
en fonction de leurs caractéristiques, de leurs classes, des conditions sécuritaires à respecter pour
réduire les niveaux de risques, et en conformité avec la réglementation en vigueur. L'entreposage
tient compte également de la compatibilité ou de l'incompatibilité de ces déchets.
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Tableau 6.1 Principaux types de collecte des DDD
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Tableau 6.2 Coûts associés au transport et traitement des DDD (valeurs pour le Québec).
Catégorie
-Acides (ex.: débouche-tuyaux) -Bases (ex.: ammoniaque) -Peintures (ex.: latex. alkydes) -Solvants (ex.: thérébentine, varsol) -Huiles (ex.: huiles usées à moteur) -Cyanures (ex.: mort-aux-rats) -Pesticides (ex.: Malathion, Diazinon) -Réactifs (ex.: sodium métal) -Oxydants (ex.: eau de Javel, chJore de piscines) -Piles (ex.: piles alkalines AAA à D, nickel-cadmium) -Batteries plomb-acide (ex.: batteries d'automobiles) -Médicaments (pilules, sirops) -Autres liquides et solIdes organiques inflammables ou toxiques (ex.: adhésifs, époxy, teintures) -Aérosols
Destination
-Philip Environnement (Québec) -Philip Environnement (Ouébec). -CFER. (Québec) -Anachemia (Québec) -Ciment St-Laurent (Québec) -Stablex (Québec) -Republic Environmental (Ontario) -BDT (USA) -Philip Environnement (Ontario) -Raw Materials Co. (Ontario) -Nova Pb Inc. (Québec) -Safety Medical (USA) -Systech (Québec) -Recycle Systems Co. (Alberta)
Usage
-Neutralisation du pH des eaux usées -NeutralIsation du pH des eaux usées -Vente de la peinture recyclée -Vente de solvant recyclé -Combustible d'appoint pour les fours à ciment. -Stabilisation, enfouissement sécuritaire. -Valorisation énergétique, incinération. -Hydrolyse, Incinération. -Système de traitement des eaux usées. -Recyclage des constituants des piles (ex.: métal. KOH) -Recyclage du plomb. -Incinération. -Combustible d'appoint pour les fours à ciment. -Valorisation énergétique du contenu, recyclage du métal
Coût
($/tonne) 3 500 3 500 2 400 720 75 2 500 9 500 2 500 3 500 1 300 150 2 500 3 150 3 150
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CHAPITRE 7
LES MÉTHODES D’ÉLIMINATION DES DÉCHETS
7.1 Les sites d'enfouissement (SE)
7.1.1 Types de sites d'enfouissement et de classification, considérations de localisation
L'enfouissement des déchets est une pratique millénaire. Autrefois, la croyance était que
les eaux de lixiviation des SE suivaient un processus de décontamination en se filtrant dans le sol
et en se diluant au contact des eaux souterraines. La contamination des eaux souterraines ou des
sols n'était donc pas perçue comme étant un problème. L'utilisation des carrières et des mines à
ciel ouvert comme lieu d'élimination était acceptée et permise. Ce sont les multiples accidents et
le danger grandissant pour la santé qui ont amené le changement de perception quant à
l'enfouissement sanitaire comme méthode d'élimination finale des déchets.
Comme résultat des attitudes face au fait accompli de la contamination des eaux
souterraines, deux types de conception des SE ont émergés, soit les SE par atténuation naturelle
(préconisés par le premier règlement sur les déchets solides au début de 1970) et les SE avec
protection imperméable ou de 2e génération (préconisés par le projet de nouveau règlement sur
les déchets solides, 1997). L’étude PAERLS (1994) conduit par le MEF révèle qu’annuellement
le Québec enfoui 5.6 millions de tonnes de déchets, que le volume actuellement autorisé est de
l’ordre de 120 millions de tonnes, dont un tiers finira au site de l’ancienne carrière Miron à
Montréal, 46% du volume autorisé sera enfoui dans des sites sans protection et où le dépôts du
fond est perméable, 33.7% du volume autorisé sera enfoui dans des sites sans système de captage
de lixiviat. Seulement 16.4% du volume autorisé ira à des sites protégés.
AUJOURD'HUI, LA CONSTRUCTION D'UN NOUVEAU SITE D'ENFOUISSEMENT SANITAIRE
COMPORTE QUATRE ASPECTS QUI RELÈVENT DE LA COMPÉTENCE DES INGÉNIEURS CIVILS:
1. l'étude sur la localisation physique du site et les installations périphériques, les démarches
pour l’obtention des permis d’exploitation et opération;
2. les détails de conception et de design des éléments suivants: couche imperméable, système
de collecte de gaz, système de collecte des eaux de lixiviation, système de monitoring de
la qualité des eaux souterraines, protocole de fonctionnement et opération des activités
journalières;
3. le plan de fermeture d’un LES à la fin de sa vie utile et;
4. l'étude d'impact environnemental avant et après exploitation.
Critères pour l'emplacement d'un SE (municipal)
La version actuelle du règlement sur les déchets solides (section IV) interdit entre autres
d'établir un lieu d'enfouissement sanitaire (LES):
- dans une zone désignée à des fins résidentielles, commerciales ou mixtes, ou à moins de
150 mètres d'un tel territoire;
- à moins de 3 km d'un aéroport;
- à moins de 152.40 m de tout chemin entretenu par le MTQ
- à moins de 50m de toute voie publique
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Figure 7.1 Schéma d’un lieu d’enfouissement sanitaire de 2e génération selon les normes
Québécoises
et oblige à bâtir le site:
- à plus de 150 m de tout parc municipal, terrain de golf, piste de ski alpin, base de plein air,
réserve écologique, mer, fleuve, rivière ou étang ;
- à plus de 200 m de toute habitation, institution d'enseignement, temple religieux, terrain
de camping, centre de santé, villégiature/hôtel, colonie de vacance ou établissement de
santé.
- à plus de 300 m de tout lac, fleuve, cours d’eau.
Deux aspects dirigent le choix et l'emplacement du site
- la cueillette et la disponibilité des données, (cartes topographiques et géologiques, cartes
de zonages, cartes de routes de transport, cartes hydrologiques, etc.), tous des critères pour
la localisation et l’emplacement; l’évaluation de l'impact sur le public.
- L'établissement d'une zone d'étude dépendant de la distance maximale d'où le promoteur
veut ou peut déplacer les déchets (cercle ayant comme centre la municipalité productrice
des déchets). On doit commencer par un cercle à radius minimal et l'élargir seulement si
nécessaire.
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Figure 7.2. Types de cellule d’enfouissement
Excavé : profond (+ de 30 m), moyen (10-30 m),
Superficiel (entre 5m – 20 m)
Hauteur variable (de quelques mètres à très profond 50m +)
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Figure 7.3 Vue schématique globale d’un LES
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Étage : 1-3 m (Québec, max. 2m) Dépôt journalier : 15 - 35cm (Québec, 20 cm)
Terrace : 5-10 m (Québec, 5m)
Figure 7.4 Vue en coupe transversale d’une cellule d’enfouissement
(Caractéristiques d’enfouissement et opérations journalières)
7.1.2 Paramètres de conception et de design: surface et volume, barrières antipollution,
systèmes de collection et contrôle de gaz et de lixiviats
a) Surface et Volume
VuxTPxRxP
Vc
SE
*
VSE = Volume d’enfouissement (m3)
P = population (hab.)
R = rapport volumétrique déchets/sol ((Vd+Vs)/Vd) (1 – 3)
TP* = Fraction du taux de production de déchets qui va au LES = TP ( 1- TR*TPart) (kg/hab.j)
Vu = Vie utile du LES (années)
c = Poids spécifique des déchets compactés (kg/m3) (corrigé pour la compaction sur le site)
)(3.0 SV
SS E
SE
TE HS
S = Surface totale associé à l’enfouissement (m2)
Terrace
Étage
Étage
2 – 3 m
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SE = Surface d’enfouissement = (VSE/H)
H = Hauteur estimée de la cellule (m)
ST= Surface tampon. Au Québec égal à 30% de la surface d’enfouissement
b) Les couches et membranes protectrices (à la base et à la clôture des LES):
Il existe 4 types de systèmes qui peuvent assurer l’étanchéité des sites d’enfouissement sanitaire:
1) les formations naturelles d’argile, 2) les couches argile/sable conçues et construites en place, 3)
les couches faites en matériel géosynthétique et/ou 4) une combinaison des 3 types antérieures.
Le Règlement sur les déchets solides de Québec accepte sous certaines conditions les 4 types de
couches. En général deux critères sont à la base du choix: 1) la perméabilité et 2) la profondeur
de la couche. Ainsi au règlement l’on trouve plusieurs scénarios pour la construction des
barrières.
En général il semble avoir un penchant sur des conditions d’étanchéité qui assurent au moins un
coefficient de perméabilité hydraulique k = 10 -7
cm/s et cela pour une profondeur d’au moins 3
m. C’est-à-dire, une transmissibilité de k x h = 10-7
cm/s x 300 cm = 3 x 10-5
cm2/s. Par contre,
le règlement ne donne pas d’indicatif sur la capacité de la couche à retenir les contaminants.
Argiles:
Au Québec, des sols argileux d’origine marine postglaciaire se trouvent dans la Mer de
Champlain, Mer de Laflamme et la Mer de Goldthwait. D’autres dépôts incluent les lacs
postglaciaires de Canton de Est, de l’Abitibi et du Témiscamague. Les argiles trouvées
naturellement au Québec sont la kaolinite, la chlorite et l’illite. En Ontario la vermicullite est une
argile trouvée naturellement en abondance. La bentonite est une argile de la famille des sméctites
elle peut être importée de Manitoba (voir figure 7.5a). Les paramètres qui influencent la
perméabilité sont la minéralogie des argiles, leur porosité et iso/anisotropie de l’arrangement des
particules. Au niveau de la porosité on trouve deux types de porosité: 1) microscopique et 2)
macroscopique contrôlé par la structure des matériaux qui composent las fractions fines et
grossières.
Tableau 7.2 Caractéristiques des argiles canadiennes
Nom CEC
(meq/100g)
Surface spécifique
(m2/g)
Limite de liquidité
(%)
Gonflement
Smectites 80-120 700 – 800 100-800 Élevé
Vermicullite 100-150 100-150 30-50 Minime
Illite 10-40 65-120 35-70 Nul
Chlorite 10-40 65-120 35-55 Nul
Kaolinite 3-15 f(pH) 7 –30 30-110 Nul
Couches sable bentonite :
L’utilisation des mélanges de sable et bentonite est fréquente lorsque le terrain ne présente
pas de dépôt d’argile naturelle qui pourrait jouer le rôle de barrière contre la migration des
contaminants. Ce mélange est une technologie peu chère pour permettre d’isoler des déchets de
l’environnement dans lequel ils sont placés.
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La perméabilité minimale à obtenir est d’au moins 10-7
cm/s pour l’enfouissement des
déchets, en ce qui concerne les normes canadiennes et américaines. D’autres possibilités existent
en ce qui concerne la couche imperméable proprement dite: une alternance géotextile – bentonite
- géotextile, ou une superposition de bentonite et d’une géomembrane. Un géotextile est une toile
tissée résistante et une géomembrane est une couche imperméable constituée de polymères. Ces
deux éléments maintiennent l’intégrité de la couche de bentonite, qui contient la pollution.
Dans le mélange sable bentonite, chacun des éléments a un rôle spécifique (D’Appolonia,
1980; Kenney et al., 1991): le sable supporte la charge et la bentonite permet d’obtenir la faible
perméabilité par son gonflement, c’est une sorte de ciment. Lors de la construction d’un site
d’enfouissement, il faut prêter particulièrement attention à l’installation et au compactage du
mélange. Une mauvaise installation entraînerait la présence d’hétérogénéités dans la couche
imperméable, et par la suite l’apparition de chemins préférentiels permettant le déplacement de la
contamination à travers la couche imperméable qui pourraient représenter une perte importante
d’efficacité pour la barrière.
Figure 7.5 Mélange sable bentonite et fleur de bentonite respectivement
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Rappel -notions de mécanique de sols
e = void ratio (indice de vides), Gs = spécific gravity (sans unités), w = unit weight of water
(kN/m3), d = unit weight of solids (kN/m
3)
S = Degré de saturation, w = humidité,
Loi de Darcy
q = débit (cm3/sec), k conductivité hydraulique (cm/sec), i = gradient hydraulique,
H = perte de charge au long de la couche, L = épaisseur de la couche
Pour obtenir une couche présentant à la fois les propriétés nécessaires à la rétention des
contaminants et un coût le plus intéressant possible, le mélange comporte en général entre 5 et
15% de bentonite. Cette proportion permet d’obtenir un mélange cohérent, pour lequel il n’y a
pas de perte de bentonite (phénomène dit de « lessivage ») lors de la percolation de la solution
contaminée, et pour lequel la quantité minimale possible de bentonite est utilisée. En suite, la
mise en place de la couche doit respecter les conditions optimales de compaction, densité
maximale et perméabilité minimale présentés dans la figure 7.2b. Une couche d’argile doit 1)
respecter une perméabilité réduite (< 1 x 10-7
cm/sec) pour prévenir la fuite des lixiviats, 2) une
résistance au tiraillement pour une bonne stabilité et 3) un minimum de potentiel de
rétrécissement afin de prévenir les fissures du au sèchement.
1*
d
wGse
%100*)(e
GswS
AL
HkAikq *)(***
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Standard proctor test (ASTM D698), Modified Proctor (ASTM D1557), Conductivité Hydraulique (ASTM D2434) Proctor Modifié, Standard et Réduit, respectivement 2,690; 590 et 360 kN-m/m3. Résistance à la compression : Si l’hauteur d’un LSE est de 75 m et le poids spécifique moyenne de déchets est de 10 kN/m3, la contrainte active sur la couche au fond sera de 750 kN/m2 (1Pa =1 N/m2) Unconfined compressive strenght : bons mélanges > 200kPa valeur moyenne dans les LES, Volumetric shrinkage test (ASTM D427)
Figure 7.6 Conditions de mise en place et construction des couches sables-bentonite
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Figure 7.7a Exemple. La valeur optimale de densité maximale sèche (1915 kg/m3) a été
déduite d’un essai Proctor modifié, dont les valeurs sont données à la figure ci-bas. La
teneur en eau de compactage est fixée à 12,5% (côté humide de l’optimum).
Figure 7.7b Exemple de simulation en colonne de la performance d’une couche argileuse
1870
1880
1890
1900
1910
1920
7 8 9 10 11 12 13
Teneur en eau de compactage (%)
Den
sit
é sèch
e (
kg
/m³)
Mélange sable-bentonite Courbe extrapolée
1915
11,5
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Géomembranes:
Figure 7.8 Pentes de stabilité reconnue et recommandée pour un LES
max. .( )
reqvDL H
t D L
2
3
2
2 2, où
max..req. = contrainte de traction maximale à mi-hauteur du LES,
t = épaisseur de la géomembrane,
v = densité vrac (déchets + sol),
H = Hauteur des déchets + sol.
La contrainte calculée pour le LES est comparée à celle donnée dans les spécifications fournies
par le fabricant et l’on choisi la géomembrane qui présente une résistance dépassant celle
calculée. On peut aussi fixer un facteur de sécurité défini comme:
..max
4632
req
DASTMselondonnéValeurFS
Composition et épaisseur des geomembranes :
1) Semicristalline thermoplastique, HDPE, LDPE, VLDPE, FPP
2) Thermoplastique, PVC
3) Thermoplastique élastomères CSPE
L’épaisseur des geomembranes se situe entre 0.75 to 3mm
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Fuites de lixiviat à travers les couches protectrices
Cas d’une couche d’argile
AikQ s
Q = Débit traversant la couche cm3/sec
Ks = Conductivité hydraulique cm/sec
i = gradient hydraulique i = (H + h)/h où H = charge due au lixiviat, h = épaisseur de la couche
A = aire transversale (cm2)
Figure 7.9. Trois settings avec le même gradient hydraulique; i = 2.66
‘Breakthrought time’: temps nécessaire pour que le lixiviat traverse la couche protectrice
h = épaisseur de la couche, n = porosité, k =
perméabilité,
H = charge hydraulique.
Cas de géomembranes percées:
Q a h k 3 0 75 0 75 0 5. . . (m3/sec) (formule empirique basé sur des observations de terrain);
Q = Débit traversant la couche m3/sec
a = diamètre de l’orifice (m2),
h = tête hydraulique (m),
k = conductivité hydraulique en vrac (déchets + sol) (m/sec)
)(
2
Hhk
nt h
Département génie civil - Université Laval 74
_____________________________________________________________________________
Figure 7.9 Divers types de geomembranes pour diverses applications.
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_____________________________________________________________________________
b) Gestion des gaz:
Presque tous les SE produiront un jour des gaz, et en quantités importantes. D'autres
déchets de source non ménagère, autres que les déchets putrescibles, peuvent également produire
des gaz. La qualité de ces gaz dépend directement du type des déchets enfuis. De façon similaire
aux eaux de lixiviation, la quantité et la qualité des gaz produits varient selon la durée
d'enfouissement.
En effet, les SE municipaux sont considérés comme de grands réacteurs biochimiques,
avec les déchets solides et l'eau comme intrants et les lixiviats et les gaz comme sortants. Tel
qu'étudié dans des chapitres antérieurs, les résidus à enfouir contiennent une grande quantité de
matières putrescibles. Aujourd'hui, on installe des systèmes de collection qui ont pour but la
récupération des gaz. Ensuite le gaz est utilisé comme source d'énergie ou simplement brûlé, de
façon à empêcher le déversement de gaz toxiques dans l'atmosphère.
Les tableaux 7.2 et 7.3 montrent les composants des gaz trouvés dans des LSE ayant
atteint une certaine stabilisation.
Tableau 7.2 Concentrations typiques de gaz dans un LES (base volumique sèche) Gaz Concentrationa Concentrationb
Composants principaux (%) Méthane Dioxyde de Carbone Azote Oxygène Composant trace (ppm/ppb) Sulfides, mercaptans, etc. Ammoniac Hydrogène Benzène Vinyle chlorure Toluène T-1,2-dichloroéthane Trichloroethène
30 - 53 34 - 51 1 - 21 1 - 2
ND - 32 ppm ND - 44 ppm
150 ppm 59
13 ppm
45 - 60 40 -60 2 - 5
0.1 - 1.0
0 - 10000 ppm 1000 - 10000
ND - 2000 ppm 932 - 39,000 ppb
1,150 - 3,508 ppb
aBagchi (1994); bTchobanoglous et al. (1993)
Le méthane et le dioxyde de carbone sont les principaux gaz résultant de la digestion
anaérobique des déchets. Quand le méthane est présent dans l'air en concentrations entre 5 et
15%, il devient explosif. Heureusement, selon les phases de dégradation (voir figures suivantes),
lorsque le méthane est produit en concentrations considérables, l'air est moins présent. Par
contre, lorsque les gaz migrent en dehors du SE et qu'ils atteignent des zones à grande
concentration d'air, ils peuvent devenir dangereux. Notons qu'il existe une longue liste d'autres
gaz qui sont produits en moins grandes concentrations, mais qui sont plus dangereux du point de
vue toxicité. Il s'agit par exemple des COV (composés organiques volatiles) qui sont présents
lorsque des déchets dangereux sont acceptés dans les SE.
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_____________________________________________________________________________
Tableau 7.3 Propriétés physiques des gaz Gaz Propriétés des gazc
(formule chimique, poids moléculaire, masse volumique g/L)
Composantes principales Méthane Dioxyde de Carbone Azote Oxygène
Composants traces Sulfides, mércaptanes, etc. Ammoniac
CH4 16.0 0.7167
CO2 44.0 1.9768
N2 28.02 1.2597 O2 32 1.4289
H2S 34.08 1.5392
NH3 17.03 0.7708
Caractéristiques d'ensemble Température Gravité spécifique Teneur en humidité Pouvoir calorifique supérieur
100 - 200 oF 1.02 - 1.06 Saturé 400 - 500 (BTU/sft
3)
C à conditions standards: 25°C, 1 atm
Un modèle théorique de dégradation de la matière organique dans un LSE explique que la
production des gaz dans le temps suit séquentiellement quatre ou cinq phases. Ces phases sont
illustrés dans la figure 7.3 et se décrivent ainsi:
Figure 7.10 Processus de décomposition de déchets solides
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_____________________________________________________________________________
Figure 7.11 Phases de dégradation, caractéristiques des gaz et lixiviats
Phase I. - Ajustement initial: Les mécanismes d'hydrolyse et de fermentation sont dominants, à
cause des activités bactériennes aérobies. Dans la phase I, la dégradation se fait par voie aérobie,
à cause de l'air inclus dans les déchets. Les sources des micro-organismes sont celles contenues
dans les sols de recouvrement et dans les déchets putrescibles. Les boues des usines d'épuration
peuvent représenter un apport important de micro-organismes si elles sont acceptées dans le SE.
Phase II. - Dans cette phase l'oxygène est utilisé et épuisée, des conditions d'anaérobie
s'installent à l'intérieur du SE. Dans ces conditions, les nitrates et les sulfates sont utilisés comme
les accepteurs des électrons et par voie biologique ils sont réduits à N2 et H2S, selon les réactions
chimiques suivantes:
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_____________________________________________________________________________
2CH3CHOHCOOH + SO42---> 2CH3COOH + S2- + 2H2O + 2CO2
4H2 + SO42- --> 4H2O
S2-
+ 2H+ --> H2S
L'apparition des conditions anaérobiques peut être surveillé par la mesure du potentiel
d'oxydoréduction. Par exemple, des conditions entre -50 à -100 mV sont suffisantes pour la
réduction du nitrate et du sulfate. Par contre, la production de méthane nécessite des conditions
plus réductrices, soit de -150 à -300 mV. Dans cette phase, certains acides organiques se forment
et causent la chute du pH des eaux de lixiviation, ce qui cause la solubilisation des métaux.
Phase III. - La production des acides organiques est accélérée et les réactions sont
obtenues par acidogénèse et par déshydrogénation. La production d'hydrogène-gaz est basique.
Par le mécanisme d'hydrolyse, les composés organiques à longue chaîne (polysaccharides, lipides
et autres) se transforment en acides organiques (acétique, fulvique) qui servent comme source de
carbone et d'énergie aux organismes. Le CO2 est le gaz principal produit dans cette phase. Le pH
des eaux de lixiviation chute plus bas que 5, tandis que la concentration en COD augmente.
Lorsque le lixiviat est recirculé, une accélération du processus de dégradation est observée
à cause de l'accélération de la réaction d'hydrolyse, et à cause de la permanence dans le système
des nutriments que se trouvent dans les lixiviats.
Phase IV. - Dans cette phase une nouvelle souche de micro-organismes prend de
l'importance, soit ceux responsables de la fermentation du méthane. Ces organismes sont
strictement anaérobiques (bactérie méthanogénique). Les acides et le méthane sont produits en
parallèle mais avec une réduction considérable d'acide. Les acides gras étant utilisés pour la
formation de méthane, le pH commence à remonter.
Phase V: - C'est la phase de maturation, soit quand la matière organique disponible a été
transformée en CH4 et CO2. Dépendant du type de clôture du SE, il aura une production
secondaire des gaz. De la même manière, sans un système de recirculation de lixiviat, il
n'existera pas de nutriments pour forcer une croissance de la population bactérienne. Dans cette
phase, les lixiviats contiennent des acides fulviques et humiques difficiles à biodégrader.
Tableau 7.4 Étapes de dégradation de la fraction organique des déchets - sommaire Étape Conditions de
biodégradation Procédé de dégradation
Caractéristiques de gaz
Caractéristiques de lixiviat
Ratio R= BOD5/COD
Potentiel Redox
I Aérobie Hydrolyse O2, N2 pH acide R>0.5 100 et + mV
II Facultative Acidogènese O2, N2 métaux en solution
0.4<R< 0.6 -50 à -100 mV
III Facultative Acidogènese H2S, CO2 métaux en solution
0.4<R< 0.6 -50 à -100
IV Anaérobie Bactériologique Méthanogènes
CH4 0.05<R<0.2 -150 à -300 mV
V Facultative Hydrolyse N2, O2 0.2<R<0.5 -50 à 100 mV
Durée approximative de 5 phases :
2 à 7 ans pour la fraction rapidement biodégradable
Département génie civil - Université Laval 79
_____________________________________________________________________________
10 - 50 ans pour la fraction lentement biodégradable
La température et l’humidité sont des facteurs contrôlant la dégradation.
Production de biogaz
Le volume total de biogaz produit par voie anaérobique peut être estimé de différentes
manières. Ici, l'estimé du volume par réaction stoechiométrique est présenté. En admettant que
la composition des déchets organiques est connue (tel que présenté dans les premiers chapitres
traitant des caractéristiques des déchets) et qu'il s'agit d'une conversion totale des réactifs en
produits, l'on peut estimer la quantité des gaz produits par la réaction chimique suivante:
En observant les différentes phases de production de gaz, on remarque que de manière générale
on trouve deux sortes de matériel dégradable, celui à dégradation rapide et un autre à dégradation
lente. Par exemple, ceux à dégradation rapide incluent: les déchets de table, les journaux et le
papier. Par contre, ceux à dégradation lente comprennent: le caoutchouc, le cuir, le bois et le
plastique. Empiriquement, la formule C68H111O50N peut décrire les déchets rapidement
décomposables, tandis que la formule C20H29O9N peut être utilisée pour les déchets lentement
biodégradables.
32428
324
8
324
4
324dNHCO
dcbaCH
dcbaOH
dcbaNOHC dcba
Département génie civil - Université Laval 80
_____________________________________________________________________________
Figure 7.12 Modèle triangulaire de production de biogaz
Rapidement biodégradable Lentement biodégradable
(5 ans) (15 ans)
Département génie civil - Université Laval 81
_____________________________________________________________________________
Figure 7.13 Courbes de production totale cumulative ou par taux annuels
Département génie civil - Université Laval 82
_____________________________________________________________________________
Méthodes de captage des gaz
Il existe deux méthodes pour le contrôle et le captage des gaz: 1) le contrôle passif (sans
apport d’énergie) et 2) le contrôle actif (avec apport d'énergie).
Contrôle passif: puits d’extraction par l’installation des tubes perforés en PVC de diamètre entre
10 et 15cm et des hauteurs allant jusqu’à 2/3 de l’hauteur totale du site. Une ceinture ou pipeline
fermée et non-perforée relié en surface les puits d’extraction verticaux. La densité recommandée
de puits d’extraction est de 1/5 m2.
Contrôle actif: le même système mais avec un système de pompage à vide qui extrait les gaz
collectés. Les paramètres qui influencent cette méthode sont: le nombre et la capacité des
pompes, la densité/m2 de puits d’extraction, la perte de charge dans le système de collection, la
pression des gaz due à l’hausse de température (50oC et plus).
Figure 7.14 Systèmes de collecte de biogaz
Les gaz sont captés pour plusieurs raisons:
1) pour réduire les émissions de gaz toxiques dans l'atmosphère,
2) pour réduire la migration de gaz dans le sous-sol,
3) pour diminuer les odeurs,
4) pour faciliter la valorisation de l'énergie à partir des gaz.
A-C : systèmes passifs
A B
C
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c) Gestion des eaux de lixiviation
Balance de masse d'eau et production des eaux de lixiviation
Le volume de lixiviat produit dans un SE peut être estimé en utilisant une balance de
masse d'eau. L'addition des eaux rentrant, moins les eaux utilisées lors de réactions chimiques ou
perdues par l'évaporation constitue l'eau disponible pour le mouillage des déchets. La différence
entre l'eau disponible et la capacité de rétention d'eau des déchets constitue le volume d'eau de
lixiviation. La production des eaux de lixiviation dépend fortement du degré de précipitation
pluviale de la zone et donc, si l'on fait le calcul pour la période d'opération ou la période après
fermeture. Les méthodes de calcul varient entre elles. L'EPA a mis en disponibilité le modèle
informatisé HELP (Schroeder et coll. 1991).
Un estimé du volume d'opération est requis pour le dimensionnement du système de
collection des eaux de lixiviation (Ø, distance entre pipelines), du réservoir ou des unités de
traitement des eaux de lixiviation. Un estimé du volume des eaux de lixiviation après clôture est
nécessaire pour déterminer les coûts d'entretien à long terme du système. La production des eaux
de lixiviation est très élevée pendant l'opération et il est réduit graduellement après l’installation
de la couverture. Généralement, le bilan hydrique prend la formé tel que présenté à la figure 7.4 ci
bas.
A
B
C
A-D Systèmes d’extraction active
A&B) Réseaux des collecteurs de surface
C) Réseaux vertical des puits
D) Puits d’extraction typique
D
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Figure 7.14 Bilan Hydrique dans une LSE
Le système de captage des eaux de lixiviation
Il existe plusieurs systèmes de collecte des eaux de lixiviation. Les plus courants sont des
couches de drainage gravitaire à la base du SE ou des réseaux de conduits installés aussi à la base
du SE ou des combinaisons des deux types. Un autre système consiste en pipelines perforés et
placés semi-verticalement dans les déchets. Ce système est surtout utilisé lorsqu’il s'agit d'un site
existant sans collecte de lixiviat ou quand il existe de la difficulté à réaliser des excavations.
Le bilan de masse d'eau se décrit comme suit:
Estimé avant fermeture: Estimé de pré-clôture:
PE = P - R - ET L = P - R - ET - SD - S
L = PE - SD
L = volume du lixiviat,
P = volume de précipitation
R = volume de ruissellement
SD = capacité de rétention d’humidité du sol dépôt journalier et des déchets
ET = évapotranspiration
S = capacité de rétention de la couche de recouvrement final
Au départ toutes les unités sont en mm/année, ensuite l’on multiplie par la surface effective
d’enfouissement pour avoir le volume de lixiviat produit par année.
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Les pipelines sont généralement placés dans des fossés remblayés de gravier. Les eaux de
lixiviation sont recueillies par flux gravitationnel (pentes moyenne de 2%) ou par élévation
(contremarche) sur pente. Ce système est utilisé dans des sites peu profonds ou ayant une couche
imperméable à la base. Le collecteur principal transporte les lixiviats concentrés par l'un des
cotés. Le nombre de collecteurs doit être limité afin d’éviter des pénétrations sur les membranes
ou couches d’argile.
Méthode par écoulement en conduites
- Méthode simplifiée
En prenant 2 conduits horizontaux (à une pente 0%), rectangulaires, de profondeur h,
éloignés d'une distance L et en admettant qu'ils sont soumis à un taux d'infiltration uniforme q.
Le flux se divise en moitiés selon l'équation suivante:
hmax
Couche impermeable
q
couche drainante
L
x
Q qL
2 ....(1)
La moitié du liquide est donc collecté par chaque drain. En utilisant la loi de Darcy, le
débit peut être calculé par unité de longueur (distance entre les conduits):
Q khmax
12 Lhmax k
2hmax
2
L .....(2)
Le système de captage des eaux de lixiviation comporte trois éléments:
1. le réseau de couches de drainage et/ou pipelines pour la cueillette des liquides,
2. le système de pompage, d’élévation et d'évacuation des lixiviats et
3. le lieu de stockage des lixiviats.
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où la quantité de fluide est proportionnelle à la perméabilité hydraulique (k) du matériel drainant,
au gradient hydraulique et à la surface transversale dans le sens de l'écoulement.
En remplaçant (1) en (2):
qL
2 k
2hmax
2
L
L2
4khmax
2
q
L 2hmax
k
q
D'où l'espace requis entre les conduits (L) peut être calculé pour maintenir une tête d'eau
donnée.
- Pour accommoder l'effet de pentes on utilise l'équation suivante:
hmax
Couche impermeable
q
couche drainante
L
x
hmax
L 2hmax
ctan2
c
1
tan
c
tan2 c
c q
k
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La méthode par élévation sur pente est utilisée lorsqu'il s'agit des SE profonds (> 20m) et
plus souvent pour ceux qui ont une couche synthétique. Un tel système (chambre ou réservoir)
est installé à la fin des conduits de lixiviat et il élimine ainsi la nécessité d'avoir plusieurs
collecteurs. Par contre, ce type de système est plus difficile à construire et il est plus coûteux, à
cause du nombre et sorte de pompes nécessaires. De plus, l'entretien des pompes est difficile.
Causes probables du mal fonctionnement ou de la rupture du système:
- Rupture de conduits due au colmatage causé par le transport de matériaux fins, par la
reproduction biologique ou par la précipitation des substances chimiques.
- Rupture de conduits due aux facteurs de résistance du matériau au poids ou lorsque les
contraintes à l'intérieur du SE sont mal calculées.
- Erreurs lors du dimensionnement; par exemple, le flux du lixiviat dans les conduits doit
être très faible (0.5 - 1.0 cm3/min). Par contre s'il est mal dimensionné, le flux peut
atteindre des vitesses qui brisent les joints et les conduits.
- Rupture de conduits due au tassement différentiel
Les avantages du système gravitationnel sont:
1. il est moins coûteux lorsque la décharge au système des égouts est souhâité,
2. son coût opérationnel est moindre,
3. il requiert peu d'entretien
4. il peut fonctionner plus longtemps comparé aux autres systèmes.
Les désavantages sont:
1. les risques de fuites, ce qui est plus élevé pour les SE avec des geomembranes
2. la difficulté de détection des fuites à travers la membrane.
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d) Caractéristiques de lixiviat et options de gestion
EXEMPLE
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Extrait du règlement sur les déchets solides
‘Les lixiviats collectés par tout système de captage dont est pourvu un site d'enfouissement
technique ne peuvent être rejetés dans l'environnement que s'ils respectent les valeurs limites
suivantes:
Paramètres Paramètres
aluminium total (Al) : 5 mg/l;
cadmium total (Cd) : 0,1 mg/l;
chrome total (Cr) : 1 mg/l;
cuivre total (Cu) : 1 mg/l;
fer total (Fe) : 10 mg/l;
mercure total (Hg) : 0,05 mg/l;
nickel total (Ni) : l mg/l;
plomb total (Pb) : 0,1 mg/l;
zinc total (Zn) : 1 mg/l.
baryum total (Ba) : 5 mg/1;
bore total (B) : 50 mg/l;
pH: supérieur à 6,0 mais inférieur à 9,5;
demande chimique en oxygène (DCO) : 500 mg/l;
demande biochimique en oxygène sur 5 jours (DBOs) : 50 mg/l;
azote ammoniacal (exprimé en N) : 30 mg/l; cyanures totaux
(exprimé en CN-) : 0,2 mg/l;
sulfures totaux (exprimé en S-2) : 1 mg/l;
solides en suspension totaux (SES) : 50 mg/l;
coliformes fécaux: 400/100 ml;
coliformes totaux: 2400/100 ml;
composés phénoliques : 0,05 mg/l;
Pour l'application du présent article, il est assimilé à un rejet dans l'environnement tout rejet de
lixiviats effectué dans un système d'égout dont les eaux usées ne sont pas acheminées vers une
station municipale d'épuration établie et exploitée en conformité aux exigences fixées par le
gouvernement dans le cadre du Programme d'assainissement des eaux du Québec’.
Exemple de traitement des eaux de lixiviation site d’enfouissement Bestan en Estrie
construit par la compagnie Laidlaw.
Options de gestion :
1. Envoi à l’usine d’épuration municipale
2. Récirculation des lixiviats sur le site
3. Traitement sur le site
Une analyse technico-économique a choisi la troisième option c’est-à-dire la construction d’un
système de traitement sur le site. Donc, la filière de traitement est composé par :
-Étang de captage et d’égalisation; 6000 m3.
-Filtres Médiaflex; 2 filtres biologiques; 500 m2
et 2 filtres physico-chimiques; 288 m2
-Étang aéré, 3600 m3, puissance d’aération 40hp
-Étang de polissage; 400 m3
-Poste de désinfection au peroxyde d’hydrogène.
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Département génie civil - Université Laval 92
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e) Contrôle des eaux superficielles (ruissellement)
Tranchées de collection
Les types les plus connus sont les conduits par écoulement libre (open channel flow). Des
tranchées de forme trapézoïdale ou triangulaire sont excavées tout autour du SE. D'autres
tranchées secondaires peuvent aussi être utilisées. L'écoulement des lixiviats dans les tranchées
doit être minimisé pour éviter l'érosion (max. 10% de pente). L'équation de Manning est utilisée
pour le dimensionnement des tranchées:
V 1.486
nr
2
3 .s
1
2
Q 1.486
nAr
2
3s
1
2
V = vélocité moyenne (pied/sec),
r = rayon hydraulique moyen (égal à A/P - surface de la coupe transversale divisée par
le périmètre humide),
S = pente de la ligne d'énergie (pente de la tranchée si < 10%),
n = coefficient de rugosité.
Q est estimé à partir des données obtenues pour le bilan de masse d'eau présenté dans la section
sur la production de lixiviat. Quelques valeurs typiques pour la rugosité sont montrées ci-bas:
Coefficient de rugosité de Manning
Matériel n
Sol lâche 0.018
Gravier compacté 0.023
Canal naturel 0.025
Argile 0.012 - 0.014
Les valeurs typiques de v sont entre 4 et 5 pied/sec pour l'argile et entre 1.5 - 2.5 pied/sec pour le
sable. (x 0.3048 m/sec)
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f) Stabilité des pentes des couches imperméables (cas des argiles)
Les ruptures sont causées par des charges excessives (manque de résistance aux
contraintes de cisaillement) ou par un tassement différentiel excessif. Une bonne étude sur la
stabilité des pentes nécessite la combinaison d'une analyse théorique et d'expériences sur le
terrain.
Figure 7.15 Schéma des forces de friction dans un LES lors de rupture
R
Wi
Force de friction
cercle de glissade
B
W2
O
lambeau glissant
Facteur de sécurité:
FS
Forces
resistance
Forces
effectives
Typiquement, il existe trois formes de rupture des pentes:
1) rupture de la paroi interne,
2) rupture de la membrane synthétique dans les pentes,
3) rupture dans les fondations du SE, qui causent la rupture dans les pentes.
En admettant que toutes les forces sont connues
FS = 1 indiquerait un glissement imminent,
FS < 1 indiquerait que la pente est instable, et
FS > 1 indiquerait que la pente est théoriquement stable.
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C'est-à-dire que pour la figure montrée ci-haut, le facteur de sécurité est défini comme
étant le facteur par lequel la force de cisaillement est réduite au point de maintenir l'équilibre tout
au long d'une surface de glissement, et d'admettre que ce facteur demeure constant tout au long de
cette surface.
L'analyse typique actuelle du problème consiste à formuler l'une des hypothèses suivantes:
1) pente infinie,
2) lambeau glissant
3) cercle de glissement.
La représentation graphique de chaque hypothèse est montrée ci-haut. Par la méthode
simple de pente infinie, les équations suivantes sont valides:
FStan
tan.... sols non cohésifs (exemple: sable compacté).
FS b tan'
t tan..... sols non cohésifs avec fraction saturée.
Ø' = angle de friction effectif; b , t , poids en eau du volume de solide submergé.
Par la méthode de pente infinie, le FS pour des sols cohésifs est donné par l'équation
suivante:
FSc' bH cos2 tan'
t sin cos
H = hauteur verticale de la languette (ou lambeau), ' c
'
'tan
'
(selon l'équation du cercle de Mohr).
À partir des observations de terrain, les pentes suivantes ont été trouvées stables:
Déchets municipaux: de 3H:1V à 4H:1V
Déchets en forme semi-liquide (boues et vases - avec plus de 40% solides): 8H:1V
Cendres volantes - boues traitées: de 7H:1V à 6H:1V
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7.1.3 Surveillance de la contamination des eaux souterraines par les activités
7d’enfouissement
Figure 7. 16 Contamination des eaux et sols par les activités du LES
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7.1.3 b) Mécanismes de transport
Il est possible de décrire la migration des espèces chimiques contenues dans les eaux
souterraines à l’aide des processus qui suivent:
Advection : migration des particules résultant de l’écoulement, mouvement induit par un
gradient hydraulique
dz
dh, déplacement en forme de piston le long des lignes de
l’écoulement, avec moyennevv dz
dh
n
K
nA
Qv Flux Darcien – Loi de Darcy
où
Q : débit volumétrique [L³/T]
A : aire d’écoulement [L²]
dz
dh: gradient hydraulique [L/L]
n : porosité
Dans le cas d’un milieu poreux et à partir d’essais sur des colonnes de sable. On notera que le
flux n’est pas égal à la vitesse moyenne d’écoulement du fluide qui prend en compte la porosité:
Dispersion mécanique : mélange hydraulique causée par un gradient (variation) de la
vitesse à l’échelle des pores. Différence entre le flux d'un fluide dû à sa vitesse réelle (à
l'échelle microscopique) et le flux dû à sa vitesse moyenne (à l'échelle macroscopique) :
dzdv
dzdCnDJ mDp
Flux Dispersif - 1er
Loi de Fick
correspondant à
TL
M
tempsunitaireaire
solutémasse2)()_(
_
où ijmD est le coefficient de dispersion mécanique donnée dans le cadre global d’un écoulement
en trois dimensions. Le coefficient de dispersion mécanique peut être exprimé en fonction de la
vitesse de pores selon :
vDm .
où est la dispersivité du milieu.
L = dispersivité longitudinal (1-10 m)
H = dispersivité horizontale (0.1 - 1 m)
H = dispersivité transversale (0.01 – 0.001 m)
À l’échelle microscopique, la vitesse varie d’un pore à un autre :
le profil varie dans un pore (écoulement de type poiseuille par exemple, avec profil des
vitesses parabolique)
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_____________________________________________________________________________
la vitesse augmente avec la dimension du pore (d’où le phénomène des écoulements
préférentiels)
la connectivité des pores produit des lignes tortueuses
Il existe ainsi une dispersion longitudinale, causée par les deux premiers facteurs, et une
dispersion transversale, liée au troisième.
Diffusion moléculaire : transport induit par des gradients de concentration
dz
dC
dzdCnDJ dDf
Flux Diffusif - 2ième Loi de Fick
Correspondant à
TL
M
tempsunitaireaire
solutémasse2)()_(
_
où 0DDd avec 0.10
dD est le coefficient de diffusion moléculaire effectif dans un milieu poreux ; il représente
le produit du coefficient de diffusion dans un liquide par la tortuosité du milieu.
0DDd avec 0.10
Le coefficient de diffusion moléculaire (Do) d’une substance dans l’eau est connu pour la plupart
des contaminants solubles dans l’eau. Le Tableau 7.14 donne les coefficients de diffusion dans
l’eau de certains ions (Domenico et Schwartz, 1990). Il est à noter que ce coefficient dépend:
de la nature de l’ion diffusant
de la force ionique de la solution
de la température (ce paramètre est d’ailleurs le plus important).
Dans le cas des solutions liquides :
Kemper a proposé en 1986 la formule suivante pour prendre en compte les effets de la
température sur les coefficients de diffusion :
T
TTDTD
eau
eau
00
où T est la température pour laquelle le calcul est effectué
0T est la température pour laquelle la valeur du coefficient D est connue
est la viscosité cinématique de l’eau
Département génie civil - Université Laval 99
_____________________________________________________________________________
Par exemple : si la température de l’eau descend à 5 degrés, ces valeurs présentés au tableau 7.14
sont réduites de moitié.
Dans le cas de solutions gazeuses:
eDD RT
PM
oT
DT = coefficient de diffusion à la température T (oK)
Do = coefficient de diffusion à 25oC et 1 atm
R = constante universel de gaz
T = température (oK)
Tableau 7.14 Coefficients de diffusion moléculaire pour plusieurs éléments
Ion OH- Cl
- Br
- H
+ Na+ Fe
3+ Cu
2+ Zn
2+ Pb
2+
D0 (10-6
cm2/s) 52.7 20.3 20.1 93.1 13.3 7.19 7.14 7.03 9.45
La tortuosité permet de tenir compte de la difficulté supplémentaire liée au contournement des
grains des sédiments ou des sols. Telle que formulée par Bear ci-dessus, la tortuosité est définie
par :
1
2
eL
L Les valeurs typiques de varient entre 0.56 et 0.8.
où L est la longueur de la trajectoire directe
Le est la longueur de la trajectoire du fluide
Certaines références utilisent une autre définition pour ce paramètre (Domenico et Schwartz) :
4.11 ** L
Le (8)
Département génie civil - Université Laval 100
_____________________________________________________________________________
Figure 7.17 Détermination du régime d’écoulement
Numéro de Peclet
Département génie civil - Université Laval 101
_____________________________________________________________________________
c) Cas classiques et solutions analytiques
Diffusion seule – source ponctuelle constante
La diffusion est le phénomène de transport prépondérant dans le cas des faibles vitesses.
L’équation qui régit ce type de transport est l’équation de Fick :
2
2
z
CD
t
Cd
(9)
où C (z, t) = Concentration de l’espèce étudiée
z = distance horizontale de la source
t = temps
Dans un modèle simple, on peut considérer l’existence de conditions limites du premier type, i.e.
une concentration constante. La solution de l’équation précédente est alors :
Département génie civil - Université Laval 102
_____________________________________________________________________________
tD
zerfcCtzC
d2, 0
où C est la concentration de l’espèce étudiée (à la distance ou profondeur z et
au temps t)
C0 est la concentration constante non nulle présente à la source
Fonction Erreur
x
u
duuxerf e2
2
erf (-x) = -erf (x), erf (0) = 0, erf () =1
Cette fonction peut être estimée par les formules suivantes :
...
!37!25!132)(
753
xxxxxerf
...2
531
2
31
2
111)(
)2()2(322
2
xxxex
xxerf
Fonction d’erreur complémentaire
u
duuxerfc e2
2
, erfc(x) = 1 – erf (x), erfc (0) = 1, erfc () = 0
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_____________________________________________________________________________
Département génie civil - Université Laval 104
_____________________________________________________________________________
Advection - Dispersion
Dans la pratique, on suppose l’additivé de la dispersion mécanique et de la diffusion moléculaire :
on parle alors de dispersion hydrodynamique et on peut calculer un flux de dispersion
hydrodynamique égal à la somme des deux flux:
z
CDDJJJ mdmd
md DDD est le coefficient de dispersion hydrodynamique, appelé coefficient de
diffusion apparent ou effectif.
En remplaçant chaque terme et pour une porosité constante et un fluide incompressible, on peut
simplifier l’équation pour la dimension horizontale selon :
nG
zCD
zzCv
tC
où
G = est le taux de production/élimination
D = Coefficient de dispersion hydrodynamique effectif
Équation advection- dispersion avec rétention
t
C
n
K
x
Cv
x
CD
t
C d
2
2
ou x
Cv
x
CD
t
C
''
2
2
(12)
D = coefficient de dispersion hydrodynamique et D’ = D/R
v = q/ = vitesse moyenne darcienne de l’eau
Kv d
Rn
RV 1 = équation de retardement = densité, n = porosité
vR = vitesse du front retardé (à C/Co = 0.5)
R = Facteur de retardement, représente le taux de transport relatif d’un soluté non réactif par
rapport à celui d’un soluté absorbable. Pou un soluté non réactif, R = 1.
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a) Solution pour le cas d’une source ponctuelle instantanée:
tD
tvx
tDba
MtxC
'4
)'(exp
'4
1,
2
(14)
M = La masse de contaminant déversé [M]
a et b = longueur et largeur de la surface contaminée [L]
= teneur en eau volumique [L3/L
3]
D’= D/R (m2/d) [L2/T]
v’= v/R vitesse réelle du fluide (m/d) [L/T]
R= Facteur de retard
Dans le cas d’un sol saturé :
tDtD
MtxCtvx
'4exp
'4
',)'(
2
M’= M/a.b = masse/unité de surface (M/L2)
Dans le cas d’un contaminant qui se dégrade
etvx tk
tDtD
MtxC''
2
*'4
exp'4
',)'(
b) Solution pour le cas d’une source en continu:
tD
tvxerfc
D
xv
tD
tvxerfc
CtxC o
'2
'
'
'exp
'2
'
2,
(15)
Généralement, le deuxième terme est négligeable par rapport au premier et plusieurs auteurs
suggèrent l’enlèvement de celui-ci.
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Co = concentration de la source de contamination
D’ = D/R (m2/d) [L
2/T]
v’ = v/R vitesse réelle du fluide (m/d) [L/T]
R = Facteur de retard
7.2 L'incinération (méthode thermique d'élimination des déchets solides)
L'incinération est un procédé de réduction des déchets par le biais d'une oxydation à haute
température. L'incinération n'élimine rien, elle transforme la matière d'une manière extrêmement
radicale et rapide. Les substances contenues dans les déchets se décomposent et se recombinent
entre elles sous l'effet de la chaleur. Cette combustion entraîne des centaines de réactions
chimiques simultanées qui transforment en quelques secondes les déchets en résidus solides et
gazeux. Par conséquent, un des premiers avantages de l'incinération est de réduire le volume des
déchets ultimement à traiter. En effet, la combustion des déchets génère des résidus solides
(mâchefers, cendres) qui ne comptent que pour 25 à 30 % du poids initial des déchets incinérés.
En terme de volume, ces résidus n'occupent que 10 % environ du volume initial des déchets. Par
ailleurs, l'incinération permet de récupérer d'importantes quantités d'énergie. Enfin, l'expérience
de plusieurs pays européens démontre la possibilité de valoriser les mâchefers, ce qui constitue
potentiellement une amélioration de la «performance» globale du procédé en regard de sa
réduction de déchet.
L'incinération présente toutefois certains risques et inconvénients auxquels il faut pallier.
En effet, les résidus gazeux et solides contiennent certains produits dangereux qui doivent être
neutralisés ou récupérés. À cet égard, des normes de plus en plus strictes visant à protéger la
santé humaine et la qualité de l'environnement ont été promulguées par tous les gouvernements
depuis quelques décennies.
Tableau 7.7 Classement des pays industrialisés suivant la proportion d'ordures ménagères
incinérées (ou autre traitement ou valorisations thermiques)(1)
Taux d'incinération inférieur à 20%:
Europe de l'Est, Irlande (aucune usine d'incinération), Portugal (aucune usine), Grèce (une seule
usine), Espagne (5%, dix usines), Canada (4%)(2), États-Unis (8%)(3), Royaume Uni (8 à 10%),
40 usines), Autriche (16%, 3 usines).
Taux proche de 20 à 25%:
Norvège (23%, 50 usines), Italie (24%, 96 usines)
Taux de 30 % à 40%:
Belgique, Pays-Bas (35%, 51 usines), Allemagne fédérale (35%, 50 usines), France (37%, 39
usines).
Taux supérieur à 50%:
Suède (55%, 25 usines), Danemark (70%, 42 usines), Japon (72%), Suisse (plus de 80%, 39
usines)
(1) Les autres traitements ou valorisations thermiques incluent notamment la pyrolyse et la fabrication de
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combustibles dérivés des déchets (Refuse-derived-fuels).
(2) Le Québec quant à lui compte 3 incinérateurs.
(3) Ce taux est une moyenne nationale. Certains États ont des taux sensiblement plus élevés, notamment: Connecticut, 66%; Maine, 37%; Massachusetts, 31%; Floride, 25%; Delaware, 24%; District of Columbia, 23%; (Biocycle, avril 1989, pp. 34-39).
7.2.1 Le déchet comme combustible
La combustion des déchets est possible en raison de la nature «organique» de ses
composantes. On peut en effet décomposer le processus d'incinération des ordures en la
combustion d'une foule de composantes élémentaires (matière organique générale, hydrocarbures
et dérivés tels les plastiques). L'intérêt de procéder à l'incinération réside donc dans la
combustibilité du déchet, donc de sa capacité à brûler et à soutenir la combustion et
préférablement, à générer suffisamment d'énergie pour servir de source énergétique intéressante.
On peut caractériser le déchet de différentes façons, soit en catégories générales de
matières ou encore en composés et éléments chimiques de base (analyse élémentaire). Le déchet
est constitué en majeure partie de carbone, d'hydrogène et d'oxygène (dans un faible mesure); ces
constituants déterminent d'une certaine façon les caractéristiques thermiques du déchet.
D'une façon plus générale, on peut aussi catégoriser le déchet en trois grandes
composantes:
• les matières combustibles
• les matières inertes
• l'eau (humidité)
La partie combustible est en majorité composée de produits «cellulosiques» tels le papier,
le bois et les végétaux. On doit aussi y ajouter les matières plastiques qui sont d'un apport
énergétique important. On détermine la teneur en matière combustible par une mesure de la perte
au feu d'un échantillon sec (500°C pendant 4 heures).
Selon diverses sources, les proportions de ces catégories sont les suivantes:
- La part combustible varie en poids de 30 à 60% dans les déchets domestiques.
- L'eau est présente de façon très variable dans les déchets selon leur origine et aussi la
saison, avec des teneurs pouvant passer de 15 à 40%.
- L'eau quant à elle joue un rôle négatif dans la combustion, car elle ne dégage pas
d'énergie, mais en absorbe par sa vaporisation (voir texte plus loin pour la définition du
pouvoir calorifique).
- Les inertes sont constitués de matières minérales et de métaux contenus dans les déchets,
leur proportion est le plus souvent entre 20 et 30%.
Ces plages sont très variables et dépendent des lieux d'origine du déchet, la composition
générale des déchets étant très représentative d'une «société». Ainsi, selon des sources
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américaines récentes pour des déchets «moyens», la part combustible serait de l'ordre de 52%
alors que l'humidité et les inertes contribueraient respectivement pour 26% et 27% en poids.
Cette composition typique conduit à un pouvoir calorifique supérieur de 21 000 KJ/Kg sur base
sèche excluant les inertes.
La combustion de la cellulose, donc de la plus grande partie combustible du déchet est
représentée par l'équation chimique suivante (en présence d'oxygène):
C6H10O5 + 6 O2 = 6 CO2 + 5 H2O + énergie
La combustion ne se fait pas en présence d'oxygène pur, mais bien en présence d'air. L'air
est constitué en volume à l'état sec de 20,8% d'oxygène (O2) et de 79,2% d'azote (N2), sans
compter les traces d'autres gaz. En masse, toujours à l'état sec, l'oxygène dans l'air compte pour
23,09% et l'azote pur 76,9%. Donc le rapport de l'air à l'oxygène est de 100 ÷ 23,09, soit 4,32.
Dans le cas idéal (combustion parfaite), on devra donc amener une quantité d'air suffisante
au combustible pour lui fournir l'oxygène requis à la combustion complète (conditions
stoechiométriques).
Compte tenu de ce qui précède, on arrive à trouver, par calcul, qu'il faut 5,12 Kg d'air dans
des conditions idéales pour brûler 1 Kg de cellulose.
7.2.3 L'excès d'air
Le volume d'air (Va) ou volume d'air théorique n'est pas suffisant en pratique pour assurer
la combustion complète d'un combustible et en particulier des déchets, vu leur particularité
physique et leur nature très hétérogène. C'est pourquoi il faut augmenter la quantité d'air amenée
par rapport à l'air théorique requis et parler alors «d'excès d'air».
L'excès d'air s'exprime en pourcentage et se définit comme le ratio de l'air en surplus sur la
quantité d'air théorique requise, soit:
e % (excès d'air) = Va «réel» - Va
Va x 100
En plus d'assurer la combustion complète, l'excès d'air a pour effet direct d'abaisser la
température des gaz de combustion; par conséquent, c'est un paramètre important dans le contrôle
du procédé. C'est ici qu'il faut faire jouer la nature spéciale des déchets en regard des cendres et
mâchefers. Ces résidus ont en effet tendance à ramollir et fondre entre 1000°C et 1150°C.
La température des gaz et partant, l'excès d'air, a donc un effet déterminant sur
l'encrassement excessif des tubes de chaudière. Il faut remarquer aussi que plus un déchet
possède un pouvoir calorifique élevé, plus l'excès d'air requis sera important pour maintenir la
température des gaz au même niveau.
L'excès d'air se mesure par la teneur en CO2 ou en O2 dans les gaz de combustion. Dans
les installations courantes, l'excès d'air est de l'ordre de 70 à 100%.
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_____________________________________________________________________________
Donc, du fait que le déchet n'est pas constitué que de «cellulose» mais qu'il contient de
nombreux autres composés organiques plus complexes, de même que des minéraux et de
l'humidité, sa combustion en présence d'air en excès tend à ne pas être «parfaite» et conduire à la
production des composés suivants:
CO2 / CO / O2 / H2O / NOx / SOx / et autres, de même que des poussières «volantes» et
«mâchefers».
Dans les conditions usuelles et avec les déchets domestiques rencontrés à l'heure actuelle,
les principaux constituants ci-haut se retrouvent dans les proportions variables suivantes (en
volume sauf indiqué):
• azote (N2) : 65 à 75% (en masse)
• gaz carbonique (CO2) : 6 à 14%
• oxygène (O2) : 6 à 14%
• vapeur d'eau (H2O) : 5 à 15%
7.2.4 Le pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique se définit comme la quantité d'énergie que dégage la combustion
d'une unité de masse d'un combustible. Elle s'exprime en Joule par Kg dans le système
international d'unité. Plusieurs «définitions» du pouvoir calorifique existent selon les bases de
calcul choisies.
Ces relations peuvent s'exprimer de façon similaire pour les autres composantes
élémentaires d'un combustible, ce qui nous conduit à une relation générale donnant le volume
d'air théorique en fonction de la teneur en pourcentage des composantes élémentaires principales
(C, H, O, S), soit:
Va (volume d'air) = 0,0895 C + 0,2685 H + 0,0335 S - 0,0335 O
exprimé en Nm3
Kg déchet mètre cube normal
où C, H, S et O représentent la fraction massique de ces constituants dans le déchet, en
pourcentage. (Le signe - pour le terme d'oxygène tient compte de l'apport direct d'oxygène de la
part du combustible et vient donc réduire le besoin en air comburant).
On distingue de plus, les notions de pouvoir calorifique supérieur (PCS) et inférieur (PCI).
La différence entre les deux réside dans le fait que l'on considère ou non la chaleur latente de
vaporisation, emmagasinée dans la vapeur d'eau contenue dans les gaz de combustion. Le PCS a
donc une valeur plus grande parce qu'il inclut cette énergie. Le PCI lui, assume que cette vapeur
n'est pas condensée en pratique et que cette énergie n'est pas récupérable. Ces deux mesures sont
reliées à l'efficacité des ensembles fours-chaudières et s'appuient sur un bilan thermique complet
de l'ensemble. Sur la base du PCS, le rendement énergétique d'un ensemble four-chaudière
pourra varier de 50 à 70%, tandis que sur la base du PCI le rendement variera de 60 à 80%. Les
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_____________________________________________________________________________
PCI des déchets domestiques varient de 8000 KJ/Kg à 10500 KJ/Kg. Les PCI des déchets des
pays industrialisés sont en général plus élevés à cause de la forte teneur en plastique de ceux-ci.
De plus, l'expérience des années récentes et l'analyse prospective permet d'estimer que le
PCI des déchets continuera d'augmenter d'environ 10% dans les prochains dix ans, à la fois par
l'apport soutenu des plastiques et par l'épuration des déchets et le retrait des matières «humides»
ou des non-combustibles sous l'impulsion des efforts de recyclage.
7.2.4 Le pré-traitement du déchet: CDDM
Les descriptions qui précèdent quant à la caractérisation des déchets bruts et quant aux
principes et paramètres entourant la combustion, conduisent à la notion de pré-traitement des
déchets de manière à «rehausser» leur qualité en tant que combustible.
Le déchet n'est pas un combustible parfait. Or, l'hétérogénéité des déchets empêche, a
priori, la bonne combustion et rend plus difficile le contrôle des paramètres environnementaux.
D'où l'intérêt du pré-traitement des déchets afin d'en retirer certains éléments indésirables à
l'incinération, telles les substances incombustibles comme le métal ou le verre, ou les déchets
domestiques dangereux et certains plastiques susceptibles de générer des polluants
atmosphériques.
Le tri à la source par les citoyens constitue en lui-même une forme de pré-traitement, dans
la mesure où il permet de retirer des déchets les matières recyclables ou encore dangereuses du
point de vue de leur composition. Par ailleurs, on peut choisir d'intégrer au sein du processus
d'incinération une certaine forme de tri plus ou moins mécanisé, de façon à atteindre le même
objectif. Souvent dans ce cas, on choisira par surcroît de retirer une certaine part de matières
organiques que l'on destinera au compostage.
La volonté d'utiliser un combustible de remplacement pour le charbon a conduit au
développement du combustible dérivé des déchets municipaux (CDDM)5 qui est ni plus ni moins
un déchet épuré, utilisable dans les équipements de combustion existant dans certaines usines.
Cette approche permet de créer un combustible nouveau, qui possède un pouvoir
calorifique accru. De plus, ce nouveau combustible est entreposable, ce qui permet une grande
flexibilité d'utilisation quand on pense à l'utilisation en période de pointe. Concrètement, la
production d'un CDDM est une technique indépendante de l'incinération, qui peut être est couplée
habituellement à une opération de tri des matières recyclables et aussi à une opération de
compostage.
En effet, outre la décomposition anaérobique en site d'enfouissement, la matière organique
peut emprunter indifféremment au moins deux filières de valorisation, soit le compostage ou
l'incinération. Cette particularité permet une grande flexibilité d'exploitation en privilégiant l'une
ou l'autre voie selon le marché, la demande ou les objectifs du moment.
*
Lorsque l’on prend des données d’une autre ville, il faut tenir compte des ressemblances ainsi que des divergences et tendances de consommation. 5 Traduit de l'américain "Refused Derived Fuel" ou RDF.
Département génie civil - Université Laval 111
_____________________________________________________________________________
Cette forme particulièrement évoluée de pré-traitement nous éloigne de l'incinération
traditionnelle, où l'on cherche plutôt à adapter les équipements et les conditions de combustion
aux déchets à traiter.
Dans le reste du document, il sera question de l'incinération de déchets en «vrac», selon
l'approche technique la plus commune. Les éléments généraux discutés en rapport avec la
combustion sont toutefois applicables.
7.2.5 Types d’incinérateurs
Le déchet est très hétérogène à la fois en composition comme en granulométrie; de ce fait,
il crée une problématique particulière lorsqu'il s'agit d'en faire l'incinération de manière contrôlée.
Plusieurs techniques ont été utilisées pour obtenir ces résultats, on trouve donc une foule
de designs d'incinérateurs qui permettent une bonne combustion. On peut toutefois les classer
dans les grandes catégories suivantes:
• fours rotatifs
• fours à «grilles» mobiles
• fours à lit fluidisé
Les fours rotatifs, sont constitués d'un tambour dans lequel sont introduits les déchets et
où ils brûlent tout en progressant vers la sortie (plus basse) sous l'action rotative du four. Cette
rotation favorise le contact «air» combustible par le culbutage incessant des déchets. Ce type de
four convient mieux aux déchets à fort PCI et est généralement réservé aux applications à faible
débit. Ces systèmes entraînent des difficultés particulières d'étanchéité pour le joint four-
chaudière qui doit subir la rotation. Ce système est encore peu répandu pour les déchets
domestiques, bien que quelques installations aient été réalisées récemment aux États-Unis.
Les fours à lit fluidisé, quant à eux, se caractérisent par un brûlage en suspension.
L'incinérateur à lit fluidisé typique consiste en une enceinte garnie de réfractaire, divisée en trois
compartiments superposés. Le compartiment du bas sert de plénum à l'air chaud insufflé; le
second compartiment contient des agrégats, sable et gravier, qui seront maintenus en suspension
au moyen de l'air insufflé; le troisième compartiment sert de chambre de combustion; les
agrégats, chauffés à environ 800° et maintenus en suspension, entrent en contact avec les déchets
introduits par la partie supérieure.
Il existe un grand nombre de ces installations pour les déchets domestiques au Japon et en
Suède, alors que l'on n'en trouve que quelques exemples en Amérique. Cette technologie est
encore en plein développement et est promise à des utilisations intéressantes, même au-delà des
déchets domestiques.
Le type d'incinérateur le plus répandu est celui où la progression des déchets s'effectue sur
un plan incliné «mobile», composé d'une grille, d'une chaîne, d'un tambour ou encore de barreaux
qui favorisent la combustion en effectuant un «brassage» des déchets, tout en permettant à l'air
comburant d'entrer en contact avec le déchet. Le schéma général d'une telle installation est
montré à la figure 7.4.
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_____________________________________________________________________________
Figure 7.18 Schéma descriptif d’un incinérateur
Tableau 7.8 Données opérationnelles de l’incinérateur des Carrières
Capacité de l’usine
- Nominale: 300 t/jour par four
- Maximale réelle: 325 t/jour par four(1)
- Capacité réelle annuelle: 300 000 t/an
- Disponibilité réelle atteinte: 68%
- Nombre de fours: 4
- Nombre de fours opérant en moyenne: 3
Bilan de vapeur
- Vapeur annuelle produite (totale): 750 000 t
- Conditions de production: 250°C
- Utilisation interne: 1590 kPa
- Ventes annuelles (et fourniture à la ville même): 150 000 t
- Vapeur disponible non utilisé: 220 000 t- 280 000 t
- Ratio de production tvapeur / tdéchets: 2,5
Livraison de déchets et sortie des rejets
- Déchets: 6300 à 7000 t/semaine
900 à 1000 camions/semaine
- Cendres: 1560 à 1660 t/semaine(2)
(1)Opération limitée actuellement à 3 fours sur 4. (2) Expédition continue d’un camion à toutes les 90 minutes.
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_____________________________________________________________________________
Dans un tel système on retrouvera invariablement:
• un dispositif d'alimentation des déchets
• un support de combustion qui combine la fonction d'avancement d'extraction des
mâchefers
• un dispositif d'extraction des mâchefers
Dans toutes les installations modernes, on retrouvera aussi une chambre de combustion
qui est couplée à une chaudière de récupération, En général celle-ci fera corps avec la chambre
de combustion. Une unité moderne de ce type comportera donc ces éléments de base en plus de
tous les accessoires, équipements et installations connexes requis au fonctionnement. Une telle
usine d'incinération ressemblera donc à celle montrée dans son ensemble à la figure 7.4.
Tableau 7.9 Source des principaux contaminants atmosphériques d’un incinérateur
Émission/effets Impacts Source
Particules Smog, Fog Matières inertes, cendres, dans le déchet
HCl Pluie acide Matières plastiques chlorées dans le
déchet (Ex: PVC)
SO2 Pluie acide Composés sulfurés dans le déchet
HF Gaz à effet de serre Composés de fluorocarbone dans le
déchet (certaines bombes aérosol) (1)
NOx Pluie acide Conversion chimique de l’air de
combustion avec l’azote présente aux
déchets
CO Gaz à effet de serre Combustion incomplète
Métaux lourds Gaz toxique, cendres Composés métalliques instables dans le
déchet (Ex: piles rechargeables)
Composés organiques
(dioxines et furannes)
Gaz toxique (cancérigène) Produits de combustion incomplète ou
produits présents dans le déchet
(1) Ces produits sont appelés à disparaître pour cet usage, suite au «Protocole de Montréal».
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_____________________________________________________________________________
Combustion stoechiométrique
C6H10O5 + 6O2 = 6CO2 + 5H2O
Individuellement:
Pour le C: C+ O2 = CO2 32/12 =2.66 g d’oxygène/g C ou 32/12*(1/23.15)= 11.52g d’air/g C
Pour le H : 2H2 + O2 = 2H2O 32/4 = 8 O2 ou 32/4*(1/23.15)= 34.56g d’air/g H
Pour le S: S + O2 = SO2 32/32.1 = 0,99 O2 ou 32/32,1*(1/23.15) = 4,31g d’air/g S
Pour le N : N2 +2O2 = 2NO2 64/28=2,28 O2 ou 64/28*(1/23,15)=0.0987 g d’air/g N
Composition de l’air = O2 = 23.15% ; N2 = 76.85%
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7.2.6. Surveillance de la contamination atmosphérique - modèles de dispersion
Pasquill-Gilford (1970) ont dérivé une équation qui modèle la concentration des polluants
atmosphériques sortant dans les gaz de cheminée et suivant la direction du vent prédominant.
Dans sa version simplifiée 2D, la concentration du contaminant à une distance x et au niveau du
sol est:
)(
2
1exp)(
2
1exp),0,,(
22
zy
Hy
v
QHyxC
zyv
où
C (x, y, 0, H) = concentration du polluant à distance x et au niveau du sol g/m3;
Q = débit d’émission de polluants dans le gaz à la sortie de cheminée (g/sec),
vv = vitesse moyenne du vent dans la direction x (m/sec),
H = hauteur corrigé de sortie de gaz de la cheminée (m).
y, z = coefficients des dispersion dans les directions y et z (m); équivalent aux déviations
standards dans les directions respectives pour une distribution Gaussienne de la dispersion et qui
sont fonction de x et des conditions météorologiques
Hauteur effective de la fumée avant la formation de panache pour une fumée en continue
H = h + H
h = hauteur originel de la cheminée
Approximation Holland de H :
)])
***10*68.2(5.1[ 2
Tg
TaTgdP
u
dvH g
où
vg = vitesse de gaz à la sortie de la cheminée (m/sec)
d = diamètre de la cheminée (m)
u = vitesse du vent (m/sec)
P = pression atmosphérique, kPa
Tg = Température de gaz à la sortie en oK
Ta = température de l’air atmosphérique, oK
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Classe A: conditions très instables – fort ensoleillement – pas de vent Classe F: conditions très stables – nuit – ciel clair – pas de vent Classe D: ciel couvert – jour ou nuit - moyen vitesse de vent –
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CHAPITRE 8
INTRODUCTION AUX PLANS DE GESTION INTÉGRÉE
8.1 Les stratégies de gestion des déchets
Les discours verts, les politiques environnementales, l'éco-civisme sont à l'origine de
l'apparition des audiences publiques pour tout plan de gestion des déchets:
"La préoccupation populaire en cette matière (problématique de déchets) s'est considérablement
accrue au cours des derniers années et compte tenu des moyens technologiques dont nous
disposons maintenant, chacun d'entre nous est d'avantage conscient de la vulnérabilité de la
planète. La population est donc plus avide d'information, elle veut savoir quelles sont les
simplifications des décisions prises par les élus, les gestionnaires, les industriels. Plus encore,
elle veut être partie prenante" Alain Morin, Le discours vert, du mythe à la réalité 1992.
"Les dossiers en environnement sont étudiés par les scientifiques qui encore trop souvent
tiennent un discours hermétique compris par leurs pairs mais que le grand public ne peut pas
décoder facilement. Or, beaucoup de scientifiques n'aiment pas perdre leur temps à vulgariser
leur savoir surtout avec des journalistes qui ne comprennent pas tout au premier coup. C'est
alors que le discours scientifique reste absent des débats et que la parole des politiciens domine"
Pierre Maisonneuve, Le discours vert, du mythe à la réalité. 1992
* Voir résumé de la politique québécoise de gestion intégrée des déchets solides.
8.2 Les plans de gestion intégrée
Les plans de gestion intégrée consistent à inclure globalement dans un seul système de
gestion les différentes techniques disponibles pour "bien" gérer les déchets. Selon la politique
actuelle, la conception des plans doit se faire en suivant:
Les plans de gestion intégrée sont venus répondre à la problématique grandissante des déchets:
- l'augmentation constante des déchets solides,
- les déficiences constatées dans les lieux d'enfouissement,
- la nécessité de ramener la quantité de déchets à un niveau acceptable pour
l'environnement,
- la nécessité de conserver nos ressources naturelles,
- les limitations d'espaces à des fins d'élimination et les nouvelles contraintes qui requièrent
plus d'investissements.
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Les plans doivent respecter les principes de
- protection de la santé publique,
- contraintes économiques,
- performance technique,
- conservation des ressources naturelles,
- conservation de notre environnement et
- esthétique des lieux.
Ces principes sont très souvent exprimés en buts à court et long terme (par exemple, la
récupération de 50% des déchets totaux à l'an 2000 ou 60% à l’année 2008).
Dans cet ordre de priorités:
1. réduction de la production des déchets à la source,
2. récupération et recyclage,
3. transformation des déchets et
4. élimination finale sécuritaire.
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Tous les éléments fonctionnels doivent être évalués en vue de leur faisabilité et de leur
viabilité; ils doivent être interconnectés de façon à assurer l'efficacité de la gestion dans l'ordre
des priorités décrites ci-haut. Dans un plan intégré, on planifie souvent l'intégration progressive
de plusieurs méthodes de réduction à la source, de recupération-recyclage et de minimisation de
production des déchets à éliminer, donc le plan doit être flexible et souple aux changements.
8.3 Données nécessaires à la bonne conception des plans
Toute bonne stratégie doit prendre en considération dans la mesure du possible les
caractéristiques particulières de la municipalité (MRC ou Régie intermunicipale) concernée.
Pour y arriver, on doit encourager l'établissement d'une banque de données.
a) Caractéristiques géographiques de la municipalité:
- la situation géographique
- la superficie totale
- la population totale (effets saisonniers)
- la densité de la population (urbaine, rurale)
- la répartition des habitations selon le type (unifamilial, multifamilial)
- la répartition des petits commerces et industries.
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b) Caractéristiques de production des déchets:
- Production per capita (effets saisonniers, effets dus au vieillissement de la population,
effets dus au taux de natalité)
- Inventaire des sources de déchets: domiciliaires, commerciaux, industriels
- Répartition géographique de la production de déchets
- Quantités et qualité des déchets
c) Existence des programmes actuels et des installations et infrastructures
- Existence de programmes de réduction à la source, recyclage, transformation, élimination.
8.4 Études de faisabilité et de viabilité pour l'implantation d'un programme de gestion
de déchets
Différentes méthodologies existent pour évaluer la faisabilité et la viabilité d'implanter les
différents programmes:
- évaluation du potentiel
- recherche de marchés
- formulation des scénarios
- sensibilisation et participation du public
- évaluation financière
- impact environnemental.
Évaluation du potentiel
La composition relative de déchets résidentiels varie peu d'une population à l'autre parmi les pays
industrialisés. Mais il existe une grande différence si on la compare à celle produite par les pays
en voie de développement. Par contre les quantités générées varient énormément et les écarts
pour une même sorte de déchets peuvent varier de 1 à 10 fois. C'est un pré-requis important de
bien établir les quantités générées dans le territoire à desservir par le plan.
La recherche de marchés
Pour que le plan soit viable à long terme, il ne suffit pas seulement que le potentiel récupérable
soit atteint, mais que les produits résultant de la cueillette puissent effectivement être recyclés. Il
faut s'assurer de l'ouverture et de la stabilité des marchés. Dans les municipalités, le collecteur
devra effectuer une enquête auprès des marchés situés dans un rayon de transport viable.
L'information requise est la suivante: acheteurs, adresses et personnes-contacts, structures de prix
(fixes, planchers, fluctuations, selon les quantités et les marchés), décontamination et préparation
de la marchandise, conditions de livraison et de paiement.
La formulation des scénarios
En fonction de conditions locales d'application (caractéristiques du territoire, modalités de gestion
actuelle et prospective des déchets) et de l'état des marchés, certaines hypothèses deviendront
alors plausibles. Il est requis d'inventorier les formules applicables, d'en délimiter les avantages
et inconvénients et d'en mesurer la faisabilité locale ou régionale.
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L'analyse économique
Les facteurs économiques sont déterminants dans le choix de scénarios d'implantation et dans
plusieurs cas, ils sont les seuls à compter. (voir coûts à considérer pour un programme de collecte
sélective).
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Planification des programmes
Figure 8.1 Exemple: Programme de collecte sélective:
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Figure 8.2
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ANNEXE I Facteurs de conversion
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ANNEXE 2 Poids atomiques