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atelier parisien d’urbanisme APUR 17 boulevard Morland 75181 Paris Cedex 04 tél. (33) 01 42 71 28 14 – (33) 01 42 76 22 58 télécopie (33) 01 42 76 24 05 e.mail : [email protected] site : web : www.apur.org association loi 1901 SIRET 784 237 539 00019 APE 71.11Z identifiant TVA : FR 36784237539 1 Gérer et entretenir les espaces publics et privés à usage public Volet Habitat, Logement et Cadre de vie de l’évaluation du Contrat Urbain de Cohésion Sociale de Paris 2007-2009 novembre 2009 Rapport d’étude Cette note a été élaborée à partir d’informations collectées par questionnaire auprès des Equipes de développement local (EDL) afin d’identifier les succès, les limites et les partenariats développés. Ils ont été complétés par des entretiens menés auprès d’autres partenaires impliqués dans la mise en oeuvre de ces démarches : directions sectorielles, Secrétariat Général de la Ville de Paris et mairies d’arrondissement, pour recueillir leurs points de vue et formuler des préconisations sur le pilotage et la gouvernance de la GUP à Paris.

Gestion urbaine de proximité

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Page 1: Gestion urbaine de proximité

atelier parisien d’urbanisme

APUR • 17 boulevard Morland 75181 Paris Cedex 04 • tél. (33) 01 42 71 28 14 – (33) 01 42 76 22 58 télécopie (33) 01 42 76 24 05

e.mail : [email protected] • site : web : www.apur.org association loi 1901 • SIRET 784 237 539 00019 • APE 71.11Z • identifiant TVA : FR 36784237539

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Gérer et entretenir les espaces publics et privés à usage public

Volet Habitat, Logement et Cadre de vie de l’évaluation du Contrat Urbain de Cohésion Sociale de Paris 2007-2009

novembre 2009

Rapport d’étude

Cette note a été élaborée à partir d’informations collectées par questionnaire auprès des Equipes de développement local (EDL) afin d’identifier les succès, les limites et les partenariats développés. Ils ont été complétés par des entretiens menés auprès d’autres partenaires impliqués dans la mise en œuvre de ces démarches : directions sectorielles, Secrétariat Général de la Ville de Paris et mairies d’arrondissement, pour recueillir leurs points de vue et formuler des préconisations sur le pilotage et la gouvernance de la GUP à Paris.

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GERER ET ENTRETENIR LES ESPACES PUBLICS ET PRIVES A USAGE PUBL IC Des démarches de Gestion Urbaine de Proximité (GUP) ont été initiées dans la plupart des quartiers prioritaires parisiens lors du Contrat de Ville 2000-2006, en association avec les directions de la Ville concernées et les principaux bailleurs. Le Contrat Urbain de Cohésion Sociale de Paris (CUCS) adopté en 2007 inscrit dans son programme d’actions la GUP comme une démarche à systématiser dans chacun des quartiers en politique de la ville. La Délégation à la politique de la ville et à l’intégration a désigné les équipes de développement local (EDL) comme animateurs de cette démarche, parmi d’autres thématiques de la politique de la ville. L’évaluation de cet objectif vise à mesurer l’effectivité de la généralisation des démarches de GUP dans les quartiers inscrits au titre du CUCS et à analyser les modalités de leur pilotage et de leur mise en œuvre. Cette note présente dans une première partie les origines et la définition de la gestion urbaine de proximité avant de définir les objectifs et la méthodologie de l’évaluation. La seconde partie est consacrée aux résultats évaluatifs et aux pistes de réflexion pour le prochain CUCS. I. CONTEXTE Une définition volontairement large de la GUP est posée par une note de cadrage réalisée par le ministère de l’Equipement en 1999 : « la gestion urbaine de proximité est l’ensemble des actes qui contribuent au bon fonctionnement d’un quartier ». La GUP, une démarche pour améliorer la gestion du c adre de vie des habitants et pour accompagner les projets de rénovation urbaine

Le terme de gestion urbaine de proximité prend un caractère officiel avec le Comité Interministériel des Villes du 30 juin 1998. Elle a pour finalité de faire progresser la qualité et la cohérence des services urbains de proximité afin d’améliorer le cadre de vie des habitants en les associant à la définition du projet. Avec la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine de 2003 et la loi de programmation pour la cohésion sociale de 2005, de nombreuses villes font l’objet de Grand Projet de Renouvellement Urbain1 (GPRU). Les démarches de GUP deviennent alors d’autant plus indispensables qu’elles doivent permettre d’accompagner les habitants durant la phase des travaux et de s’assurer qu’ils vivent au mieux cette situation en veillant à ce qu’ils s’approprient les nouveaux équipements. Le règlement général de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) insiste ainsi sur la nécessité d’introduire une « GUP » dans les projets de rénovation urbaine afin de contribuer à pérenniser les investissements réalisés, à accompagner le projet urbain de la phase de conception au chantier, puis à la remise en marche du quartier dans son nouveau contexte. Les démarches de GUP sont évoquées dans le CUCS parmi les actions qui contribueront à la poursuite du Grand Projet de Renouvellement Urbain et au bon fonctionnement des quartiers prioritaires.

Celles-ci porteront essentiellement sur :

- L’organisation des espaces publics et privés ;

- La propreté, l’entretien, la maintenance des immeubles et des espaces extérieurs et le traitement paysager ;

- La présence, l’accueil, le gardiennage et la surveillance, la médiation et la tranquillité publique ;

- Le travail social de proximité et l’accompagnement social lié au logement ;

- Les services urbains ;

- Le stationnement et la circulation ;

- La création d’actions de lien social entre les locataires (se rencontrer, se connaître, faire ensemble) en favorisant des initiatives tel immeubles en fête ;

1 A Paris, le GPRU a été lancé en mars 2002, suite à la signature par la Ville, l'Etat, la Région, la Caisse des Dépôts et le FASILD

devenu l'Acsé, d’un avenant au Contrat de Ville de Paris. Il concerne près de 200 000 habitants, répartis sur 11 sites prioritaires et 7 arrondissements

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Les objectifs de l’évaluation

L’évaluation de cet objectif stratégique du CUCS vise à vérifier si la généralisation de la GUP dans les quartiers parisiens inscrits en politique de la ville a été effective. Elle vise également à comprendre le fonctionnement et les modalités de pilotage des démarches de GUP.

Le référentiel d’évaluation a formalisé deux résultats attendus :

- La généralisation de la Gestion Urbaine de Proximité dans les quartiers CUCS

- La gouvernance et le pilotage de la gestion urbaine de proximité s’organisent de manière coordonnée Méthodologie

Pour effectuer un premier bilan des démarches de GUP mises en place à Paris et préparer des ateliers de qualification des agents de développement local, des questionnaires ont été distribués auprès de toutes les EDL afin d’identifier les succès, les limites et les partenariats développés. Ils ont été complétés par des entretiens menés auprès d’autres partenaires impliqués dans la mise en œuvre de ces démarches : directions sectorielles, Secrétariat Général de la Ville de Paris et mairies d’arrondissement, pour recueillir leurs points de vue et formuler des préconisations sur le pilotage et la gouvernance de la GUP à Paris. II. RESULTATS EVALUATIFS La GUP vue par les EDL : un relatif consensus sur l es axes de travail • Pour plus des trois quarts des équipes interrogées, les axes de travail que recouvre la GUP sont :

- la gestion technique du cadre de vie sur les espaces publics

- la coordination avec les partenaires extérieurs

- la coordination entre les différents services de la ville

- la sensibilisation et la concertation avec les habitants concernant leur cadre de vie

- l’accompagnement de la mise en œuvre d’un projet urbain, de sa conception à sa livraison

Par ailleurs, pour un peu plus de la moitié des EDL interrogés (8/14), le traitement des problèmes liés à la tranquillité publique est considéré comme un axe de travail de la GUP.

A l’inverse, seulement la moitié des quartiers associe la GUP à la gestion technique du cadre de vie sur les espaces privés résidentiels, à la mise en œuvre d’actions sociales et d’insertion à destination des habitants ou à un travail permettant de prévenir les difficultés liées à l’insécurité. Ces missions sont poursuivies dans le cadre d’autres programmes développés par la politique de la ville.

• Les avancées (8 réponses) :

- La grande majorité des équipes ayant répondu (7 sur 8) considèrent que la GUP produit des résultats concrets en matière de gestion quotidienne du secteur. Pour la même proportion, cette démarche a également permis d’améliorer la transversalité et la coordination entre les directions de la Ville de Paris et la connaissance des pratiques des différents partenaires sur le territoire (bailleurs, associations).

- Pour la moitié des répondants, la GUP est synonyme d’amélioration de la prise en compte des enjeux de

gestion et d’usage dans les projets d’aménagements urbains. 3 EDL sur 8 mentionnent la production de résultats concrets dans la relation aux habitants et dans leur perception du travail des institutions concernant leur quotidien.

• Les limites (8 réponses) :

- Un quart des équipes interrogées (2 sur 8) fait état d’une légitimité peu reconnue par les services de la Ville et estime que le pilotage et l’animation sont difficiles

- Cinq EDL sur huit relèvent un manque de lisibilité pour les habitants par rapport aux résultats produits sur

le terrain et évoquent des points de blocage liés à des questions organisationnelles et/ou des questions de moyens financiers

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Des démarches de GUP mises en œuvre dans l’ensemble des arrondissements qui recensent des quartiers prioritaires

Douze des quatorze quartiers prioritaires parisiens ont mis en place une démarche de gestion urbaine de proximité (les quartiers Amiraux-Simplon dans le 18e arrondissement et Danube-Solidarité dans le 19e arrondissement ne font pas l’objet de démarche de GUP). Parmi ces douze quartiers, huit sont concernés par des problématiques liées au renouvellement urbain : sept sont intégrés au GPRU et cinq, bientôt six, sont en convention avec l’ANRU. Il est rappelé que la mise en place d’une GUP sur un territoire en convention avec l’ANRU conditionne l’obtention de crédits « AQS » (amélioration de la qualité de service dans le logement social). A noter que deux autres quartiers, Olympiades et Baudricourt dans le 13e arrondissement, situés hors de la géographie prioritaire, ont mis en place une démarche de GUP depuis plus de cinq années.

Un pilotage local diversifié, dépendant des context es institutionnels et démographiques locaux, et un fonctionnement qualifié de pertinent

Les modalités de fonctionnement de la GUP sont très diversifiées d’un arrondissement à l’autre et même parfois d’un quartier à l’autre. Ce fonctionnement hétérogène s’illustre notamment au travers des instances qui pilotent et participent à la démarche. La conduite de la démarche :

Chaque GUP a par conséquent son existence propre. « Essayer de coder un type d’organisation pour chacune n’est pas envisageable » relève une des personne interrogées car les acteurs, l’implication des habitants et la configuration des quartiers ne sont pas les mêmes ; c’est « la souplesse qui permet leur bon fonctionnement ». A contrario, l’animateur de la démarche est toujours le chargé de mission de l’EDL.

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Pour toutes les EDL, les autres directions parisiennes (DPP ; DU ; DEVE ; DPE ; DVD2) et les bailleurs sont identifiés comme des ressources et des partenaires incontournables sur lesquelles s’appuyer pour conduire et faire progresser la démarche. Pour près de la moitié des quartiers, les élus de l’arrondissement, les associations et instances de concertation, et les Conseils de quartiers constituent également des ressources. A noter que plusieurs équipes sollicitent également les gardiens et les services de police. La territorialisation apparaît donc comme un facteur clé de la réussite de la GUP. Les comités de pilotage : Les comités de pilotage se réunissent une fois par an ou par semestre en Mairie d’arrondissement. Ils permettent notamment de dresser le bilan de l’année écoulée, de définir les enjeux et d’identifier de nouvelles priorités de travail. Ces comités de pilotage ont en outre une fonction de légitimation des démarches : « Pour mettre en place une GUP, il faut pouvoir coordonner et pour pouvoir coordonner, il faut de la légitimité ». Le portage politique indispensable par la mairie d’arrondissement apporte la légitimité administrative et politique à la gestion urbaine de proximité. Les cellules de veille / comités de suivi : Ces instance d’information se réunissent régulièrement et ont pour objet de faire le point sur la situation du quartier et sur les éventuels dysfonctionnements qu’il connaît. Autour de la mairie d’arrondissement et de l’équipe de développement local qui suit la politique de la Ville dans le quartier, ces réunions permettent aux acteurs concernés (services de la Ville, bailleurs, forces de police, associations, représentants d’habitants…) d’échanger et de décider des interventions nécessaires. Les autres instances : Il existe les Conseils de quartier et, dans certains arrondissements, des réunions des chefs de circonscription où les sujets abordés traitent de la propreté, de la sécurité, des problèmes de voirie. Ces instances permettent de faire remonter l’information aux EDL concernant les dysfonctionnements sur le territoire. Dans les faits, ce système fonctionne lorsque les réunions sont régulières et qu’un suivi des problèmes repérés est effectué. Cependant les problèmes traités lors des Conseils de quartier ne recoupent pas systématiquement ceux des quartiers CUCS.

> Pour illustrer concrètement les organisations, le fonctionnement d’une GUP mise en place récemment dans le 10e arrondissement est décrit ci-après suivi de la présentation de quelques éléments de bilan de démarches plus anciennes développées dans le 13e arrondissement.

Le fonctionnement de la GUP dans le 10 e arrondissement Dans le 10e arrondissement un diagnostic a été réalisé par le cabinet Habitat et Territoires Conseil (HTC) et publié en février 2009. Le dispositif de GUP a débuté en mai 2009 et concerne deux quartiers : Temple / Buisson Saint Louis / Sainte Marthe et La Grange aux Belles. Le comité de suivi

Chaque institution participant à la GUP a en charge, via ses agents et ses outils d’observations de terrain, de détecter des dysfonctionnements urbains (au sens large). Dans le cadre du comité de suivi ces problèmes sont mis en débat avec l’ensemble des partenaires afin que des pistes de travail et d’amélioration soient trouvées. Le portage technique est assuré par la DPVI. La mairie d’arrondissement, les cadres des services et des structures partenaires sont présents (directions de la Ville, bailleurs, commissariat). Le comité de suivi se réunit toutes les six semaines à l’équipe de développement local du 10e arrondissement. Le comité de suivi élargi

Le comité de suivi élargi a pour objet de faire connaître le travail du comité de suivi à un plus grand nombre d’acteurs intéressés : associations, amicales de locataires, conseils syndicaux. C’est un moment de « pré – bilan » qui se tient une fois par an en mairie d’arrondissement. Le Maire d’arrondissement et le conseiller d’arrondissement en charge de la politique de la ville sont associés et d’autres élus peuvent y participer. Le comité de pilotage

Cette instance qui se réunit une fois par an en Mairie d’arrondissement à pour objet de :

- faire le bilan de l’année écoulée ;

- valider des enjeux et thématiques traitées dans le cadre de la GUP ;

2 DPP – Direction de la Prévention et de la Protection / DU – Direction de l’Urbanisme / DEVE – Direction des Espaces Verts et de

l’Environnement / DPE – Direction de la Propreté et de l’Eau / DVD – Direction de la Voirie et des Déplacements

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- définir les orientations et le cadre de travail ainsi que les moyens mobilisables, les objectifs et les actions à réaliser ;

- articuler ce dispositif avec les autres politiques et dispositifs de coordination ; A noter que des marches exploratoires sont prévues en début novembre 2009, fin janvier et fin avril 2010. Des groupes de travail spécifiques pourront également se mettre en place afin de travailler plus spécifiquement et opérationnellement sur certains projets. Un outil de suivi : le tableau de bord

Le tableau de bord présente une description des dysfonctionnements repérés (date du repérage, photographie éventuelles, nature et degré de priorité du problème*), les mesures à engager (action décidée, structure responsable, tems et coût estimés) et leur suivi (date de mise en œuvre, blocage observé, coût réel induit et bilan**). Quinze jours avant le comité de suivi, le tableau de bord est envoyé aux partenaires afin qu’ils pointent les avancés des travaux en cours et qu’ils mettent en avant des points saillants qu’ils souhaitent évoquer en comité de suivi. Les jours précédents le comité de suivi des visites terrains sont faites par l’agent de développement local en charge de l’animation de la GUP, parfois conjointement avec des partenaires du comité de suivi. *Degré de priorité du problème

1. Identification d'un problème mettant en danger la sécurité ou l'intégrité des biens et les personnes 2. Identification d'un problème d'hygiène et environnemental 3. Identification d'un problème de confort / d'embellissement ** Proposition évaluative

1. le temps de réalisation des travaux 2. le coût des travaux 3. la qualité de la prestation rendue

- Bilan très satisfaisant > 3 indicateurs / 3 sont réunis - Bilan satisfaisant > 2 indicateurs / 3 sont réunis - Bilan mitigé > 1 indicateur / 3 - Bilan négatif > 0 indicateur / 3

Eléments de bilan de la démarche de GUP dans le 13 e arrondissement Trois quartiers du 13e arrondissement sont concernés par la gestion urbaine de proximité. Il s’agit de la Dalle des Olympiades, du quartier piéton Baudricourt et du quartier Bédier-Boutroux. Cela fait plus de cinq années que la GUP y a été initiée.

4 principes fondateurs garantissent le cadre

- la neutralité pour un cadre qui permet l’échange entre usagers et gestionnaires - la proximité pour un traitement des difficultés à l’échelle du quartier - la périodicité pour inscrire les collaborations dans la durée - la réactivité pour des réponses rapides et concrètes apportées

4 rouages essentiels font vivre la démarche

- des cellules de veille territoriales - des comptes-rendus en tant que « feuilles de route » - un chargé de mission pour assurer le suivi global de la démarche par quartier - des référents au sein de chaque structure en tant qu’interlocuteurs privilégiés A Bédier-Boutroux et pour la Dalle des Olympiades, des cellules de veille ont lieu tous les mois tandis que pour le quartier Baudricourt, le rythme est trimestriel.

Le nombre de cellules par secteur Le nombre et le type de participants à chaque cellule par secteur

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La situation dans ces quartiers en termes de propreté, de circulation et/ou de stationnement s’est nettement améliorée grâce notamment aux interventions des directions sectorielles, des bailleurs, de la police nationale ou encore de la régie de quartier. Globalement, on peut noter qu’en termes de fonctionnement, la gestion urbaine de proximité mise en œuvre sur ces quartiers reste dynamique à différents égards car le nombre de participants, en moyenne vingt par cellule, est en augmentation par rapport à la période passée, et les participants à ces cellules sont fidèles, ce qui permet d’inscrire les travaux engagés dans la durée. L’efficacité des démarches et leur relative ancienneté postulent en faveur d’un futur passage de relais pour les secteurs Baudricourt et Olympiades, désormais hors de la géographie prioritaire mais qui reste en dispositif de veille pour le second. La GUP, dans sa dimension de coordination entre les directions et partenaires locaux, peut donc être perçue comme un dispositif temporaire qui permet d’initier et de pérenniser une dynamique

Les Chartes ou conventions sur la Gestion Urbaine d e Proximité L’exemple du quartier Joseph Bédier – Porte d’Ivry (13e arrondissement) La quasi-totalité des équipes de développement local a réalisé des diagnostics locaux, parfois en collaboration avec des prestataires externes, avant d’élaborer un plan d’actions. Celui-ci est ensuite formalisé dans le cadre d’une charte ou d’une convention sur la gestion urbaine de proximité. La première Charte Gestion Urbaine de Proximité finalisée dans un quartier inscrit en politique de la ville a été signée en mars 2009 pour le quartier Joseph Bédier – Porte d’Ivry entre la Ville de Paris, la SEMAPA et Paris Habitat OPH. Ce document recense en détail tous les domaines d’intervention de la Ville, de l’aménageur (SEMAPA) et du bailleur principal (Paris Habitat) dans ce quartier : tranquillité, espaces verts, voirie, circulation, stationnement, activités commerciales, vie associative… Cette Charte formalise les engagements et rend plus efficace la coopération des acteurs locaux dans le traitement du cadre de vie des habitants du quartier et dans la résolution rapide des nuisances qui peuvent y porter atteinte.

La signature d’une Charte GUP est prévue dans chacun des quartiers prioritaires parisiens. Ainsi, en 2009, quatre conventions pourraient être signées dans les secteurs Pouchet (17e), Montmartre/Clignancourt (18e), Goutte d’Or (18e) et Michelet (19e). Les autres quartiers seront également traités par la suite.

L’animation de la démarche par la Délégation à la P olitique de la Ville et à l’Intégration La mise en place d’un cycle d’ateliers à destination des agents porteurs des démarches de GUP

La chargée de mission Habitat, Logement et Cadre de vie de la DPVI a mis en place à partir de 2009 un cycle d‘ateliers destinés à qualifier les agents de développement local porteurs des démarches de GUP. A ce jour, deux ateliers ont eu lieu et deux autres sont programmés pour la fin de l’année 2009 et le début de l’année 2010. 1. Etat d’avancement des projets (juin 2009)

2. Définition commune et priorités (octobre 2009)

3. Outils et thématiques (décembre 2009)

4. Echange de pratiques avec une commune proche de Paris (début 2010)

Le financement de petits projets d’aménagement pérennes

La GUP n’est plus seulement considérée comme une instance de coordination mais également comme une instance opérationnelle. Ainsi, la DPVI consacre depuis 2004 une part importante de son enveloppe annuelle d’investissement, avec des financements de la région Ile-de-France et de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances - ACSE, pour des opérations d’aménagement de proximité (requalification de recoins, aménagements d’espaces publics de proximité…) et pour des actions d’information/sensibilisation en direction des habitants sur des questions d’usages, de tri sélectif…

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Deux projets ont été financés en 2008 et une dizaine en 2009 avec par exemple :

- A la Goutte d’Or, une parcelle libérée en attente de construction de logements (« dent creuse ») a été peinte par une association ;

- Dans le quartier Belleville (rue des noyers), une opération de végétalisation a été entreprise avec l’installation de pots sur la chaussée ;

- A la Porte de Montreuil, des jardins partagés ont pu être financés ;

Une convention signée avec les bailleurs et les SEM parisiens relative à la politique de la ville

La Ville de Paris a par ailleurs renouvelé en octobre 2009, pour une durée de six ans, une convention relative à la politique de la ville à Paris avec une quinzaine de bailleurs sociaux et de sociétés d’économie mixte (SEM). Elle reprend les objectifs prioritaires de la précédente convention signée en 2002 qui concernent notamment la Gestion Urbaine de Proximité (article 8). Les signataires s’engagent dans cette perspective :

- à s’impliquer dans les différentes phases de la démarche ; - à être signataires des conventions sur la GUP ; - à participer aux instances de pilotage et de suivi ; - à promouvoir dans ce cadre l’emploi des personnes rencontrant des difficultés particulières d’insertion,

par des embauches directes ou indirectes (au travers de structures de type régies de quartier ou associations d’insertion) ;

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III. LES PISTES DE REFLEXION POUR LES DEMARCHES DE GESTION URBAINE DE PROXIMITE DANS LE CADRE DU FUTUR CONTRAT URBAIN DE COHESION SOCIALE Quelle complémentarité entre les futures missions d es coordonnateurs de l’espace public et les démarches de gestion urbaine de proximité ?

En 2009, des coordonnateurs de l’espace public ont été mis en place dans plusieurs arrondissements de Paris afin notamment de réunir les directions sectorielles pour traiter les problématiques récurrentes – entretiens, aménagements – à l’échelle de l’arrondissement. Cette mission sera généralisée en 2010 à l’ensemble des arrondissements. Le coordonnateur pourra par exemple être un responsable local d’une direction. Se pose alors la question de la complémentarité de cette mission avec les objectifs que se fixent les démarches de GUP, au titre desquels la coordination entre les différents services de la ville et avec les partenaires extérieurs. Pour les responsables interrogés, le coordonnateur facilitera les relations entre les élus et les services et, en tant que médiateur, il « intervient normalement ponctuellement lorsqu’il y a un problème de coordination entre les services ou lorsqu’un problème ne relève pas directement/clairement d’une direction ou d’une autre. A priori, là où il y a la GUP, il n’y a pas besoin d’intervention du coordinateur mais par contre il peut intervenir sur des problèmes de compétences». « C’est le juge de paix qui fait circuler l’information et permet la mobilisation ». D’autres professionnels se félicitent par ailleurs que la démarche de GUP, dans sa dimension d’outil de coordination et de dialogue entre les directions, soit étendue à l’échelle de l’arrondissement. Cela met en lumière l’apport, le « côté un peu avant-gardiste » et les résultats efficaces de la gestion urbaine de proximité à Paris.

Le processus d‘évaluation a permis de mettre à jour des propositions qui pourraient être actées dans le cadre d’un prochain CUCS. Les pistes de réflexion présentées ci-après sont le résultat d’une série d’entretiens menés auprès de professionnels impliqués dans les démarches de gestion urbaine de proximité. Il s’agit d’élus, de membres de cabinet et de représentants de directions sectorielles de la Ville de Paris. Les propositions pour le pilotage de la GUP � Des organisations très fonctionnelles confortées, avec un cadre le plus précis possible, gages du

bon fonctionnement et de la pérennité des démarches (comptes-rendus, réunions régulières, existence de tableau de bord et/ou de suivi)

� La généralisation des conventions GUP pour valider les diagnostics locaux et les programmes

d’actions � La définition des modalités d’évaluation pour s’assurer du suivi des engagements des différents

partenaires

Les propositions d’ordre technique � L’organisation de groupes de travail dont la composition varie en fonction des problématiques

abordées � Maintenant que le dispositif est opérationnel, l’élargissement de la GUP a une coordination de

projet, à long terme, et non plus seulement de directions � La présentation des résultats et des actions réalisées auprès des habitants

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Sources utilisées

Questionnaire préparatoire aux ateliers « Gestion urbaine de proximité » à destination des EDL (octobre 2008)

Diagnostic opérationnel pour la mise en œuvre d’une Gestion Urbaine de Proximité et proposition d’une méthodologie d’évaluation sur le secteur Orillon – 11e arrondissement (Habitat et Territoires Conseil juin 2009)

Mise en place d’une démarche de Gestion Urbaine de Proximité sur les quartiers en politique de la ville du 10e arrondissement - Rapport de diagnostic (Habitat et Territoires Conseil février 2009)

Projet de convention Gestion Urbaine de Proximité – 17e arrondissement (2008)

Compte-rendu comité de suivi – 10e arrondissement (2009)

Comptes-rendus cellules de veille et comités de pilotage Gestion Urbaine de Proximité – 13e arrondissement (2008-2009) Entretiens réalisés

Secrétariat Général : Pascale Du Mesnil - Chargée de mission GPRU

Cabinet de Gisèle Stievenard, Adjointe au Maire de Paris chargé de la politique de la ville et de l’engagement solidaire : Cyril Egner - Chef de cabinet

Mairie 13e arrondissement : Eric Offredo - Adjoint au maire du 13e arrondissement chargé des questions relatives aux affaires sociales, à la politique de la ville et à la lutte contre l'exclusion

Direction de l’Urbanisme (DU) : Jean Michel Claude - Chef de projet PM/PC/Poissonnier

Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) : Didier Larrus Martin - Chef de subdivision Relations avec les usagers

Direction de la Propreté et de l’Eau (DPE) : Thierry Paigneau - Chef de secteur Nord Est