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Ouvrages hydrauliques Vivre en marais et gestionnaires en marais atlantiques

gestionnaires marais atlantiques · 2021. 2. 11. · Vivre en marais et gestionnaires en marais atlantiques COUV VIVRE EN MARAIS éxé 2/02/05 16:49 Page 2. t 1 Genèse et usages

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Ouvrages hydrauliques

Vivre en marais

et gestionnaires en marais atlantiques

COUV VIVRE EN MARAIS éxé 2/02/05 16:49 Page 2

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1 Genèse et usages des réseaux hydrauliques page 4

2 Les ouvrages hydrauliquesLes différentes fonctions des ouvrages… page 6

3 Les ouvrages hydrauliques… et leurs différents types page 8

5 La gestion de l’eau dans les marais doux page 10

6 La gestion de l’eau dans les marais salés page 12

6 Les gestionnaires page 14

Glossaire

Gérer et organiser la circulation de l’eau

Protéger les biens et les milieux

Concilier les usages du marais

Sommairet

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Genèse et usages des réseaux hydrauliques

Situation

Les marais ont été depuis le Moyen Age le cadred'activités salicoles, aquacoles et agricoles. Lepaysage était alors composé de bassins salicolesorientés dans le sens des vents dominants. Cesbassins étaient entourés de bosses sur lesquellesétaient réalisées des cultures de subsistance.

L'abandon progressif de la saliculture conduisitensuite à l'envahissement de ces structures par uneflore naturelle. Puis l'homme combla et transformaces espaces en prairies pour l'élevage. Dès leXVIIème siècle, l'ostréiculture investit certains marais.

Ailleurs les milieux étaient utilisés en bassins etfossés à poissons. Au XIXème siècle, le regroupe-ment des propriétaires en associations syndicales apermis d’assurer collectivement l’entretien et l’amé-nagement d’unités hydrauliques cohérentes. Maisle déclin des salines se poursuivit. Ainsi les travauxet l'amélioration de l'endiguement transformèrentde nombreux milieux en terres de culture et d'éle-vage. De 1955 à 1970, un vaste programme demodernisation et d'équipement des marais permitla remise en état d'ouvrages et de digues. Enmarais doux, ils rendirent possibles les aménage-ments à la parcelle, qui sont à l'origine du dévelop-pement agricole local depuis vingt ans.

es marais sont composés d’un réseau trèsdense de canaux (marais doux) et de nom-

breuses parcelles en eau (marais salés). Afin defaciliter le transit ou le maintien de l’eau, un nombreimportant d’ouvrages parsème le paysage. Par desmanœuvres adéquates, ils garantissent la préser-vation d’intérêts collectifs comme d’intérêts privés.Diverses catégories de gestionnaires interviennentdans la manœuvre et l’entretien de ces systèmeshydrauliques complexes.

La conquête et le modelagedu territoire par l'homme

Ces territoires situés sous le niveau de la mer sontdiversement tributaires du continent et de l’océan.On distingue les marais mouillés au sol affaisséqui bordent la frange continentale. Ceux-cireçoivent les eaux des bassins versants dont l'é-vacuation par gravité reste difficile quand lesniveaux d'eau à l’aval sont élevés. Ces maraissont donc susceptibles d'être inondés de l'automneau printemps. Les marais desséchés et endi-gués sont d'altitude supérieure. Ils connaissentde plus fortes pressions d'aménagement au coursde l'histoire, puisque la maîtrise de l'eau est pos-

sible par leur altitude relative et les jeux de van-nes. On distingue enfin les marais salés, sur lafrange littorale. Ceux-ci se déclinent en maraissalés aménagés (zones salicoles et ostréicoles),et en prés salés et vasières naturelles. Ces maraisne peuvent se vider que lorsque la marée descend.

Chacune de ces zones de marais joue un rôleparticulier dans le cycle de l’eau. Leur bon fonc-tionnement nécessite une gestion collective del’eau au quotidien.

Des contraintes différentesselon les marais

Les propriétaires et usagers des terrains ont en charge la gestion et l'entretiendes petits ouvrages hydrauliques et des fossés de bordure de parcelles.

Les collectifs de propriétaires (ou Associations Syndicales) sont responsablesde la manœuvre des ouvrages principaux dont ils ont la charge. Ils régulentainsi les niveaux d'eau et les débits d'amenée et d'évacuation sur un ensemblehydraulique cohérent. Ils assurent aussi l'entretien des canaux principaux.

Les collectivités interviennent au titre du financement et de la planification destravaux d'aménagement et de restauration, au niveau des communautés decommunes et syndicats à vocation hydraulique.

Les Départements, les Régions, les Agences de l’Eau, l'Etat et la CommunautéEuropéenne sont aussi sollicités pour assurer des parties substantielles de cesbudgets importants.

En limite des espaces privés qui constituent plus de 80 % des réseauxhydrauliques, l'Etat intervient sur le réseau domanial. Il effectue la manœuvredes ouvrages pour réguler et contrôler les débits des cours d'eau sous sacompétence.

Qui gère l’eau ?

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Hm

Estran Marais désséché�

Vanne Vanne Vanne

Crue

Etiage

Marais mouillé�

Parcelle désséchée Parcelleinondable

Bassin versant Marais salé�

Bm

Digue Digue Digue

Zéro Hydrographique Zéro NGF

Echelles limnimétriques

‹La gestion de l’eau repose surune connaissance intime desmarais. Les gestionnaires ontde faibles marges de manœuvrepour satisfaire un ensembled’usagers. Ils disposent pourcela de repères et d’échellesl imnimétriques consultéesrégulièrement pour ajuster lesniveaux d’eau (calées ou nonsur le NGF ou le zéro hydrogra-phique). Dans certains marais,les cours d’eau principaux ontété équipé de vannes avec descapteurs (télémesure). Desvannes motorisées peuventêtre commandées à distancepour permettre une gestion fine :c’est la télégestion.

L’altitude relative du sol semesure selon deux références :le Nivellement Général de laFrance (NGF), basé sur le niveaumoyen de la mer à Marseille ; etle zéro hydrographique descartes marines (niveau de bassemer pour un coefficient de 120).Ces niveaux sont utilisés pourcaler les règles limnimétriques*en marais. Comme il existe entre2,5 m et 3 m de différence entreces deux références selon lessites en atlantique, les gestion-naires locaux sont très vigilantspour utiliser ces références pourl’établissement des niveauxd’eau.

La saliculture est une activité traditionnelle qui a structuré le paysage durablement.

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Les ouvrages hydrauliques

Les différentes fonctions des ouvrages…Les marais, territoires créés par l'homme pourses activités sont tributaires de la maîtrise del'hydraulique.

Pour y parvenir, les gestionnaires se sont dotésd'outils variés, adaptés à chacune des situationsrencontrées : les ouvrages hydrauliques. Cesstructures stratégiques, qu’elles soient dyna-miques (à éléments mobiles) ou statiques sontessentielles pour la vie et l'existence du marais.Elles garantissent au quotidien la protection dumarais contre la submersion et les inondations.Elles assurent également une répartition de la res-source en eau adaptée aux enjeux du marais. Cesoutils n'ont cessés d'évoluer au cours du tempspour optimiser la gestion du milieu.

Les outils de la gestion

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Créés par l'homme pour gagner sur lemilieu marin dans les zones de platsestrans* et les zones marécageuses, ilssont à l'origine de la constitution dumarais.

Leur rôle est de protéger ces territoirescontre les submersions lors de forts coef-ficients de marée.

La protection statique des terres estassurée par des digues, constituéesgénéralement de terre. Localement cesstructures peuvent être renforcées pardes matériaux durs (enrochements, pieuxen bois, béton, etc..).

La protection dynamique des cours d'eauappelée "portes à la mer", permet degérer l'hydraulique du maraisen fonction du niveau de lamer et de l'eau descanaux.

Ces systèmes physiquesse sont perfectionnéspour combiner unemeilleure protection cont-re les remontées marineset la gestion affinée desniveaux d'eau du marais.

Plus récemment, descalendriers d'ouverture etfermeture des ouvragessont apparus afin deconcilier activités conchy-licoles et agricoles.

La tempête exceptionnelle del’hiver 1999-2000 a particuliè-rement touché les ouvrages àla mer et les digues de protec-tion et de défense. Ces atteintesrappellent les efforts constantsà poursuivre pour maintenir enétat de telles infrastructures.Leur restauration a occasionnédes dépenses très importantespar les Collectivités et l’Etat etvise à réduire leur vulnérabilitéface à de nouvelles tempêtesde cette ampleur.

LES OUVRAGES

DE PROTECTION A LA MER

Nés avec la construction du marais, desbiens et des activités qui y sont attachés,leur fonction est de contrôler le niveaud'eau de tout ou partie du marais. Ilsjouent un rôle essentiel dans la gestion dumilieu.

Ils assurent le compartimentage dumarais en "casiers", chaque entité ayantun niveau d'eau adapté à sa topographieet aux activités économiques.

Leur gestion doit être rigoureuse et réactivepour prévenir les intempéries et les excèshydrauliques. (inondations, assèchements,etc…)

Il existe une grande variété d'ouvragesdans leur conception, leur dimension, maisaussi au regard du rôle qu'ils assurent.

La surface commandée par cesouvrages est de quelques arespour les plus petits et de plu-sieurs milliers d'hectares pourles plus importants.

Les "gros" ouvrages sont géréspar les collectivités, les "petits"par les propriétaires pour satis-faire directement aux activitéssur leurs parcelles.

LES OUVRAGES

D'ETAGEMENT DE PLANS D'EAU

Apparus dans la seconde moitié du 20ème

siècle, ces outils modernes de gestionpermettent de s'affranchir des contraintesde niveaux du milieu.

En marais doux, elles sont principalementutilisées pour faciliter l'assainissementvers les exutoires, et ce quelque soit lesniveaux en l'aval.

Pour les grands canaux, ce système per-met d'évacuer les eaux excédentaires àtout moment du cycle de marée, soit 24heures sur 24. Ceci constitue une améliora-tion considérable par rapport aux simplesrejets par gravité, seulement possible unedizaine d'heures environ par jour.

A échelle plus réduite, l'avènement deces technologies a révolutionné l'exploita-tion des terres de culture dans le "dessé-ché" en donnant naissance à des îlots dedrainage. Les parcelles sont équipées decollecteurs drainants reliés à une unité depompage qui rejette dans le réseau syn-dical de fossé. Cet équipement permet decontrôler l’humidité des sols lors despériodes d'excédent d'eau et contribue àl'augmentation des rendements de pro-duction.

En marais salés, elles sont principalementutilisées pour effectuer des prises d'eaudu milieu marin vers des parcelles d'exploi-tation (aquacultures, affinage ostréicole).

LES STATIONS

DE POMPAGE

Il existe deux natures d'ouvragesde franchissement :n Les franchissements terrestres,n Les franchissements hydrauliques.

Les franchissements terrestres assurentl'accessibilité au marais pour les usagerset facilitent l'exploitation du milieu avecdes moyens modernes. Ils sont constituésde ponts et passerelles ou passagesbusés.

Les siphons assurent la liaison hydrauliquesouterraine entre deux zones situées depart et d'autre d'un obstacle, avec unmême niveau d'eau.

En marais salés, ces techniques sontutilisées pour alimenter depuis les che-naux les parcelles d'exploitation situéesà l'arrière des digues (saliculture, ostréi-culture, etc.)

En marais doux, ces équipements permet-tent d'assurer la continuité hydrauliqued'un réseau en présence d'obstacles à l'é-coulement (digues, levées*, autrescanaux appartenant à un réseau deniveau d'eau différent) : c'est un des outilsde la connexité hydraulique du milieu.

LES OUVRAGES

DE FRANCHISSEMENT

‹Vanne d’étagement.

Ouvrage de protection à la mer, sur le Curé.

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… et leur différents types

Leur rôle est d'empêcher les remontées marines vers le réseauhydraulique du marais doux.Elle sont composées de 2 portes articulées verticalement etgénéralement en bois. Leur mouvement est commandé par laseule pression de l'eau. Lors de la remontée des eaux marines,celles-ci sont repoussées et se referment sur une butée assurantl’étanchéité. Lorsque la marée redescend, leur réouverture s'effectue auto-matiquement au moment où la différence de niveau d'eau entrel'amont et l'aval provoque un effort inverse suffisant pour per-mettre la chasse des eaux du marais.

Les ouvrages hydrauliques

Il s’agit de l'ouvrage typique de marais, constitué d'une lamecoulissante dans un pertuis, dotée d'une simple porte métal-lique ou de bois. Leur manœuvre est assurée par une vis ou uncric et une crémaillère. L'évacuation des eaux excédentaires se fait par ouverture duvannage par le fond. Leurs dimensions sont très variables en fonction des débits àévacuer.Ces ouvrages sont régulièrement combinés avec des clapetsafin d'en faciliter la gestion, voire des portes à flots.

C'est un système d'écoulement des eaux exclusivement parsurverse utilisé uniquement en marais doux. Le clapet est constitué d'une lame métallique articulée autourd'un axe situé en fond de canal, transversalement au sens d'é-coulement des eaux.Une crémaillère et un cric permettent de régler l'inclinaison dela lame.Plus la lame est inclinée, plus le passage d'eau est important etle niveau des eaux retenues faible. Ces ouvrages peuvent enposition extrême s'effacer complètement pour garantir un passaged'eau maximal.Comme le système à double vantelle, le réglage des niveauxd'eau peut s'effectuer finement.Ces systèmes sont généralement de grande dimension et peuventêtre également utilisés sur cours d'eau de faible pente.

La bonde est un système de prise d'eau munie d'un élément decontrôle.Cet élément peut être de diverse nature : robinets – vannes,cheminées, bouchon de bois, etc…Les bondes peuvent être utilisées en marais doux pour assurerle rafraîchissement de certaines zones de marais durant lespériodes sèches depuis un cours d'eau.Ils sont très présents en marais salés où ils constituent l'es-sentiel des systèmes d'alimentation des zones exploitées.

Ils assurent un rôle de régulation ou retenue de l'eau et per-mettent de cloisonner le marais en niveaux d'eau différenciés.Ils présentent un aspect de barrage rustique en travers du coursd’eau. Ils sont généralement constitués de madriers de boissuperposés et calés sur chaque bord dans des fentes verticalesd’un support en pierre ou en béton. Le nombre de madriers uti-lisés conditionne le niveau d'eau retenu. Ce sont des ouvrageséconomiques, mais peu faciles à manœuvrer, compte tenu desmasses à manipuler. Les madriers sont mis en place lors de la période de retenued'eau dans le marais, puis totalement sortis en fin de saison.

Cet ouvrage est constitué d'une vanne monobloc articuléeautour un axe horizontal déporté. C'est une variante de la vannesimple vantelle, dont la conception permet l'utilisation et le gui-dage de vannes de plus grandes dimensions.Un système de contrepoids facilite la manœuvre et permet delimiter les efforts nécessaires.

Cet ouvrage fonctionne par surverse et sert à maintenir unniveau minimum constant en amont. Il est constitué d’un seuildont le niveau est définitivement fixé par une maçonnerie, oupar une lame métallique sur le fond.

Apparues au 20ème siècle, ces nouveaux outils de gestion per-mettent d’abaisser la ligne d’eau d’un casier de marais alorsmême que l’exutoire peut se trouver à un niveau supérieur.Elles confèrent aux zones qui en sont équipées de grandessécurités et facilités de gestion. Elles sont particulièrement utilisées dans les secteurs à risquesimportants d’inondation des biens.

C'est une évolution du système de vanne à simple vantelle. Elleest constituée de 2 lames coulissantes dans un pertuis. Ellepermet l'écoulement des eaux par le fond ou par surverse. Cettedeuxième solution présente un grand intérêt en terme de préci-sion des réglages des niveaux d'eau du marais.Généralement durant la période d'assainissement, les écoule-ments s'effectuent par le fond, cette solution offrant une capa-cité supérieure. A l'approche de la période estivale les réglagesdes niveaux d'eau s'affinent. L'utilisation de l'écoulement parsurverse est alors favorisé. Ces systèmes sont utilisés enmarais doux.

Leur rôle est de permettre l'évacuation des eaux du marais ens'affranchissant d'éventuelles remontées des eaux en l’aval del'exutoire, si le niveau en devenait supérieur.Ces ouvrages sont très répandus et demandent peu de manœu-vres de gestion. Le système fonctionne de façon autonome surle principe des équilibres hydrauliques.Les clapets sont laissés libres durant la période d'assainisse-ment et verrouillés en position fermée durant la période sèche.Ils sont généralement constitués de pièces métalliques ou debois. Leurs dimensions peuvent être très variables et sont fonctiondes débits à transiter.

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LES PORTES A FLOTS

VANNE SECTEUR

BONDE

CLAPETS

CLAPET MOBILES

VANNE SIMPLE VANTELLE

VANNE DOUBLE VANTELLE

BATARDEAUX

EMPELLEMENT/SEUIL FIXE

STATIONS DE POMPAGE

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Les marais doux sont constitués d'unréseau important de fossés et canauxqui ont été réalisés au fil du tempsdans le but d'assainir d'anciens maré-cages et de "poldériser" les anciensrivages marins (depuis le XIème siècle).

Ils sont protégés de la mer par desdigues de terre et des ouvrageshydrauliques adaptés. Les propriétai-res sont regroupés en associationssyndicales de marais (A.S.) .

Le maillage hydraulique complexe estrégi par de nombreux ouvrages d'éta-gement du plan d'eau qui permettentde distinguer des casiers hydrau-liques homogènes (même niveaud'eau et même gestion).

Le réseau est hiérarchisé en canauxdits primaires, secondaires et tertiaires.lLe réseau primaire d'intérêt collec-tif, est à la charge de l'AssociationSyndicale.lLe réseau secondaire d'intérêt semicollectif est à la charge de l'Associa-tion Syndicale avec une participationdes propriétaires intéressés.lLe réseau tertiaire d'intérêt privé estintégralement à la charge de chaquepropriétaire.

Dans les années 1970, l'agriculture intensive redynamise les marais où l'activité s'essouffle. La gestion collective est complétéepar le développement d’îlots de drainage gérés individuellement par les exploitants. Les niveaux d'eau du réseau général restentsous la compétence de l'association syndicale. Un ou plusieurs éclusiers sont mandatés pour effectuer le contrôle visuel sur descôtes et ajuster les ouvertures des vannes. La tendance est au maintien d’un niveau d’eau bas en saison humide, pour se prémunirde risque d’inondation préjudiciable aux cultures. Cette capacité tampon permet de différer l’évacuation de l’eau, rendue complexepar le jeu des marées et la sensibilité des activités aval. A l’inverse, en période estivale l’eau est conservée dans les fossés.

Ces espaces ont connu depuis le 17ème siècle des acti-vités de polyculture et d'élevage. Ils sont aujourd'huiconsacrés à l'exploitation fourragère et l'élevageextensif. L'association syndicale de marais en assurela gestion hydraulique au quotidien. Le maintien deniveaux d’eau suffisant l’été permet d’assurer la clôtu-re et l’abreuvement du bétail. Les communes quidisposent souvent de marais "communaux" peuventaussi posséder des séries d'ouvrages les rendantplus ou moins indépendants du niveau d'eau de l'as-sociation syndicale.

Les maraisdesséchés prairiaux

Ces espaces demeurent sous la dépendances des crues par leur positionau débouché des rivières ou aux pieds des coteaux. Il s’agit d’espacesdévolus à des activités extensives d'élevage et d'exploitation de la rouche(roseaux, joncs) et des boisements (taille des frênes, débroussaillage, etde culture du peuplier. Les cultures implantées demeurent vulnérablesaux inondations qui surviennent régulièrement. Ces conflits d’enjeuxsont sources de difficultés pour la gestion de l’eau. Les niveaux d'eaudemeurent traditionnellement gérés par les associations syndicales quidoivent composer entre les différents intérêts en présence.

Les marais mouillés

Ouvrage vanne

Vidanges Pluie

Fermeture vanne

Ouverture vanne

Vidanges

Chronique d’évolution des hauteursd’eau à l’exutoire d’un marais.

Les maraisdesséchés cultivés

La gestion de l’eau dans les marais doux

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Ce sont d’anciennes salines ou des bassins modelés pour l'é-levage extensif des poissons côtiers (anguille, bar, daurade,flet, etc.). Des compartiments organisés en ensembleshydrauliques (prises) favorisent une diversité d'habitats pourles différentes espèces de poissons ciblées : plans d'eauétroits et peu profonds, bassins pour l'hivernage, etc. Cescompartiments sont gérés individuellement par les exploitants,à partir de la vanne ou de l'ouvrage d'adduction de la prise.

Les marais à poissons

Les marais salants sontdes structures situéesprès de la mer. Ils présen-tent une physionomieparticulière : un vaste cir-cuit hydraulique imbriquépermet une évaporationintense de l’eau de mer, et une récolte au niveau des œillets (petite par-celle en bout de chaîne d’évaporation). Ces milieux font l'objet d'uneattention toute particulière de la part des exploitants en raison de l'en-tretien intense qu'ils nécessitent pour les maintenir en état. Les "prises"(espaces de gestion individualisés) sont gérées individuellement à partird'un ouvrage prenant l’eau sur un étier.

Les maraissalants

La gestion de l'eau de mer estindividualisée à la parcelle en eau,

par la manœuvre des "bondes". Unensemble de parcelles est souvent

organisé en "prise" avec un ouvrage degestion principal (système à "bondon" ou

vanne à vantelle). Cet ouvrage est manœuvrépour le compte de plusieurs usagers qui tra-

vaillent sur la "prise". Ces prises sont réaliséessur un étier. Ces manœuvres sont fréquentes et tri-

butaires de la qualité (salinité, oxygène, propreté) del’eau marine, plus ou moins " fraîche " selon les coeffi-

cients de marée.

Les maraissalés

ostréicoles

Les marais salés ont un besoind’apport d’eau de mer régulier. Ilssont soumis au rythme des maréeset à l’ampleur des coefficients quidéterminent la possibilité de renou-vellement de l’eau pour les endroitsles plus reculés.

Les marais salés comprennent glo-balement un plus grand nombred’ouvrages privés à la parcelle.Seuls les ouvrages sur étier ou rivièresont sous la responsabilité collectiveou publique. Les propriétaires sontsouvent fédérés dans des associa-tions de défense contre la mer. Il s'a-git pour eux d'assurer la sécurité deleurs installations par l'entretien desdigues. Ces infrastructures lourdessont, elles aussi, tout ou partielle-ment supportées financièrement parles collectivités locales, départe-mentale, régionales et l'Etat.

5

Parmi les organismes bénéficiant d’une gestion déléguée parconvention avec différents gestionnaires, figure l’EntenteInterdépartementale de Démoustication (EID). Ce servicepublic veille au maintien de niveaux d’eau stables dans leszones de gîtes larvaires potentiels, afin de réduire l’éventaildes habitats pour les larves de moustiques. Ce principe vise àmieux maîtriser leur prolifération et réduire les interventionschimiques, néfastes pour les milieux naturels.

Après une phase d’abandon progressif, les marais salants ontconnu un regain d’intérêt ces vingt dernières années avec la relancedes activité salicoles. L’île de Noirmoutier est passée de 600œillets en 1990 à plus de 3300 œillets en 2000. Guérande a connuune progression de 5000 à 9000 œillets entre ces mêmes dates.L’île de Ré avait 2500 œillets en activité en 1993 et 3580 en 2002.

La gestion de l’eau dans les marais salés

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Les Gestionnaires

Les associations syndicalesIl s'agit souvent des plus anciennes structuresde gestion collective. Beaucoup se sontcréées aux 18ème et 19ème siècles (ordonnancesroyales, décrets napoléoniens).

Les statuts unifiés datent de la fin de cetteépoque (loi du 21 juin 1865, avec de nom-breuses modifications par décrets et ordon-nances depuis lors). Composées de tous lespropriétaires d'un périmètre donné, les asso-ciations constituent chacune une entité degestion hydraulique. Celles-ci mandatent un ouplusieurs éclusiers pour effectuer la surveillan-ce des niveaux d'eau et la manœuvre desouvrages, sous la tutelle du bureau syndical.L’association syndicale prend compétence surun ensemble de canaux et fossés appelés“réseau syndical”, d’intérêt collectif. Afin definancer l’entretien et la réfection des ouvrages,le curage des fossés et canaux syndicaux etrémunérer ses agents, l’association syndicaleperçoit une taxe auprès de ses adhérents (enmoyenne de l’ordre de 15 euros par hectare etpar an) et sollicite des aides financières àl’Etat, aux collectivités, à l’Union Européenne.

Sur certains territoires, les associations syndi-cales se sont fédérées pour confier la gestionet l'entretien des ouvrages principaux à uneunion d’associations.

Les fédérations de collectivités : syndicats hydrauliques,les institutions de rivière, les syndicats de rivière, syndi-cats mixtes, communautés de communes.Ces structures mises en œuvre à partirde la seconde moitié du 20ème siècle,regroupent plusieurs collectivités quifinancent et instruisent des projets d'a-ménagement hydrauliques. Leur créa-tion répond à un élargissement desenjeux de gestion à échelle plus largeque le bassin de marais. Ils permettentune participation élargie à l’entretiendes marais et l’implication des bassinsversants dans la poursuite d’un objectif commun de gestion raisonnée. Les mis-sions que se donnent ces organismes publics sur les périmètre adhérents, visentà la manœuvre, l'entretien d’ouvrage et à l'aménagement d'infrastructures (ouvrages,digues, réseau hydraulique, génie civil, génie écologique).

Plus récemment les communes et communautés de communes ont été habilitéesà réaliser l'entretien et la gestion des zones humides, à travers la défense contreles inondations, les aménagements concourant à la sécurité civile, la maîtrise deseaux pluviales, etc.

Les propriétaires et locatairesdes terrains dans le marais sontles premiers concernés par lemaintien de niveaux d’eauappropriés.

En marais doux, seul un petitnombre se dote d’ouvrages quipermettent d’isoler une fractionde réseau sur quelques hectares.En marais salés chaque usagerse dote d’ouvrages de régulationpour jouer avec les apportsd’eau de la marée à volonté. Lamutualisation de moyens finan-ciers permet la mise en place etl’entretien d’ouvrage d’intérêtcollectif. Ceux-ci assurent lecontrôle d’ensembles plus vastes(plusieurs dizaines à plusieursmilliers d’hectares). Pour cela, unpremier niveau de regroupements’est créé dès le 17ème siècle :l’association syndicale de marais.

Qui sont ils ?Les associations syndicales ont la responsabilitéde la gestion hydraulique à l'intérieur de leur péri-mètre syndical. Cette gestion consiste à maintenirdes niveaux d'eau compatibles avec les activitéset la sécurité des personnes et des biens. Il existesouvent plusieurs niveaux d'eau sensiblement dif-férents entre des secteurs contigus d'un syndicat.La surface des associations va de quelques dizai-nes d’hectares à plusieurs milliers d'hectares(15000 pour les plus grands).

Les unions d'associations syndicales couvrentsouvent un bassin de marais. Les syndicats

hydrauliques s'étendent au delà en incluant toutou partie d'un bassin versant. Les syndicats derivières peuvent aussi couvrir tout ou partie d'unerivière et de ses affluents, en fonction de sa longueur.

Les communautés de communes peuvent recouvriren partie seulement un bassin de marais, les raisonqui les ont constituées n'étant pas seulement liéesà la gestion de l'eau et des milieux (déchets,transports, etc.).

L'Etat intervient sur tout cours d'eau domanial,dans les limites des juridictions départementales.

Leurs échelles d'intervention

COMMENT SE COORDONNE LA GESTION ?

(

(L’ÉtatLes échanges commerciaux des zonescôtières ont nécessité l’aménagement devoies navigables.

Le Ministère de l'équipement et destransport a la charge de l'entretien duréseau domanial navigable et flottable. Uncertain nombre de ces voies d’eau traver-sent les marais. L'Etat assure l'entretienpour le bon écoulement de ces coursd'eau, leur maintenance et garantit le bonfonctionnement des ouvrages. La gestiondes cours d'eau domaniaux non naviga-bles (mais maintenus au Domaine PublicFluvial) est sous compétence du Ministèrede l'écologie et du développement durable.L'Etat a en charge d'assurer les travauxnécessaires au seul maintien de la situa-tion naturelle.

(DÉPARTEMENT - RÉGION

SYNDICATS INTERCOMMUNAUXET COMMUNAUTÉS DES COMMUNES

COMMUNES

UNION D’ASSOCIATIONS SYNDICALES

Flux financierCOORDINATION FINANCIÈRE

Prestation technique

ASSOCIATIONS SYNDICALES

SYNDICAT(S) MIXTE(S)

PROPRIÉTAIRES

COMMUNAUTÉ

EUROPÉENNE

ÉTAT

6

Les compartiments hydrauliques constitués par les aménagements au cours des siècles remplis-sent des rôles variés (rivières et effluents tronçonnées par les retenues, marais endigués).

Les relations d'interdépendance entre eux se révèlent facteurs de conflits dans la gestion desrisques par rapport aux personnes, aux biens et aux productions.

Depuis la prise en compte de ces phénomènes globaux, on observe la fédération des acteurslocaux (associations syndicales, communes) en entité plus larges ainsi que l'émergence des éta-blissements publics de coopération intercommunales (syndicats hydrauliques, communautés de

communes, etc.) et des syndicats mixtes.

L’efficacité de ces dispositifs repose sur une collaboration accrue des organismes entre eux et sur un transfert d'informations rapideentre tous les opérateurs de terrain.

La coordination consiste à mettre en œuvre la manœuvre des ouvrages de manière concertée et cohérente, ainsi que la planifi-cation des aménagements et des actions adaptés aux besoins. Il s’agit d’un enjeu important pour les années à venir.

Le Forum des Marais Atlantiques s’at-tache à faire connaître les gestionnairesde l’eau en marais. Pour rendre comptede la diversité des intervenants, il éditepour cela des annuaires. A ce jour cesont 189 associations syndicales, 30associations foncières et 8 unions quiété identifiées. Ce sont aussi 365 mai-ries, 69 syndicats intercommunaux, 52communautés de communes, 5 com-munautés d’agglomération, 5 districts,2 communautés urbaines, 11 pays, 40conseil généraux et 5 conseil régionauxqui sont impliqués dans la gestion del’eau et des infrastructures hydrau-liques en marais littoral.

L'UNIMA (Union des Marais de laCharente-Maritime) est née en 1953 dela volonté des Associations Syndicalesde marais du département de se doterd'une réelle logistique administrative,financière, technique et de travaux.

Devenu Syndicat Mixte en 1966,l'UNIMA fédère aujourd'hui environ250 collectivités (A.S., Communes,Syndicats Intercommunaux, C.D.C,…)autour du sujet de l'hydraulique deszones humides, des cours d'eau etleurs bassins versants. Son territoired'action couvre environ les 2/3 dudépartement de la Charente-Maritime.

Page 9: gestionnaires marais atlantiques · 2021. 2. 11. · Vivre en marais et gestionnaires en marais atlantiques COUV VIVRE EN MARAIS éxé 2/02/05 16:49 Page 2. t 1 Genèse et usages

Directeur de la Publication :J.C. Beaulieu, Président du Forumdes Marais Atlantiques

Directeur de la Rédaction :L.Callens (1)

Coordination :L. Anras (1)

Rédaction :L. Anras (1), C. Chastaing (2)

Conception graphique et Édition :Diagraphe

Crédit photographique : L. Anras,Conservatoire du Littoral, Écomuséedes marais salants de l’Île de Ré,Forum des Marais Atlantiques, IGN,Unima.

Adresse :(1) Forum des Marais Atlantiques,BP 214 Quai aux vivres,17300 Rochefort

Tél : 05 46 87 08 00

Email : fma@ forum-marais-atl.comWeb : www.forum.marais-atl.com

(2) Unima 89, Bd Sautel, 17000 La Rochelle

Tél : 05 46 34 34 10 Email : [email protected]

Avec le concours de :

es Marais atlantiques que l’on rencontrele long de la façade océanique s’éten-

dent sur une surface d'environ 2500 km2. Cesterritoires à l’interface mer-continent sont par-courus d’un réseau très dense de canaux, defossés et de parcelles en eau. Afin de faciliter

le transit ou le maintien de l’eau, un nombre important d’ouvra-ges parsème le paysage. Par des manœuvres adéquates, ilsgarantissent la préservation d’intérêts collectifs et d’intérêts pri-vés. Diverses catégories de gestionnaires interviennent dans lamanœuvre et l’entretien de ces systèmes com-plexes : les particuliers, les associations syndi-cales de propriétaires, les collectivités et l’Etat.

Ce fascicule vous présente comment fonc-tionnent et à quoi servent précisé-ment ces infrastructures et comments’articulent les gestions de l’eau enmarais.

GLOSSAIRE

L

EPCI :Établissement public de coopérationintercommunale.Estran :Zone de la côte qui se découvre entrela haute mer et la basse mer.Etier :Bras de mer qui rentre dans les terres,drainant une zone de marais.Levée :Réhausse de terre entre ou en bordurede deux compartiments voisins, par-celle et/ou fossé. Elle résulte souventde l’amoncellement des résidus decurage des fossés.Règle limnimétrique :Règle graduée pour la mesure deshauteurs d’eau sur les cours d’eau,les lacs, etc.SAGE :Schéma d’aménagement et de gestionde l’eau.Syndicat mixte :Etablissement public composé dedifférents types de collectivités, etd’organismes publics et para-publics.

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