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Voici le numéro 0 du magazine Gigaphone, créé pour mon Travail de Maturité. Enjoy
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Gigaphone
La.reconnaissez.vous?
Berwick.Street.rue.de.la.pochette.de.(What's.theStory).Morning.Glory.d'Oasis
L'édito est à un journal ce qu'une introduction
est à un album. On galère dix minutes à
enlever le cellophane, on lance le CD sur sa
stéréo et la première chose que l'on entend
c'est l'introduction. L'édito d'un journal c'est
pareil, sans le cellophane. Le premier contact,
la première pierre de l'édifice, les
préliminaires. Je suis personnellement fan des
albums à intro. Ça montre une réflexion, une
construction. Bien sûr chaque CD est construit
et l'ordre des chansons n'est pas fait au
hasard, mais avec une intro, ça le fait
carrément. Donc voici l'intro, la mise en
bouche.
Tout d'abord bienvenu lecteur. Tu as entre tes
mains et sous tes yeux le numéro 0 de
Gigaphone; un travail de maturité, mais
également un rêve de gosse.
Au programme de ce numéro; une rencontre
avec les Sergent Papou qui concoctent un
nouvel opus pour 2013, la folle épopée d'un
Douriste, des chroniques de concerts, une
plongée dans le monde de la nuit... Bref, plein
de joyeusetés.
Cet édito sera, espérons-le le premier d'une
longue série, puisse ce magazine continuer à
vivre même après ce numéro 0, ce prototype.
Quentin Pilet
EditoSommaire
Sommaire:
p. 18 Rencontre avecp. 14 Chronique d'un festivalierp. 8 La Playlist dumoisp. 7 Une vie, des concertsp. 5 Lemonde de la nightp. 3 Vu et entendup. 2 Outro
Remarque.d'utilisation:
Ceci.est.un.magazine.Veillez.à.ce.qu'il.traîne.un.peu.partout.et.tombeentre.toutes.les.mains.Une.fois.fini,ne.le.jettez.pas.mais.donnez.le.àvos.amis,vos.parents,vos.animaux.de.compagnie.ou.même.votre.planteverte,afin.d'être.sûr.qu'il.soit.passé.dans.le.plus.de.mainsÉtant.en.papier,il.est.préférable.de.le.recycler.après.l'avoir.lu,lu.etrelu!
20
Raapphaël IIggoorr Vaalentin CCCCllléééémmmmeeennnnt Léo
Gigaphone : Alors, un nouvel opus
en préparation?
Clément (guitariste) : Ouais.
Giga. : Et vos enregistrements? Ca
s'est passé comment?
C. : On s'est réservé un bon mois en
autarcie quasi complète pour les
prises de son dans notre local avec
moi en tant qu'ingé-son parce que on
a pas les sous de tout faff ire en studio.
Et on va envoyer les prises au rec
studio pour le mixage et le mastering,
ça nous a permis aussi de bien bosser
nos prises sans stress.
Giga. : Après les deux trois concerts
qu'on a vu, changement de styt le, on
quitte le ska-punk?
C. : (heum) Un peu mais pas tant que
ça au fiff nal. C'est surtout dans l'esprit
et dans les textes. On a faff it plein
d'expériences qui nous ont un peu
poussé là-dedans malgré nous. Mais
c'est vrai que musicalement on nuance
notre jeux de diffff éff rentes inflff uences
qu'on avait pas foff rcément avant, avec
une grosse part de rap et de truc un
peu fuff sion (même si j'aime pas ce
terme). Au foff nd on faff it un peu du
gangsta-punk des foff is. (rire)
Raphaël (batterie) : Je sais pas ce que
tu veux dire par "fuff sion" mais c'est un
terme vénère alors je suis d'accord.
Sinon je pourrais aja outer qu'on a
simplement un peu grandi et que
notre musique aussi… Comme dit
Clem, on écoute d'autres trucs et
foff rcément ça change nos envies et
bouscule un peu notre vieux "punk-
rock-j- 'ai-douze-ans-et-j- e-me-prend-
des-rateaux" qu'on faff isait avant.
Giga. : Vous avez pas peur de
décevoir une partie de votre public?
C. : Pffff fff ! Y'a certains membres du
groupe (on dira pas qui!) qui ont un
bagage musical assez divers et varié,
du coup c'est normal qu'on aille voir
de ces côtés-là aussi.. Y'a peu-être
certains tyt pes qui vont trouver ça
dommage qu'on essaya e des trucs mais
c'est inévitable pour nous. On s'en
foff ut un peu au fiff nal, si certains mecs
aiment pas, y'en aura peut-être
d'autres qui préféff reront ça à ce qu'on
faff isait au début, et au fiff nal le message
des textes est beaucoup plus évolué et
engagé maintenant, et en live ça reste
très électrique.
R. : Au pire ceux qui aiment pas...
Giga. : Pas de nostalgie des débuts?
C. : T'es nostalgique de quand t'avais
pas encore mué toi ? Non
sérieusement maintenant on connaîa tîî
un peu plus de gens dans le milieu, y'a
plus de monde aux concerts et on faff it
de vraies dates!
R. : On est surtout plus vieux, plus
expérimentés et plus vénères! (rire)
Giga. : On voit que vous avez pas
mal évolué depuis les débuts, ça se
sent dans le groupe?
C. : Ouais ben musicalement c'est pas
du tout pareil, on a trouvé une
manière de foff nctionner, personne se
marche sur les pieds et tout le monde
est content au fiff nal. Et puis on a
beaucoup changé au niveau des textes
où c'est des trucs bien moins clichés
maintenant.
R. : Et puis foff rcément à foff rce de jouer
ensemble on prend l'habitude et on se
comprend mieux, les jams deviennent
un vrai plaisir quand tu comprends où
les autres veulent aller dans le
morceau, et je ne sais pas si ça veut
dire quelque chose mais moi je me
comprends.
Les Papous; ces autochtones de Nouvelle-Guinée connus pour leurs guerres intestines devenues
rituelles. Ces braves guerriers partaient au combat bariolés, coiffff éff s étrangement et lançant des cris
de guerre gutturaux. De cette peuplade d'Océanie, on retrouve même d'étranges spécimens dans
notre cité de Calvin. En effff eff t, les Sergent Papou, connus également pour leurs coiffff uff res étranges,
leurs gesticulations et leurs hurlements primaires, sont de digne descendant des valeureux
guerriers de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Tournant sur les scènes genevoises depuis 2008, ces
sauvages ont su s'imposer comme un groupe important du punk du bout du lac. Non contents
d'avoir écumé toutes les salles genevoise, ils s'exportent également à l'étranger ou en suisse-
allemande. Fiers d'avoir côtoyo é des groupes internationaux tels les Dropkick Murphyh s, Loikaemie,
Charge 69 ou NOFX, le groupe balance entre le ska-punk de leur début et du punk-hip hop prévu sur
leur fuff tur galette. Rencontre avec ces gars décidés à tout dégommer.
ReRR nee cnn occ noo tnn rtt err .ee A.. vAA evv cee .cc ... ...SeSS ree grr egg nee tnn .tt P.. aPP paa opp uoo
18
Giga. : Au fiff nal on voit une vraie
Papou Mania à Genève, tout le
monde commence à connaîa tîî re
Sergent Papou, vous le vivez
comment?
C. : Heum ben ça va c'est assez drôle
au fiff nal. Ça faff it assez plaisir vu
l'énergie et le temps (et l'argent)
qu'on met dans le groupe.
R. : Mouais… Ils nous connaissent
parce qu'on a posé beaucoup
d'autocollants (n(( dlr: en vous
promenant dans Genève, vous pouvez vous
en rendre compte)e
Giga. : En plus vous commencez à
vous exporter, non?
C. : Oui gentiment, on a faff it quelques
dates en France et en Suisse hors de
Genève. En Suisse l'accueil est très
bon, généralement on joue dans de
bonnes conditions, mais en France on
a eu quelques mauvaises
expériences
R. :Mauvaises expériences mais ça faff it
touju ours des histoires pour faff ire
marrer les potes! Et puis c'est touju ours
cool de voir d'autres endroits, d'autres
gens, d'autres salles et leur
foff nctionnement (plus ou moins au
Giga. : Vous en êtes où là? QuQQ and
sort l'album?
C. : Là maintenant l'album est en
fiff nalisation de mix chez sir Moratell!
Le vernissage est prévu en mai car un
des membres se tire en voyage
quelques mois et on voulait pas
brusquer la sortie!
R. : Ouais on voulait faff ire les choses
bien et on trouvait un peu gamin (et
c'est moi qui dis ça!) de le sortir le
plus vite possible et un peu bâclé.
Giga. : Impatient j'imagine, c'est un
aboutissement?
C. : Ouais c'est un aboutissement mais
c'est aussi un commencement, voir où
il nous emmène par la suite!
R. : Et on l'a assez dit, mais notre
musique a quand même bien changé et
moi j'ai hâte de voir les réactions!
Giga. : Pourtant le dernier opus est
pas si vieux, vous vous sentiez
pressés de ressortir une galette?
C. : Oulah oui, on a beaucoup changé
en 2 ans, et c'était un EP faff it à la va-
vite avec les moyens du bord. C'était
un truc très punk, y'avait aucunes
des autres inflff uences dont on a parlé
plus haut et qui sont venues élargir
notre jeu.
R. : Fallait mettre le truc à jour quoi!
Giga. : Vous avez des projo ets après
la sortie de l'album ou vous êtes en
mode "Demain c'est loin"?
C . : L'idéal c'est la dose de show
histoire de défeff ndre l'album un peu
plus loin que Genève, mais on va déjé à
essaya er de le sortir!
R. : Moi je veux devenir super célèbre
et qu'il y ait quelqu'un qui me mette
mes chaussettes le matin.
Giga. : Finalement vous pouvez
dévoiler un mym stère, pourquoi
Sergent Papou?
C. : On avait une chanson qui parlait
de ça un temps, et fiff nalement on la
joue plus. Moi j'étais même pas dans le
groupe à l'époque où ils ont choisi ce
nom. Avant 2008 ça s'appelait Illicite
Music! (hahahah)
R. : Rah Clém on avait dit qu'on disait
pas! Un mym stère c'est un mym stère mec!
Tu publieras pas ça dans ton
magazine, hein?!
17
Chronique.d'un.festivalierL'enfer.du.nord:Dour.Festival12.au.15.juillet.2012
Alors que certains mettent dans leur valise trois t-shirts légers, deux maillots de bain, des lunettes de soleil, de la
crème solaire et un chapeau, l'option bottes, k-way, polaire, bonnet et jean s'imposait pour le départ pour ce que
certains appellent Le Festival le plus crade de Belgique. Quand tu racontes ça, le ton est tout de suite donné.
Personnellement j'ai appris cela dans le train qui nous menait au festival, donc bien trop tard pour rentrer chez
moi dans le confort et la paresse d'un été chaud et douillet. Visualisez la chose, plus de 175 000 festivaliers, 35 000
campeurs, 4 jours de pluie, de boue et de froid, voilà, ça c'est Dour, bienvenue en enfer.
L'épopée débute par une bonne blague... belge justement. Tarmac de l'aéroport international de Genève 25°C,
beau temps, arrivée à Luchthaven Brussel-Nationaal (en flamand dans le texte), 15°C, pluie. C'est comme ça que les
choses commencent bien! Heureusement que Bruxelles offre des bières d'une qualité exceptionnelle! Après une
courte nuit à cuver les fameuses blondes dont nous gratifie le Roi Albert Félix Humbert Théodore Christian
Eugène Marie de Belgique (plus connu sous le nom d'Albert II), nous sommes partis pour la Plaine de la Machine à
Feu. Et c'est là que l'aventure à proprement parler commence. Quatre jours de concert quasiment non stop. Deux
cent trente-et-un groupes de style allant du punk au reggae en passant par le dubstep, le rap ou la folk, un vrai
marathon. Ce qui saute au yeux, ou plutôt aux oreilles, à peine entré dans le camping; le flamand est une langue
très laide. Non sérieusement, comment une langue peut être encore plus moche que le suisse allemand? Bref après
ces observations linguistiques, on monte notre tente avec beaucoup de chance d'être dans le camping A, proche
de l'entrée du festival, lorsque l'on sait qu'à l'autre bout du camping D, il faut 30 minutes de marche pour
atteindre ladite entrée. Première soirée sans concert, le camping ouvrant avant le début du festival pour
permettre à la foule de campeur de prendre ses marques. On se boit une mousse au bar du camping, qui, en
passant, passe de la house ultra-commerciale, digne des bouses radiophoniques les plus notables dont on nous
farcit les tympans toute l'année. Chose bien étrange dans ce festival, faisant la part belle aux artistes
indépendants et aux style appartenant que peu à la culture FM. Éreinté par le voyage du matin jusqu'au site du
festival, qu'il faut préciser épique, parce que 2h de train avec au moins 50 personnes dans un minuscule wagon de
la vénérable Société Nationale des Chemins de fer Belge, abrégée SNCB (je vous passe la traduction flamande), c'est
effectivement épique, nous sommes allés nous coucher tôt, en prévision de la semaine à venir.
Au matin, froid, grisaille, mais la motivation au rendez-vous. Pour bien débuter le Festival, La Femme, jeune
groupe français à tendance electro-surf (à écouter: Sur la Planche). Un concert plein d'énergie, un groupe avec pas
mal d'avenir. Ensuite plus tard dans la soirée à retenir le show des classieux rockers de Black Box Revelation (à
écouter: You Better Get in Touch with the Devil). Le duo (batterie/guitare) le plus rock de Belgique a mis le paquet, un
concert sans concession, très rude et très rock, qui montre que les duos sont toujours au goût du jour, malgré la
dislocation des White Stripes. On regrettera juste la pluie dès le troisième morceau et l'immensité de la scène pour
les deux trublions, semblant un peu esseulés. Après la pause frites-mayo, on part pour Franz Ferdinand (à
écouter: Take Me Out). Et là, première déception du festival. Bercé très tôt par le brit rock de ces gars de Glasgow et
ayant en mémoire une prestation dantesque au Paléo Festival 2009, l'impatience se faisait sentir avant l'arrivée
des écossais. Un Alex Kapranos moustachu (Est-ce une blague?!), une fatigue palpable, de nouvelles chansons peu
convaincantes, une ambiance un peu lourde... Même Take Me Out, hymne rock par excellence, ne relèvera pas ce
show on ne peut plus décevant. Retour à la tente pour dormir, bercé par le tapotement de la pluie sur la toile
imperméable, enfin... pour le moment.
14
Le lendemain toujours aussi pluvieux et frais, l'herbe commence à céder du terrain à la boue... Malgré le
déchaînement des éléments, on enfile ses bottes, on boit un bon café concocté par les Lyonnaises d’à côté, et c'est
reparti! Du rap, du rock et de l'électro au menu du jour. Début des hostilités avec le groupe de rap français 1995 (à
écouter: La Source). Un show bien rodé, motivant. On voit que le groupe a pris de la bouteille depuis leur début sur
scène, précédent la sortie de leur premier maxi La Source, sorti en juin 2011. La bande de Paris après avoir sorti
un deuxième EP La Suite, écoulé à 30 000 exemplaires en seulement un mois, était donc de retour sur les planches
pour défendre leur nouvel opus. En pleine "Un-double-neuf-cinq mania", malgré un nouveau CD un peu en
dessous, une bien belle prestation, Nekfeu et son flow de dingue y étant pour beaucoup. Fan du premier volume,
j'aurais personnellement préféré en entendre plus de morceaux, mais le concert tenait bien la route.
Pas le temps de roupiller, car dès la fin du concert, petite course pour ne pas rater une miette du concert de
Hanni El Khatib (à écouter: Build. Destroy. Rebuild.). Il va être difficile de rester objectif concernant le concert d'un
de mes héros. Son premier album Will the Guns Come Out est un de mes gros coup de cœur. Tout chez ce mec de San
Francisco est cool; son attitude, son look, sa musique. Le CD, composé de 8 chansons originales et de 3 reprises (du
King, de Funkadelic et de Sam Threats, rien que ça) est tout simplement une tuerie. Bien sûr ce son garage, bien
crado des sixties, on l'a entendu à la pelle, et les duos grattes/batteries ont pullulé depuis les années 2000, mais ce
gars là a su redonner un bon coup de pied dans la gueule de ceux qui y croyaient plus. Le môme Hanni, en veste de
cuir monte sur scène accompagné d'un deuxième guitariste et d'un batteur excellent. Le trio a balancé une à une
les chansons de l'album pour finir sur Build. Destroy. Rebuild, la grande classe. Le show rock par excellence, parfait,
à la hauteur de mes attentes concernant cet artiste américain aux origines philipo-palestiniennes. Petit bémol
question son, pour un chapiteau il y avait de quoi faire mieux. Un artiste à ne pas rater, surtout s'il se produit en
salle!
Entre deux gouttes de pluie, on va voir Puppet Mastaz et leur jeu scénique hors-norme, entre marionnettes et
rappeurs live, juste génial. Les concerts à Dour s'enchaînent mais ne se ressemblent pas. On enchaîne sur
Blackstar (à écouter: Definition), le projet commun des rappeurs new-yorkais Mos Def et Talib Kweli. Franchement
l'un des pires shows de toute la semaine. Selon les dires d'un de mes potes calé rap: "Mos Def, c'est un peu la
référence des types qui font croire s'y connaître en rap, alors qu'ils n'y connaissent que dalle." Et la prestation du
duo était pitoyable. Après avoir attendu en tout cas une bonne demi-heure que ces messieurs daignent à monter
sur scène, on ne peut être que déçu. Les gars se la pètent, rap à peine et se contentent de lâcher des "Eh!" et des
"Oh!" alors que leur Dj passe des chansons de Lil' Wayne. Bref, en en ayant déjà trop entendu, on se tire dare-dare
pour aller manger des nouilles et laisser ces minables se ridiculiser tout seul.
La soirée avance et en point d'orgue: Foreign Beggars (à écouter: Look Who's Back ft. Koan Sound). Le collectif de
rap, bien connu pour ses collaborations avec des nombreux djs electro, dubstep et drum'n'bass, a envoyé la purée.
13
Les ayant déjà vu au Palladium lors de l’Électron Festival, j'étais prévenu quant à la violence de leur show electro
rap et je n'ai pas été déçu, tout comme les milliers de personnes pogotant de tous côtés. Après cette claque
monumentale, les autres Djs dubstep de la soirée ont paru tout de suite assez fades. De quoi aller se coucher, les
oreilles encore vibrantes, des basses plein la tête et des bleus mal placés. Le terrain, peu à peu transformé par la
pluie incessante et le passage des festivaliers, est passé d'un champ herbeux à champ boueux. En général quand
on utilise le mot "boueux", on pense à un petit peu de boue, comme lorsque l'on va promener son chien sur un
chemin de campagne après une petite averse. Mais là, "boueux" signifie bien plus. De la boue, jusqu'en haut des
mollets, de la boue qui recouvre tout, de la boue partout! Et quand je dis partout, c'est partout; sous les
chapiteaux, à la grande scène, à l'entrée, au camping, et même un peu dans les tentes!
Au réveil, quelle surprise! Du soleil!! Et aussi un gars au cheveux bleus qui rentre dans notre campement en
scandant, tel un vendeur de chou-choux sur une plage de Méditerranée: "MDMA, champis, ecstasy, LSD! Vous voulez
des produits? J'ai tout ce qu'il vous faut!". C'est aussi ça le Dour; un royaume de la drogue. Dans ce royaume on te
demande 10 fois par soirée "Eh mec! T'as pas d'la MD?", ou alors un Belge du campement d'à côté fait un bad trip, est
amené à l’hôpital, s'échappe à son réveil et revient au festival en stop. Le Dour, c'est un peu le lieu de rendez-vous
de tous les mecs perchés de Belgique. On y croise de tout; du hipster le plus branché au punk le plus bourré, du fan
de hardtech portant un masque à gaz au fan de rap, baggy et casquette.
Dans notre campement de Genevois, on profite du peu de soleil tant qu'il y en a, environ 15 minutes, sans rire. À
ce stade, vous vous demandez sûrement si je vais parler des douches. Eh bien non. Et pour cause, aussi
dégueulasse que cela puisse paraître, je n'ai pas pris une seule douche de tout mon séjour dourien. Là, je vous
entends déjà lâcher un "Êêêêêh" et je lis sur votre visage une moue de dégoût. Mas ne réagissez pas comme ça,
comprenez moi! Prendre une douche à Dour, c'est Mission Impossible, sans Tom Cruise, mais avec 4cm de boue
dans la cabine. L'eau chaude ne coule que de 4 à 6 heure du matin, et la queue dure plus de 45 min. N'étant pas de
ceux à apprécier les douches aux robinets extérieurs du camping, au vent et au froid, j'assume donc totalement
mon choix pour la crasse et l'odeur subtilement musquée de mon corps.
Ce troisième jour de joyeusetés était inscrit son le signe du hardcore, du rap (encore) et du dubstep (encore). La
fameuse Cannibal Stage (quel nom terrible) accueillait bon nombre de formations plus au moins connues de la
scène hardcore mondiale. Très peu fan de ce sous-genre du punk, j'avais pourtant en ligne de mire un jeune
groupe new-yorkais, Cerebral Ballzy (à écouter: Cutting Glass). Les ayant découvert en interview dans le vénérable
Rock & Folk, j'en étais même venu à acheter leur premier album. Un vrai déchaînement de violence, du punk plus
que du hardcore. L'album, concis et puissant, est une véritable petite bombe que je conseil à chacun. J'étais donc
tout émoustillé à pouvoir pogoter au côté de gros durs et autres spécialistes de mosh.
12
Attendant de pied ferme au bas de la scène cette bande de gros camés, oui il s'agit bien de gros camés; le chanteur
Honor Titus se serait lui-même tatoué lors d'un concert la tête de Gimme Danger (Iggy and the Stooges) sur la
cuisse, c'est dire la couche des mecs. Je n'ai malheureusement vu arriver sur scène qu'un sale type bedonnant
annoncé "Gnin gnin gnin, les aléas des festivals, gnin gnin gnin, Cerebral Ballzy en panne loin de chez nous.".
Énorme déception pour les cinq autres gus qui comme moi était aux avants-postes, et énorme indifférence chez
les autres personnes à proximité qui semblaient s'en cirer le coquillard. Peu de concerts intéressants l'après-midi,
mais en fin de journée à noter le super concert de Parov Stelar (à écouter: Catgroove). On passe l'après-midi de
concerts en concerts, de frites en frites, de flaques en flaques.
Arrive la soirée et suite à la prestation en demi teinte des Dilated People (à écouter: Worst Comes to Worst),
pourtant un des grands noms du rap US, une petite bière s'imposait afin d'être prêt pour la nuit qui se profilait.
Dès minuit, tous les excités de service étaient présents pour la plus grosse soirée électro-dubstep du festival.
Honnêtement je ne sais pas la capacité exacte du chapiteau qui abritait de la scène De Red Bull Elektropedia Balzaal,
mais la masse de monde était impressionnante. L'enchaînement Doctor P (à écouter: Tetris), Flux Pavilion (à
écouter: Night Goes On), Cookie Monsta (à écouter: Ginger Pubes) et Funtcase (à écouter: 50 Caliber), est sûrement la
cause d'un tel déplacement de foule. Ces grands noms du dubstep international, avec une heure de set chacun à la
suite, ont inévitablement laissé des séquelles à tous les festivaliers présents. Personnellement j'aime bien ce
genre de musique à petite dose, et là, quatre heures de basse non stop ont su m’achever. Fatigué et lâché plus tôt
par mes camarades, je décide de ne pas essayer de me frayer un passage dans la foule et perdre 30 minutes de
sommeil, la technique du "J'ai-un-pote-qui-fait-un-bad-trip-au-camping" me semble bien plus approprié. Je saute
donc la barrière de sécurité pensant me faire vite repérer et pouvoir expliquer à la sécurité les soucis de mon ami
fictif ayant des déboires avec ses ecstasys. Manque de pot personne ne se rend compte de mon infraction et me
voilà tout seul à déambuler dans les backstage. Je croise Flux Pavilion, le félicite pour son set et décide m'asseoir
sur un banc. Là, enfin, un sécu m’interpelle pour que je lui montre mon badge. Je lui narre donc les mauvaises
expériences de mon pote drogué. Le gars décide donc de m'escorter jusqu'à l'entrée du camping. Passage par les
coulisses d'autres scènes, slalom entre des camions, passage de sécurité, enjambement de barrière et enfin
l'arrivée en moins de 5 minutes au camping. "Bonne chance pour ton pote!" me lâche l'autre gorille, "Ouais, merci
pour lui!". C'est sur cette anecdote que je regagne ma tente, tout fier de mon coup.
Les jours se suivent et finissent par se ressembler météorologiquement. Alors que le terrain devient de moins en
moins praticable, se rendre au festival devient de plus en plus une épreuve digne de Koh Lanta. Connaissant déjà
les sports nautiques, j'ai été plutôt heureux de découvrir les sports en milieu boueux. Parmi eux, la glissade sur
terrain en pente, le rugby version "guerre des tranchées" avec de la boue jusqu'aux genoux et la meilleure de
toute, le piège aux pigeons. Le piège aux pigeons est très simple. Il consiste à se mettre en foule autour d'un trou,
naturel ou non, rempli d'une boue épaisse et gluante, et d'attendre qu'un promeneur innocent ne voie le trou (il
faudrait des yeux de faucon pour se rendre compte de la supercherie, expérience faite), tombe dedans et ensuite il
suffit de crier de toutes ses forces et d'applaudir. On a dû passer des heures autour de ce type de trou, guettant le
benêt qui se ferait avoir. Dernier jour du festival, c'est avec un petit pincement au cœur qu'on part pour aller voir
les ultimes concerts du boueux Dour Festival 2012
On entame la journée avec Disiz (à écouter: Le Poids d'un Gravillon). Disiz, ex Disiz la Peste, ex plein de chose,
revient donc sur son terrain de jeu favoris, le rap Après avoir annoncé la fin de sa carrière et avoir prospecté
11
dans le rock, le rappeur d'Amiens s'est senti le devoir de se remettre au boulot. Le résultat est plutôt pas mal. Le
gars est bon, y'a pas à dire. Le flow est nickel, on passe par les chansons de ses débuts et par ses nouvelles
créations. L'énergie est là, la Peste a pas perdu grand chose. Des textes convaincants même si c'est parfois "moi",
"je" et "moi". Un tout bon concert de ce Dour 2012.
En lisant le programme du jour "Cerebral Ballzy, 18:45, scène Dance Hall". Est-ce une blague? Eh non. Le chanteur
d'un groupe malade et les new-yorkais prennent leur place. Je jubile, j’exulte, je cours pour pallier à ma déception
de la veille. Et à peine arrivé devant la scène, je comprends qu'il aurait mieux fallut ne pas les avoir vu. Un son
horrible, un taux d'alcoolémie proche de 100% et une défonce totale ont rendu ce concert risible. Malgré le côté
très rock'n'roll du truc, ce fut assez pitoyable. On enchaîne les déceptions avec Assassin (à écouter: Je Glisse). Au
côté d'NTM et d'IAM, le crew du frère de Vincent Cassel fait partie des meubles du rap français. Quand on va les
voir on s'attend donc à entendre les vieux classiques qui ont fait la renommée du groupe. Eh bien on tombe à côté
de la plaque. Assassin c'est surtout Rockin' Squat (à écouter: 666 Illuminazi ou Pouvoir Secret, à choix tellement
c'est mauvais), Mathias Cassel donc. Si l'on vous parle de conspiration, de complot mondial, de société secrète,
vous riez doucement non? Je suis de ceux qui rient doucement mais qui admettent ne pas tout savoir, on ne sait
jamais tout. Mais de là à faire des chansons exclusivement là-dessus, ça devient grave. Allez juste écouter Pouvoir
Secret, ça illustre bien le propos, et y'a pas grand chose à dire de plus, à part ce message pour Assassin: "S'il-vous
plaît, arrêtez vos conneries, reprenez votre rap à l'ancienne, et arrêtez de vendre vos t-shirts 40 euros!", voilà qui
est dit, passons. Toujours dans le hip hop, un des concerts suivants sera une des belles surprises de la semaine;
Orelsan (à écouter: Des trous dans la tête). Malgré le côté rap FM pour ados, le gars mène son truc super bien et
surtout il est accompagné par un groupe génial. Tout est fait en live, et après avoir mangé des instrus aux platines
toute la semaine, ça fait la différence. Un concert drôle, motivant, qui n'a laissé personne de marbre. La touche
finale de ces 4 jours de malades sera apportée par C2C (à écouter: Down the Road). Pas peu fier de leur récente
notoriété due à leur 4 victoires au championnat du monde de Djs hip hop. Le groupe de disc jockeys le plus en
vogue du moment, a su prouver sa dextérité dans un show des plus classieux. En pleine tournée sur les plus gros
festival de France pour défendre la sortie de leur EP Down the Road, les Nantais ont mis le paquet en Belgique. Un
niveau incroyable, un swing d'enfer, un jeu de scène époustouflant ont pour nous bien clôturé le festival. Couché
relativement tôt pour pouvoir déguerpir le plus vite possible le lendemain matin.
Le départ s'est fait en quatrième vitesse. Laisser les tentes imbibées d'eau et crépies de boue aura été une très
bonne idée. Exténués, le trajet un train jusqu'au Luchthaven Brussel-Nationaal (toujours en flamand dans le texte)
est un bon moyen de récupérer un peu d'heures de sommeil. Avec de la boue partout, ne sentant pas la rose et en
botte dans l'aéroport, passer inaperçu n'aurait pas été chose facile. Les gens s'arrêtent, vous regardent de la tête
aux pieds et demandent perplexes "Dour?", un hochement de tête et tout est dit dans le sourire complice que le
passant belge t'adresse en s'éloignant. L’ultime crasse que la Belgique nous aura fait c'est de pleuvoir pile au
moment de l'embarquement quand il faut marcher trois minutes jusqu'à l'avion. Arrivée à Genève, soleil 25°C,
normal!
En conclusion, malgré la pluie, le froid, le manque d'hygiène et la boue, le Dour reste une expérience géniale. 4
jours de pure folie, d'éclate et de vraiment bon son! Cher lecteur, réserve tes billets!
10
Une playlist black? Non, ce ne sera pas une playlist de gros peu-ra à l’afro-américaine ou
encore moins metal trash. Black, parce que c’est sous cet adjectif que je rangerais beaucoup de
groupe blues rock, noise, garage et autres. Black à cause de leur esthétisme mais également
musicalement. C’est aussi facile de donner cet adjectif alors qu’on retrouve dans cette liste les
Black Keys, Black Rebel Motorcycle Club ou les Black Box Revelation…
Vous êtes au volant d’une Chevrolet Impala, lunette noire, perf noir et clope au bec.
Destination la côte ouest via la mythique route 66. Volume de l’autoradio à fond, un groupe
d’ouverture, histoire de décrasser vos oreilles; le Black Rebel Motorcycle Club. On croise
ensuite le jeune Hanni El Khatib que l’on prend en stop. Petit arrêt dans un bar miteux
d'Arizona, un verre de whisky à la main, Black Keys et Kills au programme. On reprend la route
après une nuit dans un motel pourri, on croise en payant les White Stripes et les Black Box
Revelation. Reprenant la route, vous croiserez les Lords of Altamont, l’ombre des Black Keys
plane encore sur votre voie avec Dan Auerbach. Nouvelle halte pour passer la nuit et cette fois
baston de saloon contre le groupe d’Hell's Angels local; Sleigh Bells, les Dead Weather, The
Men. Un coup de poignard... vous vous réveillez dans votre lit en sueur avec Blind Willie
Johnson tournant sur votre vieille platine, ce n'était qu'un songe, quel dommage…
Black Rebel Motorcycle Club - Beat the Devil’s Tattoo
Hanni El Khatib - Loved One
Black Keys - I Got Mine
The Kills - Pull A U
The White Stripes - Fell in Love with a Girl
Black Box Revelation - Run Wild
Lords of Altamont - Action Woman
Dan Auerbach - Whispered Words
Sleigh Bells - Infinity Guitars
Dead Weather - Treat Me Like Your Mother
The Men - Bataille
Blind Willie Johnson - Dark Was the Night
Lien vers la playlist:
http://www.youtube.com/watchv=9BSJGclcN1I&list=PL6482DCA38F2BCEA6&feature=mh_lolz
La.Playlist.du.moisLa.Playlist.Black
8
Il y a des fois où l'on commence à croire que le destin existe vraiment.
Un mardi soir comme tant d'autres dans la vie d'un collégien; facebook, film en streaming et devoirs en coin de
table. C'est à ce moment qu'intervient la fameuse limite des 72 minutes que n'importe quel jeune lambda sait haïr
comme il se doit. On jette alors vite fait un œil sur face de bouc avant d'aller se pieuter. Et c'est dans ce genre de
moment que surgit parfois une révélation, ce fût mon cas. "Eh mec, y'a ça samedi à l'usine, on y va?" écrivait un des
mes amis sur le mur d'un autre. Coup d’œil rapide sur le lien; "Thee Oh Sees - Meat Step Lively". Le gars a en
principe de bons goûts, j'lance la vidéo sur youtube, et là, "Waaaah!". Du surf-garage comme j'en avais jamais
entendu. Des sonorités de fou, une voix sortei d'une tombe, des accords claquants, même le clip était dément.
Tcheu la claque! Direct je tanne le mec en question, "Tu y vas gus? Je t'accompagne sans autre!". Réponse positive du
concerné, dont les potes ne sont pas trop dans le même trip musical. Le même soir à l'étage de l'Usine a lieu une de
ces soirées dub si populaires. Tout le monde ne parle que de ça, personnellement j'avais rendez-vous avec un
groupe incroyable, j'allais pas me gâcher la soirée sur du vieux dub barbant alors que les bons concerts rock sont si
rares par chez nous. Rendez-vous 20 minutes avant l'ouverture des portes, 2h20 avant le début du concert, en
prévision de la foule qui se presserait pour voir ce groupe relativement connu dans le milieu, qui joue à guichet
fermé sur toute la côte ouest américaine.
Chef de fil du renouveau garage de San Francisco, qui fait se bouger la City by the Bay depuis 2004, les Oh Sees et
leur famille de Castle Face Records (fondé par Dwyer lui-même) ont transformé la ville de la côte ouest en vrai
incubateur à jeune talent. Fresh & the Onlys, Ty Segall, tant de noms qui rendent au rock, au vrai rock, ses lettres
de noblesse. Un retour à l'underground nécessaire pour ce vieux papy qui soi-disant se meurt. Ces groupes ne sont
pas là pour vendre des CD, pour devenir des stars, juste pour être là et kiffer. Le renaissance du rock se passe là bas
au chaud dans des caves de Frisco, sur des labels indépendants, et pas chez des Majora en sursis.
Bizarrement, nous étions deux couillons à avoir surestimé la popularité européenne du groupe; pas un chat. On
attend donc, on se tape une bière au Moloko, et on se tape la première partie; des Lyonnais plutôt pas mal, mais
bon y'a à peine 40 personnes et le concert commence bientôt! Déjà détail notable, le matos est installé à même le
sol, et non sur la grande scène du KAB. Enfin les gens commencent à arriver, mais toujours pas la foule. Finalement
le concert commence avec, allez, 100 personnes. Tout le monde en rond autour du groupe qui joue donc par terre.
Et là, c'est l'extase. 1h30 d'un show sans concession, brut, psychédélique, planant, destructeur. Thee Oh Sees, c'est
juste une expérience. Le groupe jam, retombe sur ses pattes, se lance dans des solos dantesques. Juste incroyable.
Mené par un John Dewyer déchaîné comme jamais, sachant changer une corde de guitare en 30 secondes et 8
centièmes, tout le monde danse, tout le monde plane. Un concert dont on ne sort pas totalement indemne.
Mon compagnon de rêverie se nomme Elie, c'est aujourd'hui le bassiste de mon groupe de surf-garage justement.
Comme quoi, le destin ça existe...
À écouter: Thee Oh Sees - Help, In The Red Records, 2009
Une.vie,des.concertsCroire.au.destin:Thee.Oh.SeesConcert.à.l'Usine,juin.2012
7
"CHARLOOOOOOTTE!!!", "CHARLOTTE À POIL!!", "CHARLOTTE JE T'AIME!"...
Voilà comment l'on pourrait résumer la prestation des Subways au Dour Festival 2012. On va pas se mentir, le
groupe doit une grande partie de son succès, ou en tout cas la majeure partie de son public masculin, au physique
de sa bassiste Charlotte Cooper. Il faut avouer que la nenette est plutôt pas mal. Déjà qu'une bassiste c'est un peu le
fantasme numéro 1 de certain musicos alors quand en plus elle est carrément canon... Bon ok, la plastique
avantageuse de la section rythmique ne fait pas tout. Le trio a su se faire un nom depuis quelques années. Le
premier album très rock ayant laissé place à un second opus plutôt teenage-pop-rock-niais, les Métros (traduction)
connaissent un fort succès depuis leur début en 2003.
Pour revenir au concert en lui-même? Un show rock comme on les aime. Outre de porter le même nom qu'une
ligne de sandwichs fast food, les Subways savent bien se défendre sur scène! Programmé en fin d'après-midi sous
un des multiples chapiteaux du festival le gang de Welwyn a su distiller leur mélopée rock et s'accaparer la foule
d'une main de maître. Le feu sur la boue. La plupart des chansons sont devenues des tubes alors quand retentissent
les riffs puissants de Rock & Roll Queen ou le rythme effréné de Oh Yeah!, les fauves sont lâchés. Pogo et stage diving
ont ponctués tout le concert mais le sommet restera quand même l'escalade du chanteur sur un des piliers du
chapiteau et son saut dans la foule à près de 5 mètres du sol. C'est dans ce genre de concert qu'on regrette de
prendre les premiers rangs. Entouré de vieux pervers bavant sur Charlotte et de groopies de 14 ans reprenant
toutes les chansons à tue-tête (et faux s'il-vous plaît), savourer le concert n'est pas évident. Mais bon on
s'accroche, on tente quand même de croiser le joli regard de la bassiste et on kiff. Le show durera une demi-heure
de plus que prévu, généreux, rock et nerveux. Du rock comme on l'aime et dont on redemande une portion en fin
de service!
PS: J'ai touché la main de Charlotte en fin de concert, si si j'vous jure. Depuis je me la lave plus...
Charlotte.aux.fraises:The.SubwaysConcert.au.Dour.Festival.2012
Oulah, on va se
calmer tout de
suite lesmecs!!!
À écouter: The Subways - Young fo Eternity, Infectious Records, 2005
6
Être.DJ.mode.d'emploi
Un DJ c’est un peu comme un kadhafi, il est convaincu qu’il est le roi du monde alors qu’en vrai c’est la plusgrosse blague de l’histoire de l’humanité. Un DJ, c’est un type qui passe de la musique en soirée, pourl’ouverture d’un shop de sport ou dans un vernissage-expo bien trop hype pour toi, tout en étant payé.
Comment être DJ ?
Le matos : en gros il y a plusieurs écoles, classables par échelle de branlitude :
Le champion catégorie poid lourd du naze, le plus gros, le plus nul... le DJ qui se sert d’un logiciel de mixagesur son ordi et d’un controleur en plastique. Facilement reconnaissable grace à son macbook pimpé et parcequ’il a le temps de fumer des clopes. Deuxième dans le grand classement; les platines CD, alors là c’estsimple, ce sont des lecteurs CD, un peu comme la chaine hifi que t’as chez toi, avec 3 options nazes et inutilesen plus. Enfin on arrive à ceux qui ont encore un semblant de mérite dans la branlitude ambiante de cemonde, les DJs sur platines vinyles. "Oui le touché est très particulier, j’ai essayé, je ne décroche plus et il y a uncertain rapport à l’objet tu vois".Assez de blabla, être DJ c’est être un usurpateur. Les gens ne savent pas ce que tu fais. Un DJ passe unechanson, et au bout d’un moment fait une transition (ndla: il y a beaucoup de vocabulaire très technique dans lemilieu) sur une autre chanson. Le but étant de faire le truc sans que les gens s’en rendent compte. Voilà t’esDJ! Et en passant on crache à la gueule de tous ces connards qui ont étudié 10 ans leur instrument et lesolfège. Il faut donc comprendre que le DJ est là pour entretenir un mythe, et c’est pour ça qu’il fait semblantd’être très occupé pendant ses sets, toujours à tripoter les boutons de sa table de mixage ou à boire un coupau goulot d’un magnum de vodka. En réalité être DJ n’a aucun mérite, c’est à la portée de n’importe quelcrétin pourvu de doigts standards.
Ce qu’il faut pour être DJ :- Savoir télécharger des chansons illégalement- Savoir jouer la comédie- Aimer les filles faciles- Avoir de bons goûts musicaux (et encore…)
Ce qu’il faut savoir quand on est DJ :- Demande toujours ton cachet en liquide direct après le show si tu veux pas qu’il soit dépensé en drogue ouen plaisir charnel (les organisateurs de soirées se situent entre les majors de l’industrie du disque et lesfabriquants d’armes dans l’échelle de la dignité humaine.)- Tout les autres DJs te méprisent parce qu’ils savent ce que tu fais vraiment et toi ce qu'ils font.- Tu vas toujours rentrer dans un club sans faire la queue et même avec les fringues les plus nuls du monde.Oublie pas de faire coucou à tout les pecnos qui font la queue comme des animaux et qui payent leur entréeet leurs boissons.
Big Brother
Le.Monde.de.la.Night
5
Agenda
Voici une liste non-exhaustive de concert à ne pas rater dans larégion pour février, mars et début avril. osez prendre desrisques et allez voir des nouveautés, des artistes inconnus!C'est ça la musique; découvrir!
5 février Dropkick Murphys Komplex 457, Zürich8 février Concrete Knive + Poni Hoax Transbordeur, Lyon13 février Dinosaur Jr. Les Docks, Lausanne15 février The Raveonettes Usine, Genève15 février Bewitched Hands Les Docks Lausanne21 février Radio Moscow + Eyes Shakers Usine, Genève21 février Two Door Cinema Club X-Tra, Zürich26 février Firewater Usine, Genève
2 mars Parov Stelar Band Fri-Son, Fribourg9 mars M Salle des fêtes de Thonex, Thonex12 mars Mumford and Sons Fetshalle, Berne14 mars Keny Arkana Les Docks, Lausanne20 mars Black rebel Motorcycle Club Komplex 457, Zürich23 mars Foals Transbordeur, Lyon23 mars 1995 Salle des fêtes de Thonex, Thonex28-31 mars Electron Festival Genève
5 avril Saez Salle des fêtes de Thonex, Thonex12 avril Youssoupha Salle Métropole, Lausanne15 avril Eels Fri-Son, Fribourg
Rumeur: Stand High serait présent pour la prochaine Dubquake à l'Usine
4
Vu.et.entendu
"Boah tu sais moi les extas çame fait rien, moi je prends desbâtons de lamort!"
Un gars avec unmasque à gaz au Dour àpropos de sa consommation de stupéfiant
"De tout façon on s'en fout defaire la queue c'est pascomme si on ratait grandchose! Le dub c'est "boumboum boum" et "toutoutou",peu importe la chanson!"
Un bonhomme réaliste à propos la queued'une Dubquake à l'Usine
"Ahmais pourmoi laminimale, la dubstep, la drumand bass et toutes cesconneries c'est toujourspareil! Et au fond jem'en cireje suis bourré!"
Un type à propos de lamusiqueélectronique
"Ma chanson préférée desBeatles? Ahmais sans hésiterc'est Imagine!"
Une nana croisée en soirée à propos dessa passion pour les Beatles
"Excusemoimais on dit unbatteur ou un battiste?"
Une fille très cultivée à propos de labatterie
"Si y'a pas de guitare, c'estdes tapettes!"
Un vieuxmonsieur à propos du concert deMotorhead
"Allez tous vous faire foutrebande demerdes!"
King Ju, chanteur de Stupéflip, à propos deson public
3
Outro
En espérant que votre lecture vous a plu!
Ce magazine n'aurait pu être réalisable sans l'aide de nombreuses personnes dontl'oubli serait un outrage!
Merci à Mme Déthiollaz pour son engagement, sa patience, son stress et sonaccompagnement pour ce travail de maturité
Merci aux Sergent Papou pour leur temps et leur disponibilité
Merci à Clem pour sa plume
Merci à Gabriel Asper pour la photo page 4
Merci aux Jumelles pour leur aide à la mise en page
Merci à tous ceux qui m'ont aidé, de loin ou de prêt; mes parents, Raph, Léa, ainsi quetout ceux qui ont un jour eux mes textes sous les yeux avec comme question, "T'enpense quoi?"
Et surtout merci à toi cher lecteur!
À très vite dans un nouveau numéro! Et le plus important, sortez, vivez, kiffez et faîtesvivre le monde de la musique!
Keep Rocking
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