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Giuseppe VERDI - cdn2_3.reseaudesvilles.frcdn2_3.reseaudesvilles.fr/cities/116/documents/zjpz74140ss9nsb.pdf · Giuseppe VERDI LUISA MILLER Luisa et Rodolfo s’aiment d’un amour

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Giuseppe VERDI

LUISA MILLER Luisa et Rodolfo s’aiment d’un amour interdit. Wurm, l’intendant du père de Rodolfo, fait chanter Luisa et la force à l’épouser. Plutôt que de vivre dans la solitude et le désespoir, Rodolfo prépare un breuvage empoisonné qui réunira Luisa et lui dans la mort. PRESENTATION C’est une distribution stellaire qui interpréte cette tragédie au Met : la soprano bulgare Sonya Yoncheva et le ténor polonais Piotr Beczala chanteront les rôles des deux amants Luisa et Rodolfo et seront accompagnés, entre autres, de l’immense Plácido Domingo dans le rôle de Miller, le père de Luisa. Plácido Domingo ajoute encore un autre rôle à sa carrière légendaire au Met dans ce joyau de Verdi rarement joué, une tragédie déchirante de l'amour paternel.

Miller

Plácido Domingo

ténor

Luisa

Sonya Yoncheva

soprano

Miller

Dmitry Belosselskiy

basse

Rodolfo

Piotr Beczala

ténor

Federica

Oleysa

Petrova

mezzo-soprano

Walter

Alexander Vinogradov

basse

DATE : 14 avril 2018 Heure : 18h00

Opéra en 3 actes de Giuseppe Verdi

LE BUGUE LE BUGUE LE BUGUE LE BUGUE

Salle Eugène Le Roy Réservation : Maison de la

Presse Le Bugue 05 53 07 22 83

Luisa Miller

Première mondiale: Théâtre Di San Carlo, Naples, 1849.

Luisa Miller représente un moment de transition dans la carrière incomparable de Giuseppe Verdi. Tout en rappelant la vitalité juvénile qui avait provoqué avec Verdi une sensation internationale, l'opéra respecte la discipline dramaturgique et la sophistication de la période intermédiaire du compositeur. L'histoire se concentre sur le lien entre un père et sa fille qui se tiennent ensemble face à un monde hostile, et une grande partie de la perspicacité dramatique et psychologique qui définira le Verdi mature est déjà pleinement apparente dans ce travail. C'est un opéra qui impressionne par ses vertus authentiques plutôt que par son côté superficiel.

Lieu de l’action

L'opéra se déroulait initialement dans

la première moitié du 17ème siècle

dans les Alpes tyroliennes (maintenant

partie de l'Autriche), ce qui reflète la

source germanique du drame. Le cadre

non-méditerranéen est également

typique d'un intérêt pour l'Europe du

Nord qui était une caractéristique des

romantiques et d'autres artistes du

début du 19ème siècle. La production

actuelle du Met met à jour le décor de

l'Angleterre rurale à l'époque de la

composition de l'œuvre.

Musique

Un tournant de la musique verdienne

Au premier abord, la partition peut apparaître comme typique des « années de galères» par ses arias à la mélodie significative avec une rythmique concise et usuelle, comme de par l'expressivité des ensembles. La caractérisation des personnes souffre de la volonté de Verdi de faire de Luisa une colorature virtuose dramatique ce qui ne correspondait pas à son personnage sensible et fragile, faisant de la duchesse un rôle secondaire dégradé. Au cours de l'année 1848, Verdi se mit à rechercher d'un côté une nouvelle forme et de l'autre des conventions dramatiques « stéréotypées » ; or Cammarano ne voulait plus lui présenter de texte convenable. Luisa Miller est un des tournants de l'écriture de Verdi. En quittant le grand opéra épique qui caractérisait les premières œuvres du compositeur et en s'attachant à la personnalité de personnages bourgeois, il préfigure le « trio de la maturité » : Rigoletto, La Traviata, Le Trouvère. Ouverture L'ouverture de Luisa Miller n'est pas une ouverture type pot-pourri d'airs empruntés à la suite de l'ouvrage ou d'une simple ouverture, mais c'est le travail autour d'un thème, ce qui fait d'elle un allegro monothématique sans grande rupture. On peut regarder ce travail thématique

comme un moyen d'introduire pleinement une intrigue qui « maîtrise le drame comme un malheur » écrivit Verdi à Cammarano. Il lui oppose dans le premier tableau un motif chaleureux typique d'une mélodie de chant. Aussi, ces deux motifs se retrouveront tout au long de l'opéra aux lieux et moments qui leur conviennent mais non pas à la manière du leitmotiv. En effet, ce dernier doit, malgré ses modifications, être immédiatement reconnu par l'auditeur qui peut le rapporter au sens qui lui a couramment été attribué. Verdi, au contraire, tente d'établir une unité de ton ou d'impression par des figures rythmiques ou mélodiques qui ne sont pas toujours aisément reconnaissables mais qui assurent l'homogénéité de l'œuvre. La simplicité du thème et sa violence, sa « force entraînante qui bouscule tout sur son passage», proche de l'ouverture de La Forza del Destino qui est considérée comme l'une des plus grandes de Verdi. Il ne s'attache pas à un personnage ou à un air à venir dans la pièce, mais au climat du drame qui va se jouer. Cependant, cette ouverture ne fut pas accueillie avec succès par tous les critiques, certains dirent d'elle qu'elle n'était « pas autre chose qu'une stretta symphonique qui ne mérite pas autrement d'être remarquée »7. Alors que pour Alain Zürcher, il s'agit d'une ouverture « rapide et torturée32 » et qui introduit donc la violence de la tragédie.

Compositeur Giuseppe Verdi 1813-1901

Premières années Il est né le 10 octobre 1813 à La Roncole, près de Parme alors sous domination française, puis repris par l’Autriche en 1814 et enfin italienne depuis 1847. Giuseppe Fortunino Francesco Verdi, fils de commerçants, a donc été français durant quelques mois puis autrichien pendant 33 ans, jusqu’à la reconquête du Milanais, première étape de la réunification de l’Italie. Il montre vite des talents musicaux que ses parents, pourtant non musiciens, découvrent très vite. Son père lui offre une épinette (instrument de la famille des clavecins). Les progrès de cet enfant sont fulgurants et, à neuf ans, il est l’organiste du village, ce qui lui vaut une petite rémunération. Conscient qu’il faut lui donner une formation plus sérieuse, son père confie Verdi à Antonio Barezzi, un musicien amateur directeur de l’association philharmonique locale de la ville voisine de Busseto. Il va y vivre de dures années d’études. Celui-ci le prend en pension. À seize ans, sa réputation a déjà franchi Busseto. Verdi commence à composer. À l’âge de 18 ans, il part pour Milan pour continuer sa formation. Il doit néanmoins prendre des cours de composition avec Vincenzo Lavigna, le chef d’orchestre de La Scala, car il est refusé par le conservatoire, d’une part en raison de son âge trop élevé et, d’autre part, à cause de sa technique pianistique rudimentaire. Il s’en souviendra à la fin de sa vie en refusant que ce conservatoire porte son nom. Celui-ci en verdit de rage.

Carrière

En 1836, Giuseppe Verdi retourne à Busseto où il demeurera trois ans. Le poste vacant d’organiste de la cathédrale lui échappe en raison de son athéisme. Cependant, il obtient un poste de professeur à l’école de musique de la ville qui lui permet d’épouser en 1836 Margherita, la fille de Barezzi. Il compose une série de marches et d’ouvertures puis son opéra Oberto. En 1838, il quitte Busseto et s’installe à Milan. Oberto est présenté à La Scala et fait un triomphe. Le directeur de La Scala commande aussitôt d’autres œuvres au jeune compositeur. À cette époque, Verdi connait aussi le malheur car il perd successivement ses deux jeunes enfants et alors qu’il termine Un giorno di regno, Margherita meurt à son tour en 1840. Pour comble de malheur, son deuxième opéra, joué le 5 septembre 1840 est un désastre. Il est retiré de l’affiche dès le début, principalement en raison de la faiblesse du livret mais aussi de la musique. Verdi ne parviendra jamais à effacer ce cuisant échec. Il cherchera refuge à Busseto. Pourtant, deux ans plus tard, avec la confiance de Bartolomeo Merelli, l’imprésario du théâtre de Milan, Verdi écrit Nabucco. Représenté à la Scala de Milan le 9 mars 1842, l’ouvrage connaît un immense succès. Il évoque le destin des juifs, opprimés par Nabuchodonosor à Babylone (écouter le Chœur des esclaves). Les Milanais, alors sous occupation autrichienne, ne tardent pas à s’identifier aux hébreux. L’opéra est alors compris comme l’appel d’un peuple pour son indépendance avec, comme point culminant, le fameux « Va, pensiero », véritable hymne à la liberté. La réputation de Verdi gagne toute l’Italie. Les dix années suivantes, il s’attèle à une série d’opéras (Il Lombardi, 1843; Ernani, 1844; Luisa Miller, 1849), pressé qu’il est par les imprésarios. En 1847, il compose Macbeth, œuvre inspirée de Shakespeare. Il dédiera cette partition à Barezzi. Cet opéra est généralement considéré comme son premier grand chef-d’œuvre. Souffrant de tension nerveuse et de maux divers, Verdi est à cette époque très exigeant et se querelle fréquemment avec la direction de La Scala. Sa renommée a largement débordé d’Italie. Détestant la vie publique, il vit à l’écart non loin de Busseto et est surnommé "l’ours". À partir de 1849, il vit, en partie à Paris, avec Giuseppina Strepponi, une ancienne chanteuse lyrique qui exercera sur lui une bonne influence. Il y donne avec beaucoup de succès Les vêpres siciliennes, œuvre qui lui attire les éloges d’un Hector Berlioz pourtant fort avare de compliments. Il compose ensuite sa trilogie populaire : Rigoletto (écouter Comme la plume au vent et lire La donna è mobile), Le Trouvère (écouter le Miserere) et La Traviata (écouter le fameux brindisi et lire Libiamo ). Néanmoins, la liaison qu’il entretient avec la chanteuse choquera dans sa province natale en raison de deux enfants illégitimes. Il n’épousera Giuseppina que dix ans plus tard en 1859. En 1862, il se rend à Saint-Pétersbourg pour y faire jouer La forza del Destino (La force du destin). Puis Verdi consacre jusqu’à 1870 la plus grande partie de son temps à composer pour l’Opéra de Paris (Un bal masqué, 1859; Don Carlo, 1867). À cette époque deux noms se détachent sur les scènes européennes : Richard Wagner et Verdi. La collaboration avec les musiciens de l’Opéra (qu’il appelle « la grande boutique ») s’avére parfois difficile. Fatigué, il part en claquant la porte. Il s’absorbe alors dans des activités agricoles dans sa ferme de Sant’Agata.

Verdi et la politique Peu de musiciens ont incarné avec autant de force un moment de l’histoire politique de leur patrie. Son nom même symbolise la révolte contre l’Autriche qui occupe le nord de l’Italie depuis la chute de Napoléon en 1815. Quand un patriote crie « viva VERDI ! », cela signifie :

« Vive Vittorio-Emmanuele Re D’Italia ». C’est un appel au combat pour la réunification de l’Italie sous la bannière du roi de Sardaigne. La popularité de Verdi n’est pas un hasard. Elle commence avec la création en 1842 de son 3ème opéra : Nabucco. Par la suite, sa renommée ne faiblira jamais et il devient le porte-drapeau du Risorgimento, d’autant qu’il revient à plusieurs reprises sur des thèmes patriotiques : les chœurs de ses opéras donnent la parole au peuple et ils sont chantés partout. Lorsqu’en 1870 l’Italie retrouve enfin son unité, il est considéré comme un héros national et siège au parlement. Dernières années Verdi reste actif très longtemps : à 57 ans il compose Aida pour les fêtes d’inauguration du canal de Suez. En fait la création n’aura lieu que 2 ans plus tard, en 1871, à l’inauguration de l’opéra du Caire : écouter le Défilé triomphal. Cet opéra triomphera deux mois plus tard à La Scala. En 1872, à la mort de Manzoni grand écrivain italien, il compose une Messa da Requiem à sa mémoire, sorte d’« opéra en robe d’ecclésiastique » (selon un critique de l’époque) qui met en scène les implorations au Seigneur : écouter Dies irae et Tuba mirum. Exécutée le 22 mai 1874 à Milan, c’est immédiatement un triomphe à travers l’Europe. À plus de soixante-dix ans, il écrit encore deux grands opéras : Otello (1887 : écouter l’Air du Saule) ; et enfin Falstaff, qui est un énorme éclat de rire, avec toute la jeunesse d’un compositeur de 80 printemps (1893 : écouter le début). Sur la fin de sa vie, il se consacre à diverses œuvres charitables et sa vigueur émerveille l’Italie. En 1897, Giuseppina décède. Leur union avait duré plus de cinquante ans. Le compositeur est très touché et sa santé décline. En 1901, au cours d’un séjour à Milan, il est atteint d’hémorragie cérébrale. Il meurt à 88 ans et sera enterré à Milan. Toute l’Italie est en deuil. Un immense chœur dirigé par Toscanini chante Va pensiero.

Bilan Durant sa longue carrière, Verdi compose essentiellement des opéras : une trentaine dont une dizaine sont régulièrement représentés. Héritier de la tradition lyrique de Gioacchino Antonio Rossini, Gaetano Donizetti et Vincenzo Bellini, il a su l’adapter aux exigences du drame moderne en apportant la puissance dramatique aux qualités de la mélodie et à l’exploitation des possibilités de la voix humaine. Certes, il ne refuse pas le bel canto, malgré ses excès mélodramatiques, mais il le transcende par une tension dramatique basée sur des conflits humains. Il emprunte ses sujets aux plus grands auteurs : Victor Hugo, Schiller, Shakespeare. Il abandonne progressivement les récitatifs au profit (comme Wagner mais en dehors de son influence) d’un flot de musique continue qui privilégie le drame et donne à l’orchestre une place prépondérante.

Synopsis

Acte 1: L’Amour

Un petit village anglais, au XIXe siècle. Luisa, fille d’un vieux soldat, aime un jeune homme connu sous le nom de Carlo mais qui est en fait Rodolfo, fils du comte Walter. Les deux amants se jurent d’être éternellement fidèles mais Miller, le père de Luisa, est sceptique. Ses doutes sont confirmés lorsque Wurm, courtisan de Walter, qui est également épris de Luisa et espère l’épouser, révèle la véritable identité de Rodolfo. Dans son château, Walter, qui apprend que Rodolfo aime une roturière, décide de mettre fin à leur relation. Il espère marier son fils à Federica, une duchesse veuve. Quand Rodolfo se retrouve seul avec Federica, il lui avoue qu’il en aime une autre mais la duchesse, qui est éprise de lui depuis son enfance, refuse de rompre leurs fiançailles. Dans le village, Miller déclare à Luisa que Rodolfo l’a trahie et s’apprête à épouser un beau parti. Le jeune homme, quant à lui, vient avouer la vérité. Lorsque Walter surgit en insultant Luisa, Miller prend sa défense. Le comte ordonne d’emprisonner Luisa et son père mais Rodolfo assure leur liberté en menaçant de révéler que son père, avec la complicité de Wurm, a assassiné son cousin pour parvenir à ses fins.

Acte 2: L’Intrigue

Chez elle, Luisa apprend que son père a été jeté en prison pour avoir insulté Walter. Wurm apparaît en lui proposant un marché : son père sera libéré à condition qu’elle écrive une lettre avouant que seule la richesse de Rodolfo l’intéresse et qu’elle promet d’épouser Wurm. Il l’oblige ensuite à se rendre au château et à lui déclarer sa flamme devant la duchesse. Au château, Wurm remet la lettre de Luisa à Walter et tous les deux complotent de l’envoyer à Rodolfo. Wurm fait ensuite entrer Luisa. Face aux menaces que Wurm et Walter profèrent contre son père, elle révèle à Federica son amour pour Wurm. Dans la cour du château, Rodolfo reçoit la lettre de Luisa. Désespéré, il est sur le point de provoquer Wurm en duel quand Walter lui conseille d’épouser Federica pour se venger de la trahison de Luisa.

Acte 3: Le Poison

Relâché de prison, Miller rentre chez lui et tente de consoler Luisa. Ils décident tous deux de quitter le village le lendemain. Tandis que Luisa prie, Rodolfo entre dans la maison et verse du poison dans un verre. Il demande à Luisa si elle a réellement écrit la lettre. Comme elle est incapable de le nier, Rodolfo l’invite à boire avec lui. Quand il déclare que la boisson a un goût amer, elle en avale aussi quelques gorgées. Rodolfo lui annonce qu’ils sont condamnés et, libérée de son vœu, elle lui révèle la vérité. Elle s’écroule dans les bras de son père. Lorsque surviennent Wurm et Walter, Rodolfo transperce la poitrine de Wurm avant de succomber lui-même au poison.

Prochaine diffusion du Metropolitan Opera New York

CENDRILLON Jules Massenet 28 Avril 2018 18h30