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,~ D O U A R D]LISSANT

Paysrv,paysrelsuivi de Fastes

et de Les Grands Chaos


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DOUARD GLISSANT

Pays rv,pays rel

suivi deFastes

et de

Les Grands Chaos

GALLIMARD


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merveille q11i 1ft se dit /ibertl q11i jle11rt m soiiCheJ


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Pays


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Nous rlions vos soutes le vent peuplaitVos hautes lisses compterNous pelions du vent la harde de nos crisVous qui savez lire l'entour des mots o nous erronsDsassembls de nous qui vous crions nos sangsEt sur ce pont hlez la trace de nos pieds

*Louons l'cume tant qu 'aux lamantinsEsprits des profonds et des limons commentNous dessouchons l'Ouvert et empitons sur tout UniqueVous qui savez en nos ordures et nos sangs terrer l'critO se fendent en nuit tant de lzardes prophtiques


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14 \ Pays rrol, pays rel

*Tout un goudron pousse l'entour des glycriasQuel, ce pays qui s'efforce par semence et salaisonCe doux parlet draisonnable, d 'toiles roussesEncre roches d'eau et vert des profondsQue navres-ru, nou de lins o moussentDrus les aimants des Hauts et les purs diamants et quelMot pour toi perce, fait son sud

*Nous humons ce pays qui tarit en nous, le paysS'longe d 'un tel songe o pas une eau ne bruitHlons Comme le vent, tout ainsi l'antan 1t et c'est criRou de sucre, en parabole d'un moulin de ce pays


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Pays rrol, pays rM

*Nous l si pms que le petit joueQui rions plats bords, boue de ravine nsD'une autre flottaison

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Nous pelons que nous venons au loin de vous o navigueL'Unique, notre mal profond. Les coutelasFondent au clair des ateliers. Les manrousAu gris des crabiers dessolent nos soifSLe conte en arc cerne le dni

*Des sables grsillent. Ceux qui prennent rang dans la merCeux mme qui fuyaient nos yeuxL nous sourient avec douceur. Nous sommes leurs gentilsNous mesurons dans la vague la traee de leurs otteilsNous les schons sous les oliviers de mer


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\16 Pays rhti, pays rkl

*Tel qui patiente dans la fiente et encombre nos songeriesRemonte en sang de mer ml aux rouilles des bouletSNous flons le pays d'avant dans l'entrave du pays-ciNous l'amarrons cette mangle qui feint mmoireRemontons l'amour tari dcouvrons l'homme la femmeUnis d'un cep de fer aux anneaux forgs net. Nous rionsDe ne savoir nouer l'-tous-maux er l'pais rruSQuand la rerre d'hier dbrosse en nous rocs et prurits


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Pays d'avant


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Au loin le ~ y s sonnait. Dans l'claircie laboureEntre les hauts plis d 'arbres inconnaissablesCe bruit, bronze battu, tombait en herbeNous tions deux, peuple de nuit e t peuple de clairirePays d'avantQue nous ne savions pas tte l'AvantTout autant que l'ettant ne connat la rivire qui lLe dchire d 'une eau comme ronce

*

La porte du milieu ferrait l'ore. Pas un feuillageNe ventait au bleu d'o la reptationSe retirait. Les murs friaient sous la main, l'ongleY striait des rivires en crue


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20 \ Pays riv, pays rM

*Savions-nous que l'peron surgit mortel au hanDes souques d 'avironNous le savons. L'tant insu ne dilate la merTout indlimit s'vanouie aux portesNous sommes ns de ce tri d 'eau de merDu seul imperceptible flanc de terre comme un mas

*Nous courons dans la foule avons cri aux chiensMang la morue frite auprs des lumignons, la nuitNous coule au liane les crisRoulent dans la ravine des mortSNous n'avons drap pout nous lever sur l'algueIrrmdiable et nous hlons avec les agoutisTou es les btes qui nous nagent au cuc


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Pays riv, pays rel Zl

*Laoka pile le sable en lieu de milEt les Eno6s tendent en feuillage la mtMilos doigts rouges tord le bronze bat les glaivesSon venue luit comme d'une accouche bientt, MilosNous mande, alors enae les hauts de branches lveDroit sous sa main notre mre la lune

*Dans la troupe des enfants qui touchent au front l'AveugleSonnant en force ils chantent le Ho-a, un seulTremble de cet arbre et fait de l'ombre sur la placeIls courent les mille trente pas, des mwailles d 'ocreAux palissades vautourS, ils ontArm midi de sa racine, les doigts ouvertsUn seul mourra d'empan de mer


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22 Pays rivl, pays rl

*Tels ces enfants tournent autour de l'pieuRencontrent leur geS'gaillent nus parmi le mtal blancSoudain froids de savoir ils butent, ce sont hommes secsAinsi nous nous figeons dans le souvenirTant que la graisse autour des bouches

*De ne laurer le chant avec nos doigts de rocheMuets nous dbordons de Celle-ci qui chavireNous la crions AtaEli, ne de l'nigme e t de la Bte


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PIIJs livi, p11Js riel

*L'Aveugle dont la main donne grce de voirLoin dans la mon l'hosanna des bateaux

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Crie Ata-Eli la nue disgrce de ma ccit Toute-en-nuitEst de ne dessiner pas autour du globe de mes prunellesComme un enfant sertit son doigt dans l'orbite, tireEr son il pousse devant avec un crissement d'arbreLa patience vgtation de ton sourireElle, rivire blesse, le regarde crie en silenceIls s allient par des sens dont nous avons perdu l'usage

*Temps de l'humide - terre unique - et de sorgoL'tant nubile dvoie au feu ses lesL'tre se boute aux proues de cerre, il commandetonns nous ramons vifNous cognons contre l'Un souverain et frleEn la Saison notre crier sans mireTr de mots dvals de scheresse en pileAu ras des murs d'argile


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24 Pays rM, pays riel

*6 prends ce plaisir qui va pour fiJllr et l'amasseAuprs du jardin de la Prenre EpouseManguiers de carme ont fleuri de roseLa mangue fond et c'est de menthe frissonneNous nous sommes accroupis la sueur crpait aux cheveuxAvons bu dans la coupe que tu dis tienne DlleDans ta multiplicit avons c o n v ~ u l'UniqueDormi bants prs de la mare. 6 ma souf&an sur ton

erreGrandit le f i g u i e r ~ m a u d i t . Le conteurIchneumon ainsi joute et dit

*Nous parlons clair qui ne sommes potes ni chanteursfousNotre voix fronce aux plis des bleus mahoganysNos contes s'claircissent de virer au van du soieLes enfants les rcitent d'un an l'autre


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Pays rv. pays rel 25

*n n'est tilla ion conteurNi du nom la terre ni du vent la cendre. Les fonds levrentn lve ces fonds marins dans nos autanS et nos faims

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