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Assessing Deviance, Crime and Prevention in Europe. Projet CRIMPREV. Action de Coordination du 6° PCRD, financée par la Commission Européenne. Contrat n° 028300. Date de début: 1er juillet 2006. Durée 36 mois. Projet coordonné par le CNRS – Centre National de la Recherche Scientifique. Site internet : www.crimprev.eu. E-mail [email protected] MÉDIAS ET INSÉCURITÉ GORAZD MEŠKO n°15 16 Octobre 2008 Dans le cadre du workpackage de CRIMPREV Perceptions de la Criminalité, un atelier sur les ‘Médias et l’Insécurité’ s’est tenu à Ljubljana, à la Faculté de la Justice Pénale et de la Sécurité (Univer- sité de Maribor, Slovénie) entre le 11 et le 13 octobre 2007. Les médias, la criminalité, les individus et l’insécurité sont des ‘fac- teurs’ liés entre eux et se sont avérés être des domaines et des thèmes de recherche particulièrement intéressants pour les criminologues au cours des dernières années. Ils sont par ailleurs devenus plus spéci- fiques avec les derniers développements technologiques, surtout en ce qui concerne les médias électroniques. La peur de la criminalité est juste l’un des nombreux phénomènes liés au crime et créés ou co-influencés par les médias. L’objectif de cette réunion était de se pencher sur le rôle des médias dans la construction sociale de la

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Assessing Deviance, Crime and Prevention in Europe. Projet CRIMPREV. Action de Coordination du 6° PCRD, financée par la Commission Européenne. Contrat n° 028300.Date de début: 1er juillet 2006. Durée 36 mois. Projet coordonné par le CNRS – Centre National de la Recherche Scientifique. Site internet : www.crimprev.eu. E-mail [email protected]

MÉDIAS ET INSÉCURITÉ

GORAZD MEŠKO

n°1516 Octobre 2008

Dans le cadre du workpackage de CRIMPREV Perceptions de la Criminalité, un atelier sur les ‘Médias et l’Insécurité’ s’est tenu à Ljubljana, à la Faculté de la Justice Pénale et de la Sécurité (Univer-sité de Maribor, Slovénie) entre le 11 et le 13 octobre 2007.

Les médias, la criminalité, les individus et l’insécurité sont des ‘fac-teurs’ liés entre eux et se sont avérés être des domaines et des thèmes de recherche particulièrement intéressants pour les criminologues au cours des dernières années. Ils sont par ailleurs devenus plus spéci-fiques avec les derniers développements technologiques, surtout en ce qui concerne les médias électroniques. La peur de la criminalité est juste l’un des nombreux phénomènes liés au crime et créés ou co-influencés par les médias. L’objectif de cette réunion était de se pencher sur le rôle des médias dans la construction sociale de la

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réalité en rapport avec la criminalité et l’insécurité et d’en apprendre davantage sur les recherches relatives à la cognition des médias et de l’insécurité en Europe. Différents points de vue nationaux sur le rôle des médias concernant la criminalité, ses conséquences et les changements sociaux ont été exposés au cours du débat. Par ailleurs, les relations entre les médias et l’insécurité et le rôle des médias en tant que quatrième pouvoir du gouvernement (législatif, exécutif, ju-diciaire et médias) ont été abordés. Un panorama et une évaluation des études menées sur le thème des médias et de la criminalité ont constitué l’essentiel de l’atelier : l’évolution de la couverture média-tique, les liens entre la criminalité dans les médias et les individus, l’insécurité, l’opinion publique, l’influence politique et la significa-tion du développement de la Toile (Web) dans le monde entier.

La rencontre était divisée en quatre parties thématiques : les mythes relatifs à la criminalité ; médias et cybercriminalité ; criminalité et médias – aspects nationaux et internationaux, et médias et pouvoir. 17 participants originaires de 6 pays (Allemagne, Grande-Bretagne, Serbie, Espagne, Portugal et Slovénie) ont présenté des exposés qui ont ensuite été commentés par des participants venant de Finlande, d’Allemagne, de France, de Belgique, des Pays-Bas et de Pologne.

Le résumé suivant illustre les présentations et les discussions concer-nant la question des médias et de l’insécurité lors des journées d’étu-de de Ljubljana.

I – CONCLUSIONS PRINCIPALES, PROBLÈMES ET SUGGESTIONS 1 – É T U D E D E L A C O U V E R T U R E D E S A F FA I R E S

C R I M I N E L L E S PA R L E S M É D I A S

Les médias détiennent un grand pouvoir dans la société d’aujourd’hui. Ils publient, présentent, diffusent et transmettent des reportages sur diverses questions liées à l’insécurité qui attirent l’attention du pu-blic. Selon certains auteurs (Pratt, 2007 ; Leighley, 2004 ; Surette, 1998), les médias utilisent leur influence en agissant en tant que ‘quatrième pouvoir’ du gouvernement, tandis que d’autres cher-cheurs (Curran, Seaton, 1993; Roberts et al., 2003 ; Pfeiffer et al., 2005) tirent la sonnette d’alarme quant à l’irrespect dont font preuve les médias à l’égard du droit à la vie privée et de la présomption d’innocence des individus lors de procédures pénales. Les médias publient des reportages sur la criminalité et sur d’autres menaces à la sécurité de façon sensationnaliste et populiste, utilisant différentes techniques pour attirer l’attention du public. Leurs reportages sélec-tifs en matière de crimes ne reflètent pas la nature et l’étendue de la criminalité présentée dans les statistiques officielles et les enquêtes de victimation.

Il serait faux de suggérer que les médias se contentent de transmettre des messages depuis leurs sources jusqu’aux destinataires. Ils sont bien plus que ça. Ils construisent également une réalité sociale. En

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mettant l’accent sur des questions précises, des phénomènes crimi-nels spécifiques et en utilisant un style de reportage sensationnalis-te particulier, les médias peuvent influencer l’opinion publique et prédéfinir le débat public. Les médias manipulent la perception du public en sur-représentant les crimes violents, en présentant les évé-nements criminels comme s’il s’agissait d’épisodes successifs et en défendant l’idée que la criminalité est le résultat d’une déviance in-dividuelle et non pas de problèmes sociaux plus vastes. Par ailleurs, les médias simplifient les problèmes criminels, mettant l’accent sur les solutions policières. Ils se centrent principalement sur des histoi-res de crimes spectaculaires, inhabituels et violents, accordant une place privilégiée aux crimes entre parfaits inconnus. La présentation des questions liées à la criminalité et à l’insécurité dans les mass mé-dias est influencée par la perception des gens vis-à-vis de la menace de la criminalité et, en même temps, exerce une influence considé-rable sur la peur du public par rapport à cette même criminalité. Les médias réalisent une multitude de tâches dont les plus importantes sont : informer le public à propos de la criminalité et de la déviance, construire l’image publique de la criminalité, promouvoir la mora-lité sociale et créer un climat anticriminel, exercer un contrôle sur la justice pénale et mobiliser le public pour la détection et l’investiga-tion de la criminalité.

Tous les participants ont convenu que les mass médias ne présentaient pas de façon égale toutes les mesures de prévention de la criminalité ou les dispositions prises par la police en matière de sécurité, sélec-tionnant uniquement celles qui présentent un intérêt médiatique. De même, ils n’accordent pas le même niveau de couverture médiatique à tous les événements criminels ou à toutes les activités policières. Certains des reportages apparaissent en première page des journaux ou sont présentés comme des informations de dernière heure dès les premières minutes du journal télévisé du soir, tandis que d’autres sont à peine mentionnés. Les mêmes caractéristiques sont typiques en ce qui concerne la taille de l’article dans le journal ou la durée du reportage à la télévision ou à la radio (Bučar, Meško, 2006). Les médias nous mettent en garde contre des menaces diverses ou de type nouveau. L’insécurité ne se limite pas à la ‘criminalité’, elle est surtout liée aux menaces. Les médias professionnels, universitaires, publics, commerciaux ou quotidiens diffèrent quant à la qualité des informations qu’ils proposent dans ce domaine. Les émissions de té-lévision ou de radio ont une grande responsabilité dans la création d’un climat de sécurité car ils façonnent puissamment l’opinion publique.

Le changement dans la façon dont les médias rapportent l’informa-tion et leur influence ont également fait l’objet d’un consensus.

Le principal problème concerne le caractère sélectif des reportages sur la criminalité, qui exerce une forte influence sur le public et sur la peur du crime, encourageant également la création de mythes à propos de la criminalité. Les médias devraient être plus conscients

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de la diversité des tâches qu’ils accomplissent. Rendre compte de manière véridique et fidèle de la nature et de l’étendue de la crimina-lité devrait toujours prévaloir sur le profit.

2 – TENDANCES DE LA COUVERTURE MÉDIATIQUE DE LA CRIMINALITÉ

Les médias jouent un rôle important pour ce qui est d’informer le public de ce qui se passe hors de la sphère de leur expérience per-sonnelle. Ils constituent une “réalité sociale secondaire”, à partir de laquelle évoluent les conceptions sur la réalité, les risques et les changements sociaux. Bien que de nombreux individus parviennent à tirer des leçons de leurs expériences, ils sont, en général, incapa-bles de généraliser au-delà de leur sphère personnelle, dans la me-sure où ces expériences sont habituellement trop limitées et spécifi-ques. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’événements rares qui ne concernent pas tout le monde.

La criminalité est une expérience rare à laquelle peu d’individus sont personnellement confrontés. Bien que de nombreuses personnes - peut-être même la majorité - soient victimes de criminalité au moins une fois dans leur vie, seule une petite proportion d’entre elles sont victimisées chaque année. Même si l’on inclut la victimisation indi-recte ou ‘par procuration’ - le fait de connaître d’autres personnes qui ont été victimes - laquelle peut avoir un impact sur les attitudes per-sonnelles, il n’en reste pas moins vrai que ces expériences sont trop peu nombreuses pour permettre une généralisation. Ainsi, les médias acquièrent un rôle important pour ce qui est de véhiculer les images liées à la criminalité et d’influencer les attitudes et les peurs.

Les informations concernant la déviance sont sélectionnées selon leur importance et l’approche journalistique tend à exagérer les événements (utilisation de titres à sensation, importance accordée à des éléments négatifs ou à des stéréotypes, sur-représentation de crimes spectaculaires et rares - mais populaires...). En matière de criminalité, les médias sélectionnent et représentent des exemples intéressants “destinés au public”. La sélection de l’affaire dépend du journaliste et des rédacteurs, dans le contexte concurrentiel des médias modernes et de la valeur marchande de l’information. À cet égard, il faut évoquer la création de sensations et la part prise par le marketing. Tunnell (1992, 300) souligne que les “informations sur la criminalité” ainsi que la couverture des nouvelles formes de criminalité sont celles qui permettent de divertir le public, de faire marcher l’industrie cinématographique et de créer des profits légiti-mes au nom du crime. Même à 30 ans de distance, le commentaire de Fishman (1976, 535) concernant les discussions à propos des vagues d’informations sur la criminalité reste vrai : les journalistes ne créent pas des reportages dans le seul but de présenter aux téléspectateurs l’ordre et la justice, les problèmes sociaux et la criminalité. En fait, les rédacteurs exigent d’eux des informations, de la matière première qui est ensuite organisée et présentée. Ils reçoivent une matière pre-

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mière à partir de laquelle ils vont créer plusieurs histoires, tous les jours. Ce sont eux qui décident du contenu et de la façon dont il sera présenté au public. Les mauvaises nouvelles sont très lucratives !

Ainsi, les médias jouent un rôle important dans l’identification et la création de mythes en matière de criminalité, et ne sont pas les simples ‘reporters’ impartiaux des affaires criminelles. La liberté du journaliste quant au choix du contenu dépend de facteurs et d’évé-nements externes ; par conséquent, on ne peut pas toujours repro-cher aux médias de présenter des reportages sensationnalistes et de vouloir intentionnellement tromper le public. Les mythes en matière de criminalité sont souvent des problèmes qu’il faudrait de toute fa-çon éclairer à partir d’autres points de vue. On a l’exemple d’un tel mythe avec la «cybercriminalité» et les «cybercriminels». Comme le fait remarquer Wall (2007), les «cybercriminels1» ne sont rien de plus que des gens ordinaires (ménagères, boulangers, etc.) qui ont beaucoup de temps libre et qui ‘surfent’ dans le cyberespace. Le pu-blic croit, à tort, que ces délinquants sont très intelligents et sont do-tés de talents remarquables et de compétences. Or, ce sont juste des gens ordinaires qui se servent d’Internet comme d’un outil.

Un autre exemple d’interprétation erronée est l’idée selon laquelle le monde serait plein de violence. On trouve des reportages sur la cri-minalité dans divers médias. Bien qu’il soit concevable qu’une par-tie du monde criminel morbide et violent doive être exposé à l’œil du public, il semblerait également que les médias aient du mal à se fixer des limites par rapport á ce qu’ils peuvent montrer. Il existe plusieurs raisons pouvant expliquer cette incapacité. La démocratie des mé-dias rend difficile toute idée de censure (sauf pour les informations classées secrètes). Les entreprises médiatiques proposent également un nombre d’explications diversement convaincantes. Elles soutien-nent que les médias proposent ce que les lecteurs veulent, ou plutôt exigent, tout en revendiquant le droit à l’information. Par ailleurs, les médias prétendent qu’ils présentent la vérité, la ‘vérité nue’, dans toutes ses dimensions : doit-on leur en vouloir parce que la réalité est telle qu’elle est ? Il n’est pas difficile de confirmer ces affirmations 1 Les débats sur la cybercriminalité nous proposent une situation complexe et poten-tiellement paradoxale dans laquelle la rhétorique s’oppose à la réalité. Les origines de science fiction du concept, les processus médiatiques en concurrence et les my-thes actuels abordent et formulent le cybercrime en un langage d’impact technologi-que potentiel qui déforme notre compréhension des faits – en l’absence de faits. Par conséquent, la couverture d’événements réels et surtout nouveaux est dramatisée, perpétuant ainsi les divers mythes qui circulent à propos du cybercrime et renforçant la culture de la peur qui en résulte. Si l’on allie cette déformation aux attentes de criminalité forgées par les concepts de police et de justice pénale peeliens, apparaît alors une vision populaire du cybercrime comme constitué d’événements particu-lièrement catastrophiques, dystrophiques et dramatiques hautement répandus. Des événements dont la police, en tant que structure gouvernementale protectrice de la paix publique, est censée s’occuper. En résumé, les cybercrimes nous effraient et nous nous attendons à être effrayés par eux, un fossé s’étant creusé entre nos attentes en matière de criminalité et nos attentes en matière de sécurité. Ce fossé de ‘récon-fort’ est agrandi par les tensions dans la production de nos connaissances à propos des cyber-crimes, ce qui perpétue la culture de la peur vis-à-vis du cyber-crime ainsi que les divers mythes qui l’entourent (Wall, 2007).

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dans la mesure où le public récompense les médias par des indices d’écoute élevés.

Différentes études sur la criminalité et les médias en Allemagne (Kerner, Feltes, 1980 ; Reuband, 2007) et ailleurs (Pratt, 2007 ; Sket, 1991 ; Leighley, 2004 ; Meško et al., 2000 ; Petrovec, 2001a, 2001b, 2003 ; Vodopivec, 1997 ; Roberts et al., 2003) montrent que les crimes violents sont surreprésentés dans les médias. La tendance à accorder une place exagérée crimes les plus graves et les plus vio-lents et à négliger la criminalité des cols blancs apparemment plus insignifiante n’est pas visible uniquement dans les journaux. Elle l’est aussi dans les émissions de télévision qui présentent des affai-res de crimes réelles, telles que Aktenzeichen XY ou Kripo live en Allemagne (l’équivalent de Americas Most Wanted aux États-Unis et de Crime Watch en Grande-Bretagne). Ceci est probablement vrai aussi pour d’autres émissions sur la criminalité, qu’il s’agisse ou non de fictions. Dans le cas de crimes réels, la tendance à se focaliser de façon disproportionnée sur les violences trouve son origine au sein du service des Relations publiques de la police et se trouve renfor-cée par la sélection effectuée par les journalistes eux-mêmes. Plus le crime est violent et plus il aura de chances d’apparaître à la une du journal. Le critère qui sous-tend le processus de sélection est l’’in-térêt médiatique” c’est-à-dire le fait que certaines caractéristiques des événements - telles qu’on les retrouve surtout dans l’informa-tion sur les crimes violents - suscitent plus l’intérêt que d’autres et sont, par conséquent, considérées comme étant plus “remarquables” qu’elles. Les journalistes appliquent toute une série de critères qui ne sont probablement pas très différents de ceux du public en général. Comme en témoignent des études américaines, dans la population les conversations quotidiennes à propos de la criminalité tendent aussi à se focaliser de façon disproportionnée sur les violences.

Le panorama de la recherche slovène concernant les articles de presse en matière d’insécurité montre que les auteurs slovènes (Sket, 1991 ; Meško et al., 2000 ; Petrovec, 2001a, 2001b, 2003 ; Vodopivec, 1997) sont en accord avec les chercheurs d’autres pays occidentaux (Pratt, 2007; Leighley, 2004 ; Surette, 1998 ; Curran, Seaton, 1993 ; Roberts et al., 2003 ; Pfeiffer et al., 2005). Les médias suivent clai-rement des schémas identiques et utilisent la même approche dans toutes les sociétés industriellement développées, ce qui peut s’expli-quer par des caractéristiques de fonctionnement communes aux mé-dias de ces pays. Ceux-ci sont l’un des composants économiques du marché global. Outre cette explication économique, les ressemblan-ces peuvent aussi être rapportées au fait que le système politique est semblable. Le panorama de l’étude slovène sur les médias montre du reste qu’il ne s’agit pas là d’un thème nouveau puisque Maklecov (en 1941) l’avait déjà évoqué dans son étude criminologique relative à la criminalité dans la presse (Maklecov, 1941).

Pour les générations contemporaines, l’histoire constitue un ensei-

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gnement intéressant car il nous propose des suggestions ou des ré-ponses utiles aux questions que l’on se pose à propos des problèmes d’aujourd’hui. Prenons l’exemple de la corruption. Les médias peu-vent créer une atmosphère susceptible de nuire à la corruption, avec des conséquences doubles – visibles directement et immédiatement ou moins visibles et indirectes. Généralement, les conséquences vi-sibles surviennent à la suite d’un article ou d’une série d’articles à propos d’un acte de corruption ou d’une suspicion particulier. La pratique montre que les autorités gouvernementales et le public sont beaucoup plus sensibles à une série d’articles concentrés localement et temporellement qu’à des articles distincts, sans rapport entre eux et éloignés dans le temps relatant des affaires bien précises. Bien sûr, les effets des médias dans le domaine de la criminalité en général et de la corruption, en particulier, varient selon les pays mais il existe quelques constantes. Le rôle de la presse dans la lutte à la corruption a déjà été démontré en Slovénie. Malgré la tendance des mass-mé-dias à l’exagération, au sensationnalisme et à la superficialité, les médias slovènes continuent d’être le gardien de l’intérêt public.

L’étude historique du développement de la presse a également mon-tré que l’un des principaux problèmes de tous les pays était l’influen-ce de la politique et des gouvernements (y compris la police) sur son activité. Dans certains pays, la criminalité et l’insécurité illustrées dans la presse périodique sont encore habilement utilisées par un grand nombre d’acteurs et d’intérêts politiques.

II – COMMENT PEUT-ON ÉTUDIER LA COUVERTURE MÉDIATIQUE EN MATIÈRE D’AFFAIRES CRIMINELLES ? SUGGESTIONS EN VUE DE RECHERCHES FUTURES

Pour les citoyens, les mass-médias sont une source fondamentale d’informations en matière de criminalité. Ce sont des acteurs impor-tants dans les processus de construction de significations sociales (Cohen, 1990; Tuchman, 1978). Ils confèrent aux faits une existence en tant qu’événements publics en les rendant visibles. Ils ne propo-sent pas un traitement aseptisé de l’information mais donnent un cer-tain caractère aux faits. Par conséquent, la diversité des médias est un thème très important pour de futures recherches. Surette (1998) a défini différents types de médias : la presse écrite, les médias élec-troniques ou audiovisuels, les agences de presse et les systèmes de distribution multimédias, comme indiqué dans le schéma 1 infra. Ainsi, à mesure que les différences entre ces types de médias s’ac-croissent, leur influence ou leur impact sur l’insécurité engendrée par la couverture des affaires criminelles peut énormément varier. Les participants ont convenu qu’il faudra tenir compte de cet aspect lors de futures enquêtes.

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Tableau 1 : les Mass Médias (Surette, 1998: 162)

Il est important de poursuivre le développement des recherches concernant les représentations médiatiques en matière de criminalité car les médias d’information sont d’importants acteurs (parfois par-tiellement indépendants) dans la lutte pour le pouvoir d’interpréter la réalité.

III - CONCLUSION

Il semble important de faire la distinction entre la presse écrite et la télévision. Dans la plupart des pays, la télévision remplace de plus en plus la presse écrite en tant que source principale d’information. Ceci signifie que la lecture est largement remplacée par le fait de re-garder des images. Par conséquent, traiter de l’impact des médias sur la peur et les anxiétés signifie surtout, traiter de la télévision. Même s’il existe encore des journaux quotidiens (surtout des tabloïdes), la façon dont ils présentent les informations ressemble très souvent aux spots publicitaires de trente secondes que l’on voit à la télé-vision (Gore, 2007). En d’autres termes, les informations excluent les contextes sociaux et individuels qui seuls, pourraient rendre les crimes compréhensibles et réduire la peur partagée. On part du prin-cipe que les techniques de propagation de la peur sont beaucoup plus efficaces au travers d’émissions télévisées que de reportages dans les magazines. Cet effet “quasi-hypnotique” de la télévision (Gore, 2007) devrait donc pousser la communauté des criminologues à in-clure les émissions de TV dans des projets de recherche visant à analyser les relations entre “Médias et Insécurité”.

Pour s’informer davantage sur la criminalité, les gens utilisent dif-férentes sources, y compris leurs propres expériences et celles de leur entourage proche. Toutes les informations de nature plus géné-rale (distribution ou tendances de la criminalité au plan national ou local) sont recueillies, condensées, fragmentées, décontextualisées, commentées et présentées par les médias. En clair, ce que le public 2 Voir légende en français à la fin du document (avant la bibliographie).

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connaît en matière de criminalité et des attitudes envers celle-ci dé-pend largement de la sélection des faits par les médias et de la façon dont ils traitent l’information : ce qui n’apparaît pas dans les médias n’existe pas, pour ainsi dire. S’il existe vraiment un impact de la cri-minalité sur la peur ou l’insécurité, c’est généralement dû à la façon dont la criminalité est présentée ou non.

Il existe une différentiation généralement acceptée entre les médias « porteurs de bonnes nouvelles » et médias « porteurs de mauvai-ses nouvelles ». Et de façon générale, on suppose que les médias libres existant dans le cadre de l’économie de marché ont tendance à être des « porteurs de mauvaises nouvelles » qui mettent l’accent sur la criminalité, la guerre et les désastres etc., parce que la misère attire le public et rapporte de l’argent. Ils apportent les catastrophes dans les foyers (expérience personnelle du ‘non souhaité’). Dans les pays sous dictature ou totalitarisme, les médias ont tendance à être des « porteurs de bonnes nouvelles ». Ceci s’explique surtout par le fait que les gouvernements autoritaires se servent des médias pour influencer le public et créer des perceptions favorables du gouverne-ment et de ses réalisations. Pour cette raison, ces médias sont plutôt utilisés pour créer une impression de paix, de sécurité et d’efficacité des actions gouvernementales dans ce domaine.

La diversité des médias est un sujet très important pour la recher-che et les futures enquêtes concernant les médias et l’insécurité. Le développement d’Internet et l’expansion des webmédias ont une in-fluence considérable sur la manière de couvrir la criminalité et l’in-sécurité. La demande d’articles et de journaux classiques diminue ; ils sont en train de perdre leur valeur originelle .

Les participants se sont accordés pour dire que les médias et l’insé-curité incarnent l’un des défis possibles pour les criminologues du XXIème siècle. Bien qu’il existe dans les pays européens des diffé-rences en ce qui concerne cette relation, la coopération internationa-le est importante car elle permet de favoriser une commune connais-sance et des solutions. Les participants ont également convenu que la sensibilisation en matière de médias et d’insécurité pourrait avoir un effet positif, surtout chez les jeunes. Par ailleurs, il faut s’effor-cer d’obtenir des standards de responsabilité et de professionnalisme plus élevés au sein des médias, de définir de plus grandes exigences à leur égard et de développer une perspective critique vis-à-vis de la manière de traiter la criminalité. Les médias doivent être davantage conscients de leur rôle de sensibilisation et d’éducation du publi-cLa newsmaking criminology3 (criminologie de la production mé-diatique) devrait être mise en avant. Les criminologues et d’autres chercheurs devraient collaborer plus souvent avec les journalistes. Entendre la criminologie pourrait avoir un impact positif sur la cou-verture médiatique des affaires criminelles et contribuer à réduire la peur et l’insécurité.

3 La ‘newsmaking criminology’ est le processus par lequel les criminologues utilisent la communica-tion de masse pour interpréter, informer et alerter sur les images de criminalité et de justice, criminalité et sanction, et criminels et victimes (McLaughlin, Muncie, 2001, 190).

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LÉGENDE DU TABLEAU 1 : LES MÉDIAS (DE GAUCHE À DROITE)

PRESSE ÉCRITE

JOURNAUX : informations imprimées de façon régulière, présentant habituelle-ment un intérêt général pour un public vaste. Impression sur papier plié de qualité inférieure.

MAGAZINES : informations présentant des intérêts spécifiques, imprimées de façon périodique. Impression sur papier agrafé de qualité supérieure.

LIVRES : textes publiés sous forme d’unités durables autonomes. Versions bro-chées ou cartonnées.

MÉDIAS ÉLECTRONIQUES/AUDIOVISUELSRADIO : support de diffusion audio transmis électroniquement.

TÉLÉVISION : support de diffusion audiovisuelle et transmis électroniquement.

ENREGISTREMENTS VIDÉO/SUR PELLICULE : support visuel, images/séquences en continu.

ENREGISTREMENTS : support audio permanent – photos, CD, cassettes

PHOTOGRAPHIE : support visuel d’images figées

AGENCES DE PRESSE ET SYSTÈMES DE DISTRIBUTION MULTIMÉDIASGROUPES DE PRESSE ET AGENCES DE TRANSMISSION : organisations qui rassem-blent, préparent et envoient les reportages aux journaux et aux centres de diffusion moyen-nant des droits d’utilisation. Associated Press (AP) et Reuters

AGENCES DE PRESSE SPÉCIALISÉES : groupes qui préparent et fournissent des sup-ports imprimés visuels spécialisés tels que des bandes dessinées, des rubriques consacrées aux petites nouvelles mondaines et aux opinions politiques, des caricatures éditoriales et des mots croisés, moyennant une certaine somme.

WEB : ordinateurs interconnectés sur toute la planète qui diffusent des informations visuel-les et écrites, permettant des contacts interactifs entre les utilisateurs, la commercialisation de divers produits et la constitution en réseau de groupes d’intérêts variés.

CD : systèmes informatiques de haute densité utilisés pour diffuser de la musique, des clips, des bandes images, des jeux interactifs et des fichiers de données.

SYSTÈMES DE CÂBLE ET SATELLITE : systèmes de programmation qui élargissent l’accès à tout ce qui est proposé par le biais de la télévision. Cet accès accru se concentre souvent sur des films publicitaires, des réseaux télévisés consacrés à des intérêts bien spéci-fiques ou alternatifs et un choix plus vaste de chaînes de télévision commerciales.

BIBLIOGRAPHIE

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PARTICIPANTS À L’ATELIER

Cândido da Agra (School of Criminology of the Law, Faculty of Porto, Portugal)

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Anabel Rodríguez Basanta (Centre of Security Studies Association, Spain)

Aleš Bučar Ručman (Faculty of Criminal Justice and Security, University of Ma-ribor, Slovenia)

Bojan Dobovšek (Faculty of Criminal Justice and Security, University of Mari-bor, Slovenia)

Katja Eman (Faculty of Criminal Justice and Security, University of Maribor, Slovenia)

Axel Groenemeyer (Faculty for Social Work, Health and Nursing, University of Dortmund, Germany) Simona Habič (Faculty of Social Sciences, University of Ljubljana, Slovenia)

Želimir Kešetović (Faculty of Security Studies, University of Belgrade, Serbia)

Drago Kos (Commission for the Prevention Against Corruption of the Republic of Slovenia, Slovenia) Irma Kovčo Vukadin (Faculty of Rehabilitation Sciences, University of Zagreb, Croatia)

Krzysztof Krajewski (University of Krakow, Department of Criminology, Po-land)

Helmut Kury (Max Planck Institute for Foreign and International Criminal Law, Germany)

André Lemaître (University of Liège, Department for Criminology, Slovenia)

Gorazd Meško (Faculty of Criminal Justice and Security, University of Maribor, Slovenia)

Miran Mitar (Faculty of Criminal Justice and Security, University of Maribor, Slovenia)

Mariá José Moutinho (School of Criminology of the Law, Faculty of Porto, Por-tugal)

Dragan Petrovec (Institute of Criminology and Faculty of Law, University of Ljubljana, Ljubljana)

Karl-Heinz Reuband (Social Science Institute, University of Düsseldorrf, Ger-many)

Klaus Sessar (University of Hamburg, Department of Criminology, Germany)

René van Swaaningen (Erasmus University Rotterdam, The Netherlands)

Jure Škrbec (Faculty of Criminal Justice and Security, University of Maribor, Slovenia)

Daniel Ventre (Centre National de la Recherche Scientifique-CNRS, France)

Sirpa Virta (University of Tampere, Department of Management Studies, Police Management, Finland) David S. Wall (Centre for Criminal Justice Studies and School of Law, University of Leeds, United Kingdom)

Cory Way (Faculty of Law, University of Oxford, United Kingdom)

Peter Wetzels (Institute of Criminology, University of Hamburg, Germany)

Maggie Wykes (Centre for Criminological Research and School of Law, Univer-sity of Sheffield, United Kingdom)

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Mention légales : Directeur de la publication : René LEVY Dépôt légal : en cours ISBN n° 978 2 917565 25 4Diffusion : Reproduction autorisée moyennant l’indication de la source et l’envoi d’un justificatif. Maquette : CampingDesign

Crimprev info n° 15 - 16 Octobre 2008

Gorazd Meško - Faculty of Criminal Justice and Security - Kotnikova 8 - SI - 1000 Ljubljana [email protected]