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Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) Division du Centre d’investissement GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE–BISSAU APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA TCP/GBS/2907 (I) (NEPAD Ref. 05/30 F) Volume II de IV PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE Aménagement hydro–agricole dans la vallée du fleuve Géba Mai 2006

GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE–BISSAUI.7. La durée de la période se situe entre 5 à 15 ans, en fonction de la densité démographique de chaque zone et de la disponibilité

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Nouveau partenariat pour le

développement de l’Afrique (NEPAD) Organisation des Nations Unies

pour l’alimentation et l’agriculture Programme détaillé pour le

développement de l’agriculture africaine (PDDAA)

Division du Centre d’investissement

GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE–BISSAU

APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA

TCP/GBS/2907 (I) (NEPAD Ref. 05/30 F)

Volume II de IV

PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE

Aménagement hydro–agricole dans la vallée du fleuve Géba

Mai 2006

GUINÉE–BISSAU: Appui à la mise en œuvre du NEPAD–PDDAA

Volume I: Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT)

Profils de projets d’investissement bancables (PPIB)

Volume II: Aménagement hydro–agricole dans la vallée du fleuve Géba

Volume III: Amélioration des conditions de gestion et exploitation des ressources halieutiques en Guinée–Bissau

Volume IV: Unités de transformation, conservation et emballage de noix de cajou, fruits et légumes

PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE DU NEPAD–PDDAA

Pays: Guinée–Bissau

Secteur d’activité: Irrigation

Titre du projet proposé: Aménagement hydro–agricole dans la vallée du fleuve Géba

Zone du projet: Bafata et Gabu

Durée du projet: 5 ans

Coût total estimé: 20 millions de dollars EU

Financement envisagé:

Source Millions de $EU % du total

Gouvernement 2,0 10

Institution(s) de financement 8,3 42

Bénéficiaires 2,7 13

Secteur privé 7,0 35

Total 20,0 100

GUINÉE–BISSAU

Profil de projet d’investissement bancable du NEPAD–PDDAA « Aménagement hydro–agricole dans la vallée du fleuve Géba »

Table des matières

Equivalence monétaire......................................................................................................................... iii

Abréviations.......................................................................................................................................... iii

I. CONTEXTE DU PROJET..........................................................................................................1 A. Origine du projet ...............................................................................................................1 B. Généralités..........................................................................................................................1

II. ZONE DU PROJET.....................................................................................................................3

III. JUSTIFICATION ........................................................................................................................5

IV. OBJECTIFS DU PROJET..........................................................................................................6

V. DESCRIPTION DU PROJET ....................................................................................................7 Composante 1: Infrastructures hydro–agricoles.......................................................................7

Sous–composante 1–A: Caractérisation biophysique et socio–économique des zones d’intervention..................................................................................................7

Sous–composante 1–B: Approvisionnement et mise en valeur judicieuse des ressources hydriques ................................................................................................7

Sous–composante 1–C: Réhabilitation des infrastructures hydrauliques des périmètres abandonnés.............................................................................................8

Sous–composante 1–D: Formation et appui–conseil pour l’entretien .............................8 Sous–composante 1–E: Réhabilitation des pistes rurales dans les zones du projet .........9 Sous–composante 1–F: Matériels et équipements.............................................................9

Composante 2: Mesures d’appui et mise en valeur hydro–agricole intensive........................9 Sous–composante 2–A: Intensification des systèmes cultures du riz irrigué et

pluvial........................................................................................................................9 Sous–composante 2–B: Diversification et valorisation des productions agricoles ........11 Sous–composante 2–C: Renforcement des capacités d’organisation et de gestion

des associations paysannes.....................................................................................12 Composante 3: Appui institutionnel, gestion du projet et études spéciales ..........................13

Sous–composante 3–A: Organisme d’exécution et de gestion........................................13 Sous–composante 3–B: Etudes spéciales.........................................................................14

VI. COÛTS INDICATIFS ...............................................................................................................15

VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES ..................................................................16

VIII. BÉNÉFICES ATTENDUS ........................................................................................................17

IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN OEUVRE ............................................18

X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE ..........................................................................19

XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES .................................................19

XII. RISQUES POTENTIELS .........................................................................................................19

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Equivalence monétaire

Unité monétaire = franc CFA (FCFA) 1 $EU = 545 FCFA (août 2004)

Abréviations

BAD Banque africaine de développement CNP Comité national de pilotage CTN Coordonnateur technique national FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture IBAS Inde Brésil Afrique du Sud LPDA Lettre de politique de développement agricole MADR Ministère de l’agriculture et du développement rural NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique ONG Organisation non gouvernementale PDDAA Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine PIB Produit intérieur brut PNIMT Programme national d’investissement à moyen terme UGP Unité de gestion du projet UTS Unité technique de suivi

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I. CONTEXTE DU PROJET

A. Origine du projet

I.1. Dans le contexte de la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le Gouvernement bissau–guinéen a adressé une requête à la FAO pour le financement d’un appui à l’élaboration d’un Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT) assorti d’un portefeuille de projets bancables.

I.2. L’objectif principal du PNIMT est d’améliorer rapidement et durablement la productivité agricole et la sécurité alimentaire par la diffusion de techniques agricoles appropriées en éliminant les contraintes qui empêchent leur adoption et faciliter l’accès à l’autosuffisance alimentaire.

I.3. C’est dans ce contexte que le projet bancable identifié repose sur le principe de l’abondance de potentialités agricoles pour améliorer de manière durable la production vivrière et, partant, la sécurité alimentaire. Cependant, ces potentialités sont pour la plupart exploitées insuffisamment en raison d’un certain nombre d’obstacles d’ordre technique, financier, institutionnel, socio–économique et politique. Le présent projet vise précisément à lever ces obstacles, d’une part, par la mise en œuvre d’une approche participative et multidisciplinaire appropriée, qui implique à la fois les producteurs à la base et tous les autres acteurs et partenaires au développement et, d’autre part, par l’identification des contraintes, la recherche concertée de solutions et la diffusion de techniques adaptées, à faible coût, reproductibles et maîtrisables par les producteurs dans les régions de Bafata et Gabu.

I.4. La consommation du riz per capita est de 130 kg/an soit 130 000 tonnes/an nécessaires pour nourrir la population actuelle du pays (1,25 million d’habitants). Le niveau de production actuel fourni par les petits paysans est estimé à 70 000 tonnes. Par conséquent, le besoin non satisfait, c’est-à-dire le déficit, est estimé à 60 000 tonnes/an. En éliminant tous les obstacles ci–dessus mentionnés, le projet permettrait la réduction du déficit actuel d’environ 35% en aménageant 5 000 ha de riz irrigué et pluvial, qui bénéficieraient à 10 000 familles avec un accroissement de rendement de 0,8–1,2 à 3,5–4 tonnes/ha, soit 32 000 tonnes de paddy par an à travers une exploitation mieux organisée.

B. Généralités

I.5. En Guinée–Bissau, il existe trois systèmes de production du riz, à savoir: système de production de plateau, de bas–fonds et de mangrove.

I.6. Le système de production du riz de plateau est caractérisé par une pratique culturale extensive, essentiellement focalisée sur la conquête de terres cultivables avec un recours à la technique de défriche–brûlis suivi de la monoculture d’anacardier et la jachère. La jachère traditionnelle permet au sol de régénérer sa fertilité naturelle.

I.7. La durée de la période se situe entre 5 à 15 ans, en fonction de la densité démographique de chaque zone et de la disponibilité des sols arables. La pratique de rotation de culture la plus fréquente est riz–mil–maïs suivi des cultures de légumineuses–fruits–racines, etc.

I.8. L’impact environnemental reconnu de ce système est la perte de la couverture végétale et de la diversité biologique et la perte de capacité productive des sols avec, pour conséquence, des changements climatiques.

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I.9. La production nationale brute de riz est estimée à 140 000 tonnes de paddy par an, composée de 15 000 tonnes soit 10,7% provenant du système de production du riz de plateau, correspondant à 33 000 ha de terres cultivables et à plus ou moins 40 000 exploitations agricoles. La grandeur des surfaces estimées à 0,80 ha, en fonction du nombre de personnes par famille. Le rendement moyen traditionnel par unité de terre (ha) varie entre 400 et 600 kg/ha, ceci sans utilisation d’intrants agricole. Actuellement, il n’y a pas de données fiables sur le coût de production.

I.10. Concernant le système de production du riz de bas–fonds, la plupart des dépressions alluviales sont caractérisées par des sols de petites vallées ou bas–fonds. Ce sont des sols assujettis à l’hydromorphie temporaire. Il y a 200 000 ha de sols de bas–fonds aptes à la culture du riz dans les zones basses et pentes sur les versants, sans limitations importantes d’utilisation. La superficie actuellement mise en valeur est estimée à 29 369 ha correspondant à 58 190 exploitations agricoles familiales, soit 0,25 ha par famille.

I.11. Dans le contexte actuel du riz produit au niveau du pays, le système de production du riz de bas–fonds contribue avec 10 000 tonnes de paddy soit 7% de la production totale. Le rendement moyen par hectare varie entre 800 kg/ha et 1,2 tonnes/ha, ce système de production traditionnelle avec sa technique monotone depuis plusieurs années ayant atteint sa limite de production maximale.

I.12. En vue d’améliorer ce système de production, les projets antérieurs ont initié des technologies nouvelles exogènes en termes de préparation des sols, soit manuelle ou mécanique, de gestion partielle des eaux pluviales, de la fourniture et de l’utilisation adéquate des intrants agricoles et de l’organisation des communautés paysannes. Avec l’introduction de ces nouveaux systèmes d’encadrement et de production intensive, il a été possible d’atteindre 3,5 à 4 tonnes de riz paddy par hectare. Le coût relatif à la production a été estimé à 163 530 FCFA/ha.

I.13. Enfin, dans le système de production du riz de mangrove, les sols hydromorphes marins associés aux forêts hydrophiles et « tannes » sont des causes majeures de la formation des sols d’alluvions dans les zones littorales et estuaires sous influence de la marée. Ce sont des sols salins et potentiellement sulfatés et acides. Ils existent 106 000 ha de sols de mangrove avec aptitude rizicole, c’est–à–dire que les conditions agro–écologiques liées au bon niveau de connaissances traditionnelles du milieu par les paysans favorisent le développement de la riziculture de mangrove. La récupération des sols de mangrove pour la production du riz sous régime d’arrosage consiste à transformer les sols de mangrove vierges en terre rizicole dénommée rizière d’eau salée.

I.14. La récupération est faite à travers la construction de digues et barrages anti–sels, dans le but d’empêcher l’intrusion quantitative d’eau salée provenant des marées vives dans les zones d’intérêt et de retenir en même temps l’eau douce provenant des précipitations, cours d’eau ou de l’eau torrentielle qui aura comme fonction de: (i) lessiver les sels solubles et acides; (ii) proportionner la quantité d’eau nécessaire pendant le cycle végétatif du riz.

I.15. Dans le contexte actuel du riz produit au niveau du pays, le système de production du riz de mangrove contribue 115 000 tonnes de riz paddy soit 80% de la production totale. La superficie mise à profit actuellement est estimée à 50 000 ha; il existe environ 18 660 exploitations agricoles. Jusqu’à présent, le système de production est basé sur des connaissances traditionnelles qui retient les opérations majeures suivantes: la préparation du sol façon manuelle, la non utilisation des intrants agricoles. Néanmoins, un rendement allant entre 1,5–3,5 tonnes/ha est obtenu en fonction des caractéristiques physiques et des pratiques ethno–culturelles de la zone agro–écologique. Le coût annuel de la production du riz de mangrove varie entre 45 256 à 146 000 FCFA/ha du nord au sud. Cet écart entre le nord et le sud est dû essentiellement au niveau d’organisation des jeunes qui prêtent des

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services de labour aux riziculteurs individuels; le coût de ces services de labour varie entre 700 et 1 000 FCFA par intervenant et par jour.

I.16. Actuellement, la production nationale est estimée en 140 000 tonnes de riz paddy soit 77 000 tonnes de riz blanc sur une superficie totale de 113 368 ha. Le taux d’accroissement de la production était estimé à 1,4% avant le conflit politico–militaire de 1998. Après cette période, la dynamique de la production de ce produit stratégique a été obstruée par la destruction des infrastructures hydrauliques existantes, l’inexistence des services d’appui technique et financier. Il convient de signaler qu’entre 1974 et 1980, 6% des dettes contractées ont été investies dans le secteur agricole en général et plus spécifiquement dans la production du riz, ce qui n’est pas actuellement une réalité.

I.17. En outre, la culture d’anacardier est entrain d’exercer une forte influence négative sur le développement de la production du riz par le retrait de main–d’œuvre de la riziculture, entraînant un changement socio–économique ayant comme conséquence la stagnation de la production rizicole.

I.18. La noix de cajou est un produit commercial impliquant une certaine monétarisation qui instaure un système d’échange et de troc avec le riz.

II. ZONE DU PROJET

II.1. La sélection des zones d’intervention a été faite de façon participative, en associant les bénéficiaires, les autorités locales, les cadres techniques du MADR et les ONG. Les critères pris en considération sont les suivants: l’existence des terres alluviales avec un potentiel important pour une production mécanisée du riz; l’existence des eaux superficielles en quantités raisonnables pour la production du riz en saison sèche; la possibilité de construction de micro barrages de rétention des eaux pluviales à des fins agricoles; la volonté manifeste des exploitants de participer à l’exécution du projet et à assurer l’entretien des infrastructures mises en place; l’existence d’infrastructures hydrauliques plus ou moins fonctionnelles; la minimisation des problèmes fonciers.

II.2. La zone d’intervention retenue concerne les régions de Bafata et Gabu qui s’étendent sur une superficie de 15 131 km2 et comptent une population estimée en 2003 à 361 300 habitants, soit une densité démographique de 16 950 hab./km2. La population des deux régions est prédominée par deux groupes ethniques à majorité musulmane, qui sont les Fula et les Mandinga, avec la prédominance des Fula.

II.3. Sur le plan géomorphologique et agro–climatique, la zone est constituée de la pénéplaine de Gabu, du plateau de Bafata et des collines de Boé. La zone présente une topographie peu accentuée. Dans la région de Gabu, les rivières sont peu profondes et ne présentent pas un débit d’eau continu toute l’année. Concernant la région de Bafata, ses rivières sont aussi peu profondes, mais présentent un débit d’eau continu toute l’année dans les zones potentiellement irrigables.

II.4. La zone est caractérisée par un climat soudanien, plus chaud et moins pluvieux, avec deux saisons bien distinctes et une précipitation moyenne annuelle de 1 200–1 500 mm avec 107 jours de pluies. Le taux d’évapotranspiration moyen annuel est de 2 507 mm. La température moyenne annuelle est de 27,4°C, la température minimale du mois le plus frais est de 15,6°C (janvier) et la température maximale du mois le plus chaud est de 38,8°C (avril). L’humidité relative est de 36%.

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II.5. La zone est plus affectée par la sécheresse en termes de production des cultures annuelles dû à l’irrégularité de la précipitation dans l’espace temporel.

II.6. Les ressources en eaux de surface sont représentées essentiellement par le bassin hydrographique de la rivière Géba et de ses affluents, Composa, Bidigor et Gambiel, qui apportent chaque année des volumes d’eau considérables. En outre, ce bassin comporte un grand nombre de petites vallées et bas–fonds peu exploités; ceux–ci représentant un potentiel hydrique considérable, mobilisable pour l’irrigation avec une maîtrise partielle ou totale de l’eau moyennant des aménagements simples dans la production diversifiée.

II.7. Sur le plan agricole, il faut retenir que la zone est dotée des réalités suivantes: l’existence d’importantes étendues de terres à vocation agricole, la prédominance de l’agriculture pluviale qui est basée sur les céréales autres que le riz, le développement des cultures commerciales et l’importance de l’élevage bovin.

II.8. Dans les champs de brousse, deux systèmes de culture peuvent être rencontrés; le système traditionnel sur la défriche–brûlis et le système moderne ou mécanisé avec la traction animale et/ou motorisée utilisant les facteurs de production. On y cultive le mil, le sorgho, le fonio, le haricot, l’arachide et le coton. Sur le plan ethnique, les Fula ont une plus longue tradition agricole et s’engagent plus que les autres ethnies dans la pratique des cultures commerciales telles que le coton et l’arachide. Les bas–fonds sont réservés à la riziculture pluviale qui est pratiquée par les femmes.

II.9. En outre, dans le cadre de l’agriculture irriguée, en période sèche, les ressources hydriques de la vallée du fleuve Géba et Corubal sont mis à profit. Dans certains centres de production du riz, un total de 669,5 ha sont irrigués et répartis comme suit: Carantabe 35 ha; Contuboel 135,5 ha, Bafata 32 ha; Bambadinca 37 ha; Xayanga 400 ha; Québo 22 ha. Le besoin en eau est estimé à 5 292 millions de m3/an.

II.10. Aussi, certains « ponteiros » (agriculteurs commerciaux) installés le long de la vallée de Géba, pratiquent l’agriculture irriguée en période sèche en profitant des ressources hydriques de la vallée du fleuve Géba et Corubal. Plus de 7 371 ha appartenant à cette catégorie d’agriculteurs utilisent les motopompes de diverses capacités.

II.11. On estime entre 8 000 et 15 000 m3/ha le volume d’eau par cycle utilisés dans l’irrigation des principales cultures: bananiers, canne à sucre, agrumes, manguiers et ananeraies.

II.12. Les infrastructures économiques sont insuffisantes. En effet, une des principales limitations du développement du secteur agricole est la faiblesse des infrastructures économiques fondamentales pour la production, la transformation/conservation, la commercialisation et l’acheminement des excédents agricoles, les magasins de stockage, en particulier un réseau de pistes rurales en mauvais état du fait du manque d’entretien.

II.13. De plus, il faut indiquer la faiblesse des circuits commerciaux, le manque d’opérateurs économiques expérimentés, l’inexistence de moyens logistiques et de capacité financière, l’inexistence ou insuffisance notable d’infrastructures (marchés locaux), ne stimulant pas la production des excédents agricoles. Il faut aussi retenir la faiblesse des infrastructures de santé de base et d’éducation dans toutes les régions.

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III. JUSTIFICATION

III.1. En Guinée–Bissau, le développement de la riziculture occupe le premier plan des priorités du gouvernement, comme l’atteste la Lettre de politique de développement agricole. En plus de la valeur culturelle de cette céréale, il fournit 62% de la production céréalière nationale; 75% de la consommation actuelle en céréales, ce qui équivaut à 130 000 tonnes/an soit 130 kg/personne/an (consommation per capita).

III.2. Il faut retenir que le pays a besoin de 13,4 millions de $EU en moyenne pour combler le déficit commercial de ces dernières années.

III.3. Ainsi, la tendance de la production actuelle pratiquée par les petits paysans, estimée à 77 000 tonnes, la consommation du riz per capita est de 130 kg/an soit 130 000 tonnes/an nécessaires pour nourrir la population actuelle du pays (1,25 million d’habitants). Par conséquent, le besoin non satisfait, c’est–à–dire le déficit est estimé à 60 000 tonnes/an.

III.4. Ce déficit croissant est généralement couvert par les aides alimentaires, les importations et/ou une réduction de la consommation normale.

III.5. Les femmes participent activement aux activités de production animale de petit élevage au sein de la famille, notamment dans le milieu rural. Cette activité est exclusivement considérée comme activités féminines. Le projet pourra contribuer à l’amélioration du revenu et des conditions de vie des femmes grâce aux activités du petit élevage et dynamiser leur participation aux actions de formation.

III.6. Jusqu’en 2007, si la croissance démographique se maintenait à 2,3%/an et si tous les autres indicateurs restaient les mêmes jusqu’à cette période, il y aurait environ 2 136 000 habitants dans le pays, par conséquent le besoin total pour cette céréale vitale serait de 280 000 tonnes/an, soit 203 000 tonnes/an de déficit. Pour combler ce déficit, il serait nécessaire d’investir 49,7 millions de $EU pour importer la quantité correspondante. A partir de cette analyse, il est facile de conclure que le scénario du circuit fermé qui consiste à échanger la production de noix de cajou contre l’importation de riz blanc n’est pas un modèle économiquement viable à moyen et long terme. Cependant, il devient nécessaire pour le gouvernement de poursuivre des efforts de renforcement de la production de riz étant donné que le pays regorge de grande potentialité non encore valorisée à cause des multiples soubresauts sociopolitiques depuis l’Indépendance.

III.7. Il faut signaler qu’actuellement, la stratégie du gouvernement est fondée sur l’expansion de l’agriculture dans une économie libéralisée et prévoit les orientations suivantes:

• la reprise des investissements dans les aménagements hydro–agricoles en privilégiant les petits aménagements de conception et de réalisation simples, peu coûteux, maîtrisables et autogérables par les communautés;

• la poursuite des efforts d’intensification des productions du riz irrigué et pluvial, ce qui permettra de réduire les importations; ainsi que de minimiser des effets provoqués par l’agriculture itinérante inhérente à la production extensive du riz de plateau;

• la diversification des productions agricoles au sens large, incluant les productions horticoles, ce qui conduirait à l’augmentation et la sécurisation des revenus en zones rurales;

• l’appui aux organisations paysannes de base pour renforcer leurs capacités et leur permettre d’assurer progressivement la gestion de l’économie rurale.

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III.8. Ces choix stratégiques s’inscrivent parfaitement dans la démarche et les concepts du NEPAD, et ont pour objectif de restaurer la croissance agricole, le développement rural et la sécurité alimentaire en Afrique.

III.9. Le présent projet vise un accroissement durable à faible coût de la production agricole et la sécurité alimentaire des populations rurales et urbaines, à travers:

• L’approvisionnement en eaux pluviales et son utilisation de façon judicieuse dans la production du riz dans la vallée du fleuve Géba en réhabilitant les infrastructures hydrauliques des périmètres abandonnés, en améliorant le système de rétention et de conservation de l’eau par le dragage de façon ponctuelle du fleuve Géba, en construisant des micros barrages.

• L’intensification des systèmes de cultures irriguées, en particulier le riz, par la diffusion d’itinéraires techniques adaptés aux conditions pédoclimatiques et appropriées par les producteurs, et l’appui à l’approvisionnement en intrants et équipements agricoles.

• La diversification et la valorisation des productions agricoles visant l’amélioration des conditions de vie et des revenus, à travers l’appui à la mise en œuvre de micro réalisations génératrices de revenus (maraîchage, conservation/transformation des productions).

• Le renforcement des capacités d’organisation et de gestion des associations paysannes à travers la formation et le renforcement des services d’appui–conseil.

IV. OBJECTIFS DU PROJET

IV.1. L’objectif global du projet est l’accroissement durable, à faible coût, de la production agricole et l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations rurales et urbaines.

IV.2. Objectifs spécifiques: réduire le déficit actuel à 35,5% pour les cinq prochaines années, en mettant à profit (aménageant) 5 000 ha de riz irrigué et pluvial dont bénéficieraient 10 000 familles et en accroissant le rendement de 0,8–1,2 à 3,5–4 tonnes/ha, soit 32 860 tonnes de paddy à travers une agriculture moderne, organisée avec des caractéristiques d’exploitation agricole.

IV.3. Ceci passe nécessairement par la réalisation des activités suivantes:

• Intensifier la production et la productivité de 5 000 ha de riz irrigué et pluvial intercalé avec des cultures maraîchères en saison sèche, en profitant les eaux superficielles disponibles du fleuve Géba

• Améliorer la capacité de rétention et de conservation d’eau pluviale de 5 à 15% à travers le dragage sélectif du fleuve prenant en compte la surface potentiellement irrigable.

• Renforcer les capacités d’organisation et de gestion des associations et groupements de femmes paysannes à travers la formation par les services d´appui technique.

• Améliorer le système de production et d’approvisionnement en semences améliorées.

• Améliorer le système d’approvisionnement en engrais et produits phytosanitaires.

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• Dynamiser la recherche agronomique appliquée en rendant disponibles aux agriculteurs, des semences améliorées et techniques culturales adaptées aux conditions édapho–climatiques.

• Améliorer l’ambiance de négoce pour le secteur privé par la diffusion et manutention de petites et moyennes décortiqueuses, en vu de l’augmentation des recettes au milieu rural pour l’accroissement de la valeur ajoutée crée par la transformation sur place des produits agricoles et l’allégement des tâches féminines.

• Exécuter des études de viabilité socio–économique et environnementale sur la possibilité de transfère des ressources hydriques superficielles disponibles dans le fleuve Corubal pour la mise en valeur hydro–agricole de la vallée du fleuve Géba et la construction d’un barrage anti–sel au port Sobral.

V. DESCRIPTION DU PROJET

V.1. Le projet, qui se déroulera sur une période de cinq ans, mettra en œuvre un certain nombre d’activités qui peuvent être regroupées selon les trois composantes suivantes.

Composante 1: Infrastructures hydro–agricoles

Sous–composante 1–A: Caractérisation biophysique et socio–économique des zones d’intervention

V.2. Cette sous–composante prévoit une étude préliminaire des terres potentiellement cultivables dans la vallée du fleuve Géba, afin d’acquérir la connaissance des potentialités de la région et permettre une sélection objective des sites d’intervention. Cet inventaire, à réaliser au cours de la première année du projet, aura un contenu volontairement sommaire et limité à:

• la localisation des périmètres sélectionnés sur cartes existantes;

• la caractérisation biophysique des zones d’interventions (géomorphologique, hydrologi-que, pédologique et sédimentologique);

• la caractérisation socio–économique de la zone (situation foncière, modes d’exploitation et d’organisation des producteurs);

Sous–composante 1–B: Approvisionnement et mise en valeur judicieuse des ressources hydriques

V.3. Le projet privilégie les aménagements simples facilement maîtrisables par les usagers, tels que:

• Aménagement avec diguettes en courbes de niveau et chenal d’évacuation: ce type comporte, en plus d’un chenal central servant à l’évacuation des crues, une digue amont qui sert de tampon pour étendre les crues; un ouvrage central à batardeaux permet de répartir les débits entre les parcelles et le chenal. Ce système d’aménagement est adapté aux bas–fonds ayant de faibles pentes longitudinales (< 1%), de largeur au moins égale à 200 m, de bassin versant de superficie comprise entre 5 et 10 km2 et ayant un cours d’eau à lit mineur marqué.

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• Aménagement avec diguettes, chenal et canaux de ceinture: ce type d’aménagement est semblable au précédent en ce qui concerne les diguettes et le chenal d’évacuation, mais il comporte en plus deux canaux de ceinture qui recueillent l’eau directement à partir des ouvrages d’évacuation latéraux installés dans la digue amont. L’eau transitant dans les canaux pourra être répartie sur les différentes parcelles par des ouvrages partiteurs ou par siphonnage. Ce type d’aménagement est adapté aux bas–fonds ayant un lit mineur de cours d’eau marqué, des pentes longitudinales et transversales comprises entre 1 et 2% et une superficie de bassin versant de 5 à 20 km2.

• Production du riz irrigué en période sèche en profitant des eaux superficielles du fleuve Géba; l’aménagement avec des stations de pompage de l’eau à travers des moto–pompes de capacité diverses.

• Améliorer la capacité de rétention et de conservation de l’eau à travers le dragage, de façon ponctuelle, du fleuve Géba

• Irrigation supplémentaire du riz pluvial à travers des ouvrages de stockage de l’eau (micro–barrage de rétention collinaire): ce type d’aménagement comprend en plus des infrastructures décrites ci–dessus, une digue de retenue d’eau, avec évacuateur de crue et ouvrage de prise pour l’irrigation durant les périodes plus sèches. Ce type d’aménagement est envisageable sur des sites dotés d’un bassin versant à superficie relativement importante et de caractéristiques topographiques et géotechniques favorables.

Sous–composante 1–C: Réhabilitation des infrastructures hydrauliques des périmètres abandonnés

V.4. Cette sous–composante prévoit:

• la reconstruction des canaux primaires et secondaires respectifs et canaux de drainage;

• la re–confection des digues de rétention;

• la réhabilitation des stations de pompage.

Sous–composante 1–D: Formation et appui–conseil pour l’entretien

V.5. L’entretien et la gestion des aménagements hydro–agricoles seront sous la totale responsabilité de l’équipe technique du projet en collaboration avec les associations d’usagers qui s’engageront, dans le contrat de développement établi pour chaque site aménagé, à assurer entièrement les entretiens et la gestion de l’eau. Le projet consistera à assister les associations d’usagers dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme d’entretien régulier. La programmation des opérations, la définition des tâches et des méthodes d’intervention seront, consignées dans un manuel d’entretien élaboré pour chaque site aménagé.

V.6. Les actions de formation et de conseil concerneront notamment:

• le fonctionnement des ouvrages de contrôle de l’eau;

• les types d’entretien des infrastructures hydrauliques (retenues d’eau, canaux, drains, digues, diguettes, seuils, déversoirs, remblais, compactage, etc.), les conséquences d’un bon et mauvais entretien;

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• les normes de volume de travail, homme/jour (seul ou en équipe) selon les types d’entretien, les normes de coûts;

• l’époque des entretiens dans le calendrier cultural de l’exploitation;

• l’utilisation et les coûts d’outils simples pour l’entretien des diguettes et digues, les petits ouvrages en dur, la réparation de compactage, etc.

Sous–composante 1–E: Réhabilitation des pistes rurales dans les zones du projet

V.7. Ce volet d’activités comporte les études pour l’identification préliminaire des pistes prioritaires à réhabiliter dans les zones d’intervention du projet dans lequel un plan d’action sur la réhabilitation des pistes sera élaboré et soumis aux différents donateurs intervenants dans la même zone, pour une action d’intervention plus coordonnée.

Sous–composante 1–F: Matériels et équipements

V.8. Dans le cadre du projet, seront acquis les matériels et équipements suivants:

• matériels de terrassement, construction et véhicules;

• matériels de construction, tuyaux et produits phytosanitaires;

• matériels et équipements de bureau.

Composante 2: Mesures d’appui et mise en valeur hydro–agricole intensive

Sous–composante 2–A: Intensification des systèmes cultures du riz irrigué et pluvial

V.9. La formation, le conseil et l’appui technique aux producteurs et aux agents d’encadrement constitueront une composante majeure du projet, avec comme objectifs essentiels de:

• faire participer les exploitants à la gestion des aménagements hydro–agricoles;

• assurer une exploitation rationnelle et durable des aménagements hydro–agricoles, en vue de rentabiliser les investissements consentis;

• motiver l’ensemble des exploitants afin qu’ils améliorent leurs méthodes d’exploitation et adoptent des nouvelles techniques culturales;

V.10. La formation, le conseil et l’appui technique devront englober les aspects techniques (technologies agricoles nouvelles, conduite et entretien des infrastructures hydro–agricoles) et socio–économiques (économie et gestion des exploitations individuelles, organisation et fonctionnement des groupements, gestion financière des aménagements).

V.11. Les activités de formation et de conseil seront programmées à partir d’objectifs concrets, élaborés dans le cadre d’une concertation entre techniciens et producteurs. Le calendrier des différentes formations sera conçu de telle manière qu’elles soient liées aux opérations du calendrier cultural.

V.12. Le processus de formation, conseil, démonstration s’appliquera aux principaux facteurs d’amélioration des performances de la riziculture et du maraîchage, qui sont les suivants:

• la maîtrise et la gestion de l’eau;

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• la préparation du sol;

• l’utilisation de semences améliorées de qualité et de rendement potentiel élevé;

• le respect du calendrier cultural (dans le cas particulier du maraîchage, l’adaptation du calendrier en vue d’une production continue pendant l’année);

• la densité de semis ou de repiquage;

• le contrôle des adventices;

• les doses d’engrais minéraux adaptées aux sols de bas–fonds, aux objectifs de production et aux possibilités financières des exploitants;

• la fabrication et l’utilisation de compost pour le maraîchage;

• la protection phytosanitaire par l’utilisation des pesticides et la promotion de la lutte intégrée qui combine de façon raisonnée toutes les techniques de lutte disponibles (biologiques, culturales) pour limiter les interventions chimiques qui utiliseront des pesticides sélectifs et peu toxiques;

• la petite mécanisation (battage des récoltes);

• la planification des activités (calendrier et budget prévisionnel d’exploitation).

V.13. Approvisionnement en intrants et équipements agricoles. L’agriculture bissau–guinéenne souffre d’un approvisionnement fortement déficient dans le domaine des intrants et des équipements agricoles. Le secteur privé est actuellement très peu impliqué et semble peu intéressé par la commercialisation des intrants et outils agricoles, probablement à cause du faible volume des transactions et des interventions directes des projets de développement (subventions).

V.14. La mise en œuvre d’un système d’approvisionnement efficace conditionne toute amélioration de la productivité des systèmes de cultures irriguées et par la même, la réussite de la composante. Pour ce faire, et en l’absence d’alternative fiable, le projet financera l’installation de dépôts–vente d’intrants et d’outils agricoles au niveau des associations de producteurs.

V.15. La gamme d’intrants comprendra les semences, les engrais et les produits phytosanitaires. La gamme d’équipements sera constituée d’outils agricoles (pelles, houes, coupe–coupe, brouettes, etc.). Tous ces intrants et outils agricoles seront vendus à crédit aux agriculteurs, à un prix qui pourrait tenir compte d’une subvention du projet à définir. Les modalités d’octroi du crédit et les procédures de gestion seront définis au démarrage du projet.

V.16. Production de semences de riz. Il s’agira d’assurer aux exploitants un approvisionnement garanti en semences de qualité, en quantités suffisantes, au moment opportun, au meilleur prix et avec les spécifications techniques voulues. Il est en effet reconnu que l’utilisation régulière de semences de qualité est un moyen efficace et relativement peu coûteux pour accroître la production.

V.17. Les semences de bases seront achetées par le projet auprès de Carantaba et/ou de l’ADRAO. La multiplication des semences améliorées sera confiée à des paysans semenciers multiplicateurs, sélectionnés par le projet parmi les meilleurs exploitants, selon des critères de technicité et de motivation. Ceux–ci seront formés et encadrés par le projet.

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Sous–composante 2–B: Diversification et valorisation des productions agricoles

V.18. Développement des cultures maraîchères. Le développement des cultures maraîchères concernera essentiellement les femmes qui souhaitent pratiquer ces cultures en périphérie des aménagements hydro–agricoles de bas–fonds et sur les terres de plateaux. La gamme de légumes cultivables est très large: tomate, poivron, oignon, piment, gombo, laitue, aubergine, patate douce, chou. La contrainte majeure au développement des cultures maraîchères est la faible capacité d’absorption des marchés locaux. Ces cultures devront donc être développées avec prudence, après analyse des marchés potentiels et des possibilités de valorisation dans l’exploitation familiale (autoconsommation pour compléter et améliorer qualitativement la diète, transformation et stockage des produits pour une vente différée). L’étalement des calendriers culturaux devra aussi être recherché dans la mesure du possible, pour éviter la mise sur le marché des mêmes produits aux mêmes périodes, quitte à enregistrer une baisse de rendement compensée par un meilleur prix de vente.

V.19. Les facteurs essentiels de rentabilité de ces cultures seront l’adaptation des productions à la demande du marché, la diversification des produits et l’étalement des périodes de production pour occuper les créneaux les plus porteurs. Il est à noter que le développement du maraîchage induit un besoin en outils spécifiques (binette, râteau, arrosoir à pomme, cordeau, plantoir, pulvérisateur, etc.) dont ne disposent pas actuellement les producteurs.

V.20. L’appui au développement des cultures maraîchères à travers la formation technique des productrices, la mise en place des infrastructures et des équipements nécessaires (puits, pompes à pédales, petit outillage, clôtures) et l’approvisionnement en intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires) et outils à travers un fonds de roulement qui devra être géré à terme par les associations de productrices.

V.21. Tous ces équipements et intrants agricoles seront vendus à crédit aux femmes maraîchères, à un prix qui pourrait tenir compte d’une subvention du projet qui sera accordée. Les montants remboursés seront versés au fonds de roulement de chaque association concernée. Les modalités d’octroi du crédit et les procédures de gestion des fonds de roulement seront définies au démarrage du projet et supervisées par la suite, avec l’appui des services spécialisés du projet.

V.22. Conservation et transformation des productions agricoles. La transformation et le stockage des productions agricoles au niveau local a pour objectifs de réduire les pertes après récolte, permettre la vente aux meilleurs prix (et non pas uniquement en période de production abondante), diminuer la pénibilité du travail des femmes (principales opératrices dans la transformation des productions agricoles), augmenter la valeur ajoutée au niveau local et donc améliorer le revenu des producteurs.

V.23. Le projet financera la construction des magasins locaux de collecte et de stockage en fournissant les matériaux tels que: le ciment, les tôles pour les toits, les portes et fenêtres, tandis que les briques et la main d’œuvre seront fournies par les paysans intéressés.

V.24. Des démonstrations de petite transformation des productions maraîchères seront proposées aux associations de femmes, avec la possibilité, sous réserve de résultats favorables, de faire financer à crédit par le projet de petits ateliers de transformation de produits maraîchers (tomate et piment séchés, etc.). Des batteuses et des décortiqueuses pour le paddy seront également financées à crédit par le projet.

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Sous–composante 2–C: Renforcement des capacités d’organisation et de gestion des associations paysannes

V.25. L’objectif de cette composante sera d’amener les associations de producteurs à: (i) maîtriser toutes les décisions importantes qui les concernent en rapport avec l’aménagement et la mise en valeur des rizières de la vallée du Géba, la diversification et la valorisation des productions; (ii) gérer à terme de manière autonome leur outil de production; (iii) représenter et défendre les intérêts de leurs membres; et (iv) fournir divers services aux membres.

V.26. Afin de préparer les associations de producteurs à se prendre en charge, le projet portera une attention particulière à la formation des membres des bureaux des associations car elle constitue un élément essentiel du transfert de compétences et de l’auto–organisation.

V.27. Information et sensibilisation. Le projet devra faire connaître ses objectifs et son approche à un large éventail de personnes dans la zone du projet et les régions dans lesquelles il interviendra. Une campagne de communication sera organisée au démarrage du projet afin d’informer et sensibiliser les populations, les opérateurs et les responsables à tous les niveaux sur les objectifs du projet, l’approche et les méthodes de travail envisagées, les rôles respectifs du projet, les organisations de producteurs et les autres opérateurs au développement œuvrant dans la région, et le type d’engagement mutuel à prendre. Il s’agira aussi d’apprécier la volonté et les motivations des populations et des responsables des associations de producteurs qui devraient participer au projet dans un cadre de partenariat.

V.28. La sensibilisation visera surtout à établir et préciser clairement que le projet n’entend pas intervenir de façon gratuite et réaliser à la place des bénéficiaires, mais qu’il compte au contraire intervenir auprès des associations paysannes motivées et disposées à développer leurs capacités d’intervention.

V.29. Alphabétisation fonctionnelle. L’analphabétisme très élevé constitue une contrainte importante au développement et à la bonne gestion des organisations de producteurs. La participation des exploitants à la prise de décision à toutes les étapes du projet et à la gestion des investissements suppose qu’un nombre suffisant de villageois soit rapidement formé pour lire, écrire et compter. Des cours d’alphabétisation fonctionnelle, accessibles aux hommes et aux femmes, seront organisés dès le démarrage du projet. Les personnes ressources identifiées par les producteurs au sein de leur organisation seront appelées à participer à ces actions d’alphabétisation. Ce programme d’alphabétisation de base s’étendra sur toute la durée du projet sachant que la progression est lente, et que la participation aux cours est souvent erratique.

V.30. Formation et appui conseil à la gestion des associations d’usagers et groupements de producteurs des aménagements hydro–agricoles. Par rapport aux groupements de producteurs « classiques », les associations d’usagers se distinguent par le caractère obligatoire de l’adhésion qu’impose la possession ou l’exploitation d’une parcelle d’un aménagement hydro–agricole. Cette appartenance à une association d’usagers impose des devoirs: respect des décisions de l’association, paiement des redevances, etc. En contrepartie, l’association des usagers et plus précisément le comité de gestion de l’eau, devra assurer la gestion de l’eau d’irrigation et l’entretien des infrastructures hydrauliques au travers de la perception des redevances payées par les exploitants. Les associations de producteurs seront appelées à fournir des services complémentaires aux membres: banques de semences, centralisation de commandes d’intrants, recherche de marchés, circulation de l’information, etc. Même si ces dernières activités sont réalisées sur la base d’une adhésion volontaire (chaque producteur ne sera pas obligé d’acheter ses intrants via son organisation), elles permettront de développer la cohésion entre les membres et de dégager des ressources nécessaires au fonctionnement de l’association.

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V.31. L’appui du projet à la réhabilitation et à l’aménagement des rizières sera conditionné à l’organisation préalable des bénéficiaires potentiels des aménagements dans une « commission de préparation ». Cette phase préparatoire permettra aux usagers de comprendre le rôle des responsables de l’association, de déterminer des critères de choix et de désigner les personnes qui seront les plus aptes à occuper les différentes fonctions de la future association d’usagers.

V.32. Les actions comprendront:

• L’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de formation des membres des bureaux des associations d’usagers et groupements de producteurs (président, trésorier, secrétaire, etc..) sur le rôle, l’organisation et la gestion des associations, l’organisation du travail sur le périmètre aménagé, l’entretien des infrastructures hydrauliques, le calcul de la redevance, l’achat d’intrants, le stockage, la commercialisation, la négociation de contrats avec différentes catégories d’interlocuteurs (commerçants, transporteurs, …). Les secrétaires et trésoriers recevront une formation spécifique sur les procédures élémentaires de tenue des livres de caisse, des fiches de stocks, l’élaboration de budgets prévisionnels, la comptabilité. Des bilans périodiques des compétences et de la capacité à gérer correctement les associations, seront prévus, de telle sorte qu’au besoin, des formations spécifiques supplémentaires seront organisées en fonction des lacunes détectées. Des formations thématiques seront assurées suivant les besoins identifiés en cours de projet, par exemple pour l’utilisation et la gestion des décortiqueuses, batteuses, pompes à pédales, magasins villageois de stockage, boutiques d’intrants.

• L’appui conseil à la gestion et le suivi des associations d’usagers et groupements de producteurs en vue de leur autonomisation technique et financière. Il comprendra:

– l’élaboration/adaptation des statuts et règlements intérieurs des associations pour leur donner le mandat correspondant aux tâches ci–après définies;

– la planification des campagnes agricoles;

– l’organisation et la mise en œuvre de l’entretien des infrastructures hydrauliques;

– la gestion financière;

– l’achat d’intrants, le stockage, la commercialisation;

– la recherche de marchés et la promotion des productions locales.

Composante 3: Appui institutionnel, gestion du projet et études spéciales

Sous–composante 3–A: Organisme d’exécution et de gestion

V.33. L’Unité de gestion du projet (UGP) sera une structure volontairement légère, chargée de la gestion, de la coordination et du suivi–évaluation des activités du projet. L’UGP sera dirigée par un Coordonnateur technique national (CTN), spécialiste du développement et comprendra un expert agro–économiste ou socio–économiste, spécialiste en matière de suivi–évaluation, ils seront responsables de la mise en place d’un système de suivi–évaluation interne du projet, avec l’appui technique de la FAO, chargé de recueillir les données, de les traiter et de les faire circuler de façon que les décideurs puissent confronter les objectifs et les réalisations, évaluer les impacts socio–économiques des diverses activités (impact sur les diverses productions agricoles, sur la sécurité alimentaire, sur les revenus des familles, etc.); un gestionnaire/comptable, sera responsable de tous les aspects financiers du projet; une secrétaire, sera responsable de l’organisation du bureau du projet

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(gestion des courriers, classement des dossiers, saisie des documents, organisation de l’agenda du CTN, tout autre tâches relevant de ses compétences à la demande du chef de projet, etc.).

V.34. Les principales tâches de l’UGP seront les suivantes: (i) l’information des bénéficiaires sur les objectifs du projet, l’approche et les méthodes de travail envisagées, les rôles respectifs du projet et des bénéficiaires et le type d’engagement mutuel à prendre; (ii) la coordination et le suivi des activités du projet; (iii) l’élaboration des programmes d’activités annuels et des budgets correspondants; (iv) l’élaboration des termes de référence relatifs aux contrats à passer avec les partenaires (consultants nationaux, ONG, institutions publiques et secteur privé); et (v) la préparation des demandes de décaissement à introduire auprès de la source de financement.

V.35. L’UGP sera assistée ponctuellement par des consultants nationaux recrutés par le projet pour des prestations de durée déterminée. Une équipe de consultants sera identifiée au démarrage du projet, avec la possibilité de faire appel à leur expertise au cours de l’exécution du projet. Les expertises concernées devraient inclure la pédologie, la topographie, l’hydraulique, l’aménagement hydro–agricole, l’agronomie (spécialisation riz et cultures maraîchères), la socio–économie rurale, le stockage/transformation/commercialisation des productions agricoles.

V.36. Personnel. L’UGP sera constituée du personnel suivant:

• Un CTN, spécialiste du développement rural (ingénieur agronome ou agro–économiste ou ingénieur du génie rural), recruté et payé par le projet, responsable de la gestion du projet, sur la base de devis–programmes annuels approuvés par le Comité national de pilotage. Le CTN assurera la programmation technique et financière des interventions du projet sur la base de la convention de financement, la coordination et le suivi des activités.

• Un expert agro–économiste ou socio–économiste, spécialiste en matière de suivi–évaluation, chargé de la mise en œuvre du système de suivi–évaluation, avec l’appui d’un expert externe (dans le cadre des missions d’appui FAO) et d’enquêteurs temporaires.

• Un gestionnaire/comptable, co–responsable avec le CTN de la gestion administrative et financière du projet.

• Un(e) secrétaire de direction.

• Six chauffeurs.

• Deux gardiens.

Sous–composante 3–B: Etudes spéciales

V.37. Après avoir obtenu l’accord de l’ensemble des exploitants/propriétaires d’un site sélectionné sur la proposition de contrat d’aménagement, le projet fera réaliser les études techniques et socio–économiques permettant de déterminer la faisabilité de l’aménagement:

• Etudes techniques:

– études topographiques: levé au 1/2000 avec courbes de niveau, profils en long et en travers des digues, plan parcellaire, etc.;

– études pédologiques sur la base de sondages et d’observations des profils de sols;

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– études hydrologiques: caractéristiques du bassin versant, régime des apports, débits (minimum, maximum), etc.;

– études de conception du barrage anti–sel à port Sobrale dans la vallée Géba: dimensionnement, plans des ouvrages, estimations des quantités et coûts, etc.

– études de conception sur la possibilité de transfert des eaux superficielles du fleuve Corubal à la vallée du fleuve Géba

– étude d’impact environnemental.

• Etudes socio–économiques:

– historique de la mise en valeur;

– statut foncier des exploitants actuels et identification des propriétaires;

– taille des exploitations et nombre d’actifs;

– superficies exploitées, productions, pratiques culturales, calendrier cultural;

– compte d’exploitation.

VI. COÛTS INDICATIFS

VI.1. Les coûts actualisés se résument dans le tableau suivant:

Tableau 1: Résumé des coûts indicatifs du projet par composante et sous–composante Composantes Coût

(‘000 $EU) % Total coûts

de base Composante 1: Infrastructures 10 496,7 62,5 1–A: Etudes activités préliminaires 500,0 3,0 1–B, C: Ouvrages hydro–agricoles 7 000,0 41,7 1–D: Formation et conseil pour l’entretien 65,7 0,4 1–E: Réhabilitation des pistes rurales dans la zone du projet 530,0 3,2 1–F: Matériels et équipements 2 401,0 14,3 Composante 2: Mesures d’appui à l’aménagement hydro–agricole intensif 3 789,3 22,6 2–A: Intensification des systèmes cultures du riz irrigué et pluvial 2 120,0 12,6 2–B: Diversification et valorisation des productions agricoles 1 590,0 9,5 2–C: Renforcement des capacités d’organisation et de gestion des associations paysannes. 79,3 0,5 Composante 3: Appui institutionnel, gestion du projet et études spéciales 2 505,0 14,9 3–A: Organisme d’exécution et de gestion 795,0 4,7 3–B: Assistance technique (extérieure) 1 090,0 6,5 3–C: Etudes spéciales 620,0 3,7 Total coûts de base 16 791,0 100,0 Imprévus physiques 1 337,0 8,0 Imprévus sur les prix 1 872,0 11,1 Coût total du projet 20 000,0 119,1

VI.2. Révision des coûts. Différents projets de développement de courte et moyenne durée ont été identifiés et élaborés dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale dans les différents secteurs d’activités socio–économiques. Tous ces projets se trouvent actuellement archivés en condition de « stand by » en attente des élections présidentielles.

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VI.3. C’est dans ce contexte qu’il est jugé opportun de redimensionner le coût initial du projet bancable compte tenu de la réalité précaire dans laquelle se présente les aspects socio–économiques de la Guinée–Bissau.

VI.4. La révision en question du coût initial a été basée sur les critères suivants:

• Révision des buts pré–établis par la réduction de la surface de 10 000 à 5 000 ha.

• Re–dimensionnement de la grandeur et la capacité des infrastructures de stockage d’eau pluviale pour l’irrigation de 10–30% à 5–15%.

• Révision des dossiers des projets en portefeuille relatifs au sous–secteur de l’aménagement hydro–agricole (Fond du Koweït, BAD, IBAS, etc.).

• Analyse de la situation économique et financière et des opportunités existantes du secteur privé guinéen.

• Prise en compte des intentions manifestées de certains bailleurs de fonds dans le sous–secteur hydro–agricole.

Tableau 2: Coûts unitaires d’investissements (par hectare aménagé) Aménagements sans

stockage d’eau d’irrigation Aménagements avec

stockage d’eau d’irrigation Aménagement des bas–fonds

FCFA $EU FCFA $EU FCFA $EU 575 000 1 055 865 000 1 587 163 530 300

Tableau 3: Coûts indicatifs et calendrier des dépenses Composante 2005 2006 2007 2008 2009 Total Infrastructures 4 885,42 3 101,42 1 756,42 1 843,11 – 11 566,37 Mesures d’appui à l’aménagement

hydro–agricole intensives 782,33 1 919,12 1 074,10 782,32 301,09 4 858,96 Appui institutionnel, gestion du projet

et études spéciales 643, 27 1 613,73 439,22 439,22 439,22 3 574,67 Total projet (‘000 $EU) 6 311, 01 6 634,27 3 249,74 3 064,66 740,30 20 000,00

VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES

VII.1. A titre indicatif, le Projet sera financé par le Gouvernement de Guinée–Bissau, le Groupe de la BAD, les Fonds arabes de développement et autres partenaires au développement (publics et privés), pas encore identifiés, conformément au tableau récapitulatif ci–après.

Financement Montant (‘000 $EU)

%

Gouvernement 2 000 10 Fonds arabes de développement – projet en cours 4 350 22 Groupe de la BAD – projet en pipeline 3 806 19 IBAS 150 1 Paysans bénéficiaires 2 685 13 Partenariat privé/public et coopération – à négocier 7 009 35 Total 20 000 100

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VIII. BÉNÉFICES ATTENDUS

VIII.1. Au moins 5 000 ha de riz irrigué et pluvial seront aménagés dans une période de cinq ans au bénéfice de 10 000 familles. Le rendement moyen de 3,5 à 4 tonnes/ha, soit 32 860 tonnes de paddy/an à obtenir. Le déficit actuel de 60 000 tonnes/an de riz décortiqué sera réduit à 35,5%, résultant de:

• La production et la productivité de 5 000 ha de riz irrigué et pluvial seront intensifiées, intercalé avec des cultures horticoles en période sèche, en profitant les eaux superficielles disponibles du fleuve Géba à travers une gestion améliorée de l’eau et de l’utilisation des intrants agricoles.

• La capacité de rétention et conservation de l’eau pluviale de 5 à 15% sera améliorée à travers le dragage sélectif du fleuve prenant en considération la surface potentiellement irrigable.

• Les capacités d’organisation et de gestion des associations et groupements des femmes paysannes à travers des formations et des services d’appui techniques seront renforcées.

• Le système d’approvisionnement en engrais, semences améliorées et produits phytosanitaires sera établi de façon efficace et efficiente.

• La recherche agronomique appliquée sera dynamisée en mettant à la disposition des agriculteurs des semences améliorées et des techniques culturales adaptées aux conditions édapho–climatiques.

• La diffusion et manutention de petites et moyennes décortiqueuses en vue de l’augmentation des recettes et l’accroissement de la valeur ajoutée par la transformation sur place des produits agricoles et l’allègement des tâches féminines.

VIII.2. En ce qui concerne les impacts socio–économiques et environnementaux, le développement et l’intensification des productions vivrières entraîneront une amélioration et une diversification des revenus des exploitants et donc une amélioration des conditions de vie des populations locales. L’appui aux organisations de producteurs et une meilleure information des marchés agricoles faciliteront la commercialisation des productions par les exploitants et par conséquent, une augmentation des marges bénéficiaires. Au niveau national, la sécurité alimentaire sera accrue et les importations de riz seront réduites.

VIII.3. Le projet aura des impacts positifs sur l’environnement par une meilleure conservation des sols et des eaux du fait des aménagements de la vallée du Géba ainsi que par la réduction de la pression démographique sur les terres exondées.

VIII.4. Les aménagements avec irrigation supplémentaire du riz pluvial à travers des ouvrages de stockage de l’eau (micro barrage de rétention collinaire), des diguettes en courbes de niveau et le planage des parcelles ainsi délimitées, permettront une meilleure conservation des sols et des eaux. En favorisant la retenue et l’infiltration de l’eau, ces aménagements contribueront à la recharge des nappes phréatiques, favorisant ainsi le développement des cultures de contre–saison. Ces aménagements contribueront également à la lutte contre l’érosion en freinant la vitesse d’écoulement des eaux et en retenant les terres au niveau des diguettes. Enfin, la mise en culture des terres de bas–fonds contribuera à une diminution de la pression sur les terres de versants et de plateaux.

VIII.5. Les actions de conservation des eaux et des sols prévues sur les bassins versants permettront de protéger ces sols et d’éviter l’ensablement des bas–fonds.

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VIII.6. Les impacts négatifs concernent les risques d’accroissement des maladies hydriques et les risques de pollution des sols et des eaux résultant d’une utilisation plus intensive des engrais et des pesticides.

VIII.7. Des mesures d’atténuation des impacts négatifs seront mises en place dans le cadre du projet. En matière de santé, les programmes de formation et d’alphabétisation fonctionnelle des producteurs et des femmes intégreront les notions de prophylaxie contre les maladies hydriques. S’agissant des impacts causés par l’utilisation des engrais et des pesticides, le projet veillera à bien informer les utilisateurs des dosages et modalités d’application de ces produits.

IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN OEUVRE

IX.1. Elle sera assurée par le Comité national de pilotage (CNP) constitué par des représentants des différents départements ministériels concernés, le représentant du ou des bailleurs de fonds, le représentant de l’agence de coopération technique, des représentants de la société civile (ONG, organisations paysannes, secteur privé). Le CNP sera présidé par le Ministre de l’agriculture et du développement rural (ou son représentant), qui assure la tutelle du projet. Le CNP aura pour fonctions principales de:

• veiller à la cohérence des activités menées dans le cadre du projet avec les objectifs du Projet et du gouvernement en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire;

• évaluer l’exécution du projet au cours du semestre et/ou de l’année écoulée et approuver les rapports d’exécution présentés par l’UGP;

• évaluer le fonctionnement de l’UGP et éventuellement proposer des recommandations aux autorités de tutelle du projet;

• formuler des recommandations pour les prises de décision.

IX.2. L’Unité technique de suivi (UTS) sera constituée par les représentants des MADR, du Ministère des pêches, du Ministère du commerce et de l’industrie et du Ministère de l’économie et des finances et sera chargée d’assurer le suivi des activités du projet. Elle sera responsable: (i) de la préparation des réunions du CNP; (ii) de la rédaction et de la diffusion des comptes rendus et rapports du CNP; (iii) du suivi permanent de l’exécution des actions décidées par le CNP.

IX.3. L’Unité de gestion du projet (UGP, voir Sous–composante 3–A, paragraphes V.33 à V.36) assurera la gestion du projet.

IX.4. Le CNP et le personnel de l’UGP recevront du projet les moyens financiers pour couvrir les dépenses de fonctionnement, les frais de mission du coordonnateur national du Projet et les frais d’organisation des réunions du CNP, d’édition et diffusion des rapports et procès verbaux des réunions. Concernant les indicateurs clés de suivi, ils doivent permettre d’assurer l’exécution du PNIMT et doivent être en parfaite cohérence avec le DENARP, la LPDA et le PDDAA.

IX.5. La responsabilité institutionnelle pour la mise en œuvre des projets identifiés et retenus doit être de la compétence du Département responsable du domaine couvert par le projet, sous la coordination de l’Unité de suivi du PNIMT.

NEPAD – Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine Guinée–Bissau: Profil de projet d’investissement « Aménagement hydro–agricole dans la vallée du fleuve Géba »

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X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE

X.1. Une assistance technique des services spécialisés de la FAO est prévue sous forme de courte et longue durée, pour fournir des appuis techniques dans les domaines suivants: à long terme, il sera nécessaire de recruter un spécialiste dans le domaine de la conception et ingénierie des réseaux d’irrigation et un agro–économiste pour la gestion du projet.

X.2. A court terme, l’assistance technique fera appel à des spécialistes dans l’organisation paysanne, de la préparation et mise en œuvre du programme de formation des exploitants, des encadreurs et des élus locaux sur le diagnostic participatif pour l’identification, l’analyse des contraintes, le suivi–évaluation, le micro–crédit et la réalisation d’une étude de d’impact environnementale. Deux missions d’évaluation tripartite gouvernement/FAO/financiers seront organisées, l’une à mi–parcours, l’autre en fin de projet.

XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES

XI.1. Compte tenu de la difficile situation budgétaire chronique du gouvernement de la Guinée–Bissau depuis plusieurs années, l’équivalent d’une moyenne de 2,6% de son budget national au MADR lui permettra d’accomplir l’engagement de consacrer au moins 10% du budget national à l’agriculture et la sécurité alimentaire dans les cinq prochaines années (2005/2009).

XI.2. Comme conditions préalables, le gouvernement adoptera les mesures suivantes: restructuration des organes du MADR et du Ministère des pêches; renforcement et adaptation des ressources humaines nécessaires; accélération de l’exécution des réformes transversales qui concernent notamment la sécurité foncière et le crédit à moyen terme; la coordination effective des appuis externes de façon à éviter le double emploi et à assurer surtout la synergie; dynamiser l’implication du secteur privé associatif dans l’augmentation du flux financier et économique orienté pour le secteur rural (les garanties pour le secteur privé local et étranger, l’application stricte du code d’investissement, etc.), la facilitée par la formation et la concession de crédits d’équipements pour le secteur privé national et le dimensionnement des projets d’infrastructures en fonction de la capacité d’absorption et de maintenance des organisations locales et finalement fera surtout appliquer les règles de bonne gouvernance.

XII. RISQUES POTENTIELS

XII.1. Le principal risque que l’on puisse anticiper pour l’exécution de ce projet et la pérennité de son impact concerne le degré d’appropriation du projet par les populations et les collectivités locales, l’instabilité politique, l’inefficacité provoquée par le manque d’articulation institutionnel consistante et les risques de calamités naturelles provoqués par les inondations. La participation et la responsabilisation des acteurs/bénéficiaires qui constituent la base de toutes les interventions du projet demanderont du temps et nécessiteront un changement de mentalité non seulement des producteurs mais également du personnel d’encadrement à tous les niveaux (techniciens et encadreurs de base, assistance technique, consultants nationaux). Ceci ne pourra être atteint qu’après un gros travail de sensibilisation, d’animation, de formation et d’appui conseil. Le risque serait que les producteurs qui ne participeront pas totalement à la sélection des sites d’intervention, soient réticents à apporter une contribution aux travaux d’aménagement et ne signent pas les contrats d’aménagement et de mise en valeur. Il y a encore peu de temps, l’administration et les projets avaient tendance à réaliser intégralement les aménagements et à subventionner toute la mise en valeur.