16
ZOOM novembre décembre n°9 MAGAZINE GRATUIT L’ART D’AIMER L’ART D’AIMER De Emmanuel Mouret De Emmanuel Mouret IL ÉTAIT UNE FOIS IL ÉTAIT UNE FOIS EN ANATOLIE EN ANATOLIE GRAND PRIX CANNES 2011 GRAND PRIX CANNES 2011 LES ADOPTÉS LES ADOPTÉS De Mélanie Laurent De Mélanie Laurent Le magazine de l’actualité cinématographique des multiplex La Teste et Arcachon GRAND ÉCRAN LES LYONNAIS LES LYONNAIS UN FILM DE UN FILM DE OLIVIER MARCHAL OLIVIER MARCHAL

GRAND ÉCRAN ZOOM

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: GRAND ÉCRAN ZOOM

ZOOMnovembredécembre

n°9

M AG A Z I N E G R AT U I T

L’ART D’AIMERL’ART D’AIMERDe Emmanuel MouretDe Emmanuel Mouret

IL ÉTAIT UNE FOIS IL ÉTAIT UNE FOIS EN ANATOLIEEN ANATOLIE

GRAND PRIX CANNES 2011GRAND PRIX CANNES 2011

LES ADOPTÉSLES ADOPTÉSDe Mélanie LaurentDe Mélanie Laurent

Le magazine de l’actualité cinématographique des multiplex La Teste et ArcachonGRAN

D ÉC

RAN

LES LYONNAISLES LYONNAISUN FILM DE UN FILM DE OLIVIER MARCHALOLIVIER MARCHAL

Page 2: GRAND ÉCRAN ZOOM

[L’ÉDITO] DE LA RÉDACTION

3Le 12 novembre prochain nous accueillerons Olivier Marchal avec l’équipe du film LES LYONNAIS. L’année dernière (novembre 2010) Olivier nous avait

promi de venir présenter son prochain film, bien qu’il était encore en pleine tournée promotionnelle du FILS A JO. (Tous les films de Olivier Marchal ont été présentés en avant première). Cette soirée fut une belle réussite avec notre plus grande salle pleine à craquer et des spectateurs ravis de pouvoir approcher l’enfant du pays, mais également un grand acteur, Gérard Lanvin, qui s’était prété au jeu des autographes et des photos. Le témoignage enthousiaste des spectateurs à la fin de la soirée prouve que le public du bassin est sensible au talent et à l’authenticité des hommes présent ce jour là. Chanceux, est donc la meilleure manière de qualifier notre public, qui depuis quelques mois voit se succéder des rencontres autour de réalisateurs et acteurs venant présenter leur film. En effet depuis un an nous avons reçu Guillaume Canet et Gilles Lelouche venus présenter LES PETITS MOUCHOIRS au Grand Ecran Arcachon, Olivier Marchal et Gérard Lanvin (LE FILS A JO), Pierre Arditi (SOMKING, NO SMOKING), Daniel Auteuil (LA FILLE DU PUISATIER), Gilles Legrand (TU SERAS MON FILS), et Radu Mihaileanu et Leila Bekhti (LA SOURCE DES FEMMES) à Arcachon.Certes vous êtes très sensibles à ces manifestations, mais vous êtes également très satisfaits de la programmation mise en place il y a quelques mois. Depuis la rentrée nous vous offrons la possibilité de découvrir, des films en version originale (CINÉ VO), des films art & essai (CINÉ FILM) ; d’assister à des ciné ciné-conférences (Connaissance du monde), mais également à des opéras et ballets. La projection numérique nous permet également de vous proposer le 25 novembre et le 3 décembre le spectacle musical : MOZART L’OPERA ROCK en 3D, une première pour le cinéma. Sachez que toute la documentation nécessaire est à votre dispositions aux caisses des cinémas. Bien évidemment, vous avez également les pages qui suivent, qui nous l’espérons vous donneront envie de découvrir les films et les manifestations proposées.

Bonne lecture et à bientôt dans nos salles obscures.

Fabien Labarthe

Magazine tiré à 3 000 exemplaireset distribué gratuitement dans les cinémas Grand Écran.Parution toutes les 8 semaines entre septembre et juin.Entièrement réalisé pour les cinémas :Grand Ecran Arcachon Centre et La Teste Cap Océan par Fabien Labarthe et Bertrand Lafon.

Pour nous contacter : Par courrier : Cinéma Grand Ecran centre commercial Cap Océan

33260 La Teste de Buch.Par téléphone : 05 57 73 60 60

Par mail : [email protected]é par : Imprimerie Moderne

Ne pas jeter sur la voie publique.

Arrêt sur ImageIl était une fois en Anatolie - Grand Prix Cannes 2011 [03]

Arrêt sur Image La source des femmes de Radu Mihaileanu [04]

Arrêt sur Image Les adoptés de Mélanie Laurent [05]

Arrêt sur ImageL’art d’aimer de Emmanuel Mouret [06]

Découvrir le mondeRajasthan - Marquises Australes [07]

Arrêt sur Image Toutes nos envies de Philippe Lioret [08]

Avant-Première Les Lyonnais de Olivier Marchal [09]

Arrêt sur ImageA Dangerous Method de David Cronenberg [10]

Arrêt sur ImageLes Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian [11]

Les Lundis de l’Utlarc Ciné films - Ciné VO [12]

Arrêt sur ImageDes vents contraires de Jalil Lespert [13]

Le Ciné des Enfants 3€ pour tous [14]

ÉvenementsOpéras : La Tosca - Ballet : Giselle [15]

Promesse tenue.

02 [ZOOM N°9]

SOMMAIRE [NOVEMBRE / DÉCEMBRE]

Page 3: GRAND ÉCRAN ZOOM

AAAAu uu u cococococc eueueueueur rrrr dededes s s ststs epeppppepeepep ssss d’d’dd AnAnAnAAAAAnnnataatatataaaa olololieieieie, , ,, unuununnunununuu mmmmmmmmmeueeee rttrtririirirr ererererr tttttttenenenenee tetetete dddde eeeguguuuididididdeereeeer uuuuuneneneneee ééééééququququq ipipippippee e e dedededdee ppppppololololiciciccieieieieeiieiersrsss vverererersssssss l’l’l’’ennenndrdrrddrrroooiooiooo t t oùoùoùù iiil l lll a a a aaaa eneenennnteteterrrrrrrrrrrré éééééééé ééé

lelelelele cccorororroo pspspspss ddddde e e ee sssa a viviviviv cctctctctc imimimmmimmmme.e.eee AAu u cocococoouruururs ss dededdddedd cccccccce ee pépépépééép ririririiiiiplplpllpppp ee,e,e, uuuuneneneen sssséréréérieieeeeee ddd’i’i’i’i’ ndndndnn iciiicesese sususususus rr r r cecece qqqqqqqquiuiiuiuiu sssss’e’e tstst vvvvvvvvrarararaimimimimmmenenenent tt papapapasssssssss ééé fafafafaafaaititititit pppppppprorororoggrgrrrresesesee sisiis vvvevev memememememeemememem ntntntntnn ssururfafafaafafaf cececececeececece.

ARRÊT SUR [IMAGE]

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR

3 Apparemment Il était une fois en Anatolie s’est inspiré d’une histoire qui est vraiment arrivée à votre coscénariste qui est aussi

médecin, Ercan Kesal.Que lui est-il vraiment arrivé ?Il se rappelait avoir recherché un corps au petit matin mais sans pouvoir me donner tous les détails. C’est plutôt la situation qui nous a servi de point de départ. Quand Ercan a commencé à écrire le scénario avec nous, {coscénariste : Ebru Ceylan, ndlr}, il avait pratiquement tout oublié !On pense à l’accident dans Les Trois Singes. Le meurtre n’est pas montré et on commence la recherche. Au début, le public se sent un peu perdu.Si vous voulez trouver quelque chose, il faut d’abord vous perdre. Je voulais effectivement que les spectateurs n’aient pas plus de repères que les personnages et que, peu à peu, ils apprivoisent la lumière. Cela ne me semblait pas important, dans ce prologue, de savoir si c’était un meurtre, une bagarre, un accident. Ce n’est pas cette vérité-là que je cherchais. Il ne me semblait pas essentiel de montrer ce qui est arrivé. Je n’avais pas envie que le public en sache plus que mes protagonistes.

Pourquoi avez-vous voulu montrer les trois personnages dans le prologue ?Je voulais qu’on voit l’homme vivant car, ensuite, on ressentirait davantage sa mort : on les voit boire de l’alcool, et ensuite, quand on voit l’autre dans la voiture, on comprend alors que l’homme a été tué. Unélément également important est le chien que l’on verra beaucoup plus tard.

Dans quelle région de Turquie avez-vous tourné ?Au coeur de l’Anatolie, à deux heures de voiture d’Ankara. C’est un pays de steppes et c’est là que le vrai incident a eu lieu. En fait, nous aurions pu tourner dans une autre partie du pays, mais c’est ce paysage qui nous convenait le mieux. C’est ce dont je me suis rendu compte après avoir parcouru d’autres régions. Je ne connaissais pas cet endroit particulier,

mais j’avais parcouru les alentours. J’aime beaucoup voyager à travers la Turquie et photographier ses paysages.

Comment s’est développé le scénario ?C’est un processus très complexe. Nous avions au départ les personnages puis nous sommes allés de l’avant, sans nous priver de la possibilité de revenir en arrière et d’enrichir certaines scènes du début, après avoir développé l’histoire et en fonction d’événements qui allaient se passer ultérieurement. Nous avons eu beaucoup de conversations ensemble – ma femme Ebru, Ercan Kesal et moi-même sur le scénario. Ercan a utilisé ses souvenirs et ses connaissances de la région et mon épouse Ebru excelle dans la construction d’un récit. Nous parlons beaucoup tous les trois, puis je leur demande de repartir chez eux et de travailler sur une séquence particulière. Après avoir fait leurs devoirs, ils reviennent vers moi, me lisent ce qu’ils ont écrit et nous recommençons à discuter. Je prends des choses dans ce qu’ils me proposent, j’apporte moi-même une contribution et je réorganise le tout. Parfois, je leur dis que tel personnage parle par ma voix… Je ne vous dirai pas lequel, car ce genre d’information briserait l’unité du fi lm ! Le fait qu’ Ercan Kesal soit médecin dans la vie et qu’il ait été témoin de ce fait divers ne fut pas si important pour son travail de scénariste même s’il nous a fourni des détails techniques sur la pratique de l’autopsie par exemple.

Vous êtes conscient que pour le spectateur, la première partie du récit peut être éprouvante.Bien sûr. Je voulais qu’il ressente les mêmes impressions que les personnages. Par ailleurs, le système encourage les metteurs en scène à réaliser des fi lms d’une durée standard, disons quatre-vingt-dix minutes. Les écrivains ont beaucoup plus de liberté et peuvent écrire un roman decinquante ou de cinq cents pages. J’envie cette liberté, et je voulais échapper à la norme que l’industrie impose. Cela peut rebuter certains spectateurs, cela peut aussi en séduire d’autres.

02NOV

MER

CRE

DI

Drame de Nuri Bilge Ceylan Avec Muhammed Uzuner, Yilmaz Erdogan

Durée : 2h37

03 [ZOOM N°9]

IL ÉTAIT UNE FOIS EN ANATOLIE

GRAND PRIX FESTIVAL DE CANNES

un fi lm de NURİ BİLGE CEYLAN

Page 4: GRAND ÉCRAN ZOOM

ARRÊT SUR [IMAGE]

04 [ZOOM N°9]

02NOV

MER

CRE

DI

3Comment ce projet est-il né ?Tout a commencé avec un fait divers

qui s’est déroulé en Turquie en 2001: dans unpetit village traditionnel, les femmes, depuis la nuit des temps, allaient tous les jours chercher l’eau à la source, située au sommet d’une montagne voisine, et rapportaient des seaux remplis qui meurtrissaient leurs épaules. Suite à une série d’accidents, les femmes ont décidé de rompre la fatalité et d’entamer une grève de l’amour tant que les hommes ne raccordaient pas l’eau au village. Au départ, les hommes n’ont pas pris les femmes au sérieux, puis c’est devenu violent. Les femmes ont tenu bon. L’affaire a fini par être réglée par le gouvernement. De manière plus métaphorique, je me suis aussi replongédans Lysistrata d’Aristophane, où une femme déclenche la grève de l’amour pour mettre fin à la guerre, face à l’indifférence des hommes. Ce sujet me semblait rempli d’interrogations très contemporaines.Vous n’avez jamais hésité à vous attaquer à un sujet pareil ?Pendant longtemps, en tant qu’homme, juif, Français, je ne me suis pas senti légitime pour parler d’une culture que je connaissais peu, d’autant que je sentais qu’il fallait aborder ce sujet de l’intérieur.Mais j’étais convaincu dès le départ que le film aurait plus de force dans un contexte musulman : cela nous permettait d’évoquerle Coran et l’islam, souvent mal connus, etobjets de tous les clichés et fantasmes. J’ai donc cherché d’abord une réalisatrice d’origine arabe pour apporter un éclairageplus juste au projet. Comme je n’en ai pas trouvé, et que j’ai fini par m’approprier le sujet, je me suis laissé convaincre par mes coproducteurs de le réaliser moi-même. Mais j’ai aussitôt posé deux conditions. D’abord, je tenais à disposer d’une période de documentation me permettant entre autres d’aller dans des villages pour rencontrer les femmes qui y vivent : je voulais prendre le temps de pénétrer dans l’intimité de cette culture pour en cerner toutes les nuances et les points de vue. Ensuite, il me semblait impératif de tourner le film en arabe, non seulement par souci d’authenticité et de

sonorité, mais aussi pour que les personnages ne parlent pas la langue du colonisateur. Il fallait que, moi aussi, j’adopte le point de vue de cette culture et que j’essaie de parler de cette voix-là. Comment les personnages se sont-ils esquissés?Plusieurs des femmes du film m’ont été inspirées par les habitantes du village où j’ai vécu avant d’y tourner. Dans la maison où j’habitais, il y avait un couple assez similaire au couple Leila/Sami : lui était guide pourles touristes et avait épousé par amour une femme extérieure au village, qui se faisait souvent appeler «l’étrangère», comme dans le film. C’était donc un homme ouvert d’esprit qui ne s’était pas plié à la tradition du mariage arrangé.C’est peut-être aussi son statut d’étrangère qui permet plus facilement à Leila de déclencher la grève.Comme elle a vécu l’exil et qu’elle a su réunir deux cultures – la culture du désert, puisqu’elle vient du sud, et la culture de la montagne –, Leila est plus libre que les autres. Plus libre aussi parce qu’elle a été agressée :elle n’a plus rien à perdre et son indignation la pousse à partir au combat. Il était donc logique qu’elle soit à la tête du mouvement de révolte des femmes. Et c’est aussi parce qu’elle se sent protégée par l’amour de sonmari.Vieux Fusil est un personnage extraordinaire.C’est aussi quelqu’un qu’on a rencontré. Souvent, les femmes d’âge mûr, dans les villages, acquièrent une notoriété considérable et, lorsqu’elles deviennent

veuves, n’ont plus personne chez elles pour les dominer. Et le «Vieux Fusil» que nous avons rencontré accompagnait les événements marquants du village par des chants qui stigmatisaient les travers des hommes de manière métaphorique. Elle incarnait une sorte de «juge de paix» : il lui était arrivé de dénoncer des hommes infidèles ou qui battaient leurs femmes. On s’est donc dit que Leila, seule, ne pourrait pas obtenir satisfaction et qu’il lui fallait un appui pour l’épauler.

Entretien avec Radu MihaileanuEntretien avec Radu Mihaileanu

La source des

Comédie de Radu MihaileanuAvec Leila Bekhti

Durée : 2h04

3 Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l’Afrique du

Nord et le Moyen-Orient.Les femmes vont chercher l’eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l’amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.

FEMMES de Radu Mihaileanu

Page 5: GRAND ÉCRAN ZOOM

[ZOOM N°9] 05

ARRÊT SUR [IMAGE]

3 Vous réalisez des courts métrages depuis longtemps. Qu’est-ce qui

vous a donné envie de passer au long ?C’est une continuité, la suite logique d’une démarche personnelle. Cela pourra peut-être surprendre, mais si j’ai voulu faire du cinéma, ce n’était pas en tant qu’actrice, mais d’abord en tant que réalisatrice. Déjà, au bac, j’avais pris l’option cinéma et je réalisais beaucoup de petites choses pour apprendre les bases de la technique. Ensuite, j’ai continué, de plus en plus sérieusement, mais pour moi, les courts métrages étaient d’abord des exercices, des laboratoires d’expérimentation, des occa-sions de me découvrir et d’approcher tout le travail que la mise en scène représente. Je les faisais surtout pour moi, et même si DE MOINS EN MOINS est allé à Cannes, je n’étais pas d’accord. Lorsque Canal+ m’a proposé de réaliser un court métrage X, j’y ai vu un chal-lenge en abordant le thème à contrepied, par l’esthétisme. C’était un pas en avant, destiné à être diffusé, sur lequel j’ai pu travailler avec des gens – dont Arnaud Potier, le directeur de la photo. Ce fut un terrain de jeu fantastique pour découvrir ceux avec qui je voulais col-laborer, mais je ne perdais pas de vue mon

objectif parce qu’à mon sens, en matière de cinéma, le vrai passage à l’acte, c’est le long métrage. Un film est proposé à des specta-teurs, des gens risquent de l’argent dessus, on entre dans une autre dimension.

La poésie est aussi souvent présente dans votre film…Je crois que cela me vient de mon enfance, de ma grand-mère en particulier. Je l’ai compris voilà relativement peu de temps. Ma grand-mère met tout en scène, quoi qu’il arrive. Ce n’était pourtant pas son métier, mais c’est sa nature. Avec elle, Pâques n’était pas qu’une

simple chasse aux oeufs, cela se transformait en jeu de piste avec des énigmes, et on pou-vait la retrouver déguisée quelque part pour nous surprendre encore plus. Je me revois à quatre ans sur ses genoux, à écouter les his-

toires qu’elle inventait. Elle a l’art de mettre en scène la vie. Je crois que cela m’a beau-coup influencée.

Qu’avez-vous ressenti le premier jour de tournage ?Je me suis sentie très petite, par la taille et par l’expérience ! J’ai vécu beaucoup de tour-nages avec des réalisateurs très différents. À chaque fois, j’ai été témoin de choses que je ne voulais à aucun prix sur mon plateau, et d’autres qui m’ont inspirée. Voir les meilleurs de ces créateurs dans leurs élans, dans leur folie, les sentir heureux de faire leur métier, voir ce qu’ils offrent au public, tout cela m’a encore plus convaincue qu’il était possible d’apporter quelque chose aux spectateurs et que c’était ce que je voulais vivre.

LES ADOPTÉS est l’histoire d’une famille. Une famille de femmes que la vie a souvent bousculée mais qui est parvenue avec le temps à apprivoiser les tumultes. Les hommes ont peu de place dans cette vie et naturellement quand l’une d’entre elle tombe amoureuse tout vacille. L’équilibre est à redéfinir et tout le monde s’y emploie tant bien que mal. Mais le destin ne les laissera souffler que peu de temps avant d’imposer une autre réalité. La famille devra alors tout réapprendre. La mécanique de l’adoption devra à nouveau se mettre en marche forçant chacun à prendre une nouvelle place…

23NOV

MER

CRE

DI

Comédie dramatique de Mélanie LaurentAvec Mélanie Laurent, Denis Ménochet

Dureé : 1h40

Page 6: GRAND ÉCRAN ZOOM

ARRÊT SUR [IMAGE]

Comédie de Emmanuel Mouret Avec François Cluset, Fréderique Bel,

Julie Depardieu, Judith GodrècheDurée : 1h25

LL’’AArrtt dd’’AAiimm rreeDE EMMANUEL MOURETDE EMMANUEL MOURET

ENTRETIEN AVEC EMMANUEL MOURETENTRETIEN AVEC EMMANUEL MOURET

23NOV

MER

CRE

DI

Au moment où l’on devient amoureux, à cet instant précis,

il se produit en nous une musique particulière. Elle est pour chacun différente

et peut survenir à des moments inattendus...

Comment est né L’ ART D’AIMER ?

3Je note beaucoup de choses qui me passent par la tête dans des carnets. Ce sont parfois de simples situations, parfois des débuts

de récits. Pour écrire le scénario de L’ ART D’AIMER, j’ai eu recours à ces notes, certaines récentes et d’autres qui remontent parfois à plus de dix ans - comme pour l’histoire d’Amélie, la jeune femme qui veut à tout prix se rendre utile pour les autres et est confrontée aux réactions imprévues de ces derniers -, mais toutes tournent autour de ce jeu du désir avec les sentiments, un thème qui m’intéresse depuis toujours.

Pourquoi réunir toutes ces histoires et ne pas en choisir une seule ?J’avais le désir d’un film très dense, qui avance à toute vitesse, avec des récits qui s’enchaînent et se croisent. Certaines de ces histoires auraient pu être développées de façon autonome, sur 1 h 30, mais je voulais une fiction construite autour de moments essentiels, un peu comme un recueil de nouvelles.

On retrouve dans L’ART D’AIMER un paradoxe qui vous est cher : le jeune couple qui éprouve ses sentiments en se risquant à l’adultère, le couple plus âgé dont la femme souhaite céder à ses désirs et en avertit son mari...Dans L’ART D’AIMER, chaque situation interroge la problématique du désir et propose l’examen d’un cas de conscience. Mes personnages prétendent être libres et souhaitent assouvir leurs désirs en toute transparence. Cela m’amuse et me fascine. Cela me permet surtout d’interroger nos usages présents et aussi, l’air de rien, de poser des questions morales, même si elles ne sont jamais moralisatrices.

Que de détours pour dire éventuellement « Je t’aime » !On peut préférer les détours à la ligne droite. Souvent, dans les films, deux personnages sont attirés l’un par l’autre et, hop, immédiatement ils couchent ensemble ! Autour de moi, je constate que les choses se passent de façon beaucoup plus complexe. Pour satisfaire son désir, il faut aussi satisfaire sa conscience. Cela concerne tout le monde : même ceux qui multiplient les aventures ! Mes personnages sont confrontés à des situations d’empêchement moral, de négociation avec eux-mêmes et avec les autres. Ces cheminements pour être en accord avec un désir par nature instable m’intéressent. D’autre part, ils sont garants de fiction et de suspense. En tant que spectateur, j’aime être impatient de connaître la suite. Je pratique de même en tant que cinéaste.

Pourquoi un narrateur et une voix-off ?Elle permet d’accélérer le récit, de faire des raccourcis et de réunir toutes les histoires racontées par le film. A priori, au cinéma, on ne doit pas dire ce que pensent les personnages : on doit le suggérer. Mais j’éprouve du plaisir à faire ce qui ne se fait pas. Je pense que plus on en dit, plus les choses deviennent riches, complexes, et, paradoxalement, énigmatiques. Je préfère le mystère niché dans l’extrême clarté, plutôt que dans le flou ! J’ai mis du temps à trouver le narrateur. Une voix peut être plus difficile à trouver qu’un acteur. Celle de Philippe Torreton, nette et affirmée, correspondait à ce que je cherchais.

PASCALE ARBILLOTAimer est-il un art ? Je ne suis pas sûre mais s’il l’est, il est long à maîtriser. Il y a tant de données inconnues : ce que l’on est, qui est l’autre… Il n’y a pas d’école de l’amour. Encore heureux, ce serait une arnaque !

ARIANE ASCARIDEAimer, ça prend une vie. C’est comme la cuisine, on s’améliore tout le temps. L’art d’aimer réclame création permanente et inventivité. Et surtout un vrai regard sur l’autre. L’autre, il faut l’aimer tel qu’il est et ne pas chercher à le conformer à ses propres désirs, ce qui est souvent la grande tentation dans un couple.

FRÉDÉRIQUE BELL’art d’aimer, c’est la manière de se jeter dans une nouvelle histoire avec la curiosité d’un enfant, ne rien attendre et vivre le moment présent comme un cadeau d’éternité...

JULIE DEPARDIEUSi vous voulez bien, on en reparle dans 30 ou 40 ans. J’en aurai une idée plus précise.

GASPARD ULLIELAimer n’est pas un art. L’art répond à une insuffisance alors que l’amour est une plénitude.

LAURENT STOCKERCette dénomination me plaît, car je pense, en effet, que l’amour est un art. Tout comme pour l’art zen ou l’art du kama-sutra, il faut d’abord rassembler un grand nombre de connaissances théoriques, puis tenter de les mettre en pratique. Louis Jouvet disait pour l’art de l’acteur: « Mettez un peu d’art dans votre vie, et un peu de vie dans votre art ». On pourrait dire pour l’art d’aimer: « Mettez un peu d’amour dans votre vie, et un peu de vie dans votre amour ».

JUDITH GODRÈCHEL’art de sublimer les choses les plus simples, de s’attacher à un détail sans importance, d’aimer la moindre minute d’une relation, qu’elle soit de longue date ou d’un instant. C’est pouvoir donner tout, tout le temps, sans jamais avoir le sentiment de perdre quoi que ce soit. Aimer, c’est être deux dans le duel entre le monde et soi...

QU’EST-CEQU’EST-CE QUE L’ARTQUE L’ART D’AIMER ?D’AIMER ?

06 [ZOOM N°9]

Page 7: GRAND ÉCRAN ZOOM

DÉCOUVRIR [LE MONDE]

3«Chemins ensablés, villages protégés par des haies d’épineux, couleur des

façades, des habits des femmes, des turbans des hommes ». Aujourd’hui, le Rajasthan est l’état le plus touristique de l’Inde. Neuf mois de tournage pour vous raconter l’histoire du Rajasthan illustrée par les fresques visibles dans les palais et forteresses du Mewar et les cités aux portes du désert, ville rose, bleue, blanche et ocre. Dans ce pays dynamique qui se modernise et se développe vite, les traditions sont toujours vives et nous partagerons la joie de la préparation de Diwali à Jaïpur, la rencontre avec le Maharana d’Udaïpur dans son palais de rêve, l’architecture en dentelle de pierre de Jaisalmer d’où nous ressortirons couverts des couleurs de la Holi… Nous nous arrêterons au « marché des fiancés », des jeunes Gracia, au « bain avec les

morts » chez les Bhil, à un mariage chez les musiciens du désert… Nous découvrirons un peu des mystères des Jaïn, leurs temples de marbre… Ce marbre, qui comme l’or, les

épices, les soieries, l’opium, les pierres précieuses, a fait la richesse du Rajasthan… Ce marbre dont l’écrin le plus majestueux reste le Taj Mahal qui marque l’entrée dans ce Rajasthan où Gilbert LEROY vous propose de l’accompagner. Lauréat Zellidja, membre du Club des Explorateurs, Gilbert LEROY aborde l’Inde en 1968 au volant de sa 2CV. Un an de voyage, seul, dans ce pays qui le fascine. En 1974, il arrive au Népal, en pays sherpa et découvre

la culture tibétaine. Il fera partie des premiers étrangers à pénétrer au Ladakh, au Zanskar, ces vallées alors interdites, et en 1985, profitera de l’ouverture du Tibet pour y réaliser un film et un livre « Tibet, le rire jaune ». Pendant 40 ans, il va sillonner ces immenses territoires : Inde, Népal, Tibet ; rapportant 7 films, 3 livres et de nombreux courts métrages.

GRAND ÉCRAN ARCACHON A 14H30 ET 17H30

3Des volcans émergèrent en plein Pacifique Sud. Partis d’Asie du Sud Est,

des marins hardis les peuplèrent en faisant voile à la poursuite d’un rêve : le soleil levant. Ils y élaborèrent une civilisation flamboyante sur fond d’érotisme. Aux Marquises comme aux Australes, solitude et lointain ont confit

la nature dans son image de paradis originel.

Les Marquises et leurs sortilèges inspirèrent les artistes de tous temps, dont Paul Gauguin et Jacques Brel. Mer claquant aux abrupts des jeunes Marquises ou cernes bleus de lagons aux vielles Australes, les deux archipels diffèrent par la géomorphologie et par la filiation religieuse. Cependant, ils sont cimentés par une foi inébranlable en un seul dieu. Un dieu

qui malgré son omnipotence, n’a jamais destitué les anciennes idoles aux pouvoirs magiques : Les mystérieux tikis. Les missionnaires avaient mis l’éteignoir sur toute expression de cette culture jugée licencieuse. Ce qui engendra une longue Amnésie collective. Mémoire mise en lambeau qu’un renouveau culturel ravaude au fil des danses retrouvées.

Retrouvez toute l’actualité des ciné-conférences sur

www.connaissancedumonde.com

Marquises AustralesMarquises AustralesMémoires vives de TahitiMémoires vives de Tahiti

[ZOOM N°9] 07

24NOVJE

UD

I

15DÉCJE

UD

I

ttttttttt lllllllllltttttttttt jj éééééééblblblb eeeeee e eeeneeee

RajasthanRajasthanRichesse de l’IndeRichesse de l’Inde

Page 8: GRAND ÉCRAN ZOOM

ARRÊT SUR [IMAGE]

Drame de Philippe LioretAvec Vincent Lindon Marie Gillain.

Durée : 2h

08 [ZOOM N°9]

TOUTES NOSENVIES

Entretien avec Vincent Lindon

3Qu’est-ce qui vous a amené à tourner TOUTES NOS ENVIES ?

Philippe m’a envoyé le scénario. Dès que j’ai fini de le lire, j’ai laissé un message sur son répondeur : ton récit m’a bouleversé, j’ai envie d’être Stéphane. Voilà, c’est aussi simple que ça. Parce que c’est d’une force, d’une violence et d’une tendresse infinie. Ce que j’aime avec Philippe, c’est qu’il aborde des sujets de société en parlant au coeur plutôt qu’à la tête. Et quand le coeur est touché, il fonce.

Qu’est-ce qui vous a ému dans ce récit ?Tout. Par exemple, cette façon héroïque et chevaleresque avec laquelle Stéphane fait

croire à Claire qu’elle a trouvé la solution juridique à leur combat. Alors que

c’est lui qui lui en donne la clé : il lui a tout insufflé au fur et

à mesure. Ce don me paraît d’une générosité et d’une

beauté inouïes. Quandtout d’un coup je fais à

Claire : «Voilà, c’est ça, vous avez trouvé».

Dans le contexte, c’est magnifique et

vertigineux.

Comment avez-vous abordé le personnage de Stéphane ?Stéphane, dans un sens, c’est un peu Robin des Bois. Mais après avoir lu et relu un scénario, je ne réfléchis plus trop à la psychologie du personnage. Je n’y pense d’ailleurs même plus du tout. Je plonge dedans, c’est instinctif. Et pour qu’il sonne juste, je m’attache à faire corps avec lui : comment bouger, comment porter mes fringues…

Vous avez auprès de Claire un rôle d’accompagnant…Entre eux, c’est une histoire étrange, professionnelle, amoureuse, filiale aussi. Et puis il y a l’accompagnement dans la maladie. Ce n’est pas une position facile, c’est intense. Le commun des mortels s’inquiète et s’affoletoujours en pensant à la personne malade. Ils ont raison. Mais l’accompagnant est souvent délaissé. C’est pourtant très dur pour lui. Car quand elle disparaît, il rentre chez lui et se retrouve seul. Qu’est-ce qu’on fait de sa vie quand on reste et qu’il faut tout reconstruire

Existe-t-il une continuité avec votre personnage de Simon dans WELCOME, le précédent film de Philippe Lioret ?C’est toujours le récit de gens qui font quelque chose pour quelqu’un, d’une façon ou d’une autre. Et les deux histoires racontent la rédemption d’un homme désabusé par le feuqui surgit de sa rencontre avec quelqu’un. Avec le temps, l’engagement de Stéphane a faibli. Grâce à Claire, il y reprend goût. Mais Stéphane n’est pas Simon. Pour entrer dans la peau d’un juge qui retrouve la foi dansson métier et se remet dans l’action au lieu de raccrocher les gants, je suis bien sûr sorti du personnage un peu paumé de Simon dans WELCOME.

C’est aussi votre façon de vous engager ?TOUTES NOS ENVIES peut faire bouger les choses sur le surendettement. Au même titre que WELCOME l’a fait sur les migrants, ce film a des chances de quitter les pages Spectacles pour se retrouver dans les pages Société. Du coup, je me dis encore que je n’ai pas fait un film pour rien, et j’aime ça.

Comment s’est passée cette nouvelle collaboration avec Philippe Lioret ?C’était Un tournage lourd, sur onze semaines. Mais Philippe et moi, on se connaît très bien maintenant, alors ça s’est forcément bien passé. C’est quelqu’un de très exigeant, mais qui est aussi très à l’écoute. Je crois que tout le monde le sait déjà, tout ça. Ce qu’ils savent sans doute moins c’est qu’il a une autre qualité formidable : c’est un mec qui donnesa chance à beaucoup de gens. Et c’est une qualité très rare dans ce milieu.

09NOV

MER

CRE

DI

3Claire, jeune juge au tribunal de Lyon, rencontre Stéphane, juge chevronné

et désenchanté, qu’elle entraîne dans son combat contre le surendettement. Quelque chose naît entre eux, où se mêlent la révolte et les sentiments, et surtout l’urgence de les vivre.

2011 TOUTES NOS ENVIESAvec Vincent Lindon, Marie Gillain,

2008 WELCOMEAvec Vincent Lindon,Festival de Berlin : Prix EuropaPrix Lux du Cinéma EuropéenLos Angeles Colcoa Film Festival : Prix du publicHeartland Film Festival d’Indianapolis : Grand PrixDurban Film Festival : Prix du Meilleur réalisateur et Prix d’Interprétation masculine10 nominations aux Césars, dont : Meilleur fi lm, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur

2006 JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PASAvec Mélanie Laurent, Kad Merad, César du Meilleur espoir fémininCésar du Meilleur acteur dans un second rôleÉtoile d’or du scénario9 Nominations aux Césars, dont : Meilleur fi lm, Meilleur Réalisateur, Meilleur scénario

2004 L’ÉQUIPIERAvec Sandrine Bonnaire, Philippe Torreton, 3 nominations aux Césars,

2001 MADEMOISELLEAvec Sandrine Bonnaire,

1997 TENUE CORRECTE EXIGÉEAvec Jacques Gamblin, Zabou Breitman,

1994 TOMBÉS DU CIELAvec Jean Rochefort, Marisa Paredes, Ticky Holgado, Laura del SolFestival de San Sebastian : Prix de la mise en scène et Prix du meilleur réalisateur.

PHILIPPE LIORETFILMOGRAPHIE

Page 9: GRAND ÉCRAN ZOOM

LES LYONNAISLES LYONNAISUN FILM DE OLIVIER MARCHALUN FILM DE OLIVIER MARCHAL

Entretien avec OLIVIER MARCHALOLIVIER MARCHAL

[ZOOM N°9] 09

AVANT [PREMIÈRE]

3De sa jeunesse passée dans la misère d’un camp de gitans, Edmond Vidal, dit Momon, a retenu le sens de la famille, une loyauté sans faille, et la fierté de ses origines. Il a surtout

conservé l’amitié de Serge Suttel. L’ami d’enfance avec qui il a découvert la prison à cause d’un stupide vol de cerises. Avec lui, inexorablement il a plongé dans le Grand Banditisme, et connu l’apogée du GANG DES LYONNAIS, l’équipe qu’ils ont formée ensemble et qui a fait d’eux les plus célèbres braqueurs du début des années soixante dix. Leur irrésistible ascension prend fin en 1974, lors d’une arrestation spectaculaire. Aujourd’hui à l’approche de la soixantaine, Momon tente d’oublier cette période de sa vie. Sa rédemption, il l’a trouvée en se retirant des “affaires”. En prenant soin de Janou, son épouse, qui a tant souffert à l’époque et de ses enfants et petits enfants, tous respectueux, devant cet homme aux valeurs simples et universelles, lucide et pétri d’humanité. A l’inverse de Serge Suttel, qui malgré le temps n’a rien renié de son itinéraire...

3Après trois “films de flics”, voici donc votre premier “film de

voyous”. Mais en fait, LES LYONNAIS, c’est moins le récit des aventures du Gang des Lyonnais que l’histoire d’une amitié et du temps qui passe… C’est comme si vous aviez voulu vous appuyer sur un vrai gangster – Edmond Vidal, un des chefs du Gang des Lyonnais - pour donner plus de force, plus d’authenticité, plus de profondeur encore aux thèmes qui vous sont chers : la trahison par les siens, l’errance, le poids et les cicatrices du passé, la rédemption... Est-ce que ce mélange de vérité historique et de fiction était là dès le départ du projet ou est-il venu en cours de route ? Un film est toujours un long processus de maturation qui passe par de nombreuses étapes. On explore des pistes puis d’autres, puis on revient aux premières… Que ce soit à l’écriture, au casting ou au tournage… Parfois, même, à l’arrivée, on a le sentiment lorsqu’on regarde en arrière tous les états qu’on a traversés que le résultat tient du miracle ! Après MR 73, je me suis lancé dans l’aventure de BRAQUO pour Canal +, et j’avais envie d’enchaîner ensuite avec quelque chose que je n’avais jamais fait : une comédie sentimentale ou un polar très trash. Comme tous les réalisateurs amateurs de polars et de films noirs, j’avais rêvé moi aussi de faire mon “film de gangsters” - j’avais même commencé à travailler il y a quelques années sur le Gang des Postiches avant d’y renoncer. Ce n’était donc plus d’actualité. Et puis, un jour, je croise Roger Knobelspiess qui me parle du livre qu’avait écrit Edmond Vidal et me raconte que Momon lui a dit que s’il devait y avoir un film de sa vie, il voulait que ce soit moi qui le réalise.

Qu’est-ce qui vous a fait penser à un moment donné que Gérard Lanvin était un Edmond Vidal idéal ?Déjà, c’est un acteur que j’aime beaucoup.Aussi bien dans les comédies légères que dans les films plus graves, Il y a chez lui une profondeur, une intensité dramatique, uneémotion qu’on n’a pas souvent exploitées… Et puis, alors qu’on ne se connaissait pas vraiment, on est devenus vraiment très proches sur le tournage du FILS A JO. Très vite, j’ai su qu’il serait dans le film. Comme je vous l’ai dit, on est passé par plein de combinaisons possibles et puis, un jour, ça m’a paru évident qu’il fallait que ce soit lui qui soit Momon. En plus, il y a trente ans, il avait déjà joué Momon pour une série télé. C’était un joli signe du destin… Il y a chez lui quelque chose d’authentique, de viril, d’humain et d’émouvant. Quelque chose à la fois de solide et de blessé qui me touche…

Si vous deviez ne garder qu’un moment de toute l’aventure des Lyonnais…Un, c’est trop dur… Le premier qui me vient à l’esprit, c’est le braquage du fourgon avec les DS. Sur le tournage, ce jour-là, il y avait comme un état de grâce. J’avais la pêche, j’allais à 300 à l’heure, j’avais le sentiment d’être inspiré, je trouvais beaux les plans qu’on tournait… ça, c’est pour le côté metteur en scène. Après, côté émotion, il y a eu des tas de moments forts... Quand on a tourné l’exécution de Chavez, Momon n’a pas supporté la scène, ses yeux se sont remplis de larmes, et il a quitté le plateau. Tout le monde était bouleversé… La grande fête gitane aussi avant le début du tournage, où tout le monde a fait connaissance… Et puis, bien sûr, le jour de la première projection du film quasiment terminé à Momon.

Policier de Olivier MarchalAvec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo

Durée : 1h42

30NOV

MER

CRE

DI

AVANT- PREMIÈRE EXCEPTIONNELLE AVANT- PREMIÈRE EXCEPTIONNELLE EN PRÉSENCE DE L’ÉQUIPE DU FILM EN PRÉSENCE DE L’ÉQUIPE DU FILM

SAMEDI 12 NOV A 20H15 - GRAND ECRAN LA TESTE SAMEDI 12 NOV A 20H15 - GRAND ECRAN LA TESTE

Page 10: GRAND ÉCRAN ZOOM

10 [ZOOM N°9]

3Zurich, 1904. Carl Jung, 29 ans, psychiatre, est au début de sa carrière

et partage sa vie avec sa femme, Emma. S’inspirant des travaux de Sigmund Freud, Jung tente le traitement expérimental connu sous le nom de psychanalyse sur Sabina Spielrein, âgée de 18 ans. Sabina, jeune Russe cultivée qui parle l’allemand, a été diagnostiquée «hystérique» ; et a la réputation d’être agitée et violente. Lors de ses séances avec Jung, elle expose une jeunesse gâchée par les humiliations et une composante sexuelle sado-masochiste.Grâce à leur correspondance, Jung parvient à une grande complicité intellectuelle avec Freud, sur le cas de Sabina. Freud demande à Jung de traiter un collègue, Otto Gross , toxicomane et amoraliste impénitent. Sous son infl uence, Jung va balayer sa propre éthique et se laisser aller à son attirance envers Sabina. C’est le début d’une liaison dangereuse dont les conséquences vont être aussi inattendues que fondamentales.

UN FILM DE DAVID CRONENBERG

A DANGEROUS METHODARRÊT SUR [IMAGE]

21DEC

MER

CRE

DI

3 Pour son premier fi lm «historique», David Cronenberg a choisi le «ménage à trois»

qu’ont composé Sigmund Freud, C.G. Jung et Sabina Spielrein au début du vingtième siècle. Il ne s’agit évidemment pas d’un vaudeville, mais d’une des grandes batailles philosophiques de notre époque, dont les protagonistes ont marqué l’histoire des idées. La jeune Sabina Spielrein fut en effet la patiente du jeune docteur Jung, puis sa disciple et sa maîtresse, et enfi n une brillante praticienne qui tenta, dans un premier temps, de réconcilier le père fondateur de la psychanalyse et son disciple zurichois, pour fi nalement prendre le parti du maître viennois. La liaison du jeune Jung avec une jeune fi lle extrêmement névrosée a sans doute joué un rôle majeur dans la brouille des deux hommes et fi nalement dans le schisme qui sépara inéluctablement les deux écoles. Quand on sait que le primat de la sexualité dans l’inconscient fut le premier point de désaccord entre Jung et Freud, on ne s’étonnera pas que ce soit précisément l’histoire d’une passion amoureuse secrète et interdite qui constitue la trame de A DANGEROUS METHOD.

DE LA SCÈNE À L’ÉCRANA DANGEROUS METHOD fut d’abord un scénario au milieu des années quatre-vingt-dix. Christopher Hampton, qui s’est toujours intéress é à la psychanalyse, passa beaucoup de temps à faire des recherches sur les relations entre Jung et Freud, visita l’hôpital du Burghölzli à Zurich où il découvrit l’histoire de Sabina Spielrein.Hampton se mit à développer le matériel qu’il avait accumulé en une pièce de théâtre à laquelle il donna le titre de The Talking Cure, et qui connut un grand succès quand elle fut

montée au National Theatre de Londres avec Ralph Fiennes dans le rôle de Jung. Quelques années plus tard, David Cronenberg demanda à Hampton d’adapter la pièce pour l’écran. «J’ava is trouvé dans la pièce originale de Christopher Hampton un matériau parfait pour le cinéma. Le fait que les personnages aient réellement existé, qu’ils aient été des êtres supérieurement intelligents et que le triangle Freud-Jung-Sabina ait, d’une certaine façon, donné naissance à la psychanalyse moderne, me séduisit énormément.»DAVID CRONENBERG réalisateur

On ne présente plus David Cronenberg qui a su atteindre, dans le monde du cinéma, une place toute particulière. Il a écrit et réalisé FRISSONS, RAGE, FAST COMPANY, CHROMOSOME 3, SCANNERS, VIDEODROME, LA MOUCHE, FAUX SEMBLANTS, LE FESTIN NU, CRASH et EXISTENZ. Il a adapté à l’écran, d’après des scénarios originaux, DEAD ZONE, M. BUTTERFLY, SPIDER, HISTORY OF VIOLENCE, et LES PROMESSES DE L’OMBRE.Le cinéaste natif de Toronto a été récompensé internationalement. Ses deux premiers fi lms en 35mm furent STEREO et CRIMES OF THE FUTURE, tous deux réalisés à la fi n des années 60. Dès ces premiers essais, Cronenberg s’oriente, dans un style underground, vers les thèmes qui caractérisent toute son oeuvre : la violence, le sexe, l’horreur «viscérale», la

contamination, l’épidémie, la mutation et la satire sociale.En 2008, Cronenberg dirigea «La Mouche», un opéra inspiré de son fi lm, au Théâtre du Châtelet à Paris, d’après un livret de David Henry Hwang et sur une partition de son vieux complice Howard Shore.Qu’il adapte des livres de la contre-culture (CRASH et LE FESTIN NU), qu’il plonge dans la science-fi ction (VIDEODROME, EXISTENZ ou SCANNERS) ou qu’il fouille les corps et les âmes (CHROMOSOME 3, LA MOUCHE ou FAUX-SEMBLANTS), Cronenberg reste le même : un cinéaste perfectionniste, raffi né et audacieux, soucieux d’éclairer nos pulsions et nos phobies par des images violentes ou paradoxales, reposant sur des intrigues d’une grande densité.

NOTEOtto Gross mourut de faim à Berlin, en 1919. Sigmund Freud fut chassé de Vienne par les nazis et mourut d’un cancer à Londres, en 1939.Sabina Spielrein rentra en Russie et forma un grand nombre des meilleurs psychanalystes d’Union Soviétique, avant de retourner dans sa ville natale, Rostovsur- le-Don, pour pratiquer la médecine. En 1941, devenue veuve, elle fut arrêtée par les nazis, et exécutée dans une synagogue.Carl Gustav Jung souffrit durant la Première Guerre Mondiale d’une sévère dépression nerveuse dont il fi nit par émerger pour devenir l’un des plus grands psychologues de son époque. Il survécut à sa femme et mourut paisiblement en 1961.

DRAME de David Cronenberg Avec Viggo Mortensen, Michael Fassbender

et Keira Knightley. Durée : 1h39

INTRODUCTION

Page 11: GRAND ÉCRAN ZOOM

ARRÊT SUR [IMAGE]

16NOV

MER

CRE

DI

3 Marie-Claire et Michel, les personnages incarnés par Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin, sont parents et

même grands-parents ?Cela me pendait au nez de travailler sur deux générations et plus seulement sur une seule.À l’écriture, avec Jean-Louis Milesi, on a décidé que les deux couples centraux, d’un certain âge, seraient encerclés par des personnages très jeunes. Je voulais que l’opposition entre la génération représentée par Marie-Claire et Michel et la génération qui suit, ne se traduise pas uniquement à travers le personnage qui les agresse. C’est pourquoi ils sont aussi en opposition avec leurs propres enfants, qui ne comprennent pas les choix de leurs parents. Florence et Gilles sont dans le repli amicalo-familial, ce qui, pour moi, constitue une régression, ils ne veulent pas mettre en danger leur petit confort. Je ne leur jette pas la pierre, eux-mêmes ont été chahutés, Gilles a perdu son travail à la réparation navale, même s’il en a retrouvé depuis, et le mari de Florence est obligé de travailler à Bordeaux, et il est toujours en déplacement, ce qui complique leur quotidien.Disons qu’ils ont perdu leur «faculté d’indignation». Je comprends qu’on ait peur de sortir du chaud… parce qu’on n’a pas envie d’avoir froid, c’est légitime. Mais ça devient grave, dans l’histoire que nous racontons, et leurs parents leur donnent une leçon de courage.Le personnage de l’agresseur, bien que de la même génération que Florence et Gilles, se bat avec une autre réalité.Dans les jeunes générations, les «nouveaux pauvres gens», nous avons voulu parler de ceux qui, touchés de plein fouet, sont plus révoltés que nos personnages principaux qui ont trouvé, parce que, tout simplement, les circonstances l’ont permis, un fragile équilibre dans un repli de solidarité interne au plus petit groupe qui existe, c’est-à-dire la famille. Christophe, lui, bascule par nécessité, puisqu’on va découvrir qu’il a payé le loyer avec le butin, et qu’en fait de famille, il élève seul ses deux frères.

L’agression est une sorte d’électrochoc pour Marie-Claire et Michel ?Ils prennent des coups, au sens strict du terme, mais aussi des coups

au moral. Ce qui leur arrive à ce moment-là leur semble inconcevable. Ils sont agressés par l’un des leurs et ça les détruit intellectuellement, par rapport à ce pour quoi ils ont toujours lutté. C’est insupportable pour eux, qui n’ont que quelques maigres acquis, comme, au bout d’une vie de travail, on arrive à en avoir enfin, comme on arrivait à en avoir. Tous les experts du monde politique et syndical le constatent : on vit un déclassement. C’est la première fois, historiquement, que nous sommes face à une génération qui risque de vivre moins bien que ses parents.

Le film, au tournage, s’appelait LES PAUVRES GENS, et vous avez finalement choisi pour titre : LES NEIGES DU KILIMANDJARO…Les Pauvres Gens et la référence à Hugo interviennent à la fin, sur un carton qui précède le générique, ce qui a plus de sens et de force qu’au début. LES NEIGES DU KILIMANDJARO ça évoque le vaste monde, alors qu’on est à l’Estaque. Et c’est la chanson que chantent les petits-enfants de Marie-Claire et Michel pour leur anniversaire de mariage. L’idée du cadeau collectif d’un voyage en Tanzanie s’est matérialisée par cette chanson. J’ai toujours aimé la variété, ça date les événements,petits et grands, mieux que le carbone 14. Et je tiens à dire que j’ai vu Pascal Danel la chanter sur scène, au Gymnase à Marseille dans les années 1960, en première partie d’Adamo ! Marie-Claire et Michel sont de la génération Pascal Danel… et aussi de la génération Joe Cocker, dont on entend l’interprétation de Many Rivers to cross.

En empruntant un peu à Malraux, vous avez déclaré un jour qu’«un film populaire est un film qui révèle aux gens la grandeur qu’ils ont en eux» ?Et je le pense plus que jamais. Pour moi, l’espoir est dans ces gens-là. Appelons-les des «Saints» ou des «Justes», en tout cas, il y en a, ça existe. L’espoir est dans la réconciliation de tous les «pauvres gens». Et j’imagine, d’ailleurs évidemment, comme épilogue au film, qu’à sa sortie de prison, Christophe rejoindra Michel, Marie-Claire, Raoul et Denise, et qu’ils reprendront le combat. Ensemble.

Entretien avec Robert GuédiguianEntretien avec Robert Guédiguian

LES NEIGES DU

Drame de Robert Guédiguian Avec Jean-Pierre Darroussin, Maryline Canto

Durée : 1h47

3 Bien qu’ayant perdu son travail, Michel vit heureux avec Marie-Claire. Ces deux-là s’aiment depuis trente ans…

Leurs enfants et leurs petits-enfants les comblent… Ils ont des amis très proches… Ils sont fiers de leurs combats syndicaux et politiques… Leurs consciences sont aussi transparentes que leurs regards. Ce bonheur va voler en éclats avec leur porte-fenêtre devant deux hommes armés et masqués qui les frappent, les attachent, leur arrachent leurs alliances, et s’enfuient avec leurs cartes de crédit. Leur désarroi sera d’autant plus violent lorsqu’ils apprendront que cette brutale agression a été organisée par l’un des jeunes ouvriers licenciés en même temps que Michel, par l’un des leurs… Michel et Marie-Claire vont peu à peu s’apercevoir que leur agresseur, Christophe, n’a agi que par nécessité. En effet, il vit seul avec ses deux petits frères et s’en occupe admirablement, veille à leurs études comme à leur santé…

KILIMANDJAROUN FILM DE ROBERT GUÉDIGUIAN

Sélection offi cielle UN CERTAIN REGARD FESTIVAL DE CANNES 2011

[ZOOM N°9] 11

Page 12: GRAND ÉCRAN ZOOM

LES LUNDIS [DE L’UTLARC]ARCACHON CENTRE CINÉ [FILMS]LA TESTE

Traquenard

3Thomas Farrell, avocat et ami du caïd de la pègre Rico Angelo, rencontre

chez son client Vicki Gaye, une chanteuse de cabaret. Ils vont s'aimer. Mais dans le Chicago des années trente où la guerre des gangs fait rage, être avocat d'un truand et amoureux d'une étoile peut s'avérer très dangereux..

3Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look

gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il décide de poursuivre, à travers l’Amérique, la vengeance qui hantait son père.

3Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour

s’occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l’accord de son mari, un homme psychologiquement instable…

31845, Oregon. Une caravane composée de trois familles engage le trappeur Stephen

Meek pour les guider à travers les montagnes des Cascades. Parce qu’il prétend connaître un raccourci, Meek conduit le groupe sur une piste non tracée à travers les hauts plateaux désertiques. Ils se retrouvent perdus dans un désert de pierre. La faim, la soif et le manque

de confiance dans l’instinct de survie de chacun d’entre eux sont autant d’obstacles qui se dressent sur leur chemin.

Policier de Nicholas Ray. Avec Cid Charisse, Robert Taylord. Durée 1h35.

Drame de Paolo Sorrentino Avec Sean Penn, Judd Hircsh. Durée 1h58.

Drame de Asghar Farhadi Avec Leila Hatami, Peyman Moadi. Durée 2h03.

Western de Kelly Reichardt Avec Michelle Williams, Paul Dano. Durée 1h44.

Comédie, Policier de Woody Allen. Avec Woody Allen, Diane Keaton. Durée 1h48.

Drame de Luca Guadagnino. Avec Tilda Swin-ton. Durée 1h58.

L U N D I 1 4 N OV E M B R E A 1 4 H 3 0G R A N D E C R A N A R CAC H O N

JEUDI 17 NOVEMBRE A 20H30JEUDI 17 NOVEMBRE A 20H30LUNDI 21 NOVEMBRE A 15HLUNDI 21 NOVEMBRE A 15HGRAND ECRAN ARCACHONGRAND ECRAN ARCACHON

L U N D I 2 8 N OV E M B R E A 1 4 H 3 0G R A N D E C R A N A R CAC H O N

L U N D I 1 2 D É C E M B R E A 1 4 H 3 0G R A N D E C R A N A R CAC H O N

J E U D I 1 7 N OV E M B R E A 1 3 H 5 5G R A N D E C R A N L A T E S T E

JEUDI 08 DÉCEMBRE A 13H35JEUDI 08 DÉCEMBRE A 13H35GRAND ECRAN LA TESTEGRAND ECRAN LA TESTE

JEUDI 24 NOVEMBRE A 13H50JEUDI 24 NOVEMBRE A 13H50GRAND ECRAN LA TESTEGRAND ECRAN LA TESTE

J E U D I 1 E R D É C E M B R E A 1 3 H 4 5G R A N D E C R A N L A T E S T E

J E U D I 1 5 D É C E M B R E A 1 3 H 3 5G R A N D E C R A N L A T E S T E

Meurtre mystérieux à Manhattan

Amore

3L'éditeur Larry Lipton et son épouse Carol logent dans un luxueux

appartement de Manhattan où ils se lient rapidement d'amitié avec leur voisins de palier, Paul et Lillian House. Un jour, cette dernière décède d'une crise cardiaque.

Une mort étrange, la vieille dame n'ayant jamais eu de problèmes de santé majeurs. Petit à petit, l'idée d'un meurtre se précise et Carol Lipton est bien décidée à élucider ce mystère.

3Dans la propriété des Recchi, riche famille d’industriels milanais, Emma

coule des jours monotones, enfermée dans son mariage et son sens du devoir.Au printemps, elle fait la connaissance d’Antonio, surdoué en cuisine et meilleur ami de son fils. Leur rencontre déclenche des passions longtemps réprimées et conduit Emma sur le chemin d’un retour à la vie.

CINÉ [[VO]]

FILM [ANGLAIS]FILM [ANGLAIS] FILM [IRANIEN]

This must be the placede Paolo Sorrentino Une séparation

de Asghar FarhadiLa dernière pistede Kelly Reichardt

JEUDI 1JEUDI 1erer DÉCEMBRE A 20H30 DÉCEMBRE A 20H30MARDI 06 DÉCEMBRE A 15H MARDI 06 DÉCEMBRE A 15H GRAND ECRAN ARCACHONGRAND ECRAN ARCACHON

JEUDI 15 DÉCEMBRE A 20H30JEUDI 15 DÉCEMBRE A 20H30LUNDI 19 DÉCEMBRE A 17H30 LUNDI 19 DÉCEMBRE A 17H30 GRAND ECRAN ARCACHONGRAND ECRAN ARCACHON

Un goûter «TEA TIME» (thé et dégustation de gâteaux anglais) sera offert aux

spectateurs le mardi 06 décembre à 15h.

12 [ZOOM N°9]

Page 13: GRAND ÉCRAN ZOOM

La vie de Paul bascule le jour où sa femme Sarah disparaît subitement. Après une année de recherches infructueuses, Paul est un homme brisé, rongé par le doute et la culpabilité. Sa dernière chance est peut-être de tout reprendre à zéro : déménager avec ses deux enfants à Saint-Malo, la ville où il a grandi. Mais des rencontres inattendues vont donner à ce nouveau départ une tournure qu’il n’imaginait pas.

Drame de Jalil Lespert Avec Benoît Magimel, Audrey Tautou,

Isabelle Carré. Durée : 1h30

[ZOOM N°9] 13

Des ventsContraires

Point de vue du réalisateurRÉALISER UN 2ÈME FILM

3 J’étais bien plus serein en réalisant mon deuxième film que le premier. Après « 24 MESURES » je me suis dit que pour le

suivant il me faudrait un scénario plus solide, moins empirique, car il relevait de l’écriture automatique. Je m’étais amusé à le faire comme une partition de jazz. J’avais une structure et je suis parti en impro. C’était à la fois son charme et sa carence majeure. Du coup, je m’étais dit : « Ma cuisine est trop petite, la prochaine fois j’essaierai de la faire plus grande ! ». J’attends de ce film qu’il m’apprenne encore plus sur l’art du cinéma. Je souhaite aussi qu’il me permette d’en faire d’autres et qu’il touche les spectateurs. Ce serait formidable qu’il les émeuve.

LA GÉNESE DU PROJETComme Olivier ADAM avait bien aimé mon premier long-métrage et que nous sommes de la même génération, il m’a proposé de lire son roman. C’était en 2008. « Des vents contraires » m’a tout de suite plu. Il m’a alors expliqué qu’un projet d’adaptation pour le cinéma était en cours mais que personne n’avait acquis les droits. Plusieurs noms de réalisateurs lui avaient été proposés. Il en avait suggéré d’autres. Il m’a avoué qu’il pensait à moi. J’ai dit banco direct ! Du roman, je tenais absolument à conserver deux aspects. Tout d’abord, c’est une histoire de coeur qui palpite. Il est question de la relation d’un père avec ses deux enfants. L’essentiel du film est là. Ensuite, je voulais aborder la reconstruction d’un homme malgré le deuil impossible de sa femme disparue et sa renaissance grâce aux autres. L’idée c’est que, même si on ne s’en rend pas compte on a toujours besoin d’autrui.

LE CHOIX DES ACTEURSJe me suis concentré sur l’histoire en me disant que le comédien le plus à même de jouer Paul s’imposerait ensuite. Mais les choses n’arrivent pas forcément par hasard ! Doucement, sûrement et sans doute parce qu’on avait déjà travaillé ensemble, il était indéniable que Benoît se glisserait dans la peau du personnage principal. Benoît MAGIMEL est une étoile noire dans le film. Il est confronté à des personnages très solaires. Je ne voulais pas l’enfermer entre des acteurs monochromes. Je suis ravi qu’il ait Antoine DULERY, Ramzy BEDIA, Bouli LANNERS, Isabelle CARRE et Audrey TAUTOU comme partenaires. Face à un tel

cast on ne peut pas dire : « Encore un film d’auteur ou toujours les mêmes acteurs de comédie ! ». On est constamment dans le contraste, jamais ton sur ton. J’avais envie d’une actrice gracieuse pour jouer Sarah. Audrey TAUTOU a cette qualité. Son personnage sort trop vite de la vie de Paul, son mari à l’écran. Or, ce couple s’aimait. Dans le roman, Sarah est évoquée sous forme de souvenirs. Mais dans le film, dès le début, elle a une scène avec dialogues. On n’utilise pas de voix off. C’est la dernière fois où elle voit son mari et ses enfants. C’est formidable qu’Audrey l’incarne : on a envie qu’ils se retrouvent ! Étant donné l’actrice qu’elle est devenue on s’identifie à elle. On a tout de suite de l’empathie pour elle et pour son couple. Et puis je n’avais jamais vu Audrey en mère de famille dans un film. Sa maturité lui permet désormais de se glisser dans un tel rôle.

Dans le roman le déménageur est grand, efflanqué. Ce rôle était fait pour Ramzy. J’avais envie que le personnage soit un « rebeu », qu’il n’y ait pas que des Bretons blonds aux yeux bleus dans le film, que la mixité de la société française soit représentée. Et puis je voulais un acteur fragile, touchant. Pendant que j’écrivais le scénario j’ai croisé Ramzy par hasard. J’ai eu un déclic. Je me suis dit : « C’est lui ! Il me le faut absolument ». Il m’a avoué n’avoir jamais tourné de films sérieux car il avait les jetons. Puis il m’a dit : « Je le fais pour toi ! ». Il s’est vraiment lâché et investi à 100% dans le rôle. Il m’a fait un très beau cadeau.

Point de vue de l’auteurPoint de vue de l’auteurLES ENVIES DE JALIL LESPERTD’emblée, Jalil avait l’idée du film qu’il voulait faire. Il m’a tout de suite dit « mon » film, pas « notre » film. Voilà ce que je veux entendre d’un réalisateur qui souhaite adapter une de mes oeuvres ! Du coup, je savais qu’on oublierait assez vite mon roman. Ça peut paraître paradoxal car certains auteurs sont très inquiets du traitement réservé à leur livre. Jalil n’a jamais prétendu être fidèle au mien. À peine venait-il de finir de le lire qu’il m’a parlé très longuement des personnages de Paul et Alex, les deux frères. C’était drôle car leur relation est dépeinte de façon très allusive dans le livre. Mais il voyait déjà un film sur eux avec des engueulades que je n’avais pas écrites ! De la même manière il a supprimé des pages entières du livre concernant l’inspecteur COMBE. Et pourtant d’autres professionnels du cinéma m’avaient dit auparavant que les passages entre « cet inspecteur et sa fille qui fait de la boxe et à laquelle il n’a jamais avoué qu’il est son père » étaient cruciaux et hyper cinématographiques ! De cette matière première qu’est mon roman Jalil n’a gardé que ce qui l’intéressait, le touchait et résonnait en lui. Il s’était fait un point de vue qui légitime totalement l’existence du film par rapport au livre.

ARRÊT SUR [IMAGE]

14DÉC

MER

CRE

DI L’histoireL’histoire

UN FILM DE JALIL LESPERTUN FILM DE JALIL LESPERT

Page 14: GRAND ÉCRAN ZOOM

LE CINÉ DES ENFANTS [3€ POUR TOUS]

1 L’élève Ducobu s’est encore fait renvoyer d’une école. Cette fois, pour

éviter de finir en pension, il n’a plus qu’une seule chance : réussir à Saint-Potache. Pour s’en sortir, ce cancre attachant va devoir se surpasser et mettre au point les tricheries les plus ingénieuses et les plus spectaculaires jamais imaginées.

DIMANCHE 13 NOVEMBRE A 10H30GRAND ECRAN LA TESTE

SAMEDI 19 NOVEMBRE A 14H30GRAND ECRAN ARCACHON

Film de Philippe de Chauveron, avec Elie Semoun. Durée 1h36.

L’ élève Ducobu

1 Un étrange vaisseau surgissant de nulle part, atterrit de toute urgence

au milieu d’un champ de pastèques sous les yeux affolés d’un fermier et de son âne fidèle.Après « Le Petit Monde de Bahador », le réalisateur Abdollah Alimorad revient avec une histoire pleine d’humour et de suspense.

DIMANCHE 20 NOVEMBRE A 10H30GRAND ECRAN LA TESTE

Vent de folie à la ferme Cars 2

1 Dans Cars 2, Flash McQueen, la star des circuits automobiles, et son

fidèle compagnon Martin la dépanneuse reprennent la route pour de nouvelles aventures. Les voilà partis pour courir le tout premier Grand Prix Mondial, qui sacrera la voiture la plus rapide du monde ! Mais la route du championnat est pleine d’imprévus, de déviations et de surprises hilarantes , surtout lorsque Martin se retrouve entraîné dans une histoire comme il n’en arrive qu’à lui : une affaire d’espionnage international !

DIMANCHE 27 NOVEMBRE A 10H30GRAND ECRAN LA TESTE

SAMEDI 26 NOVEMBRE A 14H30GRAND ECRAN ARCACHON

SAMEDI 03 DÉCEMBRE A 14H30GRAND ECRAN ARCACHON

Film d’animation de Abdollah Alimorad. Durée 43 mn.

Film d’animation de John Lasseter. Durée 1h52.

1 Un programme de courts métrages d’animation réalisés par le cinéaste

letton Arnolds Burovs.

DIMANCHE 04 DÉCEMBRE A 10H30GRAND ECRAN LA TESTE

SAMEDI 10 DÉCEMBRE A 14H30GRAND ECRAN ARCACHON

Film d’animation de Arnolds Burovs. Durée 1h06.

Cosette et le petit cordonnier

DIMANCHE 11 DÉCEMBRE A 10H30GRAND ECRAN LA TESTE

Kung fu panda 2 Opopomoz

1 A Naples, à la veille de Noël, Peppino et son fils Rocco s’affairent pour

la préparation de la traditionnelle crèche sous les yeux bienveillants de maman Mariù. La petite famille attend un bébé pour le 25 décembre. Rocco est persuadé que le nouveau-né lui volera l’amour de ses parents. Entre-temps, trois petits diables sont envoyés sur Terre pour accomplir une mission diabolique : convaincre un être humain d’empêcher la naissance de l’enfant Jésus...

DIMANCHE 18 DÉCEMBRE A 10H30GRAND ECRAN LA TESTE

SAMEDI 17 DÉCEMBRE A 14H30GRAND ECRAN ARCACHON

SAMEDI 24 DÉCEMBRE A 14H30GRAND ECRAN ARCACHON

Film d’ animation de Enzo D’Alo. Durée 1h30.

Film d’animation de Jennifer Yuh. Durée 1h35.

1�Le rêve de Po s’est réalisé. Il est devenu le Guerrier Dragon, qui

protège la Vallée de la Paix avec ses amis les Cinq Cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe. Mais cette vie topissime est menacée par un nouvel ennemi, décidé à conquérir la Chine et anéantir le kung-fu à

l’aide d’une arme secrète et indestructible. Comment Po pourra-t-il triompher d’une arme plus forte que le kung-fu ? Il devra se tourner vers son passé et découvrir le secret de ses mystérieuses origines.

14 [ZOOM N°9]

Page 15: GRAND ÉCRAN ZOOM

[ÉVENEMENTS]

3Une musique puissante, une histoire captivante et une fin tragique : le

Royal Opera House présente Tosca, l’opéra de Puccini toujours aussi populaire, servi par une distribution formidable. La production minutieuse de Jonathan Kent s’appuie sur une toile de fond historique qui nous plonge à Rome en 1800, dans un contexte politique de contrôle et de méfiance, magnifiquement évoqué par les décors grandioses de Paul Brown. L’apparat

de la liturgie de l’Église, l’obscurité d’un bureau troublant cachant une salle de torture et l’optimisme trompeur de la lumière du point du jour : tous ces éléments mettent en valeur l’amour de Tosca, la belle diva, l’idéalisme de son amant, Cavaradossi, et l’obsession meurtrière et destructrice de Scarpia, le chef de la police malveillant. Du drame, de la passion et une musique fantastique : Tosca est sûr d’offrir une grande soirée d’opéra.

3Giselle est l’un des ballets romantiques les plus importants, et l’une des

oeuvres les plus prestigieuses et les plus populaires des canons de la danse et du répertoire du Royal Ballet. Le rôle principal illustre la force transcendante de l’amour sur la trahison. Sur le plan technique, il constitue l’un des rôles les plus exigeants de la danse

classique, et l’un des plus difficiles sur le plan émotionnel. Les danseuses de la compagnie démontrent dans cette oeuvre toute l’étendue de leur talent. La mise en scène sensible de Peter Wright et les décors évocateurs de John Macfarlane accentuent les contrastes de cette histoire qui oscille entre monde réel et surnaturel.

Musique : Adolphe AdamRoyal Ballet

Orchestra of the Royal Opera HouseDurée : 2h04

Floria Tosca : Angela Gheorghiu Mario Cavaradossi : Jonas Kaufmann

Baron Scarpia : Bryn Terfel Cesare Angelotti : Lukas Jakobski

Chorégraphie : Marius Petipa d’après Jean Coralli et Jules Perrot

Production et chorégraphie additionnelle : Peter Wright

Royal Opera ChorusOrchestra of the Royal Opera House

Durée : 2h05 en VO sous titréeOpéra en 3 actes chanté en italien

Pour la première fois assister à un opéra ou un ballet... sur Grand Écran en qualité image et son numériques.

VENDREDI 18 NOVEMBRE A 20H15GRAND ÉCRAN LA TESTE

VENDREDI 16 DÉCEMBRE A 20H15GRAND ÉCRAN LA TESTE

MARDI 22 NOVEMBRE A 15HGRAND ÉCRAN ARCACHON

MARDI 20 DÉCEMBREA 15HGRAND ÉCRAN ARCACHON

Giselle de Adolphe Adam

La Tosca de Giacomo Puccini

[ZOOM N°9] 15

Tarif normal 15 € - Tarif réduit 12 € (+ de 65 ans, famille nombreuses, - de 18 ans) Tickets CE acceptés : 2 Tickets = 1 entrée

Carte d’abonnement 69 € (7 spectacles aux choix sur la saison)

Page 16: GRAND ÉCRAN ZOOM