Grand Nancy - numéro spécial INONDATIONS 2012

Dossier Spécial Inondations - Juillet 2012

Dossier spécial inonDations

témoignages Des acteurs | 6 un événement climatique exceptionnel | 10

soliDarité et mobilisation | 16

intempéries exceptionnelles De la nuit Du 21 au 22 mai 2012


D ans la nuit du 21 au 22 mai, deux violents orages se sont abattus sur l’ensemble des communes de la

Communauté urbaine du Grand Nancy. En l’espace de trois heures, environ 11 mil-lions de m3 d’eau se sont déversés sur l’ag-glomération avec une force dévastatrice. Le bilan de ces intempéries d’intensité exceptionnelle est important : alors qu’une habitante est malheureusement décédée à Essey-lès-Nancy, plus de

2 300 foyers, plus de 200 commerces et plus de 200 bâtiments et biens publics de l’agglomération ont été sinistrés.

Coordination des solidaritésDès le début de cette crise, le Grand Nancy et les communes se sont mobili-sés pour demander la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, qui a fait l'objet d'un arrêté interministériel paru au Journal Officiel le 14 juin dernier.

Sur le terrain, aux côtés des communes, il a coordonné les solidarités en lien avec les services de l’état, la Caisse d'allocations familiales, les profession-nels de l’assurance, les chambres consulaires et la Croix-Rouge. Jour et nuit, les agents de la Commu-nauté urbaine et des communes ont œuvré, dans un premier temps, pour venir en aide aux sinistrés, puis pour redonner vie aux communes. |

SOMMAIRE

ça s'est passé | 2Des intempéries d'une intensité exceptionnelle |

Sommaire | 3

Interviews | 4Raphaël Bartolt, Préfet de Meurthe-et-Moselle |André Rossinot, Président de la Communauté urbaine du Grand Nancy |

Sur les communes | 6 Les vingt communes du Grand Nancy touchées |

Géographie du Grand Nancy | 10Un relief qui favorise le ruissellement |

Pluviométrie | 12 Un déluge sur le Grand Nancy |

Aménagements | 14Les aménagements de la Meurthe ont fait leurs preuves |

Solidarité | 16Un grand élan solidaire |

Assurances | 18L’état de catastrophe naturelle :mode d’emploi |

Mobilisation | 20Les agents communautaires mobilisés pour redonner vie aux communes |

Grands équipements | 22Les usagers pourront compter sur les autres bassins de l'agglo |

Les suites à donner | 23Inondations et urbanisme : les enseignements à tirer |

DoSSIer SPécIAL INoNDAtIoNS communauté urbaine du Grand Nancy : 22-24, viaduc Kennedy • CO n°36 • 54 035 Nancy cedex Tél : 03 83 91 83 91• Site internet : www.grand-nancy.org • Directeur de la publication : andré ROSSINOT • rédacteur en chef : Jean-Christophe ERBSTEIN • ont collaboré à ce numéro : élise FRISONI, Cyril KLEIN, Lison JUNGMaNN • Photos : alexandre MaRChI/ER • Jean-Claude D, Serge MaRTINEZ, Frédéric MERCENIER, Gilles SaPIRSTEIN, service communication d'Essey-lès-Nancy, Patrice SaUCOURT/ER • Mise en page : Trait d’Union • Dépôt légal : n°280 • Imprimé sur papier 100 % recyclé.

Le 22 mai au matin, impasse Maurice Genevoix, dans le secteur de Mouzimpré à Essey-lès-Nancy.

Des intempéries D’une intensitéexceptionnelle


INtervIew INtervIew

Des intempéries d’intensité exceptionnelle ont frappé le Grand Nancy, mais également d’autres communes du département. Quel est le bilan global ?raphaël Bartolt : 72 communes ont été touchées par ce phénomène météorologique hors norme et difficile-ment prévisible. 60 communes ont demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et la commission interministérielle a accepté dans son périmètre 19 communes du Grand Nancy. Ce sont plus de 4 000 foyers touchés, un millier d’auto-mobiles concernées et près de 400 entreprises industrielles ou commerciales qui ont subi des dommages. Le premier chiffrage des assureurs fait état de 40 millions de dommages.à cela, il faut ajouter les dom-mages subis par les collecti-vités pour leur voirie, réseaux divers, écoles, bâtiments publics...

Dans la nuit du 21 au 22 mai, comment s’est traduit l’engagement des services d’urgence sur le terrain ?rB : Les services de secours ont été mobilisés dès les premiers instants, et, à partir de 1 h, j’ai décidé de réunir le centre opérationnel départemental pour coordonner l’organisation des secours et faire remonter toutes les difficultés à gérer. 400 sapeurs-pompiers de tout le département ont été mobilisés, et je rends hommage à leur engagement. Ils sont intervenus plus de 1 200 fois

en quoi ces intempéries qui ont frappé les communes du Grand Nancy étaient exceptionnelles ? André rossinot : Le caractère rare de ce phénomène climatique qui s’est fixé sur notre territoire a été confirmé par Météo France. Les pluies orageuses ont été d’une violence inégalée de mémoire de Grand Nancéien. Les conséquences sont importantes : nous déplorons le décès d’une habitante d’Essey-lès-Nancy et près de 2 500 foyers et entreprises sinistrés. Devant l’ampleur du drame, j’ai tout de suite fait appel à la solidarité nationale, en demandant la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, ce qui est aujourd'hui le cas pour 19 communes du Grand Nancy.

Quel rôle a joué le relief de l’agglomération nancéienne dans les inondations ?Ar : L’eau a toujours été présente à la fois dans la géo-graphie et l’histoire du Grand Nancy. Nous nous sommes construits dans la vallée de la Meurthe, au cœur d’une cuvette encadrée de plateaux. Un réseau de ruisseaux souvent oubliés existe sous nos pas. En conséquence, les temps de concentration des eaux pluviales sont extrêmement courts. Les aménagements importants de la Meurthe ont toutefois limité l’ampleur de la catastrophe. Les 31 bassins de rétention et le réseau d’eaux pluviales ont permis d’évacuer la moitié de l’eau qui s’était déversée sur l’agglomération.

comment les pouvoirs publics ont-ils fait face à la crise sur le terrain ?Ar : La mobilisation a été exemplaire. Réunis en cellule

et ils ont reçu 6 000 appels en 24 h. Les policiers et les gen-darmes ont aussi été très présents sur le terrain durant toute la nuit.

Quel a été le rôle de la cellule de crise mise en place à la Préfecture ?rB : Le centre opérationnel départemental, dit cellule de crise, a pour but de synthétiser les remontées du ter-rain, de coordonner les secours et de définir les priorités d’intervention eu égard aux urgences vitales. C'est également le lieu où s'exerce la communication de crise sous l'autorité exclusive du préfet, en qualité de directeur des opérations de secours. Enfin, la cellule de crise établit la coordination avec les maires des communes concernées. C’est à ce titre que le Président du Grand Nancy, andré Rossinot, personnellement, et ses équipes nous ont apporté une

aide précieuse tout au long de la nuit, tout comme les maires des communes les plus touchées qui étaient auprès de leurs adminis-trés et faisaient remonter en permanence leurs besoins.

en lien avec la communauté urbaine et les communes, quelles actions de solidarité ont-elles été mises en place par

les services de l’état pour venir en aide aux sinistrés ?rB : La Caisse d’allocations familiales a immédiate-ment mis en place une aide exceptionnelle pour les familles. Par ailleurs, suite à la visite du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, 75 000 euros ont été débloqués pour un secours d’extrême urgence. Cette somme a permis d’aider les personnes se trouvant dans une situation difficile au lendemain du sinistre et qui ne pouvaient faire face à leurs besoins essentiels les plus urgents, tels que nourriture, logement ou habillement.

de crise autour du Préfet, la Sécurité civile, les pompiers, les services de police et de gendarmerie, les services du Grand Nancy ont su réagir dès les premiers instants, en par-faite coopération avec les maires, les élus et services communaux. Je tiens à rendre hommage et à remercier tous ces acteurs, et tout particulièrement les agents du Grand Nancy et ceux des communes, qui ont su faire preuve de courage, de profession-nalisme et de solidarité.

Justement, comment se sont organisées les solidarités au lendemain des intempéries ?Ar : à tous les niveaux, notamment entre voisins ou entre communes, chacun s’est engagé pour soulager la détresse des sinistrés. Les services de l’état ont tout de suite mis en place des aides d’urgence de la Caisse d’allocations familiales. Coordinateur de ces solidarités

sur son territoire, le Grand Nancy a initié avec la Préfecture, les communes et les profession-nels de l’assurance des perma-nences à destination des sinistrés. Je salue également l’engagement de la Croix-Rouge, partenaire na-turel de la Communauté urbaine, et le soutien du Sillon lorrain,

et particulièrement la Ville de Metz et la Communauté de communes de Metz Métropole qui nous ont fourni des pompes supplémentaires.

Quels enseignements peut-on d’ores et déjà tirer de cette catastrophe ?Ar : avant tout, nous devons faire preuve d’humilité face aux évolutions climatiques, dont cet épisode est une terrible illustration. Le Grenelle de l’Environnement nous a permis d’ancrer nos politiques publiques en phase avec les enjeux du développement durable. Nous allons lancer une réflexion partagée notamment pour analyser cet événement exceptionnel et le prendre en compte d’une manière réaliste en matière d’urbanisme.

Raphaël Bartolt, Préfet de Meurthe-et-Moselle.

"4 000 foyers touchés dans le département, un millier d’automobiles concernées et près de 400 entreprises industrielles ou commerciales qui ont subi des dommages."

"à tous les niveaux, notamment entre voisins ou entre communes, chacun s’est engagé pour soulager la détresse des sinistrés."

"Une mobilisation exemplaire"Président de la Communauté urbaine du Grand Nancy et Maire de Nancy, André Rossinot salue l'engagement de tous les acteurs au service des sinistrés.

"l’engagement De tous sur le terrain"Préfet de Meurthe-et-Moselle, Raphaël Bartolt revient sur la manière dont les services de l'état ont géré ces intempéries exceptionnelles. André Rossinot, Président de la Communauté

urbaine du Grand Nancy, Maire de Nancy.


Près de 2 500 foyers sinistrés, environ 200 commerces et entreprises de services dévastés, des dégâts dans 200 bâtiments et lieux publics et un millier de véhicules détériorés : le bilan provisoire des intempéries est lourd pour l’ensemble des vingt communes du Grand Nancy touchées à différents niveaux. Présents sur le terrain, les maires et les élus des communes témoignent.

Claudine Guidat, 1re adjointe au Maire de Nancy"Un esprit De soliDarité à cultiver""Ces intempéries d’intensité exception-nelle ont frappé durement les commer-

çants de l’hyper-centre, avec des dommages importants. Des inondations se sont produites dans les caves où étaient souvent entreposés les stocks de marchandises. Les services techniques de la Ville sont intervenus en lien avec les Vitrines de Nancy. Dans le quartier de la place de la Commanderie ou du Clos de Médreville, où nombre d’habitants ont été sinistrés, nous avons mis en place des solutions d’urgence.

Esprit de solidaritéPartout, chez les particuliers comme chez les profes-sionnels, j’ai remarqué une attitude solidaire, dans la droite ligne des actions que nous avions mises en place, notamment les "Voisins solidaires" ou les Sauveteurs volontaires de proximité. Dans des situations difficiles, on redevient humain et citoyen. Nous allons réfléchir à la manière de cultiver cet esprit de solidarité."

"Ces intempéries ont frappé l’ensemble de la commune avec une violence inégalée, causant malheureusement le décès d’une retraitée. La solidarité s’est manifestée dès le

début des intempéries : une quinzaine de personnes ont rejoint spontanément les rangs de notre réserve civile communale, pour aider notamment les habitants à surélever leurs meubles. En parfaite coordination avec les sapeurs-pompiers et les services du Grand Nancy, les agents communaux se sont engagés sans relâche.

Préparer l'avenirLe lendemain, nous avons pu compter sur l’aide de nom-breuses communes de l’agglomération, mais aussi de plus loin comme la Communauté de communes de Pont-à-Mous-son qui a mis à notre disposition un camion de nettoyage. Grâce à la mobilisation de chacun, les traces de la catastrophe ont disparu. Mais rien ne sera plus comme avant, et il faut désormais préparer ensemble l’avenir."

"En lien avec l’équipe municipale, nous avons mis en place une cellule de crise dans le milieu de la nuit. Personne n’est préparé à gérer un événement aussi excep-tionnel ! Néanmoins, nous avons pu mobiliser des agents techniques rapidement. Et 14 volontaires de la réserve civile de sécurité ont été réunis en une demi-heure pour prêter main forte sur le terrain. Leur action efficace a permis à la municipalité de ne pas solliciter les pompiers.

Voirie dégagéeLes opérations ont été déployées rapidement : déplacer les voitures, déboucher les bouches avaloirs, organiser la circulation… Vers 3 h du matin, toutes les voiries étaient dégagées.

Dès le lendemain, nos services techniques se sont mis à la disposition des 115 foyers sinistrés pour évacuer les déchets en lien avec le personnel de la Rimma. J’ai ensuite visité une à une toutes les familles touchées, nombreuses rue de la Gerboise, rue du Pain de Sucre et rue des Fairway. Une réunion publique organisée le 31 mai dernier a permis de conseiller les habitants sinistrés et de les assurer de notre solidarité en ces circonstances très difficiles pour les familles."

les vingt commUnes Du granD nancy touchées

Jean-Paul Monin,Maire d’Essey-lès-Nancy"en parfaite coorDination"

Gérard Royer, Maire de Pulnoy"la réserve civile de sécUrité a permis D’agir vite"

20 000 foyers avaient été privés d’électricité dans la nuit du 21 au 22 mai. elle a été rétablie dans la soirée du mardi 22 mai.

état Des lieuxLes premières évaluations des dégâts dans les communes :

Art-sur-MeurtheBâtiments et lieux publics : 1

Dommartemonthabitations privées : 15

Essey-lès-Nancyhabitations privées : 464Entreprises : 62Bâtiments et lieux publics : 16Voiries : 6

Fléville-devant-Nancy habitations privées : 6Voiries : 2

Heillecourt habitations privées : 18 Entreprises : 1 Bâtiments et lieux publics : 6 Voiries : 5

Houdemonthabitations privées : 17Voiries : 2

Jarville-la-Malgrangehabitations privées : 121Entreprises : 12Bâtiments et lieux publics : 11

Laneuveville-devant-Nancyhabitations privées : 1

Laxouhabitations privées : 55Entreprises : 9Bâtiments et lieux publics : 14

Ludreshabitations privées : 1Entreprises : 1Bâtiments et lieux publics : 1

(Lire la suite en page 9)

Sur LeS coMMuNeS Sur LeS coMMuNeS

à Essey-lès-Nancy, la solidarité s'est organisée très vite.

De nombreux habitants ont été sinistrés au Clos de Médreville à Nancy.


"Les violents orages ont frappé durement la commune, notamment à deux endroits : la rue d’alsace et la rue de Ronémont, qui se sont transformées en véritables torrents à 2 h du matin. On n’avait jamais vu une telle violence ! Durant toute la nuit, l’équipe munici-pale et moi-même avons partagé la détresse des riverains.

Panser les plaies Dès le lendemain, il a fallu panser les plaies dans les secteurs sinistrés, aider les habitants et les profession-nels à se débarrasser des détritus qui encombraient les rues, des carcasses de voitures enchevêtrées. Nous avons également dû faire preuve de pédagogie, en lien avec le Grand Nancy et les professionnels de l’assurance. C’est ainsi qu’une permanence a été orga-nisée dans la mairie pour conseiller les victimes et leur communiquer la démarche à suivre."

"Dans la nuit, les élus municipaux et moi-même avons rencontré les sinistrés, habitant pour la

plupart dans le bas de Seichamps, pour leur apporter notre soutien. Dès le lendemain, nous avons pu compter sur les ser-vices de l’état pour des aides d’urgence attribuées par la Caisse d'allocations familiales. En parallèle, le Grand Nancy a tout de suite mis en place des bennes et des collectes supplémentaires pour les déchets. L’ensemble de nos services techniques ont été mis à la disposition de la population. C’était important d’effacer rapidement les traces des intempéries, même si les dégâts restent très importants dans les maisons, les victimes fortement traumatisées et les entreprises particulièrement sinistrées.

Informer et rassurerNous sommes face à des drames humains et nous avons multiplié les rencontres avec les riverains pour les informer et les rassurer, en accueillant par exemple une permanence des assureurs. Une dizaine d’ados se sont spontanément manifestés pour aider les victimes des inondations. Cette forme de solida-rité a été très appréciée, en particulier par les personnes âgées."

"La solidarité collective a réellement été exceptionnelle. à chaque moment, j’ai pu constater de formidables élans de générosité entre les sinistrés, mais aussi de la part de personnes peu ou pas

touchées par les inondations. Des parents de victimes ont même parcouru 300 km pour venir donner un coup de main ! Le rôle de la Communauté urbaine et des pompiers a également été important. Quant aux ripeurs, je dois leur tirer mon chapeau – ils sont passés en dehors de leur temps de travail pour nettoyer les rues –, de même qu’à tous ceux qui ont proposé leurs services : des écoliers, des associations ou encore l’équipe de handball du Grand Nancy qui a distribué des berlingots désinfectants aux sinistrés.

Lien socialà la mairie, nous souhaitons organiser avant l’été un grand pique- nique avec des animations dans la zone touchée. Une façon de cultiver le lien social qui s’est créé durant ce drame."

"La commune a subi des ruissellements importants, avec comme conséquence des inondations dans les sous-sols, les caves et les garages. Le local d’accueil du Jardin botanique du Montet a également subi des infiltrations d’eau. Dès le départ, nous avons mis en place un numéro d’urgence à destination des Villarois et nous les avons également dirigés, en fonction de leurs situations respectives, vers le Grand Nancy ou vers la Préfecture de Meurthe-et-Moselle.

Solidarité intercommunaleNous sommes conscients que ces dégâts n’ont rien de comparable avec ceux subis par les sinistrés des communes plus à l’est de l’agglomération ou du quartier de la Comman-derie à Nancy. C’est pourquoi nous avons appliqué le principe de la solidarité intercommunale, notamment en mettant trois agents municipaux à la disposition de la commune d’Essey-lès-Nancy. Ces derniers ont procédé au nettoyage de l’école Sonia Delaunay, qui a pu rouvrir rapidement."

"Le soir même des intempéries, nous sommes venus en aide aux familles sinistrées, et nous avons ouvert le gymnase Brossolette pour offrir un héber-gement à des personnes qui ne pouvaient plus rentrer chez elles par la route. Le lendemain, les opérations se sont organisées rapidement avec les services techniques de la commune pour venir en aide aux 145 familles sinistrées : aider à déblayer, écouter les victimes, apporter secours et aides financières d'urgence... En lien avec mon 1er adjoint, Jean-Pierre Laurency, un important travail de terrain a été réalisé pour appréhender les besoins des sinistrés les plus en difficulté. Le ministre de l'Intérieur est venu rendre visite aux familles de Tomblaine avec le maire.

Achat de machines à laverOn n’est pas préparé à affronter un tel événement ! alors nous avons essayé d’être imaginatifs. La laverie municipale a lavé du linge, par exemple. Douze machines à laver ont également été achetées à l’intention des familles en situation de détresse. Une semaine après le drame, des habitants nous ont sollicités pour donner du matériel. alors, la commune a pris le relais et nous avons stocké ces dons à l’espace Jean Jaurès. Tout sera redistribué aux familles sinistrées."

Jean-Pierre Hurpeau,Maire de Jarville-la-Malgrange"partager la détresse Des sinistrés"

Henri Chanut,Maire de Seichamps"des ados soliDaires…"

Éric Pensalfini, Maire de Saint-Max"Un élan De générosité"

Claude Keiflin, 1er adjoint au Maire de Villers-lès-Nancy"trois agents à disposition D’une école D’essey"

Hervé Féron, Maire de Tomblaine"Un travail de terrain poUr appréhenDer les besoins Des familles"

plus de 1 200 interventions

de sapeurs-pompiers la nuit du 21 au 22 mai.

Sur LeS coMMuNeS Sur LeS coMMuNeS

La rue d'Alsace à Jarville s'est transformée en torrent.

état Des lieux(suite)Malzévillehabitations privées : 34Entreprises : 1Bâtiments et lieux publics : 4 Voiries : 3

Maxévillehabitations privées : 45Entreprises : 8Bâtiments et lieux publics : 2Voiries : 6

Nancyhabitations privées : 334Entreprises : 68Bâtiments et lieux publics : 97

Pulnoyhabitations privées : 115Entreprises : 14Bâtiments et lieux publics : 9

Saint-Maxhabitations privées : 754Entreprises : 15Bâtiments et lieux publics : 19Voiries : 3

Saulxures-lès-Nancyhabitations privées : 55Bâtiments et lieux publics : 3

Seichampshabitations privées : 256Entreprises : 11Bâtiments et lieux publics : 5Voiries : 8

Tomblainehabitations privées : 167Entreprises : 3Bâtiments et lieux publics : 12

Vandœuvre-lès-Nancyhabitations privées : 22Entreprises : 4Bâtiments et lieux publics : 5

Villers-lès-Nancyhabitations privées : 20Bâtiments et lieux publics : 9


GéoGrAPhIe

| Le territoire du Grand Nancy se situe au cœur d’une cuvette encadrée de deux plateaux, celui de haye et celui de Malzéville. De part et d’autre de la Meurthe qui traverse l’agglomération, des affluents coulent, en grande partie, d’une manière souterraine. Ces ruisseaux oubliés, qui ont souvent donné leur nom à des rues, tels que Saint-Jean, Boudonville ou Nabécor, sont, pour certains, intégrés au réseau d’assainissement du Grand Nancy afin de satisfaire aux besoins d’hygiène et de salubrité publique.

D’une faible longueur, les ruisseaux urbains présentent un temps de concentration des eaux pluviales très court. Une goutte d’eau met entre 10 et 20 minutes pour parcourir la distance entre son point de chute sur le Plateau à l’origine du ruisseau et la Meurthe, en grossissant les débits tombés par ailleurs en aval du ruisseau.Pour pallier ces différents phénomènes, le Grand Nancy a mis en place 31 bassins de rétention d’une capacité globale de 260 000 m3, et la construction de nouveaux équipements est d’ores et déjà programmée. |

Les graves conséquences des intempéries d’intensité exceptionnelle s’expliquent par la conjugaison des caractéristiques géographiques du Grand Nancy avec une pluie très supérieure à la normale.

une goutte d’eau met entre 10 et 20 minutes pour parcourir la distance entre le plateau de haye et la meurthe.

le Bri

cham

beau

Tanneries

la Villette

le Nabécor

le Pré-Teint

le Poncel

l'Embanie

Prays

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rahaut

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noF el

Pijéa

Grémillon

Frocourt

l'Asnée

Sainte-Anne

Boudonville

le Prarupt

Rupt de M

andre

Galerie de Brabois

Mon R

epentir

Les Moisies

Saint-Jean

AIMÉ MOROT9 200 M³

BARTHOU8 600 M³

EMBANIE3 100 M³

PARC DES EXPOSITIONS4 200 M³

LES HARMANTS2 500 M³

PLAINE RIVE DROITE30 000 M³

GRÉMILLON8 000 M³

EXTENSION St JACQUES 1980 M³

ZAC LUDRES1 520 M³

LUDRES12 500 M³

ZENITH4 700 M³

SOLVAY2 500 M³

RENAUDINE2 500 M³

HAUT DU LIEVRE2 500 M³

BOUDONVILLE4 000 M³VOLOGNE

1 700 M³

GENTILLY12 000 M³

OBSERVATOIRE500 M³

BOUFFLERS880 M³

DUCS DE BAR30 000 M³

VICTOIRE4000 M³

MAREVILLE13 000 M³

REMICOURT11 000 M³

SANCE13 000 M³

FROCOURT 13 300 M³

PRÉ DE LA DAME6 000 M³

BASSINS SECS4 400 M³

TRAPIÈRE1 500 M³

MASSERINE4 000 M³

BELLEVUE1 000 M³

LES ÉTANGS17 000 M³

INIST300 M³

DÉPOLLUTIONKELLER

7 200 M³

PRÉ DE LA HOUCHE25 000 M³

FOCH-HARDEVAL18000 M³

SAPINIÈRE1500 M³

St JACQUES 24 000 M³

EGREZ2 250 M³

PLATEAU DE HAYE18000 M³

St JACQUES 1600 M³

HURPONT40 000 M³

TRÉZELOTS13 000 M³

La Meurth

e

Canal de Jo

nction

Le Frahaut

Canal de la Marne au R

hin

aduan.fr

STEP

Tomblaine Saulxures-lès-Nancy

Art-sur-Meurthe

Pulnoy

Seichamps

Essey-lès-Nancy

Dommartemont

Malzéville

Saint-Max

Nancy

Jarville-la-Malgrange

Laxou

Villers-lès-Nancy

Vandœuvre-lès-Nancy

Houdemont

HeillecourtLaneuveville-devant-Nancy

Fléville-devant-Nancy

Ludres

Maxéville

ou de dépollution des eaux pluviales en projet

Un relief qUi favorise le ruissellement

Un réseau de ruisseaux, pour la plupart souterrains, coulent sous nos pieds.

Coupe transversale du nord du Grand Nancy Coupe transversale du centre du Grand Nancy

L’agglomération nancéiennes’est construite au cœur d’une cuvette.

Coupe transversale du sud du Grand Nancy

Le bassin de rétention de la place des Ducs de Bar à Nancy, d'une capacité de 30 000 m3, en vidangeaprès la crue. L'orage du 21 mai a saturé l'ouvrage en moins de 45 mn.


Les pluies orageuses d’une violence exceptionnelle, qui se sont abattues sur les communes du Grand Nancy dans la nuit du 21 au 22 mai, ont atteint un niveau d’intensité jamais atteint, comme en atteste Météo France.

Tout a commencé le 21 mai vers 22 h lorsque les orages, provoqués par un contraste thermique entre l’air froid en altitude et l’air doux des basses couches, ont pris de l’ampleur en arrivant par l'est sur l’agglomération. L’épisode a duré jusqu’à 2 h du matin le 22 mai, avec deux orages successifs. La structure verticale des vents, de la basse couche jusqu'en altitude, a pour conséquence que les pluies s'auto-alimentent sur place et ne se déplacent que lentement, ce qui explique la durée et l’intensité des précipitations. Il est en effet tombé deux fois plus d’eau que la quantité apportée par une pluie centennale. En trois heures, environ 11 millions de m3 d’eau se sont déversés sur l’agglomération.Le maximum de 112 mm d’eau en cumulé a été constaté sur la commune d’Essey-lès-Nancy par les pluviomètres installés et relevés par le Grand Nancy. En 2007, lors du dernier orage important qui avait fait l’objet d’une déclaration de catastrophe naturelle, les cumuls enregistrés n’avaient pas dépassé 23 mm dans la commune de Laneuveville-devant-Nancy. à cette époque, le niveau mesuré à Essey-lès-Nancy était de 6 mm.

Environ 11 millions de m3 d’eau se sont déversés sur l’aggloméra-tion en deux heures.

analyse D'une pluviométrie hors normeUn délUge sUr le granD nancy

PLuvIoMétrIe

le maximum de 112 mm d’eau

cumulés en 3 heures a été constaté sur la commune d’essey-lès-nancy.

Maxéville

Malzéville

St-MaxEssey-lès-Nancy

Saulxures-lès-Nancy

Pulnoy

SeichampsDommartemont

Art-sur-Meurthe

Laneuville-devant-Nancy

Fléville-devant-NancyLudres

Houdemont

HeillecourtVandœuvre-lès-Nancy

Villers-lès-Nancy

Laxou

NancyTomblaine


pour le moisde mai entier

* Valeur moyenne des précipitations totales pour mai, de 1971 à 2000Source : Météo France

Du 21 mai(à partirde 22 h 30)au 22 mai(22 h 30)

103 mm 70 mm*De 22 h 30 à 23 h 30

21 mai

22 mai

De 23 h 30 à 0 h 30

De 0 h 30 à 10 h 30

Égale ou

Précipitations de retour :100 ans pour une pluie de 3 heures

supérieure à 80 mm

80 mm

76 mm

72 mm

68 mm

64 mm

60 mm

52 mm

48 mm

44 mm

40 mm

36 mm

32 mm

28 mm

24 mm

20 mm

16 mm

12 mm

8 mm

Moins de 4 mm

8 juin 2007 21-22 mai 2012

Hauteur de pluie cumulée sur l’événement orageux(moyenne des pluviomètres d’Essey et Tomblaine)

Double de la pluiecentennale

Pluiedécennale

Comparaison des épisodesorageux de 2007 et 2012

Précipitations relevéesà Tomblaine

40

60

80

100

20

0

En mm

1 mm = 1 litre/m2

Valeur décennale

36 mmValeur centennale

50 mm

10

105

De 10 h 30 à 22 h 30

21 h 30 22 h 30 23 h 30 00 h 30 01 h 30

150

200

100

50

0

216

Relevé au jardin botanique du Montet Villers-lès-Nancy

Répartition de lahauteur d’eau mesuréedu 21 mai 2012 à 22 h 30au 22 mai 2012 à 5 h

en quelques heures


En mm /heure

2 orages successifs d’intensité exceptionnelle

Maxéville

Malzéville



Pulnoy


Art-sur-Meurthe



Houdemont


Villers-lès-Nancy

Laxou

NancyTomblaine





103 mm 70 mm*De 22 h 30 à 23 h 30

21 mai

22 mai

De 23 h 30 à 0 h 30

De 0 h 30 à 10 h 30

Égale ou



80 mm

76 mm

72 mm

68 mm

64 mm

60 mm

52 mm

48 mm

44 mm

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8 juin 2007 21-22 mai 2012



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1 mm = 1 litre/m2

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De 10 h 30 à 22 h 30

21 h 30 22 h 30 23 h 30 00 h 30 01 h 30

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103 mm 70 mm*De 22 h 30 à 23 h 30

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soit dix fois plus qu'en 2007


AMéNAGeMeNtS AMéNAGeMeNtS

| à la suite des inondations de 1983, le District urbain puis la Communauté urbaine du Grand Nancy ont réalisé d’impor-tants travaux hydrauliques sur la Meurthe dans la traversée de l’agglomération. Le chantier a débuté en 1986 pour s’achever en 2002 avec un investissement de 58 M€. Le Grand Nancy a financé ces aménagements à hauteur de 33 %, l’état 24 %, la Région et le Département 21,5 %. Cette réconciliation avec la rivière a permis notam-ment de reconstruire la ville sur elle-même le long des Rives de Meurthe.Grâce à cet important pro-gramme de travaux, l’orage de la nuit du 21 au 22 mai a été sans

conséquence pour la Meurthe malgré les débits impressionnants qui lui sont parvenus.

Au regard des 11 millions de m3 qui se sont déversés sur l’agglomération, les capacités hydrauliques du réseau d’assai-nissement de plus de 1 200 km de long que gère le Grand Nancy et des 31 bassins de rétention d’une capacité de 260 000 m3 ont permis d’en évacuer environ la moitié dans la Meurthe. Ainsi plus de 5 millions de m3 n’ont pu être absorbés et ont débordé dans les rues et les différents immeubles publics ou privés.

les aménagements De la meurthe ont fait leurs preuves La rivière a bien absorbé les débits

impressionnants qui lui sont parvenus.

les capacités hydrauliques du réseau des ruisseaux et des bassins ont permis d’évacuer 6 millions de m3 d’eau.

La crue du 4 octobre 2006 a montré que la protection contre une crue de retour de 50 ans de la Meurthe était assurée.


Dès le lendemain des violents orages, la solidarité s’est organisée. Des dispositifs d’accueil des sinistrés ont été mis en place par le Grand Nancy et les communes, des aides d’urgence ont été versées par les services de l’état, des actions engagées par les chambres consulaires. Des permanences dans les communes ont été organisées par la Communauté urbaine, la Préfecture et les professionnels de l’assurance. Enfin, la Croix-Rouge s’est mobilisée, en lien avec l’intercommunalité, pour centraliser dons et propositions de bénévolat.

Un grand élan soliDaire

"Comme l’a souligné andré Rossinot au lendemain du déluge, la Croix-Rouge est un partenaire naturel des pouvoirs publics. C’est pourquoi, depuis la catastrophe, la collaboration entre la Communauté urbaine, la ville de Nancy, les mairies et notre association a été excellente. Nous avons, chacun dans notre rôle, su coordonner nos actions. Passée la période d’urgence durant laquelle 17 de nos secouristes sont intervenus, nous restons au-jourd’hui mobilisés afin de répondre aux besoins matériels, psychologiques et humains des personnes en détresse.

Solidarité Inondationsà ce titre, l’opération "Solidarité Inondations Grand Nancy", organisée par la Croix-Rouge et la Communauté urbaine, permet la réception et la redistribution des dons finan-ciers et en nature (linge, vêtements, denrées alimentaires, produits d’hygiène...). Grâce à la générosité des Grands Nancéiens, dont nous recevons quotidiennement des propositions de dons, nous pouvons apporter une assistance essentielle aux sinistrés, qu’il s’agisse de la distribution de nourriture et de vêtements, de l’aide à la réinstallation des personnes ou d’un réconfort moral.""Solidarité Inondations Grand Nancy" : 03 54 50 21 79 [email protected]

"La Chambre de Commerce et d’Industrie de Meurthe-et-Moselle s’est mobilisée dès la première heure aux côtés des entreprises pour faire face à cet événement d’envergure exceptionnelle. au lendemain de la catastrophe, 10 conseillers territo-riaux sont allés à la rencontre des chefs d’entreprise sur les secteurs sinistrés pour déterminer les besoins vitaux et accompagner les professionnels dans leurs diffé-rentes démarches. En parallèle, un numéro d’urgence a été activé et des lettres types ont notamment été mises à disposition pour faciliter les démarches des sinistrés.

Les élèves de l’école de la deuxième chanceNous sommes intervenus directement auprès de 112 entreprises, dont 86 sur la zone de la Porte Verte. Sur ce site plus particulièrement, 35 élèves de l’école de la deuxième chance de Nancy ont apporté leur aide pour nettoyer les commerces… Le rôle de la CCI est d’être au service des entreprises : il était évident pour notre institution d’offrir le soutien le plus rapide possible pour essayer de limiter les dégâts."

"Face à ces intempéries exceptionnelles, à la demande du Préfet, des dispositifs exceptionnels de solidarité ont été mis en œuvre par l’état dès le 22 mai. La Caisse d’allocations familiales a mis en place une aide d'urgence destinée aux familles. au 6 juin, 47 400 euros avaient été versés.S'agissant de l'état, nous avons pu disposer dès le 23 mai de 75 000 euros de crédits ‘de secours d'extrême urgence’, décidés par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls lors de son déplacement du 22 mai. au 6 juin, 62 550 euros d'aides ont été attribués à 181 familles.

Importante mobilisationau total, 109 950 euros d'aides directes ont pu être versés sans délai pour répondre aux besoins urgents des sinistrés sélectionnés par les maires. Il faut à ce titre saluer la mobili-sation des agents de la Préfecture et de la Direction dépar-tementale des Finances publiques pour accueillir l’ensemble des bénéficiaires, y compris le week-end de la Pentecôte."

Le Professeur Danièle Sommelet, Présidente de la délégation départementale de la Croix-Rouge"Une assistance essentielle aux sinistrés"

François Pélissier, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Meurthe-et-Moselle"agir vite en faveur Des entreprises"

"Dans la nuit du 21 au 22 mai, notre centre opérationnel a reçu plus de 6 000 appels, ce qui est énorme. au total, 400 pompiers, professionnels et volontaires, ont été mobilisés. Nos principales missions ont été la reconnaissance des lieux et la mise en sécurité des habi-tants. Nous avons notamment dû venir en aide à une per-sonne coincée dans un arbre avenue Kennedy à Saint-Max. Notre présence a également permis de rassurer les habitants, effrayés par la force du courant.

évacuer l'eau Le lendemain, nous avons dû pomper dans de nombreux lieux inondés, comme des caves ou des parkings souterrains. Tout au long de la catastrophe, la solidarité collective a été exceptionnelle, et la coordination entre les pompiers, les ser-vices de la Communauté urbaine et les services techniques des différentes municipalités s’est révélée exemplaire."

Le Colonel Stéphane Beaudoux, Directeur départemental des services d'incendie et de secours de Meurthe-et-Moselle"Une coordination exemplaire"

Jean-François Raffy, Secrétaire général de la Préfecture de Meurthe-et-Moselle"109 950 eUros D'aiDes Directes versés"

SoLIDArIté SoLIDArIté

le grand nancy au cœur Des actionsLe point sur les mesures prises par la Communauté urbaine pour répondre aux urgences et accompagner les sinistrés.

Facture d’eauLe Conseil communautaire du 28 juin a décidé un dégrèvement exceptionnel, par foyer ou commerce sinistré, sur leur prochaine facture d'eau, à tous les abonnés concernés par la catastrophe et dont la facture reflétera une consommation anormalement élevée au regard de son niveau habituel. Une mesure de solidarité estimée à 250 000 €.

Conseil téléphoniqueUne cellule de conseil juridique au sein du Grand Nancy est mise en place pour les communes et les administrés (particuliers ou entreprises) de 8 h à 18 h, en complé-ment des moyens mis en œuvre au niveau communal. Tél. : 03 83 91 83 65.

Solidarité Inondations Grand Nancy"Solidarité Inondations Grand Nancy" : le Grand Nancy, en lien avec la Croix-Rouge, relaye les initiatives de soutien humain et matériel pour les sinistrés. Tél. : 03 54 50 21 79. Mail : [email protected]

Permanences des assureursDes permanences ouvertes à tous les habitants du Grand Nancy ont été organisées par des professionnels de l’assurance pour accompagner et conseiller les sinis-trés dans leurs démarches de déclaration des sinistres à Essey-lès-Nancy, Jarville-la-Malgrange, Nancy, Pulnoy, Seichamps, Tomblaine et Saint-Max.

Évacuation des déchetsDes moyens exceptionnels ont été proposés pour permettre aux Grands Nancéiens d’évacuer les déchets accumulés, avec la mise à disposition de bennes de 25 m3 dans plusieurs communes et des collectes supplémentaires.

Les sapeurs-pompiers sont intervenus plus de 1 200 fois sur le Grand Nancy.


ASSurANceS ASSurANceS

Un arrêté ministériel a déclaré l’état de catastrophe naturelle le 14 juin pour 19 communes du territoire du Grand Nancy, comme l’avait demandé André Rossinot. Les professionnels de l’assurance font le lien avec les sinistrés pour faciliter la mise en place de ce régime d’indemnisation de solidarité.

l’état de catastrophe natUrelle : moDe D’emploi

Floréal Sanchez, Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (GEMA)"toUs les biens qUi figurent au contrat"> Qu’est-ce qu’une garantie "catastrophe naturelle" ?Floréal Sanchez : Cette garantie a été instaurée dans un esprit de solidarité nationale par la loi du 13 juillet 1982, qui l’a rendue obligatoire pour tous les contrats d'assu-rance de biens. Il y a catastrophe naturelle lorsqu’un agent naturel présente une intensité qualifiée d’"anor-male". Il peut s’agir notamment d’une inondation.

> Sous quelles conditions s’applique cette garantie ?FS : Il faut tout d’abord un arrêté interministériel de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Dès lors, la garantie s’applique à condition de disposer d’un contrat multirisque habitation ou industriel ou d’un contrat de dommages aux biens (bris de machine, tous risques informatiques). Pour les véhicules, seul un contrat "tous risques" est pris en compte.

> Quels sont les biens et les dommages concernés ?FS : Tous les biens mobiliers ou immobiliers qui figurent au contrat. Les dommages matériels directs aux bâtiments, au matériel et au mobilier mentionnés au contrat sont garantis.

Philippe Morel, Coordinateur départemental de la Fédération française des sociétés d’assurance"l’action coordonnée

De tous les acteurs a permis D’aller très vite"> Quel est l’intérêt de la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour les particuliers et les professionnels ?Philippe Morel : Cet arrêté ministériel est important pour tous les sinistrés puisqu’il permet de prendre en compte des événements non assurables, comme les inondations qui ont frappé les communes du Grand Nancy.

Gérald Michel, Coordinateur du Syndicat des agents généraux d’assurance (AGEA)"beaUcoUp De péDagogie"> à compter de l’arrêté ministériel, les sinistrés ont disposé de dix jours supplémentaires pour compléter leur déclaration ou se faire connaître auprès de leur assurance. Que va-t-il se passer maintenant ?Gérald Michel : Les professionnels de l’assurance disposent légalement de 3 mois pour indemniser les victimes. Grâce à une mobilisation exem-plaire, 80 % des indemnisations ont été immédiates. Il reste à prendre en compte le coût des travaux ou le rachat de matériel. Par ailleurs, 80 à 90 % des expertises ont été également déclenchées. Nous avions conseillé aux sinistrés de prendre un maximum de photos pour

> Quel rôle ont joué les collectivités territoriales dans la gestion des sinistres ?PM : Un rôle exemplaire. C’est l’action coordonnée de la Communauté urbaine, des communes, des ser-vices de l’état et des professionnels de l'assurance qui a permis d’aller très vite. Des permanences organisées conjointement par le Grand Nancy, les communes et la Préfecture ont été mises en place dans les mairies.

> Justement, ces permanences ont-elles porté leurs fruits ?PM : Sans aucun doute. Ces rendez-vous ont permis à la fois de renseigner les sinistrés et d’identifier des

situations difficiles. C’est le cas d’une personne âgée à mobi-lité réduite que j’ai rencontrée à cette occasion. Il allait de soi que son dossier devait être traité en priorité. D’une manière générale, les demandes sont regardées au cas par cas, en fonc-

tion de la situation des sinistrés, avec un regard humain.

pouvoir prouver leurs dégâts et tourner ensuite la page.

> La franchise est souvent mal comprise...GM : Prévue par la loi, elle s’élève à 380 € pour les particuliers et à 10 % du montant des dommages, avec un minimum de 1 140 € pour les professionnels. Il faut faire preuve de beaucoup de pédagogie pour expliquer cette disposition qui permet, notamment, d’écarter les très faibles dommages. C’est ce que nous avons fait au cours

des permanences organisées conjointement par le Grand Nancy et la Préfecture dans les mairies.

> Des dommages sont exclus de la garantie catastrophe naturelle…GM : En effet, il s’agit des frais de dépla-cement et de relogement, du rembour-sement des honoraires d’expert mobilisé

par l’assuré, des pertes de denrées des congélateurs. Les terrains, végétaux et plantations ne sont pas non plus compris. Enfin, le vol à l’occasion de l’événement est également exclu de la garantie.

"la garantie s’applique à condition de disposer d’un contrat multirisque habitation ou industriel ou d’un contrat de dommages aux biens."

"les demandes sont regardées au cas par cas, avec un regard humain."

"80 % des indemnisations ont été immédiates."

"comment saisir le méDiateur national Des assurances ?"

à l’invitation du Préfet de Meurthe-et-Moselle, Raphaël Bartolt, Yann Boaretto, Médiateur national des assurances, a partagé son expérience de la gestion des catastrophes naturelles à la Préfecture, puis à la Communauté urbaine avec les maires des communes du Grand Nancy. "Ces sinistres peuvent créer des tensions entre les victimes et les professionnels de l’assurance.

Il faut mettre en place des dispositifs de proximité pour apaiser le dialogue. L’organisation de permanences dans les mairies est une excellente idée."

La marche à suivreDirectrice de cabinet du Préfet de Meurthe-et-Moselle, Magali Daverton explique la procédure de saisie du Médiateur national des assurances : "En cas de litige entre un sinistré et son assureur, il est possible de s’adresser au maire de sa commune. Ce dernier peut saisir le cabinet de la Préfecture qui centralisera les réclamations,

afin de les soumettre au Médiateur national des assurances, si le litige ne peut se régler localement. Dans ce cas, merci de bien vouloir lui adresser un dossier complet, comprenant notamment vos coordon-nées, une lettre exposant le litige et les références du contrat d'assurance (nom de la compagnie, adresse et numéro d'adhérent)."

Yann Boaretto

Magali Daverton

pour en savoir plus : www.gema.fr - www.ffsa.fr - www.agea.fr


MoBILISAtIoN MoBILISAtIoN

Durant les intempéries, plus de 60 agents du Grand Nancyont été mobilisés sur le terrain, notamment pour dégagerla voirie dans les communes sinistrées. Dans la nuit,les équipes sont intervenues pour maintenir la circulationsur des grands axes ou signaler les axes coupés.Dès l’aube du 22 mai, 13 balayeuses, cinq camionsd’intervention et un tractopelle sont entrés en action dansles zones les plus touchées, notamment à Essey-lès-Nancyet à Saint-Max. Une dizaine de bennes de 25 m3 et descollectes supplémentaires ont été mises en place pourpermettre aux sinistrés d’évacuer les déchets accumulés.

20 kilomètres de voirie nettoyésEn moins d’une semaine, une vingtaine de kilomètres de voirie ont été nettoyés, sans compter les parkings de la zone commerciale de la Porte Verte. 80 carrefours à feux,qui avaient été endommagés, ont été réparés et remis en service le 24 mai au soir.Répartis sur l’ensemble du territoire, 2 kilomètres de voiriesont en cours de réfection. au cours de ces opérationsexceptionnelles, les agents de la Communauté urbaineont travaillé en parfaite collaboration avec les servicescommunaux.

Les services de la Communauté urbaine ont œuvré pour limiter les incidences des inondations sur les réseaux et les équipements du Grand Nancy. En lien avec les communes et les services de l’état, les agents ont su faire face aux vio-lents orages avec professionnalisme et courage, souvent en venant en aide aux sinistrés. Un mois après le drame, ils continuent à agir avec beaucoup de dévouement pour réparer les dégâts.

les agents commUnaUtaires mobilisés pour reDonner vie aux communes

aU robinet, une eau De qualitéLa surveillance rigoureuse de la distribution de l’eau est assurée au quotidien.

Les installations d'eau potable n’ont connu que des pannes électriques liées à la foudre. Ces pannes n'ont pas impacté la continuité de la distribution d'eau sur l'agglomération – à l'exception, de façon momentanée et très ponctuelle, du Plateau de Haye –, ni la qualité de l’eau distribuée. Il a néanmoins été instauré un programme très renforcé de surveillance continue et des analyses de contrôle pour s'assurer de la qualité de l'eau. Plus de 100 prélè-vements ont été réalisés sur les secteurs inondés, dont tous les résultats ont été conformes. Dans le cadre du contrôle habituel, une analyse a fait apparaître, le 6 juin dernier, soit 15 jours après les événements, chez un particulier, un résultat non conforme : la présence de bactéries ayant alors été signalée. Par mesure de précaution, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a conseillé aux personnes fragiles de ne pas consommer l’eau du robinet dans un périmètre compris entre Essey-lès-Nancy, Saint-Max et Tomblaine jusqu’à ce que de nouveaux examens indiquent un retour à la normale, ce qui a été le cas 48 h plus tard. Il n’y a pas de lien entre cette alerte et les intempéries.La configuration des installations d’eau potable, et notamment l’absence de forages, les rend d’ailleurs très peu vulnérables aux problèmes d’inondations.

Sur le terrain, les agents communautaires

ont travaillé en collaboration étroite avec les

services communaux, comme ici à Seichamps.

à Saint-Max comme dans les autres communes sinistrées,

le Grand Nancy a mis en place des collectes supplémentaires

pour évacuer les déchets accumulés.


GrANDS éQuIPeMeNtS vIe uNIverSItAIre

Les intempéries d’intensité exceptionnelle vont changer la donne en matière de prévention des risques d’inondation. Premières pistes de réflexion...

Site emblématique du pôle aquatique du Grand Nancy, la piscine du Lido à Tomblaine a souffert des violents orages. Un plan d'actions est mis en place pour permettre aux nageurs de poursuivre leurs activités.

inonDations et urbanisme : les enseignements à tirer

Piscine du Lido

les Usagers poUrront compter sur les autres bassins De l'agglo

En lien avec les services de l’état, notamment la Direction Départe-mentale des Territoires (DDT), et les communes, la Communauté urbaine a d’ores et déjà engagé une réflexion partagée. Objectif : tirer les enseignements des intem-péries d’intensité exceptionnelle en matière d’urbanisme.

Dans cet esprit, il est nécessaire de mieux comprendre ce phénomène climatique et ses impacts sur le territoire du Grand Nancy. Conjointe-ment, les services de l'état (DDT) et du Grand Nancy ont lancé un recensement complet des zones tou-chées par l’épisode orageux et une cartographie des zones inondées.

"Il est important de mettre à jour notre connaissance de l’aléa et de la vulnérabilité du territoire", explique andré Rossinot, "les services de l’état et du Grand Nancy commencent dès à présent ces repérages sur le terrain. Cet état des lieux permettra ensuite de définir un niveau de protection qui présente un réalisme technique et économique à intégrer dans les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) des communes concernées". autre proposition : la prise en compte des affluents de la Meurthe dans le Programme d’actions de Prévention des Inondations (PaPI) de la Meurthe. "Un processus de rencontres régu-lières doit être mis en place pour trouver des solutions adaptées."

la prévention des inondations : une compétence partagée Le risque naturel "inondation" s’apprécie à plusieurs échelles et fait l’objet d’une prise en charge par des compétences partagées : L’état dresse les cartes d’aléas puis

l’élaboration des Plans de Prévention des Risques d'Inondation (PPRI).

Le Grand Nancy a conçu le Schéma directeur d’assainissement (SDA) approuvé par le Conseil de communauté début 2010. C’est également la Communauté urbaine qui élabore et assure le suivi des Plans Locaux d’Urbanisme d’échelle communale (PLU) qui doivent intégrer les PPRI quand ils existent et le SDA.

Les maires délivrent des autorisations d’urbanisme (permis de construire) dans le respect des PLU.

sites communautaires

des dégâts seconDaires maîtrisésAu-delà de la piscine du Lido à Tomblaine, différents bâtiments publics apparte-nant au Grand Nancy ont été touchés par les intempéries. Au niveau des grands équipements de sports et de loisirs par exemple, des fuites d’eau ont été recen-sées au parc des sports à Vandœuvre-lès-Nancy et au stade Marcel Picot à Tomblaine. De la même manière, des pompes alimentant des aquariums du Muséum-Aquarium à Nancy ont été endommagées et remplacées. Rapidement maîtrisés, ces dégâts mineurs n’ont pas entravé l’activité des sites. Le golf du Grand Nancy à Pulnoy, où le débordement d’un étang a notamment été si-gnalé, a ainsi pu accueillir les trophées Handigolf Lorraine en juin dernier. Les différents travaux à réaliser sur les équipements sinistrés seront programmés progressivement.

Les aménagements de la Meurthe, comme ici le barrage de Nancy, ont porté leurs fruits. Une réflexion est engagée pour prendre en compte ses affluents.

Les dommages sont particulièrement lourds dans le sous-sol où les locaux techniques ont été immergés sous 3 mètres d'eau. Des chaudières aux armoires électriques en passant par les centrales de traitement de l’air ou encore les pompes et systèmes électroniques, c’est toute l’installation technique qui est aujourd’hui hors d’usage et devra être remplacée.

Plan d'actionsPour faire face à la fermeture de la piscine durant plusieurs mois, un plan d’actions a été déployé. Objectif : permettre aux usagers la poursuite de leurs activités. Dans un premier temps, les communes concernées, groupements, clubs, associations, et les services de l’Inspection académique et du Rectorat ont été informés de l’arrêt des activités, tout comme les 850 usagers des activités aquatiques, redirigés vers les autres bassins de l’agglomération. Quant aux 800 habi-tués de l’espace forme, leur abonnement sera remboursé.

La période estivale s’organise également, avec notamment le report des activités du Lido vers la piscine alfred Nakache à Nancy-Gentilly, dont la fermeture était programmée pour des travaux d’entretien. Enfin, les activités prévues pour l’année scolaire 2012-2013 seront redéployées dans les autres établissements du pôle aquatique. Plus d'infos : www.grand-nancy.org

Les activités du Lido seront reportées sur les autres piscines

du pôle aquatique, comme ici à Laneuveville-devant-Nancy.

Les inondations ont peu affecté le golf de Pulnoy.

Documents

Grand Nancy - numéro spécial INONDATIONS 2012