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grand sud - rencontres-occitanie.fr · compte les familles, ... de comparaison possible qu’aux ... vous avec Airbus sur ce dos-sier ? La 11 e BP resserre ses liens avec Air-

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grand sud

Mardi 22 mai 2018 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .9

Que représentent aujourd’hui la 11e Brigade parachutiste dans notre région et, au-delà, les for-ces de Défense en Occitanie ? La 11e Brigade parachutiste compte 10 unités, soit 8 régiments et 2 éco-les : l’École des troupes aéropor-tées, à Pau, et le Centre de forma-tion initiale des militaires du rang, à Caylus, dans le Tarn-et-Garonne. À l’exception du 2e Régiment étran-ger de parachutistes de Calvi, tou-tes sont basées en Occitanie, ce qui représente près de 9 000 militai-res. De façon plus générale, le poids des armées en Occitanie est parti-culièrement conséquent, la région comptant deux des six brigades in-terarmes de l’Armée française, soit plus de 20 000 militaires dont les principales unités de rattache-ment sont donc la 11e BP que je commande et la 6e brigade légère blindée dont le commandement est à Nîmes. Si l’on prend en compte les familles, le poids démo-graphique de la Défense s’élève alors à 50 000 personnes, dont en-viron 15 000 à scolariser pour un poids économique global appro-chant le milliard d’euros.

La 11e BP est par définition la Brigade de l’urgence. Quelles sont vos missions, cette an-née ? En 2018, la 11e Brigade parachutiste renoue avec les opérations exté-rieures, après avoir été principale-ment déployée, ces deux dernières années, au profit de l’opération Sentinelle. Ces prochains mois, elle s’engagera principalement en bande sahélo-saharienne dans le cadre de l’opération Barkhane, mais aussi en Irak au sein de l’opé-ration Chammal. Concernant Barkhane, près de 1 500 parachu-tistes composeront une partie du « Poste de commandement inter-armées de théâtre » qui coordonne les opérations aériennes, terrestres ainsi que les manœuvres logisti-ques tout en assurant le soutien et la planification des opérations et les deux « Groupements tactiques désert » infanterie et blindé. Un troisième groupement tactique sera déployé simultanément en République de Côte d’Ivoire. D’au-tres parachutistes sont ou seront aussi déployés un peu partout dans le monde, à Djibouti, en

Guyane et en Nouvelle-Calédo-nie… Au total et en incluant Senti-nelle, dans les grandes villes, nous serons plus de 3 200 parachutistes sur le terrain. Tout en assurant l’alerte… Absolument. Car il faut également

rappeler que la 11e BP est la seule brigade à armer une alerte en per-manence, le « Guépard », soit 700 hommes destinés à remplir les missions inopinées. Depuis 2015, le Guépard a été déclenché pas moins de huit fois : trois fois pour intervenir sur le territoire national à la suite des attentats de Paris en 2015 et de Nice en 2016 mais aussi en décembre 2015 en Centrafri-que, en septembre 2016 au Ga-

bon, en mars et juillet 2017 en Ré-publique de Côte d’Ivoire et en sep-tembre 2017 suite au passage de l’ouragan Irma. La 11e BP, c’est bien sûr aussi le Pôle national des opérations aéroportées à Francazal. Tou-

louse, capitale de l’urgence pour la France et… de fait, l’Eu-rope, désormais ? La France est la seule nation euro-péenne à avoir conservé une capa-cité d’engagement par la troisième dimension aussi importante. Ses capacités, décisives, font de la 11e BP un véritable atout pour le chef poli-tique. Le RTP, régiment de livraison par air de la brigade basé à Cu-gnaux, marque ce très haut niveau de compétence pour lequel il n’y a de comparaison possible qu’aux États-Unis. Ce régiment largue presque quotidiennement, au Sa-hel. Le Pôle national des opérations aéroportées fait déjà de Toulouse, quant à lui, la capitale européenne

de l’urgence, en tant que centre de gravité de la brigade et parce qu’il permet d’agréger autour d’une vaste zone de poser et de station-nement – 8 A400M pourraient d’ores et déjà y stationner — les moyens humains et matériels né-cessaires. Mais nous sommes dans l’attente de ces aéronefs de nou-velle génération et pour pallier le déficit capacitaire que cela en-traîne déjà, les moyens européens sont une nécessité. Nous dispo-sons, grâce à l’EATC, l’escadron de transport européen basé à Eindho-ven, d’avions venant de toute l’Eu-rope que nous utilisons régulière-ment pour sauter. L’avenir des forces parachutis-tes est donc conditionné par la montée en puissance de l’A400M. Comment travaillez-vous avec Airbus sur ce dos-sier ? La 11e BP resserre ses liens avec Air-bus qui s’engagera notamment à nos côtés le 23 juin prochain, pour la Journée des Blessés. Au-delà et plus largement, Airbus et la BP, chacun à sa place, sont bien deux des perles précieuses de la métro-pole toulousaine et nous parta-geons un intérêt et des expertises communes dans la troisième di-mension, avec deux sujets majeurs naturellement : la montée en puis-sance de l’A400M et un partena-riat formalisant nos coopérations locales, que nous nous apprêtons à signer. De fait, nous travaillons en-semble sur le partage de connais-sances, de méthodes, d’expertise et de modes de management ainsi que l’accès à l’emploi des person-nels militaires et des personnels ci-vils de la Défense.

Recueilli par Pierre Challier

«Toulouse, capitale des opérations d’urgence»

La 11e Brigade parachutiste est une brigade polyvalente, forte de 8 500 hommes et femmes aux-quels il convient d’ajouter 1 200 ré-servistes, régulièrement sollicités, notamment dans le cadre de l’opé-ration Sentinelle. Les parachutistes commencent leur formation à Caylus, au Centre de formation initiale des militaires du rang, puis passent par l’École des troupes aéroportées de Pau où ils passent leur brevet de parachu-tiste et, pour ceux qui se spéciali-sent dans la livraison par air, intè-grent le centre délégué de Tou-louse-Francazal. On distingue à l’intérieur de la bri-gade des unités d’engagement et

de contact -armes de « mêlée »- et des unités d’appui. Côté « mêlée », on recense trois régiments d’infan-terie parachutiste en Occitanie : le 1er RCP de Pamiers, le 3e RPIMa de Carcassonne, le 8e RPIMa de Cas-tres, le quatrième régiment d’in-fanterie de la brigade étant le 2e REP basé à Calvi, en Corse. S’y ajou-tent les 200 commandos – issus des régiments – qui forment le Groupement des commandos pa-rachutistes (GCP) et la cavalerie blindée du 1er Régiment de hus-sards parachutistes de Tarbes. L’appui se fait, quant à lui, par les feux de l’artillerie du 35e Régiment d’artillerie parachutiste de Tarbes, par l’aide à la mobilité et au démi-

nage assurés par le 17e Régiment du génie parachutiste de Montau-ban et par l’appui à la mise à terre des personnels et des matériels grâce au 1er Régiment du Train pa-rachutiste de Toulouse-Francazal. Toutes ses forces ont besoin de renseignement sur le terrain : il est assuré par la batterie de rensei-gnement de la brigade (BRB) du 35e

RAP de Tarbes. L’ensemble est commandé par le général commandant la 11e BP et son état-major, à Toulouse, équipé également d’un PC aérolargable pour les opérations, avec une com-pagnie de commandement et de transmissions parachutiste la 11e CCTP, également basée à Toulouse.

UNE FORCE POLYVALENTE DE 8 500 PARAS

zoom

TOULOUSE

ARIÈGE

HÉRAULT

CORSE

LOZÈRE

AVEYRON

GERS TARN

GARD

AUDE

LOT

HAUTE-GARONNE

HAUTES-PYRÉNÉES

ÉTAT-MAJOR11e CCT

CD-LPA / 1er RTP

PYRÉNÉES-ORIENTALES

TARN-ET-GARONNE

LOT-ET-GARONNE

PYRÉN.-ATLANT.

25 km

AUVERGNE –RHÔNE-ALPES

NOUVELLE-AQUITAINE

ESPAGNE

AND.

MerMéditerranée

Auch

Tarbes

Cahors

Rodez

Montauban

Castres

Caylus

PamiersPau

Nîmes

MontpellierAlbi

Mende

Carcassonne

Calvi

Foix

Perpignan

2e REP

ETAP

1er RHP35e RAP

1er RCP

17e RGP

8e RPIMA

CFIM 11

3e RPIMA

Les régiments de la 11e Brigadeparachutiste

SUR L’A400M « Pour ce qui est de l’A400M et de sa capacité à larguer hom-mes et matériels, le dossier est entre les mains de la DGA mais nous le suivons avec atten-tion ! Nous participons direc-tement aux essais ( j’ai pour ma part déjà effectué deux sauts d’essai en A400) et at-tendons donc avec impatience les résultats des travaux en cours pour savoir combien de parachutistes et quels équipe-ments pourront être largués depuis cet aéronef qui nous offre une souplesse d’emploi inédite. Son allonge et sa vi-tesse démultiplieront de fait les capacités d’intervention immédiate de la France. Mais les incertitudes sont encore lourdes. »

Depuis 2015, le

Guépard a été

déclenché pas moins

de huit fois… »

De l’Atlantique à la mer de Chine, à vélo : c’est le défi que s’était lancé Jean-Louis Barrère, fin 2016. Un pé-riple destiné à récolter des fonds pour aider des projets portés par des asso-ciations caritatives. Mission accom-plie. Rattrapé par la dengue, le cyclo-voyageur a jeté l’éponge à 200 km de l’arrivée, mais le défi caritatif, éduca-tif et humain, a été relevé. L’expédition consistait à collecter des fonds en vue de participer au finan-cement de cinq projets concernant des enfants. 28 000 € ont ainsi été ré-coltés et distribués aux associations qui portaient ces projets. « Nous ne

portions pas les projets en direct, nous aidions les associations déjà enga-gées sur le terrain ». Et pour que les choses soient bien claires, Jean-Louis Barrère précise : « L’association a fonctionné sur les cotisations de ses membres, tous les dons ont bénéficié aux associations ». Tout au long de son périple, il est passé voir les enfants bénéficiaires de ces projets et les sites concernés. Le voici donc dans la partie humaine de son voyage, face à « des enfants extraordinaires, fiers qu’on vienne les rencontrer, échanger avec eux, contents qu’on les aide ».

Reste le volet éducatif : il s’est déroulé à travers des visites dans les écoles (dont cinq du Lot). « Le voyage a servi de support pédagogique, utilisé par les enseignants. Je suis passé dans ces écoles avant mon départ, les en-fants suivaient ma progression et en profitaient pour travailler leur géo-graphie, les maths, l’histoire… » Mais finalement, le voyage n’est pas terminé : il le sera ce week-end à La-magdelaine, avec la dernière étape du périple. Rentré plein de souvenirs et d’images, il partagera son expé-rience. « C’est l’occasion de rassem-bler les participants et donateurs, et

de rendre compte de l’utilisation qui a été faite de l’argent » poursuit Jean-Louis Barrère. En même temps, deux animations seront proposées, desti-nées à compléter la collecte initiale : cette fois, ce sera au profit de l’asso-ciation Épicéa France (prévue dans la répartition initiale, mais pas encore bénéficiaire). Pour participer à la construction d’un internat adossé à une école, au pied de l’Himalaya, l’as-sociation a besoin de 6 000 €. Rendez-vous est donc donné à La-magdelaine (salle des fêtes) vendredi soir et samedi.

H.B.

caritatif

De l’Atlantique à la mer de Chine à vélo: défi relevé pour le Lotois

Selfie au milieu des écoliers de Jean-Louis Barrère.

Général Patrick CColletCommandant de la 11e Brigade parachutiste

À la tête de la 11e Brigade parachutiste, le général Patrick Collet commande la seule « brigade de l’urgence » de l’Armée française. Opérations extérieures ou sur le territoire national : l’année 2018 sera particulièrement active pour ses unités, dans un contexte in-ternational instable. Forte du nouveau Pôle national des opérations aéroportées développé à Francazal, sa brigade est aussi devenue un maillon essentiel à l’échelon européen et un interlocuteur im-portant pour Airbus, à travers l’A400M.

Photo DDM Thierry Bordas