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MAGAZINE DE TENNIS 100% GRATUIT - AVRIL 2009 12 # www.welovetennis.fr va vite sur : www.djokopower.com

GrandChelem 12, Avril 2009

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- Couverture : Federer sans coach... -Dossier : "Tous coachs ?". Interviews Toni Nadal, Patrice Hagelauer, Sam Sumyk, Claude Onesta, Edgar Grospiron Guest Star : Fabrice Santoro

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AFFRONTEZ N’IMPORTE QUEL COgNEUR DE FOND DE COURTLa toute nouvelle raquette Speed de Novak Djokovic s’adapte à toutes les situations et amplifie tous les coups. Les frappes puissantes deviennent plus explosives et les coups en toucher plus précis. Peu importe donc le type de joueur que vous affrontez, car vous pouvez vous mesurer à n’importe qui – n’importe quand. Plus d’infos sur head.com

Les logos ATP et les images du joueur appartiennent à l’ATP Tour, Inc.

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AFFRONTEZ N’IMPORTE QUEL COgNEUR DE FOND DE COURTLa toute nouvelle raquette Speed de Novak Djokovic s’adapte à toutes les situations et amplifie tous les coups. Les frappes puissantes deviennent plus explosives et les coups en toucher plus précis. Peu importe donc le type de joueur que vous affrontez, car vous pouvez vous mesurer à n’importe qui – n’importe quand. Plus d’infos sur head.com

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toUs CoaCHs ?

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(1) Prix correspondant au modèle présenté : Kia pro_cee’d Victory 1,6 L essence 126 Ch (émettant 152 g de CO2/km) avec équipements de série, déduction faite de l’off re de remise Kia de 1 500 € et de la prime Nature Kia de 1 000 €. La Prime nature Kia est valable uniquement pour l’achat d’un véhicule Kia (Picanto, Rio, cee‘d) émettant moins de 160 g de CO2 / km s’il est accompagné de la mise au rebut d’un véhicule de 7 à 10 ans. Off re réservée aux particuliers valable jusqu’au 30/06/09, dans la limite des 430 ex. disponibles. *Garantie 7 ans ou 150 000 km (1er des deux termes échu). Cette garantie contractuelle est valable pour les Kia cee’d en France Métropolitaine (et Corse) et dans tous les états membres de l’UE ainsi qu’en Norvège, Suisse, Islande et à Gibraltar. Hors véhicules à usage commercial. Consommations mixtes de la Kia pro_cee’d : de 4,5 à 6,9 L / 100 km. Emissions de CO2 : de 145 à 165 g/km. iPod® est une marque commerciale de Apple Computers, Inc, déposée aux Etats-Unis et dans d’autres pays. MICHELIN est une marque de commerce déposée par le groupe MICHELIN.

Pour une fois, Nadal vous laisse l‘avantage.

Série limitée Kia pro_cee’d à partir de 15 700 €(1)

Gamme cee‘d garantie 7 ans. Disponible en version Diesel CRDi 115 Ch

- Climatisation automatique - Jantes alliage 17 pouces - Sellerie tissu « Sport » - Vitres arrières surteintées - Becquet de toit - Lecteur CD audio / MP3 avec commandes au volant et connexion USB/IPod® - Pneumatiques MICHELIN

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Toni nadal

Diffusion : 40.000 exemplaires en diffusion nationale - Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr - GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis.Fondateur et Directeur de la publication : Laurent Trupiano ([email protected]) - Rédacteur en chef : Benjamin Rassat ([email protected]) Rédacteurs : Jérémy Alen, Gwendoline Cordeliers, Remi Capber, María Osuna Carrasco, Audrey Riou, Krystel Roche - Photos : Caillaud Chryslène, Gianni Ciacca

(Sportvision) - Création artistique et mise en page : Séverine Hébrard (studiosbdesign.com) - Le site internet GrandChelem : http://www.welovetennis.fr - Webmaster Editorial : Audrey Riou ([email protected]) - GrandChelem est édité par la société Convergence Media 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin Jailleu - Rédaction et publicité : 04.78.37.90.88 - Vos réactions et remarques : [email protected]

Remerciements : Madeleine Bechet, Claudia Blasi, Nadège Coulet, Cyrille Minati, Patrick Mouratoglou, Sam Sumyk, Teddy Vallée, John Woo, le Restaurant « Le 9 Mercière » (Lyon),

VERs un CinquièmE GRanDChELEm Chaque jour le monde change. Chaque jour le tennis change. Chaque jour le monde du tennis change. Chaque jour de nouvelles données sont à intégrer pour progresser, progresser, et encore progresser. A chaque numéro, une nou-velle maquette, une nouvelle formule pour surprendre et satisfaire lecteurs et annonceurs. Depuis deux ans et demi, GrandChelem et son site Welovetennis s’appliquent à donner un nouvel élan à la façon de parler, de vivre et de consommer le tennis. Nous avons pu mesurer toutes les marques d’amour de la part de notre jeune public particulièrement lors du premier Salon du Tennis : une première transformée en réussite (bravo à Marc Assous, son organisateur). Cette sympa-thie du public du tennis pour notre jeune projet nous a confortés dans l’idée qu’un rendez-vous de plus dans l’année serait envisageable. Le voilà, le GrandChelem supplémentaire, un numéro de liaison entre l’Australie et Roland Garros, en plein enchaînement Indian Wells-Miami, et juste avant l’ouverture de la saison de terre bat-tue à Monte-Carlo. Une fois de plus, nos grands témoins sont au rendez-vous. Il faut dire qu’ils nous ont bien coaché. Le coa-ching c’est d’ailleurs le grand dossier de ce numéro 12. A l’heure même où tous les coachs de la terre se disent prêts à propo-ser leur service à Roger Federer, l’occasion était trop belle pour GrandChelem d’ouvrir plus largement la question de la place du coach dans notre société et d’aller lorgner même vers d’autres horizons que le tennis. La plus belle interview de ce numéro - et peut-être de l’histoire du journal - sera en effet la longue entrevue que nous a accordé un entraîneur de handball nommé Claude Onesta. Il est accessoirement le seul coach français, champion du monde et champion olympique, mais ce qu’il a à dire dépasse de loin les problèmes de baballes. Et c’est pour des rencontres avec ce genre de grand seigneur, porteur de valeurs humaines fortes, que nous faisons ce journal. Merci Claude et merci à tous les autres éducateurs, Toni, Patrice, Patrick, Sam, Ronan, Cédric, Edgar, Makis, qui nous ont livrés le fond de leur expérience. Prenez le temps de digérer leur message. Car c’est une parole qui vaut bien un 5ème GrandChelem.

la rédaction

editorial

sommaire #12

m a g a z i n e d ’ i n f o r m a T i o n s g r a T U i T s U r l e T e n n i s - T r i m e s T r i e l - a v r i l 2 0 0 9 - g r a n d C H e l e m 5

(1) Prix correspondant au modèle présenté : Kia pro_cee’d Victory 1,6 L essence 126 Ch (émettant 152 g de CO2/km) avec équipements de série, déduction faite de l’off re de remise Kia de 1 500 € et de la prime Nature Kia de 1 000 €. La Prime nature Kia est valable uniquement pour l’achat d’un véhicule Kia (Picanto, Rio, cee‘d) émettant moins de 160 g de CO2 / km s’il est accompagné de la mise au rebut d’un véhicule de 7 à 10 ans. Off re réservée aux particuliers valable jusqu’au 30/06/09, dans la limite des 430 ex. disponibles. *Garantie 7 ans ou 150 000 km (1er des deux termes échu). Cette garantie contractuelle est valable pour les Kia cee’d en France Métropolitaine (et Corse) et dans tous les états membres de l’UE ainsi qu’en Norvège, Suisse, Islande et à Gibraltar. Hors véhicules à usage commercial. Consommations mixtes de la Kia pro_cee’d : de 4,5 à 6,9 L / 100 km. Emissions de CO2 : de 145 à 165 g/km. iPod® est une marque commerciale de Apple Computers, Inc, déposée aux Etats-Unis et dans d’autres pays. MICHELIN est une marque de commerce déposée par le groupe MICHELIN.

Pour une fois, Nadal vous laisse l‘avantage.

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18 ToUs CoaCHs ?Qui n’a pas son coach ? GrandChelem est parti rencontrer les experts et consultants du tennis, du sport et de l’en-treprise. Voyage au pays de l’optimisation de la performance.

30 Fabrice Santoro Il dit qu’il va s’arrêter à la fin de l’année. On n’arrive tel-lement pas y croire qu’on lui a quand même demandé de faire un bilan en forme de plus et de moins.

28 Nick BollettieriIl dit qu’il va s’arrêter à la fin de l’année. On n’arrive tel-lement pas y croire qu’on lui a quand même demandé de faire un bilan de carrière en forme de plus et de moins.

« federer s’esT ToUjoUrs Très bien débroUillé ToUT seUl »

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Page 4: GrandChelem 12, Avril 2009

Petits PotiNsPetits PotiNs

6 g r a n d C H e l e m - m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9 m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9 - g r a n d C H e l e m 7

serenaà la reCHerCHe de sa noUvelle star

On le sait depuis longtemps, Serena Williams est une

accro de musique. Et si vous ne l’aviez pas encore

réalisé, allez donc jeter un coup d’oeil sur son site officiel,

la Serena TV regorge de pépites humoristiques rythmées

par la crème du Rn’b américain. Bref, comme la plus jeune

des soeurs Williams ne fait décidément rien comme tout le

monde, elle a décidé de lancer un grand concours afin de

trouver la chanson phare de son site serenawilliams.com :

le Serena Song Contest. Le concours désormais terminé,

nous allons connaître sous peu la nouvelle star de la n°1

mondiale. Pour l’heureux gagnant, pas de dollars à la clef

mais le droit d’enregistrer sa chanson en studio, fin juillet en

Californie. Pour l’aider à faire le tri dans les nombreux candidats, Serena pourra toujours

se faire aider par son nouveau boyfriend, Common, rappeur très respecté, complice

musical du meilleur vendeur d’album 2008, Kanye West.

Qui a dit qu’un crâne chauve portait bonheur ? C’était peut-être le cas avec

Fabulous Fab, ça l’est moins pour Tommy Robredo. L’Espagnol avait promis

à Granollers et Montanes qu’il se raserait la tête en cas de victoire à Buenos

Aires, fin février. Manque de bol, il a remporté le tournoi. Il a donc commen-

cé la tournée américaine avec les cheveux ras. Depuis, la poisse le poursuit.

Défaite en huitième à Indian Wells, blessure au poignet droit et défaite au

troisième tour à Miami ! Samson aurait pu le prévenir… ]RobRedo, la coupe dépRessive !

Retrouvez vos conseils diététiques en page 9

P R É P A R A T I O N - C O M P É T I T I O N - R É C U P É R A T I O N

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Petits PotiNs

6 g r a n d C H e l e m - m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9 m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9 - g r a n d C H e l e m 7

la face de hyène de robin söderling est une gageure de sportivité. iznogoud lui préfère le rictus de machiavel. Quand, 15 ans après la naissance du vizir goscinnique en 1969, un gosse cynique et chialeur apparaît en suède, le lien de parenté semble de suite évident. le stefan edberg award n’a qu’à bien se tenir : si iznogoud est un looser jamais rassasié, il a trouvé en robin un disciple assidu. « je veux être calife à la place du calife », crache l’un au milieu d’un désert. « je veux être nadal à la place de nadal », semble dire l’autre lors d’un pluvieux Wimbledon 2007 où robin parodie rafa sans parvenir à faire autant rire que djokovic. moralité : quand iznogoud is novak, söderling is just dingue.

svetlana kUznetsova, fan de Hard métal

Décidément on en apprend beaucoup lors des

conférences de presse à Miami. Ainsi nous avons eu

l’immense joie de découvrir l’idole absolue de

« Sveta » : le chanteur russe Kinshev. Hard-rockeur

puis christano-rockeur (si, si le rock chrétien ca

existe), cette méga star russe a le pouvoir de

réduire la 8ème joueuse mondiale à l’état de

midinette : « Je suis totalement fan de lui et ce,

depuis l’âge de 14 ans. Je suis allée à son concert

en novembre dernier à Moscou. Je l’ai rencontré en

backstage et j’ai été tellement nerveuse que ma voix

s’est mise à trembler et que mes

amis ont eu peur que je m’éva-

nouisse. » Côté musique, Kinshev

et son groupe Alisa c’est un peu un

mélange de Rammstein et de Marilyn Manson : glorifica-

tion de l’Antechrist, concert torse nu avec une grosse voix

et si vous y rajoutez la langue russe par-dessus, ça vous

donne quelque chose de plutôt flippant... Une chose est

sûre, du côté de la rédaction, Svetlana on ne la verra plus

comme avant !

sTaTs ET ChiFFREs 7, c’est le nombre d’entraîneurs avec lesquels Roger Federer a collaboré – Mais c’est sans coach qu’il atteignit la

première place mondiale en 2004 – 4400, c’est le nombre de coachs professionnels en France – Toni Nadal

coache Rafael depuis plus d’une quinzaine d’années – Tony Roche a amené 3 joueurs à la place de numéro 1 mondial : Ivan Lendl, Patrick Rafter et Roger Federer – En tant qu’entraîneur, il a remporté les

4 tournois du Grand Chelem – Nick Bollettieri a travaillé avec Andre Agassi, Jim Courier, Monica Seles,

Maria Sharapova, les sœurs Williams, Martina Hingis, Boris Becker…

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RENDEZ-VOUS

« C’est vrai que je pense souvent à Nadal et Federer pen-dant mes

matches. »Victoria Azarenka, joueuse inspirée

« C’est vrai que je pense souvent à Nadal et

RobRedo, la coupe dépRessive !

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Page 5: GrandChelem 12, Avril 2009

30 MILLIONS D’AMIS REÇOIT VENUS WILLIAMS

Comment trouves-tu le jeu de Serena ?Je ne l’ai pas vue jouer pour l’instant. On a un emploi du temps différent.

Pas vue du week-end ?Non.

Tu dis que tu ne l’as pas vue jouer, mais vous vous êtes quand même vues ce week-end, non ?Oui ! Tu sais, ça fait 29 ans que je la vois !

Tu peux nous dire comment elle se sent dans ce tournoi ?J’aimerais bien le pouvoir ! Mais je n’ai pas encore cette faculté-là. Il me faudrait 29 autres années.

Combien de fois vous voyez-vous sur un tournoi comme celui-ci ? Combien d’heures par jour ?Et bien, on se rend visite. En plus nos chiens s’adorent alors...

Ca leur fait une récréation ?J’adore ses chiens et elle adore le mien.

Vos chiens jouent ensemble quand vous êtes absentes ?Il se chamaillent un peu puis ils jouent ensemble. Ils ont toujours besoin d’un peu de temps avant de réaliser qu’ils se connaissent déjà. C’est bizarre, non !

Quelle race de chien avez-vous ?J’ai un bichon havanais.

Une petite peluche blanche ?En fait actuellement, il est plutôt gris. (Rires)

Quel est son nom ? Harold.

Et ceux de Serena ?Elle a un bichon maltais qui s’appelle Lorelei et un Jack Russel nommé Jack.

Réponse de SerenaMa chienne a envoyé un e-mail à celle de Venus, mais sa boîte mail était pleine donc elle ne l’a jamais reçu. Elle essaie de les taper toute seule, donc je dois corriger derrière. Elle n’a pas encore sa propre adresse e-mail…

aCe tennis attitUde : le noUvel oUtil pédagogiQUeAce Tennis Attitude est un DVD pédagogique rafraîchissant. Laurent Chiambretto, entraîneur de tennis,

a fait le tour des clubs et académies du monde entier pour en ramener quinze exercices originaux.

Du rallye alternatif au ping pong en passant par la fameuse reprise d’appui, les exercices sont traités

de manière fun et moderne. Chaque session est découpée en trois modules selon votre niveau.

Un DVD qui sera bientôt disponible sur notre boutique en ligne shop.welovetennis.fr.

Y'A PAS À DIRE, CÔTÉ NEWS INSOLITES LES SOEURS WILLIAMS SE POSENT LÀ. ALORS QUE LA CADETTE LANCE UN REMAKE DE LA NOUVELLE STAR (VOIR PAGE 6), L'AÎNÉE RÉGALE LES JOURNALISTES DE DÉTAILS CANINS EN CONFÉRENCE DE PRESSE. MORCEAUX CHOISIS AU SONY ERICSSON OPEN DE MIAMI.

« Je lui ai affi rmé qu’il fallait que je perde du poids pour pouvoir gagner encore des matches. Il s’est alors mis en tête de me faire courir. C’est là que j’ai commencé à regretter de lui avoir dit ça… »

Andy Roddick sur son entraineur Larry Stefanki

Petits PotiNshttp://www.welovetennis.fr

http://www.welovetennis.fr8 g r a n d C H e l e m - m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9 m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9 - g r a n d C H e l e m 9

GrandChelem et wavetennis ont dé-

cidé de répondre à chaque numéro

à une question fondamentale sur le

cordage. Notre expert australien,

JayCee qui oeuvre sur wavetennis.

com a décidé de jouer le jeu. Vous

pouvez lui poser des questions à

[email protected]

Faut-il changer de cordage quand la saison de terre battue arrive ?Oui, deux fois oui ! Les joueurs professionnels peuvent changer leurs cordages plu-sieurs fois pour s’adapter aux conditions de jeu du moment et toujours quand arrive la saison sur terre battue.

Pourquoi ?Ces conditions de jeu sur terre battue n’ont rien à voir avec celles des autres surfaces. Le jeu sur terre est beaucoup plus physique. Il faut taper plus fort, les échanges sont plus longs, la balle rebondit plus haut et va moins vite à énergie égale. Le cordage est le moteur de votre raquette et la source même de vos sensations de jeu. Il faut donc choisir un cordage un peu plus puissant ou mettre une tension plus basse (1 ou 2 kgs de moins) et choisir aussi un cordage plus durable (jauge plus épaisse).

sieurs fois pour s’adapter

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sHakira : il les lUi faUt toUs !

aficionada de football et surtout de zinedine zidane, la chanteuse

colombienne shakira en visite sur le masters series sony ericsson

de miami a confirmé que son autre sport de prédilection était le tennis.

fan absolue de rafael nadal, la chanteuse a tenu à le saluer à l’issue de

son match contre nikolai davydenko. Ce qui bien sûr n’a pas manqué de

faire jaser sur le net et dans les medias espagnols. pourtant la Colombienne

ne s’est pas contentée du seul rafa, elle a posé tout sourire, avec ou sans

lunettes, aux côtés de feliciano lopez, nicolas almagro et novak djokovic qui

n’ont visiblement pas boudé leur plaisir. ay ay ay shakira la bomba latina !

La réponse

Diluer un sachet dans 750 ml d’eau et boire par petites gorgées.

Avant l’effort : 1 sachet

Pendant l’effort : 1 sachet

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régime alimentaire varié.

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Les anti-oxydants (sélénium, zinc, vitamines C, E et bêta- carotène) permettent de diminuer le stress oxydatif en neutralisant les radicaux libres. Ils contribuent à protéger le muscle pendant et après l’effort.

Les minéraux (fer, magnésium, zinc, cuivre) contribuent au métabolisme des protéines, des acides aminés ou des globules rouges.

Petits PotiNs

8 g r a n d C H e l e m - m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9 m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9 - g r a n d C H e l e m 9

WAVE TENNIS RACE/GRANDCHELEM, À VOUS DE JOUER !

Wave Tennis Race et GrandChelem lance un nouveau classe-ment qui prend en compte les résultats des joueurs ou joueu-ses participant aux tournois ou épreuves homologuées par

la Fédération Française de Tennis. L’idée de ce classement est simple puisqu’il valorise toutes les performances selon les critères suivants : Une victoire = +10 pts, Une victoire en perf (+1 échelon et au-dessus)= +5 ptsUne défaite à échelon égal = -1 ptsUne défaite (-1 échelon et au-dessous)= - 5 pts.

Un classement final sera publié en novembre date à laquelle nous connaîtrons tous les résultats de la saison, nous aurons aussi les noms des lauréats de la Race Wavetennis/GrandChelem

Maintenant il suffit de s’inscrire sur www.wavetennis.com

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Page 6: GrandChelem 12, Avril 2009

10 g r a n d C H e l e m - m a g a z i n e d ’ i n f o r m a t i o n s g r a t U i t s U r l e t e n n i s - t r i m e s t r i e l - a v r i l 2 0 0 9

graNdchelem FraNce

viNceNT leGRos, seRvice de coMMuNicaTioN de TecNiFibRe« on est très satisfait notamment par les animations que l’on a mises en place. la grande force d’un tel évènement c’est d’être au contact de nos consomma-teurs, de pouvoir leur présenter tous nos produits. en même temps je suis également content d’apprendre qu’un effort va être réalisé l’an prochain pour que la surface allouée aux tests soit plus importante. cela nous permet-tra d’avoir encore plus de marge de manœuvre, d’être plus inventif que sur un demi-terrain. »

marc, quel bilan tirez-vous de ce premier salon ?plus que positif. Une première est toujours un ins-tant un peu spécial. d’ailleurs j’étais ému lors de l’inauguration en présence du nouveau président de la fédération française, jean gachassin. il est aussi certain qu’il faut apporter des améliorations, je pense notamment à l’idée d’avoir un second court de tennis pour les tests, voir trois, j’y réfl échis. d’ailleurs on va pouvoir y songer car en 2010 j’ai décidé de doubler la surface. il y a eu un vrai engouement autour de cette initiative, et l’engagement a été total de la part des marques présentes. je tiens d’ailleurs à les remercier pour leur confi ance. avec 12000 m2, on aura évidemment plus de possibilités mais aussi plus de travail (rires). mais cela ne nous fait pas peur, il faut avancer !

le but est donc que le salon grandisse et devienne une institution ?evidemment, c’est un des objectifs, il y a une demande, on a pu le constater car la fréquentation a été au rendez-vous. maintenant il faut optimiser

le programme, les animations, quelque part c’est un peu la même philosophie que pour le salon du golf. on avait commencé sur les mêmes bases et progressivement on a grandi. d’ailleurs je vais débriefer avec tous les acteurs pour avoir leur ressenti, leurs impressions, c’est primordial. par exemple, que le vendredi soit une journée réservée aux professionnels n’a pas été une bonne idée, on va changer cela. le fait d’être dans un autre hall va aussi faciliter beaucoup de choses. il reste que cette première édition est un vrai point de départ pour aller beaucoup plus haut, et je vous assure que je ne manque pas d’idées.

on vous sent plus motivé que jamais ?il le faut. le tennis mérite tout cela. C’est un sport extraordinaire que j’ai appris à découvrir et à comprendre.

avez-vous déjà des nouveautés à nous révéler en exclusivité ?oui. Comme je vous l’ai dit, nous déménageons dans un endroit plus grand. le salon du tennis

version 2010, se tiendra dans les halls 5.1 5.2 5.3. Ainsi, nous pourrons nous installer sur les terrasses, et si le soleil est au rendez-vous la fête sera encore plus « fun ».

on a parlé d’un terrain de beach tennis ?vous êtes bien renseigné, il y aura en effet un ter-rain de beach. on travaille déjà avec la fédération sur cette thématique. le beach va faire un carton c’est certain !

salon dU tennis la fÊte a été totalePLUS DE 25.000 PERSONNES SONT VENUES AU PREMIER SALON DU TENNIS, UN SUCCÈS QUI

OBLIGE SON ORGANISATEUR MARC ASSOUS À PASSER À LA VITESSE SUPÉRIEURE L’ANNÉE

PROCHAINE.

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Le staff de Babolat « soutient » fièrement la nouvelle Pure

Drive sous l’oeil bienveillant de son ambassadeur : Andy

Roddick.

Toute l’équipe du stand We Love Tennis a été ravie de

rencontrer les lecteurs de GrandChelem et les internautes

de welovetennis.fr.

Maria Osuna Carasco, traductrice espagnole du livre

« Le monde de Rafael Nadal » croque l’AéroPro Drive

à l’instar de celui qu’elle surnomme affectueusement

Rafalito !

Sous l’égide du tableau de Keith Haring, les T-Shirts de

notre boutique shop.welovetennis.fr ont trouvé un public

ravi de pouvoir porter à même la peau leur amour de la

petite balle jaune.

Ca sourit à droite, ça essaye à gauche. Toute l’équipe de We

Love Tennis est quelque peu fatiguée par le montage du

stand mais savoure, champagne à la main, le succès de ce

premier salon du tennis.

L’équipe de Tecnifibre ,entourée de leurs joueurs emblê-

matiques : Marcos Baghdatis et Fernando Verdasco, a

fait découvrir les nouveautés de la marque française aux

nombreux visiteurs du salon.

Wilson France a joué le jeu de ce premier salon du tennis

avec un stand immense et une équipe conséquente. Ils

étaient tellement nombreux que tout le monde n’a pas pu

tenir sur la photo...

Cédric Nouvel et son équipe étaient heureux de faire décou-

vrir au public l’activité du Tennis Etudes des Hauts de

Nîmes qu’il dirige depuis 12 ans.

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Page 7: GrandChelem 12, Avril 2009

gagne la nouvelle raquette de djokovic signée

par le champion serbe !

a l’occasion du lancement de la nouvelle gamme de Head, grandChelem/Welovetennis.fr lance un grand jeu concours.pour y participer il suffi t de vous rendre sur le site lancé pour cet évènement www.djokopower.com ! vous y découvrirez les fameuses leçons de tennis de novak djokovic, mais aussi ses meilleures vidéos, et un certain nombre de « goodies » et vous pourrez peut-être gagner la raquette dédicacée de djokovic.

va vite sur : www.djokopower.com

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GRANDCHELEM WEB

« LE MEILLEUR POST DU MOIS » BY WELOVETENNIS.FR

Le mercredi 25 mars 2009 à 12:57, par Piticyrano

Je comprends parfaitement cette envie de partager des émotions, d’entrer dans une sorte de communion avec « son champion ». Souffrir avec lui quand il est dans la diffi -

culté ou la défaite, jusqu’à atteindre, parfois, comme une petite déprime teintée de déses-pérance. On est impuissant et bien souvent incompris

par son entourage : « Mais pourquoi te mets tu dans des états pareils, ce n’est qu’un sport après tout, et, en plus ce n’est pas toi qui joue… » Nous transférons tous nos soucis, nos névroses, nos rêves ou

nos échecs sur les épaules de nos champions, tout comme le faisaient les plébéiens dans les gradins des arènes. Cette comparaison antique est souvent utilisée, même si elle est évidemment excessive (la mort physique n’est pas l’enjeu tennistique). Leurs

victoires nous transportent, illuminent nos journée, ou, au moins, les rendent moins maussades.

Le mercredi 25 mars 2009

à 13:04, par Duong

Piticyrano : touché de voir qu’on est exactement

sur la même longueur d’onde pour tout ! En

plus, tu (on se tutoie sur internet :)) écris vrai-

ment très bien ! Pour ce qui concerne la famille,

je dois dire aussi que ça a été dur aussi pour moi

d’entendre parfois que ma femme souhaitait

que Federer perde ... elle le ressent comme une

concurrence pour elle ! Avec parfois l’impression

que c’est à cause des souhaits de ma femme

qu’il perd ... c’est dur, je ne me suis jamais

énervé contre ma femme, mais j’ai eu beau lui

dire qu’elle devrait plutôt être pour Federer car

je serais plus heureux, en tout cas moins triste,

rien n’y a fait !

Le mercredi 25 mars 2009 à 23:00, par SophieWhaou ! Je ne m’attendais pas à tout ça en allant sur le site ! Je croyais avoir écris quelque chose d’incompré-hensible. Merci beaucoup Apolline et vous tous ! Je dois dire que ça me don-ne du baume au coeur de voir autant de personnes partager sa passion sans discorde, juste avec plein de sincérité. Ca fait beaucoup de bien ! « C’est la magie du coup de coeur ou

du coup de foudre. » C’est exactement ça. Je suis bien contente de faire partie de ce site.. =)

Le mercredi 25 mars

2009 à 11:45, par Ma-

rionJe suis complètement d’accord

avec Sophie. Cette humanité,

cette douceur qui émane de

Rafa quand il est en-dehors du

court, elle est muselée, dissimu-

lée quand il joue, mais si on re-

garde un peu attentivement elle

est toujours bien présente et très

touchante. C’est Rafa lui-même

qui avouait avoir très long-

temps eu peur du noir au point

de courir dans la chambre de

ses parents après dix minutes

sans veilleuse, et avoir toujours

du mal à s’endormir dans une

chambre complètement obscure.

Encore lui qui disait ne pas

trop aimer les gros chiens car

il avait toujours peur qu’ils

le mordent. Encore lui qui ne

s’essayera jamais de la vie à un

sport extrême comme le saut à

l’élastique, ça va pas non ?

Le mercredi 25 mars 2009 à 16:25, par Chris the WisestJe me reconnais aussi grandement dans tous ces témoi-gnages. Moi j’ai 28 ans, je suis né au tennis en tom-bant sur un match d’Agassi à la TV, ça devait être en 1989 je crois, même si le tout premier souvenir est assez fl ou. En revanche je me souviens pertinemment qu’à l’attaque de RG 1990 je suis déjà tombé dans la marmi-te du Kid de Las Vegas et que je cours après l’école pour rentrer regarder ses matchs tout en priant qu’il n’ait pas déjà perdu à mon arrivée. La prière c’est quelque chose qui ne m’a plus que rarement quittée pour tous les grands matchs d’Agassi ensuite. J’ai toujours ressenti une grande inquiétude dans son regard surtout quand il effectuait son geste de service et je crois que c’est ce qui a fait, en partie, que je suis « tombé amoureux » de lui: il me paraissait très (trop) humain. D’où sans doute ce besoin d’essayer d’ajouter à ses chances de succès un petit coup de pouce supplémentaire venu du ciel!! Je dis plus haut « tomber amoureux » parce que je suis persua-dé que c’est plus où moins ce dont il s’agit lorsque l’on en vient à adorer un joueur presque plus que tout.

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Page 8: GrandChelem 12, Avril 2009

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graNdchelem vous doNNe reNdez-vous

zeljko franUloviC « monte-Carlo est Un don de dieU »

Zeljko, quelles sont les nouveautés cette année à monte-Carlo ? Il y a deux, trois nouveautés. Pour être conforme à la catégorie des Masters 1000, on a été obligé d’agrandir notre cen-tral de 8 500 à 10 000 personnes. On a agrandi notre village VIP. On est monté en hauteur comme souvent ça se passe à Monaco.

Vous avez attaqué la roche !(Sourires) Oui, on a attaqué la roche. On a également agrandi la capacité des autres terrains. Et tout le reste a suivi : meilleur accueil des joueurs, du public et l’arrivée de la haute technologie avec du Wi-fi partout et désormais le e-ticket pour le public. Quand vous prenez l’avion, vous imprimez à la maison. Vous pourrez faire la même chose pour le tournoi.

On a l’impression que monte-Carlo est sorti renforcé de ce qu’il s’est passé il y a deux ans.Ecoutez, je ne sais pas si c’est la bonne expression en français mais on voit la force dans la difficulté. On reconnaît les forces d’une organisation, d’un pays dans ces moments-là. On ne savait pas comment ça allait finir, mais on voulait que Monte-Carlo soit dans les neuf Masters Series de l’ATP. On y est resté. La différence avec l’an dernier, c’est qu’avant, les joueurs étaient inscrits auto-matiquement et on en avait 8 sur les 11 meilleurs joueurs du monde. Cette année les joueurs sont libres et on en a 8 sur 10 avec la possibilité d’avoir Roger Federer, qui jusqu’à présent commençait sa pré-paration avec nous et qui depuis 4 ans se fait battre à Roland Garros. Cette année,

il a décidé de changer, mais on verra la suite. De son côté, Jo-Wilfried Tsonga ne se sent pas d’enchaîner trop de tournois car il a un physique plus fragile. Mais il a tout le loisir de nous demander une wild card et à ce moment-là, on aurait tous les joueurs présents.

Ces deux joueurs sont quand même très spéciaux : l’un aime beaucoup le tournoi et s’est engagé il y a deux ans pour exprimer cet attachement, l’autre est le phénomène français qui amène plein de nouveaux spectateurs dans le stade, c’est un peu dur tout de même. Oui, c’est vrai. Mais quand vous organisez un tournoi, vous ne savez jamais ce qu’il va se passer. Le problème, ce ne sont pas ceux qui ont dit qu’ils ne venaient pas et puis finalement qui viennent. Le problème ce sont ceux qui ont dit qu’ils venaient et qui finalement se retirent. Mais quand Roger Federer vous dit « J’ai ma copine qui attend un bébé et j’ai une difficulté à enchaîner les semaines », là vous compre-nez bien la raison. S’il s’inscrit et qu’il ne vient pas, il va recevoir le fameux « 0 point » et son classement va souffrir. Donc on attend. Effectivement ces deux joueurs ne sont pas annoncés, mais ce n’est pas encore fini.

Vous saviez donc avant tout le monde que sa femme attendait un bébé (Rires) Oui, mais c’était un peu un secret de polichinelle. On suit les tournois, on suit tout le monde, cette nouvelle était magnifique pour tout le monde mais c’est sa vie privée.

Par contre il y en a un qui sera bien là pour tenter l’exploit de remporter 5 titres consécutifs. On a l’impression que l’histoire de monte-Carlo s’est relancée grâce à nadal. Ah oui, tout à fait mais je serai tenté de dire que c’est l’histoire de Monte-Carlo et

de Roland Garros qui s’est relancé avec lui. Et puis son statut a changé dès qu’il a remporté Wimbledon et l’Open d’Austra-lie. Avant c’était le jeune qui monte mais désormais il est le numéro 1 et à mon avis c’est un numéro 1 qui va rester car il a une telle puissance mentale et physique, c’est un garçon tellement bien dans sa peau qu’il est quelqu’un d’extraordinaire pour le tennis et pour nous tous.

Puisqu’on en parle, il est désormais numéro 1, quelles sont les solutions pour Federer ? Alors je vais faire parler mon cœur et dire que rien n’est acquis. Il y a deux ans, Rafael pouvait battre tout le monde sauf Roger et ça a changé. Maintenant c’est jeu contre jeu, c’est le lift contre le slice. Roger doit décrypter le jeu de Nadal et il trouvera bientôt des solutions. Mais en tout cas on se tromperait terriblement en disant que Roger ne peut plus battre Rafa.

Vous allez prier pour le beau temps cette année ? Ecoutez, depuis 5 ans on a quasiment tous les meilleurs joueurs du monde et l’an dernier les 4 premières têtes de série sur 4 en demi-finales. Même Roland Garros et Wimbledon, ils n’ont pas fait ça. Mais le facteur le plus important reste le facteur météo parce que le soleil ou la pluie donne un tout autre aspect au tour-noi. Nous sommes les otages de cette image : Monte-Carlo, Côte d’Azur, soleil, mer, et ça change tout.

Tous les joueurs disent que ça reste le plus beau tournoi du monde… Oui, mais ça n’est pas notre mérite, c’est celui de la Principauté, celui des gens qui ont construit Monte-Carlo qui méritent de recevoir ces félicitations. Nous on essaye de mettre tout ça en valeur et de ne pas négliger ce don de Dieu.

direCteUr dU masters 1000 de monte-Carlo, zeljko franUloviC dresse poUr grandCHelem le plateaU 2009 aveC la présenCe de HUit des dix meilleUrs joUeUrs mondiaUx et Une

noUvelle tribUne les pieds dans la mer. il revient également sUr la pUissanCe d’Un toUrnoi légendaire sorti renforCé par la fronde des joUeUrs il y a deUx ans.

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Page 9: GrandChelem 12, Avril 2009

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LE MONDE DE RAFAEL NADAL

Rafael Nadal tombe dans

les bras de ses parents à l’issue

de sa finale remportée à

Wimbledon en 2008

face à Roger Federer.

Manacor, noveMbre 2002

Arrivé à l’aéroport de Palma de Majorque, Toni Nadal m’attend. Comme d’habitude il est ponc-

tuel. Les cinquante kilomètres qui nous séparent de Manacor passent vite et trois quart-d’heure

plus tard nous arrivons sur la place de la cathédrale où la famille Nadal possède sa résidence

d’hiver. C’est un immeuble de plusieurs étages, autrefois propriété d’une banque. C’est aussi

là que réside Toni puisqu’il s’est installé au deuxième étage. Quand nous passons le palier du

rez-de-chaussée qui abrite un bar, « le Palau », Rafa et son père Sebastian nous attendent. Je

suis un peu dans le saint des saints, le quartier général de la famille. Je ressens tout de suite

une atmosphère spéciale. Cette impression se confirme quand nous prenons tous la même

voiture pour aller dîner au bord de la mer. Nous discutons de beaucoup de choses mais le

sujet principal reste le tennis et la future carrière de Rafa. Je comprends aussitôt pourquoi

Rafa possède ce petit plus, cette force mentale hors normes en voyant le profond respect

entre Rafa, Toni et Sebastian. Pas un mot de trop, tout coule de source. J’ai également, tout

de suite, été accepté au sein de cette famille. Malgré son patrimoine, la famille Nadal a tou-

jours été d’une simplicité exemplaire et je peux vous assurer que j’ai croisé des personnes

très riches dans le monde du tennis. Le lendemain après avoir fini les tests, le père de Rafa,

tient à me raccompagner à l’aéroport. A l’issue de ce court séjour au cœur des «Nadal», j’ai

la confirmation que, même si l’on grandit dans un milieu aisé, l’éducation reçue et les valeurs

inculquées forgent le mental et définissent vos ambitions.

Mental # 1

36 * R a f a b o o k . c o m * 37

Au delà des qualités physi-ques et techniques, le fait d’évoluer dans un milieu aisé ou dans un environne-ment plus « difficile » n’est pas en soi un facteur clé pour réussir. Le plus impor-tant est l’éducation reçue, comment on s’est formé pour pouvoir exprimer la détermination nécéssaire pour atteindre le plus haut niveau.

CONSEIL

Feliciano Lopez et Rafael Nadal ont vécu

des moments plus intenses que cette séance

de tests, notamment la victoire en Coupe Davis

en 2004 face aux Etats-Unis.

Barcelone, septemBre 2002

Une journée de test raquettes est prévue avec Rafa, Feliciano Lopez et Svetlana Kuznetsova (à l’époque ces trois joueurs font par-

tie du team Babolat). Avant le test, ils s’échauffent et jouent quelques points. L’ambiance est bonne, Feliciano et Rafa ont toujours

été de vrais amis. Dans les petites tribunes de la Sanchez-Casal Academy, je suis assis aux côtés d’Emilio Sanchez et de Carlos

Costa. Comme toujours la chaleur est accablante. Je n’ai pas encore absorbé le décalage horaire car je reviens du Brésil, et à vrai

dire, j’ai un peu de mal à « démarrer » ma journée de boulot. Je demande donc à Rafa et Feli de jouer encore un petit tie-break

avant de commencer le protocole très précis d’une journée de test raquettes. A ma plus grande surprise Feliciano, commence à

se moquer de Rafa : « Même si je me mettais assis pour retourner tu n’arriverais pas à me faire un ace ! ». A l’époque, le service

Rafael est loin d’être celui qu’il possède aujourd’hui. Sa balle n’avance pas trop. Le défi commence et, effectivement, se termine

sans que Rafa ne réussisse à faire un ace. Lors de ce duel amical, il n’y eu aucun accrochage, mieux une vraie complicité. J’ai

aimé l’attitude de Rafa qui, calme face à cette plaisanterie, s’est pourtant appliqué comme un fou pour tenter de placer un ace.

D’ailleurs, lors de ce tie-break, Rafa n’a pas laissé filer beaucoup de points à son ami de longue date. A la fin du test, après deux

heures de travail sous un soleil de plomb, Rafa est retourné sur le court, seul, pour s’entraîner au... service.

Aborder chaque situation comme un défi facilite le degré de réussite car l’intensité qu’on y met augmente alors.

progresser # 1

52 * R a f a b o o k . c o m * 53

CONSEIL

Un pourcentage des revenus du livre sera reversé à la fondation Rafa Nadal.

« J’ai été très heureux de participer à ce projet de livre avec

Luca Appino et l’équipe de GrandChelem. Bonne lecture à

tous »

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Page 10: GrandChelem 12, Avril 2009

toUs CoaCHs de roger Le coach pour motiver le personnel, le coach pour motiver les cadres, le coach pour gérer la crise, mais aussi le coach pour entretenir la forme, le coach pour prendre confiance en soi, le coach pour s’habiller, le coach pour la Star’Ac, le coach pour choisir le bon coach, mon coach, ton coach, son coach, nous voilà dans l’ère des coachs, un terme anglais si puissant qu’il a infusé toute la société française au point même d’éclip-ser sa noble étymologie sportive: celle d’entraîneur ou d’éducateur. Dépassées ces fonctions archaïques, l’entreprise, les particuliers et même certains présidents de la République veulent du coach, du gourou qui booste, l’homme miracle qui remet la tête à l’endroit, un nettoyeur efficace qui résout les casse-tête en deux temps, trois mouvements. Ils prennent d’ailleurs souvent un sportif, un mec qui a fini un jour premier. Ils le prennent pour redonner la pêche et transmettre la culture de la gagne. Ils ont oublié une chose, c’est justement parce qu’il s’est pris de terribles claques que le champion a gagné. Et s’il progresse encore, c’est parce qu’il trouve chaque jour une solution totalement originale qui résout certains problèmes… le temps d’en créer d’autres qu’il essayera encore de solutionner de manière innovante jusqu’à ce jour prochain où il ne résoudra plus rien. Bref les recettes tout faites, c’est fini. L’ap-prentissage de la performance, c’est celui d’accepter d’être sur un fil, dans l’invention permanente et surtout dans l’acceptation de l’échec comme seul moteur possible de futurs succès. Voilà ce que nos experts, Patrice Hagelauer, Toni Nadal, Claude Onesta, Patrick Mouratoglou, Ronan Lafaix, Sam Sumyk, Cédric Nouvel, Edgar Gros-piron et Makis Chamalidis, nous ont tous confirmé. Ironie de l’histoire, c’est à l’heure où les plus grosses multinationales rêve-raient d’un ancien premier mondial comme Roger Federer en consultant de luxe pour 24 heures de motivation de leur force de vente, que ce dernier se voit rattrapé par les démons du tennis, cet infernal rubik’s cube de l’âme. Et vlan ! c’est sa belle Wilson qui a morflé pour tous les coups droits partis valser depuis trois mois dans la luzerne. Et le monde du tennis dans sa to-talité, de John McEnroe aux plus anonymes des lecteurs de GrandChelem et de Welovetennis, de proposer moult conseils et services gratuits pour remettre le Suisse sur le droit chemin. Tous coachs ? Certes, mais qui pourrait se vanter aujourd’hui de savoir quoi dire à Roger Federer ? Qui aurait le CV pour expliquer quoi que ce soit au « plus grand joueur de tous les temps » ? Et surtout question du serpent federien qui se mord la queue : le « plus grand joueur de tous les temps » ne le sera-t-il pas définitivement à ses propres yeux par le fait même d’avoir démontré qu’il n’a eu besoin de personne pour planter les derniers clous de son Anthologie ? Coach or not coach, that is the question of the superbanco.

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dossier : tous coachs ?

Christian, quel est le sentiment géné-ral de la presse suisse sur Federer ? Il y a beaucoup d’inquiétude et aussi d’incompréhension, on pense qu’il y a quelque chose qui cloche. De plus, par sa notoriété, il faut bien compren-dre que Roger Federer est presque intouchable. C’est un Dieu, et comme on est un pays, disons le, tranquille, on évite tout déchaînement hystérique. Pour mes compatriotes, Roger Federer c’est le symbole de la réussite sans être une star, il donne l’impression d’être accessible, il a toujours défendu ses origines, à l’inverse de Martina Hingis par exemple. C’est un symbole natio-nal, une icône, il est au même niveau que Guillaume Tell.

C’est pour cela que son forfait en Coupe Davis n’a pas fait plus de vagues ?Le sujet n’est pas tabou mais déli-cat. Cela fait un bout de temps que Roger répète son attachement à cette épreuve et c’est une réalité. Après, la méthode est discutable, quelques signes sur son site Internet, et pas de vrais encouragements pour l’équipe.

En même temps, tout le monde ici a été marqué par sa fi nale du double donc tout lui est pardonné. En tant que journaliste suisse, vous devez avoir des rapports privilégiés ?Disons que oui, mais cela fait deux ans que je demande un face à face, je ne l’ai pas obtenu. En revanche, c’est vrai qu’il nous accorde des « tables rondes » avant les grands échéances, donc je ne vais pas trop me plaindre. Ces derniers temps, je dirais que Roger s’est un peu refermé avec son clan mais ce n’est que mon impression.

Vous devez-vous de le soutenir, avez-vous des consignes ?Pas du tout, à l’issue par exemple de sa défaite à l’Open d’Australie on a titré : « Nadal le roi ». En général la presse suisse est considérée comme une presse neutre, pas obligatoirement très engagée.

Pensez-vous que le fameux record de Pete sampras y soit pour quelque chose ?Roger Federer est très orgueilleux, et ce record il y tient. Il veut marquer

l’histoire c’est une certitude. Fait-il un blocage ? Je ne sais pas. En tout cas il a l’air plus fragile dans les moments décisifs. Il challenge des balles qui sont largement dehors, il semble paralysé dans les moments clés. Cela nous inquiète car il ne nous a jamais habitué à cela par le passé ! Roger est aussi quelqu’un de compliqué, de complexe, il réfl échit beaucoup. Ce n’est pas un anxieux mais il pose des théories sur beaucoup de choses, il est souvent, très souvent dans l’analyse.

a-t-il tout réussi ?Pratiquement, sauf peut-être sa ligne de cosmétique, mais cela on en parle pas trop.

Et pourquoi on l’appelle Rodgeur ?C’est sa maman qui l’appelle comme cela, elle est d’origine sud-africaine, elle nous a demandé d’employer ce patronyme et comme on est bien élevé, on l’a écouté (Rires)

CHristian despont « roger federer est Un Être Complexe »PLUME PARMI LES PLUS RESPECTÉES DU JOURNALISME TENNISTIQUE, CHRISTIAN DESPONT ALIGNE

DANS LE JOURNAL SUISSE LE TEMPS LES ANALYSES ET LES INVESTIGATIONS PRÉCISES SUR CE QUI

FAIT LES CHAMPIONS. POUR GRANDCHELEM IL ANALYSE LE CAS FEDERER, ICÔNE INATTAQUABLE

DANS SON PAYS, MAIS OBJET DÉSORMAIS DE TOUTES LES INTERROGATIONS.

et federer jeta son arme par terre…

On est en demi-fi nales de Miami au début du 3ème set, Djokovic mène 2-0 face à Federer alors que depuis près d’un set, ce dernier, totalement déréglé, commet des erreurs de plus en plus hallucinantes en coup droit. Voilà une nouvelle attaque facile à mi-court, de celle sur lesquels le Suisse s’est toujours montré impitoyable. Mais là ça fi nit à nouveau sous la bande. Et pan ! Roger explose enfi n sa raquette au sol. Geste que le public de Miami applaudit à tout rompre.

Federer change de raquette, reprend sa place sous les hourras et fi nit le match en roue libre, c’est-à-dire vers la sortie. Quand on lui demande en conférence de presse si ça lui a fait du bien, il murmure « Pas vraiment, pas vraiment ». Quand on lui demande s’il se souvient de la dernière fois où il a explosé un cadre, il répond « Ca doit être ici contre Rafa ». La coïncidence est trop coïncidente pour ne pas coïncider. Car c’est bien ce Rafael Nadal qui depuis cette fi nale 2005 à Miami n’a cessé d’être le vrai caillou dans la chaussure de maître Federer. Ce Rafa désormais passé devant au classement et très concrètement en train de l’empêcher de bat-tre le record de Sampras. Ce Rafa qui cristallise à lui seul toute la frustration federienne dans ce bris de raquette. Ce Rafa qui en étant devenu la problématique centrale de Roger est également devenu celle de tous les coachs de tennis du monde.

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toni nadal « je pense QUe federer a pris la bonne déCision »premier témoin de Ce dossier « toUs CoaCHs ? », toni nadal présente la partiCUlarité d’Être non seUlement l’onCle de l’aCtUel nUméro 1 mondial,

mais Un édUCateUr sensible CHerCHant à transmettre des valeUrs QUi dépassent le Cadre dU tennis. poUr grandCHelem, il noUs a donné QUelQUes

Clefs de son fonCtionnement aveC son neveU rafael, et rebondit sUr la polémiQUe QUi entoUre roger federer, et son absenCe d’entraÎneUr.

Toni, qu’est- ce que c’est pour toi un coach ? a quoi cela sert ? Aujourd’hui, tout est plus diffi cile, il me semble que le monde est devenu plus compliqué et tout doit être parfait. Tous les petits détails nous aident à nous améliorer selon nos objectifs et je crois que cette idée est la fonction d’un coach. C’est quelqu’un qui t’aide à t’améliorer, mais, bien sûr j’ai une mentalité à l’an-cienne et je pense que l’importance d’un coach est relative.

En tant que coach, as-tu une méthode pour préparer Rafa ?Je ne sais pas s’il y a une méthode spé-ciale, mais en tout cas, je ne la connais pas. Je crois que le plus important est de croire au travail, croire à ce qu’on fait. A la fi n, si on travaille bien, on réussit et les choses marchent bien. C’est fondamental, c’est la seule chose importante.

mais, Toni, quelles qualités faut-il avoir pour être un bon coach ? quelles sont les clés ? Pour moi, il y a une question mentale. J’aime l’aspect psychologique et je tra-vaille beaucoup avec ça. alors, parlons de cette clé mentale. Cette idée t’accompagne toujours…Depuis mon enfance, j’ai travaillé d’une manière concrète, j’ai essayé toujours de rendre les choses simples et de ne pas me compliquer la vie. Je pense que j’ai été récompensé. Pour moi, c’est le plus important. Je crois que c’est diffi cile de spécifi er et de délimiter tout le travail qu’on a fait, mais je peux juste dire que le travail psychologique a été très, très im-portant. C’est compliqué d’en dire plus.

Toni, pourrait-on dire que tu es quelqu’un de spirituel qui a peut-être une force d’inspiration extraordinaire ?La seule chose qui m’a inspiré dans ma vie est de faire du bon travail. Premiè-rement, il faut comprendre et savoir ce qu’on veut faire : comprendre le jeu. A partir de ce moment-là, le deuxième point est de trouver ce qui peut nous amener à comprendre ce jeu. Dans ce cas, on parle du tennis, mais on pourrait tout autant extrapoler cette approche à toutes les autres activités. Moi, en tant qu’entraîneur-professeur, ce qui m’intéres-se est de faire comprendre le jeu à Rafael.

Peut-on parler des principes que tu as transmis à ton neveu ou pas ? Oui, on peut dire que je me suis basé sur les principes que je viens de t’expliquer.

En fait, je lui ai enseigné à comprendre le jeu. Ensuite, je lui ai marqué un chemin : des objectifs à court et à long terme. Si on joue au tennis pour gagner le champion-nat des îles Baléares, ce n’est pas pareil que si on joue au tennis pour devenir le numéro un du tennis mondial. C’est ce que j’ai toujours voulu lui faire compren-dre.

En tant que coach de Rafa, comment décrirais-tu votre relation ?Notre relation n’est pas comme celle des autres coachs avec leurs joueurs. On n’a pas une relation typique car on est parents. J’ai une vision de la vie particu-lière et c’est cette vision que j’ai essayé de lui montrer et de lui faire comprendre. Bien sur, des fois on a été d’accord et des fois non mais c’est évident que l’on n’a pas une relation normale en tant qu’en-traîneur et joueur. Je suis intervenu dans la vie professionnelle et personnelle de Rafael d’une façon différente de celle des autres coachs avec leurs sportifs.

avec une vision de la vie…C’est long… On pourrait en parler plus de vingt minutes, c’est sur ! Mais, je pense qu’en tant qu’oncle, je m’efforcerai de toujours donner le meilleur à Rafa et pas seulement au niveau sportif mais aussi personnel. Rafa est une personne norma-le. Comme tout le monde, il a une copine, il a ses parents, ses amis, il souffre, il est content. J’ai lui ai inculqué ma vision des relations humaines.

La valeur la plus importante que tu lui aies transmises ? Au niveau du tennis, le plus important que j’ai lui aie appris c’est de croire au tra-vail, avoir du respect pour tout : les gens, le matériel qu’il utilise, les autres joueurs. Il faut être reconnaissant de la vie, ça c’est fondamental.

Tu considères toujours que Federer est le numéro un mais que penses-tu du fait qu’il n’ait pas de coach ?C’est parfait ! Je pense que c’est impor-tant d’avoir un coach pendant le proces-sus de formation du joueur mais s’il est déjà performant, je ne crois pas que ce soit fondamental. Je suis pragmatique et je pense que Federer s’est toujours bien débrouillé comme cela. Il a pris la bonne décision.

Pour fi nir, Toni, as-tu un coach? (Il rit beaucoup) Non! Pas du tout! Ça ne serait pas trop logique (Il rit encore plus).

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dossier : tous coachs ?

« roger federer est Un Être Complexe »

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Page 11: GrandChelem 12, Avril 2009

COACHS MODERNES VISIONS DU MÉTIER

PATRICK MOURATOGLOUCOACH D’ANASTASIA PAVLYUCHENKOVA DIRECTEUR DE L’ACADEMY MOURATOGLOUJe pense que pour être un bon coach, il faut bien connaître la disci-pline dans laquelle on évolue. Il me serait dif� cile d’être performant ailleurs que dans le tennis. Coach est un métier complexe qui

ne s’improvise pas. Bien entendu un coach peut se faire coacher. Parce que tout le monde peut progresser et que personne ne peut

réussir seul. A l’Academy Mouratoglou, c’est ce que nous faisons tous les jours. Nous travaillons aux cotés des coachs pour les rendre plus

performants. Plus ils sont ef� caces, plus nos joueurs le sont. Sur le circuit, aucun joueur ne fonctionne sans coach. Federer prétendait ne pas en avoir. En

réalité, il travaille avec son capitaine de Coupe Davis depuis longtemps. Dans les sports individuels, je pense que c’est trop dif� cile d’évoluer sans coach tant la con� ance est déterminante, tant le joueur doit être préservé. Il y a beaucoup de solidarité entre coachs, donc nous nous parlons beaucoup. Je m’entends très bien notamment avec Luca Appino et Sam Sumyk qui sont des passionnés. Ceci étant, notre métier réclame beaucoup de con� dentialité et je ne peux m’imaginer donner la moindre information sur ma joueuse. Selon moi, le mot couple correspond bien à notre situation avec Anastasia. Tout d’abord parce que c’est une relation forte entre deux individus ou chacun y trouve son compte. L’une parce qu’elle réalise son objectif professionnel de joueuse de tennis grâce au soutien de l’autre, le second parce qu’il trouve son bonheur dans la réalisation professionnelle de la première. Oui bien sûr, un coach peut faire perdre une rencontre de la même manière qu’il peut la faire gagner. Les mots justes au bon moment permettent d’actionner chez la joueuse les leviers de l’agressivité, du courage, ou au contraire de la peur ou de l’inhibition. Un match se prépare et se gagne bien souvent dans les vestiaires, dans sa préparation, dans les mots du coach. C’est pour cela qu’il doit toujours assumer tous les résultats, même si au � nal le héros, est toujours, celui qui tient la raquette.

CÉDRIC NOUVEL COACH DE VIRGINIE RAZZANODIRECTEUR DES HAUTS DE NIMESUn bon coach, c’est quelqu’un qui va prendre le temps de connaître son joueur. Tout ce qui peut composer sa personnalité, sa culture, son enfance, son identité de joueur. Je fais aussi une vraie distinc-tion entre le coach et l’entraîneur. Ce sont deux métiers différents.

Aujourd’hui dans ma situation avec Virginie, je suis plus un coordina-teur, un intervenant en appui d’une structure, plutôt qu’un coach

auprès de sa joueuse tout au long de l’année comme Sam ou Patrick. Donc même si je suis présent au bord du court sur des temps forts, je

suis plus un homme orchestre. Stéphane Vidal qui est le compagnon de Virginie la suit tout au long de l’année, Emmanuel Gorgini se charge de l’aspect mental, il est comportementaliste. Quand cela fait longtemps que tu es avec une championne, je dirais que c’est comme un couple, il y a des périodes qui sont différentes. Au début on apprend à se connaître, et puis au bout de quelques temps, il y a certains automatismes, des ré� exes qui se mettent en place. Par exemple je suis devenu un grand pro du SMS. Et pour passer un message dans un SMS, tu n’as pas intérêt à te louper. Cela a permis quelques fois de débloquer des situations. Sur le reste il faut être très attentif aux petits détails. L’an dernier par exemple, j’ai commis de vraies erreurs, et Virginie est arrivée plus que fatiguée à Roland Garros. Cela aurait pu avoir de vraies conséquences, je m’en veux. Cela con� rme que le coach doit toujours être à l’écoute, traduire les petits signes, anticiper. Ce fut au � nal une très bonne leçon. Un petit mot sur le principe d’intervention du coach sur le court, sur le circuit féminin. Je trouve que c’est une bonne chose. Après il y a juste un point qui me gêne c’est celui de la distorsion des moyens. Cela peut en effet avantager les joueuses qui sont soutenues � nancièrement ou qui ont un coach permanent. Mais la même idée sur le circuit masculin me semble possible à partir du moment où aujourd’hui les coachs trouvent l’expérience réussie sur le circuit féminin.

SAM SUMYK COACH DE VERA ZVONAREVA ET DE MEILEN TUJe pense qu’un bon coach, c’est quelqu’un qui arrive à faire progresser son athlète et qui se remet en cause. C’est aussi celui qui essaye de rendre son joueur autonome car à la � n du compte,

c’est le joueur qui est seul sur le court. Dans coach je pense aussi à entraîneur, la personne qui peut guider un changement technique.

Par exemple en quarts de � nale avec Vera à Indian Wells, on a changé un truc sur son service, eh bien cela c’est la responsabilité du

coach qui valide l’idée. Après il est aussi vrai que la tendance est au coach soutenu par un staff comme pour Murray. Le coach est alors un «coordinateur» qui ne remplit plus toutes les fonctions d’entraîneur, de coach mental. Moi j’ai eu mon brevet d’état, comme tout le monde en France. Après est-ce que c’est dans les gênes d’être coach ? Faut-il avoir été joueur de haut niveau ? Je ne sais pas. Il y a beaucoup de choses empiriques dans le coaching et une certitude : un coach est une personne qui doit être passionnée, qui ne doit pas lâcher au premier obstacle et qui bien sur s’intéresse à l’humain. Après l’essentiel et cela il ne faut pas l’oublier, c’est qu’on est avant tout un bon coach quand on a un bon élève. Donc quand on me dit « C’est extra, Sam, ce que tu arrives à faire. Quelles sont tes clés ? », je réponds que je ne serais rien sans Vera et Meilen, leur con� ance, leur envie de réaliser des grandes choses. Melen a beau être ma femme, eh bien je n’ai aucun souci à isoler l’aspect professionnel et l’aspect intime. Et ce même quand il s’agit de hausser le ton. Un bon coach c’est une personne qui sait lire dans les personnalités. La différence avec le coach en entreprise ? Une entreprise ce sont aussi des personnalités, donc oui cela doit être possible de faire un transfert. Un coach est un spécialiste des émotions, de la maîtrise de l’émotion dans la performance. Après ça, une entreprise, c’est une culture, des valeurs, un historique, donc un coach de tennis ne peut pas non plus résoudre toutes les problématiques.

RONAN LAFAIX COACH DE STÉPHANE ROBERTAUTEUR DU LIVRE « SOYEZ PRO, LA MÉTHODE POUR OSER »Un bon coach, c’est celui qui comprend les besoins et les

envies du joueur, toutes ses attentes. Mais pour moi la notion qui est essentielle, c’est de rendre le joueur autonome. C’est l’axe

principal, car au � nal il ne faut pas oublier que le joueur est tout seul sur le court, qu’il détient les clés. Il faut qu’il ré� échisse

par lui-même. Quand on me parle de la « con� ance » chez le joueur, j’ai presque envie de répondre que je ne sais pas ça ce que ça veut dire. L’estime de soi, oui, se faire con� ance oui, mais la con� ance non. La preuve, c’est qu’un joueur peut aligner dix défaites, puis gagner un tournoi donc quand j’entends : « J’ai con� ance donc je gagne », je n’y crois pas. Maintenant il est certain que coach fait ce travail autour de la question de l’énergie et de sa transmission. Pour que le joueur soit bien, il faut également être bien avec soi même, se connaître, s’améliorer constamment et surtout questionner, ne pas penser que l’on a toutes les réponses. Le coach se doit d’avoir la même hygiène de vie que son champion. En reva,nche je ne suis pas tellement d’accord pour dire qu’on est un bon coach quand on a un bon joueur et j’ai un exemple précis. J’ai formé Fabien Morel, qui est à -4/6. Tout le monde disait que ce garçon n’avait pas les capacités pour être performant. Au � nal il a été champion de France de sa catégorie. Après est-ce que je suis un coach spécialiste des personnes qui sont hors du système classique, je ne sais pas, mais je me pose parfois la question. Je trouve en tout cas que tout cela est un peu cloisonné, on manque de dialogues, d’échanges entre nous. C’est dommage. J’ai beaucoup d’admiration pour Bob Brett, Peter Lundgren, Patrice Hagelauer, et j’ai aussi une vraie sensibilité pour Patrick Mouratoglou. Maintenant quand on me parle du coach comme manager de compétences des autres, je ne suis pas d’accord. Le coach, ça reste celui qui doit posséder l’ensemble ou du moins une grande partie de toutes ses compétences, et les appliquer lui-même.

20 G R A N D C H E L E M - M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - A V R I L 2 0 0 9 M A G A Z I N E D ’ I N F O R M A T I O N S G R A T U I T S U R L E T E N N I S - T R I M E S T R I E L - A V R I L 2 0 0 9 - G R A N D C H E L E M 21

DOSSIER : TOUS COACHS ?

ILS SONT FRANÇAIS, CE SONT DES COACHS TRÈS RESPECTÉS, LEURS POULINES ET POU-

LINS SQUATTENT LE TOP 30, PATRICK MOURATOGLOU, SAM SUMYK, CÉDRIC NOUVEL ET

RONAN LAFAIX DÉTAILLENT POUR GRANDCHELEM LES PETITES SUBTILITÉS QUI FONT UN

BON COACH.

PATRICK MOURATOGLOUCOACH D’ANASTASIA PAVLYUCHENKOVA DIRECTEUR DE L’ACADEMY MOURATOGLOU

ne s’improvise pas. Bien entendu un coach peut se faire coacher. Parce que tout le monde peut progresser et que personne ne peut

réussir seul. A l’Academy Mouratoglou, c’est ce que nous faisons tous les jours. Nous travaillons aux cotés des coachs pour les rendre plus

performants. Plus ils sont ef� caces, plus nos joueurs le sont. Sur le circuit, aucun joueur ne fonctionne sans coach. Federer prétendait ne pas en avoir. En

CÉDRIC NOUVEL COACH DE VIRGINIE RAZZANO

tion entre le coach et l’entraîneur. Ce sont deux métiers différents. Aujourd’hui dans ma situation avec Virginie, je suis plus un coordina-

teur, un intervenant en appui d’une structure, plutôt qu’un coach auprès de sa joueuse tout au long de l’année comme Sam ou Patrick.

Donc même si je suis présent au bord du court sur des temps forts, je suis plus un homme orchestre. Stéphane Vidal qui est le compagnon de Virginie la

SAM SUMYK COACH DE VERA ZVONAREVA

c’est le joueur qui est seul sur le court. Dans coach je pense aussi à entraîneur, la personne qui peut guider un changement technique.

Par exemple en quarts de � nale avec Vera à Indian Wells, on a changé un truc sur son service, eh bien cela c’est la responsabilité du

coach qui valide l’idée. Après il est aussi vrai que la tendance est au coach soutenu par un staff comme pour Murray. Le coach est alors un «coordinateur» qui ne remplit plus toutes les

RONAN LAFAIX COACH DE STÉPHANE ROBERTAUTEUR DU LIVRE « SOYEZ PRO,

envies du joueur, toutes ses attentes. Mais pour moi la notion qui est essentielle, c’est de rendre le joueur autonome. C’est l’axe

principal, car au � nal il ne faut pas oublier que le joueur est tout seul sur le court, qu’il détient les clés. Il faut qu’il ré� échisse

par lui-même. Quand on me parle de la « con� ance » chez le joueur, j’ai presque envie de répondre que je ne sais pas ça ce que ça veut dire.

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patriCe HagelaUer « plUs le CoaCH grandit, plUs il doit se poser des QUestions »ENTRAÎNEUR DE YANNICK NOAH, SEUL FRANÇAIS VAINQUEUR D’UN GRAND CHELEM DEPUIS 25 ANS, MAIS AUSSI DE HENRI LECONTE ET GUY FORGET, PATRICE

HagelaUer est aUjoUrd’HUi le CoaCH des CoaCHs aU team lagardère. armé de sa dernière note de syntHèse, il jette Un regard préCis et

TOUJOURS PLEIN DE CURIOSITÉ SUR L’ÉVOLUTION DE SON MÉTIER DEPUIS 30 ANS. ET IL Y VA AUSSI DE SON PETIT CONSEIL À FEDERER.

Patrice, c’est quoi être coach aujourd’hui ? Le métier de coach a beaucoup évolué depuis 30 ans. Il est devenu un homme orchestre qui doit prendre en compte trois niveaux d’intervenants. Le premier, c’est la famille. Le deuxième, c’est le kiné, le médecin, l’agent. Et le troisième, c’est l’image du joueur et tous les gens qui tournent autour de la gestion de sa com-munication. Aujourd’hui il y a plus d’enjeu, plus d’argent, tu es obligé de maîtriser tous ces aspects. Il y a 25 ans, je descends sur le terrain avec ma caméra, derrière je passe les images au ralenti, et je ne vois rien, c’est brouillé. Aujourd’hui je suis avec des gens super pointus en biomé-canique qui peuvent remettre en cause tous tes acquis en te montrant pourquoi il y a zéro poussée de jambes sur tel coup. Je suis également avec des préparateurs mentaux dont on apprend beaucoup sur la mécanique intime du joueur.

Yannick noah avait pris nelly michelin comme psychologue, on peut savoir ce qu’ils travaillaient tous les deux ? Yannick a eu différentes techniques. Le yoga l’a beaucoup aidé à canaliser son énergie, à moins se disperser. Encore aujourd’hui avant un concert ou dans un moment de stress, ces techniques lui permettent de mieux réagir. Cet apport peut également aider à apprendre com-

ment tu vas te fi xer sur l’intervenant qui t’apporte ce bénéfi ce, et te séparer d’un autre. Parce que le plus dur ce n’est pas d’essayer ces nouveaux intervenants, c’est de te séparer des gens qui n’apportent pas forcément de solutions.

Je lis tes notes en biais, et je vois « Eviter le copinage avec le joueur ». Yannick, c’était pas ton copain ? Non. Yannick est devenu un ami après bien des années, mais je suis toujours resté distant par rapport à lui. J’ai été son coach pendant 11 ans, et je crois que je suis sorti une fois avec lui en boite, et c’est vraiment parce qu’il m’y avait traîné. Je pense que tu n’as pas à t’impliquer dans la vie privée du joueur. Bien sûr, tu peux mettre le hola quand ça devient trop grave. Avec Yannick ou d’autres, j’ai eu des problèmes parfois mais ce qui est grave c’est quand tu commences à sortir avec le joueur, parce que tu penses que c’est bien de savoir toutes ses histoires de nana ou ses problèmes fi nanciers.

Peux-tu nous donner le top 3 des coaches qui t’ont vraiment infl uencé ? J’ai eu la chance quand j’ai démarré ce métier, et grâce à Gil de Kermadec, de rencontrer Harry Hopman. J’ai passé pas mal de temps avec lui dans son centre. J’avais un groupe de joueurs (Noah, Por-tes, Moretton) et je les amenais souvent

sur le court de Harry pour qu’ils l’écou-tent. L’autre, c’est Tiriac quand il tra-vaillait avec Vilas. C’était un personnage extraordinaire, on regardait les matches ensemble même quand on était adver-saire et moi j’écoutais ce qu’il me disait sur Yannick, j’essayais de comprendre. J’ai assisté à une multitude d’entraînements avec Guillermo. (Il ressort ses notes) L’en-traîneur, ça doit être une éponge, tu dois prendre un peu partout et c’est au fi l de ses rencontres que tu grossis. Et plus tu grossis, plus tu te poses des questions.

Le coach est aujourd’hui rentré l’entre-prise, as-tu déjà fait des interventions ? Oui, j’en ai fait et je pense que c’est toujours intéressant d’expliquer com-ment tu bosses avec un champion ou une équipe de Coupe Davis. L’objectif est précis, tu connais les critères de réussite. L’entreprise parfois ça ne marche pas et très souvent pour les mêmes raisons que sur un terrain : confl it entre les hommes, mauvaise communication. Pourtant la compétition continue parce que c’est quoi la compétition ? C’est affronter des diffi cultés. Il faut non seulement gagner mais aussi savoir gagner, c’est-à-dire gérer l’après. On peut aussi perdre, alors il faut savoir perdre, c’est-à-dire tirer la substan-tifi que mœlle de ta défaite. C’est la même chose en entreprise.

Est-ce qu’on n’a pas avec Bollettieri une personne qui a fait le pont entre le coaching et l’entreprise en créant son camp en Floride ? Je respecte énormément Bollettieri parce qu’il a réussi à fabriquer un environne-ment qui crée des champions. Il a formé une équipe de bons préparateurs physi-ques, mentaux, techniques avec un centre plein de courts. C’est vraiment pointu.

Pourquoi n’arrive-t-on pas à créer cela en France ? Il y a eu des initiatives et je suis bien placé pour en parler puisque j’en ai crée une à Sophia-Antipolis. Mais on n’avait pas mesuré les incidences commerciales. Aux Etats-Unis, c’est rentable. En Espagne, aussi. Pas en France. Pourquoi ? Deux rai-sons. 1) Ici le coût du travail est astronomi-que. 2) Le tennis est taxé à 20,6% comme un produit de luxe. Comment veux-tu t’en sortir ? Le mec qui a créé le centre de So-phia, c’était un anglais richissime. Au bout de 6 ans, il avait perdu une fortune, il a dit « Stop ». Regarde les grands camps créés par Pierre Barthes au Cap d’Agde ou les Hauts de Nimes par Georges Deniau, tout le monde a souffert. Les structures qui sont créées aujourd’hui ont de très belles retombées en image, chez nous

ou chez Mouratoglou, mais elles coûtent énormément. C’est pour ça que le privé a vraiment du mal à s’installer en France. Même aujourd’hui quand on te donne un club en te disant « Vas-y, fais tes stages », tu ne peux pas, sauf si tu t’appelles Arnaud Lagardère.

Parlons du Team Lagardère. Vous avez fait venir un coach étranger, mats Wilander, pourquoi s’en être séparé ? Mats, c’est quelqu’un qui tout au long de sa carrière, m’a inspiré autant en tant que joueur qu’en tant d’entraîneur. Avec lui, j’apprends toujours parce que c’est d’abord quelqu’un de supérieurement intelligent et généreux. Il dit les choses, il ne les garde pas. Je lis ses chroniques dans L’Equipe, et j’adore. Maintenant on a dû se séparer de lui mais pour une seule raison, c’est qu’il est marié, 4 enfants et qu’il ne veut voyager que 15 semaines ce qui est très dur pour un joueur, sauf si tu t’appelles Federer.

ah bah parlons en !Oui, je ne veux pas lui donner de conseils mais je pense qu’il faudrait qu’il trouve quelqu’un en qui il ait confi ance. Mainte-nant c’est sûr que quand tu es à ce stade d’autonomie, tu peux te dire qu’il n’a peut-être pas besoin de coach, mais moi j’aimerais bien que…

que mats…Oui, ou quelqu’un de ce calibre-là.

John mcEnroe ? Oui. Enfi n quelqu’un qui va pouvoir avoir le bon discours pour le faire évoluer dans sa façon d’affronter certains adversai-res, Nadal en premier. Ca vaut le coup d’essayer. Il a encore des trucs à découvrir, tout champion qu’il est. C’est un joueur tellement extraordinaire. Moi je voudrais le voir encore gagner 10 grands chelems.

Pour fi nir sur le coach comme tonton de service. Tu as déjà discuté avec Toni nadal ? Non, mais on se croise. J’ai juste lu ce qu’il disait, ça me parait quelqu’un de très intelligent, qui analyse très bien les besoins de son neveu. Une nature également très généreuse. Moi j’adore voir quelqu’un qui applaudit l’adversaire de son neveu quand il fait un beau point. C’est pas forcé, c’est naturel. Et quand son neveu perd, il n’y a pas d’excuses, l’adversaire a bien joué et a poussé Nadal à faire des progrès, à passer à l’étape au-dessus. Ca j’admire, j’aime les gens comme ça. Ce sont des gens intéressants. Je pense que le coach doit véhiculer ces valeurs-là, cette générosité-là.

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dossier : tous coachs ?

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dossier

C’EST LE SEUL COACH FRANÇAIS D’UN SPORT COL-

LECTIF AUTEUR D’UN DOUBLÉ UNIQUE CHAMPION

DU MONDE-CHAMPION OLYMPIQUE, MAIS POUR

L’ÉDUCATEUR CLAUDE ONESTA, RIEN NE VAUT LE PRO-

CHAIN ENTRAÎNEMENT, ET LE PROCHAIN MATCH, ET LE

PROCHAIN PROBLÈME À VENIR QUE PERSONNE N’A

VU. RENCONTRE AVEC UN HOMME EXCEPTIONNEL

D’HUMILITÉ AU CONCORDE MONTPARNASSE DANS LE

CARRÉ OÙ L’ENCADREMENT DE L’ÉQUIPE DE FRANCE

DE HANDBALL PRÉPARE SES MATCHES. DEUX HEURES À

PARLER DU SPORT, DU VRAI, DES VALEURS QU’IL DOIT

VÉHICULER. ET POUR FINIR UNE ANECDOTE MÉDAILLE

D’OR SUR RAFAEL NADAL.

« la viCtoire génère Un état QUi n’est pas propiCe aU travail »

Claude, sommes-nous tous coachs ? Non, je ne crois pas. Le monde est consti-tué de différents individus. Il y a des gens qui ne revendiquent que de suivre la ligne tracée par d’autres, et d’autres qui ont plutôt tendance à les tracer eux-mêmes. Etre coach c’est être un leader dans son fonctionnement, quelqu’un dans l’antici-pation, capable de trouver des solutions là où d’autres vont juste tenter d’appliquer de solutions déjà connues.

Est-ce que le métier de coach a changé depuis vos débuts ? Oui, il a vraiment changé. Ca fait plus de 20 ans que je suis un professionnel de l’activité. Au début j’étais un véri-table entraîneur, parce que j’entraînais deux fois par jour une équipe de club. J’étais l’homme à tout faire, préparateur physique, préparateur mental, dirigeant, responsable des maillots, des déplace-ments. Aujourd’hui ma mission a évolué, je suis plutôt un manager en interventions variées et j’essaye de trouver une cohé-rence à l’addition de ces interventions.

avant le match contre la Croatie, on voit dans le documentaire sur l’équipe de France que vous avez intégré dans votre scénario l’idée de ne pas mener d’un trop grand écart à la mi-temps de peur que le public se retourne contre vousOui, alors il faut relativiser. Quand on fait des simulations et qu’elles se réalisent, on peut se trouver génial. (Sourires) C’est

tellement gratifi ant de se prendre pour un sorcier surtout quand on fait ce métier et qu’on est jeune. (Sourires) L’analyse qu’on a faite était juste tirée de notre expérien-ce. On avait déjà vécu des situations de public fanatisé, on avait déjà vu l’infl uence que ça pouvait avoir sur l’arbitrage, et on savait pertinemment que si on prenait im-médiatement l’avantage sur cette équipe croate, on aurait à assurer la charge du match sur la durée. Or cette équipe croate est aussi forte que nous. A un moment elle trouverait forcément la solution, et dans ces moments-là, avec un public qui a cru que le rêve était brisé, qui reprend goût à la vie et qui devient fou, vous avez une équipe qui se transcende, des arbitres sous pression, et le scénario parfait de la tempête. A l’inverse si on ne mène pas dans ce match mais si on reste au contact et qu’on commence à les faire douter, on peut se dire que non seulement le public va se crisper mais que les joueurs vont le sentir, sentir qu’ils sont peut-être en train de trahir tout un peuple, et on sait tous que le money-time nécessite toute sa lucidité. Donc l’idée c’est de les amener dans cette zone où l’élément favorable, le public, devienne un handicap et une pression. Maintenant il faut être honnête, si on avait pu prendre cinq buts d’avance, je n’aurais pas demandé aux joueurs de tirer à côté pour ne pas mener (Rires). Par contre le fait d’avoir prévu ce scénario, d’avoir construit une équipe pas trop forte offensivement pour débuter, cela a permis

aux joueurs de dédramatiser le scénario : ne pas prendre l’ascendant lors des 45 premières minutes était quelque chose qui ne nous angoissaient pas.

Edgard Grospiron avait un entraineur qui lui répétait « Dans chaque victoire il y a une défaite et dans chaque défaite il y a une victoire ». quelle est votre défaite dans la victoire contre les Croates ? Peut-on l’identifi er de manière im-médiate ? Ca me semble diffi cile, mais je peux peut-être l’identifi er avec mon nou-veau challenge depuis 6 mois et ça rejoint ce que dit Edgar. Je pense que la victoire est génératrice de défaites. C’est la logi-que même de l’observation : quelqu’un qui va gagner va être tout à coup envahi par l’émotion, le plaisir, la satisfaction. Ca veut dire que ça va générer une béatitude et comme on est tous construit comme ça, c’est rarement dans ces moments-là qu’on travaille le plus. La victoire génère un état qui n’est pas propice au travail, plutôt à la contemplation (Rires). Mais dans le même temps, puisqu’on a gagné, les autres ont perdu, donc notre victoire a généré de la souffrance et des cicatrices. Alors ces souffrances vont éliminer les éléments les plus faibles, certains ne s’en relèveront pas, mais les plus costauds vont revenir avec la volonté d’effacer les cicatrices. Bref vous avez un groupe qui s’assoupit et un groupe qui multiplie les efforts. Même avec deux groupes de même niveau, le

décalage s’est constitué. C’est pour ça que c’est diffi cile de rester au sommet. Il y a une recherche de l’estime de soi par la performance. Mais une fois que vous l’avez atteinte, il faut chercher d’autres carburants.

mais comment le coach fait lui-même pour sortir de la béatitude ? Justement, le coach doit être celui qui est en décalage avec les évènements. Le coach c’est le poil à gratter quand tout le monde a perdu le sens de la réalité, et à l’inverse le mec qui remonte son groupe quand tout le monde est noyé au fond de la piscine, alors même qu’il est peut-être celui qui est le plus meurtri. Le coach doit être le contrepoids de l’évènement. Et c’est pas facile parce que ça veut dire que quand vous gagnez les Jeux Olym-piques comme ça m’est arrivé – et ça ne m’arrivera peut-être plus – vous êtes tel-lement coupé de l’émotionnel, tellement construit sur des éléments d’analyse qu’au coup de siffl et fi nal, il n’y a rien ! (Silence) Il n’y a pas de joie… (Sourire) Vous avez l’impression d’être encore dans l’analyse du moment suivant. « Qu’est-ce qu’il va se passer ? ». Vous voyez pourtant que tout le monde est content autour de vous mais vous ne le ressentez pas à l’intérieur. Ca fait quand même deux mois et demi que vous pensez à ce moment, mais vous êtes tellement construit pour être un animal froid qu’il ne se passe rien. Bon, vous vous dites « Merde, d’ici un quart d’heure,

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dossier : tous coachs ?

quand il va y avoir la Marseillaise, je vais être envahi ». La Marseillaise arrive, rien ! (Rires) Merde !

quel beau métier ! Ah non mais…

non mais quand est-ce que c’est monté ? Deux jours plus tard ? (Affligé) Jamais.

Jamais !Alors bien sûr il y une espèce d’autosa-tisfaction, mais pas à l’échelle de ce que les gens ont vécu. Et quand de retour en France, je fais mes courses et je croise les gens, les larmes aux yeux, qui me disent « Merci pour ces émotions », parfois ça me fait souffrir. Je suis évidemment heureux que les gens aient vécu tout ça au travers de nous, si j’avais été téléspec-tateur je l’aurais vécu sûrement comme eux. Mais là c’est juste mon métier, c’est ma mission.

hier une de nos lectrices, dépressive, a expliqué qu’à un des moments les plus difficiles de sa maladie, les victoires de simon contre nadal et de Tsonga à Bercy, lui avait redonné de l’espoir et la preuve qu’il fallait toujours se battre. Vous nous parlez de ces gens en pleurs qui vous accostent pour vous remercier, est-ce que vous percevez la fonction de l’influence du sport sur la société ?Oui, et c’est notre plus belle récompense, si tant est qu’il y en ait une et si tant est qu’on fasse tout cela pour être récompen-sé. Vous savez, je suis un peu un marginal dans le sport professionnel. Ce n’est pas ma tasse de thé. J’étais enseignant, je suis très attaché au sport amateur, je suis très reconnaissant du petit dirigeant bénévole qui prend son samedi, et je le dis sans démagogie : je trouve que ce sont les fondements du sport. Bien sûr nous som-mes la vitrine du handball professionnel, mais l’équipe de France est la propriété collective du public. On se doit d’être exemplaire.

Vous êtes un service publicExactement ! C’est-à-dire que quand un joueur rentre en équipe de France, je lui dis « Tu es là pour la servir. Tu n’as aucun droit, tu n’as que des devoirs, tu es un des maillons de la chaîne. Il y a eu des jeunes avant toi, il y en aura après. Il y a eu des entraîneurs, il y en aura d’autres. On n’est pas là pour se servir, on est là pour servir». ça c’est la règle. Alors quand tu fais bien le boulot, tu peux effectivement en profiter, mais ce n’est pas pour cela que tu le fais. Moi je suis plus touché par ces gens qui tout à coup rêvent à travers ces valeurs-là, plus que pas nos médailles et par nos titres. Ce qui me fait vraiment plaisir, c’est que cette équipe a touché le cœur du public et l’a touché bien au-delà du monde du handball. Et je crois qu’elle l’a touché parce que les images du sport qui passaient à la télévision étaient des images dont le public avait un peu perdu le sens. Ca veut dire qu’on a à faire à des sportifs dont on peut toujours se dire qu’ils sont un peu ridicules, que ce sont des braves gens, mais je remarque un premier truc : ils perdent tout le temps. Là l’équipe de hand, non seulement elle gagne mais elle gagne en faisant preuve d’humilité, une capacité d’analyser sa per-formance et d’en prendre la mesure, avec des gens intelligents qui se sont construits petit à petit sur l’idée de partage. Ce sont

des gens disponibles, pour leur entoura-ge, pour les fans, pour les médias, ça veut dire qu’ils ne se mettent pas dans une bulle. Ce sont des gens solidaires, c’est-à-dire que la notion de réussite collective, de mise en commun des efforts a vérita-blement du sens, et ce sont des gens qui à la sortie donnent cette impression de fraternité et de joie que doit générer le sport. Ces images ont valeur d’exemple. Quand on voit aujourd’hui ce qu’est de-venu le sport de haut niveau et son traite-ment, où n’est question que d’affaires de tricherie, de dopage, de matches achetés, où les comportements et leur indécence, cette revendication vestimentaire, ces tatouages, ces coupes de cheveux qui se chargent de caractériser un joueur, plus que son niveau de performance, je pense que le grand public est en train de se couper de ce spectacle ridicule.

mais tant mieux !Oui, et je pense que cette équipe incarne ce que peut être le sport de haut niveau tout en restant des êtres humains qu’on peut rencontrer. Alors évidemment ce sont des valeurs qui me sont chères, mais je vais vous lâcher une anecdote. On sort d’une semaine de compétition interna-tionale, j’ai eu autant plaisir de gagner nos deux matches de la façon dont on les a joués, avec de nouveaux jeunes, que de recevoir le mail que nous a envoyé le directeur de l’hôtel où nous logions à Pau, qui nous félicitait pour notre victoire, mais nous remerciait aussi pour le comporte-ment, la politesse des joueurs avec les employés du service. Eh bien ça ça me touche. Autant que les grands titres. Ca veut dire qu’on est des gens normaux, sérieux mais qui ne se prennent pas au sérieux.

Vous nous avez dit que vous faisiez des interventions en entreprise. Est-ce parce que vous êtes premier et pas quatrième ? Oui. Pour le monde de l’entreprise, c’est la première règle : la réussite. Tout à coup les gens trouvent plus de sens à ce que l’on dit que si on perd. Maintenant quand je fais ces interventions, je sens qu’il y a bien des points communs avec le sport : dans le casting, la gestion humaine, l’affecta-tion des rôles, et tout ce qui relève du ressenti et du non verbal. Si je demande à un joueur « Est-ce que tu vas bien ? », bien sûr qu’il va bien. Si je ne suis pas capable d’analyser s’il va vraiment bien, il va essayer de tout me masquer. Je pense qu’en entreprise c’est pareil, et je vois des dysfonctionnements dans le monde de l’entreprise qui me paraissent grotesques par moment. Je vois donc l’entreprise venir chercher des solutions dans le sport. Je remarque d’ailleurs qu’ils viennent chercher des solutions plutôt que de les construire.

Le problème est bien là, non ? Oui, ils pensent qu’on a des solutions toute faites. (Silence) Moi tous les matins je me réveille et je me rends compte que la clef que j’ai trouvée hier pour résoudre tel problème ne va pas être fonctionnelle aujourd’hui. Parce qu’il faut bien compren-dre qu’à chaque fois qu’on a solutionné un problème, on a modifié les éléments du problème. Tous les jours, il faut trouver la clef, la construire, parfois même l’inventer, et je trouve qu’en entreprise, on n’aime pas se placer dans ce type de situation instable. Je dis toujours que l’entraîneur

s’il veut être en charge de performance doit être sur un fil. Dès que vous êtes bien stable, bien assis, vous allez perdre tout ce qui va permettre la lucidité et vous allez merdouiller. Plus on est en danger, plus on doit être capable d’affronter les dangers et de les dépasser. Le monde de l’entre-prise a peur des dangers et tendance à vouloir se jeter sur des règles qui vont s’appliquer à tout le monde. Ca ne mar-che pas comme ça. Evidemment moi je gère 30 personnes, c’est plus facile. Mais même dans une boite de 3000 personnes, j’imagine qu’il y aura 30 managers dont on peut envisager la gestion humaine sur ce principe de vigilance.

Vous suivez le tennis, est-ce que vous considérez les tennismen comme des sportifs dans cette catégorie du sport de haut niveau qui vous indispose ? (Il regarde notre dernière Une avec Nadal). Ecoutez, je vais vous donner une anec-dote qui n’est pas accessible aux journa-listes. Déjà celui-là (Nadal) quand on le regarde en détail, ce n’est pas vraiment le joueur traditionnel, il n’est pas très british dans son allure ni dans son jeu (Sourire). Je trouve que c’est un compétiteur excep-tionnel, avec une vraie puissance physi-que. C’est vraiment le sportif moderne. Le sport moderne est en train de nous ame-ner de vrais athlètes qui tranchent avec les images qu’on a des années 80 comme Nastase, Borg, McEnroe, des puristes quoi. Maintenant ça va à 200 à l’heure, ça renvoie tout, on a l’impression que Nadal, on n’arrivera jamais à le déborder. Par ailleurs c’est évident que ça reste aussi un technicien de son sport.

Ce qui est intéressant, c’est qu’il est en train de démonter Federer que l’on pourrait considérer comme ce puriste perdu dans un monde de brutes. Vous vous placez de quel côté sur le sujet ? Ecoutez, je suis du sud-ouest, donc je suis forcément plus attaché à la dimen-sion animale de Nadal et le côté british de Federer me touche moins, même si je lui reconnais une classe et un standing qui dans le sport moderne, comparé aux footballeurs et aux basketteurs, permet de garder cette exemplarité. Le tennis a su garder cette forme d’image modèle et Federer le représente parfaitement, mais bon… je suis plus espagnol que suisse (Rires).

L’anecdote sur nadal…Oui, elle se situe aux Jeux Olympiques de Pékin. Le village, c’est 12000 athlètes et entraîneurs. Pas de dirigeant, pas de journaliste. Ca veut dire que les sportifs vivent en vase clos, que tout le monde mange ensemble, prend son plateau au self et va s’asseoir. Un jour on est à 10 mètres de Nadal, qui venait d’arriver au village – je pense qu’il a dû un peu plus se protéger par la suite – et qui mangeait avec d’autres Espagnols, même pas des tennismen d’ailleurs. Eh bien pendant une heure j’ai vu ce type accepter de faire des photos avec tout le monde. Cela a commencé de façon un peu discrète avec les filles. Elles allaient se faire prendre en photo avec lui. Même des jeunes filles voilées, des athlètes musulmanes. Je le revois, il mangeait une glace, et toutes les dix secondes, il donnait la glace à son voisin pour prendre la photo. Ce gars-là, il est dans un village olympique, c’est-à-dire à un truc qui ressemble plus à un méga camping qu’aux palaces dans lesquels il

descend, il est protégé de personne, et moi je suis persuadé qu’à un moment il perçoit ce qu’est la réalité de la passion du sport, et qu’il prend la mesure de ce que va rapporter une médaille pour son pays alors que pour lui, ça devrait repré-senter zéro, peanuts. Et c’est ça la magie des Jeux. Vous pouvez être Nadal et vous faire sortir en quart, et croiser le petit mec trapu qui n’a l’air de rien et que le dernier jour vous allez recroiser dans les allées avec une médaille autour du cou. Il n’y a plus de caméra, tout le monde retrouve sa simplicité. Dans le même temps, Federer ne vient pas au village, il va dans un hôtel qu’on lui a préparé.

Ca vous fait chier ? Non, ça ne me fait pas chier. Je trouve juste que c’est lui qui se prive d’un truc dont moi je ne veux pas me priver. Federer peut vivre sans ça, mais moi je peux vous dire que ce que Nadal a vécu pendant deux semaines, il ne le revivra peut-être plus jamais.

Puisqu’on parle de nadal, comment analysez-vous cette séquence inouïe où il fait un vœu avec un akène de pissenlit en plein milieu de son match contre Verdasco? (Il regarde la Une du GrandChelem nu-méro 11) Quel regard ! (Réflexion). C’est très intéressant. (Pause) D’abord l’objet n’a pas d’importance, ça aurait pu être un insecte, ça n’aurait rien changé. Le truc, c’est qu’il est en train de subir, de perdre le fil de son jeu, et l’émotionnel prend le dessus. Il se dit « Aujourd’hui je ne vais pas m’en sortir, je ne joue pas bien ». Il commence à être négatif dans ses analyses, il commence peut-être à se trouver des excuses dans l’échec et il est dans le dérapage incontrôlé. Mais ça, là (il montre la séquence des douze photos) le moment où il prend le pissenlit, c’est le moment où il retrouve le fil de sa concen-tration. Et dans le temps où il l’attrape, il revient dans l’essentiel, il dit « Je ne suis plus dans l’excuse, je ne suis plus dans la préparation, hop, hop, j’ai pas le droit de laisser partir le match, je suis là, là, là, là (il mime le trajet de l’akène dans l’air) » et hop, en cinq secondes, il a compris qu’il faisait fausse route et qu’il ne pouvait pas lâcher. Ca c’est… (Admiration) son regard, ce regard, c’est… énorme.

Pour finir, un mot sur les FrançaisJe dirais sur Monfils et Gasquet qu’entre tout ce qu’on espère d’eux et ce qu’on n’arrive pas à voir, il y a ce qui sépare un bon sportif d’un sportif exceptionnel. Derrière ça, Tsonga, je ne sais pas si c’est parce qu’ils est sorti plus tardivement, mais il est évident que ce mec dégage quelque chose, une vraie puissance. Mais le cas qui m’intéresse encore plus, c’est Simon parce qu’on a avec lui toute l’histoire de ce qui fait le moteur d’une progression. Voilà un joueur dont on pourrait dire que le jeu ne ressemble à rien, avec un look improbable, mais qui a une telle capacité d’analyse et qui a dû souffrir d’être un peu moins considéré que les autres. Il a trouvé dans ce moteur le carburant pour atteindre ses objectifs. Mais quand il les atteint et qu’arrive la reconnaissance, numéro 6 mondial, c’est quoi le carburant maintenant pour Simon ? S’il veut progresser, il faut qu’il trouve ce nouveau carburant.

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Page 13: GrandChelem 12, Avril 2009

edgar grospiron « Un CoaCH C’est QUelQU’Un QUi aCCompagne le dialogUe intérieUr »TRÈS HONNÊTE JOUEUR DE TENNIS DANS SA JEUNESSE, MAIS ENCORE PLUS DOUÉ EN SKI OÙ IL DEMEURE LE DERNIER FRANÇAIS CHAMPION OLYMPIQUE DES BOSSES EN 1992, EDGAR

grospiron a bifUrQUé vers Une Carrière d’intervenant aUprès de grosses entreprises. l’oCCasion de parler de CoaCH et de CoaCHing aveC Un expert épiCUrien, Un vrai.

Edgar, est-ce que nous sommes tous coachs ? Non. (Silence) Non, non. Je vais d’ailleurs faire référence à mon expérience. Pendant longtemps, je n’ai pas été coach et pour être honnête, je ne me considère toujours pas comme tel. Un coach cela requiert des com-pétences. Ces compétences, je suis allé les prendre dans des instituts de formation, mais il y a tellement de choses à apprendre que tu te sens très vite tout petit. Deuxio, pour avoir des réfl exes de coach, il faut beaucoup pratiquer ce métier. Bien sûr il existe des coachs innés, des meneurs naturels qui ont la lecture de l’individu, une perception très fi ne des comportements. Et puis tu as des gens qui n’ont rien d’inné en terme de coaching et c’est mon cas. Mais grâce aux outils que tu acquières, tu gagnes en confi ance jusqu’au jour où tu sens que tu peux devenir un bon coach selon la défi nition suivante : quelqu’un capable d’accompagner le dialogue du client, tout en favorisant son autonomie.

Lors de ta carrière sportive, quels sont les exemples de coaching que tu as resservi aux entreprises ? Il y a eu un moment déterminant dans ma carrière, c’est le jour où je suis devenu cham-pion du monde. Tant que je ne l’étais pas, je ne pensais qu’à ça, j’étais au taquet. Mes coachs me disaient quoi faire, je le faisais sans me poser de questions. Et puis le jour où je suis devenu champion du monde, mes coachs, Nano Pourtier et Philippe Bron, qui étaient très directifs et autocratiques, ont tout à coup changé de perception, m’ont amené à réfl échir : « Maintenant que t’es le meilleur, il faut que tu cherches à être un petit peu meilleur tous les jours, tout seul et pas par rapport aux autres ». Pour mûrir ce changement, il a fallu du temps parce que moi je ne comprenais pas, j’étais bon, j’avais fait le plus dur, je pouvais facilement

rester en haut juste en contenant les assauts des autres. Mais non ils m’expliquaient que devenir leader c’était bien moins diffi cile que de le rester. Il a donc fallu changer le mode de perception de mon sport.

T’as fait comment ? Ah bah j’ai pris des coups dans la gueule (Ri-res). Je suis le genre de gars qui a besoin de vérifi er si la bougie te brûle quand tu la tou-ches… pour ne plus la toucher (Rires). Il faut toujours que je défi e tous les cadres. Mais le truc qui est fort, c’est que mes entraîneurs ont eux aussi changé leur attitude. Jusque là ils n’envoyaient qu’un message descendant, « tu dois faire comme ci et comme ça », et là tout à coup, ils se sont mis en dessous de moi et m’ont posé des questions : « Qu’est-ce que t’as fait de bien ? Qu’est-ce que tu veux améliorer ? ».

quel est le parallèle avec l’entreprise ? Ce parallèle est évident parce que dans l’en-treprise, le coach c’est le manager et il est toujours confronté à ces deux mêmes situa-tions : soit il manage des juniors qui ont tout à apprendre du métier et il va être descen-dant au niveau de ses messages, soit il ma-nage un expert ou un senior, c’est-à-dire un mec qui sait, et là il a intérêt à se positionner en dessous et à poser des questions à partir de l’expérience du senior et non à partir de la sienne. Mais ce n’est pas parce qu’un senior est un expert dans son métier qu’il ne peut pas progresser. Il peut être comme un Nadal : il a beau être le meilleur du monde, il a encore des marges de progression qui sont faramineuses.

mais est-ce que l’effi cacité de ton mes-sage, elle ne vient pas de la crédibilité du champion olympique ? Est-ce que tu serais crédible si t’avais fi ni 4ème ? Oui, si j’avais voulu leur parler de la défaite,

j’aurais été très crédible (Rires). Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est rarement le contenu qui est important pour les gens, comparé à la foi en le bonhomme. On dit souvent que ce qui fait la différence dans la compétition, c’est le fait que le vainqueur y ait cru encore plus que tous les autres. Eh bien dans tous les métiers, c’est pareil. Tu vois Nadal, il croit à toutes les histoires de son oncle depuis qu’il est tout petit. C’est vrai ou faux, c’est pas grave, il y croit. Moi quand j’arrive en conférence, je sais que les gens vont croire en ce que je dis. Je pourrais leur dire des conneries, ils auraient plus de mal à lâcher leur foi en moi qu’à être critique. Les croyances qu’on a forgent notre vision du monde et on a besoin de se sentir conforta-ble avec ces croyances. La vision du monde n’est pas basée sur la réalité, mais sur les croyances de chacun.

Tu es connu pour cette hyper confi ance en toi. D’où te vient cette qualité ? (Sourires) Pour moi la confi ance c’est une alchimie assez particulière où les croyances y sont justement pour beaucoup. Alors il y a trois types de croyances : les croyances ressources, les croyances inhibitrices et les croyances neutres. Les croyances ressources c’est simple. Moi je me disais par exemple : « Le mental, il y en a qui l’ont et d’autres qui ne l’ont pas. Moi je suis né avec, c’est bon ». J’aurais pu croire l’inverse, ça aurait donné des résultats complètement différents. Mais je croyais à ça, et si ma croyance ne se confi rmait pas, je me disais : c’est pas grave. Par contre si elle se confi rmait, je disais à tout le monde : vous avez vu, j’ai raison ! J’avais une autre croyance ressource c’est de penser que j’étais meilleur en course qu’à l’entraînement. Donc je pouvais faire des en-traînements pourris, c’était pas grave, j’étais meilleur en course. Si tu prends l’ensemble des courses, cette croyance-là n’était pas vérifi able et il y a sûrement des courses où j’étais moins bon qu’à l’entraînement, mais je croyais en ça. Une croyance inhibitrice par contre, c’est de dire « Je suis meilleur à l’entraînement qu’en course », et là c’est la merde (Rires). Ou alors de te dire « J’aime pas skier quand il fait soleil ». C’est con, hein ! mais les croyances c’est toujours con. Et puis la croyance neutre, c’est de te dire « La neige est blanche ». Or elle n’est pas tou-jours blanche, mais parfois jaune ou marron. Mais ça n’a pas d’impact.

En parallèle du ski, tu as fait pas mal de tennis à annecy, pourquoi es-tu devenu champion olympique en ski et pas en tennis ? C’est très simple. Quand j’avais des skis, mes parents me regardaient avec l’œil qui brille et quand j’avais une raquette, ça les faisait mar-rer mais sans plus. (Sourires) Non mais c’est

énorme, le regard des parents ! En manage-ment, on dit « un travail ne m’intéresse que si ça intéresse celui qui m’intéresse ». Mes parents étant des gens qui m’intéressaient, je m’intéressais à des choses qui eux les intéressaient et dans lesquelles je sentais un regard très fort de leur part. Et puis comme je suis un épicurien, je me désintéressais fortement des environnements anxiogènes, alors je te dis pas à l’école (Rires). Quand je rentrais de l’école avec mon carnet de notes et que je les voyais avec un petit nuage noir au-dessus de la tête, ça m’aidait à faire du ski (Rires).

mais qu’est-ce que tu as retenu du tennis ? Que c’est un sport diffi cile. Tu es seul et confronté à un adversaire, et à chaque point tu peux retourner le match. En même temps ce que je trouve intéressant dans le tennis, c’est qu’il y a une gestion du rythme, du tempo du match qui est phénoménal. Je crois qu’un grand joueur de tennis, c’est un mec qui a la maîtrise du tempo du match. Il sait gérer son effort, ses hausses et ses baisses de forme pendant le match. Nadal, tu sens qu’il a une vision de ses matches.

sampras a dit qu’il faut gagner les matches même quand on joue mal, et que pour lui, Gasquet, n’accepte pas ça. Est-ce qu’il t’es arrivé de gagner en skiant comme une merde ?Oui, ça m’est arrivé mais tu n’es pas très sa-tisfait de gagner sans avoir donné le meilleur de toi-même, à cause de mauvaises raisons ou plutôt de bonnes mauvaises raisons (sou-rire). C’est toujours intéressant de voir que t’as de la marge et que tu peux battre les mecs même en n’étant pas au meilleur de ta forme, mais ce n’est pas une situation dans laquelle il faut s’installer.

Pour fi nir, quels joueurs te touchent dans le tennis actuel ? Je trouve que ce que font les Français, c’est super. Il y a une vraie équipe, une vraie école, un phénomène de groupe. Pour l’instant on a plus de succès individuels que par équipe, on l’a vu avec la Coupe Davis, mais ce n’est pas parce qu’ils ont été un peu moins bons un jour qu’ils seront mauvais tous les jours. On a tendance à enterrer les gens à la première contre-performance. Ce qui me dérange là-dedans c’est qu’on oublie que la défaite c’est l’étape nécessaire vers la victoire plus tard. J’avais un entraîneur qui disait très justement « Il y a toujours une victoire dans la défaite et une défaite dans la victoire ». Le truc, c’est que la défaite comme la victoire, ce n’est qu’une vue de l’esprit. Ce qui est important c’est l’expérience et ce que tu fais de cette expérience.

dossier : tous coachs ?

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makis CHamalidis « il y a des mots QUi donnent envie et d’aUtres QUi peUvent CoUper les ailes »doCteUr en psyCHologie, détaCHé aUprès des entraÎneUrs et des jeUnes espoirs dU Cne (le Centre national d’entraÎnement de la fédération) poUr les sensibiliser à

l’approCHe mentale de leUr aCtivité, makis CHamalidis fait également des interventions en entreprise poUr tradUire la psyCHologie des CHampions.

makis, est-ce qu’on est tous coachs ? Ca dépend de ce qu’on entend par « coach ». En tennis, c’est un entraîneur. En entreprise, c’est un tuteur. Moi je remarque que le tennis a une certaine tendance à produire du coach. C’est un mot que j’en-tends plus dans ce sport que dans la boxe où on parlera d’éducateur. Maintenant tout le monde a-t-il les qualités pour être capable d’aller au bout du monde avec un jeune mineur et rester à sa place, donner des conseils utiles et savoir se positionner ? Vous savez pertinemment qu’il y a des mots qui donnent envie et d’autres qui peuvent couper les ailes. Et ce ne sont pas que les mots, ce sont aussi les attitudes. Il y a des coachs ou des parents qui peuvent transmettre leur nervosité et leur angoisse.

Partons du terme d’entraîner. Pourquoi a-t-il dérivé vers le terme de coach ? Peut-être que c’est une évolution logique dans le sens où transmettre un savoir technique et tactique ne suffi t plus pour un sport comme le tennis. On en est du point de vue mental au même moment qu’il y a 25 ans, quand personne n’avait de préparateur physique alors qu’aujourd’hui personne ne peut s’en passer. Je consi-dère que l’entraîneur a toujours inclus une

fonction de préparateur mental. Maintenant est-il formé ?

Bonne questionLe cursus prévoit quelques modules, mais le coach se rend compte très rapidement que ça ne suffi t pas. La question est alors : qui parmi les entraîneurs continu de se former ? en PNL, en sophrologie ? qui parmi les entraîneurs se fait superviser ? Moi ça fait 12 ans que je travaille à la fédéra-tion. Une fois par mois, je rencontre des collègues à qui je fais part des diffi cultés que je peux rencontrer. C’est ça le cadre de travail dont j’ai envie de parler. Quelles sont mes limites d’intervention ? Si un entraîneur me demande de dîner avec lui, est-ce que je vais y aller ? Une joueuse de tennis m’invite à une soirée, est-ce que je dois y aller ? Toutes ces questions-là, que je sois méde-cin ou psychologie, je dois me les poser.

Les parents dans tout ça ? Même question. Combien d’enfants passent leur match à interpréter le com-portement de leur parent ? « Ah, il est au téléphone, ça veut dire qu’il ne s’intéresse pas à moi ». Selon moi, le cadre de travail n’est pas clair. On peut parfaitement se mettre d’accord avant le match entre l’enfant et les parents. « Je lis le journal mais ça ne veut pas dire que je ne perds pas une miette de ton match. Si l’autre triche, voilà ce qu’on a prévu de faire ». Anticiper des choses qui sont déjà programmées, c’est déjà faire du coaching. Et en résumé, ce sera ma première défi nition : un bon coach a bien réfl échi sur son cadre de travail, il sait quel est son style, ses points forts.

quel est le cadre de votreintervention ? Je travaille avec plusieurs populations : les joueurs, les joueuses, les entraîneurs.

mais l’entraîneur reste prescripteur, non ? Oui, mais c’est plus intéressant quand on sent qu’une joueuse vient non pas pour faire plaisir à son entraîneur mais parce qu’elle a une maturité intellectuelle qui lui permet de se poser les bonnes ques-tions. Ses interrogations sont alors assez courantes. C’est « Je suis championne du monde à l’entraînement mais pas en match. Que faire ? », c’est la gestion de la blessure ou de la fi n de carrière. Mais je considère comme je vous l’ai dit, que l’entraîneur a un volet de préparateur mental et désormais j’interviens de plus en plus sur les entraî-neurs, leur cadre de travail, leur relation, leur attitude avant et pendant le match.

mais vous jouez au tennis ? Ah non pas du tout.

mais vous aimez bien le tennis ? Ah oui j’aime beaucoup mais je ne joue pas.

non, parce qu’il y a une dimension au tennis qu’il n’y a pas dans les autres sports Oui, tout à fait. Je viens d’un sport collectif qui est le volley-ball et d’un background multiculturel puisque je suis grec, avec beaucoup d’années en Allemagne et je tra-vaille avec plein de nationalités. Maintenant est-ce qu’il faut avoir joué au tennis pour être préparateur mental dans le tennis ? Peut-être mais à ce moment-là est-ce qu’il faut avoir été alcoolique pour s’occuper des gens qui ont un problème d’alcool ? Evidemment j’ai quand même appris pas mal de choses sur ce…

Ce drôle de sport(Sourire) Oui, ce drôle de sport mais le fait d’être extérieur fait que pour moi, il n’y a aucune ambiguïté dans le domaine sportif. J’ai joué au volley, je pourrais avoir un avis si on jouait au volley. Là je suis psychologue en tennis, ça ne me traverse pas l’esprit.

mais le tennis est ce sport spécial où on se bat contre l’autre et contre soi-même. Oui, le tennis et le golf sont les deux plus ouverts sur le mental.

sauf qu’au golf on se bat contre soi-même et le parcours. Exactement, et c’est peut-être encore plus important en tennis de savoir qui vous êtes. Quand on pose cette question au joueur : « Qu’est-ce que tu défends ? » en sous-entendant que ça n’inclut pas la question de la victoire ou des titre, certains athlètes n’ont pas réfl échi là-dessus. Les gens qui défendent une conviction, une race, une religion, pensez à Mohamed Ali, ces gens-là sont prêts à aller au bout, à prendre des risques, ce sont des Cantona, des Perec, des Noah.

quelles sont les passerelles entre le monde du tennis et celui de l’entreprise ?Je vais souvent en entreprise avec des sportifs pour faire des interventions. Eux racontent leur histoire et moi je traduis. Par exemple on va dans une entreprise qui vous dit « Moi j’étais leader, maintenant on est deuxième et on regarde le premier ». C’est une situation qu’on connaît bien dans le sport.

Oui, avec Federer (Rires)(Rires) Non je n’y suis pas allé avec Federer. (Rires) Mais je vais vous raconter ceci. Vous arrivez dans une entreprise à l’accueil et

vous voyez une charte avec quinze valeurs - que personne ne respecte évidemment. Là, dessus arrive le champion, Edgar Grospi-ron, Fabien Galthié ou Stéphane Diagana qui va faire une intervention devant les 300 commerciaux, tous avec les yeux gros comme ça. Le soir, ils vont rentrer chez eux, super contents d’avoir serré la main du champion. Trois jours plus tard vous leur demandez ce qu’il a dit, ils ont déjà oublié. Ils n’ont pas pris une note, pas fait ce transfert intellectuel. Pour eux, ce qu’a fait la star, c’est inaccessible, ils se disent qu’ils n’arriveront jamais à le faire. Alors moi mon boulot, c’est de faire cette traduction entre le sportif et l’entreprise. « Toi aussi, tu peux apprendre à te lever cinq minutes plus tôt, tu peux apprendre à te concentrer, à ne pas te sentir toujours jugé ».

Pour fi nir, qu’est-ce que vous trouvez d’exceptionnel chez les champions de tennis ? On dit souvent que ce sont des extra-ter-restres parce qu’on ne regarde que le pic de l’iceberg. Mais quand on voit ce qu’ils font au quotidien ça devient intéressant. Leurs choix, les décisions exceptionnelles qu’ils prennent ou qu’ils assument. Vous re-gardez la biographie des grands : hommes politiques, sportifs, artistes. Vous verrez toujours qu’il ont mis en place une contrain-te exceptionnelle à partir d’un questionne-ment sur soi-même. C’est ce côté cher-cheur un peu obsessionnel qui m’intéresse : qu’est-ce qu’il faut faire pour passer un cap ? Jean-Claude Killy avait l’habitude d’arroser sa piste tous les matins pour qu’elle soit plus dure. Résultat : l’entraînement était diffi cile donc les compétitions plus faciles. Nedved, il court une heure en bas de chez lui avant l’entraînement. Il y en a plein comme ça des travailleurs de l’ombre qui savent tellement d’où ils viennent que par ailleurs quand ils touchent autant d’argent, moi je trouve ça mérité. C’est tellement fa-cile pour nous de critiquer Federer qui a du mal contre Nadal. On oublie vite le travail effectuée dans l’ombre.

dossier : tous coachs ?

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NOUVEAUTÉS

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forte de sa nouvelle recrue, novak djokovic, la marque autrichienne frappe fort avec sa nouvelle gamme you Tek Speed. Sobriété de rigueur pour la nouvelle gamme de chez Head, la raquette du n°3 mondial mélange de façon très fine le noir et le blanc, et allie techniquement puissance et contrôle. on vous conseille le grip cuir très agréable sur le modèle Pro (attention ce cadre pèse 325 grammes). La bagagerie est du même goût : classe et élégante.

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au PaYs des etoiles

on compte sur ses doigts. monica seles, jim Courier, andré agassi. martina Hingis, marcelo ríos, maria sharapova, jelena jankovic, les sœurs Williams et au cas où on l’aurait oublié, boris becker en fin de carrière. tous ces gens-là, sont passés par la fameuse nbta, la nick bollet-

tieri tennis academy. tous sont passés par les fourches caudines et les méthodes militaires du rugueux nicholas james bollettieri. tous ces gens-là furent un jour numéro 1 mondial. sans commentaire.

C’est en 1981 que cet ancien marines, devenu prof de tennis, ouvre son camp d’entraînement à la périphérie de la petite ville de bradenton en floride. les règles sont les mêmes pour tout le monde, drastiques. pas de sortie, extinction des feux à 22 h, interdiction de téléphoner aux parents sauf le week-end, rencontres familiales une fois par trimestre. pas de bonbons, pas de tabac, pas de boissons gazeuses, et là-dessus des rumeurs jamais démenties d’humiliations psychologiques pour les récalcitrants à l’ordre. Question tennis, quelques grandes idées qui vont signer la véritable marque du coach : gros service, gros coup droit, stance ouvert, revers à deux mains, approche mentale très agressive du jeu, hyper confiance en soi, travail spécifique sur les balles de break et le money-time.

premier des nick’s boys, jimmy arias va incarner à lui seul les axio-mes du gourou, tant par son jeu que par sa précocité à passer pro-fessionnel (16 ans en 1980). Son ascension fulgurante à l’été 1983 le

propulse à 19 ans à peine en demi-finales de l’Us open. arias a une tête de rien, mais il balance des grands parpaings en coup droit, et ça suffit. enfin un temps, car le programme bollettieri présente vite ses premières limites. arias stagne, il montera à la 6ème place mondiale mais ne fera jamais un autre résultat probant en grand Chelem. pas grave nick sort un nouvel as de sa manche : aaron krickstein. même précocité, même coup droit fusil, même revers de matelassier… et même résultat : 6ème mondial, une demi-finale à l’Us open, une autre en australie. bref, départ de cheval, arrivée d’âne. dans le milieu du tennis on commence à ciller.

la consécration de ses méthodes, bollettieri va l’obtenir avec les filles, en l’occurrence son petit prodige yougoslave : monica seles. « vous savez, quand j’ai vu monica à 12 ans, j’ai dit à mes amis que je la voyais devenir numéro 1 mondial » prédit alors le coach américain avant de bien préciser sa pensée : « mais si vous regardez sa forme physique et sa capacité d’athlète à soulever des poids, vous savez que ça va être compliqué. par contre, elle prenait la balle très tôt, avec une concentration et une détermination qui était toujours à bloc. physiquement on ne pouvait pas penser que ça le ferait. mentalement elle était au-dessus du lot ». seles va devenir cette numéro 1 incon-testée, partie pour une domination sans partage si un fou furieux, fan de graf, n’avait coupé les ailes de la championne en lui plantant un couteau dans le dos. plus de doute en tout cas sur les capacités de nick, c’est un top coach. il persiste et signe en ce début des années 90 en sortant coup sur

coup ses deux premiers fusiliers marins. d’abord andré agassi, à la fois son plus brillant élève en terme de talent et son plus mauvais en terme de respect et de gratitude. insupporté par les méthodes de bollettieri, le jeune andré de las vegas déprime, fait les 400 coups, ne supporte plus les cris du gourou et s’en va à la fin de la première année. bollettieri le vivra comme une trahison. il lui lance dans les jambes son terminator : jim Courier, le pur produit maison, gros service, gros coup droit, casquette et jeu plus proche du baseball que du lawn-tennis, mais gros mental. le bon jim connaît la règle : « C’est comme le livre de thomas friedman, « le monde est plat ». nick envisage le tennis d’une façon très darwinienne. il place dans le même écosystème les meilleurs juniors du monde qu’il mélange avec une poignée de pros ». avec ça, Courier sera numéro 1 mondial… sur le nez d’agassi. la réputation de nick dépasse alors celle de ses concurrents, bob brett ou ion tiriac. Ce dernier voit d’ailleurs son boris becker patauger dans la semoule. l’allemand va lui aussi accepter d’aller remiser tout son tennis au garage de bradenton et s’offrir une fin de carrière digne de son rang. victoire à l’open d’australie 1996, victoire puis finale aux masters 1995 et 1996. nick est un sorcier.

dans les années 2000, le gi à lunettes noires aura un peu perdu la main en terme d’usine à champions, mais certainement pas à championnes. C’est encore dans son camp que les parents Williams envoient leurs deux filles, itou pour les parents sharapova, les

parents jankovic, autant de nouvelles numéros 1 mondiales. les parents vaidisova aussi y enverront leur fille nicole, pour la carrière mitigée que l’on peut voir aujourd’hui et qui permettra de rappeler que la loi de la jungle bollettierienne à tout de même son envers : un taux de déchet conséquent et des athlètes qui se plaindront du tarif psychologique à payer pour ne pas être renvoyé du camp. Qu’im-porte, même vaidisova expliquera il y a un an dans les colonnes de grandChelem la même chose que jim Courier dix ans plus tôt : « C’est certain que nick connaît la stratégie et la technique sur le court, mais ce qu’il différencie des autres, c’est qu’il connaît parfai-tement les êtres humains. C’est un formidable motivateur et leader. il donne à ses élèves les qualités vitales qui les aident à survivre dans chaque aspect de leur existence ».

i will survive, on croyait que le credo appartenait à gloria gaynor, remixé par les bleus de l’équipe de france de foot en 1998, en fait c’est bollettieri qui avait déposé le label bien avant et les élèves de l’academy ne se lassent pas aujourd’hui de s’amuser des expres-sions les plus sauvages et les plus hirsutes de nick sur un terrain. beat the beans out of it = sors moi la cacahouette. fish or get out of the pot ! = sors toi les doigts du cul. Chez bollettieri, pas de pardon, pas d’excuse et si à midi vous voyez le patron entamer son assiette avant que tout le monde soit servi, c’est que nick a son credo : « it’s rude to the food ! ». en français, il faut ramer pour la gamelle. vive bollettieri ! vive l’armée !

IL EST LE COACH LE PLUS RESPECTÉ AU MONDE POUR AVOIR TRAVAILLÉ AVEC UNE DIZAINE DE NUMÉROS 1 MONDIAUX. POUR-

TANT IL AURA FALLU DU TEMPS À NICK BOLLETTIERI POUR FAIRE L’UNANIMITÉ AUTOUR DE SES MÉTHODES DE GI JOE AU TEINT BURINÉ PAR LE SOLEIL DE FLORIDE. DO YOU LOVE TENNIS ? SIR, YES, SIR !

niCk bollettierile vrai aUteUr de « i Will sUrvive »

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guest star

FabRice saNToRo eT l’associaTioN FÊTe le MuR.samedi 4 avril, Fabrice san-toro, a participé à un « clinic » organisé par l’association Fête le Mur à la courneuve. associa-tion soutenue notamment par la Fondation René lacoste.ici, on voit Fabrice au mileu des jeunes venus aussi pour obtenir un autographe du champion !

http://www.fondationrenelacoste.org

guest star

MonsieurFabrice SantoroON NE PRÉSENTE PRESQUE PLUS « BATTLING FAB », LE RECORDMAN DU NOMBRE DE PARTICIPATIONS EN TOURNOI DE GRAND

CHELEM AVEC 62 PARTICIPATIONS. POUR FÊTER CE RECORD NOUS NOUS DEVIONS DE FAIRE UNE INTERVIEW PLUS ET MOINS.

Fabrice, peux-tu nous dire, dans ta carrière, quel(le) est, ou quel(le) a été…Le match où tu as le plus pris ton pied ?Contre Federer à l’US Open, en 2005 (1er tour, ndlr)… 23 000 personnes, New York, la nuit, le n°1 en face… Sur ce match, j’ai vrai-ment joué mon meilleur tennis, et je m’incline au fi nal 7-5 7-5 7-6 (2).

Celui que tu as le plus « balancé », si cela t’est déjà arrivé ?J’ai souvenir d’un tournoi à côté de New York, où j’étais arrivé en famille- avec ma compagne et ma fi lle- mais je n’aimais pas du tout le tournoi et ne nous y sentais absolu-ment pas en sécurité, donc je leur ai dit « Je pense que l’on ne va pas rester longtemps ici »

Le match le plus éprouvant ?Certainement celui contre Gaston Gaudio à l’Open d’Australie en 2006 (3e tour, ndlr). Il faisait 40- 45°C, Gaudio jouait très bien, me faisait courir dans tous les sens. Le match a duré quatre heures, j’ai cru que j’allais mourir ! (victoire de Santoro 6-3 6-2 5-7 1-6 6-4, ndlr) J’étais au bout du rouleau, vraiment. Des matches comme ça, où j’ai énormément souffert sur le plan physique, j’en ai joué pas mal.

Ta plus grosse déception sur le terrain ?1993, Roland-Garros. Je jouais très bien, j’étais quasiment à mon meilleur classement à l’époque (20e mondial). Je joue au 1er tour contre le japonais Matsuoka et je perds en quatre sets (7-6 3-6 6-3 6-3, ndlr) en faisant un très mauvais match.

Ton plus gros coup de gueule sur le court ?Je n’ai pas de match en particulier qui me vienne en tête, en revanche je peux dire que j’ai eu deux années- 2005 et 2006- où je m’en prenais régulièrement aux arbitres… chose que je regrettais systématiquement le soir en regagnant ma chambre d’hôtel !

Ton point le plus magique? L’année dernière, à, j’ai fait un passing, entre les jambes, lobé… Voilà (sourire). Je l’ai tenté, avais très peu de chances de réussir, et il est passé : j’étais très, très, très content.

L’ abandon que tu aurais pu éviter ?A vrai dire, j’ai très rarement abandonné. Quand il m’est arrivé d’avoir des douleurs à droite à gauche, sur le haut ou sur le bas du corps, j’ai toujours essayé de terminer mes matches. Pour des problèmes physiques, en général, je n’abandonne pas.

Ta meilleure wildcard ?J’espère que ce sera à la fi n de cette année… à Bercy, pour mon dernier tournoi (sourire).

L’entraînement où tu en as le plus bavé ?A une période (il y a dix ans), je commen-çais l’entraînement à 6h30 du matin, dans le sauna, à jeun. Je me mettais accroupi, et restais accroupi dans le sauna pendant une demi-heure. ça, c’était pour débuter la jour-née. Après, j’avais droit à une douche à 5°C, quasiment glacée… C’était assez douloureux. Ce type d’entraînement fait, en revanche, beaucoup de bien sur le plan mental.

L’arbitre le plus fun sur le circuit ?Pascal Maria. Il est très pro, sérieux et com-pétent, sans pour autant se prendre la tête sur sa chaise. Et il est fun aussi en dehors du terrain.

as-tu déjà eu un ramasseur de balles étourdi ou farfelu ?Jamais. Les ramasseurs sont des gamins pas-sionnés de tennis, très fi ers et heureux d’être là. Ils prennent leur travail avec le plus grand sérieux qui soit, et ont énormément de pres-sion, on ne s’en rend pas toujours compte.

Ta victime préférée sur le circuit ?Marat Safi n.

a contrario, ta « bête noire » ?Yevgeny Kafelnikov.

Le champion qui t’a le plus inspiré ?John Mc Enroe.

L’ adversaire le plus fair-play ?Stefan Edberg.

L’ adversaire le plus « mauvais joueur » ?Guillermo Coria.

Le joueur le plus cool avant d’entrer sur le court ?ça doit être moi ! (sourire)

Le plus bizarre ?Rafael Nadal, quand on ne le connaît pas, peut être un peu surprenant dans le vestiaire. Il essaye d’impressionner l’adversaire. Mais c’est tout de même un gars drôlement sympa sitôt le match terminé.

La poignée de main la plus hallucinante ?Contre Tomas Berdych à Wimbledon en 2006… Je n’ai pas eu de poignée de main.

Celle la plus sympa ?Roger Federer, à l’Open d’Australie, en 2008. Il a passé le fi let pour me féliciter, car, en disputant mon 62e Grand Chelem, je venais de battre le record d’André Agassi.

Le joueur avec qui tu as formé la meilleure paire de double ?Michael Llodra.

une anecdote à ses côtés ?Il m’a poussé à faire un strip-tease quand on a gagné l’Open d’Australie ! (rires)

Le discours d’après-match le plus drôle que tu aies entendu ?C’était souvent Goran Ivanisevic le plus drôle.

Le discours que tu as été le plus ému de prononcer, jusqu’à présent ?Je pense cette année à l’Open d’Australie, après ma défaite au 3e tour contre Andy Roddick (6-3 6-4 6-2, ndlr). Je ne m’attendais pas à toute cette cérémonie.

Le meilleur comédien auquel tu aies eu affaire sur le terrain ?Coria aussi je pense.

Le modèle de raquette que tu as le plus utilisée ?La Radical, de Head.

La tenue que tu as préférée ?Une tenue bariolée, il y a deux ans (sourire)

Le public le plus chaleureux ?Celui de Roland-Garros.

Celui le plus hostile ?Je n’ai pas joué de rencontre de Coupe Davis en Amérique du Sud ou quoi que ce soit, donc je n’ai jamais eu affaire à un public hyper désagréable.

Ton tournoi préféré ?French Open ! (sourire)

Le tournoi le plus galère ?Tachkent, en 1994. On se tape un Stockholm- Moscou, puis un vol intérieur pour aller de Russie en Ouzbékistan. Ensuite : pas de bagages… Grosse galère… Hôtel plus que limite… La totale quoi !

Le plus beau stade ?Monte-Carlo est complètement magique. C’est un stade exceptionnel.

Le plus bel hôtel ?Il y a beaucoup d’hôtels sympas. Mais, bizarrement, quitte à être longtemps dans une ville, je préfère louer un petit apparte-ment, où j’aurais à recréer une atmosphère familiale. Donc le plus bel hôtel, je dirais que c’est lorsque j’arrive à louer un petit appart’ sympa avec ma famille.

L’hôtel le plus étrange ?A Madrid, le Silken Puerta America. Il y a quinze étages, et un architecte par étage. Quinze architectes différents… Qui en ont fait quinze délires. Chaque étage est complète-ment fou.

…et enfi n, le meilleur du meilleur ?Reste à venir ! (sourire)

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