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Grandir Autrement Le magazine des parents nature Les défis de la parentalité Faire ses meubles en carton Occuper les enfants dans les transports Être homme et père Bimestriel - Numéro 22 - Mars & Avril 2010 - 4,90 exemplaire de LAETITIA BIGORDA - [email protected]

Grandir Autrement

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numero 22

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GrandirAutrementLe magazine des parents nature

Les défisde la parentalité

Faire sesmeubles

en carton

Occuper les enfants dans les transports

Être hommeet père

Bimestriel - Numéro 22 - Mars & Avril 2010 - 4,90 €

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Mars-Avril 2010 - 2 - Grandir Autrement n°22

Grandir au quotidienGRANDIR FUTÉ : Occuper les enfants dans les transports 8GRANDIR PRATIQUE : Sacs de portage 9ACTIVITÉS, ÉVEIL : Fruits et légumes en feutrine 12ACTIVITÉS, ÉVEIL : Feutrer la laine : du bonheur entre les doigts 13LIRE ET GRANDIR : Pas de faute de genre... les ouvrages non sexistes 14

Naître parentsGROSSESSE : Difficultés à concevoir 17ACCOUCHEMENT : Le lien d’attachement 20LA CHRONIQUE DE LUDO : Violence éducative : agir pour dire stop ! 23

DossierSur le chemin de la parentalité, un parcours semé d’embûches ?Il n’est pas simple de devenir parent ! Après le grand chamboulement que constitue la naissance de chaque enfant, il faut en permanence s’adapter, se confronter à des problèmes, gérer des conflits, travailler sur soi. Sans parler de notre fatigue, de notre réservoir émotionnel vide, du fait detraverser de mauvaises périodes… Comment surmonter les obstacles qu’engendre la vie de parent ?

Grandir et s’éveillerEDUCATION : “Papa, entends-tu ce qui vit en moi ?” 38ADOS : Les ados et le bio 40DES CLÉS POUR SE COMPRENDRE : Êtes-vous un obsédé manuel scolaire ? 43PORTAGE : Le portage en pagne 44MASSAGE : Quand masser est difficile 47VU PAR LES ENFANTS : La religion 48SE FAIRE SIGNE POUR GRANDIR : Chien 49

Grandir ensembleGRANDIR ICI : Bouches-du-Rhône : des parents nature comblés 50GRANDIR AILLEURS : La vie des enfants à Haïti 52GRANDIR SUR TERRE : Meubles en carton 54GRANDIR SAINEMENT : Prendre soin de ses cheveux au naturel 56FAIRE GRANDIR UNE INITIATIVE : L’école vivante 58INTERVIEW : Jean-Luc Mermet : “Le comportement de l’enfant a pour but de remettre les choses en phase.” 60

Grandir en savourantPOINT ALLAITEMENT : Quand bébé fait la grève des tétées 62ZOOM ALIMENT : Manger moins de viande : pourquoi ? 65FINES BOUCHES : Des repas sans viande équilibrés 66

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p25

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66Et comme tous les mois : la BD de Sébastien, le courrier des l p4

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Directrice de la publication : Carine Phung Van (06 18 80 76 21) - Rédactrice enchef : Carine Phung Van - Rédaction : Stéphanie Franck, Stéphanie Boudaille-Lorin,Carine Phung, Martine Vergnol, Isabel Jimenez-Debeze, Anne Brunner, Emmanuelle

Sampers, Ingrid van den Peereboom, David Durand, Catherine Dumonteil-Kremer, Ludovic Lorin, Céline Claire, MadalenaBortnik, Marie-Florence Astoin, Sophie Nelson, Marie-Hélène Rattin, Sophie Fauvette, Caroline Chopart, VirginieVogtenberger, Gabrielle Blanchout, Cécile Saint-Béat, Laetitia Toanen, Jean-Christophe Freseuilhe - Communication : VoodooStudio, David Durand, Aurélie Jonneaux - Photographie : Sandrine Fraikin, Rebecca Young, Susanne Klein, Sonia Drevet,Murielle Favre - Illustrations : Sébastien Buteau - Conception maquette et mise en page : Olivier Monnier (0615591402)- Impression : Alias - 13, chemin Albert Camus, ZA champs Fila, 38320Poisat. Tiré à 5000 exemplaires. ISSN : 1954-2925 -Association Grandir Autrement14 rue Charles Beylier 38 400 Saint-Martin-d’Hères -http://www.grandirautrement.com [email protected] merci aux parents pour leurs témoignages et/ou leursphotographies !

Contact annonceurs et distributeurs :[email protected]

Le magazine est imprimé sur du papier recyclénon blanchi, avec de l’encre végétale sanssolvant, par un imprimeurinscrit dans une démarchede développement durableet ayant reçu le labelImprim’vert.

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Cheminons ensemble

Si la parentalité peut être considérée comme unparcours jalonné d’embûches et de défis, elle peuttout autant être envisagée comme un cheminsinueux qui nous réserve d’innombrablessurprises, un chemin où il faut souvent êtrevigilants, où l’horizon recule à mesure quel’on avance mais où il fait bon prendre letemps de s’arrêter, de profiter de ce quis’offre à nous, d’admirer la beauté — parfois à demi dissimulée à nos yeux —du paysage, ou encore de marquerune pause pour faire le point surl’itinéraire que l’on a suivi et celui surlequel on souhaiterait s’engager.Ainsi, nous vous proposons un dossier quiévoque les difficultés d’être parent, tant les défissont quotidiens, mais aussi qui invite à laréflexion et qui donne des clés pratiques pourtrouver du soutien lorsque l’on se sent perdus.Vous trouverez également des articles sur lesdifficultés à concevoir, les meubles en carton, lagrève des tétées, le choix de manger moins deviande.Puisse ce numéro vous inspirer.

Carine,rédactrice en chef

Édito17

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6 s lecteurs et l’actualité

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Laure Marchand-Lucas, médecin généraliste et consultante enlactation IBCLC en région parisienne, nous a fait part de soninquiétude de rencontrer des parents qui choisissent de don-ner du lait de jument ou du lait d’ânesse à leur jeune bébé. Grandir Autrement avait publié un article dans le numéro 7 deseptembre 2007, “Le lait de jument, une alternative au lait devache ?”Nous craignons qu’il ait pu être mal interprété et sou-haitons redonner quelques informations importantes. Le lait de jument, comme le lait d’ânesse, ne sont pas suffi-sants pour assurer la croissance d’un jeune bébé. Ils contien-nent, par exemple, moitié moins de lipides que le lait mater-nel. Or, ces lipides sont vitaux à la construction du corps dubébé, entre autres de son cerveau. De plus, ces laits sont peu

caloriques. Si le bébé ne peut pas boire de lait maternel, il doitrecevoir un lait permettant de lui apporter tous les nutrimentsnécessaires à son développement. Des normes très strictesexistent, régulant la composition des préparations pour nour-rissons, ce qui permet d’assurer la présence de certains com-posants dans ces liquides. Malheureusement, il n’est pas pos-sible de vérifier ces critères en utilisant des préparations maisonfaites à partir de laits animaux ou de filtrats végétaux.Ces autres laits, par contre, peuvent être proposés commen’importe quel aliment dans le cadre d’une alimentation diver-sifiée. Mais ils ne peuvent, en aucuns cas, remplacer le laitmaternel ou des préparations pour nourrissons à l’âge où lebébé en dépend majoritairement pour grandir.

Attention à l’utilisation du lait d’ânesse ou de jument chez les bébés

l> Bonjour, Je suis maman d’un petit garçon de 21 mois. Moncompagnon et moi nous sentons (malgré votremagazine !) un peu isolés dans nos convictions :portage, couches lavables, etc., mais surtout nousessayons d’adopter une communication non vio-lente et réfléchissons à l’instruction de notrefils. Je vous écris aujourd’hui car nous sou-haiterions rencontrer des personnes quirespectent nos principes pour échangeret passer des moments agréables. Nousrésidons dans le Var.

Blandine et Benoît [email protected]

l> Bonjour,J’écris un livre, dont j’ai achevé les grandes lignes, sur lemétier de « Mère ou Père » au foyer. Je le pratique depuisneuf ans avec un petit « drôle » adopté. Neuf ans de bonheur, de découvertes, d’émotions, decomparaisons avec le monde rémunéré. Un vraimétier dont la société devrait être redevable à ceuxqui le pratiquent, ne serait-ce que d’une retraite.Ce métier prépare les futurs citoyens du devenir.Quel boulot, quelle responsabilité !Je recherche le témoignage d’un ou deux pèresqui ont épousé ce métier.Si vous êtes intéressés, vous pouvez mecontacter à l’adresse e-mail suivante :[email protected]

l> Bonjour, Je viens de recevoir le n° 21 et, comme toujours, c’est

un véritable bonheur !Merci pour le comparatif des chaussons souples. Mais une

« petite » erreur s’y est glissée. Depuis quelques mois, Robeeza délocalisé sa production en Chine ! Très discrètement bien

sûr pour ne pas froisser son image. C’est en retournant la der-nière paire de ma puce pour la laver que j’ai vu l’affreuse décal-

comanie « made in China » ! Et, sur la petite étiquette qui indiquela taille, le « made in Canada » a disparu... D’ailleurs, étrange-ment, cette paire de chaussons s’écaille... J’ai tenté de contacterRobeez pour des informations (surtout sur la composition des nou-velles « peintures ») et pas de réponse. Bref, je crois que beaucoupde mamans choisissaient Robeez aussi pour sa déontologie, et je croisqu’il serait bon de les avertir que celle-ci a radicalement changé !Voilà juste une petite précision que j’accompagne d’un grandmerci. Je vous souhaite pour 2010 de trouver une solution quant

au refus de renouvellement de votre dos-sier auprès de la CPPAP.

Vivement votre prochain numéro !

Natalia C.Réponse de la rédaction

Nous avons vérifié l’information auprèsde Robeez. Voici leur réponse : “L’entreprise

Robeez débuta en 1997 au Canada. La production sedéroulait au départ dans une usine canadienne pendantque Robeez passait d’une structure à échelle familiale à

une véritable corporation. En 2006, Robeez fut acquis par legroupe américain Stride Rite Corporation. Du fait de la

croissance extrêmement rapide de la marque, la productiondes chaussures Robeez fut délocalisée en Chine. (…) Robeezs’engage à fournir du cuir exempt de chrome-VI, de colorant

azoïque et de substances interdites. Robeez s’engage àutiliser des agents de tannage et des couleurs de teinture àbase d’eau, à conduire des tests accrédités à des normesenvironnementales reconnues internationalement, à

un traitement des eaux de tannage usées quiremplit ou excède les obligations

réglementaires locales ou nationales etdes sites d’enfouissement

terrestres sécurisés.”

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Pour cette troisième édition française de l’événementinternational, découvrez et faites découvrir les

dix bonnes raisons de préférer les coucheslavables ! Pendant toute la semaine, desréductions et des animations vous facili-teront la découverte de ce mode dechange plus sain pour bébé… et plus éco-nomique pour notre planète et votreporte-monnaie !Vous aimez les couches lavables ?Participez vous aussi : organisez chez vous

(ou près de chez vous) une animation pourfaire connaître les lavables ! Vous n’êtes pas seuls

pour cela : notre association vous fournit des guides,des flyers, des affiches à imprimer, des conseils…

ZOOM SUR…Les Assises de la Couche Lavable :rencontres interprofessionnelles surles changes durables en collectivités.Lieux, dates, intervenants et programme surhttp://www.bulledecoton.orgProgramme des autres pays : http://www.goreal.org.uk

10 BONNES RAISONSde préférer les couches lavablesSans produits chimiques, elles sont garantesd’une hygiène saine pour votre bébé.Plus écologiques à produire, elles participentà réduire nos émissions de CO2.Avec leurs tissus modernes et leurs formesergonomiques, elles sont très efficaces.Nos machines à laver actuelles facilitent etsécurisent leur entretien.Elles sont plus économiques pour les parentset ce, dès le premier enfant.Elles réduisent nos déchets ultimes et parti-cipent donc au Grenelle de l’environnement.Elles favorisent l’emploi local (conception,fabrication ou sociétés de nettoyage).Leur utilisation favorise l’apprentissage dela « propreté » .

Les couches en tissus sont aussi présentesdans certaines crèches et maternités.Pendant toute la semaine, certaines bou-tiques offriront des remises sur les produitsliés aux couches lavables.

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DU 24 AVRIL AU 2 MAI 2010 : la Semaine Internationale de la Couche Lavable

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Les 8e Journées des Doulas de France28-29 mai 2010 : 8e édition des Journées des Doulas de France. Organisé par l’association « Doulas de France »,cette année à la Maison des Associations Solidaires, Paris, 13e, cet événement constitue unmoment unique de rencontres et d’échanges ouvert à tous ceux qui s’intéressent à la naissance : parents,sages-femmes, grands-parents, professionnels, associations, écrivains, artistes et, bien sûr, doulas ! Féminité, paternité, allaitement, deuil périnatal, césarienne, difficulté maternelle... Voici quelques thèmesparmi tant d’autres qu’aborderont Monique Grande, Franck Ferreira, James Akre, les associations PetiteEmilie, Césarine, Mamans Blues pendant ces journées que l’on prévoit bien remplies : conférences, ate-liers, stands associatifs et marchands, expositions d’artistes et une soirée spéciale le vendredi avec, au pro-gramme, le film “The Moon Inside You” de Diana Fabianova sur les liens entre cycles lunaires et cycles dela femme, les chants de Julie Corlay et d’autres surprises. MFA

http://www.doulas.info.

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Mars-Avril 2010 - 7 - Grandir Autrement n°22

À vos agendas !Le vendredi 30 avril 2010 aura lieu la 7e édition de la journéede la non-violence éducative. Information sur les effets nocifsde la fessée, échanges entre parents pour apprendre à poserdes limites respectueuses, soutien pour « quand on est à bout »...N’hésitez pas à organiser quelque chose dans votre région et à diffuserl’information via le site http://www.wmaker.net/maisonenfant.L’association La Maison de L’Enfant, fondée en 1998 par Catherine Dumonteil-Kremer, met en réseau les initiatives de cette journée tout en proposant toute l’année un soutien surla liste internet « Parents Conscients », des activités dans son réseau national « Ressources Parents »et des formations en communication pour les parents et les professionnels. M-F A

Les enfants, premières victimes du mal-logementLa fondation Abbé Pierre a rendu cette année sonquinzième rapport sur le mal-logement en France1.Ce rapport met en lumière la situation préoccupantedes enfants : ils seraient 600 000 à vivre dans des loge-ments insalubres ou non décents. Christophe Robert,président de la fondation, explique : “Il y a trois millionset demi de personnes mal logées en France. Notre rap-port met en évidence les conséquences à long terme surles enfants : au-delà des conséquences directes, cela aaussi des incidences sur leur parcours. En effet, le mal-logement occasionne des problèmes de santé : problèmesrespiratoires liés à l’humidité, saturnisme en raison dela présence de plomb, etc. Le surpeuplement a aussi desconséquences sur la scolarité et sur la difficulté de déve-loppement des tout-petits. Ou encore sur le sommeil oula sociabilité car certains enfants n’invitent jamais leursamis chez eux. Alors que l’on vient de fêter le vingtièmeanniversaire des droits des enfants, cette situation esttrès préoccupante.” CP

1 - http://www.fondation-abbe-pierre.fr

MC

La bientraitance dans le domaine de la santéDepuis 2009, l’institut du Médiateur de la République,qui s’emploie à améliorer les relations entre l’adminis-tration française et le citoyen, a mis en place le “Pôlesanté et sécurité des soins”. Début 2010, le rapportannuel a mis en lumière un nombre important deretours d’usagers faisant face à des situations de mal-traitance « ordinaire » (car banalisée). Fin janvier 2010,une autre étude a été publiée, commandée par l’HAS(Haute Autorité de Santé), dont le but était d’évaluerl’importance de ce phénomène. Les témoignages citéssont variés et montrent à quel point les patients peu-vent se sentir agressés dans leur parcours de soins, quece soit par un manque d’écoute, de considération, d’in-formation ou d’humanité. De leur côté, les profession-nels de santé sont aussi pris dans un système, victimesà leur manière d’une organisation et d’une pression detous les jours, ne leur permettant souvent pas de chan-ger leurs pratiques de manière isolée. Pour répondre àcette préoccupation, l’HAS a renforcé la prise en comptedes réclamations des patients traitées en interface avecle Médiateur de la République et introduit la notion depromotion de la bientraitance et de la gestion desplaintes dans les procédures de certification des éta-blissements de santé. Du côté des patients, il est éga-lement possible de faire avancer cette démarche entémoignant des situations non bienveillantes que lesadultes comme les enfants ou les bébés ont vécues.Cette problématique est difficile à chiffrer et à cibler.Sans ces témoignages, cette maltraitance ordinaire res-tera banale, voire invisible et impalpable. MV

http://www.securitesoins.fr

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GRANDIR FUTÉ En voiture, bus ou train, les transports peuventparaître bien longs pour nos enfants et l’immobilité risque de leur peser. Des mamans partagent avec nous leurs astucespour faciliter les trajets.

NE PAS S’ENNUYERCéline D. prend régulièrement le TGV avecson fils Hadrien, 2 ans et demi. Elle est tou-jours équipée de petits jouets, dont un nou-veau à découvrir, et de livres, “de préférencede type « encyclopédie pour les petits », bienmoins vite lus que de courtes histoires et quipermettent de discuter et poser des questions(‘quel est le cri de cet animal ?’, ‘où est leguépard ?’...)”.Lucie R. prend souvent la voiture avec sesfils de 1 et 3 ans. Leur atout ? La fenêtre !“Mon grand est passionné par tous les enginset s’extasie devant les voitures qu’il reconnaît.Et, depuis peu, il s’intéresse aux règles de cir-culation et me dit de m’arrêter aux feuxrouges, puis me signale quand je peux avan-cer... il participe beaucoup !” Dans le tram-way ou à vélo, observer les occupe égale-ment : “Le petit, en écharpe dans mon dos,gazouille à mon oreille, me câline, me montrece qui l’intéresse...”

DÉPENSER SON ÉNERGIEBien souvent, le plus difficile, c’est de nepas pouvoir bouger. Céline laisse Hadrienescalader son siège, déchaussé, si cela nedérange personne. Emmanuelle L. a par-couru le TGV dans tous les sens : “Monfils, 5 ans, avait besoin de bouger, alors nousavons fait tous les wagons. Cela lui faisaitdu bien, et, en plus, il trouvait très amusantd’exercer son équilibre.” En ville, elle choi-sit le mode de transport par rapport àl’énergie de son enfant : “S’il est fatigué,nous prenons le bus en espérant un siège.Sinon, c’est le métro, où il peut resterdebout, se tenir à la barre et bouger davan-tage, sans grand danger.”Dans le train, un porte-bébé peut s’avé-rer pratique. Non seulement, un petit s’yblottira avec plaisir, mais on peut mêmefabriquer une « balançoire ». “Il fautprendre un sling, explique Céline, sortir letissu de l’anneau, le passer par-dessus la

barre métallique du porte-bagage au-des-sus des sièges, puis dans l’anneau et ajus-ter pour que le tissu soit bloqué. Mon filsadore se balancer ainsi, mais toujours soussurveillance attentive.”

QUAND ON A UN PETIT CREUXL’une des astuces de Céline consiste à “faireune balade jusqu’au wagon-restaurant etacheter quelque chose que l’enfant aime etqu’il n’a pas l’habitude de manger à la mai-son”. Stéphanie M., mère d’une fillette de 4 ans, en a fait un critère d’organisation :“Quand nous descendons chez Papi et Mamie,nous partons vers 11 h, ainsi il y a la pausedéjeuner.” D’ailleurs, le côté pique-niqueplaît souvent aux enfants. En voiture, onpeut prévoir de laisser quelques snackspour avoir toujours quelque chose sous la

main. Difficile d’être de bonne humeur sil’on s’ennuie et qu’en plus on a faim !

SI LES PARENTS SONT OCCUPÉSL’idéal, bien sûr, c’est que le ou les parentsprésents soient disponibles pour leursenfants. Le trajet sera alors moins longpour tout le monde. Mais la concentra-tion nécessaire à la conduite limite la par-ticipation de l’adulte. Stéphanie raconte :“Nous écoutons de la musique pour enfants,que nous prenons à la bibliothèque. Je n’en-tends pas ma puce !” Lucie approuve : “J’aitoujours adoré écouter de la musique en voi-ture et chanter à tue-tête et je n’ai pas arrêtéune fois les enfants là. Ils adorent, alors ony va à fond !” n n n

STÉPHANIE BOUDAILLE-LORIN

Occuper les enfants dans les transports

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J’ai toujours adoré écouter de la musique en voiture et chanter à tue-tête, je n’ai pas arrêté une fois les enfants là. Ils adorent !

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GRANDIR PRATIQUE Porter bébé et emmener le nécessaire pour unesortie ou pour la journée, tout en gardant les mains libres, c’estpossible ! Nous avons testé pour vous des baluchons, sacs à dos,sacs en bandoulière et autres pochettes qui accompagnentagréablement vos escapades de porteur. Car un porteur, ça bouge !

Les sacs amis du portage

Les sacs amis du portageprennent appui sur uneépaule, se fixent à la tailleou se placent sur le dos ousur le porte-bébé, comme

le sac Ergo. Ils se nichent sous l’en-fant ou vont se caler du côté libre dubuste, les poids s’équilibrant. Cela vadu sac le plus élémentaire au plussophistiqué, du plus léger au plusrobuste aussi ! Que vos prioritéssoient d’ordre écologique, esthétiqueou pratico-pratique, voici de quoinourrir votre réflexion sur le sujet. Unsac utilisé pendant le portage ne doitpas entraver l’agrippement de l’en-fant porté. Il doit donc nécessaire-ment se trouver loin de ses jambes.Il se place généralement devant ouderrière, ou encore sur une hanche,lorsque l’enfant est porté sur lahanche opposée. Les pochettes quise portent à la ceinture se portent soitsous l’enfant, soit du côté opposé àcelui-ci. Les sacs amis du portage seportent assez près du corps, sanspour autant contraindre le porteurou l’enfant qu’il porte. C’est un pointimportant ! Les sacs en bandoulières’avèrent très agréables dès la gros-sesse, tout particulièrement ceuxdotés de lanières larges qui épousentles formes des épaules et du bustesans couper les muscles. n n n

INGRID VAN DEN PEEREBOOM

PHOTOS SANDRINE FRAIKIN

Les baluchons et sacs à Dos

Hop-Tye BabyCarrierStorchenwiege Ergo

69 €(sac et porte-bébé)

84 €(sac et porte-bébé) 50 €

Sac de rangement du porte-bébé, livré avecle porte-bébé.Pour transporter deschoses très légères.n> En coton.n> http://www.chouchous.fr (09 75 54 63 60)

Sac de rangement du porte-bébé, livré avecle porte-bébé.Pour transporter deschoses très légères.n> En coton. n> http://www.porte-bonheur.fr (01 64 01 35 69)n> http://www.toutpresdemoi.com

Sac très solide, vendu séparément.Peut contenir une dizaine decouches lavables Il se fixe aux bre-telles du Porte-Bébé ERGObaby etpend alors dans le dos de l’enfantporté et seulement si le sac estlégèrement chargé, par égardpour l’enfant porté et son dos. Ilse porte également sur le ventreavec bébé porté sur le dos ou l’in-verse. Dans ce cas également,vous pouvez l’attacher auxlanières du porte-bébé : les poidss’équilibrent.Le modèle testé esten coton bio. L’ancien modèlereste disponible pour un an. Lenouveau est encore plus solide :il est entièrement doublé, pré-sente une poche de plus, un doset des bretelles rembourrées,pour plus de confort.http://www.ergobaby.eu

Hoppediz et Easycare proposent égalementdes baluchons de rangement assortis à leursécharpes, réalisés dans le même tissu que celles-ci.

Mars-Avril 2010 - 9 - Grandir Autrement n°22

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Les sacs en bandoulière

Le sac en bandoulière classique s’adapte particulièrement bien au portage. Le souci est qu’il n’est pas réglable. Les modèles disponibles dans le commercepeuvent s’avérer trop grands pour les personnes de petite taille. Il est cepen-dant facile à réaliser soi-même à la taille qui convient.

MEItai LANA BB-tai Baobio

109 €(sac et porte-bébé)

79 €(sac et porte-bébé) 30 €

Sac de rangement du porte-bébé, livré avecle porte-bébé.n> Sergé croisé de cotonbiologique.n> Non réglable.n> Ce sac permet un por-tage simple à l’épaule, etpas en bandoulière, par-dessus la tête.n> http://www.monde-de-bebe.com(03 88 36 83 91)

Sac de rangement du porte-bébé, livré avecle porte-bébé.n> Sergé croisé de cotonÖkotex 100.n> Non réglable, mais trèsbien conçu, et dotéd’une poche extérieurequi ferme.n> Le format de ce sac estextrêmement pratique.n> Solidité moyenne (la fermeture éclair dusac lâche souvent aprèsun temps).n> Il est très pratiquepour transporter unsling tandis que l’onporte l’enfant dans leBb-tai harmoniser avecle titre, par exemple, cesdeux porte-bébés étanttrès complémentaires.n> http://www.babylonia.be(00-32-3-272 21 51)

Assorti au Mei-TaiSinbao.n> Vendu séparément.n> Sergé croisé de cotonbiologique.n> Non réglable n> Le sac testé est degrande taille.n> http://www.sinbao.fr(09 53 85 87 89)

Les sacs Onbag

Cette marque britannique propose une gamme de satage. Elle définit son sac comme “the Babywearing Balarges des sacs Onbag épousent les formes du corps. Direndent ces sacs hautement réglables et adaptables. Il eciales. Nous avons testé les modèles Onbag Classic Red et

Chaque sac comportetrois poches extérieures(deux latérales et unefrontale), une pochesécurisée par unefermeture éclair àl’intérieur, deux anneauxde tissu latérauxdissimulables pour lenouage sur le dos, etdeux lanières à nouersuivant diversesméthodes. Le sac OnbagClassic, plus volumineux,compte une pocheintérieure de plus que le Baby Onbag.

Envie de réaliser votrepropre sac Onbag ? Un patron est disponibleen ligne pour un usagestrictement personnel. La créatrice propose demettre en ligne lesphotos des sacs ainsiréalisés.http://onbag.co.uk/diy-pattern

Différents nouages pour ces sacs sont proposés sur la pagehttp://onbag.co.uk/alternative-carries

Retrouvez des pas-à-pasdétaillés des nouages du sac Onbag surhttp://www.toutpresdemoi.com

Un revendeur onbag qui parle français.http://www.bebecannelle.com00 44 (0)20 8133 0510

Onbag Classic

environ 80 €

Pour ce nouage en sac àdos, les lanières passentdans des œillets en tissudissimulés de chaquecôté de la base du sac.

Le sac Onbag Classicaccueille sans problèmedivers accessoires, dontun pot, par exemple.

Fémedetanestd’etrounCedèLemepladifsaghaqu

Cepetaiqu

t

Les sacs Onbag sont trèspratiques quand on est en baladeavec un petit porté et un bambinque l’on porte par moments.

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de sacs adaptés au por-g Bag”. Les lanièress. Différents nouages

es. Il existe des séries spé-ed et Onbag Baby Brown.

Baby Onbag

environ 70 €

àntu

et

Féminin, il n’a absolu-ment pas l’air d’un sacde puériculture. Et pour-tant, l’espace intérieurest bien là. Il permetd’emporter facilementtrois couches lavables etune tenue de rechange.Ce sac est très agréabledès la grossesse !Les sacs Onbag se fer-ment par des velcrosplacés à deux hauteursdifférentes. Le remplis-sage du sac détermine lahauteur de fermetureque l’on utilise.

Ce nouage coulissantpermet d’adapter lataille de la bride enquelques instants.

Les pochettes et sac à langer

Les sacs banane sont courants à l’heure actuelle. En voici trois spécialementconçues pour les parents porteurs. Ils complètent utilement le porte-bébé etle sac fourre-tout lors des sorties avec bébé.

Mama Butterfly Patapum Ergo Ergo

à partir de 19,90 € environ 70 €pochette et porte-bébé 19,90 € 44,90 €

Cette jolie pochette encoton existe dans quatrecoloris avec doublurecoordonnée. La ceinture réglable,moins esthétique, est ensynthétique, munie d’unclip.Le dessus se rabat sim-plement.n> La pochette n’a pas desystème de fermeture. n> http://www.mamabutterfly.de

Pochette ventrale 100% polyester.n> Poches intérieure etextérieure avec ferme-ture éclair et intérieurspacieux.n> http://www.patapum.com et http://www.porte-bonheur.fr(01 64 01 35 69)

Le sac banane Ergo(vendu séparément).Se fixe, grâce à un velcro,à l’arrière, à la ceinture,au vélo ou à la pous-sette, et, bien entendu, àla ceinture ventrale duporte-bébé ERGObaby.n> Ce sac est très résis-tant, à part peut-être lesmousquetons en plas-tique permettant d’atta-cher la lanière du sac.n> http://www.ergobaby.eu(0049 391 749 087 0)

Ce sac se déplie pourfaire matelas à langer.Il prend peu de place etse porte soit en bandou-lière, soit attaché auporte-bébé ErgoBaby.n> http://www.ergobaby.eu(0049 391 749 087 0)

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En tant que parents, nous avons généralement beaucoup de plaisirà fabriquer des objets pour nos enfants, et particulièrement ceuxdestinés aux jeux. La dînette les occupe souvent longtemps, tantôtavec des vrais aliments, tantôt avec des « faux » fruits et légumes.Voici comment en réaliser quelques-uns.

LES TOMATESl Pour faire une tomate, découper unrond de tissu de 8 cm de diamètre. l Rabattre 0,5 cm de tissu tout autourdu cercle. Utilisez pour cela un cordon-net bien solide afin de pouvoir bien ser-rer à l’étape suivante.l Remplir ce petit pochon de bourre, bientassée. Puis fermer par un double nœudbien serré.l Découper une feuille de tomate dansde la feutrine en s’inspirant de la formed’une étoile. Et la coudre sur le dessusde la tomate.

LES FRAISESl Découper le tissu selon le gabarit.Coudre les deux côtés droits de manièreà former un cône.l Remplir de bourre bien tassée.l Passer un cordonnet dans le haut de lafraise et fermer avec un nœud bien serré.l Découper la feuille selon le gabarit etla coudre sur le dessus de la fraise.l Vous pouvez en réaliser de toutes lescouleurs et de toutes les tailles une foisque vous êtes familiarisé avec le modèle.

LES POIREAUXPour faire un poireau, utiliser de préfé-rence un tissu blanc que vous pourrezteindre facilement. lPrendre une bande de tissu de 8 x 25 cm.Coudre le grand côté. Retournerle tissu sur l’endroit en ayantauparavant glissé un fil à uneextrémité de façon à fermercette extrémité en faisantdes fronces, ce qui consti-tuera le bout du poireaucontenant les racines.l Remplir le poireau debourre jusqu’aux ¾.l Fermer le haut (qui corres-

pond à la partie non rembourrée) parune couture droite.l Au niveau de la partie représentant laracine, y faire passer des morceaux delaine blanche que vous laisserez libres,comme des petites racines.l Pour teindre le poireau, vous pouvez uti-liser de la teinture alimentaire ou végétale,non toxique. Vous pouvez vous servir d’unpinceau pour imprégner le tissu de couleurjusqu’à ce que l’aspect vous convienne.l Laisser sécher.Vos fruits et légumes sont fin prêts… àvos jeux ! n n n

VIRGINIE VOGTENBERGER

http://www.mikalacreation.frPour toutes informations complémentairesconcernant la confection de ces objets,n’hésitez pas à me contacter : [email protected]

Fruits et légumes en feutrine

Gabarit Fraise

Gabarit feuille de la Fraise

Mars-Avril 2010 - 12 - Grandir Autrement n°22

De nombreuses autres idées pour créer des aliments en feutrine sur ce blog :http://fabriquedejulie.canalblog.com/tag/Aliments%20en%20Feutrine

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Feutrer la laine offre une multitude de possibles. On peut réalisertoutes sortes de petits objets, des jouets, des bijoux, de quoidécorer la maison, etc. En outre, travailler la laine, la modeler esttrès agréable et a un pouvoir calmant.

La laine peut se feutrer de deuxmanières : au savon de Marseilleet à l’eau chaude, ou à l’aiguille.Les enfants peuvent se lancerdans le feutrage dès 5 ans envi-

ron. On pourra leur proposer la techniquedu savon dans un premier temps, puisintroduire celle des aiguilles si on les sentcapables et si nous nous sentons pleine-ment rassurés.Que l’on soit débutant enfant ou adulte,mieux vaut commencer par des chosessimples : de petites balles ou bien desperles, des lacets à rouler entre les doigts,de petits animaux comme une coccinelleou un serpent, par exemples…

DÉMARRERPour débuter, on peut s’aider de tuto-riaux en ligne sur internet (voir liste) ouencore d’ouvrages pratiques. Quelquesboutiques proposent également deskits comprenant tout le matériel pourdémarrer, ainsi que des instructions,comme c’est le cas chez L’atelier deKitty ou encore chez Pentagram Paris(pour la version enfant).Il vous faudra en effet vous munir delaine cardée et, si vous le désirez, d’ai-guilles à carder de différentes tailles,qui nécessitent également l’achat d’untapis spécial en mousse. On trouvefacilement de la laine cardée dans cer-taines merceries et boutiques de loisirscréatifs ou sur des sites en ligne spécia-

lisés. On peut acheter de la laine cardéebio chez Mon petit Öko. Sachez égale-ment que certaines boutiques ou asso-ciations proposent des initiations.

CARDAGE, FEUTRAGELa laine cardée est créée à partir de fibresde laine trop courtes et trop grossièrespour être peignées. La feutrer consiste àemmêler les fibres et à créer un ensemblecompact et résistant. En feutrant, la lainedevient plus dense, rétrécit et garde laforme que l’on lui donne. Cela produit

une matière facile à modeler, capable deprendre toutes les formes que notre créa-tivité voudra bien lui donner.On peut également feutrer des plaquesde laine pour s’en servir en couture,comme par exemple pour réaliser lesfruits et légumes présentés à la page pré-cédente. On pourra aussi carder direc-tement d’autres fruits et légumes ! n n n

CARINE PHUNG

Retrouvez de nombreux liens pourvous permettre de débuter ou réaliserdivers objets en complément web.

Feutrer la laine : du bonheur entre les doigts

Un petit lutinCe petit lutin a été réalisé avec des aiguilles à carder, mais on pourra

aussi bien le faire avec la technique du savon de Marseille, surtoutavec de jeunes enfants. Couper quatre morceaux de 10 cm, dans la

couleur de votre choix, les poser côte à côte en les faisant se che-vaucher légèrement et en feutrant à plat. On peut utiliser lemanche à quatre aiguilles pour aller plus vite. Finir à l’aiguillefine. Continuer jusqu’à ce que le tout soit bien feutré et vérifierque cela forme une pièce unique, homogène. Couper selon le

gabarit ci-contre. Plier en deux et piquer ensemble les deuxbords du bonnet pour l’assembler. Couper un bout blanc de 2 cm

et un autre de 5-6 cm. Rouler chaque morceau séparément et lefeutrer légèrement, de manière à former une boule. Placer lapetite boule dans le bonnet et la grande à l’endroit du corps. Les faire tenir ensemble en les piquant. Puis piquer les deuxbords du « manteau » ensemble, au niveau du cou.Et voilà : votre lutin est prêt, pour jouer avec ou pour décorerla pièce.

PROFITEZDES FÊTES DEPÂQUES POUR

PRÉPARER DES ŒUFSCOLORÉS AVECVOS ENFANTS !

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LIRE ET GRANDIR Stéréotypes (la maman fait la cuisine pendant quele papa est au travail), héros encore très souvent masculins,... la littérature jeunesse n’est pas faite pour libérer les petits et plusgrands des clichés du genre ! Heureusement, certains auteurs ontsu relever le défi d’écrire des ouvrages non sexistes.

BarbivoreLætitia LesaffreÉditions Talents Hauts (2008)11,50 €

l Maxime est un petit garçon qui adorejouer à la poupée. Au parc, les garçons semoquent de lui et le traitent de fillette.Mais, un jour, le terrible monstre Barbivorekidnappe Gaston, la poupée préférée

de Maxime. Voilàce dernier qui setransforme alorsen chevalier prêt àpourfendre le cou-pable, à la grandestupéfaction deses camarades. Etc’est ensemble,

garçons et filles, qu’ils vont régler le pro-blème. La maison d’éditions Talents Hautss’est spécialisée dans les ouvrages qui vontà l’encontre des préjugés sexistes. Le résul-tat est agréable à lire et fait bien passer lemessage ! À partir de 3 ans.

Menu fille ou menu garçon ?Thierry LenainÉditions Nathan (2006)5,35 €

l Au Hit-Burger, quand la serveuse prendd’abord l’héroïne pour un garçon, puis luichange le cadeau de son menu enfant lors-qu’elle comprend sa méprise, Papa voitrouge. Ce n’est pas que sa fille n’aimait pas

le gadget, mais qui sepermet de détermi-ner si elle doit rece-voir une fusée ou unepoupée ? Ce livres’adresse aux jeuneslecteurs, mais seraapprécié par des plusjeunes si on leur enfait la lecture. Les

illustrations humoristiques accompa-gnent très bien le texte. À lire avant d’al-ler dans un fast-food ! À partir de 6 ans.

Je veux un ziziLætitia LesaffreÉditions Talents Hauts (2007)9,80 €

l Mais pourquoi cette fillette voudraitavoir un zizi ? Eh bien, comme elle l’ex-plique à son ami, un zizi représente à sesyeux une autorisation implicite pour faireplein de choses attirantes, comme

“grimper, courir,tomber, éclabous-ser”... Mais sonconfident n’estpas convaincu etlui fait découvrirque, lui aussi,trouve que l’autregenre réserve des

avantages. En quelques pages illustrées dejoyeux dessins, l’auteure amorce, mêmechez les jeunes enfants, une réflexion surl’égalité des sexes. Comme le dit la qua-trième de couverture : “Un livre pour lesfilles, que tous les garçons devraient lire. Etinversement.” À partir de 3 ans.

Marre du roseNathalie HenseÉditions Albin Michel Jeunesse (2008)10,90 €

l Voici une petite fille qui aime le noir etles jeux de garçons. “Garçon manqué”, ditsa maman. “Garçon raté ?”, s’interroge

l’héroïne. Dansson entourage,elle repère un gar-çon qui aimecoudre des habitspour ses poupées.Faut-il alors consi-dérer que lui aussiest étrange ? De

réflexion en réflexion, la narratrice abou-tit à ses propres conclusions sur ce qu’estune “fille réussie” et le lecteur ne pourraque la suivre ! À partir de 3 ans.

Péronnille la chevalièreMarie DarrieussecqÉditions Albin Michel Jeunesse (2009)10,90 €

l Péronnille est une chevalière. Armée de sa grande épée, elle chevauche à tra-vers le royaume pour pourfendre lesméchants. Mais voilà qu’elle tombeamoureuse du prince et souhaite l’épou-

ser. Pas si simple, s’in-terpose la reine. Il luifaudra d’abord releverun certain nombre dedéfis. Voilà une his-toire des plus clas-siques, mais complè-tement retournée, lesgenres étant inversés.Classique, vraiment ?

Le conte traditionnel réserve ici une fininattendue et pleine d’humour ! Les illus-trations, faites de collages, sont très originales.

Fille ou garçon ?Fleur CamermanÉditions Alice (2008)9,90 €

l Un éléphant se demande commentreconnaître les filles des garçons. Biensûr, parfois, c’est facile, mais ce n’est pastoujours le cas. Quant aux réponses des

adultes, elles n’ai-dent pas tant queça. Alors, il va cher-cher lui-même lemoyen de les dis-tinguer, si toutefoisil existe un moyenà toute épreuve !

Les illustrations très colorées attireront l’at-tention des petits. À partir de 3 ans.

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Pas de faute de genre... les ouv

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Hector, l’homme extraordinairement fort

Magali Le HucheÉditions Didier Jeunesse (2008)12,90 €

l Hector fait des prodiges au cirqueextraordinaire, car il est d’une force horsdu commun. Mais voilà que ses collèguesdompteurs, jaloux, découvrent qu’il a

un secret : Hector,homme extraordi-nairement doux,adore tricoter. Ilsdécident d’exposersa passion au grandjour pour le ridicu-liser. Qu’en penserala ballerine dont

Hector est amoureux ? Une jolie fablesur la force et la douceur et les rôles dechacun dans la société, avec des dessinsévoquant le cirque de l’ancien temps.

Histoire de Julie qui avaitune ombre de garçon

Christian Bruel et Anne GallandÉditions Être (2009)18,50 €

Cet album, édité en 1976 et introuvabledepuis longtemps, n’a pas perdu de sonactualité à l’heure de sa réédition. Julie nese sent pas vraiment acceptée : ses jeux,

ses activités préféréeslui sont reprochés. Et, toujours, cette éti-quette de “garçonmanqué”. Un jour,Julie se réveille avecune ombre de garçon,ombre qui fait tout cequ’elle ne peut pasfaire. Impossible de

s’en débarrasser ! Une rencontre avec ungarçon que l’on traite de fille pourrait bienaider Julie... Les dessins monochromessont très expressifs et accompagnent bienle texte aux tendances poétiques.

Pas belleClaude K. DuboisÉditions Pastel (2008)11,50 €

l Une petite fille est malheureuse parcequ’elle ne se sent pas belle. Pas commeles mannequins à la télé, ni comme unecamarade de classe qui plaît à tout

le monde. Son père luidit qu’elle a bien desqualités plus impor-tantes, mais pourtant,elle les échangeraitbien contre la beauté.Parviendra-t-elle à s’ac-cepter et à ne plus secomparer aux critèresde beauté des médias ?

Ce petit livre, presque de format premièreBD, souligne de traits légers et d’un mini-mum de couleurs un sujet délicat.

Blanche et les sept danseursGwendoline Raisson et Ewen BlainÉditions Talents Hauts (2009)6,90 €

l Voici une version moderne du contetraditionnel de Blanche-Neige. En par-tant de la même trame, on arrive néan-moins à un résultat bien différent :Blanche, prénommée ainsi à cause d’une

héroïne de télévi-sion, devient labelle-fille d’une cais-sière acariâtre quitient à être la plusbelle lorsqu’elle voitson reflet dans lesvitrines. Blanchetrouve refuge auprèsde sept danseurs de

cirque, mais elle n’est pas au bout desdangers qui la guettent... À partir de 9 ans.

Un copain de plusAgnès Laroche et Philippe BucampÉditions Talents Hauts (2009)6,90 €

l Lorsque la nouvelle famille de mou-tons rejoint la ferme, tout le troupeau

est consterné : desmoutons noirs parmieux ? Robert, lui, estdéçu aussi, maisparce qu’il souhaitaitun copain de plus etvoilà qu’il s’agit d’unefille... Heureusement,dépourvu de préjugés

racistes, il va donner sa chance à la bre-bis pour voir si elle ne pourrait pas, fina-lement, être un chouette copain ! À par-tir de 9 ans.

À quoi tu joues ?Marie-Sabine Roger et Anne SolÉditions Sarbacane (2009)15,50 €

l Ce livre, qui va à l’encontre des idéesreçues sur les filles et les garçons, a reçule soutien d’Amnesty International. Il estconstitué de rabats : sur une double page,

se trouve énoncéeen grand une idéereçue comme “Lesgarçons, ça pleurejamais”, “Les filles,ça ne joue pas aufoot” avec une pho-tographie de l’autresexe faisant ce qui

est dit. Mais lorsque l’on ouvre le rabat,on tombe sur une immense photo allantà l’encontre de l’idée reçue : un garçonqui joue à la poupée, une femme qui bri-cole, etc. n n n

STÉPHANIE BOUDAILLE-LORIN

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Des études universitaires ont démontré la forte prédominance de héros masculins dans les ouvrages jeunesse, ainsi quela persistance de représentations pleines de préjugés sexistes. L’association Lab-elle a donc créé un label, décerné par un

jury composé d’enfants et d’adultes. Cela permet à la fois de repérer plus facilement des ouvrages dénués de tels préjugés, maisaussi d’alerter le public sur cette inégalité concernant le genre. Pour trouver une longue suggestion d’albums à lire, n’hésitez pas àconsulter leur site : http://www.lab-elle.org

uvrages non sexistesPour trouver des ouvrages non-sexistes : le label « Lab-elle »

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Projets, rêves, espoirs : lecouple construit souvent lenid bien avant que l’enfantne l’occupe. Le désirer et l’at-tendre font partie du proces-

sus. Mais lorsque l’attente devient silongue qu’elle en est inquiétante, lorsquele couple comprend qu’il va devoir se « battre » là où d’autres parcourent lechemin sans embûches, c’est un rêve quis’écroule pour laisser place à une réalitéterriblement pragmatique, souventhumiliante.

COMMENT EXPLIQUER AUTANTDE DIFFICULTÉS À CONCEVOIR ? Il existe, bien sûr, des raisons médicales,il s’agit principalement de défaillancesdu système : absence d’ovulation ou ovu-lation problématique, ménopause pré-coce ou trompes imperméables pour lafemme, peu ou pas de spermatozoïdespour l’homme.Mais la fertilité repose sur d’autres fac-teurs plus anodins : l L’âge est un facteur certain puisquel’ovulation et la qualité de la muqueuseutérine se détériorent au fil des années.Si la fertilité d’une femme est à son maxi-mum vers 20 ans, les médecins estimentqu’elle diminue sérieusement dès 30 ans.Or, en ce début de 21e siècle, les femmesont en moyenne 29 ans à la naissance deleur premier enfant. La longue scolarité,l’installation plus tardive dans la vieactive et affective sont des facteurs quiretardent la première grossesse. On peutdonc imaginer que cela demandera unpeu plus de patience au couple dont lescellules sont déjà vieillissantes.l L’hygiène de vie peut aussi influencerla fertilité. En effet, celle-ci baisse avecle stress chronique, une activité profes-sionnelle intense, une mauvaise ali-

Difficulté à concevoir :quand engendrer ne coule pas de source...

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mentation, l’abus d’alcool ou de tabac,la fatigue… Sans compter le rythme desrapports sexuels qui peut être moinsrégulier après quelques années de viecommune.l Enfin, la pollution et l’exposition per-manente aux pesticides ou aux produitstoxiques doivent être prises en compte.D’ailleurs les études scientifiques se mul-tiplient pour expliquer des cas de stéri-lité1. Dans le milieu agricole traditionnelou dans le secteur du bâtiment parexemples, les hommes exposés aux pes-ticides, aux solvants ou aux produits dan-gereux tels le plomb, les fumées de sou-dure ou le ciment, connaissent unebaisse importante de leur production despermatozoïdes.

QUAND PARLER DE DIFFICULTÉSÀ CONCEVOIR ? Les gynécologues sont formels : il nefaut pas s’inquiéter trop tôt ni parler destérilité parce que bébé n’arrive pas dèsle premier mois. Il est important de rap-peler qu’une femme n’est fertile quequelques jours par cycle et que l’ovulene vit que vingt-quatre heures. Unefemme n’a donc environ que 20 % dechances par cycle d’être fécondée. Ilsuffit d’un peu de fatigue, de tensionou un ralentissement de la vie sexuellepour que le couple passe à côté desjours adéquats.La plupart des médecins estiment quel’on peut consulter pour stérilité au boutd’un an d’essais infructueux. Mais c’estparfois difficile à accepter pour lescouples : “J’ai nettement l’impression, ditSonia, que tant que le cap fatidique desdouze mois n’est pas atteint, on ne fait pasgrand-chose, voire on ne comprend pasnotre désarroi !”Or, la souffrance est réelle.Selon le Collège National des Gynéco -

GROSSESSE Parfois, concevoir un enfant ne se fait pas naturellement.Quand le bébé se fait longuement désirer, l’attente peut faire souffrir.

logues et Obstétriciens Français, onestime à soixante mille par an le nombrede consultations pour infertilité. Unefemme sur sept est concernée, c’est-à-dire 14 % des femmes entre 19 et 45 ans.Le plus étonnant, c’est que 40 % seule-ment de ces consultations concernentles nullipares, c’est-à-dire les femmes quin’ont jamais eu d’enfant. Les 60 % res-tants, et donc la majeure partie, relèventde couples qui ont déjà un ou plusieursenfants mais pour qui la machine s’en-raye tout à coup, parfois de manière inex-pliquée.

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Stella et Paul s’aiment, se marient etsouhaitent rapidement devenir parents.Mais cette grossesse tant attendue tardeà apparaître et les doutes s’installent.Commence alors un itinéraire thérapeu-tique difficile, révélant une maladie uté-rine chez Stella. L’Assistance Médicale àla Procréation prend alors le relais, maisopérations et FIV échouent.Puis vient la décision d’adopter. Le

couple découvre un univers inconnu etse lance dans un cheminement labo-rieux. Des périodes d’optimisme et desphases de déception se succèdent, àl’identique de leur parcours médical.Mais, cette fois, leurs chances de devenirparents sont grandes ; leur patience etleur ténacité aboutiront sur le succès deleur démarche. Dans ce récit autobiographique, l’auteure

témoigne d’une clairvoyance remar-quable et d’une sensibilité poignante.Douleurs physiques, regard des autressouvent blessant, remise en questiond’elle-même et de son souple, Stella décritcette tranche de vie particulière avec desmots vrais et une émotion intacte. L’appuide la spiritualité hindoue et l’amour pro-fond qui unit ce couple forment la toile defond de cette histoire prenante.

PROCRÉATION MÉDICALEMENTASSISTÉE ET RÉPERCUSSIONSPSYCHOLOGIQUESLe gynécologue demandera d’abord aucouple de se soumettre à une séried’examens qui serviront à déterminerla cause, réelle ou non, de l’infertilité.Chez la femme, on validera la perméa-bilité des trompes, la qualité de la glairecervicale, l’ovulation, des malforma-tions éventuelles, la présence d’adhé-rences ou de tout élément qui pour-raient empêcher une grossesse. Chezl’homme, on testera le nombre et laqualité des spermatozoïdes ainsi queleur comportement dans la glaire cer-vicale. Ces examens sont parfois vécuscomme une humiliation lorsqu’ils obli-gent à des positions impudiques et mettent à jour la vie intime des couples.“Le test de Hühner doit se faire entre 6 et12 heures après un rapport, expliqueMarie. D’abord il faut bien calculer…ensuite, il faut se forcer à faire l’amourmême si l’on n’en pas envie et, le lende-main, il faut assumer le fait que des chosescensées rester intimes soient déballées auxyeux du biologiste, qui va prélever les sper-matozoïdes restés dans votre vagin…”À l’issue de ces examens, le diagnostictombe, parfois très difficile à accepter :“Quand on apprend à 25 ans qu’on est déjàménopausée, on se sent rejetée et oubliéepar la nature”, confie Adèle. Et c’est aussidramatique lorsque le diagnostic n’arévélé aucune anomalie. “J’espéraispresque qu’on me trouverait quelquechose,explique Justine,au moins on auraitpu le soigner. Lorsqu’on vous dit que rienne cloche, on se culpabilise énormément.”Si cela est possible, le gynécologueorientera ensuite le couple vers un trai-tement plus ou moins lourd. Pour cer-

tains, on parlera déjà de fécondation invitro (FIV), pour d’autres, il s’agira dansun premier temps de réguler les cycleset de donner un coup de pouce à lanature. Quoiqu’il en soit, les traitementsne sont pas anodins puisqu’il s’agit,pour la femme notamment, de s’admi-nistrer artificiellement de la progesté-rone. “Le traitement pour la FIV est unpeu difficile, car il faut se faire des piqûrestous les jours pendant au moins deuxsemaines ! À la fin, je ne supportais plusle produit !”, déclare Amélie. De la mêmemanière, l’ovulation peut être déclen-chée par injection d’une hormone desynthèse qui remplace l’hormone natu-rellement produite par le corps, l’hCG,après que la maturation folliculaire ait

été artificiellement stimulée. Le risquemajeur de ce traitement est la sursti-mulation ovarienne qui peut conduirela patiente à l’hôpital…Une PMA, c’est plus qu’un programmemédical, c’est un véritable parcours ducombattant qui exige patience et résis-tance psychologique. Dès le début dutraitement, nombreuses sont lespatientes qui vivent avec une horlogedans le ventre, à défaut d’un enfant. “Sivous me demandez quel jour on est,explique Jeanne, je vous répondrai troi-sième jour du cycle. Je ne vis pas avec lecalendrier traditionnel, je suis obsédée parmon cycle.” Courbes de températures,rendez-vous médicaux à jours fixes, prise

de différents médicaments selon lesjours du cycle entretiennent l’obses-sion. Certaines n’hésitent pas à créerun tableau en couleurs pour savoir oùelles en sont. D’autres vivent “chaquecycle comme un enfer”, selon l’expres-sion d’Amélie, durant lequel se mêlentespoir, attente et inquiétude. Chaquesigne du corps (seins tendus, nausées,tiraillements) est observé et analysécomme une preuve d’une potentiellegrossesse. Du coup, lorsque les règlesarrivent, c’est souvent la déprime. Sanscompter les répercussions sur lecouple. “Cela commence à m’user mora-lement. Mes sautes d’humeur sont par-fois difficiles à supporter et mon mariperd patience”, explique Sonia. Parfois,

le désir d’enfant est tel qu’il amène àreconsidérer la légitimité du couple.“J’ai failli faire un écart de parcours. Unjeune homme m’a ouvertement draguée,je me suis donc posé beaucoup de ques-tions et j’ai failli quitter mon mari pourpartir avec lui”, ajoute Amélie. n n n

LAURENCE PARE

>>> Suite de la page 17

Quand on apprend à 25 ans qu’on estdéjà ménopausée, on se sent rejetée et oubliéepar la nature !

Enfin parents ! : AMP, adoption... Le parcours du combattantVanessa Carpano, Éditions Le Souffle d’Or (2009) - 13 €

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On ne naît pas mère, on ledevient.” Cette phrase duDocteur Jean-Marie Delassus²,président de la SociétéFrançaise de Maternologie,

vient bousculer l’idée selon laquellechaque mère ressent un amour incon-ditionnel et immédiat pour son enfant.Selon ce psychanalyste, fondateur du pre-mier service de maternologie en 1987, lesacro-saint instinct maternel n’existe pas.Pourtant, des générations de mères, desages-femmes, de pédiatres continuentà persuader les femmes enceintesqu’elles « sauront quoi faire » le momentvenu et qu’elles seules seront en mesurede comprendre leur enfant. De fait,lorsque la jeune maman se trouve enva-hie par des émotions négatives et lorsquela réalité de la rencontre avec l’enfantvient chasser les fantasmes dont elle s’estnourrie pendant la grossesse, il arrivequ’elle perde pied psychiquement jusqu’àdélaisser son nourrisson et le mettre par-fois en danger. On voit combien lesaffaires de dénis de grossesse ou d’in-fanticides, étalées dans la presse, émeu-vent et perturbent l’opinion publiqueparce qu’elles suggèrent que le désir d’en-fant, tout aussi profond qu’il puisse être,n’est pas systématiquement suivi d’unélan d’amour. Solène le raconte avechonte et pudeur : “Lorsque j’ai accouchéde mon deuxième enfant, j’ai été très déçue

qu’il ne soit pas une copie conforme de mafille. Cela peut surprendre mais j’étais per-suadée, à ce moment-là, que j’allais accou-cher une deuxième fois de ma fille et quetout serait merveilleux. Mais j’ai évidem-ment accouché d’un « autre » et cela a pro-voqué en moi comme un court-circuit émo-tionnel. Lorsque je suis rentrée de lamaternité, j’ai posé mon fils sur le canapépuis j’ai vaqué à mes occupations. Plus tard,j’ai entendu pleurer un nourrisson et j’étaisincapable de savoir d’où cela venait… Je n’aipas reconnu mon fils. En fait, j’avais com-plètement oublié que j’avais accouchéquelques jours auparavant…”

L’INSTINCT MATERNEL : INNÉ OU ACQUIS ?Les paroles de Solène sont déroutantescar, dans l’inconscient collectif, la ques-tion de l’amour d’une mère envers sonenfant ne doit même pas se poser. Cesmères, dans l’incapacité d’aimer ou desoigner leur enfant sont alors perçuescomme des mauvaises mères, desmonstres, théorie plus rassurante pourl’opinion publique. Sur le site MamanBlues¹, consacré à la difficulté mater-nelle, on le confirme : “Tout au plus accor-dera-t-on aux mères quelques atermoie-ments du fait de leur histoire personnelleou de l’incontournable et universel épisodedu baby-blues. Mais passés les premiers ins-tants d’incompréhension stupéfaite et indi-

gnée, la volonté de remédier au plus vite àces égarements maternels se mobilisera,et avec d’autant plus de vigueur et de célé-rité que l’événement inquiétera et désta-bilisera l’entourage et le corps médical.”En effet, accepter l’idée d’une materniténon innée, c’est remettre en cause le sys-tème même de la nature et la pyramidefamiliale ainsi fragilisée. Se pose alors laquestion d’un psychisme de la maternitéquand on croyait qu’elle n’était qued’ordre physique. C’est ce qu’explique leDocteur Delassus : “Au niveau humain, lamaternité n’est pas simplement d’ordrephysique. Si elle se double bien sûr de sen-timents d’amour, elle doit aussi répondreà ce qu’a été la vie prénatale de l’enfant,lequel a enregistré, intégré l’harmoniehabituelle de la vie utérine et se trouve donchabitué à la totalité de la vie. La maternitépsychique, c’est cette dimension d’échangeet de partage d’univers de totalité que l’unet l’autre se donnent.”

L’ILLUSION DE LA MATERNITÉ RÊVÉELa maternité humaine est donc un iceberg :la mise au monde, puis au sein, n’en sontque la partie immergée. Mais son fonde-ment psychique trouve son origine dansson histoire prénatale. Et c’est parfois dèscette période que la difficulté maternelles’installe. “Dès que j’ai su que j’attendais ungarçon, j’ai paniqué. Dans ma famille, il n’ya que des femmes, les hommes ont tous dis-paru ; ils sont morts ou partis. Commentallais-je pouvoir être la mère d’un homme ?C’était inconcevable… Mais mon mari avaitl’air d’être tellement heureux… Je n’en ai pasparlé. Et j’ai mis plus d’un an à aimer cet

ACCOUCHEMENT Chaque mois, les magazines parentaux affichent encouverture des mères rayonnantes tenant dans les bras un bébé qu’ellescouvent du regard. L’image de la maternité est souvent idéalisée car,depuis longtemps, la croyance en un instinct maternel explique, sansobjection possible, les relations qui lient la mère à son enfant. Pourtant,chaque année, 10 à 15 % des femmes souffrent de troubles d’attache-ment à leur nourrisson. Voyage du côté obscur de la maternité.

“Tremblement de mère”1 :quand la relation mère-nourri s

La maternité est un acte qui ne peut avoir de sens que s’il est libre.

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enfant”, raconte Fanny. Le lien d’attache-ment est extrêmement ténu et il suffit par-fois de paroles ou d’actes anodins pourqu’il ne se forme pas. Un accouchementmal vécu, une séparation à la naissance,une difformité physique, un bébé très dif-férent de ce qui avait été fantasmé, despleurs incessants ou une parole blessantede la part du corps médical ou de la famille,autant de « petits riens » qui peuventdéstabiliser la mère et l’éloigner de sonenfant. De plus, les routines hospitalièreset la manière de s’occuper des bébés(moins de proximité physique, séparation)véhiculée par notre société n’aident pasnon plus à favoriser l’établissement de celien. Le tabou est tel que ces femmesn’osent pas en parler, s’enlisant chaquejour un peu plus dans la culpabilité et l’étatdépressif. Jean-Marie Delassus souhaitefaire prendre conscience que “sur 80 000femmes qui souffrent de difficultés mater-nelles, 76 000 n’en parlent pas.” Elles ont lesentiment qu’il est trop tard pour aimercet enfant, qu’elles ont manqué lemoment magique du « premier regard »qui doit sceller, selon la croyance popu-laire, la relation indéfectible mère-enfant.De plus, si elles parviennent à exprimerleur désarroi, les réactions de l’entourageamical ou familial peuvent être virulenteset viennent confirmer ce qu’elles pres-sentent déjà : ce ressenti anormal montreleur défaillance.

UNE PORTE DE SECOURS ?L’accompagnement psychologique estcapital pour aider la mère à se déculpa-biliser et à faire le deuil d’une relationidéalisée avec son enfant. Ce fut salu-taire pour Solène : “Un jour, j’ai emmenémon fils de 4 mois à la CMP³ et je l’ai posésur la banque d’accueil en déclarant quej’étais une mauvaise mère parce que j’étaisincapable de l’aimer, de m’en occuper etque je n’en voulais plus. Puis je suis partieen pleurs. La secrétaire et le médecin psy-chiatre m’ont rattrapée dans la rue etm’ont invitée à m’asseoir. J’ai beaucouppleuré. Et puis le médecin m’a dit cettephrase qui a sauvé la vie de mon fils : ‘Vousl’aimez votre fils, puisque vous êtesvenue nous prévenir que vous ne l’aimezpas et qu’il est en danger avec vous.Quelle mauvaise mère sauverait son filsd’un tel danger ?’ Il m’a fait prendreconscience que, foncièrement, j’étais atta-chée à mon enfant, j’ai entrepris une longuethérapie pendant laquelle nous noussommes apprivoisés tous les deux.”Heureusement, des cellules de soutienpsychologique se mettent en place dansles hôpitaux français. Ces unités mère-enfant (UME), qui les accueillent en hos-pitalisation complète, leur permettent des’apprivoiser à leur rythme, loin des juge-ments véhéments et intolérants. Uneéquipe spécialisée de médecins psy-chiatres, de puéricultrices et d’infirmiers

entourent la maman de tous les soinsnécessaires pour l’accompagner sur lechemin de l’amour vers son enfant, sansjamais intervenir à sa place car c’est à ellede construire sa maternité. “On reprochetrop souvent aux mères de ne pas avoir faitci ou ça. Si les mères ne sont pas parfaites,on leur tombe dessus. Or la maternité estun acte qui ne peut avoir de sens que s’il estlibre. Soutenir les mamans, c’est donc lessoutenir dans leur liberté, car c’est seule-ment dans la liberté que l’on trouve les motsd’amour”, explique le Dr. Delassus.Le maternage proximal peut aussi rap-procher psychologiquement la mère del’enfant et créer un attachement. Porterson enfant, dormir avec lui, l’allaiter sontdes actes que la maman peut faire defaçon presque automatique et qui vonttout de même ancrer l’enfant dans unesécurité affective indispensable.L’important, finalement, c’est de se rap-peler que ce lien, s’il est abîmé au départ,peut être réparé à n’importe quelmoment et devenir très solide. n n n

LAURENCE PARE

1 - Terme emprunté au site maman-blues.org.Le livre Tremblement de mère, écrit par l’asso-ciation Maman Blues, sortira prochainementaux éditions Instant Présent.2 - Devenir mère. La naissance d’un amour,Jean-Marie Delassus, Éditions Dunod (1998).3 - Consultation Médico-Psychologique.

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LA CHRONIQUE DE LUDODifficile de ne jamaisêtre témoin d’une fessée ou d’autresformes de violenceordinaire. Mais quefaire ? Peut-on inter-venir ? Et comment ?

Àla ludothèque, un bambin, envi-ron 2 ans, tire les cheveux d’uncamarade qui se met à crier. Lamère du premier se précipite enhurlant et les sépare. Je m’at-

tends à une dispute en règle. C’est pire : ellelui tire les cheveux, pour lui démontrer... cequ’il ne faut pas faire. La scène m’horrifie,mais me paralyse. Je ne suis pas intervenu.

RÉAGIR POUR NE PAS ACCEPTERÊtre témoin de ce genre de scène me fait malpour l’enfant et me renvoie à mon passé,mais renforce aussi mes convictions pro-édu-cation non-violente. Cela m’a également faitréfléchir à une réaction utile, car j’ai d’abordcraint d’envenimer la situation. Pas questionque l’enfant déjà malmené le soit encore plusparce que “Tu vois, tu déranges le monsieur” !Mais ignorer cette violence, quelque part,c’est un peu l’accepter comme normale.

INTERVENIR AUPRÈS DES UNS ET DES AUTRESIl m’est arrivé d’éloigner ostensiblementmon fils, tout en lui expliquant pourquoi jene cautionnais pas ce type de comporte-ment. Cela montrait mon opposition etrépondait à mon besoin de protéger monpropre enfant, mais n’aidait pas celui quivenait d’être violenté. Soutenir ce dernierpar un regard, un sourire, une expressioncompréhensive me paraît essentiel, parceque non seulement il doit faire face à la colèrede son parent, mais en plus il ne reçoit pasde soutien autour. Je suis alors ce qu’AliceMiller appelle un « témoin secourable »¹.Je ne jette pas la pierre au parent : seul unsadique apprécie ces situations. Je vois plu-

Violence éducative : agir pour dire stop !

Se préparer avant d’intervenir“Chacun d’entre nous a pu éprouver un jourune frustration de ne pas savoir, ou pouvoir,intervenir lors d’une agression verbale ou phy-sique envers un enfant. Cette maladresse étaitdevenue pour moi insupportable. J’ai ainsi com-mencé à mâcher des mots, à me les répéter, àm’en imprégner et, finalement, à en com-prendre toutes les conséquences possibles. Jepeux désormais porter ces mots en public avectoute la force de ma conviction. Du ‘Vous avezl’air fatiguée, puis-je vous aider ?’ à ‘C’est diffi-cile, n’est-ce pas ?’ ou ‘Madame, plus jamais

devant moi !’, un jour, dans le métro, où la gifleétait malheureusement déjà partie. La mamann’a plus bougé et a arrêté ses commentairesméprisants sur sa fille. Globalement, il y a euun silence gêné, qui n’a finalement pas enve-nimé la situation et, quand même, quelquessourires et clins d’œil exprimant discrètementde la solidarité envers mon intervention. Plusque la phrase même, c’est, pour ma part, le faitd’y avoir pensé auparavant qui a rendu l’inter-vention possible, naturelle et peu agressive.”Patrice S., une fille

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tôt en lui un parent dépassé, qui craque peut-être d’autant plus que la scène est publique.Isabelle Filliozat suggère d’entrer en contactavec le parent en se montrant compréhen-sif ou en proposant son aide. On peut, parexemple, inviter l’enfant à jouer avec le nôtrependant un passage à la caisse d’un maga-sin. Cela n’est pas agressif et peut aider.

AGIR TOUTE L’ANNÉEIl est également possible de jouer un rôle pré-ventif, en parlant autour de soi de ses choixde non-violence, auprès de ses amis ou en

organisant des rencontres de parents. Si l’onn’agresse pas ceux qui frappent et que l’onne se pose pas en donneur de leçons, on aune chance de les toucher. Et ne surtout pashésiter à leur dire que nous ne sommes pasdes saints sous prétexte que nous avonschoisi de ne pas être violents physiquementou verbalement. Ensemble, nous trouveronspeut-être des solutions toujours meilleuresaux moments difficiles ! n n n

LUDOVIC LORIN

1 – Cf. http://www.alice-miller.com/articles_fr.php?lang=fr&nid=18&grp=11

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Sur le chemin de la parentalité,

un parcours semé d’embûches ?

Il n’est pas simple de devenir parent ! Après le grand chamboulement que constitue la naissance de chaque enfant, il faut en permanence s’adapter, se confronter à des problèmes, gérer des conflits, travailler sur soi. Sans parler de notre fatigue, de notreréservoir émotionnel vide, du fait detraverser de mauvaises périodes… Comment surmonter les obstacles qu’engendre la vie de parent ?

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La difficulté d’être parentsDevenir parent nous confronte à de multiples difficultés. Certaines sontquotidiennes, d’autres ponctuelles, d’autres encore disparaissent avec letemps, souvent remplacées par de nouvelles, liées à l’âge de nos enfants ouà notre situation familiale. Notre entourage peut nous aider à trouver desressources pour y faire face ; certaines lectures aussi ; un travail sur soi-même et les échanges avec d’autres parents.

Si devenir parent est, bien souvent, syno-nyme de joie et d’épanouissement, lechemin de la parentalité est loin d’êtreun long fleuve tranquille. Pour certains,les difficultés commencent dès la nais-

sance de leur enfant, pourtant ardemment sou-haité et attendu avec bonheur. Parfois, le lien nese crée pas immédiatement. Ce que l’on croyaitêtre une évidence ne l’est pas. Ou bien l’est pourl’un des parents, mais pas pour l’autre. Et pour-tant, pour devenir parent, il faut d’abord êtredeux. Mais, ensuite, comment s’en arrange-t-on ?Qui fait quoi ? Quel est le rôle de chacun ?Comment vit-on le fait d’être parent en tantqu’homme, en tant que femme ? Et donc, com-ment devient-on père, ou mère ?

BLESSURES D’ENFANCEDevenir parent nous ramène inévitablement à ceque nous avons vécu, enfant, avec nos propresparents et, au-delà, à la relation que nous avonseue et avons encore avec eux. Elle conditionne,d’une certaine manière, notre apprentissage de laparentalité, et, ce, que l’on désire s’en démarquerou, au contraire, s’en servir comme d’un appui. “Àla naissance de son premier enfant, dit Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, chaque parent arriveavec son propre bagage, son histoire, ses attentes, sesexpériences, ses fantasmes […] Ce qui explique quedes divergences importantes puissent apparaître

entre le père et la mère quant à l’éducation desenfants. Et, ce, d’autant plus qu’hommes et

femmes ont souvent une façon différente dela concevoir.” 1

L’arrivée d’un enfant et, plus tard, certainespériodes charnières de son développement

et leurs répercussions peuvent faire ressur-gir tout un pan de notre passé, des expériences

douloureuses que l’on croyait oubliées et qui refontsoudain surface. Il peut s’avérer utile, voire indis-

pensable, dans ces moments-là, de réaliser un tra-vail sur soi-même afin de comprendre ce qui se joue

en nous, d’accepter et de digérer ce qui s’estpassé et d’être ainsi capable d’appréhenderses émotions et celles de ses enfants sans ensubir –ni leur en faire subir – le revers. Comme

l’explique Alice Miller, “la plupart des gens peu-

vent à peine se souvenir des tourments de leur enfanceparce qu’ils ont appris à les regarder comme la justepunition de leur propre « méchanceté », et aussi parceque l’enfant doit réprimer les événements douloureuxpour pouvoir survivre.” 2 Mais une fois devenusadultes et, à plus forte raison, parents, nous pou-vons agir sur notre passé pour guérir ces blessureset ne pas les laisser polluer nos relations avec nospropres enfants, le tout est de ne pas les ignorer.

QUAND LES PARENTSNE SONT PAS D’ACCORDÊtre parent est à la fois une expérience indivi-duelle que chacun, homme, femme, vit à samanière, en fonction de ses propres ressourceset de son histoire personnelle, et une expériencecommune, d’abord de couple, puis familiale.L’une des principales difficultés évoquées par lesparents est celle des relations entre conjoints, desdivergences concernant l’éducation des enfantset de leur façon d’y faire face. Pour certains, l’af-frontement est omniprésent et aucun terraind’entente ne peut être trouvé, comme l’évoqueBérengère D. : “Tout allait bien entre Olivier et moijusqu’à la naissance de Tilio. Nous étions un coupleuni, notre relation était harmonieuse, nous étionsvraiment sur la même longueur d’onde. Aujourd’hui,nous sommes sans cesse en désaccord. Les tensionssont permanentes et tout est sujet à discussion, àtel point que nous commençons à évoquer la possi-bilité de nous séparer. Je n’aurais jamais imaginécela il y a quelques mois encore.” Pour d’autres, la fuite de l’un laisse l’autre seulaux commandes, ou presque. C’est le sentimentqu’éprouve Emmanuelle E. : “Je me sens souventtrès seule dans l’éducation que je tente de donner àmes enfants. À mon sens, la présence à soi et à l’autreest une chose essentielle, c’est même la base de toutet c’est ce que je cherche à transmettre et à parta-ger. Mais comment faire si je n’ai aucun appui vrai-ment fiable et solide de la part de celui avec qui j’aichoisi de vivre et d’élever des enfants ?” Difficile, eneffet, d’être à la fois présent à soi, à l’autre, atten-tif à ses propres besoins, à ceux de son conjointet à ceux de ses enfants et d’y répondre de manièreadéquate. Emmanuelle reconnaît avoir “tendanceà privilégier les enfants, peut-être au détriment de

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mon couple. Pourtant, une relation harmonieuseentre les parents rassure certainement les enfantset contribue à leur équilibre et à leur bien-être. Maisj’ai toujours passé plus de temps avec les enfantsque leur père alors notre relation n’est pas la même,forcément. Du coup, quand on est tous ensemble,ce n’est pas facile de trouver un accord qui parti-cipe à la cohésion familiale.”Quoiqu’il en soit, et, comme l’explique Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, “quelle que soit la solu-tion choisie, le but est de briser le cercle vicieux d’af-frontements interminables et sans résultats, et de lesremplacer par une vraie communication. Celademande du temps, de l’énergie, mais cela en vaut lapeine. Ajoutons pour finir qu’à long terme, les enfantspeuvent tirer profit d’avoir des parents qui ne sontpas d’accord sur tout : cela leur apporte des visionsdifférentes sur les problèmes de l’existence et, en leurmontrant qu’on peut être en désaccord sans que cesoit catastrophique, leur donne le droit à eux ausside ne pas être d’accord, et ce sans danger.” 3

EXPRIMER SES ÉMOTIONSET RESPECTER SES LIMITESÊtre attentif, répondre aux besoins de chacun – et aux siens propres ! – requiert toute notre éner-gie au quotidien. Pas facile, lorsque cette énergieest déjà entamée par ailleurs (vie professionnelle,tâches ménagères, maladie, soucis divers, …),d’être pleinement disponibles et d’assumer cerôle qui nous incombe. Alors comment, dans cesconditions, faire face à la colère, au refus, auxpleurs d’un enfant qui nous dépassent parfois ?En gardant à l’esprit que “les « mauvaises »conduites sont le signe que les besoins émotionnels

de notre enfant ne sont pas satisfaits.” 4 Une colère,une crise de rage sont avant tout des tentativesde communication de la part d’un enfant. C’estun moyen d’exprimer son impuissance et sa peurface à une situation, même si cela peut, aucontraire, nous donner l’impression qu’il chercheà prendre le pouvoir. Et, même si nous avons par-fois du mal à l’entendre et à le supporter, c’estune bonne chose qu’un enfant insiste pour queses besoins soient satisfaits. Cela signifie qu’il aconfiance en nous, qu’il sait qu’il sera écouté maisaussi qu’il croit en lui et qu’il estime qu’il mérited’être entendu.Mais nous avons aussi nos limites. Et nous devonsapprendre à les écouter, à les respecter et à lesexprimer. On a le droit de ne pas être d’accord etde le dire. Dire non en faisant preuve, là aussi,d’empathie et de bienveillance car, comme le ditJohn Holt5, “Il n’y a aucune raison de ne pas direnon à un enfant avec autant de gentillesse que nouslui disons oui.” Et, s’il n’est pas toujours faciled’être dans le rôle de celui ou de celle qui dit non,il sera toujours plus agréable de l’appréhender decette manière. Rappelons-nous, en citant encoreJan Hunt, qu’“il n’y a aucune différence entre lafaçon dont les enfants et les adultes se conduisent :nous nous comportons tous de la manière dont noussommes traités.” 6

FAIRE FACE À LA CRISEPourtant, ces conflits, cette incompréhension quis’installent parfois peuvent nous faire perdre pied.Demander de l’aide, ne pas rester seuls face à sesdifficultés, prendre le temps et le recul néces-

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Il n’y aaucune raisonde ne pas dire non à un enfant avec autant de gentillesseque nous luidisons oui.

Une colère, une crise de rage

sont avant tout des tentatives

de communication.

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Sur le che m

saires à la réflexion peuvent alors nous permettrede ne pas nous laisser entraîner dans la spiralede la répétition sans fin d’une situation qui nouséchappe. C’est ce qu’a vécu Marie N. lorsqueCôme, son petit garçon de 3 ans, s’est mis à s’op-poser systématiquement à tout ce qu’elle faisaitou disait, accompagnant son refus de coups etde cris : “En fait, je ne pouvais plus rien dire ou fairesans qu’il montre son mécontentement de façonostentatoire, jusqu’à hurler, me pousser, me taper.À la énième crise, je suis sortie de mes gonds. J’aicrié moi aussi ; il s’est aussitôt misà pleurer en me disant d’arrêterparce que je lui faisais peur. J’ai euhonte de moi, de ma réaction quej’estimais indigne d’une maman.Puis, cela s’est reproduit, à plu-sieurs reprises. Je m’en voulais deréagir comme ça mais c’était plusfort que moi. Là-dessus sont arri-vées les vacances et Côme est partiquelques jours chez sa grand-mère,sans moi. Cela m’a permis de fairele point et de me retrouver, deprendre du recul tout en réfléchis-sant à ce qui venait de nous arri-ver. J’ai pris conscience que j’étaistotalement débordée par tout ceque j’avais à gérer en même tempset que je n’arrivais plus à être déten-due, même avec Côme, et que,même si je cherchais coûte quecoûte à lui faire plaisir, à être unebonne mère, attentive et bien-veillante, tout, dans mon attitude,lui disait le contraire. Alors j’ai prisle temps de m’arrêter sur tout cequi me préoccupait ces dernierstemps et de mettre de l’ordre danstout ça. Lorsque nous nous sommesretrouvés, Côme et moi, quelques jours plus tard,nous étions de nouveau en phase, pleinement pré-sents l’un à l’autre. Je ne sais pas si j’aurais réussi àfranchir ce cap difficile sans cette coupure dans notrequotidien.”Ce témoignage attire notre attention sur l’im-portance des circonstances dans lesquelles sur-vient une crise. Si on est attentif à ces circons-tances, mais aussi aux événements, même lesplus anodins, qui l’ont précédée, on aura biensouvent un début d’explication et de solution auproblème rencontré. Et, bien sûr, notre réponseà la crise est aussi à prendre en considération :montrons-nous de l’empathie en légitimant lesémotions exprimées par l’enfant ou, au contraire,ne faisons-nous que lui renvoyer notre proprefrustration ? Si nous admettons que les enfantsont le même mode de fonctionnement que nous,alors il devient très simple de prévoir leurs réac-tions. La seule question à se poser est : commentréagirions-nous si nous nous trouvions dans lamême situation ?

LA CONFIANCE : LE PLUS BEAU DES CADEAUXPeut-être avons-nous aussi, parfois, tendance àêtre trop exigeants vis-à-vis de nos enfants, à avoirdes attentes disproportionnées en regard de leurscapacités. Nous devrions toujours partir du prin-cipe que l’enfant fait de son mieux compte tenudes circonstances et de son expérience. “La pre-mière chose, écrit Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau,est sûrement de bien s’informer sur le déve-loppement psychomoteur de l’enfant et donc sur sespossibilités réelles à tel ou tel âge.” 7 Cela nous évi-

tera d’être surpris, désemparés,voire déçus par son comportement.“Si nous attendons de nos enfantsqu’ils soient capables de faire deschoses avant qu’ils n’y soient prêts,nous fabriquons de toutes piècesnotre propre déception et nous nelaissons d’autre possibilité à l’enfantque d’échouer à nous satisfaire. Il y ades limites à ce qu’un enfant peutprendre en charge, et si nous ne lesacceptons pas, il n’en résulte que dela frustration, de part et d’autre.” 8

Alors, la parentalité : un cheminsemé d’embûches ? Oui, certaine-ment. Mais aussi, et surtout, unchemin ponctué d’amour et deconfiance, “le cadeau le plus précieuxque nous, parents, pouvons offrir ànos enfants”, nous dit Jan Hunt, quiapporte un éclairage plein desagesse sur la difficulté d’êtreparent. Laissons-lui le mot de la fin :“Les parents parfaits n’existent pas.Nous avons tous fait des erreurs, maisnous culpabiliser pour cela n’est niplus efficace, ni plus raisonnable quede punir nos enfants. Être bienveillantsenvers nous-mêmes, et admettre que

nous avons fait de notre mieux, en fonction des infor-mations dont nous disposions et de la force intérieureque nous avions à ce moment-là, voilà qui est aussiimportant que d’aimer et de comprendre nos enfants.Il est toujours temps de témoigner de l’amour quenous ressentons, de reconnaître l’importance fonda-mentale du parentage, et nous pouvons continuer àdécouvrir de nouvelles façons d’être avec les enfantsdont nous avons la chance de partager la vie.”9

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SOPHIE NELSON

1 – Pour une parentalité sans violence, Claude-SuzanneDidierjean-Jouveau, Éditions Jouvence (2002).2 – La connaissance interdite, Alice Miller, ÉditionsAubier Montaigne (1993).3 – op. cit.4 – La véritable nature de l’enfant – Choisir l’amour pourguide, Jan Hunt, Éditions l’Instant Présent (2007).5 – John Holt, éducateur et écrivain américain, fut l’undes plus grands défenseurs du homeschooling et unpionnier dans la défense des droits des enfants.6 et 9 – Jan Hunt, op. cit.7 – Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, op. cit.8 – Ibid.

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Les conflits peuventparfois nous faire

perdre pied.

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Les parentsparfaitsn’existent pas.

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he min de la parentalité, un parcours semé d’embûches ?

Notre passé influe sur notrefaçon d’être, de parler, denous mettre en relation.Nous parlons souventc o m m e n o u s a v o n s

appris à parler, en imitant ce que nousavons entendu, dans un langage four-millant de messages toxiques. Avec nosenfants, nous avons soit tendance àreproduire nos schémas familiaux, soità nous ériger contre. Nous pouvonsencore être trop centrés sur notre imagede bon parent, faisant les choses par sen-timent de devoir ou pour nous mettre envaleur, au lieu d’être prioritairementtournés vers les besoins de nos enfants.

OBSTACLES À LA COMMUNICATIONOutre les « messages-tu » qui accusentl’autre, Thomas Gordon, auteur de diffé-rents ouvrages de communication nonviolente, tels que Parents efficaces1, a misen évidence de nombreux obstacles à lacommunication : interrompre, interro-ger, juger ou critiquer, interpréter, accu-ser, conseiller, insulter, commander,menacer, faire la morale, humilier, bla-guer, etc. En effet, toutes ces attitudesempêchent l’autre de parler, d’exprimerses émotions. Or, se sentir écouté, pou-voir s’exprimer authentiquement sont lesbases d’une relation intime. Écouter, c’estse taire et accueillir l’autre sans le juger,sans lui donner son avis ou encore ne par-ler que de soi, c’est lui laisser le temps dechercher ses solutions, ce n’est pas lerabaisser mais lui permettre de s’élever.Ces blocages ne sont pas forcément ver-baux : rire, se moquer, faire autre choseen écoutant, tourner le dos, regarder

ailleurs ne sont pas des attitudes propicesà une réelle communication.

OBSTACLES À L’AMOURDe plus, comme le fait remarquerIsabelle Filliozat dans Il n’y a pas de parentparfait2, pour certains parents, le cheminvers l’amour de leurs enfants n’est pasimmédiat mais lent. On peut éprouver del’attachement, de la tendresse sans éprou-ver l’émotion d’amour : “Claire aimait sesenfants plus que la confiture, elle éprou-vait un sentiment d’amour vis-à-vis d’eux,c’est-à-dire un profond attachement.Pourtant, elle n’avait jamais connu l’émo-tion d’amour, cette sensation très parti-culière dans le sternum. (…) Aimer sonenfant paraît naturel, normal, évident. Cen’est pas toujours si simple. Tant de chosespeuvent interférer.” 3 Un mauvais véculors de la grossesse ou de l’accouche-ment, une dépression post-natale, unconflit dans le couple, des frustrationsdans sa vie professionnelle, une intensefatigue, le fait de n’avoir pas été aiméétant enfant, la liste est en effet fortlongue. Si nous ne sentons pas, ou nesentons plus, l’amour nous envahirlorsque nous posons les yeux sur nosenfants, il nous faudra alors rechercherce qui fait obstacle. Et ne pas se juger,mais au contraire s’aimer soi-même, tantil est nécessaire d’avoir une sécurité inté-rieure suffisante pour pouvoir aimerautrui. Il sera nécessaire de ne pas fuirnos émotions, comme le montrel’exemple cité par Isabelle Filliozat : “Ilne voulait pas rencontrer ce petit garçonen lui, il ne voulait pas revivre la détressede la solitude. Il évitait le contact de ses

enfants, pour ne pas risquer de réveiller sessentiments archaïques d’abandon.” 4 Onpourra également se tourner vers un pro-fessionnel, pour ne pas laisser le passénon guéri s’insinuer entre nous et nosenfants. Et garder en tête que, lorsque la colère oula haine nous submergent, nous avons lechoix de ne pas céder à nos automa-tismes, peut nous être fort utile : “Quandnous blessons nos enfants, nous nous bles-sons aussi. Quand nous leur envoyons unmessage d’amour, nous nous sentons nous-mêmes remplis d’amour. S’il nous arrive àtous d’être un jour la proie d’une impulsionde haine, on a toujours le choix entre le mes-sage d’amour et le message blessant. Il estfondamental de se souvenir de ce choix pos-sible.” 5

Il peut également s’avérer intéressantd’écrire à son enfant une lettre qu’il nelira pas. Y exprimer sa colère, sa tristesse,l’envie de rétablir un lien plus profondet prendre la mesure de son vécu. Enfin, la bonne nouvelle, c’est quel’amour peut naître à chaque instant :“Dès que les conditions de sécurité, d’au-thenticité et d’intimité sont réunies, l’émo-tion d’amour s’épanouit.” 6

n n n

CARINE PHUNG

1 - Éditions Marabout (1996).2 - Éditions JC Lattès (2008).3 - Page 109. 4 - Page 153.5 - Page 277.6 - Page 113.

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Quand des obstaclesse mettent en travers de la relationConstruire une relation positive, bienveillante et authentique avec ses enfants est une entreprisesur le long terme. Bien souvent, il nous faudrapasser outre des façons de parler qui bloquent la communication ou encore dépasser notre vécud’enfant, avec son lot de blessures non réparées.

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Sur le che m

Quand la parentalité nous fait changer

Avant la naissance de mon fils,j’étais persuadée de toutsavoir. Je ne me renseignaisdonc sur rien. Je savaisque je n’étais pas pour

laisser pleurer mais, pour le reste :fermeté et sévérité étaient mes maîtres-mots. Le cododoétait inimaginable. Les fesséesn’avaient jamais tué personne.L’allaitement, c’était bien unan maximum. Je retourneraistravailler aux 9 mois de monbébé, et ça me ferait du bien. Àses 1 an, je le laisserais à mamère pour que nous prenions desvacances. Surtout que nous leferions garder souvent, parce queje ne voulais pas changer ma vie.”Plus de deux ans plus tard, Axelle V.allaite toujours son enfant, pratique lecododo, n’est pas retournée travailler, neconfie son fils que quelques heures ets’essaye de plus en plus à la CNV ¹.

AU FIL DU TEMPSQue l’on commence à changer d’idéesdès le début de la grossesse ou aumoment du premier regard échangé,c’est souvent au fil de la vie quotidienneque l’on évolue. Julie M., un enfant, l’avécu comme cela : “Même si le maternageme tentait avant d’avoir eu Quentin, c’estsurtout lui qui m’y a amenée petit à petit.

DANS SON CORPS“Quand ma fille est née, je me suis sentieincroyablement « mammifère », la mère de

mon petit. Les soucis liés à sa maladie ontfait exploser mes derniers remparts. Je

suis devenue, avec le plus grand bon-heur, le strict contraire de celle quej’imaginais être. En plus, mon corpsest devenu mon ami. Il réconfortema fille de son odeur, il la nourritde ses seins, la berce de ses bras,l’embrasse de sa bouche.” Lamaternité de Béatrice M., unenfant, l’a fait évoluer dans son

corps de mère. C’est parfois unepremière étape dans une récon-

ciliation plus globale avec tous lesaspects de la sexualité.

CÔTÉ VIE PROFESSIONNELLEUne fois parents, certains décident demettre entre parenthèses leur vie pro-fessionnelle, ou de l’adapter : temps par-tiel, travail à la maison... Pour Virginie L.,un enfant, devenir parent l’a conduite àmener des réflexions profondes sur sapratique professionnelle au sein de l’É-ducation Nationale : “Au final, en m’obli-geant à m’ouvrir sur bien des sujets, dontle parentage « non violent », mon bébé m’afaite mère, mais aussi prof.”

PLUS D’HUMANITÉAmélie R., deux enfants, se rend compterétrospectivement qu’élever ses enfants“dans une approche de « parent jardinier »plutôt que « potier » m’a fait aussi grandiret m’a rendue plus attentive aux autres.Vivre avec une petite fille intense m’a aussiappris à accueillir tout un jeu d’émotions.Du coup, j’ai développé des capacités decommunication. Je vis aujourd’hui plus enpaix, avec les autres, et avec moi-même.”Ces petits, qui nous rendent plus humains,nous conduisent souvent parallèlement àdevenir également plus respectueux denotre planète. n n n

MARIE-FLORENCE ASTOIN

1 – Communication non violente.

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En devenant maman, Charlotte Y., deuxenfants, a rencontré “un réseau de mater-nage respectueux des enfants, dont je nesoupçonnais pas l’existence. Ces réseauxm’ont soutenue et valorisée dans meschoix, et m’ont encouragée à persévérerquand c’était difficile. Pour la première foisde ma vie, j’ai eu le sentiment d’avoir de lavaleur en tant qu’être humain.”

Accès aux réseaux de soutien

L’enfant arrive dans la vie d’un couple, famille en devenir ou déjà constituée,et peut alors bousculer bien des choses. Donnons la parole à ces adultes qui,lorsqu’ils sont devenus parents, ont changé.

Je me suis rendu compte à quel point unbébé n’est pas un robot programmé par lasociété, mais un mammifère qui a un grandbesoin de sa maman pour son bien-être. Etje dois dire qu’en répondant aux besoins demon fils, je réponds également aux miens,car je ne vais plus contre mon instinct. Jeme facilite la vie.” Pour Marie L., deuxenfants, c’est au fil de ses enfants qu’ellea bougé : “J’ai fait des choix standards pourmon premier bébé. À la naissance de mondeuxième enfant et suite aux lectures quej’ai pu faire, tout a changé. Au moment oùmon aîné arrive dans l’adolescence, il n’estpas sûr de lui. J’essaie de mettre en placede la CNV. Je sais qu’il n’est pas trop tardpour changer ma façon de faire et l’aiderà devenir un adulte qui se sente mieux danssa peau que moi.” C’est parfois un enfantaux besoins intenses qui conduira àadopter un style de parentalité différent.

Changer, c’est parfois toutsimplement changer de regard quand

l’enfant paraît. Le reste suit.

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he min de la parentalité, un parcours semé d’embûches ?

Au détour des rencontres et de nom-breux parents écoutés, je me suis sou-vent posé une question essentielle :mais comment se fait-t-il que desgens qui aient lu tout Dolto, dont la

bibliothèque est remplie de divers livres d’édu-cation et de psychologie, ne parviennent pas àagir différemment, à mettre en place une nou-velle éducation ? Leurs connaissances sont parfois étonnantes etils savent le juste chemin pour éduquer leurenfant : pourtant, en regardant de manière appro-fondie, peu de choses ont réellement évolué.

RENDRE VIVANTES LES CONNAISSANCES ACQUISESEt cela parce que les informations restent au niveaude l’intellect. On peut lire un livre et être plein debonnes intentions, mais, quelques jours plus tard,nos habitudes, notre passé, ce que nous sommesreviennent avec vigueur, tout simplement parce

que nous devons avant tout partir de nous-mêmes.Nous pouvons lire, réfléchir et accumuler de nom-breuses connaissances, mais où en sommes-nousréellement ? Lorsque l’on regarde la nature, toutsuit une évolution définie, seul l’être humain dis-pose de la liberté de sa croissance en ce quiconcerne la vie de ses pensées, de sesémotions et même de son corps. Cettequestion est importante car elle nousmet face à nous-mêmes. Quand on commence à faire un travailsur soi, en fonction de son histoire, deses blessures, l’on voit rapidement que lechantier sera long et périlleux, à moins de passerune vie à mettre de jolis murs sur tout cela etfaire l’autruche. Chacun est véritablement libresur ce point. Mais l’enfant enregistre et absorbece que nous sommes, il se nourrit de ce que l’onest : de ce point de vue, commencer un travail

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Ainsi parlait George Ivanovitch Gurdgjieff 1 : “Si vous désirez le bien de vosenfants, vous devez d’abord désirer votre propre bien. Car si vous changez, vosenfants changeront aussi.” En effet, travailler sur soi est souvent la clé pouraméliorer nos relations avec les autres, et par conséquent avec nos enfants.

Un acte d’amourvéritable pour l’enfant :se changer soi-même

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Le point de vuede Jean-Christophe

Freseuilhe

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profond sur soi-même est très important. Parfois, nous nous apitoyons car nous n’arrivonspas à faire comme nous voudrions, nous savonsquel comportement serait juste et nous chutonsde nombreuses fois. Il m’est parfois arrivé de direà certaines mères : “Oui, peut-être que vous nefaites pas comme vous voudriez, peut-être que votrecolère vous rattrape mille fois, que vous en avez ras-le-bol tant de fois, mais il y a une chose que votreenfant perçoit dans l’ombre : vous essayez, vous avezle désir d’évoluer, de transformer vos émotions néga-tives et d’aller vers plus d’harmonie.” Ce processus,cette intention, l’enfant les absorbe aussi. Quand un travail sur soi est commencé, lesconnaissances acquises se joignent au travail inté-rieur : nous pourrions imaginer comme une sortede transformation chimique par deux élémentsqui fusionnent, d’une part le travail sur soi et del’autre les connaissances. Par exemple, de nom-breuses fois, dans ma classe, je me sentais dépassépar le bruit, je m’asseyais, je respirais profondé-ment, les enfants venaient me voir et mequestionnaient, je leur disais simplement :“J’ai besoin de retrouver le calme en moi.”Ce qui importe, c’est de prendre la res-ponsabilité de son problème et non de ledéverser sur l’autre. Quand on commenceà se connaître, on peut décider de ses prio-rités : est-ce la cuisine, le ménage, mafemme, mon mari, ou bien la colère et l’agitation intérieure en moi ? LesJaponais diraient “retrouver son centre”.

UN ACTE D’AMOURL’adulte est le grand inspirateur de l’en-fant : celui-ci absorbe ses états d’humeur,ses qualités, ses défauts. L’adulte ne voitpas souvent qu’il est un soleil pour l’en-fant : il est à la fois le jardinier, l’eau, levent, la tempête, l’air pur ou impur dontl’être intérieur du petit d’homme senourrit pour se construire.Si l’adulte reste en prise avec ses conditionne-ments éducatifs, ses émotions négatives, ses pen-sées dogmatiques, c’est cela que l’enfant absor-bera, il ne fera que répéter ou s’opposer à ce quise transmet mécaniquement en lui.L’enfant est un être en mouvement poussé inexo-rablement à la croissance et à l’évolution. Sil’adulte est dans une dynamique intérieure d’amé-lioration de sa personnalité, il s’harmonise alorsavec lui et participe activement à la libération despotentiels vitaux contenus dans ce que MariaMontessori appelait l’embryon spirituel 2.Dans les grandes pédagogies alternatives, on nenéglige pas la préparation de l’éducateur : cettepréparation est le chemin que fait l’éducateuravec lui-même ; il apprend à se connaître et à che-miner vers un équilibre psychique, physique etémotionnel car il sait que son intention à s’amé-liorer est un bénéfice pour lui et les enfants quisont à ses côtés…

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>>>Suite de la page 31

Sur le che m

Le petit enfant perçoit alors l’adulte dansla sincérité de ce qu’il vit et non plus avecun masque. Être en colère sans savoir quel’on est en colère et être en colère en ayantconscience de son état fait une différencemonumentale, car l’adulte peut verbaliserce qu’il perçoit de lui-même et entendrel’enfant dans son besoin. Mais si nous nesommes pas sincères avec nous-mêmes,si nous ne nous connaissons pas dansnotre vie émotionnelle, il y a peu dechances que nous nommions notre état ;nous en sommes bien souvent réduits àun état d’impulsivité. Nous devrions leplus possible essayer d’être dans la véritévis-à-vis de nous-mêmes.

VERS UN PROCESSUS DE TRANSFORMATION…Devant l’émergence des pratiques thérapeu-tiques, psychologiques et psycho-corporelles deces dernières décennies, il semblerait que nosgénérations aient davantage la volonté d’évoluer.Cela dit, souvent, on néglige l’aspect pratique :nombreux sont les prétendants au changement,mais faire l’effort de ce changement est parfoisune autre histoire...Prenons un exemple simple et sortons quelquesinstants de la théorie : dans la pédagogieMontessori, on apprend, presque au départ de laformation, à ouvrir et fermer une porte avec len-teur, avec grâce, avec conscience, à déplacer notrechaise de la table avec les mêmes qualités… Nulbesoin de connaissance mais d’une pratique : ona trop souvent l’habitude de claquer les portes,de servir de l’eau dans son verre de manière méca-nique, sans en avoir la pleine conscience et pour-tant tout cela peut changer… Essayez de le faire

L’adulte est à la fois le jardinier, l’eau,

le vent, la tempête, l’air pur ou impur dontl’être intérieur du petit

d'homme se nourritpour se construire.

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Faisons des travaux dans notre vie !

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lentement en introduisant de la beauté et de laconscience, croyez-moi, vous serez subjugué devoir votre enfant vous regarder du coin de l’œilavec un état de conscience et de concentrationsi particulier, et bientôt de vouloir répéter lemême geste que vous.Dans cet exemple simple, la modification de votregeste va nourrir votre enfant de manière subtile…Cela est facile à faire une fois, mais c’est la répé-tition qui est difficile, c’est pourquoi il est si dif-ficile de changer : si, durant quarante ans, vousavez claqué les portes, ne croyez pas qu’en deuxjours vous parviendrez à effacer tout un vieux pro-gramme, non, l’apprentissage est un chemin.

L’ÉDUCATION ACTIVE EN PLUSIEURS ÉTAPESQuand nous partons en voyage, nous nous prépa-rons au minimum pour notre destination : en cequi concerne l’éducation, on ne peut faire l’impassesur cette préparation. C’est pourquoi nous pour-rions entrevoir un chemin en tant que parent etéducateur pour atteindre notre but et, pour la plu-part d’entre nous, cela part vraiment d’une inten-tion pleine d’amour : servir au mieux nos enfants.

Premier principe :La connaissance de soi et l’acceptation de soi parl’observation de ses émotions, de ses pensées, deson corps par un chemin propre à chacun (psy-chothérapie, religion, pratique psycho-corporelle, …).Cette observation doit être directe, sans jugementet sans analyse. Par exemple, lorsque l’on se voitdans la peur quand notre enfant monte à uneéchelle, reconnaître cette peur sans se juger.

Deuxième principe :La connaissance de l’enfant en ce qui concerneson développement psychologique et physique.Par exemple, certains parents jugent leur enfant« maladroit » lorsqu’à 2 ans, il tient un verre, maisà cet âge, l’enfant n’habite pas encore pleinementson corps… Sans un minimum de connaissance,on peut accélérer involontairement ou ralentir ledéveloppement physique et psychique d’unenfant. Autre exemple très à la mode : introduiretrès tôt des connaissances intellectuelles chezl’enfant. Mais il faut comprendre que jusque vers5-6 ans, l’enfant fonctionne davantage avec soncerveau droit3, alors pourquoi stimuler son cer-veau gauche avant l’heure ?

Troisième principe :L’observation de l’enfant et de soi. Notre regardsur l’enfant devrait être celui d’un peintre sur unpaysage. Et, pour cela, dans notre quotidien par-fois trop rempli, il est nécessaire de s’asseoir,observer son enfant, essayer de comprendre encet instant son mouvement intérieur quand iljoue, nous regarde ou parle, sans oublier que com-prendre signifie « prendre avec, prendre en soi ».Pour cela, il faut créer un espace de silence. Maisl’observation nous montre aussi le chemin àsuivre : parfois un enfant est en colère sans rai-

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La plusgrande erreur[…] est de vouloir se forger une image deparent parfait.

he min de la parentalité, un parcours semé d’embûches ?

son apparente ; par l’observation, on peut saisirde manière instantanée quoi faire et, au lieu dejouer à œil pour œil, dent pour dent, on com-prend que l’on peut prendre son enfant dans nosbras, d’autres fois le laisser vivre sa colère,d’autres fois encore poser un cadre ferme et juste.

Quatrième principe :La pratique. Commencer à amorcer un changement,cela signifie que nous avons valorisé les nombreusesinformations reçues, comme tout à l’heure au sujetde la porte, l’idée nous a semblé intéressante, et onse dit : “Tiens, pourquoi ne pas essayer ?” et voir… Une chose pour moi essentielle a été d’avoir descollègues ou des références sur qui appuyer monchangement. Parfois, je vois une mère ou un pèreparler à son enfant, et je me dis : “Tiens, là, j’aiquelque chose à apprendre, je pourrais m’en inspi-rer, j’aime bien cette manière d’entrer en relation,de gérer ce conflit.” Il y a quelques années, j’ai vuun père qui posait un cadre ferme à son enfantet qui, quelques secondes plus tard, était plein detendresse. Dans cet instant, la colère ne l’avaitpas débordé et la vie reprenait son cours, je m’ensuis énormément inspiré par la suite.La plus grande erreur dans ce changement est devouloir se forger une image de parent parfait,d’homme ou de femme parfait. Nous courons alorsbien souvent le risque de tomber dans ce qu’appellentles psychologues un mécanisme de défense : vousjouez au père parfait et à la mère parfaite de votreimaginaire toute la journée, et parfois la soupapeexplose. Tout simplement parce qu’il nous fautpartir de nous-mêmes, pas d’une image. Notrematière première, c’est nous avec nos défauts, nosqualités, pas la mère idéale, pas le père parfait. Deplus, lorsque l’on reconnaît que cette image idéaleest inaccessible, tout est à sa place. Et, quand unparent nous semble « mal » agir, notre cœur nousdit “Un jour, toi aussi tu es passé par là…” et au lieude jeter du vinaigre sur les autres, on s’ouvre à plusde compassion… n n n

JEAN-CHRISTOPHE FRESEUILHEÉducateur Montessori, Jean-Christophe Freseuilhe a travaillé

plusieurs années dans le social auprès de SDF, toxicomanes ethandicapés. C’est en travaillant avec des enfants handicapésqu’il ressent une vocation à évoluer en tant que pédagogue.

Responsable d’une classe Montessori pendant plusieurs années,il conseille de nombreux parents pour amener à des solutions

éducatives non violentes et humanistes.

1 – Gurdjieff parle à ses élèves, Éditions du Rocher(2003).2 – Terme décrit pour parler de l’enfant de 0 à 3 ansdont l’esprit est encore dénué d’une personnalitéconstruite et dont l’être est guidé par une forceinterne de croissance.3 – Pour compléter ses connaissances sur le cerveaudroit : Dessiner avec le cerveau droit, Betty Edwards, Éditions Mardaga (2002).Et L’art de l’éducation, Rudolph Steiner, Éditions Triades(même si Rudolph Steiner ne parle pas directement du cerveau droit, sa pédagogie respecte les stades de développement du cerveau).

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La liste Parents Conscients1, qui existedepuis onze ans, est un exemple fasci-nant. Je l’ai créée dans le but d’aider desparents qui voulaient remettre en ques-tion l’éducation qu’ils avaient reçue et

tenter de vivre une vie de famille non violente. Àcette époque, j’étais parent de trois jeunes enfants,

en congé parental, animatrice LLL, je géraisun autre groupe de parents local et j’orga-nisais des réunions en ligne pour les parentset les couples. Mon existence était centréesur le soutien, celui de mes enfants et celui

d’autres familles qui, comme moi, aspi-raient à une paix relative en eux-mêmes et

dans leur vie quotidienne. Il s’avère que ce groupea révélé à de nombreux individus le parent aimantqui vivait en eux et dont ils ignoraient parfoisjusque-là l’existence.

DONNER CE QUE L’ON A REÇULe soutien faisait constamment boule de neige.Lorsque les parents se sentaient ne serait-ce qu’untout petit peu plus expérimentés que les nou-veaux arrivants, ils donnaient spontanément cequ’ils avaient reçu : de l’écoute, de la compré-

hension, de la chaleur, une présence attentive.Plus les membres du groupe redevenaient eux-mêmes, plus ils agissaient. Ainsi la liste a-t-elle donné naissance à de nom-breux projets. Les parents du groupe, en particu-lier les plus anciens, ont écrit des ouvrages surdes sujets divers concernant l’accompagnementdes enfants, ils ont créé d’autres groupes de dis-cussion (nos produits bio faits maison en sont unexemple), mis en place de nouveaux projetscomme l’Observatoire de la Violence ÉducativeOrdinaire, la journée de la non-violence éduca-tive, etc. Les membres ont également monté desgroupes locaux de soutien et de nouvelles asso-ciations ont vu le jour un peu partout en France.La liste est passée d’une cinquantaine demembres à ses débuts à 2 500 parents aujour-d’hui. Tous les jours, des parents viennent se faireaider par d’autres dans leur démarche.

UNE GRANDE PASSIONLes parents auxquels je m’adresse lors de forma-tions ou de conférences sont très différents lesuns des autres. Individuellement d’abord, ils ontdes expériences de vie très variées. J’interviensaussi au sein de groupes qui partagent des pointscommuns : parents d’enfants handicapés, parentshomosexuels, parents sourds, parents seuls, etc. Ils sont tous animés par une grande passion pourleurs enfants assortie d’une grande crainte de« mal » faire. Même s’il peut être difficile, épui-sant et bouleversant d’accompagner des enfants,même si les parents sont encore les jouets de leuréducation et que la violence leur joue des tours,ils sont volontaires et motivés pour avancer et sedébarrasser de ce qui leur a fait tant de mal lors-qu’ils étaient enfants.

ORGANISER UN GROUPE DE SOUTIENAnimer un groupe de soutien, c’est assez simple,il suffit de le décider. Bien sûr, vous aurez peut-être à faire face à des sentiments d’incapacité quivous paralyseront un peu2. J’entends souvent dire,de la part des personnes qui aimeraient sincère-

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Cela fait plus de vingt ans que je travaille au soutien des parents dans desenvironnements très différents. Et ce que je peux observer et conclureaujourd’hui, c’est que les parents constituent une immense forcebienveillante et intelligente au service de leur entourage. De quoi changertrès sûrement les bases de notre société.

Le point de vuede Catherine

Dumonteil-Kremer

Soutien des parents : une révolution en marche

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ment mettre en place de tels groupes : “Je n’aipas assez d’expérience”ou “Je suis loin d’avoir résolutous les problèmes dans ma propre famille”. Jeréponds souvent que ce que recherchent avide-ment les parents, c’est un lieu où partager leursdifficultés et qu’ils veulent trouver d’autres indi-vidus qui rencontrent les mêmes écueils qu’eux.Quelqu’un qui a tout résolu ne leur sera d’aucuneutilité. En revanche, une personne qui tâtonnefait de son mieux, cherche encore et encore etfait bénéficier son groupe du fruit de ses expé-riences. C’est un modèle de fonctionnement, lesparents de son groupe ne tarderont pas à faire lamême chose et à rendre la fréquentation de sesréunions indispensable à chacun, pour un tempsen tout cas.

COMMENT LES ENFANTS APPRENNENT-ILS ?Des enfants respectés et aimés dans leur familleapprennent à chaque instant ce dont ils ont besoin.Ils se sentent en sécurité pour vivre leurs expé-riences, explorer, chercher des solutions. C’est cesentiment qui leur permet d’exprimer leurs besoinsà chaque étape de leur développement. L’écoute et la confiance données par leurs parentspermettent à leur estime d’eux-mêmes de gran-dir. Les parents acceptent également d’apprendrede leurs enfants. En ce sens, les parents sont desmentors très efficaces. Ils utilisent sans le savoirle modèle « cérébro-convivial » le plus efficacepour l’apprentissage. Bien souvent, il suffit de reproduire certains élémentsde ce modèle pour animer des groupes de parents.

DONNER CONFIANCE OU REDONNERLA CONFIANCE PERDUEQuelle que soit la situation de la personne quis’exprime, elle a l’intention sincère de remédierà ses difficultés et d’agir au mieux pour sesenfants. Les parents sont une catégorie de population trèsfacile à culpabiliser : ils en font trop ou pas assez,ils sont fusionnels ou distants, leurs enfants sontle reflet de l’éducation reçue et ce n’est jamaissuffisamment éloquent, etc. Pour donner confiance, il suffit, la plupart dutemps, d’écouter avec une grande attention. Onse rend alors compte que les parents savent per-tinemment ce qu’ils veulent faire évoluer dansleur comportement. Et s’ils ne le ressentent pasencore, le simple fait d’être écoutés avec atten-tion leur permettra de prendre peu à peuconscience de ce qui se passe en eux.

DONNER DES INFORMATIONSDans tout groupe de parents, il pourrait y avoir unebibliothèque ou un prêt de livres mutuel organisé.Les livres sont une source d’encouragement et deréconfort indéniable. Et ils procurent aussi des infor-mations dont les parents ont besoin. Apprendrequel est l’impact de la fessée sur un enfant, com-ment l’allaitement se met en place, savoir quellessont les options en matière d’instruction, connaîtrele fonctionnement du cerveau : tout ceci peut pas-ser par des livres, des revues, des feuillets rédigésspécialement à cette intention.

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Quelleque soit lasituation de la personnequi s’exprime,elle a l’intentionsincère deremédier à ses difficultés et d’agir aumieux pourses enfants.

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>>>Suite de la page 35 UNE INTELLIGENCE RECONNUEAujourd’hui, on reconnaît que les parents ont uncerveau extrêmement actif et rapide. Devenirparents nous aide à évoluer, à entrer en relation, àtrouver très rapidement des solutions à de multiplesproblèmes, à être plus acceptants, accueillants etprêts à faire face à l’imprévu3. Pourtant, nous avonssouvent tendance à dévaloriser notre rôle. Mais maréalité quotidienne me pousse à constater que sivous êtes parents, vous avez en main un véritabletrésor. Il vous suffit de le reconnaître pour user enfinde toutes les capacités que cette fonction vouspousse chaque jour à développer.

ALORS…J’espère que vous vous lancerez en ayantconscience que ce que vous faites est fondamen-tal. Mais peut-être vivez-vous dans une région oùun groupe existe déjà. Alors allez-y ! L’organisateurest comme vous, il a besoin d’aide. Vous ne regret-terez pas de vous être lancés dans cette aventure,vous y trouverez infiniment plus que ce que vousêtes venus y chercher… Des amis solides, des par-tages sans limites, une solidarité qui se construirapeu à peu et vous aidera à traverser les momentsdifficiles, mais aussi à faire profiter les autres devos périodes de joies intenses. n n n

CATHERINE DUMONTEIL-KREMER

1 - http://fr.groups.yahoo.com/group/Parents_conscients2 - Je propose désormais une formation d’animateursde groupe spécifique et je suis ravie de transmettremon expérience à des porteurs de projets de cettenature. Voir mon blog : cdumonteilkremer.com3 - Voir le livre de Ketty Ellisson, Le cerveau des mères,Éditions Marabout (2009).

PARTAGER SES « TRUCS »Un groupe de parents est une mine de sagesse !Il suffit de se poser certaines questions pour trou-ver des réponses. Peut-être étions-nous persua-dés à un moment de notre vie qu’élever un enfantsans punitions et sans fessées était tout simple-ment impossible, c’est ainsi que nous ne noussommes jamais vraiment posé les « bonnes »questions. Mais si on fait l’expérience de sedemander en groupe comment faire pour poserles limites respectueusement, on ne tardera pasà trouver de plus en plus de réponses. C’est larichesse d’un groupe de cette nature, il constitueun véritable laboratoire de recherches. Chaqueparent y amène le fruit de ses expériences et lespartage avec les autres, c’est une chaîne de soli-darité qui permet à chacun de survivre au quoti-dien et de grandir.

ORGANISER UN RÉSEAU SOLIDAIREDans certaines régions où je me rends pour ani-mer des groupes, les parents ont construit de véri-tables réseaux solidaires. Le soutien est devenuun mode de vie. Si l’on sait que telle famille attendun bébé et que la naissance est imminente, ondécide d’aider les futurs parents afin qu’ils puis-sent accueillir le nourrisson sans être envahis parles préoccupations matérielles. Lorsqu’un événe-ment douloureux frappe un membre du groupe,les autres sont là pour écouter et aider. On orga-nise aussi à l’occasion des groupes de femmes etd’hommes, on se réunit autour du thème de l’ins-truction. Il arrive même que, travaillant ensemble,on se mette à rêver de cohabitat…

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he min de la parentalité, un parcours semé d’embûches ?

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Pour aller plus loin

LIVRES :n• Parents efficaces,Thomas Gordon, Éditions Marabout (1996).n• Au cœur des émotions de l’enfant, Isabelle Filliozat, Éditions JC Lattès (1999).n• Il n’y a pas de parent parfait, Isabelle Filliozat, Éditions JC Lattès (2008).n• Pour une parentalité sans violence, Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Éditions Jouvence (2002).n• Poser des limites à son enfant et le respecter, Catherine Dumonteil-Kremer, Éditions Jouvence (2004).n• La fatigue émotionnelle et physique des mères : le burn-out maternel,Violaine Guéritault, Éditions Odile Jacob (2004).n• La connaissance interdite, Alice Miller, Éditions Aubier Montaigne (1993).n• La véritable nature de l’enfant – Choisir l’amour pour guide, Jan Hunt, Éditions l’Instant Présent (2007).n• Parents épanouis, enfants épanouis : Cultivez le bonheur dans votre famille,Adele Faber, Elaine Mazlish, Éditions Relations Plus (2001).n• Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent,Adele Faber, Elaine Mazlish, Éditions Relations Plus (2002).n• Être parents le jour… et la nuit aussi (Comment aider votre enfant à dormir),William Sears, Éditions Ligue Internationale La Leche (2002).n• Devenir mère. La naissance d’un amour, Jean-Marie Delassus, Éditions Dunod (1998).

SITES WEB :n• La Maison de l’Enfant, association de soutien aux parents http://www.wmaker.net/maisonenfantn• Sur l’éducation consciente : The Aware Parenting Institute (l’Institut des Parents Conscients)http://www.awareparenting.comn• Sur la communication parents-enfants par Faber et Mazlish : l’Atelierdes parents - Comment parler pour que les enfants écoutent, et écouterpour qu’ils nous parlent.http://www.latelierdesparents.frn• Le site européen de la communication non violentehttp://nvc-europe.orgn• Le site de la difficulté maternellehttp://www.maman-blues.org

LISTES DE DISCUSSION :n• La liste de discussion Parents conscientshttp://fr.groups.yahoo.com/group/Parents_conscients

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ÉDUCATION Une scène toute banale : un enfant tombe, se fait mal. Le père relève son enfant en larmes, le redresse et lui dit : “Allons, nepleure pas, ce n’est rien, tu en verras d’autres…” Nous pouvons mêmeavoir des “Cesse immédiatement de pleurer, tu n’es pas une fillette !”Derrière ces situations du quotidien où le père n’entend pas les peurs,les craintes, les douleurs de ses propres enfants se cachent certainesréalités archétypales de son évolution et de sa propre histoire.

En s’intéressant aux nouveauxcourants de psychologie rela-tionnelle, d’écoute active, dedéveloppement personnel,nous voyons que les femmes

sont beaucoup plus présentes pour seremettre en question. Au cours des stagesque j’ai faits, j’ai toujours remarqué quele nombre des hommes représentait enmoyenne un quart du groupe, et trèsrarement la moitié.Ceci nous permet de supposerque les hommes ont davantagede blocages ou de freins pouravancer dans la connais-sance d’eux-mêmes.

Écouter son enfant, pouvoirentendre sa vie émotion-nelle, cela présuppose déjàque nous ayons reconnu ennous certaines émotions etsoyons capables de les nom-mer au moment où nous lesobservons. Pour l’homme,c’est une difficulté plus grandeque pour la femme. Car, dans l’in-conscient masculin réside un arché-type qui renie ses fragilités, lesquellespourraient remettre en question certainsattributs gagnés au cours des siècles oumillénaires : puissance, force, domina-tion, ...

DIS-MOI, QUAND SERAI-JE UN HOMME ?À la différence de la femme qui, de parses menstruations, sait qu’elle est main-tenant une femme capable de procréer,l’homme ne possède pas dans son déve-

bon guerrier, fort, viril et sans faiblesse.Dans l’Antiquité grecque s’opérait mêmeune sélection précoce où les bébés faiblesétaient jetés au gouffre.

Ces exemples permettent simplement decomprendre que, dans l’inconscient del’homme, subsiste cette question essen-

tielle : quand suis-je un homme ?Aujourd’hui, cela prend diffé-

rentes formes : afficher sa viri-lité, se muscler, avoir une

place sociale de pouvoir, lemachisme, etc.

En conséquence, l’hommecraint ses fragilités, ilcraint aussi qu’en recon-naissant les sentimentsde ses enfants, il en fassedes êtres faibles. Il estconvaincu qu’il faut

se placer au-dessus d’euxet non à leur niveau.

Malheureusement, cela pro-duit à la longue un phéno-

mène décrit dans le livre Le che-valier à l’armure rouillée 1 où

l’homme se forge une armure quidevient rigide et l’emprisonne, au

risque de le priver de sa liberté, de sonidentité et d’émotions saines.

COMMENCER À ÉCOUTER…Pour écouter, il nous faut d’abord nousécouter. Toute démarche pour entendrenos enfants dans ce qu’ils vivent néces-site un effort d’attention et de recon-naissance de nos propres émotions, un

“Papa, entends-tuce qui vit en moi ?”

loppement de « marquage » du passagede l’enfant à l’homme. La preuve en estque, de tous temps et dans chaque civi-lisation, l’homme a eu recours à des ritesinitiatiques pour marquer ce passage :dans certaines tribus, on retirait les

enfants de leur mère à 7 ans en leur fai-sant subir toutes sortes de supplices afinde les fortifier et de les sortir de l’état« faible ».Au cours de l’histoire, l’homme est doncné non pour être un individu capable desentiments mais plus pour devenir un

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effort pour comprendre que nous réagis-sons de manière mécanique. Donc, la pre-mière étape consiste à observer sa méca-nique. Par exemple, quand un enfantchante fort autour de nous, court, nousénerve parfois, nous irrite, on peut semettre en colère, s’énerver, taper du pied,le punir, etc. Cela est une réaction méca-nique dans le sens où « ça » réagit ennous sans conscience réelle… Mais ens’arrêtant un moment avant de répondrepar une réprimande, en remarquant quenotre enfant est très souvent animé parun mouvement de joie, alors on ne resteplus à un niveau égocentré de soi-même.Ainsi, nous pourrions faire naître un autremouvement en nous dont la premièrequestion intérieure serait : “Là, qu’est-cequi vit en mon enfant ?” Quand il me poseune question, quand il m’agace, quelmouvement l’habite ? Le chagrin, la

colère, la peur, ou bien la joie, l’amour ?Et ensuite poser les actes ou les mots quinous semblent les plus adaptés. n n n

JEAN-CHRISTOPHE FRESEUILHE

1 - Le chevalier à l’armure rouillée, RobertFisher, Éditions Vivier Soleil (1995).

L’homme craint ses fragilités, il craint aussiqu’en reconnaissant les sentiments de ses enfants, il en fasse des êtres faibles.

POUR ALLER PLUS LOINl Si je m’écoutais je m’entendrais, Jacques Salomé et Sylvie Galland, Éditions de l’Homme (1990).l Psychologie essentielle, Idris Lahore et Ennéa Tess Griffith, Éditions L.U.S (2006).l Les enfants de l’autonomie, Jean-Jacques Crèvecœur, Éditions Jouvence (2000).l Parents efficaces, Thomas Gordon, Éditions Marabout (2002).l Le chevalier à l’armure rouillée, Robert Fisher, Éditions Vivier Soleil (1995).l XY de l’identité masculine, Élisabeth Badinter, Éditions Poche (1994).

De plus, je vous invite vivement à aller à la rencontre d’un spécialiste actuel de cette réflexion au Québec, l’auteur Yvan Phaneuf, qui a écrit Devenir un homme« vrai »plutôt qu’un « vrai » homme (Éditions Cram, 2009) et sur son site où vous pouvez le découvrir en interview : http://www.yvanphaneuf.com

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ADOLESCENTS Les ados sont de plus en plus sensibilisés aux questionsenvironnementales. Mais d’autre part, ils sont la cible privilégiée de l’in-dustrie agro-alimentaire. Alors, de quel côté penche le cœur des ados ?

Quand on pense à l’alimen-tation des ados, on a ten-dance à imaginer de jeunespersonnes accros auxsodas, aux pizzas et aux

hamburgers. Il est vrai que l’alimenta-tion nomade séduit bien souvent les ado-lescents. Mais qui dit simple et facile àemporter ne dit pas forcément mal-bouffe ! Des chercheurs du programmede recherche en sciences socialesAlimAdos1 l’ont mis en évidence : les adossont sensibles aux discours sur l’alimen-tation et réfléchissent à ce qu’ils man-gent. En effet, ils en sont conscients : unealimentation saine est importante pourla santé et l’alimentation biologique estce qu’il y a de plus sain. C’est en outrebon pour la planète. Ainsi, Louise, 16 ans,s’exclame-t-elle : “Consommer du bio, c’estagir à notre échelle en faveur de l’environ-nement car on privilégie une agriculturesaine, exempte de tout produit toxique. Lebio, c’est prendre soin de nous mais ausside notre environnement fragile !”

MANGER BIOMais manger bio n’est pas toujourssimple pour des ados. Le premier obs-tacle peut être la famille lorsque la prio-rité n’est pas donnée à l’alimentation bio-logique, faute de moyens financiers oude conviction. Alice, 15 ans, témoigne :“Je ne peux pas consommer bio autant queje le voudrais car cela coûte cher et parceque l’on fait souvent nos courses en grandessurfaces, par facilité.” Le second est sou-vent le temps… Quand on est jeune, quel’on commence parfois tout juste à savoirse préparer à manger, que l’on a unemploi du temps chargé, pas question depasser sa journée en cuisine ! Et si l’on

veut sortir entre amis, le réflexe fast-foodest souvent tentant… C’est pour ces rai-sons que Sylvie Hampikian, expertpharma-toxicologue et déjà auteure deCréer ses cosmétiques bio, a écrit Fans debio2, un livre spécialement destiné auxados. En effet, l’ouvrage fait non seule-ment le point sur la bio et l’écologie auquotidien (à travers les notions deconsomm’action, de commerce équi-table, de labels), mais fournit égalementdes réponses adaptées à leur cas. Sylvieexplique : “Je suis maman de jeunes adulteset j’ai pu constater, quand ils étaient ados,qu’ils étaient tiraillés entre la tendance demise en garde pour la défense de l’environ-

nement, via l’école et les médias notam-ment, et les sirènes de la malbouffe. Dansmon livre, je propose donc des recettesfaciles et tenant compte de leurs goûts,comme des paninis, toutes sortes desalades, etc.”

CANTINE BIODans un souci d’améliorer la qualité del’alimentation qu’elles proposent, cer-taines restaurations scolaires préparentdes repas bio. Cela permet en outre dedémocratiser le bio et de soutenir sonagriculture. La Région Rhône-Alpes est enavance dans ce domaine. Avec ses 4 % deterres cultivées en bio, la Région a lancéune grande expérimentation dans leslycées depuis le printemps 2006. Huit

lycées participaient à l’opération audépart, ils sont maintenant quarante-deux et devraient être quatre-vingts en2012. Concrètement, cela signifie que lelycée est tenu de proposer quatre repasentièrement bio dans l’année, plus un ali-ment bio à raison de deux fois parsemaine. Parallèlement est menée uneaction d’éducation à l’alimentation et desensibilisation à l’environnement. Il estvrai que cela reste une quantité propor-tionnellement minime de bio, mais laRégion est tenue de prendre en comptel’offre que peuvent lui fournir les pro-ducteurs locaux. D’autant plus que la res-tauration collective comporte de nom-

breuses exigences en termes de critèreset de calibrage des aliments. De plus, c’estla Région qui prend en charge le surcoûtoccasionné.

SOINS BIODans son ouvrage, Sylvie propose égale-ment des recettes de cosmétiques pouradolescents, comme des bains parfumésou encore des crèmes contre l’acné :“L’acné est justement le problème de peauqui répond le mieux aux soins naturels.” Lesquelques huiles essentielles qu’elleconseille sont triées sur le volet, pour évi-ter toute manipulation dangereuse. Sylviepartage avec nous une recette de gel net-toyant, purifiant et démaquillant à l’aloèspour peaux normales et grasses extraite

Les ados flirtent avec le bio

Un autre ouvrage intéressant s’adresse aux enfants et aux adoles-cents : Ton corps n’est pas une poubelle, d’Aline Bossi et FlorentLamiaux, paru aux éditions Le courrier du Livre (2009). Écrit par unenaturopathe et un éducateur, il fait le point sur les besoins du corps,les décode selon ses pathologies (boutons, yeux qui coulent, etc.) etdonne des conseils en fonction des tempéraments de chacun. Toutcela sous forme de jeux et de tests. Antoine, 14 ans, raconte : “Je

trouve ça intéressant car cela donne des pistes de changements. C’estconcret, alors que quand on nous dit de ne pas manger trop gras parcec’est mieux pour la santé, ça nous semble loin… Quand on sait que l’oncommence à avoir des boutons parce qu’on fait des excès de laitages etde sucreries, par exemple, ça motive à faire moins d’écarts. Je n’ai pasessayé les conseils de tisane, mais il y a certaines choses que je prendsplus en compte maintenant.”

Consommer du bio, c’est agir à notre échelle en faveur de l’environnement car on privilégie uneagriculture saine exempte de tout produit toxique.

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de son livre : “Il faut 8 cuillères à soupe degel d’aloès pur en tube, 4 cuillères à souped’huile de noisette ou d’olive, 2 cuillères àsoupe d’eau de rose, 10 gouttes d’huile essen-tielle au choix parmi lavande, lavandin,orange amère ou pamplemousse – 10 au total,pas 10 de chaque ! Dans un bol, verser le geld’aloès puis ajouter doucement l’huile entournant avec un petit fouet, afin obtenir ungel homogène. Ajouter l’huile essentielle puisl’eau de rose en tournant toujours. Verserdans un flacon. Le gel se conserve deux moisà température ambiante. Si les phases seséparent, c’est-à-dire si on voit deux couchesse former dans le flacon, il suffit de bien agi-ter avant l’emploi.”

S’HABILLER BIOÀ moins de pouvoir porter des vêtementsd’adultes, il était jusqu’ici très difficile pourles adolescents de s’habiller bio. En effet,les vêtements bio se déclinent générale-ment en tailles adultes, bébés et jeunesenfants. Des marques commencent à offrirdes habits allant jusqu’à la taille 6 ans, maiscela devient ensuite plus compliqué de

s’habiller de produits respectueux.Néanmoins, des marques comme Azimuts,par exemple, proposent désormais desvêtements plus grands et de nouvellesmarques voient le jour, désireuses de vêtirde bio plus spécifiquement les ados. Parmielles, Maohistyle et People Tree3.

CULTIVER LE BIOLe bio est de plus en plus tendance et lesjeunes le perçoivent4. Cependant, siconsommer bio tend à se démocratiser,cela reste de la consommation. Mais lesadolescents savent aussi cultiver le modede vie écolo, c’est-à-dire s’investir dansdivers projets. Création de potager inter-générationnel5, écovolontariat6, mon-tage de projets artistiques militant enfaveur de la défense de l’environnement7,nos adolescents multiplient les actions.Notons d’ailleurs qu’en juin 2010 se tien-dra au Brésil une conférence internatio-nale des enfants sur l’environnement :“Prenons soin de la planète”8. De plus enplus de collectivités proposent d’ailleursaux jeunes de s’impliquer dans leur vie

locale au travers de Conseils des enfants,ce qui leur permet de réfléchir à la pro-blématique de leur environnementimmédiat. Enfin, même s’ils ne s’agit plusd’adolescents, les étudiants, bénéficiantsouvent de davantage de marge d’actionau sein de leur établissement, ne sont pasen reste : par exemple, ceux du Campusde Grenoble ont créé leur Amap et leurjardin collectif9. n n n

CARINE PHUNG

1 - http://www.i-dietetique.com/?action=breves&id=7304 À noter : une étude européenne est sur lepoint d’analyser les comportements alimen-taires des adolescents :http://www.eufic.org/article/fr/artid/helena-projet-adolescents-europeens-scene2 - Ils ont tous deux été édités par les Édi-tions Terre Vivante. Sylvie Hampikian tientégalement une chronique mensuelle pourles adolescents sur radio Ethic :http://www.radioethic.com 3 - http://www.azimuts-art-nepal.com,http://www.maohistyle-shop.com,http://www.vivez-nature.com/agriculture-biologique/People-Tree.html ethttp://www.peopletree.co.uk/category/youth4 - Comme en témoigne cet article écrit pardes jeunes : http://www.culture-enseignement.cfwb.be/fileadmin/sites/cult_ens/upload/cult_ens_super_editor/cult_ens_editor/docu-ments/Journalistes_en_herbe/jury_2008-2009/secondaire/Projet_06.pdf5 - http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/29/682784-Valence-D-albigeois-Les-premieres-recoltes-pour-les-ados-de-familles-rurales.html6 - http://www.ecolostreet.com/agir-et-edu-quer/loisirs-et-vacances/207-lecovolontariat-des-projets-ecolos-pour-vos-ados-7 - Nous vous invitons d’ailleurs à découvrirle CD État Planète, réalisé par de jeunesGrenoblois, dont l’argent de la vente servira à financer des projets écologiques (jardin bio,etc.). Extraits en ligne ici : http://www.ac-grenoble.fr/cite.scolaire.internationale/Peda/Ateliers/Euroblog/spip.php?article1768 - http://www.carta-responsabilidades-humanas.net/spip.php?rubrique185&lang=fr9 - Source : L’âge de faire, février 2010.

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DES CLÉS POUR SE COMPRENDRE Non, ce n’est pas un test à la façon desjournaux féminins… Mais j’ai trouvé l’expression amusante ! Si jela mets en lien avec l’animation de groupes de parents, elle prendun sens très particulier. Essayons de voir si vous correspondez àcette définition et que faire pour soigner cette affection.

Êtes-vous un obsédémanuel scolaire¹ ?

Dédramatisons, nous le som -mes tous un peu, ou l’avonsété, dans la mesure oùl’école nous a formatés pen-dant de longues années. Le

fait de considérer la scolarité comme laseule façon de vivre, et d’apprendre, estun symptôme fréquent.

QU’EST-CE QU’UN OBSÉDÉ MANUELSCOLAIRE ? Pour un obsédé manuel scolaire, les notessont essentielles, il est très anxieux quandses enfants présentent des bulletins nonconformes à ses attentes. De ce fait, dansla vie de l’obsédé manuel scolaire, l’école,le collège et le lycée sont prioritaires.

SES DIFFICULTÉSLes problèmes s’accumulent quelquefoisdans sa vie sans qu’il en ait vraimentconscience. Il arrive que ses enfantssoustraient habilement leur bulle-tin de sa vue, pour éviter sa désap-probation manifeste. D’autrepart, son obsession pour lerésultat l’empêche de voir leprocessus. Il lui arrive depenser que son enfantn’est tout simplement pastrès doué pour l’école.Mais il n’en est rien.C’est souvent l’écolequi n’est pas assezdouée pour révé-ler les talentsde sa progé-niture.

LA GUÉRISONGuérir les symptômes de cet anxieuxdans lequel vous vous reconnaissezpeut-être un peu est complexe. Celarevient à travailler toutes les souf-frances subies à l’école. Récemment jeme suis fait la réflexion suivante : fré-quemment, les chefs d’entreprise queje connais n’ont pas fait d’études, et,pensant qu’il leur a manqué quelquechose d’essentiel, mettent une pressionincroyable sur leurs enfants. D’autresen ont fait beaucoup et pensent que,sans elles, ils ne seraient arrivés à rien.Les enfants se trouvent donc piégés parle passé de leurs parents.

S’INFORMER ET AGIRPrenez des informations sur le fonction-nement du cerveau, sa souplesse, sa plas-ticité². Transmettez-les à votre enfant,cela le rassurera quant à ses capacités etson estime de lui-même. Ne faites pas de l’école le centre de sa vieni de votre vie. Votre enfant y passe unegrande partie de la journée. Lâchez prise

sur le reste de son temps. Centrez-vous sur le plaisir d’être

ensemble. C’est une aide à l’apprentissage que de se détendre et d’être heu-

reux ensemble. N’accordezaucune importance aux

notes. Écoutez ce quevotre enfant ressent

La chronique dede Catherine

Dumonteil-Kremer

© Laurent H

amels

à ce sujet, et proposez-lui une aide s’il ena besoin. Les systèmes de médiation cor-porelle³ sont très efficaces et évitent auxjeunes de se sentir submergés par un tra-vail scolaire supplémentaire, ce qui géné-ralement ne les fait pas beaucoup avan-cer.

APPRENDRE AUTREMENTVotre enfant a besoin de faire une (etmême plusieurs) expérience(s) d’ap-prentissage en toute liberté. Laissez-luile temps pour cela. Il se lancera peut-êtredans la pratique du snowboard, de la gui-tare électrique, du dessin, de certainesfigures acrobatiques, de la cuisine, etc.,sans l’intervention d’un enseignant, et ildeviendra très compétent dans sondomaine, en particulier s’il est passionné.Cette expérience est importante car ellelui donne concrètement la possibilitéd’apprendre n’importe quoi à partir dumoment où il l’aura décidé. Il le sentiratrès fort en lui, surtout s’il le fait avecvotre soutien et aussi votre exemple.D’ailleurs où en êtes-vous avec le sujet ?C’est le moment de faire la même expérience que votre enfant ! Lancez-vous, il n’est jamais trop tard pourapprendre… n n n

CATHERINE DUMONTEIL-KREMER

cdumonteilkremer.com

1 – Expression trouvée dans le dernier livrede Michel Fize, Manuel illustré à l’usage desadolescents qui ont des parents difficiles, Édi-tions du Temps (2009).2 – Les extraordinaires pouvoirs de transforma-tion du cerveau, Norman Doidge, ÉditionsBelfond (2008).3 – Forme de psychothérapie qui prend encompte les manifestations corporelles dupatient dans une approche globale de sa per-sonne et de ses troubles.

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Le portage en pagne

Lucie apprécie particulièrement le portage enpagne pour sa grossesse. Sa fille a ici 18 mois. Les poids s’équilibrent. Le pagnen’appuie pas sur son ventre rond.

PORTAGE Peu encombrant, vite installé ou retiré, le pagne permetun portage dorsal et latéral dès la naissance de l’enfant et au-delàde ses 2 ans. Il est utilisé par les femmes et les enfants.

Dans le pagne, l’enfant faitcorps avec le porteur,agrippé dans son dos ou au-dessus de la crête de sahanche. Une grande surface

de contact entre les corps permet uneexcellente répartition du poids de l’en-fant sur le buste du porteur.

Le corps de la mère et celui des membresde son entourage est un lieu de décou-vertes et d’endormissement pour lejeune enfant. Il y fait de nombreuxapprentissages, dans le pagne, mais aussien dehors de celui-ci. Les bruits et lesmouvements sont ses amis.

ANATOMIE DU PORTE-BÉBÉLe pagne est un rectangle de wax (un typede toile), qui se fixe (avec ou sans nœud)au-dessus et en-dessous de la poitrine,ou encore à l’épaule. Il sert aussi à l’ha-billement et accompagne l’enfant lors-qu’il n’est pas porté.La largeur du coupon détermine sa hau-teur (environ 120 cm). L’envergure desbras du porteur largement étendus (envi-ron 160 cm) donne la longueur.

Le bord supérieur du pagne est placé

plus haut lorsquel’enfant dort.

Ses bras sont contenus.Son dos est arrondi.

Mesure de la longueur du pagne avec l’envergure des bras.

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SUR LE DOSLe portage dorsal en pagne est un por-tage bas dans lequel l’enfant s’installe ets’agrippe de tout son corps au dos de samère. Ce portage est adapté au travail dela terre, qui veut que l’on se penche etplie les jambes à maintes reprises.

INSTALLATION SUR LE DOSb Après avoir passé sa fille au dos, Luciemonte le pagne autour d’elles deux. Lapetite s’agrippe à sa mère.c Elle tend et superpose les bords supé-rieurs du pagne, les roule et les coincesur son buste. d Elle cherche les coins inférieurs dupagne, tend les deux pointes, e les entor-tille, puis les repousse vers le haut sousle bord inférieur du pagne bien tendu.(On superpose parfois deux pagnes. Dansce cas, le second pagne améliore le sou-tien de l’enfant dans le haut de son dos.Le bas est attaché ou pend dans le vide).

POSTUREL’enfant se détend et investit le porte-bébé au fil des premières minutes,notamment grâce aux mouvements.Ici, sa posture est très belle : de face, onaperçoit la plante de ses pieds et, de côté,on voit ses cuisses remonter. Son assiseest large et profonde, en « M » écrasé,caractéristique de l’agrippement. n n n

INGRID VAN DEN PEEREBOOM

PHOTOS SANDRINE FRAIKIN,

MARYLIN SEGAT, GALEILIANTE

ET FLORENCE BRON

Pas-à-pas détaillé réalisé avec un pagneprovenant d’une initiative surhttp://www.toutpresdemoi.com

Portage en pagne avec la veste Cali Calo.La veste accompagneaisément le portage bas,grâce aux fermetures éclairsituées de part et d’autre del’ajout qui couvre l’enfant.http://www.clarabulle.com

Les gestes sont rapides et nets,de façon à achever le nouage sansperdre les réglages réalisés.

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Un pagne kényan très confortable, réalisé par une communauté de femmes. À découvrir surwww.toutpresdemoi.com

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Témoignage

“Quand ma fille est née, je l’ai beaucoup portée en écharpe devant.C’était pratique. Nous déménagions, j’avais des cartons à faire et ellepleurait dès que je la déposais. Mon mari m’aidait parfois à l’installersur le dos pour que je puisse avoir plus d’espace devant. Par contre, s’iln’était pas là, je n’osais pas la mettre sur le dos.

Les premières fois, c’est difficile de bienfixer le pagne et je n’étais pas sûre de pou-voir le refaire seule en toute sécurité.Heureusement, on prend rapidement lecoup de main.

Quand Madel a eu 3 mois, nous sommespartis rendre visite à la famille de monmari au Niger. J’en ai profité pourapprendre à porter en pagne avec mabelle-sœur. Une révélation ! Passées lespremières fois où je craignais de la laissertomber en l’installant ou en ne serrantpas bien le pagne, j’ai trouvé cette tech-nique très pratique. En plus de tous lesavantages du portage sur le dos, c’esttrès rapide d’installer un bébé sur le dos

avec un pagne. Plus aucune hésitation à mettre Madel sur le dospour cinq minutes. Cela s’est révélé encore plus pratique quand elle a commencé à marcher à quatre pattes : elle demandait souvent àvenir sur le dos et presque aussi fréquemment à descendre au boutde quelques minutes.J’ai aussi utilisé la technique « pagne » pourmettre Madel sur le dos avant de l’attacheravec l’écharpe. Mais j’ai rapidement aban-donné l’écharpe. Un pagne est plus petit,plus facile à transporter, ne traîne pas parterre quand on attache le bébé, sert dematelas ou de couverture sans avoir à leplier un nombre incalculable de fois, ne res-semble pas à un chiffon froissé après deuxjours de portage pour les porteuses pas trèsméticuleuses, dont je suis.

Madel avait 2 ans. Nous avons marché toutela journée et évidemment elle était un peu

lente et fatiguée. C’était très pratique depouvoir la porter sur le dos, de la détacher

rapidement, et pas très fatiguant pour moi.

Je l’utilise aussi pour porter ma fille sur la hanche quand elle ne veut pasêtre sur le dos. Je noue les coins deux par deux, je mets un nœud sous unbras, l’autre sur l’épaule et Madel dans le pagne sur la hanche opposée. Ellepeut voir ce que je fais, la cuisine en général.

Je crois que j’avais lu cette astuce dans Le quotidien avec mon enfant, de

Jeannette Toulemonde. J’ai trouvéque c’était pratique à faire avec

un pagne car c’est juste labonne taille pour moi. En tous

cas, je n’ai jamais vu per-sonne le faire ici. Parfois, les

mamans (si elles ont desjumeaux par exemple) en

mettent un dans le dos et unsur la hanche, calé avec unpagne ou dans une espèce de

berceau en cuir, mais le pagne nepasse pas sur les épaules.

Madel s’accroche tendrement à sa mère et apprendmille gestes au fil de ses activités quotidiennes.

Madel a maintenant 2 ans et 3 mois. Je laporte toujours en pagne. Elle peut restertrès longtemps sur le dos sans que cela megêne ou me fasse mal. Je la porte quandj’ai des tâches ménagères à faire dans lamaison qui ne peuvent attendre et qu’elleme réclame, quand nous faisons lescourses ou sortons ou si elle est énervée etque l’écoute ne l’aide pas : quinze minutessur le dos en pagne lui permettent deretrouver sa bonne humeur. Parfois, j’ou-blie de la porter pendant plusieurs jours,jusqu’à ce que je me rende compte quecette proximité me manque. Et c’est ellemaintenant qui porte ses poupées sur sondos. Je me dis qu’elle a plusieurs longueursd’avance sur moi !

Florence B.-S., maman de Madel, 2 ans et 3 mois

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MASSAGE Des parents sont convaincusdes bienfaits du massage. Le plus sou-vent, ils ont assisté à des ateliers de mas-sage bébé. Et pourtant, de retour à lamaison, ils ne massent pas leurs bébés.Pourquoi ? Comment ?

Culpabilité » : Laurence Nenot¹,animatrice des ateliersShantala au centre AccueilNaissance, est très directepour décrire les sentiments

que peuvent ressentir ces parents alors quele massage bébé devient de plus en plus àla mode. Pourtant, les situations où le mas-sage ne s’installe pas dans la relation, quece soit du fait de bébé ou de maman oupapa, ne sont pas si rares que cela.

BÉBÉ NE VEUT PASSandra E., un enfant, avait vraiment enviede masser son fils. Elle a même acheté unDVD pour apprendre avec lui : “Jusqu’à ses6 mois, j’ai massé Milo mais je me suis renducompte que, la plupart du temps, cela le ren-dait grincheux, comme s’il n’aimait pas oun’avait pas la patience de recevoir un mas-sage. Il n’avait en tout cas pas l’air aussi heu-reux que les bébés du DVD. J’essayais diffé-

rents types de pression, puisque certainespeuvent les chatouiller, mais en vain. Alors,finalement, plutôt qu’un massage formel, j’aijuste pris l’habitude de lui masser les jambeslorsque je le changeais.” Elizabeth Ingham,maman d’une petite fille de 2 ans, et aussiprofesseur de massage bébé², en témoigneégalement : “Ironiquement, mon proprebébé n’a pas été très réceptif aux massages,au moins dans un premier temps. J’étais trèsdéçue. Par la suite, j’ai appris que certainsbébés sont très facilement sur-stimulés et,

qu’avec ces bébés, il faut y allertrès progressivement et trouver lebon moment pour donner le mas-sage. Je massais – ou plutôt essayaisde masser – ma fille avant de la cou-cher, en espérant que cela faciliteraitson sommeil. Or, à ce moment-là, elleétait trop fatiguée et trop énervée. Alorsque, le matin à son lever ou après la sieste,elle était plus réceptive. Une fois que j’ai com-pris cela et que je l’ai massée à un momentqui lui convenait mieux, ma fille a pris pro-gressivement l’habitude et a commencé àadorer. En bonus, elle était plus calme et s’en-dormait plus facilement le soir. Si cela fonc-tionne, les massages peuvent être très béné-fiques pour les bébés aux besoins intenses.”

DÉPASSER LA TECHNIQUEAmy Mingasson, un enfant, égalementpraticienne en Rolfing³, ne met finalementen pratique aucune des techniques qu’elle

a apprises dans ses études ou avec un pro-fessionnel de massage bébé : “Je frictionnemon fils doucement, avec un toucher trèsléger certains jours, et plus prononcéd’autres jours. Cela dépend de nos humeurs.Il y a aussi de nombreuses fois où ma mainchaude sur les hanches ou le ventre de monfils le faisait sourire. Je pouvais sentir qu’iln’était pas intéressé par un massage, et nousenchaînions alors sur une petite tétée ou uneautre activité.” De fait, même s’il est inté-ressant en cours de massage bébé d’ac-

Quand masserest difficile

«

J’ai appris que certains bébés sont très facilementsur-stimulés et […] qu’il faut y aller très progressive-ment et trouver le bon moment pour donner le massage.

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quérir des notions théoriques, c’est latechnique qui doit s’adapter au bébé, etpas l’inverse. On peut par exemple suivrel’enfant dans les mouvements et les posi-tions qu’il préfère adopter. S’il est difficiled’avoir une pièce suffisamment chauffée,ne pas hésiter à masser le bébé habillé. Lepeau à peau est préférable mais pas indis-pensable. Le massage doit toujours resterune proposition faite au bébé. Si l’onessaye de passer en force, l’intention perdtout son sens.

AU FIL DES MOISLaurence Nenot estime que “très petits ouprématurés, les bébés ont besoin de resterplus longtemps au contact de leur mère etque certains n’aiment pas trop se sentir « dépliés » trop vite. L’aspect chaleur etcocooning compte énormément !” Ainsi, lesbesoins peuvent évoluer. Un bébé toutpetit qui n’était pas réceptif au massagepeut le devenir. Ou l’inverse. C’est ce qu’avécu Patrice S. avec sa fille : “Les massagesde Raffaela ont naturellement quasiment

Bébé n’a pas du tout envie derecevoir un massage.

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b é n é f i c e sd’un massagerégulier ne peu-vent souvent s’ob-server qu’après deuxsemaines environ. Or,on peut se décourageravant. Il y a aussi des bébés qui prennentplusieurs semaines pour s’habituer à êtremassés régulièrement et à apprécier cesmoments. Je suggère donc, en général, auxparents d’essayer de trouver un momentchaque jour pour donner un massage trèscourt, au lever par exemple. Je leur conseilleaussi de persévérer pendant deux semainesau moins, pour qu’ils se donnent le tempsde se rendre compte des bénéfices et quebébé puisse, lui, s’habituer aux massages.Après cette période, si cela fonctionne, onpeut commencer à proposer des massagesplus longs, selon les jours et les envies.”

ÊTRE EN CONTACT AUTREMENTPaula Q., deux enfants, s’y est résolue :“Pour les mamans qui sont séparées de leurpetit une grande partie de la journée, jecomprends que le massage puisse être unmoment spécial où ils se reconnectentensemble. Une copine m’a dit : je ne massejamais, je caresse en permanence. C’est ce

qui s’est passéavec mon fils aîné. J’ai essayé

quelques fois de le masser mais cela n’apas marché. Mais il n’a jamais pu seplaindre de manque de proximité : portage,bain pris ensemble, cododo, séances de cha-touilles et autres papouilles.” Le massagepeut être pratiqué avec des intentionsprécises, par exemple en termes de cir-culation d’énergie ou de détente corpo-relle. Mais c’est d’abord et surtout unerelation de proximité, de dialogue nonverbal et d’amour, qui peut passer par lemassage ou par de nombreuses autresvoies ! n n n

MARIE-FLORENCE ASTOIN

1 - http://www.naitreetbienetre.com2 - http://www.mamanlili.com3 - http://paris.integration-structurale.com4 - http://www.peau-a-peau.be

Mars-Avril 2010 - 47 - Grandir Autrement n°22

disparu vers ses 18mois, cela correspond

probablement à son travaild’indépendance. Aujourd’hui,

j’essaie de la faire participer de temps entemps en m’aidant à masser « maman »pour qu’elle accepte elle aussi de recevoir unmassage. Elle a été d’accord deux fois durantles six derniers mois ! Elle prend cela commeun jeu réciproque plutôt que pour unmoment de calme, de douceur ou de ten-dresse. Pendant un temps, les bains prisensemble ont un peu remplacé le massagedans ma relation avec elle.”

TROUVER LE TEMPS“Même si je suis moi-même professeur demassage, je ne masse régulièrement mesenfants que dans les périodes où je ralen-tis ma vie”, déclare Ingrid van denPeereboom4, huit enfants. De son coté,Elizabeth Ingham souligne la bonnevolonté des parents, qui ont vraimentenvie de pratiquer régulièrement le mas-sage avec leur bébé : “Mais, parfois, c’estdifficile de trouver un temps pour se poseret dédier dix à quinze minutes d’attentionpleine et entière, sans s’inquiéter de toutesles choses que l’on doit faire et de tous lesendroits où l’on doit aller. Par ailleurs, les

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VU PAR LES ENFANTS Qu’elle fasse ou non partie de notre quotidien,la religion n’échappe pas au regard des enfants. Leurs questionsnous amènent à réfléchir à notre pratique et aux explications quenous pouvons leur fournir. Quant aux leurs, elles sont souventdésarmantes de bon sens et d’une logique à toute épreuve.

Dès lors que l’on évoque la reli-gion, nombreux sont les sym-boles et les termes empreintsde mystère. Or, les explica-tions données spontanément

par les enfants ont la clarté de l’évidence etreplacent ces notions, souvent abstraites,dans un présent marqué par les événementsdu quotidien. À la question “Combien desacrements y a-t-il ?”, Chloé, 8 ans, trouveune réponse imparable : “Il n’y en a plus :l’autre jour, le prêtre a donné les derniers à magrand-mère.” Cette même petite fille s’in-terroge : “Je ne comprends pas. On dit queJésus est le fils de Dieu. Donc Dieu, c’était lemari de Marie ? Et Joseph alors ? Elle avaitdeux maris, Marie ?” Sa sœur aînée, Camille,intervient aussitôt : “Ben, c’est simple : Marieen a eu marre de son premier mari, Dieu, alorselle en a choisi un autre : Joseph. Tu sais, cesont des choses qui arrivent : parfois, on tombeamoureux de quelqu’un, on se marie même,et puis, un jour, on n’est plus amoureux alors

on se sépare. Et après on rencontre un nouvelamoureux. C’est ce qui a dû arriver à Marie.”Inès, 5 ans, s’inquiète lorsque sa grand-mèrejeûne pour le ramadan : “Mais, Mamie, tuvas mourir si tu ne manges pas !”

C’EST QUOI NOËL ?La période de Noël est particulièrement pro-pice au questionnement des enfants. Quel’on soit croyant ou non, on ne peut évoquercet événement sans recourir à ses originesreligieuses. Mais alors, puisqu’on célèbre sanaissance, “à quelle heure il vient souffler sesbougies, Jésus ?”, s’enquiert Mathéo, 3 ans.Puis, poursuivant son raisonnement : “com-bien de bougies il faut mettre sur le gâteau ?”Sa grande sœur, Océane, revient un jour del’école contrariée : “Maman, elle se trompela maîtresse : elle dit que c’est le Père Noëlqu’on attend.” Les marchés de Noël s’ac-compagnent souvent de crèches grandeurnature, très prisées par les enfants qui ne selassent pas de venir admirer ces personnages

emblématiques et colorés. Parmi eux, les roismages, les bras chargés de présents. Lucille,4 ans, détaille à l’aide de sa maman lecontenu de leur offrande : de l’or, de l’en-cens et de la myrrhe. La petite fille s’exclame :“du Mir, comme chez Mamie ! C’était pourlaver les couches de Jésus ?”

DROIT AU BUTL’esprit logique des enfants souligne les para-doxes de la religion. Sophie, 9 ans, n’endémord pas : “Je ne crois pas que Dieu existe.Sinon, pourquoi laisserait-il mourir de faim,d’accident ou de maladie des enfants ? Ce n’estpas juste.” Arthur, 6 ans, s’étonne lorsqu’ilvoit son copain Yanis remercier Dieu pour labonne journée qu’il vient de passer. Il s’ex-clame : “Tu devrais plutôt dire merci à ton papaet à ta maman ! C’est eux qui nous ont emme-nés au cinéma et c’est ta maman qui a fait legâteau au chocolat pour le goûter, c’est pasDieu, il était même pas là, il a rien fait !”La résurrection suscite aussi les interrogations.Julie, 7 ans, ne voit pas pourquoi “Jésus res-susciterait et pas les autres gens et les animaux.Moi, mon chat, quand il est mort, il n’est pasmonté au ciel (je sais, j’ai regardé par la fenêtretous les soirs !) et il n’est pas non plus ressortidu trou dans le jardin. Quand on est mort, onest mort pour toujours et puis voilà.” Jonathan,8 ans, fait, quant à lui, une autre supposition :“Pour ressusciter, Jésus a peut-être une sorte depotion magique, comme Astérix ?”“Moi, dit Alice, 10 ans, je n’ai pas besoin deDieu pour voir mon grand-père. Il suffit que jepense très fort à lui en fermant les yeux.”“Oui,renchérit Louisa, moi aussi j’aime bien avoirdes petites conversations secrètes avec monpapi. Ma maman prie chaque jour, mais moi,je trouve que c’est bien quand on peut le fairejuste quand on a envie.”En conclusion et, comme l’explique très sim-plement Pierre, 11 ans : “La religion, c’est per-sonnel. L’important, c’est de respecter lescroyances de chacun, même si elles sont dif-férentes des nôtres.” n n n

SOPHIE NELSON

La religion

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Wyann et Murielle signent chien en tenant la main bien ouverte, doigts serrés. La main se trouve contre le ventre et bouge de haut en bas, mimant la queue du chien qui s’agite.

Encore ! – Jouer, chanter et… signer, bébé adore ça !, Isabelle Thomas et Monica Companys, Éditions Monica Companys (2009).Ce nouveau livre est très complet en ce qu’il introduit la démarche de signer avec son bébé, qu’ilprésente aussi plus d’une centaine de signes, mais également en ce qu’il propose douzecomptines traditionnelles à signer, illustrées avec les signes correspondant aux paroles. De plus,ces comptines, classées par thèmes (sommeil, repas, bain, etc.), sont accompagnées d’idées dejeux ou de dialogues assortis des signes appropriés. Alors, que faisiez-vous autrefois ? Vouschantiez ? Eh bien, signez en chantant maintenant ! Et quand le mouvement accompagne lerythme, on serait même tenté de danser…

SE FAIRE SIGNE Vous pouvez fredonner des comptines sur le thème du chien : Le petit chien voyageur 1, La famille Huluberlu 2, J’aime papa,j’aime maman 3. La chanson Mon chat est un chien, interprétée par Zut(que l’on peut écouter dans le CD Zut zut zut 4), peut également s’yprêter et est de plus fort amusante.

Chien

1 - http://www.comptine-enfants.com/comptines-animaux-1378.html ;2 - http://www.momes.net/comptines/divers-animaux/dix-chiens.html ;3 - http://www.auxpetitesmains.net/Comptines.htm#J’aime%20papa4 - http://www.coucouzut.com/pages/CD2/CD_Zutzutzut.htm

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GRANDIR ICI D’Aix à Marseille, les initiatives se multiplient dans le dépar-tement pour répondre aux attentes, toujours plus nombreuses, desparents en terme de maternage. De la périnatalité aux écoles alternativesen passant par les ateliers destinés aux tout-petits, tous les ingrédientssont réunis pour un accompagnement respectueux et bienveillant desenfants et de leurs parents à chaque étape de leur cheminement.

ASSOCIATIONS DE MATERNAGEn• Alternatif ConceptCette association, qui se veut à la fois lieud’accueil, d’information, de soutien etd’échanges propose diverses activitésautour du bien-être et de la santé pourtoute la famille : yoga, hygiène de vie aunaturel, cuisine bio, soutien à l’allaite-ment, massage bébé, portage… On peutaussi apprendre à jardiner bio et com-mander son panier de fruits et légumes.97 chemin du Puits du Laurier, 13109 Simiane-Collonge04 42 94 60 [email protected]://alternatif-concept.monsite.wanadoo.fr

n• A StradaIci, tout est mis en œuvre pour accom-pagner les parents et les futurs parentsdans leur découverte de la parentalité :le lien mère-enfant, les besoins physio-logiques du nouveau-né, l’allaitement, leprojet de naissance, la place du père, lespleurs, la sexualité sont autant de thèmesabordés lors des soirées ateliers mises enplace tout au long de l’année.13400 Aubagne06 07 61 66 [email protected]://www.astrada.fr

n• Dessine-moi un bébéParents, futurs parents et enfants peuventse retrouver et échanger autour de la nais-sance et sa préparation, l’éducation et lacommunication non violentes, l’allaite-ment ou encore les couches lavables.Parmi les ateliers proposés : projet de nais-sance, chant prénatal, portage, massagebébé et communication familiale.Le Hameau de la Crémade, 13122 Ventabren04 42 28 94 24 / 06 82 16 17 [email protected]://www.dessinemoiunbebe.fr

entre parents ou avec des profes-sionnels, conférences, troc, etc.).26 rue Pastoret, 13006 Marseille04 91 81 24 75 – 06 68 58 68 84http://www.lezebrezen.org

ACCOMPAGNEMENT DE LA NAISSANCEn• Sages-femmes•• Ghislaine Baud-GouiranRésidence Saint-Pierre Bât. 13, 13700 Marignane04 42 31 37 84 - 06 13 05 55 [email protected]•• Myriam Garayt-SagnesHameau de Janet, 13410 [email protected]•• Sylvie Tournissac9 bis avenue Albin Gilles,13210 Saint-Rémy-de-Provence04 90 92 41 69

n• Doulas•• Sophie Meynieux04 42 28 94 2406 82 16 17 [email protected]•• Anne Nouguier-Ginoux06 71 68 64 [email protected]

n• Sophrologie•• Catherine Rousseau-MichaeliMas Petit BeauchampChemin Garrigue Redonne13210 Saint-Rémy-de-Provence06 15 42 21 [email protected]•• Dominique WillotRésidence Valmante, 151 traverse de la Gouffonne, 13009 Marseille06 80 03 64 [email protected]

n• Poupi Bien-ÊtreL’éveil et le bien-être des tout-petits et leséchanges entre parents et futurs parentssont à l’honneur dans cette associationoù l’on peut participer à divers ateliers :massage bébé, portage, couches lavables.903 chemin du Collet Blanc, 13190 Allauch06 16 76 38 [email protected]://poupibienetre.free.fr

n• Près de bébéEn plus des traditionnels ateliers portage,découverte des couches lavables et mas-sage bébé, cette association a mis enplace des ateliers doudous-papotage :autour d’un goûter, elle propose aux par-ticipants de fabriquer des jouets enmatières naturelles pour leurs enfants.13160 Chateaurenard06 10 16 38 [email protected]://presdebebe.over-blog.com

n• 1 2 3 changezCette association fait la promotion descouches lavables en organisant desréunions d’information, des bourses auxcouches, le prêt de couches mais aussides ateliers couture pour apprendre à enconfectionner soi-même.43 avenue De Lattre De Tassigny, 13090 Aix-en-Provence06 63 12 20 [email protected]

n• Le Zèbre ZenLieu d’accueil réservé aux parents et auxenfants de moins de 4 ans, ce drôle de zèbrepropose pêle-mêle des ateliers d’éveilmusical, corporel, sensoriel et ludiquepour les enfants, d’autres, tels le massagebébé, le portage, la sophrologie ou le yogapour les futurs et jeunes parents, et enfinles rendez-vous des parents (échanges

Bouches-du-Rhône : des paren

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ATELIERSn• Portage•• Isabelle Antonelli – Peau à Peau13012 Marseille04 91 89 95 24 / 06 13 50 17 [email protected]•• Anne-Fleur Charrodeau – Lana13005 Marseille06 20 64 06 [email protected]

•• Céline – AFPB06 63 55 42 53

[email protected]

n• Chant prénatal•• Michèle FernandezAssociation Mille et une musiquesCentre de loisirs Pélabon, 13013 [email protected]://milleetunemusiques.fr/post/16

n• Massage bébéInstructrices certifiées par l’AssociationFrançaise de Massage pour Bébé :• Murielle Courvoisier, Arles : 04 90 18 24 27, 04 90 98 46 [email protected]• Marie-Lizzeth Hourcade, Bouc-Bel-Air :09 53 85 61 [email protected]• Claire Kouna, Aix-en-Provence : 06 78 14 41 [email protected]• Sophie Meynieux, Ventabren : 04 42 28 94 [email protected]• Laetitia Morand-Monteil, Lambesc : 06 26 33 42 [email protected]• Sandrine Olk, Allauch : 06 16 76 38 98poupibienetre.free.fr

n• SignesL’association Kid & Sens propose des ate-liers Ludo’sign pour apprendre la com-munication gestuelle avec les bébés.34 avenue René Cassin, le Mas des Nigelles B, 13100 Aix-en-Provence06 61 97 63 [email protected]://www.kid-sens.com/ludosign.php

BOUTIQUESn• La GaoudinaBar équitable, épicerie, vêtements encoton bio, couches lavables.100 boulevard Baille, 13005 Marseille04 91 75 90 14

n• L’EkoalaCouches lavables, jouets en bois, produitsde soin naturels, vêtements en coton bio.55 avenue de la Première DivisionFrançaise Libre, 13090 Aix-en-Provence04 42 67 17 [email protected]://www.lekoala.fr

n• La Menthe PoivréeCette ferme accueille les particuliers qui sou-haitent venir cueillir librement leurs fruitset leurs légumes, tous issus de l’agriculturebiologique. Les prix sont très attractifs.09 63 52 72 [email protected]://www.menthe-poivree.com

ÉDUCATION ALTERNATIVEn• École maternelle Steiner-Waldorf385 ch. Barthélémy Véra, 13290 Les Milles04 42 24 14 18http://www.steiner-aix.org

n• École Montessori Soleil d’Enfance11 avenue Jean et Marcel Fontenaille,13100 Aix-en-Provence04 42 59 66 [email protected]://perso.orange.fr/ecole.soleildenfance

n• L’Autre ÉcoleÉcole Montessori accueillant les enfantsde 2 ans et demi à 10 ans.Le Bel Ormeau, avenue Jean-Paul Coste,13100 Aix-en-Provence04 42 27 23 [email protected]

n• École de l’OlivierMaison des enfants et école élémentaireMontessori. Accueille les enfants de 2 anset demi à 12 ans.Villa Nari, 9 chemin des Vieux Cabassols,13770 Venelles. 04 42 54 66 63 [email protected] n n n

SOPHIE NELSON

ents nature comblés

SOUTIEN À L’ALLAITEMENTn• LLLLa Leche League possède plusieursantennes dans les Bouches-du-Rhône :• Aix-en-Provence : Sophie, 09 50 01 34 73• La Ciotat : Natalie, 04 42 83 76 [email protected]• Marseille : Véronique, 04 91 66 48 [email protected]• Marseille Centre : Gladys, 09 54 16 57 [email protected]• Salon-de-Provence : Teresa, 04 90 57 31 [email protected]• Tarascon : Stéphanie, 04 90 93 54 [email protected]• Trets – Rousset : Sandrine, 04 42 29 37 75et Sophie, 06 19 01 31 [email protected]

n• Consultantes en lactation certifiées IBCLC• Adine Cousinard : consultations à domi-cile ou en cabinet, groupes de parole.06 60 37 58 18, [email protected]• Juanita Jauer-Steichen : consultationsà domicile ou en cabinet, séances d’in-formation pendant la grossesse.06 21 81 32 94, [email protected]éments d’information sur le siteProLactIn’ http://www.consultantenlactation.com

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GRANDIR AILLEURS Exode de la population, abandon des bébés, placementen familles d’accueil et aujourd’hui ravagée par le récent séisme, Haïti estune île paradisiaque uniquement sur les cartes postales…

La vie des enfants à Haïti

Située dans l’archipel desCaraïbes, Haïti est une île de soleilet de lumière. Malheureusement,c’est aussi une terre dévastée.Nommée autrefois “Perle des

Antilles”, Haïti est à présent le pays le pluspauvre des Amériques. Après avoir vécudes années entières sous la poigne de ferde la famille Duvalier, les Haïtiens sontallés par la suite d’émeutes en conflitscivils au fil des ans et des dirigeants quise sont succédé. La corruption, le manquede ressources, la vie chère, une économieau ralenti font que les Haïtiens vivent avecseulement quelques euros par jour.Depuis des années, les familles peinent àjoindre les deux bouts et les enfants enpaient le prix. Avec le tremblement deterre survenu en janvier, la misère d’Haïtivient de prendre des proportions encoreplus préoccupantes. La vie de nombreuxenfants y est sérieusement compromise.

L’EXODELorsque l’on naît en Haïti, on trouve sou-vent les avenues trop peu nombreuses eton songe alors à l’exode. Ainsi, les enfantssont plus d’un à quitter leur île de nais-sance pour rejoindre Montréal, Paris ouNew York. Parfois, ils partiront seuls etiront retrouver un parent sur place.D’autres fois, ils s’en iront avec l’un desleurs, laissant le reste de la famille der-rière eux. Ce déracinement, souventmotivé par une nécessité, a pour consé-quence une réalité correspondant rare-ment au rêve que l’on s’en fait. Les condi-tions d’accueil ne sont pas toujoursoptimales et, trop souvent, ces famillesnouvellement arrivées se retrouvent dansdes situations précaires : difficulté à seloger, à trouver du travail, classes sur-chargées, rigueur du climat, choc cultu-rel, sans oublier la discrimination dontelles sont encore trop souvent victimes,la nostalgie de leur pays et les difficultés

financières. Cela, sans compter que lereste de la famille demeuré au pays fondeà présent tous ses espoirs sur elles pouraméliorer l’ordinaire. Ainsi, les parentscumulent régulièrement de multiplesemplois mal rémunérés, tandis que lesenfants passent trop de temps tout seuls.Malgré cela, à force de courage, de déter-mination, d’entraide de la part d’orga-nismes et d’associations de toutes sortes,ils sont de plus en plus nombreux à voirle soleil poindre à l’horizon.

LE CHEMIN DE L’ADOPTIONL’exode, c’est aussi les milliers d’enfants,chaque année, confiés à des orpheli-nats pour être ensuite adoptés à l’étran-ger. La plupart du temps, il s’agit de bébésde 3 ou 4 mois. Les mères les auront allai-tés le plus longtemps possible. Mais, unefois la source tarie, du fait des conditionsde vie, impossible de nourrir cette bouche

supplémentaire. D’autres fois, un desparents vient à perdre son travail, tombermalade ou décéder, ruinant l’équilibre pré-caire dans lequel la famille se trouvaitjusque-là. Sans support, ni solution derechange, les familles se tournent vers l’or-phelinat, qui devient la seule alternativepour la survie des enfants. Des orphelinatsoù le taux de mortalité est effarant et lesconditions de vie difficiles à imaginer : mal-nutrition, manque de stimulation, absenced’affection, diarrhées, maladies,… C’est que,lorsque tout manque au pays, lorsque toutle monde ou presque n’a pas un sou, lorsquel’électricité est sans cesse interrompue,l’eau courante trop rare, les soins médicauxinaccessibles, les miracles sont difficiles etles orphelinats n’échappent pas à la règle.Heureusement, certains sont en étroiterelation avec des associations euro-péennes, canadiennes ou américaines qui,soucieuses du bien-être des enfants, ne secontentent pas uniquement de réaliserdes adoptions mais s’impliquent aussi surplace afin qu’ils puissent manger mieuxet plus souvent, et tentent d’améliorer lesconditions d’hygiène et surtout de sti-

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Sans support, ni solution de rechange, les familles se tournent vers l’orphelinat, qui devient la seule alternative pour la survie des enfants.

Les enfants sont plus d’un à quitter leur île denaissance pour rejoindre Montréal, Paris ou New York.

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mulation des enfants. D’ailleurs, au coursdes dernières semaines, nombre de cesassociations ont permis à certainescrèches de ne pas sombrer dans un chaostotal et de subsister en attendant lessecours internationaux. Par le biais de par-rainages et d’initiatives de toutes sortes,celles-ci seront en mesure de prendre soinde centaines d’enfants le temps qu’unecertaine organisation se mette en place.

LES « RESTAVEK »D’autres fois, les enfants se retrouventconfiés à des familles haïtiennes. Enéchange de différents services (ménage,commissions, etc.), la famille d’accueils’engage à nourrir, héberger et scolariserl’enfant. Mais la réalité est tout autre.Trop souvent, ces familles ne respectentpas leurs engagements, nourrissant àpeine les enfants, les faisant travailler dur,leur refusant toute liberté d’aller et veniret usant de la force pour les contraindreà toutes sortes de labeurs ou sévices.

UN PEU PLUS DE CHANCEJusqu’à janvier dernier, quelques enfantsavaient aussi un peu plus de chance. Nésde familles mieux nanties, bénéficiant deprogrammes spéciaux issus d’actions gou-vernementales, d’ONG, d’associations,etc., ils parvenaient à grandir auprès deleur famille, à aller à l’école et à rêver dujour où ils auraient davantage de possibi-lités et pourraient, peut-être, contribuerà changer le sort de leur île. Mais des rêves et de la détermination, illeur en faudra beaucoup. Avant le séisme,le système éducatif haïtien accueillait environ 2 700 000 élèves dans près de 17 000 écoles. Un taux de scolarisation bienfaible (environ 60 %), en raison du manquede ressources, de la pauvreté, tant auniveau des familles qu’au niveau de l’État,mêlé à une instabilité sociopolitique. Ainsi,un grand nombre d’enfants et d’adoles-cents, surtout ceux vivant en milieu rural,ne pouvait jouir de leur droit à l’éduca-tion ou alors entrait tardivement à l’écolepour en sortir précocement. Au momentd’écrire ces lignes, alors que la plupart desinfrastructures semblent détruites, quenombre d’efforts ont été anéantis, il estdifficile de s’imaginer la forme que pourraprendre la scolarisation des enfants dansl’avenir. Aussi en va-t-il peut-être de la res-ponsabilité de chacun de tendre la mainvers Haïti et de soutenir des petites viesen devenir qui, un jour, ne manquerontpas d’accomplir de grandes choses.

Si tout cela est d’une immense tristesse,il ne faut toutefois pas oublier que cepeuple se bat pour sa survie depuis descentaines d’années. Leur labeur porterases fruits un jour… En attendant, lesHaïtiens sont capables d’un optimismeétonnant qui, plus tard, les fera de nou-veau chanter, danser, écrire, peindre et,surtout, conserver en eux, peu importeoù la vie les aura portés, le soleil de leurîle. Ainsi la résurrection de ce peuple pas-sera très certainement par le soutien dela diaspora et des différentes organisa-tions tentées de s’unir aux communau-tés sur place, donnant ainsi raison au slo-gan inscrit sur le drapeau haïtien :“L’union fait la force”. n n n

LAETITIA TOANEN

Associations d’entraide pour les enfants d’Haïti• En France http://www.ileauxenfantsdhaiti.comOrganisme d’adoption et de parrainagequi met tout en œuvre pour supporterune crèche ainsi que les enfants qu’elleabrite. • Au Québecwww.soleildesnations.orgOrganisme d’adoption responsable deplusieurs crèches à Port-au-Prince quibataille fort pour venir en aide au plusd’enfants possible.• Au Québec et en Francewww.zanmihaiti.orgInitiative de parents ayant adopté deuxenfants à Haïti.

Blog d’une jeune Française partieenseigner en Haïtihttp://nadinehaiti.skyrock.com/41.html

À noter : L’UNICEF, l’OMS et le PAM appellentà l’aide pour apporter une alimentationadaptée aux nourrissons et aux jeunesenfants dans la situation d’urgence actuelleet mettent en garde contre les dons etl’usage inutiles et potentiellement nocifs desubstituts du lait maternel.http://www.ennonline.net/pool/files/ife/ops-guidance-french-sept-07.pdf

Remise de dons à un organismed’adoption impliqué à Haïti, suite à une levée de fondsentreprise par des parents.

Casques bleus venus ravitailler

un orphelinat.

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GRANDIR SUR TERRE Créer des meubles entièrement en carton, c’est faisable ! Et c’est également résistant, puisque tout est possible avec le carton : canapé, lit, etc. De plus, c’est bien évidemment écolo et l’onpeut même se servir du carton de colis reçus pour fabriquer de petitsmeubles ou objets dans ce matériau.

Les boutiques peuvent ellesaussi adopter le carton puis-qu’il existe des meubles pourprésenter les vêtements, desétagères et même des stands

en carton. Les plus débrouillards lesfabriqueront eux-mêmes.À ce propos, il existe plusieurs solutionspour se former : suivre un stage auprèsd’un organisme spécialisé ou encored’une connaissance déjà initiée,apprendre dans des ouvrages ou encoreen free-lance, en s’aidant de pas-à-pasdisponibles sur internet. La dernièredémarche est bien entendu la pluslongue, mais elle peut s’avérer suffi-sante.

AUCUNE LIMITE À LA CRÉATIONValérie G. raconte : “Un jour, je flânaisdans un magasin de loisirs créatifs, unecartonniste est venue présenter unecommode pour enfant. Lorsqu’elle a dit que ce n’était que ducarton, je suis restéescotchée. J’ai trouvé tel-lement original de pou-voir faire soi-même desmeubles et objets selon lesformes, les couleurs, lestyle qui peuvent trotterdans notre imagination. Jeme suis lancée en faisantdes recherches sur internet.J’ai commencé par lachambre de ma fille aînéeavec un chevet, une étagèreescalier et un bureau-coif-feuse. Mon plus gros meubleest le lit-mezzanine de mapetite dernière qui m’ademandé énormément d’heures.Ce qui est intéressant aussi avecle carton, c’est que c’est du sur-

mesure et tout est permis au niveau desformes. Et bien sûr, c’est écologique,recyclable et économique, si ce n’est quel’on peut parfois y passer de nombreusesheures.” De plus, on peut les person-naliser à sa guise. On peut les peindre,les colorier, y coller du papier, des auto-collants, etc.

DES SOLUTIONS SUR-MESUREEt pour les consommateurs de produitsfinis, il existe aujourd’hui de nom-breuses boutiques vendant des meublesen carton. Ils seront alors à monter soi-même, comme on le fait souvent pourles meubles en bois. Ils seront aussi, laplupart du temps, à personnaliser. Lits,berceaux, armoires, étagères, fauteuils,paravents : la panoplie des meubles encarton que l’on peut acheter est vaste.Et, là encore, il s’agit d’une solution éco-nomique. Sandrine Knobloch a créé sonentreprise autour de ce matériau. Elletémoigne : “Ce qui m’a séduite dans le

carton, c’est le côté récup’ et donc éco-logique. Pour moi qui suis maman,c’est important de savoir que je visen faisant attention à ma façon deconsommer, de travailler, cela afinde laisser le meilleur pour mesenfants. D’ailleurs mes parents onttoujours montré l’exemple : trier

les déchets, réparer les affairesabîmées, garder les récipients

vides, les capsules, les fils, les boutons,les cartons pour les réutiliser autrement,éteindre l’eau quand on se brosse lesdents, quand on lave la vaisselle, quandon se savonne sous la douche, récupérerl’eau de pluie pour arroser les plantes etle potager, faire du compost au lieu d’ache-ter de l’engrais chimique, etc., tout celadepuis que je suis petite, c’est-à-diredepuis trente ans. De plus, avec le carton,je crée tout ce que je veux pour les autreset pour moi. Quand je crée, je rentre dansmon monde, plus rien n’existe et ça c’estbon ! Pour mon équilibre, j’ai besoin defaire quelque chose qui me plaît et je l’aitrouvé en faisant des meubles en carton.Ainsi, j’ai monté ma boîte : Art et Carton1.Pour la fabrication, je propose deux choses :les modèles uniques ou petites séries (jus-qu’à cinquante pièces) et les grandesséries. Concernant la première, je fais toutà la main dans mon atelier. Concernantla deuxième, je fais faire les découpes parune entreprise pour avoir un prix compé-titif et à la portée du plus grand nombre.”

UN PLAISIR À PARTAGERAVEC LES ENFANTSFaire ses meubles en carton, ou mêmesimplement les personnaliser, peut êtreune activité à partager en famille.Valérie raconte : “Mes filles adorent bri-coler, l’aînée s’est fait une petite table poursa chambre et des objets tels des miroirs,des porte-photos, des cadres... Elles lesfont pour elles ou leurs copines. Ellesaiment participer à l’élaboration de leurmeuble par la réflexion, le dessin, l’aspect,les couleurs... Même, à 3 ans, Maëlynesavait très bien ce qu’elle voulait pour sonlit, la forme, les rangements, le tableaucraie et magnétique, les couleurs, etc.”Il est vrai que les enfants affectionnentparticulièrement le carton, improvisant

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@Meubles en carton : une solution économique et éco

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souvent des heures de jeux à partird’emballages carton. C’est d’ailleurspourquoi le marché des jouets en car-ton est également en train de se déve-lopper, comme nous en parlerons dansnotre prochain hors-série.

LES LIMITES DU CARTONAvoir des meubles en carton peut néan-moins être contre-indiqué dans certainscas, notamment dans une habitationhumide. De même, évidemment, on nepeut pas créer un salon de jardin en car-ton. De plus, si l’on est soucieux de l’en-vironnement et de sa santé, on éviterade customiser ses meubles avec descolles, peintures toxiques ou encore enles recouvrant de papiers peints, quisont polluants car contiennent du PVC.Enfin, on réfléchira à l’usage que l’onveut faire de ce meuble avant de le fabri-quer ou de l’acheter : si l’on souhaite ymettre du poids, il faudra s’appliquer àle faire bien robuste et donc le renfor-cer au maximum. Si on l’achète, onveillera bien à se renseigner sur le poidsmaximal recommandé. Clara G. en a faitl’expérience : “Nous avions un berceauen carton que nous utilisions peu parce

que notre bébé dormait avec nous la nuit,mais néanmoins il servait, jusqu’à ce quemon mari ait l’idée de mettre notre aînéde 2 ans dedans : mon fils s’est retrouvépar terre et le berceau, cassé en deux.Heureusement, il y a eu plus de peur quede mal.”Alors, si vous aussi voulez pouvoir dire"C’est moi qui l’ai fait !", cherchez uneactivité manuelle à faire avec lesenfants, souhaitez meubler votre inté-rieur de manière unique, essayez lecarton ! n n n

CARINE PHUNG

1 - http://www.artetcarton.com

Pour aller plus loin• http://camillecarton.free.fr Explications pour réaliser différentsmeubles et autres objets ; liste des

adresses pour suivre un stage enFrance et à l’étranger, liens versd’autres tutoriaux.• http://www.atelier.helidee.fr/category/Tutoriels• Livre : Créer son mobilier en carton, Eric Guiomar, Éditions Eyrolles (2007).• L’art du meuble en carton, Marie-Hélène Zeidan, Éditions l’Inédite (2007).• DVD : http://www.compagnie-bleuzen.com/film.htm

Blogs à visiter :• http://vague35.canalblog.com• http://cakartonne.over-blog.com• http://letideco.canalblog.com/archives/1__meubles_en_carton/index.html• http://bric-o-brac.over-blog.fr• http://cadresetcarton.canalblog.com• http://www.mariekrtonne.com• http://www.espritcabane.com

Ce qui m’a séduite dans le carton, moi qui suismaman, c’est le côté récup’ et donc écologique.

écologique !

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GRANDIR SAINEMENT Cheveux ternes, secs, gras, cassants, fourchus ? Finisles cosmétiques inutiles et agressifs ! Une bonne hygiène de vie, des produits doux et des pratiques adaptées permettent d’entretenir sa chevelure sans l’agresser et même de l’embellir durablement.

Prendre soin de ses cheveux au naturel

Notre chevelure reflète notreétat de santé physique etpsychologique et influencel’image que l’on a de soi ouque les autres ont de nous.

Et comme de juste, toujours insatisfaits,nous avons du mal à nous contenter de ceque la nature nous a donné. Médias etpublicités nous y encouragent en nous ven-dant du rêve et en nous incitant à contra-rier et abîmer la nature de nos cheveux. Ainsi, sans cesse agressés par les sham-poings trop fréquents, les colorations,les défrisages, les lissages, brûlés par lesèche-cheveux, tiraillés par des coiffurestrop serrées, arrachés par des coups debrosse trop brusques, faisant les fraisde notre mauvaise alimentation, de nosproblèmes de santé et de notre stress…,nos cheveux ne sont bien souvent quel’ombre de ce qu’ils pourraient être.

UN LAVAGE TOUT EN DOUCEURLa chevelure peut être comparée à uneétoffe particulièrement fragile, commela soie. Comme elle, elle doit bénéficierd’un entretien régulier, mais très déli-cat. Ainsi, les produits agressifs et lesshampoings trop répétés sont la pre-mière cause des problèmes capillaires.

Ils éliminent en effet le sébum, qui pro-tège le cheveu, et peuvent abîmer lacuticule. À la longue, ils rendent les lon-gueurs ternes, sèches, poreuses, cas-santes, fourchues et font qu’elles s’em-mêlent facilement. De même, ilsstimulent les glandes sébacées, ce quiprovoque l’apparition plus rapide desracines grasses. Dès lors, plus on leslave, plus ils seront sales rapidement,plus on les lavera et pire sera leur état…Pour retrouver de beaux cheveux et lesentretenir, il faut donc sortir de ce cercle

vicieux et limiter le plus possible lesshampoings détergents. Cela sembleévident, mais l’idéal est de se les laveruniquement quand ils sont sales, doncquand les racines sont grasses, avec unshampoing doux. Une à deux fois parsemaine pour les cheveux normaux àsecs et les enfants et, au maximum, unjour sur deux pour les cheveux gras.

LE CHOIX DU SHAMPOINGEST PARTICULIÈREMENT IMPORTANTLes shampoings bio labellisés (Ecogarantie,Cosmebio, Nature et Progrès, BDIH) sonta priori garantis sans matières pre-mières toxiques et composés de ten-sioactifs doux végétaux, par exemple dulauryl glucoside ou de la cocamidopro-pyl bétaine. Évitez les shampoings àbase de sodium laureth sulfate ou desodium lauryl sulfate (les fameux SLS),trop détergents. Ils représentent mal-heureusement une grande partie des

shampoings, même bio, du commerce. On trouve également, en magasin bioou spécialisé, des bases de savon bioliquide sans principes actifs. Il suffit deles personnaliser en y ajoutant quelquesgouttes d’huile essentielle (10 gouttesmaximum pour 200 ml) ou d’autres actifs. Le simple savon d’Alep ou de Marseillepeut se révéler, pour certains types decheveux, un excellent shampoing, àcondition de ne pas avoir une eau tropcalcaire.Comme il s’agit tout de même de déter-gents, pour éviter l’effet regraissant surle cuir chevelu et asséchant sur les lon-gueurs, ces shampoings moussants doi-vent être dilués au moins de moitié etêtre utilisés préférentiellement sur lecuir chevelu et les premiers centimètresde cheveux. La mousse éliminée au rin-çage lavera ensuite en douceur les lon-gueurs. Ces produits peuvent être utili-sés pour les jeunes enfants à conditionde les diluer plus fortement et de ne pasen abuser.

Un shampoing par semaine est largement suffisantpour les enfants, s’ils ne sont pas salis outre mesure. Les bébés n’ont pas forcément besoin de shampoing.

Le cheveuSeul le bulbe pileux, situé dans le cuir che-velu, est vivant. Il produit du cheveu jouraprès jour selon un cycle de plusieursannées. La tige du cheveu, formée de kéra-tine, en est le résultat. Chaque folliculepileux est associé à une glande sébacée quisécrète le sébum protégeant le cuir che-velu et les cheveux des agressions exté-rieures et leur donne souplesse etbrillance. Chez certaines personnes, parexemple celles qui portent les cheveux très

longs, cette production est insuffisante etleurs longueurs sont sèches, donc fragiles.Chez d’autres, elle est trop importante. Lespremiers centimètres des cheveux, voireles longueurs, regraissent alors rapide-ment. Les glandes sébacées sont sousdépendance hormonale, il est donc nor-mal de voir l’apparition des cheveux gras àl’adolescence et de suspecter un dérègle-ment hormonal lorsque les cheveux sontanormalement gras à l’âge adulte.

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le sébum et les impuretés. Il convientsouvent aux cheveux gras. Pour l’utili-ser, faites une pâte souple en mélan-geant intimement rhassoul et eau,recouvrez vos cheveux de cette prépa-ration, laissez poser et rincez, de préfé-rence au vinaigre de rinçage.Enfin, certaines plantes ont des pro-priétés lavantes :• des plantes ayurvédiques vendues enpoudre dans les magasins indiens ou surinternet comme le shikakai, qui a d’ex-cellentes propriétés pour tous les typesde cheveux, ou la poudre de noix delavage (aritha), qui lave très bien, maisest à éviter pour les cheveux secs. Il suf-fit de mélanger ces poudres à de l’eauet de les utiliser comme un shampoing ;• la saponaire, le bois de Panama, le

Conseils pour un shampoing tout en douceurL’eau trop chaude ou trop froide agres-sant les cheveux et le cuir chevelu, la tem-pérature doit idéalement être de 35 °C. Pour ne pas étouffer et abîmer les cheveux,tout résidu de shampoing doit être éliminélors d’un rinçage soigné à l’eau tiède. En cas de pointes sèches, appliquer aprèschaque shampoing une ou deux gouttesd’huile de jojoba (dont la composition serapproche de celle du sébum) sur lespointes encore humides.

Humides, les cheveux sont plus élas-tiques et cassants. Il faut donc les démê-ler en douceur, avec un peigne à largesdents, en partant des pointes et enremontant progressivement. La brossedoit être réservée aux cheveux secs.Éviter les ustensiles en matériaux tropdurs pour la kératine, comme le plas-tique ou le métal. Préférez les peignes etbrosses en bois, en corne et en poils desanglier.

lierre ou les noix de lavage en décoctionpuis filtrés, donnent une solution desaponines peu détergente, idéale pourles cheveux fragiles.

DE VÉRITABLES SOINS EMBELLISSEURSPOUVANT ÊTRE COMBINÉSRégulièrement, pour nourrir et hydra-ter la chevelure, on peut y ajouter desproduits hydratants (une noisette d’Aloevera, une ou deux cuillères de yaourt,une petite cuillère de miel ou quelquesgouttes de glycérine), des actifs trai-tants (huiles essentielles, hydrolats,infusion de plantes) ou nourrissants(huile végétale en petite quantité, à évi-ter en shampoings pour les cheveuxgras). Tous ces produits sont égalementexcellents en masque que l’on laisseposer sous une serviette chaude pen-dant au minimum une demi-heureavant le shampoing.Un dernier bref rinçage à l’eau fraîcheadditionnée, selon le type de cheveux, debière, de vinaigre de cidre ou de jus decitron (il n’y a pas de règle, le choix est àeffectuer après expérimentation), permetun meilleur démêlage, un plus beauvolume, de beaux reflets et des cheveuxbrillants. Pratiqué régulièrement, ce rin-çage permet progressivement de se pas-ser d’après-shampoing.Si vos cheveux ont l’habitude des pro-duits cosmétiques classiques, ils peuventpasser par une période où leur étatempire avant de se régulariser. Si, mal-gré tout, au bout de plusieurs mois, lescheveux n’ont pas retrouvé une allurevigoureuse et saine, des carences ali-mentaires ou un dérèglement hormonalpeuvent être mis en cause. En effet, lavigueur et la beauté des cheveux sontconditionnées avant tout par l’apportrégulier des éléments nutritifs qui lesconstituent, les hormones, l’éliminationdes toxines et la sécrétion de sébum. Tousces facteurs sont par ailleurs interdé-pendants. La plupart des problèmes capil-laires persistants sont liés à un défaut del’une ou l’autre de ces fonctions. Unevisite chez un nutritionniste, un endo-crinologue ou un dermatologue permet-tra de mieux cerner le problème. n n n

RAFFA

DES SOINS NATURELSLa nature nous offre également des tré-sors capables de prendre soin des che-veux tout en douceur. Ils sont idéauxpour espacer les shampoings déter-gents, voire s’en passer. L’absence demousse est un peu perturbant, mais ons’y fait très vite. Le jaune d’œuf contient un produitlavant et est nourrissant. Comptez unou deux jaunes selon la longueur de lachevelure, ajoutez-y un peu de bièrepour les cheveux gras et allongez le toutd’un peu d’eau en émulsionnant.Imbibez bien vos cheveux avec lemélange, massez doucement le crâneet laissez poser cinq à dix minutes avantde rincer soigneusement à l’eau tiède.Le rhassoul est une argile qui absorbe

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FAIRE GRANDIR UNE INITIATIVE Sylvia Dorance a créé lesite internet École Vivante : http://ecole-vivante.com.

Ce site se veut un outil pour les parents et toutesles personnes en charge d’instruire des enfants.

L’école vivante

L’École Vivante promeut unepédagogie active, c’est-à-direcentrée sur l’enfant et ouvertesur l’extérieur. Ce, que ce soitau sein de l’école ou pour les

familles instruisant en famille.

À L’ORIGINE DU CONCEPTL’initiatrice de cette idée est SylviaDorance, qui a été enseignante puisrédactrice en chef de revues pourenfants, telles Wapiti et Abricot. “Cetteexpérience m’a fait réfléchir sur la ques-tion de la transmission de l’information.De plus, j’ai suivi ma scolarité au sein d’uneécole Freinet. Ces dernières années, j’aiaussi dirigé une collection de vulgarisationscientifique et de livres de pédagogie pra-tique pour appliquer des méthodes activesdans les classes. Quand je me suis renducompte qu’il y avait de plus en plus d’écolesen difficulté, j’ai décidé de créer l’ÉcoleVivante, tant pour les parents en recherchede solutions, que pour les enseignants.L’objectif est de leur fournir des outils vrai-ment adaptés.”

DES OUTILS PRÉCIEUXEn effet, l’École Vivante a édité plusieursouvrages électroniques passionnants. Enpremier lieu, Matériel Montessori à fairesoi-même, destiné aux familles, qui per-met de créer du matériel qui plaise réel-lement aux enfants. De nombreux élé-ments sont à imprimer et l’ouvrage donnetoutes les clés pour utiliser le matérielmentionné. D’autres livres traitent davan-tage de méthodes de manière globale, telLa danseuse sur un fil - une vie d’écoleFreinet. Enfin, certains sont destinés auxparents instruisant en famille : Démarrerl’école à la maison, pédagogie et organi-sation et Recentrer l’éducation surl’enfant, qui témoigne d’une expé-rience de pédagogie Steiner à lamaison. Sylvia Dorance précise :“Une de nos idées fortes est qu’il faut uneformation pour instruire un enfant. On ne

s’improvise pas éducateur. Le livre Démarrerl’école à la maison permet de surmonterl’angoisse du début et de dédramatiser latâche à accomplir.”

UN JOURNAL INTERACTIFLe site propose également de télé-charger gratuitement un journalinteractif, fait par les enfants ins-truits en famille. Sylvia explique :“Cela leur permet de constituer un lieud’échange. De plus, cela leur donne unemotivation supplémentaire : ils ont envie demontrer ce qu’ils font et soignent d’autantplus leur travail.” La périodicité du jour-nal dépend des envois des enfants.

DIVERS PROJETSL’École Vivante travaille actuellement surla publication d’autres ouvrages électro-niques : un livre pratique sur la pédago-gie active et un autre sur le soutien sco-laire. D’autre part, des livres éducatifspour enfants devraient être créés, commel’explique Sylvia : “Nous avons repris lesdroits d'une collection que nous avionscréée, qui se nomme Pilou et Lalie.” n n n

CARINE PHUNG

Les livres électroniques s’achètent surle site internet de l’École Vivante :http://ecole-vivante.com

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Jean-Luc Mermet : “Le comportement de l’enfant a pourbut de remettre les choses en phase.”

n> Grandir Autrement : Jean-Luc, parlez-nous de l’approche Espère…Jean-Luc Mermet : Je pense que la spé-cificité de l’approche de Salomé est lefait de faire visualiser les choses. La rela-tion, le conflit, tout cela est mis en scène.L’inquiétude, la difficulté sont représen-tées par une personne différente. Celapermet de faire ressortir visuellement leschoses et de clarifier l’ensemble du pro-blème. On peut aussi représenter desaspects de la relation, tels que les exi-gences, avec des objets symboliques.Cette démarche symbolique permet d’al-ler plus loin que les mots qui, seuls, nesuffisent pas, car le symbolique vientdirectement se relier à des mécanismesinconscients. Nous ne pouvons paschanger notre histoire, mais nous nesommes pas obligés de garder ce quin’est pas bon pour nous. Nous pouvonsdire : “Je te rends les exigences que tu m’asdéposées” ou “Je te rends les coups que tum’as infligés”, le terme idéal de ladémarche étant de restituer réellementl’objet symbolique à la personne. De plus, la relation à l’autre est décorti-quée. La relation suppose au moins deuxpersonnes et chacun est responsable dubout de sa relation. En outre, par exemple,la fonction Mère est différente de celle deMaman ou de Génitrice. Parfois, ces troisdimensions n’ont pas été occupées par lamême personne. Et la dimension Sorcièrevient encore se surajouter… Il faut fairela part de ce qui a été bon pour nous dece qui a été mauvais. Dans le couple, éga-lement, la relation conjugale est à sépa-rer de la relation parentale, en lien avecl’éducation des enfants.

INTERVIEW Jean-Luc Mermet est le vice-président del’Institut Espère International, ainsi que du centre Reliancebasé à Grenoble et il est l’auteur de Deux bout, la relation ! 1

La méthode Espère est l’approche que Jacques Salomé2 amise au point pour améliorer la communication et prendresoin de notre relation aux autres.

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Qui plus est, il y a des règles d’hygiènerelationnelle. Par exemple, ne pas se lais-ser envahir par des messages toxiques.Ne pas parler sur l’enfant, mais parlerde soi et se relier à son propre ressenti,etc.

n> Comment se déroulent les stages quevous proposez ?Nous avons une dizaine de formateursspécialisés. Nos stages concernent larelation aux enfants, ou encore la rela-tion au sein du couple, la relation à soià travers le deuil, la maladie… Nos stagesdurent trois jours, du vendredi audimanche. Nous proposons égalementdes sessions à thèmes de sensibilisationd’une journée et des matinées décou-vertes. De plus, dans la méthode Espère, lecomportement de l’enfant, parexemple, est envisagé comme un lan-gage. Mais il ne s’agit pas uniquementde comprendre, dans une démarcheintellectuelle, mais d’entendre, avecnotre ressenti et notre corps. Nos stages permettent d’effectuer un tra-vail sur soi. Par exemple, de notre pointde vue, les enfants nous renvoient à notre

propre histoire, et c’est de là que peuventsurgir les difficultés. En effet, les enfantsviennent appuyer sur les aspects inache-vés de notre enfance. J’ai en têtel’exemple d’une mère qui emmenait safille à la garderie depuis ses 6 mois. Àl’âge de 3 ans, sa fille a commencé à fairede grandes crises car elle ne voulait plusy aller. Après avoir vu des psychologues,la maman a fait un stage avec nous. Elles’est rendu compte que, petite, elle avaitvu sa mère partir de la maison, car fra-gile psychologiquement. Elle avaitattendu sa mère toute la nuit.Finalement, le comportement de sapropre fille venait lui faire sentir qu’ellepercevait la blessure d’abandon encoreprésente chez elle. C’était sa manière delui dire : "Occupe-toi de ça". Le compor-tement de l’enfant a pour but de remettreles choses en phase. Ainsi, un problèmeprésent nous permet de travailler sur soien amont et de régler des choses avec nos

parents autant qu’avec nos enfants.Nous intervenons également dans lechamp professionnel, dans le domaine dutravail ou encore de la violence à l’école.Enfin, nous formons également des for-mateurs, sur deux ans. La prochaine ses-sion débutera en septembre. La formations’étale sur vingt-trois jours par an. n n n

PROPOS RECUEILLIS PAR

CARINE PHUNG

1 - Éditions Lapeyronie (2001). 2 - Jacques Salomé est l’auteur de très nom-breux ouvrages. http://www.j-salome.com

Pratique : • Un stage de trois jours coûte 230 €.http://www.institut-espere.comhttp://www.centrereliance.com04 76 85 12 12• Brochure des prochains stages et rencontres : http://www.centrereliance.com/pdf/reliance09_brochureBD.pdf

Le symbolique vient directement se relier à des mécanismes inconscients.

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ALLAITEMENT Une grève des tétées n’est pas le début d’un sevrage. C’est unesituation difficile psychologiquement, pour l’enfant comme pour sa maman,une rupture dans un allaitement qui fonctionnait bien. Heureusement, cen’est pas synonyme de fin de l’allaitement, même si cela arrive.

Quand bébé fait la grève des tétées

L’allaitement n’est pas qu’unlong fleuve tranquille. Parmi lesremous possibles, il arrive queles bébés, comme les bambins,entament une grève de la tétée.

UNE GRÈVE N’EST PAS UN SEVRAGEReconnaître une grève des tétées, quandelle arrive, n’est pas toujours de touteévidence. On en a la confirmation, fina-lement, quand l’enfant revient au sein.Il faut donc arriver à distinguer grève etsevrage naturel pour adapter sa réponse.Un sevrage naturel, à l’initiative de l’en-fant, apparaît généralement entre 2 et7 ans. Les tétées disparaissent progres-sivement au fil des semaines, voire desmois, même s’il arrive que cette transi-tion se passe rapidement. Le pointimportant est que l’enfant est en accordavec la situation. Il peut effectuer desretours en arrière, mais, globalement, ilvit paisiblement cette évolution.

Une grève des tétées est davantage dansla rupture. Un petit, dont l’allaitement estrodé, refuse soudainement de téter. Il peutrefuser toute tétée ou uniquement cellessur un sein. Il est fréquent que l’enfantsoit même triste ou furieux de la situa-tion, ou simplement repousse le sein. L’âge entre également en compte. Unbébé de moins de 1 an a d’importantsbesoins en lait : un sevrage naturel seratrès improbable. Un bambin, lui, quidiminue le nombre des tétées, mêmerapidement, pourrait se sevrer ou com-mencer une grève : seul son comporte-

ment pourra nous aiguiller. L’âge dusevrage naturel est une valeur théorique ;tout le monde n’entre pas dans leschiffres. D’un autre côté, les habitudesde vie, la culture qui nous entoure sontautant de facteurs pouvant inciter l’en-fant à initier un sevrage plus rapidementqu’on aurait pu le penser. Il est alors biendifficile de conclure à une grève ou à unsevrage seulement à partir de l’âge del’enfant.Agir ou pas ?On a vite fait d’entendre, dans notresociété peu habituée à un allaitementlong, qu’il était temps et que cette grèvemontre le désir de l’enfant d’arrêter l’al-laitement. Or, si l’enfant entame une grèvedes tétées, il sera bien normal de tenterde l’aider. Sa famille sera la mieux placéepour décrypter le fond réel de la question.Les astuces proposées plus loin pour-ront aider le petit et sa famille à passerce cap difficile qu’est une grève des

tétées. Et si ce n’est, finalement, pas unegrève, que l’enfant est encore petit, ouque ses parents pensent qu’il serait bienpour lui de continuer encore un peu l’al-laitement, ces pistes pourront peut-êtreaider le petit à rester encore un peu ausein. Certaines familles profitent égale-ment d’une grève pour lancer unsevrage, si l’enfant ne semble pas tropmalheureux de quitter le sein.

DES RAISONS SOUVENT INCONNUESUne grève est souvent difficile à vivrepour les parents car les raisons de ce

comportement sont, la plupart dutemps, inconnues. On se transformealors en détective afin de tester diffé-rentes pistes.Une douleur ou une gêne, particulière-ment si elle se manifeste plus fortementpendant les tétées, peut être associée àl’allaitement si elle se répète. Ce peutêtre une douleur dans le corps du bébé,comme un torticolis, ou un problèmeORL, comme une otite ou un nez bou-ché. Ce genre de souci peut d’ailleurs semanifester uniquement sur un seul sein.De même, les poussées dentaires, unmuguet, une petite plaie dans la bouchepeuvent rendre la tétée désagréable,voire douloureuse, et pousser l’enfant àrefuser le sein.Une mastite pourrait aussi déclencherune grève chez certains bébés. En effet,le lait devient alors plus salé, au pointque certains enfants préfèrent refuserle sein en question tant que la mastiten’est pas terminée. Une cause psychologique peut aussi êtreà l’origine du problème. On rencontrefréquemment des bébés qui ont entaméune grève après avoir mordu leur mère :une réaction un peu vive de la mamansous le coup de la surprise peut effrayerle bébé au point qu’il refuse ensuite lesein. D’autres petits pourraient égale-ment être sensibles à l’humeur de leurfamille, en cas de conflits par exemple,ou alors utiliser la grève comme manièred’exprimer leur mécontentement aprèsune séparation trop longue pour eux.Les enfants passent aussi par despériodes où l’environnement est telle-ment intéressant qu’ils en oublieraienttemporairement de téter.Et tout le reste… ce que l’on suppose etce que l’on ne connaîtra jamais. Un bébépourrait réagir au parfum de sa mère ou

Passer des moments agréables avec son bébé gréviste :la relation est toujours là, avec ou sans tétée.

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à son nouveau déodorant. Pourquoi pasau goût du lait maternel dû à quelquechose de très inhabituel qu’auraitconsommé sa mère (aliment, médica-ment) ou au retour des règles. De trèsrares cas ont même été décrits de bébésqui refusaient de téter d’un côté car leurmère commençait à développer unetumeur sur ce sein.

SURVIVRE EN ATTENDANTUne fois la maman rassurée sur la signi-fication de ce refus du sein, que son petitne la rejette pas, qu’il a juste un pro-blème et l’exprime de cette manière, ilfaut trouver des moyens pour survivreen attendant que cela passe.Conserver la lactationSi l’enfant refuse le sein quelquesheures, la lactation ne devrait pas êtretouchée. Exprimer un peu de lait peutêtre nécessaire pour éviter un engorge-ment. Mais si la grève commence àdurer, il vaut mieux exprimer régulière-ment du lait afin de maintenir la lacta-tion au niveau des besoins de l’enfant.Cela permettra, d’une part, d’offrir lelait maternel au bébé d’une autre

manière qu’au sein, et, d’autre part, derester « attractive » au moment où lebébé reviendra au sein. Il serait dom-mage qu’en revenant au sein le petits’énerve et doive relancer la lactation.Réapprivoiser le seinIl est essentiel que la tétée reste unmoment agréable pour l’enfant commepour la mère. Forcer un petit risqueraitde le braquer davantage. Patience et per-sévérance sont de mise en attendant quela grève passe. Profiter de longsmoments ensemble, peau contre peau,sans même penser à l’allaitement, riende tel pour se consoler l’un l’autre decette situation non voulue.Manger autrementÉvidemment, pendant la grève, il fautbien que l’enfant mange, surtout si lerefus dure un peu. Si le petit est diver-sifié, il se peut qu’il accepte des alimentsà la cuillère alors qu’il refuse des tétées.Mais s’il faut lui donner du lait, par quelmoyen le faire ? Il n’existe, malheureu-sement, pas d’étude permettant desavoir si l’utilisation d’un biberon, d’unesucette, ou d’un lait ou laitage autre quele lait maternel pendant une grève des

tétées a un effet sur le retour vers lesein. On peut se poser la question desavoir si le fait de limiter cette concur-rence d’avec le sein ne pourrait pasmotiver l’enfant à revenir alors plus vitevers le sein.

MILLE ET UNE ASTUCESSi la cause est identifiée, ce qui est loind’être toujours le cas, elle sera suppri-mée ou, au moins, on tentera d’amé-liorer la situation de l’enfant : dégagerun nez bouché, soigner une otite, rendremoins douloureuse une poussée den-taire, soigner une mastite, éliminer leproduit dont l’odeur importune.Toutefois, la suppression de cette causene suffit pas toujours à décider l’enfantà revenir vers le sein.Se détendre ensembleSans chercher à donner le sein ni à uti-liser une position d’allaitement, lamaman peut laisser son petit en peau àpeau et, simplement, profiter de ce bonmoment ensemble et constater que leurrelation existe toujours. Ce contact dansun bain semblerait même être encore

Des petits peuvent se détourner du sein à certains âges, trop occupés par ce qui les entoure.

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plus efficace ; peut-être ferait-il remon-ter certains souvenirs chez l’enfant. Sile petit montre des signes d’intérêt et serapproche du sein, il suffira de l’ac-compagner sans jamais le devancer.Parfois, une bonne surprise arrive. Et sil’enfant s’énerve en tentant de prendrele sein, il est préférable de le calmeravant de réessayer, voire de lui offrir unpeu de lait à côté. Détourner l’attentionCertains bébés sont plus enclins à téterdans des moments de sommeil ou d’en-dormissement. Ils pourront alors accep-ter le sein la nuit ou avant et après lessiestes, mais pas à d’autres moments dela journée où ils sont plus éveillés.

SE RECENTRER L’UN VERS L’AUTREQuand l’environnement est trop stimu-lant pour l’enfant, il peut être intéressantde s’isoler. La tétée peut alors être pro-posée dans une pièce plus sombre, sansdistraction, ou alors dans une écharpeen marchant ou en chantonnant.D’autres positions d’allaitement peu-vent également débloquer la situation,particulièrement en cas d’inconfort surun sein mais pas sur l’autre. Une posi-tion complètement différente, ou lamême mais en glissant le bébé surl’autre sein, peuvent convenir au bébé.Une installation où le bébé est plusrelevé, comme avec la position en bal-lon de rugby ou à califourchon¹, seraplus confortable en cas de souci ORL. Onpeut aussi essayer de commencer latétée par le sein accepté, et, quand leréflexe d’éjection arrive, glisser discrè-tement le bébé sur l’autre sein, sanschanger son corps de position. On finiraalors plutôt la tétée sur le sein préféré.L’appâter avec son laitPour motiver le bébé à téter, on peutessayer d’exprimer un peu de lait puis dele faire couler sur le sein ou près des lèvres

de l’enfant. Stimuler le réflexe d’éjectionjuste avant de proposer le sein, voire expri-mer du lait directement dans la bouchede l’enfant, pourra aussi encourager lepetit par une arrivée rapide de lait.

QUAND LA GRÈVE PREND FINOn ne peut pas prévoir quand ni com-ment une grève des tétées se terminera.

Elle peut se terminer aussi brusquementqu’elle a commencé. Malheureusement,certaines mères devront faire le deuild’un allaitement plus long devant unenfant qui se détourne définitivementdu sein. D’autres bébés reviendront versl’allaitement par étapes, avec des bondsen avant et des retours en arrière, lais-

sant croire qu’ils vont se décider et, fina-lement, repoussant le sein hors de labouche sans téter. Lorsque l’enfant sedécide enfin à revenir vers le sein, le stressfait place au soulagement et à la joie dela mère comme du petit. Vanessa D.allaite sa fille Violette, 21 mois. Sa petite,depuis qu’elle a 8 mois, a enchaîné desgrèves de tétées pour de multiples rai-

sons, connues ou non : “Je me sens tristequand elle ne veut pas téter ; je pleure et jeme plains à mon mari qui me console.Quand elle revient au sein, c’est un énormesoulagement. Au fond, la routine reprendvite le dessus. Nous continuons notre che-min lacté comme deux vieux routiers... Cesgrèves m’ont beaucoup appris sur ma rela-tion à mon bébé et à notre allaitement :j’apprends tous les jours à la respecterdavantage en acceptant ses décisions. Laliberté de ma fille de dire non vient trou-bler la belle mécanique de l’allaitement. Et,comme souvent, c’est lorsque l’on apprendà renoncer... que bébé revient.” n n n

MARTINE VERGNOL

CONSULTANTE EN LACTATION IBCLC

1- “Comment bien s’installer pour allaiter”,Grandir Autrement n°7.

Pour aller plus loinDe nombreux témoignages dansAllaiter aujourd’hui, n°68. Dossier disponible sur http://www.lllfrance.org

Une grève des tétées signifie que l’enfant a un problème, pas qu’il rejette sa mère ni qu’il veut se sevrer.

Devant la détermination de certains enfants, mieux vaut cheminer avec tact et patience.

>>> Suite de la page 63

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ALIMENT Grandir Autrement n’a pas la prétention de dicter des règles de conduite,mais d’informer. Il est vrai qu’une consommation moindre de viande nous permetde mieux préserver notre environnement et de mieux respecter l’être vivant qu’estl’animal pendant sa vie d’élevage. Cela contribue aussi à une viande meilleure quipréserve aussi notre santé sur le long terme. Néanmoins, à quelles conditions ?

Manger moins de viande :pourquoi ?

Au début du vingtième siècle,la viande, protéine animale,est réservée à une élite carson prix est élevé. Lescouches sociales défavori-

sées, elles, consomment davantage delégumineuses, c’est-à-dire des protéinesvégétales. Ces aliments portent respec-tivement le nom de « protéine du riche »et « protéine du pauvre » ! Puis, après laSeconde Guerre mondiale, l’élevageintensif se développe avec une augmen-tation de la consommation de la viande.En effet, cette hausse est aussi reliée àune baisse de son prix. Mais, cela n’estpas sans conséquence sur la qualité dela viande, le respect de l’animal et de l’en-vironnement. Alors, sans être végétarienstrict, peut-on, faut-il manger moins deviande ? Enfin, quelle viande consommerpour allier équilibre nutritionnel et res-pect de notre environnement ?

PROTÉINES ANIMALES ET PROTÉINESVÉGÉTALES : KESAKO ?Quand on parle de protéines, la viande estsouvent citée en exemple. De même queles œufs, le poisson et les laitages, ellecontient des protéines dites complètes. Eneffet, ces dernières sont composéesd’acides aminés essentiels à des tauxrecommandés par l’OMS. Pourquoi ? Nousavons besoin d’un apport quotidien pré-cis en huit acides aminés essentiels (AAE)pour le renouvellement de nos cellules, laproduction de nos hormones, de nos anti-corps, etc. Il suffit qu’un seul AAE soit défi-citaire pour que le fonctionnement denotre corps en pâtisse. Les protéines ani-males nous apportent ces rations de sécu-rité, que ce soit pour les adultes ou lesenfants. Notons que l’œuf est la protéine-référence de l’OMS. Il contient la mêmeration d’AAE que le lait maternel pour 1 g

de protéine ! Elle est donc vivementconseillée aux enfants. Les protéines végé-tales, longtemps délaissées, se trouventdans les légumineuses et les céréales. Ellessont dites incomplètes car déficitaires enlysine (AAE) (pour les céréales) et enméthionine (AAE) (pour les légumineuses).Néanmoins, un plat à base de ces deux ali-ments permet un équilibre protéiniqueadéquat pour les adultes. C’est le cas denombreux plats traditionnels : couscous,dahl, etc. Souvent, ces plats sont agré-mentés d’une protéine animale, mais enfaible ration (bouillie et non grillée...). Deplus, les légumineuses contiennent desfibres qui luttent contre la constipation,des acides gras essentiels pour les mem-branes cellulaires, des minéraux, etc. Lequinoa, lui, contient des AAE en taux équi-librés pour l’adulte et l’enfant.

QUELLE VIANDE CONSOMMER :QUALITÉ, PROVENANCEL’élevage intensif a permis une aug-mentation de la consommation deviande, mais au détriment de sa qualitéet de la protection de l’environnement.En effet, les animaux élevés en intensifsont nourris à l’ensilage et restent àl’étable, été comme hiver. Ils sont ali-mentés avec du soja issu d’OGM et ontun foie précocement épuisé. Leursurines, très acides, polluent les eaux desurface… et les vaches produisent plusde gaz à effet de serre ! De plus, la viandede ces animaux est riche en acides grassaturés (AGS) alors que celle d’animauxélevés en extensifs ou bio est riche enAGMI (acides gras mono-insaturés) et enAGPI (acides gras poly-insaturés). Laviande est donc meilleure pour notresanté puisque les maladies ditesmodernes sont reliées à un apport tropélevé de ces AGS : hypertension, choles-

térol, etc. Enfin, ces animaux bénéficientd’une vie décente. En France, ce sujet esttabou (comme l’expérimentation ani-male !) mais une prise de conscience sefait jour depuis quelques années pourreconnaître la nécessité de la bien-trai-tance animale. Enfin, bio ou pas, la pro-duction de viande emploie des matièrespremières, d’où l’intérêt de limiter saconsommation et de manger de la viandeblanche comme le poulet, par exemple.

CONCLUSIONConsommer de la viande à chaque repasest donc loin d’être nécessaire. Il est, deplus, fortement souhaitable de la choi-sir avec une provenance biologique ouextensive. D’autre part, les plats à basede légumineuses et de céréales permet-tront la découverte de nouvelles saveurs,tandis que les œufs et les fromages, enquantités raisonnables, pourront fairepartie de repas équilibrés. Néanmoins,les laitages seront également consom-més avec modération et auront, euxaussi, une provenance rigoureuse. On serappellera, par exemple, que de nom-breux ovins sont nourris aux alimentsissus d’OGM ! De manière générale,consommer une protéine animale une àdeux fois par jour est suffisant (œufs, lai-tages, viande ou poisson). n n n

ISABEL JIMENEZ

NATUROPATHE

Bibliographie :• Manger moins de viande, GaranceLeureux, Éditions La Plage (2009).• Faut-il être végétarien, Claude Aubertet Nicolas Le Berre, Éditions TerreVivante (2007). • Fabuleuses légumineuses, ClaudeAubert, Éditions Terre Vivante (2009). • Céréales et légumineuses, ValérieCupillard, Éditions La Plage (2002).

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FINES BOUCHES | Manger moins de viande ? C’est bon pour la santé, pour le porte-monnaie et pour l’environnement. Voyons aussi

comment un repas sans viande peut être bon “tout court” !

Les petits plats proposés ici contiennent des céréales, des légumineuses, ou les deux. Voyez le “Zoom aliment” d’Isabel Jimenez page précédente pour tout savoir sur la manière

d’équilibrer vos repas sans viande.

Des repas sans viande équilibrés

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Kitchedi indienPOUR 4 PERSONNESn> 1 cuillère à soupe d’huile d’oliven> 1 cuillère à café de graines de cuminn> 1 cuillère à café de cannelle en poudren> 1 pointe de clou de girofle moulun> 1 tasse (250 ml) de riz basmati completn> ¼ de tasse de lentilles corailn> 1 cuillère à café de seln> ½ cuillère à café de curcuma

Faire chauffer le cumin, la cannelle et le clou de girofle dansl’huile d’olive. Pendant ce temps, laver soigneusement le riz etl’égoutter. Le verser sur les épices, avec les lentilles corail, le selet le curcuma. Remuer quelques instants. Verser trois tasses d’eau. Couvrir la casserole et laisser cuire àpetit feu pendant vingt minutes. Poursuivre la cuisson quinzeminutes hors du feu, sans retirer le couvercle. Avant de servir,séparer les grains de riz à la fourchette.

NE CONVIENTPAS AUX

PERSONNESALLERGIQUES

À L’ŒUF.

Oeufs cocotte à la polentaPOUR 4 PERSONNESn> 4 verres d’eaun> 2 cuillères à café de bouillon en poudre aux champignons(ou un cube de bouillon végétal)n> 1 verre de polentan> un peu de fromage de chèvre frais (ou d’une crème liquidevégétale)n> 4 œufsn> une pincée de paprika

Choisir quatre verres identiques qui résistent à la chaleur. Ilsserviront à doser la polenta et à cuire les œufs cocotte. Faire chauffer l’eau en y diluant le bouillon. Lorsque l’eau bout,y jeter la polenta en pluie fine, baisser le feu et remuer pendanttrois minutes. Verser la polenta dans les verres. Y creuser unpetit trou pour y verser une cuillère à café de fromage frais oude crème liquide. Casser un œuf sur le dessus. Disposer les quatre verres dans une cocotte. Verser de l’eau jus-qu’à mi-hauteur des verres. Poser un couvercle sur la cocotte(sans mettre sous pression). Faire chauffer l’eau pour cuire lesœufs à la vapeur. Stopper la cuisson dès que le blanc d’œuf sefige et blanchit. Le jaune doit rester liquide. Saupoudrer d’unpeu de paprika pour décorer.

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Houmous, version doucePOUR 6 PERSONNESn> 150 g de pois chiches secs (ou 400 g de pois chiches cuitsau naturel)n> 1 tronçon d’algue kombu breton (facultatif)n> 1 cuillère à soupe de jus de citronn> 1 cuillère à soupe de purée d’amande blanchen> 1 cuillère à soupe de tahin (purée de sésame)n> 1 cuillère à café de cuminn> 1 cuillère à café de seln> un peu de paprika pour décorer

La veille, laver les pois chiches, puis les faire tremper dans ungrand volume d’eau pendant une dizaine d’heures. Le jour J, rincer les pois chiches. Les faire cuire dans une cocotteà fond épais, avec un grand volume d’eau et le tronçon dekombu, sans sel. Cuire à feu doux environ quarante minutes.Si vous disposez d’une casserole à parois et couvercles épais,vous pouvez réduire la cuisson sur le feu à quinze minutes etpoursuivre par une cuisson casserole fermée et hors du feu.Retirer l’algue. Mixer les pois chiches avec deux louches d’eaude cuisson (ou environ 150 ml d’eau) et le jus de citron, jusqu’àobtenir une purée homogène et fluide. Ajouter la puréed’amande, le tahin, le cumin et le sel. Mixer à nouveau. Servir froid, saupoudré d’un peu de paprika. Tartiner le hou-mous sur du pain ou sur des « toasts » faits de rondelles delégumes crus.

Si vous le pouvez, réservez ce houmous vingt-quatre heures au réfrigérateur avant de servir. Il sera d’autant meilleur que le cumin aura développé son arôme.

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Lentilles au panais et croquettes de pomme de terrePOUR 4 PERSONNESn> 1 oignonn> 1 ou 2 panais, selon la taillen> 1 carotten> 200 g de lentillesn> 1 branche de sarriette (ou quelques feuilles de sauge)n> 1 kg de pommes de terren> sel, muscade

Faire revenir l’oignon haché dans un peu d’huile d’olive. Ajouterles légumes coupés en dés et remuer quelques minutes. Ajouterensuite les lentilles et la sarriette. Les couvrir d’eau et poser uncouvercle sur la casserole. Laisser mijoter vingt-cinq minutesenviron, jusqu’à ce que les lentilles soient tendres. Pendant ce temps, éplucher et râper les pommes de terre. Ajouterune pincée de sel et une pointe de muscade. Faire chauffer unepoêle légèrement huilée. Y disposer quelques poignées de pommede terre râpée et les tasser en galettes. Lorsque le dessous estdoré, retourner les galettes pour en cuire l’autre face. Servir leslentilles aux panais avec quelques galettes de pommes de terre. On peut accompagner cette assiette d’une chiffonnade d’oseillecrue (ou une autre salade) et d’une sauce relevée (sur la photo :une crème de gingembre que l’on peut remplacer par de la mou-tarde à l’ancienne, par exemple).

POUR 12 GALETTESn> 2 poireauxn> 2 tasses (500 ml)de flocons de rizn> 1 tasse (250 ml) de farine de milletn> 1 cuillère à café de sel aux herbesn> de la muscaden> 1 petit bouquet de persiln> 1 cuillère à souped’huile d’olive

Couper les poireaux en rondelles. Les cuireà couvert et à feu doux, avec un demi-litred’eau. Dans un saladier, mélanger les flo-cons de riz, la farine de millet, le sel, la mus-cade. Arroser avec le bouillon de cuissondes poireaux, encore chaud. Mélanger etlaisser gonfler quelques minutes. Mixer lespoireaux avec le persil. Ajouter cette puréeà la préparation et mélanger pour obtenirune pâte homogène.Faire chauffer une poêle huilée. Y déposerde grosses cuillerées de pâte. Lorsque le des-sous est doré, les retourner pour cuirel’autre face.

Galettes de flocons de riz au poireau

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Mars-Avril 2010 - 69 - Grandir Autrement n°22

Devenez animatrice en chant prénatalFormations dans toute laFrance pour pers. de tousniveaux en chant, musiqueet solfège.Prochaines sessions :Angers, Lyon et Avignon enjuillet 2010.Informations : Si ça me chante 01 43 40 99 54 www.sicamechante.com

Participez à nosprochains dossiers !Grandir Autrementrecherche des témoignagessur les sujets suivants :l Votre enfant est dans uneécole Steiner ou est instruità la maison selon la péda-gogie Steiner.l Votre famille vit en éco-village ou en écoquartier.l Vos enfants et les émotions.l Vous avez créé une école.

Vends vêtements etcouches bébé 0-6 mois petits prix, coton bio/équi-table ou laine, lavés aveclessive bio. Vendus en lotsou séparément selon besoin. Tél. : 06 20 72 79 16 ou 05 65 10 84 76 ou courriel (photos, détails, prix) [email protected]

Vends écharpe de portagequasi-neuve, 20 €Tél. Sandrine06 62 05 99 71

Vends lot 10 coucheslavables fuzzi bunz(tout-en-un) : 3 jaunes, 4 oranges et 3rouges + inserts + 1 rouleau defeuilles. Taille S. Très bon état.94 € (prix d’achat : 164 €)

L'édition 2010 de Festimôm' aura lieu à l'occasion desvacances de la Toussaint,avec pour thème « La cuisi-ne ». Afin de vous donnerun avant goût de celle-ci, laMJC Centre vous proposeraune Mini édition qui auralieu les 14 et 15 avril. Auprogramme de cette courteédition : le jardin expéri-mental vous proposera desateliers intéractifs sur lagastronomie moléculaire,Laurent Kraif jouera "La cui-sine, une aventure musico-cullinaire vocale et percussi-ve”, et la CompagnieArniphone présentera sonciné-musique "La faim desbobines" et "l'homme quiplantait des arbres". Plus d'informations auprès de la MJC Centre (04 50 92 10 20). La billete-rie sera disponible débutMars. Spectacles et atelierspour petits et grands,

petits amuses-bouchesavant une édition 2010 plusque gastronomique!

Nous sommes ungroupe de parentsqui avons créé un jardind'enfants inspiré de lapédagogie steiner et, lesenfants grandissant, nousvoulons ouvrir une écoleprimaire. Nousrecherchons des parte-naires, soutiens financiersou coup de main pour lestravaux. Région [email protected] 40 21 92 77

Vous pouvez demander de recevoir des dépliantsGrandir Autrementà distribuer en [email protected]

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Sommaire du numéro 23Quelques titres pour vous mettre l’eau

à la bouche !

La pédagogie SteinerLes pédagogies Montessori, Steiner et

Freinet sont les pédagogies alternativesles plus connues. Rudolf Steiner a su

marquer son époque et ses idées sontencore d'actualité. Quelles sont-elles ?

Quels sont les grands principes de lapédagogie Steiner ? Quel est le quotidien

des enfants fréquentant les écoles Steiner-Waldorf ? Peut-on aussi instruire ses enfantsen famille en se basant sur cette pédagogie ?

Dossier

Jouer fait partie de la vie de l’enfant.Cela lui permet de se construire, defaçonner son univers et son identité,d’expérimenter à la fois le plaisir etles règles du groupe. Le jeu mène versla liberté et l’autonomie. Jouernourrit aussi l’intimité d’unerelation. En jouant, l’on grandit…quel que soit son âge ! Notreprochain hors-série abordera laquestion du jeu dans toutes sesdimensions (pourquoi jouer ? quepenser des jeux éducatifs ? faut-ilprivilégier les jeux coopératifs ?comment éviter d’être envahi dejouets ? comment faire lorsque jouer avecson enfant représente une corvée ?, etc.) et vous donnera des pistes de jeux et de jouets à organiser,à fabriquer ou à acheter. Parution : Mai 2010

Hors-série numéro 6 : L’enfant, la famille et le jeu

Grandir éthique Le magazine Grandir Autrement a pourvocation d’être diffusé dans l’ensemble desterritoires francophones, et même au-delà, et de s’adresser à tous les parents. Il souhaiteaccompagner chaque parent, quel que soitson chemin. Conscient que chaque famille,chaque individu est unique, Grandir Autrementn’a pas tant pour but de donner des conseilsque des pistes de réflexion.

Grandir Autrement est porteur d’un messagede parentage proche des rythmes et besoinsdu tout-petit, ainsi que d’éducation

respectueuse et sans violence des enfants.Pour autant, Grandir Autrement ne souhaitepas émettre de jugement de valeur : àchacun d’y prendre les informations quil’intéressent et de laisser ce qui ne luiconvient pas.

Grandir Autrement est conscient del’importance de sauvegarder notreenvironnement pour l’avenir de nosenfants et des générations futures.

Grandir Autrement cherche avant tout à apporter des informations objectivesétayées dans la mesure du possible par des données scientifiques.

Les annonceurs qui participent à la vie du magazine sont rigoureusementsélectionnés, afin de conserver unevéritable liberté d’expression et un regardcritique. De plus, la place de la publicité estvolontairement limitée.

Le magazine est imprimé sur du papierrecyclé non blanchi, avec de l’encrevégétale sans solvant, par un imprimeurinscrit dans une démarche dedéveloppement durable et ayant reçu le label Imprim’vert.

Naître parents10 raisons d'emmener bébé chez l’ostéopathe

Grandir et s’éveillerL'école et les ados

Grandir en savourantAllaitement : Endormir bébé au seinFines bouches : Glaces et sorbets

Sonia

Dre

vet

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Déjà parus !

● Faire garder sonenfant : ce qui évolue● Le choix de fairegarder ou pas

● Les modes de gardetraditionnels

● Ce qui bouge

● Différentes alternatives

Hors série numéro 5● Le rôle et la place des grands-parents● Biberons et tasses bio

● Le chemin vers la propreté

● Passer son enfantdans le dos

● Se réchauffer sansréchauffer la planète

Numéro 20● Les famillesnombreuses● Matériel Montessori

● Les gros mots

● Le CAMSP de Tourcoing se met au portage

● Faire du compost en appartement

Numéro 19● Énergie et santé● Chaussons souples

● Y a-t-il un âge pourapprendre à lire ?

● La rééducation du périnée

● Travailler sur les émotions à l’école

Numéro 21

6 numéros + 1 hors série 35 € (38 € pour l’étranger)

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