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GUIDE DE VALORISATION DU PETIT PATRIMOINE Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement de Saône-et-Loire 6, quai Jules Chagot - BP 225 - 71308 Montceau-les-Mines Cedex - Tél. 03 85 69 05 25 - Fax. 03 85 69 05 30 - Courriel. [email protected] sur le territoire du Grand Site Solutré-Pouilly-Vergisson

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GUIDE DE VALORISATION DU PETIT PATRIMOINE

C o n s e i l d ’ a r c h i t e c t u r e d ’ u r b a n i s m e e t d e l ’ e n v i r o n n e m e n t d e S a ô n e - e t - L o i r e6, quai Jules Chagot - BP 225 - 71308 Montceau-les-Mines Cedex - Tél. 03 85 69 05 25 - Fax. 03 85 69 05 30 - Courriel. [email protected]

sur le territoire du Grand Site Solutré-Pouilly-Vergisson

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CommanditaireSyndicat Mixte de Valorisation du Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson

Partenaires techniquesDIRENRégion BourgogneConseil Général de Saône-et-LoireCAMVAL

Conception et réalisationCAUE de Saône-et-Loire :

Emmanuelle Limare, paysagisteRosine Foret, architecte stagiaireCyrille Merle, paysagiste

Comité de relectureM. Chartraire, DASCT, Conseil Général de Saône-et-LoireStéphanie Beaussier et Cyrille Favier du Syndicat Mixte de Valorisation du Grand Site de Solutré-Pouilly-VergissonM. Desgeorges, chargé de mission sites et paysage, environnement urbain et urbanisme à la DIRENM. Grange, architecte des bâtiments de France, SDAPM. Bellicot, membre de la société des amis des arts et des sciences de TournusM. Reveyron, professeur à l’université de Lyon II, département histoire de l’art

RemerciementsNous remercions :- le comité de relecture pour sa gracieuse participation,- Stéphanie Beaussier et Cyrille Favier, pour leur disponibilité,- toutes les personnes rencontrées sur le terrain : notre tâche aurait été difficile sans l’aide des viticulteurs connaissant parfaitement leurs parcelles et des nombreuses personnes rencontrées dans les vignes, notamment : M. et Mme Sève, M. Giroux, M. Burrier...

Crédits photos : CAUE de Saône-et-LoireImprimeries du Conseil Général de Saône-et-LoireMai 2005

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IntroductionLes communes de Charnay-lès-Mâcon, Davayé, Fuissé, Prissé, Solutré-Pouilly et Vergisson se sont associées depuis 1996 aux services de l’État, à la région Bourgogne et au département de Saône-et-Loire pour engager une réflexion globale sur leur avenir. Une Opération Grand Site a été lancée, visant à mettre en cohérence des projets, restaurer et mettre en valeur le site de la roche de Solutré, développer l’accueil et la connaissance des valeurs patrimoniales et naturelles des espaces, et favoriser de meilleures retombées économiques liées à la fréquentation touristique.

Les paysages du Mâconnais sont riches d’un petit patrimoine qui participe activement à l’image du terroir viticole auquel il est associé. Mais ces constructions, souvent en pierre, sont lourdes à entretenir. Les constructions se dégradent, et disparaissent parfois complètement.

Soucieux de la qualité et de la mise en valeur de ces paysages, le Syndicat Mixte de Valorisation du Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson a missionné le CAUE de Saône-et-Loire (conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) pour réfléchir à une politique de valorisation de ce petit patrimoine, répondant aux points suivants du programme d’actions établies pour l’Opération Grand Site :- remettre en état les murs et les abords des routes d’accès au site- mener des actions de restauration du petit patrimoine rural- mettre en valeur les qualités architecturales des villages- favoriser la connaissance du territoire et sa vulgarisation auprès des publics.

Le présent guide s’est basé sur une étude bibliographique, une concertation avec les élus, les professionnels de la vigne et de l’aménagement, ainsi que sur un travail minutieux de terrain. Dans la première partie sont présentés les éléments intéressants et représentatifs du petit patrimoine sur ce territoire et les enjeux de leur mise en valeur.Si le petit patrimoine présent dans les villages est relativement bien entretenu, il faut nuancer pour l’état de celui présent au cœur du vignoble. Dans une deuxième partie, des fiches descriptives synthétisent l’état général et les techniques constructives des murs, des cadoles, ainsi que des lavoirs, les enjeux de leur restauration et les axes prioritaires d’intervention.Enfin, une démarche active de valorisation est proposée, précisant pour chaque action des outils, des démarches similaires et les partenaires à associer ou à solliciter.

Ce document doit servir de base de discussion aux les élus, pour élaborer une stratégie de valorisation du petit patrimoine sur le Grand Site.

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Sommaire

Eléments du petit patrimoinerepérés sur le territoire du Grand SiteAnalyse succincte et enjeux principaux

Comprendre et valoriser le petit patrimoineLes murs et murgers, protection pour les vignesLes cadoles, ces abris de pierreLes lavoirs, miroirs d’eau

Vers une politique de valorisation du petit patrimoineLes principaux enjeux, outils, moyens, partenaires et contacts

AnnexesLes servitudes établies par la loi, du mur et du fossé mitoyenLa procédure de péril

Contacts

Bibliographie

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Eléments du petit patrimoinerepérés sur le territoire

du Grand Site

Analyse succincte et enjeux principaux

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Un paysage hérité

De manière générale, le paysage du Grand Site est très anthropisé. L’homme a façonné ce paysage au fil des siècles, et il continue d’ailleurs de l’adapter aux nouvelles contraintes liées à la culture de la vigne.

Lorsque l’on observe les paysages viticoles bourguignons, un élément marque les esprits, la pierre. Décliné sous différentes formes, cet élément présent dans le sol a été extrait au fil du temps pour contribuer à la formation de murets, cadoles ou autre. Cette pratique de l’épierrage a permis de façonner le paysage et de formaliser les limites parcellaires par des murets, murgers... Outre le fait de rendre les terres plus facilement labourables, les enclos permettait aussi de protéger les cultures du froid lors des gelées printanières. Toute cette matière première a également permis de construire des abris, les cadoles, permettant aux vignerons de se protéger des intempéries lorsqu’ils partaient pour la journée. Les villages étaient implantés aux emplacements de résurgence des sources et dans les endroits les plus enrochés, bénéficiant ainsi de la matière première sur place.

Globalement le paysage agricole s’organisait de la façon suivante :- les coteaux pierreux bien exposés étaient plantés de vigne- les terres les moins cultivables situées dans les zones rocheuses étaient soit consacrées à la culture de fruitiers (cerisiers, pêchers de vigne, noyers), soit réservées au boisement (bois destiné à la production de piquets)- les pelouses calcicoles au sommet des côtes étaient utilisées pour le pâturage.

Pelouse calcaire

Buxaie

Boisement

Chemins viticoles

Vigne

Solutré

Arbres fruitiers

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Un paysage hérité des traditions viticoles

Aujourd’hui, ce paysage conserve des traces de cette organisation passée. Le changement des pratiques fait évoluer ce paysage :- les pelouses calcicoles sont peu à peu colonisées par la buxaie (les buis)- les vergers disparaissent (quelques rares fruitiers subsistent au détour des chemins)- les éléments du petit patrimoine (murets, murgers et cadoles) sont peu à peu arasés.

La mécanisation de la viticulture a engendré un élargissement des chemins provoquant la disparition et le non-entretien des murets. Les cadoles n’étant plus utilisées, leur existence a été remise en cause. Parallèlement, l’apparition du béton a permis aussi de mettre en œuvre des murs de soutènement de façon plus rapide mais au détriment de ce paysage traditionnel.

Aujourd’hui, dans le cadre de l’opération Grand Site, le Syndicat Mixte de Solutré-Pouilly-Vergisson s’interroge sur le devenir et la sauvegarde de ce petit patrimoine.Quels sont les enjeux et comment mettre en place une politique de mise en valeur de ce paysage ?

Murets et fossés

Murgers

Cadoles

Murs de soutènement

Vergisson

Puits, lavoirs, fontaines

Calvaires et croix de chemin

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Les différents éléments

Nous avons repéré les éléments suivants du petit patrimoine, nous semblant les plus représentatifs du territoire du Grand Site. Les numéros des photos se réfèrent à leur localisation sur le plan joint en fin de document.

Murs et muretsSoulignant l’entrée des villages, soutènements et liserés dans les vignes, clôtures et limites entre les parcelles, les murs et les murets sont les plus visibles dans ce paysage caractéristique. Escaliers en pierres saillantes, portails, seuils, niches..., renforcent l’attrait de ces constructions.

Traditionnellement en pierre, ils se dégradent rapidement. Ils représentent des linéaires impressionnants et sont de plus en plus remplacés par des murs modernes. Comment envisager l’avenir de ces murs, certes coûteux à remonter ou à entretenir, tout en prenant en compte leur impact dans le paysage, les notions de coût, et la faisabilité ?

Le petit patrimoine lié à la vigne

MurgersCes tas de pierres ont été formés dans les vignes en défrichant. Très larges et infranchissables, ils soulignent les limites parcellaires. Ils retiennent la chaleur du jour, et protègent les vignes du vent et des gelées printanières. Très présents, parfois percés pour laisser place à un passage, ces amas de pierres deviennent murailles.

CadolesCes abris de vignerons, construits principalement en pierre, sont dispersés dans les vignes. Peu visibles de prime abord, il faut les découvrir au croisement de chemins, adossées à un mur... Elles sont aujourd’hui en état de dégradation avancée, voire de disparition.

Largement associé aux murs, ce patrimoine lié aux traditions vigneronnes mériterait d’être mis en valeur, apportant un intérêt supplémentaire aux circuits pédestres dans les vignes.

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Les différents éléments

Lavoirs et fontainesChaque village possède un lavoir, voire plusieurs. Généralement au cœur du bourg, ils sont souvent bien conservés, entretenus et mis en valeur. D’autres se distinguent, perdus dans la nature, surprenant par la limpidité de leur eau. Quelques lavoirs ont été repérés, délaissés, et attendent d’être remis en état (Vergisson, Solutré, Pouilly). Les fontaines sont peu nombreuses.

Le petit patrimoine lié à l’eau

du petit patrimoine

PuitsSitués principalement sur des propriétés privées, les puits peuvent être protégés par une construction en pierre et accessibles par une porte latérale. D’autres, ouverts sur le ciel, sont ornés d’une margelle...

En bon état, ils marquent de leur présence les jardins ou les abords d’un lavoir (Solutré, Prissé).

Les ouvrages hydrauliquesCreusés en pleine terre, à fond empierré ou non, ces ouvrages permettent de recueillir et d’évacuer les eaux de pluie. Ils ont pour la plupart disparu et sont remplacés par le béton ou de larges fossés en pleine terre.

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Cadoles...

Calvaires ou croix de cheminCroix de pierre ou plus rarement, croix de fer, ont été érigées dans les villages. Elles peuvent être sobres ou très ouvragées (Fuissé). Elles sont entretenues et bien mises en valeur. Elles marquent souvent une intersection. Devenues point de repère, et peuvent faire l’objet d’une mise en scène spécifique : placette, espace de repos... L’attention doit être portée sur la stabilité de la construction (état du socle) et sur le bon état des pierres.

PigeonniersLes colombiers et pigeonniers marquent aussi le territoire du Grand Site. Quelques-uns subsistent à l’écart des bâtiments d’exploitation ou intégrés au sein de la propriété. Ils marquent le paysage comme les clochers des églises. Ils pourraient faire l’objet de sentiers thématiques. Une signalétique adaptée permettrait de développer l’information sur leur rôle social (ex. symbole de richesse), de garde-manger, de production de fumure et sur leur évolution à travers les siècles.

Le petit patrimoine lié à la religion

Autres éléments

Les différents éléments

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Cadoles... du petit patrimoine

L’avenir des murs de pierre sèche, aux linéaires immenses, aux usages et bienfaits reconnus, représente certainement la problématique d’actualité la plus délicate. Petits éléments fortement associés aux murs, les cadoles paraissent peut-être anecdotiques, mais symbolisent le travail de nos ancêtres dans les vignes.Les lavoirs, par leur taille et leur usage collectif, méritent d’être mis en valeur, participant pleinement à l’espace public.

Les techniques constructives de ces trois éléments principaux du petit patrimoine du territoire seront présentées dans la deuxième partie, ainsi que leur état général, les enjeux de leur restauration et les axes prioritaires d’intervention.

Conclusion

Les différents éléments

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COMPRENDRE ET VALORISER

LE PETIT PATRIMOINE

Lavoirs, fontaines, puits, cadoles et calvaires repérés sur le terrain figurent sur la carte jointe en annexes. Nous nous sommes rapidement rendu compte que nous

pouvions facilement passer à côté de cadoles sans les voir... Ce travail n’aurait pas été possible sans l’aide de nombreuses personnes.

Nous avons essayé d’obtenir un panel représentatif de l’existant, mais ce repérage n’est pas exhaustif et devra être complété dans le temps.

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LES MURS ET MURGERS,UNE PROTECTION POUR LES VIGNES

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Etc...Cadoles...Les murs et murgers,

Le paysage viticole du Grand Site est fortement caractérisé par la présence de nombreux murets et murgers. Ces « amas » de pierres se sont formés au fil des siècles grâce au travail des vignerons ; ils sont issus des épierrages successifs permettant ainsi la mise en culture des parcelles. Ces murs offrent un abri et une protection contre le froid pour la culture de la vigne.

Les murs trament le paysage solutréen, aussi bien au cœur des villages qu’au milieu des vignes. Les paysages évoluant au rythme du temps et des techniques agricoles, les murs, murets et murgers ont été délaissés ou détruits pour faciliter le passage d’engins agricoles ou pour récupérer les pierres. Lorsqu’ils étaient vraiment indispensables, ils ont été remplacés par des murs en béton. Jadis caractéristique majeure de ce paysage, la présence des murets devient « anecdotique » pour laisser place à des murs contemporains.

Élément emblématique du paysage viticole bourguignon (« image de marque » de la Bourgogne viticole), il convient de s’interroger sur la sauvegarde éventuelle de ce petit patrimoine ou sur de nouvelles techniques de construction plus adaptées à notre temps et s’intégrant mieux dans le paysage.L’impact visuel de ces murs et murgers est différent selon l’endroit d’où on observe : à l’entrée d’un village, le long d’un des chemins du Val larmatinien ou au milieu du vignoble. Comment concilier modernité et paysage ancestral ?Comment adapter la restauration en fonction des enjeux ?

Dans le paysage

Emplacements et fonctions

un rôle « agronomique » et paysager

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Généralement implantés en limite de propriété, les murs et murgers jouent plusieurs rôles :

• stocker les pierres récupérées au fil des siècles dans les parcelles• lutter contre l’érosion et le lessivage des sols• marquer la limite de propriété• constituer une protection contre les vents dominants et les gelées printanières.

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Etc...Cadoles...Les murs et murgers, un rôle « agronomique » et paysager

En travers de la pente, les murs et murgers servent de mur de soutènement, en retenant la terre et en limitant le ravinement des plantations. De plus, ils sont généralement très visibles depuis les routes et chemins qui sont eux-mêmes parallèles au relief. Ces murets et murgers ont donc un double intérêt de conservation et de restauration :

• impact visuel important• rôle dans la maîtrise de l’érosion.

Dans le sens de la pente, les murets et murgers ont avant tout un rôle de limite, parfois de soutènement, mais aussi protection contre le froid pour la vigne. Ils peuvent dans certains cas être couplés à des ouvrages hydrauliques de ressuyage de l’eau.Ces constructions sont moins perceptibles même si les murgers, de largeur plus importante, marquent aussi le paysage. Ces murets et murgers ont un intérêt de conservation et de restauration :

• rôle de collecte des eaux de ruissellement (car parfois couplés à des ouvrages hydrauliques)• rôle « climatique » (protection contre le froid et le vent)

Même si au premier coup d’œil, les murs semblent présenter une homogénéité architecturale, il existe de nombreuses variantes liées :

• aux savoir-faire traditionnels• à la modernisation des techniques de construction.

Parallèlement, d’autres ouvrages plus ou moins complexes et travaillés viennent enrichir ces murets : les entrées de clos, les chaperons, les escaliers ou les ouvrages hydrauliques.

Diversité des murets, murs et murgers

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Etc...Cadoles...Les techniques

Derrière ces pierres empilées et ces territoires marqués par l’ensemble de ces constructions, il est capital de saisir les savoir-faire et les expériences humaines qu’ils représentent. En effet, ces murs sont le résultat d’un savoir-faire artisanal nécessitant de sentir, d’observer, de peser chaque pierre afin de la disposer à la bonne place, là où son poids, la forme de ses faces et le tracé de ses arêtes permettront au mur de durer. Des solidarités diverses (voisinage, groupement paysan, association) constituaient et constituent encore aujourd’hui la matière humaine de ces murs, perpétuant les techniques et associant les forces vives autour de l’acte de bâtir.

Les murs et murets en pierre sèche30

cm

30 à 50 cm

chaperon

Servant en général de limite de parcelle, ces murs et murets sont le résultat de l’épierrage des terrains afin de les rendre cultivables. Ils avaient pour fonction d’amortir les chocs thermiques en emmagasinant la chaleur de la journée pour la restituer la nuit. Construits sur une fondation d’environ 30 cm de hauteur, ils sont le plus souvent construits en pierre sèche. Le chaperon qui les coiffe, permet par la charge qu’il crée d’asseoir la structure et de donner sa stabilité au mur. Ce chaperon permet aussi de limiter les infiltrations d’eau de pluie. Nous verrons qu’il peut prendre différents aspects.

Les murets maçonnés eux, sont le plus souvent construits sur une fondation de 60 cm minimum.

Les murs de soutènement en pierre sèche

Le chaperon constitué de laves permet de créer une charge qui confère une certaine stabilité au mur et le protège des infiltrations. De plus, cette stabilité est renforcée par le fruit attribué au mur lors de sa construction. Le creusement d’une tranchée avec un fond légèrement incliné vers l’arrière permet une meilleure assise du mur. L’épaisseur du mur variera suivant l’importance du fruit donné au mur.

50 à 70 cm pour un léger fruit 30 à 50 cm pour un fruit plus important

remblai drainant tassé tous les 20 cm

Les murs de soutènement permettent de limiter les phénomènes d’érosion et retiennent la terre tout en laissant filtrer l’eau. Les murs en pierre sèche laissent passer l’eau par les interstices existants entre les pierres.

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zone de drainage ou d’évacuation des eaux

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Les techniques de construction traditionnelle

Les murgersLes murgers sont le résultat de ramassages successifs de pierres qui sont empilées progressivement. Ils sont composés de deux murs latéraux, dont l’intérieur est rempli progressivement par des pierres disposées de façon aléatoire. Lorsqu’ils atteignent une certaine hauteur, des escaliers réalisés avec des pierres disposées en saillie, permettent de monter au dessus afin de continuer à déverser des pierres à l’intérieur.

murs latéraux

remplissage

Les murs en pierre sèche sont perméables à l’eau et subissent peu la poussée du terrain. En revanche, les murs maçonnés opposent une résistance à la poussée lorsqu’ils ne possèdent pas de barbacanes. Un terrain gorgé d’eau exerce une forte poussée et peut provoquer le basculement de certains murs de soutènement. C’est pourquoi, il est indispensable de prévoir à la construction du mur un système de drainage en amont du mur, ainsi que des percements qui laissent filtrer l’eau. D’un point de vue écologique, les murs et murgers abritent une faune importante. Cet aspect est donc également à prendre en compte pour le Grand Site, dans l’intérêt de l’écosystème, des habitants et des visiteurs.

50 à 70 cm pour un léger fruit 30 à 50 cm pour un fruit plus important

Les murs de soutènement maçonnés

Les murs maçonnés sont équipés de chantepleures ou barbacanes qui évacuent les eaux de ruissellement. En effet, le mortier de chaux et le sable utilisés dans la maçonnerie rendent le mur moins perméable.

Parfois, un chaperon composé d’une ou deux rangées de pierres dressées vient terminer le murger. Mais il peut être également poursuivi si des pierres sont à nouveau extraites du terrain. Des niches, des guérites et des cadoles sont ménagées à certains endroits dans l’épaisseur du murger.

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Etc...Cadoles... qui enrichissent les mursLes éléments

Les entrées de closParfois, un petit portail marque l’entrée de la parcelle. Ces éléments plus travaillés témoignent de l’importance du cru et donnent au vignoble une image de rareté, la sensation de protéger quelque chose de précieux. Ces portillons contribuent à l’image de marque prestigieuse des crus de pouilly-fuissé. Les entrées sont marquées par des éléments plus ou moins travaillés :- des pierres levées encadrent l’entrée- des pierres de taille assemblées marquent une entrée plus importante - un portail en fer forgé agrémente parfois une entrée en pierre de taille.

Les ouvrages hydrauliquesLes ouvrages hydrauliques traditionnels ont diverses formes et sont en général implantés le long des chemins, routes ou murets. Il s’agit en général d’un appareillage de laves posées sur chant. Ces ouvrages permettent de recueillir les eaux de pluie, limitent les phénomènes d’érosion et permettent d’évacuer l’eau vers des bassins de rétention. Ayant pour la plupart disparu, les fossés empierrés sont en général remplacés par le béton.

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Etc...Cadoles... qui enrichissent les mursLes éléments

Les restaurations contemporainesLes entrées de clos s’affaissent avec le temps et finissent par disparaître totalement du paysage. Parfois, certaines sont restaurées, comme à Solutré, dans leur aspect original. D’autres sont réparées avec les moyens du bord. Ces détails architecturaux sont des éléments importants à prendre en compte lors de la restauration d’un muret. Ils valorisent les paysages viticoles et sont une particularité régionale.

Les adaptations contemporainesL’adaptation de ces « caniveaux » prend diverses formes, ils sont soit :

• constitués d’un assemblage de profils béton préfabriqués• coulés sur place avec une finition plus moins travaillée.

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Etc...Cadoles...La diversité architecturale des murs

Les murs traditionnels

Les murs montés en pierre sèche étaient souvent coiffés d’un hérisson sommital composé d’une rangée de pierres dressées. « Cette technique permet de charger les dernières assises tout en ayant un blocage parfait. L’absence de mortier de pose liant l’ensemble permet aux assises de rester souples, ne craignant ni gel, ni poussées. Perméable, il permet aussi d’évacuer les eaux de ruissellement » (extrait de restauration et construction de murets, cabottes et ouvrages hydrauliques, guide réalisé par la DIREN de Bourgogne).

Ces murets maçonnés à la chaux conservent un aspect « mur de pierre sèche » car les joints ne sont pas apparents. En revanche, l’étanchéité de ces murs rend obligatoire la création d’un chaperon de laves maçonnées horizontalement. Afin de faciliter l’écoulement des eaux, ce chaperon doit avoir une certaine pente ainsi qu’une goutte d’eau ce qui permet d’éviter tout ruissellement le long du mur.

Les murs en pierre sèche avec chaperon de laves posées sur chant

Les murs en pierres maçonnées avec chaperon de laves posées horizontalement

Les murs en pierre sèche avec chaperon arrondiDans certains secteurs (Pouilly, Solutré), les chaperons ont été maçonnés de façon arrondie. Maçonnés à la chaux, les joints s’érodent avec le temps et prennent un aspect de mur en pierre sèche.

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Etc...Cadoles... et les différentes restaurationsLa diversité architecturale des murs

Les restaurations contemporaines

Dès le début du XXe siècle, certains murets sont maçonnés au mortier de chaux et sable local. Le chaperon doit alors être solidaire de façon à être plus imperméable. Des laves sont souvent disposées selon une pente unique. Ces constructions plus rigides se fissurent rapidement sous l’effet des dilatations et tassements.

Les restaurations contemporaines sont maçonnées en béton. Les joints très lisses et trop parfaits donnent à ces murs un aspect de murs en parpaings. L’homogénéité dans la taille des pierres (cf photo ci-dessous à droite) renforce cet aspect artificiel.

Le béton a été introduit et a fini par couvrir entièrement les murs en les rendant totalement étanches aux échanges hydriques et thermiques. Le béton résiste moins bien face à la dilatation et nuit à l’esthétique des constructions.

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Etc...Cadoles...L’évolution

Les chaperons traditionnels en pierre sont remplacés par des tuiles canals

Les murs sont rapiécés ou renforcés avec du ciment

Les murs s’écroulent sans être réparés

Avec la mécanisation de la viticulture, l’étanchéisation des murs (« cimentage »), les murs et murets subissent des contraintes pour lesquelles ils n’ont pas été conçus. C’est pourquoi, on assiste à un effondrement progressif et à une évolution des systèmes constructifs.

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Etc...Cadoles... des murs et murets L’évolution

Les chaperons traditionnels en pierre sont remplacés par des tuiles canals Différents matériaux viennent se substituer aux murets

Le béton coffré remplace définitivement les anciens murets

Le paysage se banalise même si différentes expériences tentent d’intégrer ces murs au paysage

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Etc...Cadoles...

Sur le Grand Site, les murs, murets et murgers en pierre sèche ont ainsi tendance à disparaître au fil du temps. Ils ne constituent plus la caractéristique première de ce paysage, mis à part certains secteurs où ils sont mieux conservés (Prissé et à l’est de la roche de Solutré). Ils deviennent un témoignage du passé.Aujourd’hui, les murets, toujours indispensables pour lutter contre l’érosion, sont construits en béton coulé sur place. Cette technique plus en accord avec notre époque nuit à la qualité des paysages du Grand Site même si certaines expériences tentent de mieux les intégrer dans le paysage (utilisation de bétons colorés).

Enjeux de valorisation

Les enjeux

Vue sur Solutré depuis le mont de Pouilly

Les murs en béton dans le paysage de Solutré

Effondrement d’un mur en pierres sèches Mur et caniveau béton

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Etc...Cadoles... Des priorités d’intervention

Il faut donc adapter une stratégie de restauration différente suivant la localisation des murs, en fonction de différents critères : • La sécurité dans les villagesDans certains villages et notamment à Solutré, certains murs de soutènement menacent de s’effondrer. Il faut donc envisager sérieusement leur restauration de façon à maintenir la continuité des murs existants.

Ces murs, souvent propriété de particuliers, menacent ruine. Le maire peut donc prescrire la réparation ou la démolition de murs qui pourraient, par leur effondrement, compromettre la sécurité publique (procédure de péril ordinaire ou imminent). Article L. 2212-2-1 du code général des collectivités territoriales

• Le maintien des murs de soutènement dans le vignobleLe béton semble être une solution déjà utilisée et répandue. Cette technique plus rapide et plus économique semble plus adaptée aux contraintes techniques engendrées par la modernisation de la viticulture. Toutefois, il semble important de prendre en compte l’aspect paysager qui constitue une « valeur ajoutée » aux vins bourguignons. C’est pourquoi, il est indispensable de réfléchir à différentes solutions qui pourraient marier pierre et béton de façon à limiter l’impact négatif du béton dans ce paysage viticole.

• L’impact visuel aux entrées de bourg et le long des chemins du Val lamartinien Il paraît judicieux de privilégier l’emploi de la pierre là où l’impact visuel est le plus important, notamment aux entrées de bourg et le long des chemins du Val lamartinien. Pour ce faire, différentes techniques pourront être employées (cf partie préconisations).

Coulures qui ont taché un mur teinté dans la masse. Mur en parpaing enduit et couvert d’un chaperon en pierre

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Etc...Cadoles... Entretien des murs existants

Après avoir dressé un rapide portrait de l’état général des murs et murgers sur le territoire du Grand Site, on s’aperçoit que différentes dynamiques se dégagent :

- la mécanisation a engendré la destruction progressive des murets gênants ;- les murs qui subsistent ne sont pas entretenus ;- progressivement, la pierre est remplacée par des matériaux contemporains plus économiques et plus rapides à mettre en œuvre.

On peut donc envisager diverses actions de valorisation :4Protéger les murs à travers les documents d’urbanisme (ex. PLU, plan local d’urbanisme).4Préserver et restaurer les murs situés en cœur de village, aux entrées de bourg, et le long des chemins du Val lamartinien.4Proposer et expérimenter de nouvelles techniques alliant béton et pierre dans le grand paysage au milieu du vignoble.4Entretenir et protéger les murs encore debout, notamment les détails qui enrichissent les murs (niches, escaliers, portes).

Pistes de valorisation

Pistes de valorisation

Niche pour un casse-croûte

Escaliers en saillie

Abri pour une personne

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Etc...Cadoles... Entretien des murs existantsPistes de valorisation

Entretien et restauration douce

Pour maintenir un mur en bon état, la végétation au-dessus du mur doit être régulièrement coupée de façon à éviter la poussée racinaire. Il faut donc couper les sujets puis les dévitaliser, sans les dessoucher. Les plantes grimpantes seront arrachées dans la mesure du possible afin d’éviter la repousse. Les parties de mur endommagées seront remblayées avec des gravats. La végétation herbacée au pied des murs sera entretenue, permettant ainsi de drainer et d’éviter le ravinement.

De la végétation

Des murs Les murs de pierre sèche doivent impérativement être surveillés et entretenus régulièrement. À défaut, ils devront être reconstruits par tronçons. Des techniques de consolidation des murs existent sans obligatoirement les démolir pour les reconstruire. Le respect scrupuleux de la technique de construction ancienne et de l’appareillage du mur doit seul conduire l’entretien et la restauration :

- un mur en pierre à joints secs peut être entretenu par injection d’un coulis de chaux pour restituer l’armature de terre souvent disparue ;

- un mur de soutènement peut être sauvé par la réalisation de raidisseurs verticaux arrières, reliés en tête par un chaînage sous le chaperon ;

- un mur reconstruit par banchage, avec excès de terre mélangée à de la chaux et grattage des joints, accepte très bien la végétation spontanée. Son aspect vieillit en perdant ses joints éliminés avec l’eau. Le traitement des joints à la chaux (non utilisés à la construction) dénature l’allure du mur et ne renforce pas sa solidité.

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Etc...Préconisations

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Etc...Préconisations

Il paraît important de conserver et de valoriser « l’aspect pierre sèche » aux endroits stratégiques. Les murs pourront être reconstruits suivant les techniques ancestrales, ou en s’en inspirant, en alliant béton et pierre de façon à minimiser le coût de ces constructions.

En cœur de village, aux entrées de bourg, et le long des chemins du Val lamartinien

• Les murs en pierre avec intérieur en parpaings

• Les murs en pierre sèche traditionnels (cf. § techniques de construction)

L’aspect esthétique est plus intéressant dans le cadre de la préservation des paysages du Grand Site, mais le coût est plus important.

Chaperon

Parement en pierre

Béton

Joint au mortier de chaux

30 à 50 cm

60 c

m

Tige métallique tous les mètres

Chaperon

Parement en pierre

Parpaings ou mur lesté en béton armé

Barbacane(diam. > 0,10 m)

Fondation

Épaisseur minimum : maçonnerie 35 cm

0,45 H + 20 cm

H

H/8 à H/15

DrainageMatériaux drainants

Matériaux drainants

Mur à Savigny (21), Bourgogne Magazine n°40, nov 2001, p.41

Mur béton avec parement en pierre

Construits sur une fondation, les murs peuvent être remplis au cœur par du béton. Cela permet ainsi d’économiser la pierre. Le dessus du mur sera protégé par un chaperon en pierre pour empêcher les infiltrations.Une attention particulière sera portée au jointoiement des pierres (joints à la chaux ton pierre, de façon à cacher le gris du béton et éviter « l’effet parpaing »).

Édifiés sur une fondation, les murs peuvent être construits en parpaings puis parés en pierre jointoyée au mortier de chaux. Les barbacanes permettent l’écoulement des eaux, récupérées grâce à un dispositif de collecte d’eau au pied du mur.Il faudra prêter attention à ne pas calibrer les pierres de façon trop homogène afin d’éviter l’effet « parpaing ».

• Les murs en pierre avec intérieur béton

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LES CADOLES,CES ABRIS DE PIERRE

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Cadoles...Les cadoles,

C’est en se promenant dans les vignes que l’on a le plus de chance de dénicher les cadoles, en contrebas ou au détour d’un chemin. Elles peuvent s’apercevoir de loin, toiture arrondie ressemblant à un tas de pierres, ou abri sombre et mystérieux taillé dans un mur...

Associées fréquemment aux murs et murgers, les cadoles se voient assez peu dans le grand paysage. Mais ce petit patrimoine séduit d’autant plus qu’il faut chercher, aiguiser son regard pour découvrir ces témoins de la vie viticole d’avant la mécanisation. Ce jeu de découverte pimente les randonnées (beaucoup de cadoles existent à proximité des sentiers du Val lamartinien) et initie les enfants de façon ludique au patrimoine.

Dans le paysage

Les cadoles abritaient les vignerons des intempéries et de la chaleur, jouant le rôle de « climatisation naturelle ». Elles servaient également à protéger les outils et les victuailles pour les repas...

Abri ménagé dans un murger (S9)

Abri mystérieux à Prissé (P3)

Fonctions

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Etc...Cadoles...Les cadoles, ces abris de pierres

De forme simple, les cadoles peuvent se distinguer suivant :

= leur situation par rapport aux autres constructions

- construction dans un mur (de soutènement ou en limite de parcelle) - construction réservée dans un murger - isolées en bordure ou en coin de parcelle - à l’encoignure de deux murs

Emplacements et typologie

= la forme de la cadole à la base, simple

- circulaire ou semi-circulaire - polygonale (carrée ou rectangulaire)

Les cadoles du Grand Site sont de taille plutôt modeste, voire très réduite (abri à une place). L’ouverture, unique, est orientée à l’abri des vents dominants (généralement à l’est et au sud).

Cadole à partie circulaire (S2)

Cadole isolée à plan rectangulaire (Po1)

Cadole à Solutré (S3)Cadole à Prissé (P3)

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Cadoles...Les techniques de construction

Les cadoles ont été construites grâce aux pierres, blocs et plaquettes (lauzes ou laves, strates de surface délitées par l’eau et le gel), issues de l’épierrement des parcelles. Plus ou moins réguliers, ces moellons calcaires ont été utilisés bruts ou ébauchés, assemblés en « maçonnerie à sec ».

Les couverturesDifférents modes de couverture étaient utilisés :

- une grande dalle sans charpente reposant sur les murs

- une couverture charpentée à un pan, couverte de tuiles creuses ou de laves

Grande lave

Siège (pierre en saillie)

Boutisse

Tuiles ou laves

Charpente

Cadole réhabilitée à Fuissé (F1) Détail de la couverture

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Etc...Cadoles...Les techniques de construction

- la voûte encorbellée en dévers Les pierres de chaque assise sont disposées en surplomb par rapport à celles de l’assise inférieure, tout en respectant une inclinaison de 15° environ vers l’extérieur. Une grande lave posée à plat sur le sommet ferme la voûte. Ce dévers conduit à bâtir une voûte plus haute que le cas précédemment cité.

- la voûte en tas de charge Les pierres de chaque assise sont disposées en lits horizontaux concentriques. Ces pierres peuvent avoir été légèrement taillées pour adopter une forme trapézoïdale. La charge de cet encorbellement nécessite un contrepoids extérieur, obtenu en chargeant le « rein » de la voûte.

Quand l’abri a une forme polygonale, de grandes laves coupent l’angle des murs, créant ainsi la base de la voûte.

On peut trouver dans d’autres secteurs des voûtes en berceau, plein cintre ou brisé avec clé de voûte (non repérées sur le territoire).

Pierres disposées en lits horizontaux

Lave faîtière

Par le chargement du rein de la voûte, elle paraît peu élevée

Banc en pierre

Pierres disposées en surplomb par rapport à celles de l’assise inférieure et inclinées de 15° environ vers l’extérieur

Lave faîtière

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Cadoles...

Les entrées sont basses. Trois grands types se dégagent sur le territoire du Grand Site : plusieurs possèdent un linteau de bois ou de pierre, d’autres présentent un encorbellement.

De chaque côté de l’ouverture, les pierres d’angle sont souvent appareillées en besace (alternées en longueur et en largeur), renforçant sa solidité.

Les entrées

Entrée à linteau de pierre

Entrée à linteau de bois

Entrée encorbellée en arc

Les éléments

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Etc...Cadoles...

Les ouvrages annexes

Des détails dans les constructions viennent enrichir les cadoles : les potières (ou poutires, niches) pouvaient abriter de petits outils ou un casse-croûte. Des bancs en pierre, constitués d’une lave en saillie ou d’une dalle posée sur des blocs aux extrêmités, évitaient de s’asseoir à même le sol.

Montrant un souci de finition, les gouttereaux (ou larmiers) protègent de la pluie un abri peu profond, grâce à une pierre disposée en saillie.

Cadole à Solutré (S13)

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rée

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ré (S

14)

Les éléments de composition

Niche dans un mur à SolutréCadole à Fuissé (F8)Banc dans une cadole à Prissé (P3)

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Etc...Cadoles... des cadolesLes causes de destruction

Sur le terrain, nous avons trouvé des constructions dans des états divers :

l Des cadoles encore en bon état, voire restaurées, souvent préservées par les nécessaires murs de soutènement dans lesquels elles sont encastrées.l Des cadoles dont les couvertures sont effondrées, néanmoins maintenues hors d’eau (tôles...).l Des vestiges de constructions : renfoncements arrondis dans les murs, amas de pierres ponctuels, murs ébauchant la forme de l’ancienne construction accompagnés de laves de l’ancienne couverture...l Des témoignages attestant de la présence de cadoles, dont on ne trouve plus trace...

Les causes de dégradation, voire de disparition des cadoles sont multiples :

4abandon de la parcelle où se trouve la cadole (arrêt d’exploitation, indivision...), absence d’entretien de la végétation, enfrichement et dégradation de la construction (balayage des branches, poussées racinaires...).

4problème technique de construction, entraînant des désordres voire l’effondrement de la cadole : manque de boutisses dans les parements des murs provoquant l’éboulement, chargement des voûtes initiales entraînant un surpoids...

4veillissement des matériaux par l’action du gel, des orages et du vent : délitage des pierres, linteaux fendus...

4pillage de pierres et vandalisme (dégradations gratuites des constructions et des abords, trous ou déplacement des pierres à la base des murs par les chercheurs de gibier et de fossiles, feux allumés à l’intérieur provoquant l’éclatement des pierres...)

4dégradation, voire disparition des constructions pour faciliter les accès ou les aménagements dans les parcelles

4...

Ainsi poussées à disparaître, les cadoles se dégradent rapidement. Bien qu’elles soient nombreuses sur le territoire, veiller à leur protection, voire à leur restauration, semble urgent.

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Etc...Cadoles... des cadolesLes causes de destruction

Ouvrages maintenus hors d’eau

Cadoles en état de dégradation avancé

Vestiges de cadoles

Cad

ole

à Fu

issé

(F5)

Cadole à Fuissé (F3)

Cadole à Solutré (S7)

Cadole à Solutré (S2)

Cadole à Prissé (P1) et lavoir ?

Cadole à Fuissé (F8)

Cadole à Solutré (S10)

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Etc...Cadoles... Préconisations généralesPistes de valorisation

S’il n’est pas question de remonter chaque cadole effondrée, diverses actions peuvent être envisagées, à plus ou moins long terme, pour limiter la disparition de ce petit patrimoine, véritable témoin de l’organisation de la vie viticole avant mécanisation.

4Établir un recensement et un suivi de l’état des cadoles au niveau du Syndicat Mixte. Les propriétaires de cadoles pourraient être les premiers sensibilisés et responsabilisés si on leur confiait un travail d’inventaire. Un balisage des cadoles pourrait faciliter leur repérage pour les promeneurs...

4Préserver tant que possible les cadoles en bon état.

4Maintenir hors d’eau celles dont la couverture s’effondre.

4Prévoir la restauration des cadoles les plus intéressantes (d’un point de vue architectural, localisées proches d’un sentier balisé ou visibles de la route...). Cela demande souvent un savoir-faire indispensable à la pérennité de la construction (voir les acteurs possibles page 70-71). Ces reconstructions et valorisations sensibiliseront le grand public au respect de ce patrimoine. Elles renforceront l’image du territoire viticole.

4Intégrer les cadoles intéressantes aux sentiers balisés existants, en leur attribuant des usages modernes : abri pour les marcheurs, aire de pique-nique à proximité, support pour le balisage des sentiers, point de repères dans les vignes, but de promenade...

Attention aux pastichesMieux vaudrait privilégier la restauration ou la reconstruction de cadoles ayant existé. Afin d’éviter l’effet pastiche, les constructions neuves respecteront autant que faire se peut la logique d’implantation des cadoles : inscription dans un mur ou murger existant, entrée à l’abri des vents dominants... (voir page 37)

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Etc...Cadoles... Préconisations générales

Quelques étapes indispensablesDans tous les cas, l’intervention d’un professionnel de la maçonnerie de pierre sèche est vivement recommandée. Une cadole effondrée ne peut être reconstruite que sur des bases saines.

4À l’aide des vestiges de la cadole, essayer de repérer la forme et la position initiale de la construction, ainsi que l’entrée, pour restauration plus respectueuse. Quel était le mode constructif utilisé pour la couverture ? La restauration d’une partie de mur ou d’un murger adjacent est-elle nécessaire ? ...

4Déposer et trier les pierres en place, en éliminant celles abîmées ou désagrégées par le gel. Les plus grandes et les plus longues sont réservées aux assises de couverture et au linteau.

4Recreuser éventuellement l’intérieur de la cadole en respectant les fondations.

4Récupérer les pierres et autres matériaux nécessaires à la reconstruction.

4Nettoyer soigneusement la végétation à proximité.

4S’assurer de la stabilité des murs. Au besoin, prévoir une fondation d’une trentaine de centimètres et bien caler les premières assises.

4Former la couverture suivant la technique la plus appropriée.

Entretien et aménagement des abordsAfin de participer à la mise en valeur des constructions, les abords des cadoles seront entretenus, notamment à la belle saison. On veillera particulièrement à éviter le développement d’arbres implantés naturellement contre ou au-dessus de la cadole. En revanche, la plantation d’un arbre fruitier à proximité (pour rappeler les anciens vergers), renforcerait son rôle de repère dans le paysage, et créerait un lieu ombragé pour les promeneurs. Des fleurs des champs (type coquelicot, reine des prés, valériane rouge, bleuet...) pourraient être semées près de l’entrée.

Un support pour les informationsDe petits panonceaux balisant les sentiers pourraient être intégrés discrètement aux constructions, rappelant aux visiteurs un code de bonne conduite : ne pas escalader les cadoles au risque de déstabiliser les pierres, ne pas déchausser les pierres, ne pas allumer de feux à l’intérieur...

Nous proposons, ci-après, quelques cadoles qu’il nous semblerait intéressant de restaurer, tant par leurs qualités paysagères et architecturales, que par leur implantation proche d’un circuit fréquenté. Toute intervention sur ces constructions ne sera évidemment possible qu’avec l’accord des propriétaires.

Pistes de valorisation

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Etc...Cadoles... de valorisationExemples

Entre route et chemin à Prissé

SituationSituée le long de l’un des chemins du Val lamartinien, cette cadole (P8) est implantée à un croisement d’une route et d’un chemin. Non loin, un ensemble de murs, murgers et cadoles bien conservé subsiste à l’abri des regards. Cette cadole pourrait donc devenir le point de départ de nouvelles promenades à travers le vignoble de Prissé.

Description et étatLa construction existante semble avoir été débarrassée de ses matériaux. Deux murs résistent à l’érosion du temps, ainsi qu’un espace rectangulaire cerné de murs (sorte de réservoir d’eau). De forme arrondie, cette cadole est l’une des plus grande que nous avons repérée. Son entrée orientée au nord tourne le dos à la route.

Préconisations pour sa mise en valeurPour sa restauration, il sera donc nécessaire de rapporter des matériaux sur place afin de la reconstruire. Pouvant servir de halte pour les marcheurs, un arbre fruitier, une table, un banc pourront y être éventuellement implantés afin de renforcer l’effet de repère au croisement. Si un nouveau cheminement est créé, la signalétique pourra alors être intégrée directement dans la construction.

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Etc...Cadoles... de valorisation

À deux pas, deux autres cadoles...

SituationUn petit peu plus haut, dans un chemin privé, situées au sein d’un ensemble de murs bien conservés, deux cadoles sont construites dans l’épaisseur du mur. La juxtaposition de différents éléments aussi bien conservés font de cet endroit, un lieu idéal pour enseigner aux enfants et aux touristes comment étaient construites les cadoles et à quoi elles servaient. Toute une signalétique pourrait accompagner ce parcours pédagogique.

Description et état (P3)En bon état général, cette cadole résiste aux effets du temps. À l’intérieur, un banc en pierre permet de s’y reposer à l’abri des intempéries. La toiture de laves en pierre est supportée par des chevrons en bois qui fléchissent peu à peu sous l’effet du poids.

Préconisations pour sa mise en valeurLes matériaux nécessaires à la construction sont présents sur le site. Il faudra vérifier l’état du mur et déposer la toiture de la cadole afin de remplacer les poutres qui la soutiennent. Tout comme les deux cadoles précédentes, cette dernière pourrait illustrer la diversité constructive des cadoles et permettre une découverte du fonctionnement et de l’utilité qu’avaient ces constructions pour les viticulteurs.

Description et état (P4)Le mur semble ici poussé par la croissance incessante de la forêt de buis. Les murs s’affaissent et se déversent dans les vignes. On remarque d’ailleurs que la partie haute de la cadole tombe peu à peu. Cette cadole est en fait une cavité qui a été pratiquée dans le mur lors de sa construction.

Préconisations pour sa mise en valeurTechniquement, il semble indispensable de restaurer le mur en même temps que la cadole, c’est-à-dire, d’en démonter une partie et de reconstruire toute la partie supérieure. Une zone éboulée peut entraîner dans sa chute le reste du mur. Ce secteur présente un ensemble de constructions relativement bien conservé. Cela pourrait donc faire l’objet d’ateliers et de parcours pédagogiques.Le maintien des buis à une certaine distance du mur sera nécessaire pour le préserver des poussées racinaires.

Exemples

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Etc...Cadoles... de valorisationExemples

Description et étatSeuls deux morceaux de mur résistent aux intempéries mais pour peu de temps encore. Un chêne s’est installé au milieu de l’éboulis de pierre. La cadole devra être entièrement reconstruite.

Préconisations pour sa mise en valeurAprès enquête auprès des viticulteurs et des anciens, il faudra déterminer sa forme originelle afin de la restaurer dans son état initial. Les matériaux sont présents sur place. Il s’agit donc de démonter entièrement ce qui reste de la construction et de refaire ses fondations ainsi que l’ensemble de l’édifice. Si un nouveau cheminement est créé, la signalétique pourra alors être intégrée directement dans la construction afin de ne pas multiplier les pancartes.

Cette cadole a fait l’objet d’un nettoyage et d’une reconstruction partielle lors d’un chantier en octobre 2004.

Au coin d’un chemin à Solutré

SituationSituée le long d’un chemin viticole, cette cadole (S7) est implantée sur un coteau qui domine la RD 54, une des entrées principales de Solutré. À la croisée de chemins, elle est très perceptible. Sa restauration pourrait permettre d’orienter les marcheurs en direction de la roche et aussi d’enrichir le parcours.

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Etc...Cadoles... de valorisation

En amont d’une entrée de Fuissé

SituationSituée à l’une des entrées de Fuissé le long de la RD 172, cette cadole (F8), située en surplomb, a été préservée grâce à la présence d’un petit boisement qui longe la route. Le dégagement et la réfection de cette cadole renforceraient la mise en valeur de cette entrée.

Description et étatLa construction est envahie par la végétation, les ronces... Son toit de laves s’est effondré, seuls les murs subsistent. Les pierres recouvertes de mousse se noient dans la végétation. L’entrée orientée nord-est fait face à la route.

Préconisations pour sa mise en valeurLa mise en valeur de cette cadole se décompose en deux étapes :

- le dégagement d’une partie de la végétation afin que l’on perçoive la cadole depuis la route lorsqu’on arrive à Fuissé (suppression de quelques arbres, élagage).

- la dépose des murs subsistants, le nettoyage et le tri des pierres gelées ou inutilisables, la collecte de matériaux manquants et la nouvelle construction de la cadole, soit à son emplacement actuel, soit plus bas dans le terrain, à proximité de la route afin de la rendre plus visible.

Exemples

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LES LAVOIRS,MIROIRS D’EAU

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Etc...Cadoles...Les puits, fontaines et lavoirs

La construction de lavoirs est ancienne. Avant l’adduction d’eau de toutes les habitations, les puits, fontaines et lavoirs étaient les seuls points d’approvisionnement en eau potable. Souvent d’usage collectif, ces lieux remplissaient un rôle social très important puisqu’au même titre qu’un espace public ou un équipement public, ils étaient des lieux d’échange social, de rencontres... Après la Révolution française, les principes hygiénistes faisant loi, la construction de lavoirs au sein des villages et hameaux devient systématique. À cette époque, le lavoir remplit un rôle d’équipement public comme la mairie ou l’école.

Les villages s’équipent peu à peu, en favorisant les bourgs importants puis les hameaux les plus reculés. D’ailleurs, la vague de constructions est telle que la demande fait souvent l’objet de commandes groupées, ce qui explique parfois la similitude architecturale des différents lavoirs. Sur le territoire du Grand Site, les lavoirs répondent souvent au même modèle.

Aujourd’hui, ces constructions sont devenues inutiles et ne répondent plus à aucun besoin. Ils ont donc été relégués au rôle de décoration dans la commune, alors qu’ils ont été conçus pour fonctionner en tant qu’espace public.

Comment concilier le lavoir et l’espace public qui l’entoure?Comment adapter la restauration en fonction des enjeux ?

Le lavoir, un lieu public vulgarisé au XIXe siècle

Emplacements et fonctions

un espace public à vocation sociale

Généralement, les lavoirs sont établis en milieu calcaire. En effet, les sols perméables ne permettent pas de retenir l’eau. Il était donc nécessaire de capter et de stocker l’eau pour pouvoir vivre sur certains terrains secs. Dans les zones viticoles, les villages sont le plus souvent implantés sur des zones rocheuses pour laisser libre le reste des terres pour la culture et l’élevage. Il était donc nécessaire de créer des points d’eau dans les villages pour répondre aux besoins des habitants. Parallèlement aux faits historiques rappelés précédemment, ces facteurs géologiques et hydrographiques ont contribué à la création de puits, fontaines et lavoirs avec les matériaux présents sur place (ex. pierre).

Le lavoir de Solutré (L4) Le lavoir de Vergisson (L2)

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Etc...Cadoles...Les puits, fontaines et lavoirs un espace public à vocation sociale

Diversité des lavoirs

• Les lavoirs cachés ou à l’écart des villages

Ces lavoirs sont situés en centre-bourg en retrait par rapport à l’espace public (ex. Les Proux vers le Voisinet) ou à l’écart, au cœur de l’espace rural.

• Les lavoirs à proximité des espaces publics

Ces lavoirs sont en général construits dans le centre-bourg, au carrefour de deux rues ou à proximité de la place du village. Ils occupent donc une position essentielle dans le centre bourg qui peut engendrer un aménagement d’espace public.

Au premier coup d’œil, l’ensemble des lavoirs du territoire du Grand Site présente une grande homogénéité architecturale. On peut supposer qu’ils ont été conçus à la même époque, voire pour certains, par le même concepteur. Globalement, ils fonctionnent de manière identique de façon à répondre à différents besoins (cf. schéma) :

- adduction d’eau potable à la borne-fontaine- bassin (souvent rectangulaire) pour le lavage du linge accompagné parfois d’un second pour rincer le linge- abreuvoirs pour le bétail (en amont ou en aval).

Les canalisations du lavoir de solutré (L3)

La borne-fontaine et le bassin du lavoir de Chevigne (L15)

On distingue cependant deux grands types d’implantation :

Le lavoir des Proux (L14)

Le lavoir de Davayé (L8)

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Etc...Cadoles...Les différentes formes

Chacune des fonctions est matérialisée architecturalement. Des canalisations ouvertes ou enterrées permettent de relier les différents éléments, de faire circuler et d’évacuer l’eau des lavoirs.Autrefois, utilisés tout le long de l’année, les lavoirs du territoire du Grand Site étaient, pour la plupart, couverts de façon à protéger les lavandières du froid et des intempéries. On peut observer différentes typologies de toitures.

Borne-fontaine

Toiture

Bassin

Pilier en bois ou en pierre

Abreuvoir

Mur porteur protégeant des vents dominants

Canalisation

• La plupart des lavoirs sont couverts d’une toiture à deux pans, supportée sur deux côtés par des murs en pierre et des piliers en bois ou en pierre sur les deux autres côtés. Ouverts sur l’espace, ils permettent d’aller et venir librement.

• D’autres présentent la même couverture mais sont quasiment fermés.

• Certains sont couverts sur un côté seulement.

• Enfin, certains, comme à Solutré, présentent une toiture en impluvium.

Toiture en impluvium qui permet de recueillir les eaux de pluie (Solutré L4)

Le lavoir de Prissé (L 7) Le lavoir de Fuissé (L11)

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Etc...Cadoles...Les différentes formes de lavoir

État des constructions actuellesLes lavoirs du Grand Site sont dans l’ensemble en bon état. La plupart ont été rénovés. Toutefois, on observe différents problèmes précis liés à un entretien pas toujours adapté à la pierre. On observe aussi l’abandon de certains lavoirs éloignés des bourgs.

• Problèmes techniquesMême si les dégâts observés sont en général minimes, la dégradation d’un ouvrage hydraulique est vite accentuée par le ruissellement et l’infiltration de l’eau.

- La toiture ou la structure porteuse de la toitureUne couverture abîmée représente un rique pour l’ensemble du lavoir. En effet, la couverture permet de protéger l’infrastructure des intempéries. On constate que certains lavoirs présentent quelques problèmes dans la stabilité de la structure, notamment les lavoirs de Solutré et de Pouilly.

D’autres, comme les lavoirs de Prissé et Vergisson (Repostère), laissent penser qu’à leur construction, ils étaient couverts par une toiture. Celle-ci, généralement construite en bois, a dû s’écrouler mais n’a pas été remplacée. Pour cela, il convient d’entretenir ces structures afin d’éviter d’avoir à les reconstruire entièrement et empêcher ainsi l’érosion rapide de la pierre.

Le lavoir de Fuissé (L11)

Toiture en mauvais état à Pouilly (L10)

Absence de couverture à Prissé (L5)

Lavoir abandonné à Repostère (L1)

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Etc...Cadoles... des lavoirs État de conservation

- L’écoulement de l’eauCertains lavoirs ont vu leur source détournée ou se boucher. Par conséquent, ils ont été asséchés, provoquant pour certains l’abandon total de l’infrastructure. Les sols auparavant gorgés d’eau se sont asséchés, ce qui a provoqué le déplacement des pierres, des dalles, du bassin. De nombreux lavoirs présentent des fuites dans le réseau d’adduction et d’écoulement de l’eau. L’eau s’infiltre dans la pierre, inonde les allées situées autour du bassin. Les joints se désagrègent... L’eau s’engage dans les interstices et les cavités laissées par les joints détériorés. Avec le gel, l’eau se transforme et fait alors éclater la pierre. C’est pourquoi il est extrêmement important que l’étanchéité soit parfaite afin de préserver durablement le bassin et tout le système d’écoulement des eaux.

- Les causes d’altération de la pierreLes phénomènes d’altération de la pierre sont accentués par différents facteurs, notamment la pollution, l’eau ou le gel.

Cette altération se manifeste de façon différente suivant le type de dégradation que la pierre a subie :- l’alvéolisation, l’écoulement d’eau peut désagréger les pierres en créant des sillons ou des alvéoles accentuées par l’érosion.- la dissolution est engendrée par l’action d’éléments polluants (ex. pluies acides, ravalements agressifs type sablage, abrasion à sec) qui détruisent le calcin, couche protectrice du calcaire.- les efflorescences, favorisées par les sulfates et nitrates contenus dans l’air ou

Lavoir à sec (L9) Lavoir innondé (L1)

Fuite à Solutré (L3)

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Etc...Cadoles...

dans l’eau, provoquent l’éclatement de la pierre. La mousse favorise également cette dégradation biochimique.- les éclatements dus au gel sont provoqués par l’infiltration de l’eau dans des pierres gélives ou poreuses.Chaque type d’altération justifie la mise en œuvre de techniques particulières qui doivent être réalisées en accord avec les propriétés physiques, chimiques et esthétiques de la pierre à restaurer.

• Rénovations et mise en valeurSouvent, les lavoirs ont été restaurés. L’étanchéité a été révisée et réparée lorsque cela était nécessaire. Mais trop fréquemment, les réparations (ex. le rejointoiement) sont faites avec un mélange à base de ciment. Or la pierre ne fait pas bon ménage avec le béton. Ces deux éléments ont des comportements très différents face à l’humidité et au froid, si bien que généralement, une réparation faite au ciment finit par se désolidariser de la pierre et par laisser l’eau s’infiltrer. Suivent alors tous les problèmes engendrés par l’infiltration de l’eau dans la pierre. Très souvent, les lavoirs les plus proches des centres-bourgs ont été rénovés. Ils sont entretenus régulièrement et agrémentés de quelques jardinières de fleurs. Ils sont la plupart du temps, aménagés comme un élément de décoration, comme un objet alors qu’ils sont en général implantés à proximité ou sur un espace public clef du village. Ils peuvent donc contribuer à la mise en valeur de certains espaces publics et de leurs abords.

Globalement, leur rénovation a permis de préserver le bâtiment. Il reste à mettre en valeur les abords et intégrer les lavoirs dans la vie de l’espace public même si ces derniers ont perdu leur fonction première.

des lavoirs État de conservation

Éclatement de la pierre à Repostère (L1)

Omniprésence des plantes en pot (L8)

Lavoir abandonné en cours de restauration à Solutré (L16)

• Abandon de certains espacesOubliés, délaissés, certains lavoirs se meurent. Quelques anciens se souviennent de l’existence de l’un d’entre eux, mais cachés sous la friche, certains passent inaperçus (ex. Repostère, Solutré, Pouilly, Davayé). Excentrés, leurs sources se sont progressivement taries ou détournées de leur cours. Les lavoirs asséchés ont donc perdu leur fonction première et leur éloignement par rapport au bourg les a défavorisés dans l’entretien qu’ils ont reçu.

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Etc...Cadoles...Enjeux

La valorisation et la préservation des lavoirs sont soumises à différents enjeux qu’il faudra aborder selon différents angles d’approche :- la pérennité et l’état des structures existantes (ex. maintenance des toitures, entretien et nettoyage régulier de la pierre, bon écoulement des eaux)- la mise en valeur ponctuelle (ex. fleurissement...)- l’intégration au sein des espaces publics (ex. aménagement des abords adaptés à un usage contemporain du lieu)- le devenir des lavoirs abandonnés- le tourisme à travers la mise en place de sentiers thématiques...

Pistes de valorisation

Après avoir dressé un rapide portrait de l’état général des lavoirs sur le territoire du grand site, on s’aperçoit qu’ils sont pour la plupart dans un bon état de conservation ou alors totalement abandonnés et partiellement détruits.

On peut donc envisager diverses actions de valorisation adaptées à l’état du lavoir en adoptant différentes approches :

4Nettoyer et maintenir les lavoirs en bon état (toitures, pierres, étanchéité).

4Aménager les abords et intégrer les lavoirs à l’espace public environnant.

4Restaurer les lavoirs abandonnés (remise en eau, aménagement des abords...).

4Développer des outils de découverte de ce patrimoine (sentiers thématiques, animations...).

Enjeux

Lavoir abandonné en cours de restauration à Solutré (L16)

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Etc...Cadoles... et pistes de valorisationEnjeux

• Nettoyer et maintenir les lavoirs en bon étatL’entretien des lavoirs semble être un des points les plus importants pour maintenir le petit patrimoine dans un bon état de conservation. Dans cette optique, il faudra veiller à :- maintenir les toitures en bon état ou à les reconstruire de façon à limiter les effets des intempéries sur la pierre- réparer, nettoyer la pierre et préserver l’étanchéité des bassins et des canalisations.

- Entretenir et reconstruire les toituresCertains lavoirs ont perdu au fil du temps la couverture qui les protégeait des intempéries. Il serait donc intéressant de reconstruire ou d’entretenir les toitures présentes au-dessus des lavoirs en évitant l’usage de tuiles mécaniques et l’emploi de lasures pour la structure bois.À Prissé, la couverture initiale a disparu, mais deux murs porteurs encore en place indiquent la forme initiale du toit et sa pente.

- Réparer la pierreLa réparation des pierres doit s’effectuer avant le nettoyage. Suivant l’importance de la réparation, différents procédés peuvent être mis en œuvre :

- le ragréage utilisé dans des dégradations mineures. On conserve la pierre en reconstituant la partie endommagée par l’application d’un mortier de ragréage composé d’un liant à base de chaux hydraulique, de poudre de pierre et de charges calcaires). Si l’épaisseur à reprendre est importante, on peut appliquer le mélange sur un grillage en laiton ou en galvanisé en le fixant à l’aide de clous en laiton. Afin d’approcher au mieux le grain et la couleur de la pierre naturelle, des essais de dosages préalables sont conseillés. Pour une mise en œuvre efficace et durable, la pierre doit être saine, propre, homogène et débarrassée de la surface endommagée.- la substitution, lorsqu’une pierre est trop abîmée. Elle peut être remplacée par une pierre de même provenance que la pierre d’origine. Lespièces seront assemblées à l’aide d’un mortier de chaux.

- Nettoyer la pierreLa présence d’eau provoque la formation de mousse et impose, pour garantir une eau claire et préserver la pierre, un entretien régulier. Les bassins, ainsi que tout le système hydraulique, pourront être nettoyés par des méthodes douces respectant la pierre :

- le brossage manuel à la brosse de nylon sous ruissellement d’eau (proscrire la brosse métallique)- la projection d’eau froide sous faible pression afin de limiter les risques d’infiltration ou d’éclatement des pierres- le gommage : projection à faible pression d’un mélange de poudre de verre, de talc et de farine.- l’hydrogommage : projection à très faible pression et sous jet rotatif d’un mélange d’eau et de micro-granulats.

Le sablage, le ponçage à la disqueuse, le décapage à forte pression, le resurfaçage sont des méthodes trop agressives qui détruisent le calcin, couche protectrice de la pierre.

Préconisations

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Etc...Cadoles...Préconisations

- ÉtanchéifierAfin de protéger la pierre des infiltrations, d’éviter l’inondation des coursives autour du bassin, la stagnation de l’eau et favoriser son écoulement, il est primordial de veiller à ce que les différentes parties du lavoir où circule l’eau soient étanches. Pour cela, il faudra vérifier que les pierres soient parfaitement jointives et que les joints entre chaque pierre soient faits dans les règles de l’art (pas en béton).Le rejointoiement se fera à base d’un liant de chaux naturelle, de poudre de pierre et de charges minérales fines et adjuvants spécifiques.

Mise en œuvre :1 - Dégarnir les joints.2 - Les dépoussiérer avec une brosse ou à l’air comprimé.3 - Humidifier les pierres. Si elles sont poreuses ou friables, imprégner les joints d’un liquide primaire d’adhérence.4 - Reboucher les joints au mortier.5 - Après séchage, racler les joints pour qu’ils affleurent la pierre.6 - Gratter éventuellement pour finir et dépoussiérer après finition.La texture et la couleur des joints doit s’apparenter à l’aspect de la pierre soit en ajoutant un colorant naturel ou de la poudre de pierre de même type.

• Aménager les abords des lavoirsDe manière générale, on privilégiera la mise en valeur des lavoirs situés en centre-bourg ou à proximité des sentiers de randonnée. Parallèlement, des circuits de randonnées thématiques pourront être mis en place afin de favoriser la découverte des lavoirs excentrés et ainsi encourager leur restauration, leur remise en eau...

- Dans les villagesSouvent en bon état général, les bâtiments sont peu intégrés à l’espace urbain qu’ils côtoient. On observe d’ailleurs une multitude d’éléments (mobilier urbain, jardinières, poubelles, panneaux d’information...) qui polluent l’espace et nuisent à la lecture que l’on pourrait avoir du lavoir. Il est donc important d’adopter un aménagement simple qui intègre le lavoir à l’espace urbain auquel il participe, en regroupant les différents éléments parsemés sur le lieu en évitant de transformer le lavoir en objet de décoration.

- En pleine campagneÀ l’écart des villages, dans un site généralement ouvert sur le paysage, les lavoirs éloignés des bourgs ont été presque tous abandonnés. L’insertion de ces lavoirs dans un site et un paysage hors du commun sera un des points à mettre en avant en préservant le dégagement de certaines ouvertures sur le paysage. Leur fonction première étant devenue obsolète, il sera important de prévoir aux abords, aire de pique-nique, micro-stationnement et d’éviter l’emploi de végétaux dits de type « urbain » (ex. pétunias, géraniums...).

- Accompagnement végétalEn effet, le traitement végétal qui est fait aux abords des lavoirs est en général de type « urbain », de l’ordre de la décoration et non de l’aménagement. La prolifération de ces éléments tend à transformer les lavoirs en support à jardinières. De plus, les plantes annuelles généralement choisies demandent un entretien et un arrosage soutenus. Il est donc important de mettre en valeur les lavoirs et leurs abords en évitant de les noyer dans la végétation. Au contraire, un aménagement simple, naturel, employant

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Etc...Cadoles... pour l’entretien et la restaurationPréconisations

des essences locales ou plus rustiques permettra de limiter l’entretien de ces espaces et de valoriser cette architecture au sein d’un contexte plus local.

- Le mobilier urbain et l’éclairageCertains lavoirs sont implantés dans des lieux stratégiques par rapport au bourg (ex. place du village, carrefour...). C’est pourquoi, il peut être envisagé d’aménager ces lieux en les éclairant la nuit (ex. éclairage de l’eau...) à l’aide d’éléments discrets.Les lavoirs ayant perdu leur fonction première, il peut être envisagé d’intégrer et d’aménager à proximité des aires destinées à d’autres usages (aire de jeux, aire de pique-nique).

- La sécurité aux abords des lavoirsCertains lavoirs sont très nettement encaissés par rapport au terrain naturel, ce qui engendre un risque de chute. C’est pourquoi, des garde-corps ont été installés au bord de certains bassins au risque de nuire à leur image (ex. lavoir de Fuissé). N’est-il pas envisageable de gérer le dénivelé de manière différente de façon à éviter toute entrave visuelle sur le lavoir ?

• Chaque site nécessite un regard et un aménagement spécifiqueIl est difficile d’énoncer des généralités sur les aménagements urbains. Les quelques observations énoncés précédemment ne sont que des conseils généraux visant à améliorer la qualité dans le traitement des abords des lavoirs. Afin d’illustrer nos propos, nous avons choisi d’utiliser comme exemple un lavoir délaissé situé dans le hameau de Chevigne.

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Etc...Cadoles...Un exemple de valorisation

AnalyseLe hameau de Chevigne se situe à cheval sur la commune de Prissé et Davayé. Le lavoir implanté le long de la route menant à Solutré est situé sur le territoire de Prissé.

Le lavoir, privé de sa toiture primitive, passe totalement inaperçu alors qu’il se trouve en bordure de route. De la rue, on ne perçoit pas le bassin, encaissé par rapport à la voirie. Il faut s’approcher et se pencher par-dessus le muret pour découvrir l’ensemble de la construction. Pour préserver les passants des chutes, des murets, complétés par des jardinières, font office de garde-corps.

Implanté idéalement par rapport à l’espace public existant, ce lavoir est peu valorisé du fait de son encaissement. De plus, la lecture de l’espace est perturbée par la présence d’un muret, de nombreux pots de fleurs, de blocs de pierre qui empêchent les chutes. D’autres éléments viennent contribuer à la pollution visuelle, notamment les poubelles, les fils électriques...

Enfin, la limite entre la route et les abords du lavoir n’est pas très claire, le stationnement est possible mais il n’est pas défini dans l’espace.

Lavoir délaissé à Chevigne (L15)

Lavoir

Prissé

Sol

utré

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Etc...Cadoles...

Préconisations

Un aménagement simple peut permettre de redonner une logique au lavoir et faire participer cet équipement à l’aménagement de la place. Sa mise en valeur participe à l’aménagement de l’espace et inversement

Objectifs :- Aménager une zone de parvis de façon à minimiser le dénivelé entre le bassin et la route.- Protéger l’infrastructure par une toiture- Prévoir une zone de rangement pour les poubelles.- Traiter la limite entre le lavoir et les parcelles privées en utilisant un mélange de petits arbustes et plantes vivaces par exemple.- Cet espace peut servir d’arrêt de bus pour le ramassage scolaire.- Prévoir une zone de stationnement ponctuel pour les visiteurs.

Lavoir

Prissé

Sol

utré

ParvisStationnement

Traitement des limites

Restauration du lavoir de Bissy-sous-Uxelles

ParvisToiture Traitement de la limite Aménagement d’espaces piétonniers

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VERS UNE POLITIQUE DE VALORISATION

DU PETIT PATRIMOINE

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Etc...

• Poursuivre l’inventaire et diffuser l’informationL’inventaire réalisé dans ce document reste succinct. Il mérite d’être approfondi et suivi régulièrement. Pour ce faire, il est donc nécessaire de poursuivre le travail d’inventaire entamé et de diffuser régulièrement auprès du grand public l’état d’avancement de ce travail (par exemple, intéresser et faire participer le public au travers d’expositions et de randonnées à thèmes).

• Éviter la dégradation du patrimoine encore en étatLors de cette étude, les processus de dégradation ont été mis en exergue. Réparer le patrimoine détruit ou reconstruire à l’identique ne doit pas être l’unique solution. Le travail de sensibilisation doit commencer en amont et éviter l’avancée dans le processus de dégradation (entretenir régulièrement la végétation, éviter le pillage des pierres, sensibiliser sur les enjeux de la dégradation...).

• Restaurer, réhabiliter et rénoverIl est illusoire de penser restaurer toutes les cadoles, murets et murgers. L’inventaire réalisé lors de cette étude a permis de déterminer certains secteurs prioritaires à préserver (par exemple le long des sentiers de randonnées, au pied des roches de Solutré et Vergisson, ou les murs dangereux dans les villages). Les actions de restauration, ou éventuellement de reconstruction, doivent s’insérer dans cette logique. Travail de longue haleine, la restauration est de l’intérêt de tous : viticulteurs, touristes, habitants.

• Adapter et intégrer les nouvelles constructions au paysageLa valorisation du petit patrimoine, et plus globalement des paysages, ne passe pas seulement par une approche de sauvegarde. Les paysages ont depuis toujours évolué au gré des pratiques humaines, des techniques...Il est donc important de prendre en compte cet aspect humain de façon à envisager et expérimenter de nouvelles techniques pour la construction des murets, des chemins, des réseaux hydrauliques (ex. les revêtements de chemins réalisés dans le cadre d’une expérimentation dirigée par Hervé Nicolas, au cours d’une étude sur les cheminements, 2003).

Afin d’illustrer ces différentes thématiques, nous avons élaboré deux tableaux qui permettent de mettre en avant un certain nombre d’actions de sensibilisation et de restauration, étayées d’exemples locaux.Ces tableaux permettront de faciliter la tâche du Syndicat Mixte dans ses actions de valorisation du petit patrimoine.Étant donné l’important territoire couvert par le Grand Site, il deviendrait alors indispensable de recruter un agent de valorisation du patrimoine et de développement local (animateur du patrimoine rural ?), qui se consacre exclusivement à la mise en œuvre de cette politique.

Vers une politique de valorisation

La valorisation du petit patrimoine

La valorisation du petit patrimoine doit se faire en adoptant différentes approches. L’intervention sera différente selon l’état de dégradation, ou de conservation, du petit patrimoine. La valorisation ne concerne pas seulement le patrimoine dégradé, elle doit aussi permettre de contrôler et prévenir la dégradation.

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Cadoles...Sensibilisation et formation Actions à envisager Pistes de mise en œuvre

Sensibiliser le grand public,y compris en milieu scolaire,à la richesse du petit patrimoine

4 Éditer et diffuser des documents de sensibilisation sur le petit patrimoine en général et son intérêt

4 Mettre en place des circuits de randonnées thématiques. Adopter une signalétique commune à tous les villages du Grand Site

4Former les guides de pays

4Créer des manifestations thématiques autour du petit patrimoine (fête des cadoles...)

4 Organiser des expositions et des visites commentées

Sensibiliser aux méthodes de préservation et de restauration du petit patrimoine

4Éditer et diffuser des plaquettes ou des guides de recommandations techniques (entretien courant, techniques traditionnelles de restauration et de construction...)

4Organiser des expositions et des visites commentées

4Organiser des chantiers de nettoyage et de réhabilitation sur le patrimoine communal (« montrer l’exemple »)

4Mettre en place des chantiers-écoles pour le grand public

Permettre la formationde professionnels aux techniques traditionnelles de restauration

4Se rapprocher de structures ayant déjà mené cette expérience de formation (associations locales, professionnels de la pierre...)

4Établir un programme de formation sur les savoir-faire artisanaux concernant le petit patrimoine en pierre

4Mettre en place une formation aux métiers de la pierre sèche pour les artisans, les futurs viticulteurs et agriculteurs (lycéens de Davayé)

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Etc...Cadoles...Sensibilisation et formation

CAPEB

SDAP 71 (ABF)

Associations de préservation et restauration du petit patrimoine

Maisons paysannes 71

CAUE

CDT

Lycée agricole de Davayé

Artisans locaux

Anciens

CERAV...

Démarches similairesFinanciersTechniques

Partenaires

l Les cadoles du Roy GuillaumeGeorges Bellicot, SAAST, 1998.

l Brochure éditée à Plottes « À la découverte du patrimoine naturel et rural de Plottes », présentant des circuits de visites et des informations sur les cadoles.

l Conférence, exposition de peintures, visite guidée et édition d’un livret sur le thème des cadoles à Tournus (août 1998) Contact : Jean Combier.

DIREN

Conseil Général 71

CDT 71

...

l Restauration et construction de murets, cabottes et ouvrages hydrauliques dans le site classé de la côte méridionale de Beaune, Guide de recommandations techniques, DIREN et DAT Conseils.

l Préserver et valoriser le petit patrimoine rural dans le Parc Naturel Régional de l’Avesnois, PNR de l’Avesnois.

l Formations proposées par REMPART, chantiers de bénévoles et stages. Apprentissage des techniques de la pierre sèche.

l Formations proposées par la Maison de la pierre sèche en Dordogne.

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Cadoles...Restauration LA

VOIR

SM

URS

ET M

URET

SCA

DOLE

S

Actions à envisager Pistes de mise en œuvre Démarches similaires

Mettre en place d’un programme commun de réhabilitation des lavoirs du Grand Site en respectant les préconisations du guide technique

4 Opter pour une commande groupée pour l’appel à des professionnels

4Restaurer les lavoirs et aménager leurs abords en associant plusieurs compétences (architectes, urbanistes, paysagistes, artistes)

Mettre en demeure de réparer les murs dangereux

Proposer des incitations financières pour la restauration à l’attention des particuliers, dans le respect d’un cahier des charges précis

4 Établir un cahier des charges technique adapté à la réhabilitation et à la construction4 Cibler les zones prioritaires d’intervention et les préconisations adaptées à chaque secteur 4 Accompagner les porteurs de projet (conseil technique)4 Choisir un mode d’incitation financière : aide forfaitaire au mètre linéaire, par ouvrage, ou pourcentage du montant total des travaux. Fixer un plafond de subvention et adapter l’aide suivant la nature des travaux (réhabilitation ou construction)4 Fixer une enveloppe budgétaire globale (Syndicat Mixte)4 Constituer un groupe de pilotage pour l’examen des dossiers de subvention

4Protéger les murs à travers les règlements d’urbanisme (PLU)

Constituer un inventaire précis des cadoles existantes et de leur état

Protéger rapidement les cadoles de l’eau

Mettre en place un programme de réhabilitation des cadoles situées le long des sentiers fréquentés

4 Constituer des groupes d’observateurs locaux à l’échelle de chaque commune pour inventorier, photographier et cartographier (chasseurs, associations locales du patrimoine, viticulteurs et association du cru, érudits locaux et anciens, randonneurs...)

4 Créer un comité de suivi par le Syndicat Mixte pour mettre en commun les résultats et mieux cibler les interventions

4 Suivre le travail dans le temps (observatoire)4 Financer et superviser la création de chantiers-écoles, chantiers de réinsertion et internationaux

4 Associer systématiquement les services d’un professionnel pour encadrer le chantier

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Etc...Cadoles...Restauration du petit patrimoine

Anciens des villages

Archives départementales et municipales (pour retrouver photos et

plans anciens)

Architectes

CAUE

DIREN

SDAP

IRFA ...

Démarches similairesFinanciersTechniques

Partenaires

l Restauration de 13 lavoirs en Côte-d’Or (Châtillonnais - commune de Blessey).Création d’un circuit touristique, restauration des lavoirs par des bénévoles, aménagement des abords par des artistes contemporains (financement Conseil général, Fondation de France et Europe).

l Chantier école de réinsertion pour la restauration d’un lavoir à Chagny.

l La fédération SMBS Rempart organise un chantier jeune pour la restauration du lavoir de Rosey.

Conseil GénéralVolet protection du patrimoine - Aide

spécifique pour la mise en lumière extérieure

Fondation du

patrimoine

Fondation de France

...

l Restauration de murs de pierre sèche à Sarry - Association de sauvegarde du patrimoine paysager du Charolais-Brionnais.

l Recensement, chantiers bénévoles et restauration d’une cadole à l’identique, suivant les techniques anciennes, à Mancey. Chantiers encadré par SMBS Rempart.Société des amis des arts et des sciences de Tournus (SAAST).

l Balisage de sentiers de découverte, pôle de lecture du paysage, cadole remise en état à Plottes.Association « Aux Ecrouats », commune de Plottes, Conservatoire des Sites.

l Restaurations de cadoles par l’association de sauvegarde et de mise en valeur de St-Clément-sur-Guye.

Anciens et érudits

Association du Cru

Associations de réinsertion

Associations de préservation et restauration du petit patrimoine

...

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Cadoles...Les acteurs

Les acteurs de la valorisationDe nombreux acteurs sont susceptibles d’intervenir et de participer aux diverses actions de valorisation du petit patrimoine, tant comme soutien technique, humain ou comme organisme de conseil.

• L’État peut apporter son soutien au travers de :- la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) de Bourgogne- le SDAP (service départemental de l’architecture et du patrimoine) de Saône-et-Loire- la DIREN (direction régionale de l’environnement) de Bourgogne

• Les organismes de conseil :- la DRAC- le SDAP (l’architecte des bâtiments de France)- la Fondation du patrimoine- la DIREN (direction régionale de l’environnement)- le CAUE (conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement).

• Les collectivités locales :- le Syndicat Mixte de valorisation du Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson- les communes concernées

• Les associations et les établissements d’enseignement :Elle peuvent intervenir avec différentes approches suivant leur statut et leur rôle :- maître d’œuvre (soutien technique)- maître d’ouvrage- responsable de l’exécution

Les financeurs potentielsDe nombreux acteurs sont susceptibles de participer financièrement à la valorisation du petit patrimoine. Les critères de subventionnement sont spécifiques à chaque organisme.

• L’Europe :- FEDER et FEOGA

• L’État peut apporter son soutien au travers de :- la DRAC (direction régionale des affaires culturelles), subvention au titre du patrimoine non inscrit et non protégé - le SDAP (service départemental de l’architecture et du patrimoine) L’ABF devra émettre son avis pour l’attribution de la subvention.

• La région :- contrat de plan État-région

• Le conseil général :- action pour la protection du patrimoine

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Etc...Cadoles...Les acteurs

Création d’un réseau petit patrimoineIl serait intéressant de créer un réseau départemental de :- professionnels spécialisés dans la restauration du petit patrimoine - associations intervenants dans ce domaine (centre d’études et de recherche sur l’architecture vernaculaire).Cette mise en commun de professionnels permettrait de partager les expériences, les techniques et les moyens.

• La Fondation du patrimoine :Cet organisme peut participer au financement et participer à la recherche de mécénat par le biais de différentes procédures :- le label fiscal- la souscription- les conventions

• Le Syndicat Mixte de valorisation du Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson :Le Syndicat Mixte pourra mettre en commun toutes les demandes de subvention de façon à ne pas multiplier les demandes auprès des différents organismes. Il pourra attribuer les aides selon des critères qui lui sont propres (qualité technique, intérêt pour le Grand Site...).

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L’évolution des paysages du Grand Site s‘est accélérée ces dernières années : des dégradations rapides, parfois irréversibles, ont abouti à la disparition ou au remplacement du petit patrimoine (cadoles, murs et murgers) par des constructions moins coûteuses : les murs en béton, les gabions. La diversité des techniques employées pertube l’image que l’on se fait d’un Grand Site. Le petit patrimoine en pierre constitue pourtant un héritage précieux à transmettre, tant au niveau des techniques de construction, de ses fonctions, que du formidable ensemble architectural qu’il représente.

Tous les acteurs du site sont concernés : - les habitants, pour l’image de leur territoire et la qualité de leur cadre de vie ; - les viticulteurs : le paysage étant intimement liée à la production de vin, il constitue une image de marque et une valeur ajoutée non négligeables pour le commerce du vin ;- les touristes, qui viennent en masse admirer les roches, mais aussi la beauté des paysages perçus durant les ascensions.

Aujourd’hui, le Syndicat Mixte a conscience de la dégradation progressive du petit patrimoine. Il doit maintenant adopter une position et une stratégie clairement définies : il souhaite sensibiliser et inciter activement les propriétaires à prendre conscience de cette richesse patrimoniale, et faire l’effort de préserver et restaurer ce petit patrimoine.

La démarche du Grand Site se doit d’être exemplaire pour le vignoble bourguignon et faire « tâche d’huile » au delà des limites du territoire. Reconstruire des murets en pierre sèche dans tout le département semble illusoire, mais amener les propriétaires à s’interroger l’est moins. En marge, cette opération peut aussi être l’occasion d’expérimenter et développer des techniques novatrices pour propager au-delà du Grand Site de nouveaux savoir-faire (solutions alternatives au béton et à la pierre), ou d’anciens oubliés.

Sensibiliser, encourager, animer, développer, expérimenter autour du petit patrimoine peut vite devenir un travail quotidien et spécialisé ; il sera peut-être rapidement nécessaire de créer une mission spécifique sur ce thème afin d’assurer un suivi et une cohérence sur l’ensemble des actions qui seront retenues (animateur du patrimoine rural ?).

Le CAUE se tient à la disposition du Syndicat Mixte pour l’accompagner dans la définition de sa stratégie de valorisation du petit patrimoine, ainsi que dans la démarche des actions validées et retenues comme prioritaires. Nous proposons également de poursuivre la mission engagée par l’élaboration d’un guide de conseils techniques pour la réhabilitation du petit patrimoine, à destination des particuliers.

Conclusion

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ANNEXES

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Etc...Cadoles... Annexes

Les servitudes établies par la loi, du mur et du fossé mitoyens

Annexes

Art. 653 du code civilDans les villes et les campagnes, tout mur servant de séparation entre les bâtiments jusqu’à l’héberge, ou entre cours et jardins, et même entre enclos dans les champs est présumé mitoyen, s’il n’y a pas marque du contraire (un mur de soutènement n’est pas un mur de clôture et, par conséquent, ne peut être considéré comme un mur mitoyen. Les murs de soutènement doivent être présumés appartenir à celui dont ils soutiennent les terres et qui en profite. - Civ. 3°, 15 juin 1994, voir également art. 654 du code civil).

Art. 655 du code civil La réparation et la reconstruction du mur mitoyen sont à la charge de tous ceux qui y ont droit, et proportionnellement au droit de chacun.

Art. 656 du code civilCependant, tout copropriétaire d’un mur mitoyen peut se dispenser de contribuer aux réparations et reconstructions en abandonnant le droit de mitoyenneté, pourvu que le mur mitoyen ne soutienne pas un bâtiment qui lui appartienne (voir également les articles 657 à 663).

Art. 666 du code civilToute clôture qui sépare des héritages est réputée mitoyenne, à moins qu’il n’y ait qu’un seul des héritages en état de clôture, ou s’il n’y a titre, prescription ou marque contraire. Pour les fossés, il y a marque de non-mitoyenneté lorsque la levée ou le rejet de la terre se trouve d’un côté seulement du fossé. Le fossé est censé appartenir exclusivement à celui du côté duquel le rejet se trouve (voir également les articles 667 à 673 concernant les plantations).

Art. L. 421-1 à 423 - 2 du code de l’urbanisme concernant les permis de construire. Art. L. 430-430-9 du CU concernant les permis de construire. Art. L. 430-430-9 du CU concernant de près ou de loin les droits dans le site classé, les droits en matière d’exploitation des sols, les droits de voisinage, etc...

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Etc...Cadoles... Annexes

Une compétence relevant du maire Le maire peut prescrire la réparation ou la démolition des murs, bâtiments ou édifices quelconques (à usage d’habitation, agricole, commercial, industriel...) lorsqu’ils menacent ruine et qu’ils pourraient, par leur effondrement, compromettre la sécurité ou lorsque, d’une façon générale, ils n’offrent pas les garanties de solidité nécessaires au maintien de la sécurité publique. Le maire peut faire procéder à toutes les visites qui lui paraîtront utiles en vue de vérifier l’état de solidité de tout mur, bâtiment et édifice. Toute personne ayant connaissance de faits révélant l’insécurité d’un immeuble est tenue de les signaler au maire, qui pourra alors recourir à la procédure de péril.

Péril et insalubrité Un immeuble d’habitation peut être insalubre et ne pas menacer ruine. De la même façon, un édifice peut menacer ruine sans être nécessairement insalubre (immeuble en construction ou inachevé par exemple). Les deux désordres peuvent également se cumuler. Ceci peut justifier qu’un immeuble fasse simultanément l’objet d’une procédure de péril et d’une procédure d’insalubrité.

Déclenchement de la procédure de péril La procédure de péril est amorcée par le constat que fait le maire de la situation. Selon l’état de ruine du bâtiment, mur ou édifice, le maire déclenche une procédure de péril ordinaire ou imminent.

Déclenchement de la procédure de péril

Annexes

Procédure de péril ordinaire

Arrêté de péril Après avoir dressé un constat de la situation, le maire prend un arrêté de péril prescrivant la réparation ou la démolition du bâtiment menaçant ruine.

Obligation d’information L’arrêté est notifié aux propriétaires et, lorsqu’ils sont connus, aux personnes ayant des droits sur le ou les locaux, aux occupants et, en cas d’immeuble d’hébergement, à l’exploitant. Lorsque les travaux prescrits ne concernent que les parties communes d’un immeuble en copropriété, la notification aux copropriétaires peut être faite au seul syndicat de la copropriété.

Affichage et publication de l’arrêté À défaut de connaître l’adresse actuelle ou l’identité exacte des personnes concernées, cette notification peut se faire par affichage à la mairie de la commune (ou de l’arrondissement pour Paris, Lyon et Marseille) où est situé l’immeuble et par affichage sur l’immeuble lui-même. À la demande du maire et aux frais du propriétaire, l’arrêté est publié à la conservation des hypothèques dont dépend l’immeuble pour chaque local.

Contestation du péril Le propriétaire est mis en demeure d’effectuer dans un délai déterminé les travaux de réparation ou de démolition de l’immeuble menaçant ruine.

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Etc...Cadoles...Annexes

S’il conteste le péril, le propriétaire doit désigner un expert chargé de procéder, contradictoirement et au jour fixé par l’arrêté, à la constatation de l’état du bâtiment et de dresser un rapport. Si au jour indiqué, le propriétaire n’a pas fait cesser le péril et s’il n’a pas désigné un expert, il est procédé d’office à la visite par l’expert nommé par l’administration.

Intervention du tribunal administratif L’arrêté de péril du maire et les rapports d’experts sont transmis immédiatement au tribunal administratif. Après avoir entendu les parties, le tribunal statue sur le litige de l’expertise, et fixe, s’il y a lieu, le délai pour l’exécution des travaux ou pour la démolition. Le tribunal peut autoriser le maire à y faire procéder d’office et aux frais du propriétaire si cette exécution n’a pas eu lieu à l’époque prescrite.

Arrêté portant interdiction d’habiter et d’utiliser les lieux Lorsque le tribunal administratif a constaté l’insécurité de l’immeuble, le maire peut prendre un arrêté portant interdiction d’habiter et d’utiliser les lieux. Cet arrêté précise si cette interdiction est applicable immédiatement ou à l’expiration d’un délai qu’il fixe et qui ne peut excéder six mois.

Notification de l’arrêté Le maire notifie l’arrêté d’interdiction d’habiter et d’utiliser les lieux aux mêmes personnes et selon les mêmes modalités que l’arrêté prescrivant la réparation ou la démolition du bâtiment menaçant ruine. À la demande du maire et aux frais du propriétaire, l’arrêté est publié à la conservation des hypothèques dont dépend l’immeuble pour chacun des locaux concernés.

Arrêté constatant la réalisation des travaux Sur le rappport d’un expert constatant la réalisation des travaux prescrits, le maire, par arrêté, prend acte de la réalisation des travaux, de leur date d’achèvement et prononce la mainlevée de l’arrêté prescrivant la réparation ou la démolition de l’immeuble menaçant ruine et, le cas échéant, celle de l’interdiction d’habiter et d’utiliser les lieux.

Notification de l’arrêté constatant la réalisation des travaux prescrits Cet arrêté est notifié aux mêmes personnes et selon les mêmes modalités que l’arrêté de péril prescrivant la réparation ou la démolition du bâtiment menaçant ruine. À la demande du propriétaire et aux frais de celui-ci, il est publié à la conservation des hypothèques dont dépend l’immeuble pour chacun des locaux.

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Etc...Cadoles...

Déclenchement de la procédure de péril imminent En cas de péril imminent, le maire, après avoir averti le propriétaire, provoque la nomination par le juge du tribunal d’instance d’un expert qui est chargé d’examiner l’état des bâtiments dans les 24 heures qui suivent sa nomination.

Conclusion du rapport de l’expert et mesures mises en œuvre Si le rapport de cet expert constate l’urgence ou le péril grave et imminent, le maire ordonne, par arrêté, les mesures provisoires nécessaires pour garantir la sécurité et notamment l’évacuation de l’immeuble. Dans le cas où ces mesures n’auraient pas été exécutées dans le délai imparti par la sommation, le maire a le droit de faire exécuter d’office et aux frais du propriétaire les mesures d’urgence indispensables.

Paiement des travaux en cas de défaillance du propriétaire Lorsque, à défaut du propriétaire, le maire a dû prescrire l’exécution des travaux, le montant des frais est avancé par la commune et recouvré comme en matière d’impôts directs. Ceci concerne également les travaux prescrits d’office au propriétaire dans le cadre de la procédure de péril ordinaire.

Péril imminent et péril ordinaire Un arrêté de péril imminent ne permet que la réalisation ou l’imposition de travaux d’urgence. Il doit donc être obligatoirement relayé par un arrêté de péril ordinaire. Par ailleurs, les dispositions relatives aux droits des occupants ne sont applicables qu’en cas d’arrêté de péril ordinaire.

Pour toute information, adressez-vous: • à la mairie ou au siège de l’établissement public de coopération intercommunale dont vous dépendez, • à la direction départementale de l’équipement (DDE), • à l’association départementale pour l’information sur le logement (ADIL), agréée par l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL), dans votre département.

Procédure de péril imminent

Annexes

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Cadoles...Contacts

• CAUE 71 (conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement)6 quai Jules Chagot - BP 22571308 MONTCEAU LES MINES CEDEXTél. 03 85 69 05 25Fax. 03 85 69 05 30

• CAPEB 71 (chambre de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment)5 rue George Eastman 71100 CHALON SUR SAONE Tél. 03 85 90 97 70Fax. 03 85 90 97 79

• CDT (comité départemental du tourisme)389 avenue du Maréchal de Lattre De Tassigny 71000 MÂCON Tél. 03 85 21 02 20Fax. 03 85 38 94 36

• CERAV (centre d’études et de recherches sur l’architecture vernaculaire)11 rue René Villemé75011 PARIS

• Conseil général 71Espace DuhesmeRue Flacé71000 MÂCONTél. 03 85 39 66 00

• DIREN (direction régionale de l’environnement)Service territoire et patrimoine6 rue Chancelier de l’Hôpital - BP 155021035 DIJON CEDEX

• DRAC39-41 rue de la Vannerie21000 DIJONTél. 03 80 68 50 50Fax. 03 80 68 50 99

• Fondation du patrimoine M. Lenormand, délégué de Saône-et-Loire71700 OZENAYTél. 03 85 51 05 79Fax. 03 85 51 02 88

• Lycée Technologique AgricolePoncetys 71960 DAVAYÉ Tél. 03 85 33 56 00Fax. 03 85 35 86 91

• Maisons paysannes de FranceMme Nicole Guaterri, représentante départementaleToury71250 CORTAMBERTTél. 03 85 50 01 80

• SDAP 71 (service départemental de l’architecture)ABF (architecte des bâtiments de France)37 boulevard Henri BunantBP 4029 71040 MÂCON CEDEX 09 Tél. 03 85 39 95 20Fax. 03 85 39 95 29

Partenaires

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Etc...Cadoles...

• SMGS (Syndicat Mixte de valorisation du Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson)Contacts : Stéphanie Beaussier ou Cyrille FavierCCM - BP 2571012 CHARNAY LES MACON CEDEXTél. 03 85 21 07 70Fax. 03 85 40 99 76

• ARIQ BTP (association régionale pour l’insertion et la qualification dans le bâtiment et les travaux publics en Bourgogne)20, rempart Saint-Pierre71100 CHALON SUR SAONETél : 03 85 48 32 72Fax : 03 85 48 32 75

• Association Aux Écrouats Mairie71700 PLOTTES

• Association Patrimoine de Saint-DésertContact : Gilles PlatretTél. 06 12 45 54 36

• Association SAAST (société des amis des arts et des sciences de Tournus)Président : Régis DassonvilleContact : Georges Bellicot74 chemin des Loups71700 TOURNUSTél. 03 85 51 17 16

• Association villages en viePrésidente : Karine Gribenski71960 LA GRANGE-DU-BOISTél. 03 85 35 85 28

• Association du PradoDirection générale des établissementsSalornay 71870 HURIGNY Tél. 03 85 34 75 15Fax. 03 85 34 65 39

• Association TREMPLIN5 rue Château 71270 PIERRE DE BRESSE Tél. 03 85 76 27 55

• CEVAM (centre d’expérimentation de la vie active en mâconnais)Responsable de formation : Patrick Chignole106 rue du concours 71000 MACONTél : 03 85 38 31 01

• SMBS REMPART BourgogneContact : Corinne Molina38 rue des Forges21000 DIJONTél. 03 80 30 72 01Fax. 03 80 30 72 94

Associations œuvrant pour la valorisation du patrimoine rural

Associations de réinsertion

Contacts

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Bibliographie

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Etc...Bibliographie

Ouvragesn Le petit livre des lavoirs en Bourgogne du sud, Michel Bouillot, éditions des Foyers Ruraux de Saône-et-Loire et Maison paysannes de Bourgogne du sud, Chagny, 1997

n Édifices Ruraux du pays mellois, étude et propositions de restauration, CAUE des Deux-Sèvres, Ministère de l’Agriculture et DDAF, 1985

n Cabanes de pierre sèche en France, Christian Lassure et Dominique Repérant, Édisud, Aix-en-Provence, 2004

n Cabottes et meurgers en Bourgogne, P. Poupon, Corgolain, 1990

n Les cadoles en Bourgogne du Sud, Michel Bouillot, éditions des Foyers Ruraux de Saône-et-Loire et Maison paysannes de Bourgogne du sud, Chagny, 1999

Plaquettes et brochuresn Les cadoles du Roy Guillaume, Georges Bellicot, Société des amis des arts et des sciences de Tournus, 1998

n Les cadoles du Mâconnais, Georges Bellicot, Association du Pays mâconnais Terre de mémoire, Péronne, 2003

n Un site protégé en Bourgogne : la côte méridionale de Beaune, DIREN, Édition écriVIN, Beaune

n Annales de l’Académie de Mâcon, Jean Combier, 4ème série, Tome 15, 2003

n Le Val Lamartinien, Guide « Pays côté chemin », Bourgogne du sud Saône-et-Loire, Éditions Chamina, 2002

n Préserver et valoriser le petit patrimoine rural du Parc naturel régional de l’Avesnois, Parc naturel régional de l’Avesnois

n Restauration et construction de murets, cabottes et ouvrages hydrauliques dans le site classé de la côte méridionale de Beaune, DIREN de Bourgogne

n Construire une cabane en pierre sèche : mode d’emploin°20 du CERAV, 2000.

Étudesn Mille défis sur le Grand site de Solutré-Pouilly-Vergisson, inventaire des sentiers et du petit patrimoine sur le secteur du Grand site, Réalisé par une classe de seconde du lycée viticole et agricole de Davayé, 2000

n Sensibilisation au patrimoine paysager de la côte viticole de la Côte-d’Or, éléments construits dans le paysage, Pascale Jacotot, CAUE de la Côte-d’Or