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Guide des maquis et hauts-lieux de la Résistance d'Auvergne

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Page 1: Guide des maquis et hauts-lieux de la Résistance d'Auvergne
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Carthographie A R T

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Du m ê m e a u t e u r

Aux Presses de la Cité A nous, Auvergne ! 1974. Drames et Secrets de la Résistance, 1984.

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Mes remerciements vont tout particulièrement à :

René Amarger Jean Bac René Beaujean Robert Besson Jean Bonnissol Marc Boutines Alphonse Chassaigne Fernand Cifre Serge Combret Paul Coutel Basile Delmas André Decelle Raymond Dechiron Paul Delpirou Marius Delprat Paul Esbrat

Jeannot Gabert Raymond Labaune Antoine Llorca Pierre Lantuejoul Gilbert Lastique Edmond Leclanché Paul Malassagne Jean Mazuel Marcel Merle Max Menut B. Dudit-Gamant Alfred Pabiot Christian Paul René Pialoux Paul Roche Georges Rougeron

La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d 'une part , que les « copies ou reproductions strictement réser- vées à l 'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d 'autre part , que les analyses et les courtes citations dans un but d'exem- ple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l 'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l 'article 40).

Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

© P r e s s e s d e la Ci té , 1986.

I S B N 2-258-01754-8

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Principaux sigles

ANACR Association nationale des anciens combattants de la Résistance AS Armée secrète AST Abwehrstelle (service de renseignements et de contre-espionnage de

l'armée allemande) BBC British Broadcasting Corporation (radiodiffusion britannique) BCRA Bureau central de renseignement et d'action de la France libre CODURA Comité d'union de la Résistance d'Auvergne CF Corps franc CNPG Comité national des prisonniers de guerre CNR Conseil national de la Résistance COMAC Comité d'action militaire du Conseil national de la Résistance COPA Centre des opérations de parachutages et d'atterrissages EM Etat-major EML Etat-major de liaison de la Wehrmacht EMPL Etat-major principal de liaison de la Wehrmacht

Feldgendarmerie Gendarmerie de campagne FFI Forces françaises de l'intérieur FM Fusil-mitrailleur FN Front national FTP Francs-tireurs et partisans FTPF Francs-tireurs et partisans français GESTAPO Geheime Staatspolizei (police secrète de l'État allemand) GMR Groupe mobile de réserve KdS Kommandeur der SIPO-SD

Luftwaffe Armée de l'air allemande MOF Mouvement ouvrier français MUR Mouvements unis de Résistance MNPGD Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés OR A Organisation de résistance de l'armée PM Pistolet-mitrailleur PC Poste de commandement PCF Parti communiste français QG Quartier général RNPG Rassemblement national des prisonniers de guerre R6 Région Auvergne (Allier, Puy-de-Dôme, Haute-Loire et Cantal) SAP Section d'atterrissages et de parachutages SD. Sicherheitsdienst (service de sûreté, police des SS) SIPO Sicherheitspolizei (police de sécurité) SNCF Société nationale des chemins de fer français SOE Special Operations Executive (direction des opérations spéciales

britanniques)

Sonderkommando Commando spécial du SIPO-SD SS Schutzstaffel (groupe de protection) STO Service du travail obligatoire

US Air Force Aviation américaine Wehrmacht Armée de terre allemande ZS Zone Sud (région de France non occupée après l'armistice jusqu'au

11 novembre 1942)

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Préface

Jusqu'à ce jour, mon cher Gilles, j'avais toujours refusé de préfacer tout ouvrage d'intérêt littéraire, artistique ou documentaire, ayant trait à l'actualité ou à un passé récent... C'était pour moi une règle morale et de modestie que mon mandat d'élu national me dictait.

Si je déroge aujourd'hui à cette règle, c'est après mûre réflexion, et pour deux raisons essentielles que tu as su habilement faire valoir !

La première, la plus déterminante, a été notre amitié, amitié née avec la Résistance, et notre participation commune aux combats du mont Mouchet - Chaudes-Aigues en Margeride. Tu étais alors le capitaine « Gilles » de l'état-major du réduit de la Truyère, j'étais le capitaine « Guy », commandant la 2 9 compagnie FFI à Fridefont. Ayant par- tagé les mêmes risques, mais aussi l'enthousiasme et l'orgueil d'avoir apporté notre contribution à la libération de l'Auvergne, et donc de la France, je ne pouvais que répondre favorablement à ta demande de présentation de ce Guide des maquis et hauts lieux de la Résistance d'Auvergne.

Enfin, en tant que président du Comité régional de tourisme d'Auver- gne, j'ai estimé qu'il était un complément indispensable à A nous, Auvergne ! qui avait fidèlement et objectivement retracé cette période de notre histoire régionale, si tragique, mais si grandiose.

A l'intention des touristes français ou étrangers qui viennent de plus en plus nombreux admirer les beautés de notre région, tu ajoutes un chapitre supplémentaire mais indispensable, à savoir celui de leur faire découvrir à la fois son histoire encore très récente, mais en même temps celle du souvenir.

Le but de ce guide est de permettre à nos visiteurs, grâce aux stèles et aux monuments érigés à la mémoire de nos combattants de l'ombre et des maquis, de les suivre dans leur cheminement quoti- dien, de les accompagner par la pensée dans leurs combats et leurs sacrifices.

Enfin, ces seize circuits guideront nos touristes à la rencontre d'un passé encore bien présent et d'une histoire trop souvent ignorée, tout en leur faisant découvrir les sites grandioses et les magnifiques panoramas de notre Auvergne. Ils pourront aussi goûter à l'accueil si chaleureux d'une population qui paya d'elle-même un lourd tribut à la défense de la liberté et à celle de la France.

Paul MALASSAGNE Sénateur du Cantal

Président du Comité régional de tourisme Alias capitaine Guy — 2 9 Cie FFI

— Chaudes-Aigues — Fridefont

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Pourquoi un tel guide ?

Plus de quarante ans se sont maintenant écoulés depuis la libération du sol national et l'Auvergne, « cette terre de liberté » qui fut le théâ- tre de terribles et sanglants affrontements entre les troupes de la Wehrmacht et la Résistance, a maintenant retrouvé dans ses sauva- ges et majestueux paysages le calme et la sérénité d'antan. Alors, pourquoi un tel guide ? C'est pour répondre tout d'abord au souhait formulé par Jean Anglade dans son Histoire de l'Auvergne. Mais c'est également pour que la mémoire de « ces soutiers de la gloire », comme disait Pierre Brossolette, ne sombre pas dans l'oubli qu'il a été écrit. Dans son ouvrage, Jean Anglade constate en effet qu'il restait « les monuments, les pierres souvenirs dispersées dans toute l'Auvergne au bord des routes, des bois, au coin des rues et aussi naturellement dans les cimetières depuis le grandiose Monument national aux maquis de France sur le mont Mouchet jusqu'à la simple borne de granit Ici tomba un héros du maquis... » On organise, s'étonnait-il, « en Auvergne, à l'usage des touristes, des circuits touristiques, celui des lacs, celui des châteaux, celui des volcans, celui des églises. Très bien. On pourrait organiser celui de la Résistance avec des arrêts obligatoires. Y a-t-on pensé ? [...] » Il n'est guère en effet de communes d'Auvergne où l'on n'aurait ainsi l'occasion d'entendre le témoignage des pierres 1 » Si le but de tout guide est d'enrichir les vacances ou les moments de loisirs du visiteur avide de découverte tout en lui procurant l'occasion d'approfondir ses connaissances artistiques ou historiques, celui des maquis et hauts lieux de la Résistance d'Auvergne permettra aux jeu- nes générations, si curieuses de notre passé, de découvrir « cette armée des ombres » qui sur cette terre d'Auvergne, aux pires moments de notre humiliante défaite, prit les armes pour la liberté de tous, mais il donnera également aux survivants de ces durs combats l'occasion d'accomplir à nouveau un pèlerinage sur les lieux mêmes où ils se sont si vaillamment battus. Ainsi ce guide « des pierres souvenirs », qui n'est ni une histoire de la Résistance en R6 2 ni un inventaire des monuments érigés à la mémoire de ces glorieux combattants, vous invite à parcourir ces iti- néraires si tragiquement jalonnés par de nombreuses et humbles stè- les témoignant de l'âpreté des combats, de l'acharnement de la

1. Jean Anglade, Histoire de l'Auvergne, Hachette Littérature, 1974. 2. Se reporter pour cela aux ouvrages cités dans la bibliographie.

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r é p r e s s i o n , e t du m a r t y r e infligé par l ' o c c u p a n t nazi a u x p o p u l a t i o n s d e c e t t e si a t t a c h a n t e r ég ion . Le c h o i x d e c e s s e i ze i t inéra i res n ' a rien d e par t ia l . Il a é t é s e u l e m e n t inspi ré p a r le dés i r d e g u i d e r le v i s i t eur ve r s d e s lieux o ù la R é s i s t a n c e a é t é p a r t i c u l i è r e m e n t a c t i v e e t e f f i c a c e .

C e r t a i n s l e c t e u r s s e r o n t p e u t - ê t r e é g a l e m e n t é t o n n é s e n les p a r c o u - r a n t d e n e p a s y t r o u v e r tel m o n u m e n t , telle s t è l e o u telle p l a q u e . La ra i son e n e s t fo r t s i m p l e : c ' e s t q u e l ' a c c è s e n e s t difficile o u q u e q u e l q u e f o i s le t e m p s a dé jà m a l h e u r e u s e m e n t fait s o n œ u v r e . Les d i s t a n c e s n e s o n t d o n n é e s q u ' à t i t re a p p r o x i m a t i f ; d e s s e n s in te rd i t s , d e s d é v i a t i o n s p e u v e n t a p p a r a î t r e d a n s le t e m p s . Il va d e soi q u e s e u l e la d i r e c t i o n i m p o r t e . A u s s i , en p a r c o u r a n t c e s r o u t e s , v é r i t a b l e c h e m i n d e c ro ix d e la

R é s i s t a n c e a u v e r g n a t e , les v i s i t eu r s h o n o r e r o n t la m é m o i r e d e t o u s c e u x qui s o n t t o m b é s h é r o ï q u e m e n t ici, j e u n e s o u v ieux , r e s p o n s a - b les , s i m p l e s v o l o n t a i r e s o u civils, c o n n u s o u i n c o n n u s e t , e n t r a n s -

m e t t a n t d e g é n é r a t i o n e n g é n é r a t i o n c e m e s s a g e d ' e s p o i r qu ' i l s n o u s o n t l é g u é , ils r e s t e r o n t f idè les a u x h é r o s d e c e s s a n g l a n t s c o m b a t s si a t t a c h é s à la d é f e n s e d e la d é m o c r a t i e , d e la l iber té e t d e la j u s t i ce .

Ce q u e fut la Rés is tance en Auvergne

Du 21 juin 1940 au 31 décembre 1942

L'action de la Résistance d'Auvergne fut essentiellement axée sur le recrutement, l'organisation, la propagande, le camouflage de maté- riel et d'armement et la recherche du renseignement.

De janvier à décembre 1943

L'institution du STO provoqua un afflux d'hommes dans les monta- gnes d'Auvergne ou dans les fermes. Les premiers maquis (AS, ORA et FTPF) commencèrent à s'implanter dans toute la région 6 (Puy-de- Dôme, Cantal, Haute-Loire, Allier). Le premier maquis de l'AS ( 1 corps franc d'Auvergne créé le 1 jan- vier 1943) s'installa en avril 1943 à Lespinasse dans le Puy-de-Dôme. Les plus importants ne groupèrent jamais beaucoup plus de deux « trentaines », le plus grand nombre ne compta que deux ou trois « sizaines ».

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Les actions innombrables des corps francs eurent à cette époque principalement comme objectif la récupération d'armes, d'équipe- ments, de vivres, de véhicules, de carburants, les réceptions des parachutages, les sabotages d'usines travaillant pour l'Allemagne, les coupures de voies ferrées et de lignes téléphoniques et électri- ques, auxquels devaient s'ajouter les opérations d'évasion de résis- tants arrêtés et, bien sûr, des coups de main contre les agents de la Milice, de la Gestapo et des troupes d'occupation.

De janvier au 30 avril 1944

L'hiver 1943-1944 fut difficile. Le nombre des réfractaires au STO s'accroissait alors que les armes manquaient et que les parachutages se raréfiaient. L'inaction pesait et le moral de nombreux volontaires commençait à s'affaiblir. Par ailleurs, la répression des activités clandestines était menée plus efficacement depuis décembre 1943 dans les villes par la Gestapo et la Milice, ce qui déclencha encore l'exode vers la montagne de tous ceux qui craignaient rafles et arrestations. Un rapport adressé au BCRA de Londres en janvier 1943 proposait l'installation de plusieurs réduits dans les régions montagneuses de la zone Sud (Alpes, Jura et Massif Central) à condition d'avoir l'assurance formelle des Alliés d'être ravitaillé en armement et en munitions. Aussi à partir de janvier 1944, l'imminence d'un débarquement allié d'une part, les problèmes provoqués par la présence de nombreux maquisards, notamment en R6, amenèrent le BCRA et le COMAC à réétudier plus concrètement un tel projet, d'où un plan C (Caïman). Dans l'ignorance de ce qui se passait à Londres, le 15 avril 1944 Emile Coulaudon (Gaspard), chef action R6, prit contact à Montluçon avec le major Maurice Southgate (Hector, Philippe), chef du réseau « Hector » du SOE et lui fit part de ce projet, de ses difficultés, de ses inquiétudes et lui réclama des armes, des munitions et des cadres. Philippe transmit aussitôt au SOE cette demande. La réponse fut rapide : dans la nuit du 29 au 30 avril, la mission « Freeiance » du capitaine John Hind Farmer fut parachutée dans la région de Cosne-d'Allier, puis la mission interalliée « Benjoin » du major Car- dozo (Vecteur) dans la Margeride, dans la nuit du 6 au 7 mai 1944.

Du 1 mai au 30 juin 1944

Southgate fut arrêté le 1 mai à Montluçon par la Gestapo. Malgré cela, Gaspard se crut assuré de l'appui du haut commandement allié.

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Aussi le 2 mai 1944, Henry Ingrand (Rouvres), responsable régional des MUR et commissaire de la République pour la R6, convoqua le Comité régional de libération. Gaspard fit approuver à l'unanimité la décision d'une mobilisation partielle et le regroupement de ses élé- ments dans trois réduits (mont Mouchet, Truyère, Lioran). Le 20 mai, l'état-major régional, en application des décisions prises lors de cette réunion, ordonna la mobilisation de tous les volontaires des divers mouvements. Alors ce fut la montée en masse des hom- mes des villes et des villages d'Auvergne. Toutes les routes étaient encombrées de bicyclettes, de voitures, de piétons sac au dos. Dans certains villages, les chefs civils de la Résistance affichaient l'ordre de mobilisation et les hommes partaient en chantant sur des camions bondés ou par le train. 3 700 rejoignirent le mont Mouchet et 1 500 la Truyère en moins de 15 jours. Ces réduits considérés comme saturés, un troisième fut ouvert à Saint-Genès-Champespe aux confins du Puy-de-Dôme et du Cantal. Il dut endiguer une véritable montée en masse - 5 000 hommes - avant d'être dissous après les combats du mont Mouchet. 2 juin 1944 Une colonne de l'Ostlegion, venant de Rodez, attaqua par le sud le réduit du mont Mouchet dans l'intention d'en déterminer l'impor- tance et les limites. Se heurtant à une très forte contre-attaque du corps franc du commandant Llorca, elle fut contrainte de se retirer après avoir subi des pertes. 3 juin 1944 L'ordre fut donné par le général commandant le groupe d'armées sud au commandant de l'état-major principal de liaison 588 (général de division von Brodowski) de « rétablir au plus tôt l'autorité des troupes d'occupation dans le département du Cantal et de détruire par tous les moyens les bandes existantes ». 8 juin 1944 Réunion à l'état-major principal de liaison 588 pour étude et mise au point définitive du plan d'opération. 9 juin 1944 « Toute circulation automobile est interdite dans les quatre départe- ments : Allier, Puy-de-Dôme, Haute-Loire, Cantal. Le feu sera ouvert sur tout véhicule circulant. » La mise en place des unités de la Wehrmacht pour l'assaut du mont Mouchet était terminée. PC du général Jesser à Saint-Flour. 10-11 juin 1944 L'attaque fut menée par 3 groupements tactiques convergeant vers le réduit (maison forestière du mont Mouchet) : — le groupement « Abel » sur l'axe Brioude-Langeac-Pinols ; — le groupement « ENSS » sur l'axe Saint-Flour-Clavières- Paulhac ; — le groupement « Coelle » venant du Puy en direction de Monistrol-d'Allier et de Saugues. Malgré des combats acharnés et une écrasante supériorité matérielle allemande, les FFI parvinrent à forcer le dispositif ennemi et à s'échapper vers le sud et l'est.

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12-19 juin 1944 Les effectifs du réduit de la Truyère se trouvèrent brutalement ren- forcés par les compagnies du mont Mouchet qui avaient réussi à s'échapper. Grâce aux missions « Benjoin » (major Cardozo) et « Freelance » (capitaine John Hind Farmer). L'état-major obtint du 14 au 19 juin de nombreux parachutages d'armes et de matériel. 20 au 21 juin 1944 Attaque du réduit de la Truyère avec une violence encore plus accrue en combinant l'action convergente de 4 groupements tactiques ren- forcés en artillerie et en appui aérien. Avant d'être occupé, le réduit fut écrasé sous les bombes et les obus, puis investit. Toutefois, son dispositif n'était pas disloqué bru- talement mais devant la disproportion des forces et l'écrasante supé- riorité du feu ennemi, l'ordre de décrochage fut donné le 20 juin au soir. La très grande majorité des FFI put ainsi échapper à la destruction ou à la capture. 30 juin 1944 Tirant les conséquences de l'impossibilité où ils avaient été de con- server l'inviolabilité des deux réduits, faute d'armements lourds et d'apport extérieur, les chefs militaires des maquis d'Auvergne déci- dèrent alors de répartir toutes leurs unités sur l'ensemble des 4 départements de la région 6 en 20 zones de guérilla, revenant ainsi au principe de la dispersion.

Du 1 juillet au 6 sep tembre 1944 6-7 juillet 1944 Combats de la vallée de Brezons. 12-13 juillet 1944 Réunion au barrage de l'Aigle pour une unité d'action de la Résis- tance en R6. 14 juillet-6 septembre 1944 C'est seulement à partir du 14 juillet et après les décisions prises lors de la réunion du 13 juillet qu'il fut décidé d'un commun accord de placer à la tête de ces zones de guérilla un état-major dont les mem- bres furent choisis parmi les 3 formations (MUR, FTPF, ORA). Emile Coulaudon (Gaspard) fut confirmé dans ses fonctions de chef des FFI d'Auvergne, le colonel R. Fayard (Mortier) fut nommé chef d'état-major. Ce même jour, l'un des 4 grands parachutages de la zone Sud fut effectué par l'US Air Force sur les terrains « Serrurier » (Lherm- Calau au sud-sud-est de Pleaux) et « Trammond » (au nord-ouest de Pleaux). Ainsi regroupés, les FFI d'Auvergne allaient harceler sans répit les unités de la Wehrmacht qui, en s'enfuyant vers le nord, essuyèrent çà et là de lourdes pertes. Après 2 mois de durs combats (Pontgibaud-Chambois, 27 juillet ;

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Chaméane, 30 juillet ; Le Lioran, 11-14 août ; Ruyère, 15-20 août ; Saint-Flour, 21-24 août ; Thiers, 25-26 août ; Montluçon, 20-25 août ; Moulins, 4-6 septembre), les FFI d'Auvergne boutèrent finale- ment hors de leur province les unités de la Wehrmacht qui s'y étaient implantées et un peu plus au nord, unis aux brigades de Toulouse et du Limousin, ils obligèrent la division motorisée du général Elster à se rendre.

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Cartographie C.A.R.T.

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Circuit n° 1 170 km environ

De MONTLUÇON à MOULINS

� Itinéraire : Montluçon, Domérat , Huriel, la Chape- laude, Vaux, Estivareilles, Saint-Victor, Bizeneuille, Cosne-d'Allier, Cérilly, Couleuvre, Saint-Plaisir, Bourbon-l 'Archambault , Saint-Menoux, Marigny, Souvigny, Besson, Moulins.

� Dépar t : Montluçon.

Le circuit débu te avenue Marx-Dormoy, face à la gare SNCF.

1. MONTLUÇON M o n u m e n t du 6 janvier 1 9 4 3

En 1942, l'occupant décrète le Service du travail obligatoire (STO) qui frappe d'emblée toute la classe de l'année. L'effort de guerre que le III Reich soutient est tel que le Gauleiter Sauckel réclame 250 000 hommes. Les départs en convoi pour l'Allemagne s'organisent alors avec la contribution efficace des autorités de Vichy. Enlevés à leur domicile la veille du départ les ouvriers sont conduits dans la nuit au camp de Biguet, puis des camions les déposent le matin en gare de Montluçon. Dans ces conditions, le premier convoi du 27 novembre 1942 s'avère un succès ! Cependant, dès le mois de janvier 1943, des manifesta- tions contre les départs en masse se font jour. Tracts et papillons dans les usines, inscriptions sur la chaussée et les murs proclament leur hostilité à cette forme de servilité. Le 6 janvier, à Montluçon, un ordre d'arrêt de travail est proclamé. Au début de l'après-midi, 340 hommes recensés, en majorité des ouvriers de la SAGEM (usine de la Côte-Rouge), se présentent à la gare de Montluçon. A l'entrée en gare de la machine qui devait être accrochée au train une foule estimée à 2 000 personnes, criant « Laval au poteau, à mort Laval », envahit les quais, les bâtiments et

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les voies, bloque le chef de gare dans son bureau et déborde le ser- vice d'ordre. Les manifestants s'engouffrent dans les bureaux. Au chant de la Marseillaise se mêlent les cris de « Vive de Gaulle ! » « Vive l'Union soviétique ! », « Pas de Français en Allemagne ! », « Pas de soldats pour Hitler ! ». Au milieu des applaudissements, le chauffeur et le mécanicien des- cendent de la locomotive. Pour dégager le terrain, des gardes mobi- les mettent en joue les manifestants. Au coup de sifflet, la locomo- tive démarre seule, tous les attelages ont été coupés ! Il est près de 15 heures quand le train s'ébranle enfin puis stoppe 300 mètres plus loin devant l'action des ouvriers du dépôt de la SNCF. Bientôt une compagnie de la Wehrmacht intervient sans ménagement et disperse les manifestants : 47 d'entre eux sont arrêtés dont le mécanicien Nicolas Nadaud et le chauffeur du train. Les partants ne sont plus qu'au nombre de 37 mais, faute de savoir où se dissimuler, de nom- breux libérés seront repris tandis que d'autres rejoindront les divers maquis qui commençaient à s'organiser dans l'Allier. Du 20 au 25 août 1944, les Montluçonnais vécurent des journées dra- matiques, ces cinq jours furent en effet cinq longs jours de bataille entre la garnison allemande enfermée dans la caserne Richemond et les Forces françaises de l'intérieur (FFI). Renseigné sur le mauvais moral de la garnison allemande, le com- mandant des FFI de l'Allier, Ernest Franck, en accord avec son chef d'état-major, Raymond Courteau, et le major John Hind Farmer de la mission « Freelance » du SOE, décide d'entreprendre le 19 août une opération sur Montluçon. La garnison allemande comprend l'état-major de liaison n° 786, des éléments de la Feldgendarmerie, de la Reichsbahn et quelques unités SS, soit au total 800 hommes. A la disposition du commandant Franck se trouvent 8 compagnies des MUR, le corps franc départemental, 1 compagnie espagnole, 1 compagnie des Milices patriotiques et 3 compagnies FTPF, soit envi- ron 1 500 hommes. Le 19 août 1944 au soir, la 1 compagnie FFI de l'Allier (capitaine Mairal-Bernard) commence son mouvement vers Montluçon et s'installe le 20 au matin sur la crête des Guineberts et aux lisières sud de la caserne Richemond. Les hauteurs est et ouest sont occupées par les compagnies Albert Tardivat, Jean Villeche- non, Paul Mayer, Robert Brissat et la compagnie de la 27e brigade de guérilleros. Le sous-préfet engage des négociations avec le comman- dement allemand pour lui remettre un ultimatum du major Farmer. Les pourparlers se prolongent mais échouent, le colonel allemand, bien que d'accord pour se rendre, s'incline devant le refus de ses deux adjoints, membres de la SS. A 20 heures, l'occupation de la ville de Montluçon par les FFI est à peu près achevée. Les édifices publics sont occupés. Vers minuit, une colonne allemande, venant de Moulins, franchit le barrage établi par les FFI (côte de Châtelard) et arrive à l'hôpital. Les FFI par pru- dence évacuent l'hôtel de ville. Lorsque le jour paraît, les Allemands tiennent le quartier des Fours-à-chaux, où des civils sont abattus et les immeubles de l'avenue Jules-Guesde incendiés.

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Les soldats de la Wehrmacht, appuyés par des tirs de mortiers, attei- gnent vers 11 h 30 la caserne Richemond. Dans l'après-midi, sous une pluie torrentielle, la garnison allemande incendie l'ancienne usine de textile et le Camp Neuf. Au pont Saint-Pierre sont tués des FFI et le postier Louis Bellot ; au château de Bien Assis 5 FFI sont abattus. A 17 heures les Allemands réintègrent la caserne Richemond. Le 22 août, le dispositif est resserré et certaines unités FFI sont à moins de 200 mètres de la caserne. Sous la pluie et la grêle, elles coupent l'eau, le gaz et l'électricité de la caserne. Les Milices patriotiques apposent des affiches en vue de recruter des volontaires mais le ravitaillement en munitions est des plus précaires et les Allemands mettent le feu aux maisons de la rue des Goncourt pour dégager leur champ de tir. Une sortie allemande sur l'hôpital de Montluçon pour y chercher un chirurgien échoue et se solde par 2 morts et 7 blessés graves parmi les unités de la Wehrmacht. A 19 heures, le colonel commandant la caserne avise le général Ottenbacher que les 2 compagnies que le 1000 régiment motorisé de sécurité devait lui envoyer pour le dégager ne sont pas encore arri- vées et que la journée a été employée à des combats sur le glacis de la caserne où il y a eu encore 1 blessé grave et 1 léger. Le 23 août connaît un calme relatif. Un violent orage éclate de nou- veau dans la nuit, les assiégés recueillent l'eau dans des toiles de tentes. Le 24 août, la compagnie Mairal repousse plusieurs sorties des Alle- mands mais les FFI réclament du renfort car une puissante colonne allemande, venant de Guéret, approche de la ville. Les 800 hommes du 2e bataillon du 19 régiment SS de police réussissent à gagner la caserne et à dégager la garnison assiégée. Vers 20 heures, une longue colonne allemande renforcée par les élé- ments de la garnison de Montluçon quitte la caserne Richemond par Couraud, Domérat, Saint-Victor et Verneix. Harcelée sur ce par- cours, elle abandonne 5 cadavres et 16 véhicules détruits. La caserne Richemond sera occupée le 25 à 7 heures du matin par un détache- ment de la compagnie Mairal qui pénètre par la porte sud. Montluçon est enfin libéré au prix de 38 tués parmi les FFI. 50 Alle- mands ont été mis hors de combat. 2 monuments, 7 stèles et 11 plaques commémorent les lieux où sont tombés héroïquement les patriotes montluçonnais pour la libération de leur ville.

� pa r la rue des

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2. DOMÉRAT Tombe

« A la mémoire de Jean Mathé, 1905-1944, fusillé par les Allemands le 14 août 1944. »

Né le 4 décembre 1905 à Domérat, Jean Mathé, à peine démobilisé en 1940, prend contact avec les premiers éléments qui s'organisent sur le plan local. Membre du Parti communiste, il est chargé de met- tre sur pied, fin mai 1941, le Front national, puis il devient en avril 1942 responsable de la CGT clandestine pour la région montluçonnaise. Il joue un rôle important dans l'organisation des travailleurs du quar- tier laborieux de la Ville-Gozet et anime la formation militaire créée sur le plan local. Il devint ainsi l'un des premiers francs-tireurs et le responsable des Milices patriotiques. Arrêté dans la nuit du 4 au 5 août 1944, il est l'un des 42 martyrs de la carrière des Grises, route de Guéret à Montluçon.

3. ARCHIGNAT M o n u m e n t

« A la mémoire des frères Jean 1921 André DAPOILLY 1926 Maxime 1927 fusillés par les Allemands le 11 juillet 1944. »

Cette paisible bourgade fut brusquement troublée dans la journée du 11 juillet 1944 vers 16 heures par le bruit d'une explosion. Il s'agissait de l'éclatement d'une charge de plastic qu'un groupe de maquisards venait de placer sous le pont d'un petit ruisseau qui, à 500 mètres de l'agglomération, coupe la route d'Huriel. Les dégâts n'avaient été que peu importants. Vers 18 heures survint un convoi de 4 véhicules de la Wehrmacht venant de Treignat et se dirigeant vers Montluçon. Dès que ce convoi eut traversé Archignat, les maquisards s'égaillè- rent dans la campagne. A ce moment 2 fonctionnaires des Ponts-et- Chaussées firent signe au convoi allemand de s'arrêter quelques mètres avant le pont ; ils durent justifier leur qualité et expliquer la raison de leur présence en ces lieux. Les officiers et les soldats mirent pied à terre et se rendirent aussitôt

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15. BOIS DE VÉDRINES Tombe du l ieutenant J a c q u e s Monod

Dès octobre 1943, recherché par la Gestapo, Jacques Monod, pro- fesseur de lettres au lycée de Marseille, membre influent de l'Eglise réformée de France, décida de gagner le Tarn, puis les maquis du Cantal. Commandant la 3e section de la 8e compagnie, implantée au Puy de Védrines, il trouva une mort héroïque le 20 juin 1944, lors des combats de Pont-Rouge au bois de Védrines où, selon sa volonté, il fut inhumé. Dans un ultime message, il écrivait : « Je pars sans haine et con- vaincu que nous, chrétiens, nous n'avons pas le droit de laisser les seuls païens offrir leur vie au nom d'un saint idéal politique dans une lutte où sont engagés, avec le sort de la cité, le sort de l'Eglise et le destin spirituel de nos enfants. »

16. Stèle

A quelques mètres de la tombe de Jacques Monod se trouve une stèle érigée à la mémoire du lieutenant Marcel Vimard et d'Hertein- stein du maquis d'Aubrac, tués au cours des combats au bois de Védrines.

Hors circuit

� Saint-Flour Cathédrale Saint-Pierre (xve siècle) : Christ roman, pietà XV siècle. Terrasse des roches. Ancienne maison consulaire (musée Alfred Douët) : très beau mobilier. Collégiale Notre-Dame. Monument Georges Pompidou. Musée postal. Orgues basaltiques. Dans les environs : château et cascade du Saillant (à 6 kilomètres au nord-ouest).

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D Garabit Viaduc construit en 1885 par Gustave Eiffel (122 mètres de haut).

� Fridefont Eglise : buste de la Vierge en bois polychrome. Saint Nicolas et Saint Roch. Barrage de Grandval.

� Chaudes-Aigues Source du Par : sa température atteint 82° C (la plus chaude d'Europe) ; ses eaux sont souveraines contre les rhumatismes et la cellulite. Eglises Saint-Martin et Saint-Blaise d'époques gothique et Renaissance. Dans les rues de nombreuses niches vitrées renferment les statues des saints auxquels chaque quartier est consacré.

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Circuit n° 14 150 km environ

De CHAUDES-AIGU ES à AURILLAC, par Mura t

� Itinéraire : Chaudes-Aigues, Neuvéglise, Gourdiè- ges, Pierrefort, Saint-Martin-sous-Vigouroux, Pont-la-Vieille, Narnhac, Vigouroux, Brezons, Lus- trande, le Bourguet, la Sagnet te , Prat-de-Bouc, côte du Pignou, Murat, Laveissière, Le Lioran, Saint-Jacques-des-Blats , Thiézac, Vic-sur-Cère, Polminhac, Aurillac.

� Dépar t : Chaudes-Aigues.

S 'a r rê ter à la sortie de la ville en direction de Saint- Flour pa r la D 921, à droite face à la stat ion Total.

1. CHAUDES-AIGUES Stèle

« FFI ici est mort pour la France Laners Charles, le 20 juin 1944 Maquis d'Aubrac. »

� Poursuivre la D 921. S 'arrêter à Pratviel à 1 500 m de la chapelle Notre-Dame de Pitié, à droite.

2. PRATVIEL Stèle

« Ici furent assassinés par les Allemands, le 23 juin 1944, le docteur Louis M a llet, son fils Etienne et deux FFI non identifiés. »

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Le docteur Louis Mallet, qui avait établi une infirmerie à Maurines et qui, depuis le 12 juin, avait soigné de nombreux blessés des combats de la Margeride, avec le dévouement que lui inspiraient à la fois sa compassion habituelle pour les souffrants et son affection pour les jeunes qui luttaient comme lui pour la Liberté, fut capturé par une patrouille de la Wehrmacht ainsi que son fils Etienne, volontaire FFI, qui l'accompagnait. Tous deux furent emmenés à Chaudes-Aigues, enfermés à la mairie, condamnés à mort après un interrogatoire sommaire. Ils furent fusil- lés le soir même à Pratviel en même temps que deux jeunes FFI qui ne purent être identifiés.

3. Stèle

A la mémoire de : « Jean Baron, 21 ans, FTPF, fusillé par les Alle- mands le 28 juin 1944. »

� Cont inuer la D 921 jusqu 'au croisement avec la D 48. Prendre celle-ci en direction de Neuvéglise. S 'ar rê ter à 600 m de l ' embranchemen t D 921-D 48, au lieu dit le Chies.

4. LE CHIES M o n u m e n t

« Ici, le 23 juin 1944, cinq soldats du Maquis, prisonniers, furent fusil- lés par l'armée allemande. »

Après les durs et sanglants combats du réduit de la Truyère (20-21 juin 1944), les unités qui le défendaient se replièrent dans leur grande majorité en direction de la vallée de Brezons (Plomb du Cantal). Dans la nuit du 22 au 23 juin 1944, 5 jeunes FFI de ce réduit (Roger Lagarri- gue, Marius Cauvin, Finès Castro, Jean-Paul Didier, et un inconnu) furent capturés par une patrouille de la Wehrmacht aux environs de Neuvéglise. Le 23 juin 1944 à 8 heures, ils furent obligés par les soldats chargés de leur exécution de creuser leur tombe avant d'être fusillés sur la colline du Chies.

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5. SAINT-MARTIN-SOUS-VIGOUROUX Stèle

« A la mémoire de : « Germain Champeil, âgé de 20 ans, et Joseph Magne, âgé de 41 ans, tués le 8 juillet 1944. »

Le 8 juillet 1944 une unité de la Wehrmacht encerclait Saint-Martin- sous-Vigouroux et procédait à une perquisition générale de la localité. Alors qu'il tentait de fuir de son domicile où était caché son uniforme FFI et autres objets compromettants, Germain Champeil fut rattrapé par une patrouille et immédiatement abattu à quelques mètres de sa demeure. Quant à Joseph Magne, employé à la laiterie de Lustrande, il fut abattu le même jour par des éléments de la Wehrmacht qui tentaient de réduire un détachement du maquis qui s'était retranché dans Lus- trande et empêchait la progression de ces éléments.

6. Stèle

A la mémoire de : « Joseph Riveirol assassiné par les Allemands le 9 juillet 1944, âgé de 31 ans. »

Le 9 juillet 1944, près de Billiez, un court mais violent engagement eut lieu entre un élément du maquis et un détachement de la Wehr- macht. Au cours du combat Joseph Riveirol, qui s'était porté au- devant des FFI pour les prévenir du danger qu'ils couraient, fut abattu par les Allemands.

7. PONT-LA-VIEILLE Stèle

La stèle en pierre d'origine basaltique est surmontée d 'une croix scoute avec fleur de lys.

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C I R C U I T 13

Anterrieux

Fernand Lafaye

Pont-Rouge

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CIRCUIT 13

Soubizergues

Fridefont

René Amarger ( Germa)

Saint-Just

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CIRCUIT 14

Narnhrac

Pont-la-Vieille

La Roche-Taillade

Commandant Raymond Labaune (Victor,

Pratviel

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CIRCUIT 15-16

Aynes, barrage de l'Aigle

Marcolès

Laroquebrou

Maurs

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A u p i e d d e c e l l e - c i S R ( S c o u t R o u t i e r ) la p l a q u e d ' i n s c r i p t i o n à d i s p a r u .

E l l e e s t d é d i é e à la m é m o i r e d u s e r g e n t A n d r é H u o n ( S a n g l i e r ) n é le 1 8 f é v r i e r 1 9 2 5 à Y v e t o t ( S e i n e - M a r i t i m e ) .

L e 8 j u i l l e t 1 9 4 4 , u n e a v a n t - g a r d e d ' u n g r o u p e m e n t t a c t i q u e d e la

W e h r m a c h t v e n a n t d e V i c - s u r - C è r e p a r P a i l h e r o l s a p p r o c h a v e r s 6 h

4 5 d e s l i e u x p l a c é s s o u s la s u r v e i l l a n c e d e la 4 2 e c o m p a g n i e ( c a p i -

t a i n e S e r g e R e n a u d i n ) s t a t i o n n é e à R o u p o n s . U n g u e t t e u r a v a n c é

d o n n a l ' a l e r t e p a r s o n t i r , il f u t t u é .

P a r t i e n r e c o n n a i s s a n c e à l ' o u e s t d e P o n t - l a - V i e i l l e , H u o n f u t m o r t e l -

l e m e n t b l e s s é a u n o r d d e la D 9 9 0 e n t r e l e s e m b r a n c h e m e n t s d e

D o u z a l b a t s e t M a l b o .

S o n c o r p s r e s t a s u r p l a c e p e n d a n t d e u x j o u r s s a n s a v o i r f a i t l ' o b j e t

d ' u n s o u c i a u t r e q u e l ' e n l è v e m e n t d e s e s b r o d e q u i n s .

D è s le d é p a r t d e s A l l e m a n d s le 11 j u i l l e t , s o n c o r p s , d é c o u v e r t p a r le

c u r é e t l ' i n s t i t u t e u r d e T h e r o n d e l s , f u t i n h u m é a u c i m e t i è r e d e D o u -

z a l b a t s , e n p r é s e n c e d e t o u t e la p o p u l a t i o n

D

8. NARNHAC M o n u m e n t

« A la mémoire d'Antoine Aldebert et de Bertrand Vidalenc fusillés par les Allemands le 9 juillet 1944, en présence des hommes de la commune. »

Antoine Aldebert, maire, ancien combattant, médaille militaire, et Bertrand Vidalenc, un réfugié parisien originaire du lieu, furent arrê- tés le 9 juillet 1944 par les Allemands qui avaient su qu'ils s'étaient occupés de « la mobilisation pour le maquis ». En effet la plupart des jeunes du village avaient rejoint le maquis. Vers 18 heures, les hommes de la commune furent avertis d'avoir à se rassembler dans le pré dit « la Cartalade ». Un peu avant 19 heures, Aldebert et Vidalenc quittèrent la mairie où ils étaient détenus, escortés par un groupe de soldats. Passant devant la demeure de sa nièce, Mme Bergaud, Aldebert lui cria en patois : « Ils nous font prendre le chemin du cimetière. » Arrivés sur les lieux de l'exécution, après qu'un officier allemand eut donné en français lecture de la sentence : « Fusillés pour avoir porté les armes contre l'Allemagne », Aldebert et Vidalenc tombèrent en héros en présence de leurs compatriotes horrifiés. Quelques instants plus tard, un détachement de la Wehrmacht se rendit au domicile d'Aldebert où, sans égard pour la douleur de son

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épouse et de son vieux père qui pleuraient, ils pillèrent et saccagèrent à leur gré la maison.

9. CROS-HAUT Croix e t p laque

La croix et la plaque indiquent l'endroit où Pierre Delcher, des Rous- sinches, a été fusillé par les Allemands après que ceux-ci eurent trouvé des armes dans sa grange et incendié sa ferme (reconstruite depuis).

Le réduit de la Truyère évacué, le commandement allemand voulut en finir avec les maquis d'Auvergne qu'il avait identifiés dans la deuxième quinzaine de juin dans la région de Chaudes-Aigues mais qu'il avait été contraint de laisser échapper. Il les croyait tous implan- tés dans la vallée de Brezons (Plomb du Cantal) alors qu'en réalité, ils comprenaient seulement : — une compagnie de 200 hommes (42 compagnie) venue du réduit de Saint-Genès et commandée par le capitaine Renaudin d'Ivoir (Vic- t o i r e ) i n s t a l l é e à R o u p o n s - d e - M a l b o ;

— un groupe d'une douzaine d'hommes aux ordres de Maurice Bayle (Philippe) chargé de la protection du terrain de parachutage du Peyre-Brommet ; — une compagnie FTPF commandée par Alex dans les montagnes de la Fouillarade au-dessus de Malbo. Le 3 juillet 1944, dans le bourg de Pailherols, le groupe Philippe subit une attaque de miliciens. Bilan : 2 tués et 1 blessé parmi les FFI. Le 6 juillet 1944, une reconnaissance aérienne ennemie survola avec insistance la vallée de Brezons et permit de décéler la présence d'uni- tés FFI, aussi l'état-major principal de liaison 588 (général von Bro- dowski) décida de monter une opération pour nettoyer la région. Le 8 juillet 1944, 3 groupements tactiques de la Wehrmacht conduisi- rent leur offensive suivant 3 directions : — de Vic-sur-Cère, les 10 et 15e compagnies du 95e régiment de sécurité devaient attaquer depuis Pailherols et déboucher vers Pont- la-Vieille-Malbo, afin d'empêcher un éventuel repli des FFI ;

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— de Murat, le groupement tactique « Coqui » devait gagner la val- lée de Brezons par le col de la Tombe du Père avec comme base de départ le nettoyage du hameau de Bélinay ; — de Saint-Flour, le groupement tactique « Jesser » partant de Pier- refort devait aborder la vallée de Brezons par le sud avec l'objectif de s'emparer du bourg de Brezons. De très durs combats allaient se dérouler du 8 au 10 juillet 1944, mais une nouvelle fois les unités de la Wehrmacht ne purent empêcher le gros des FFI de s'échapper vers le sud-ouest. Le bulletin de renseignement quotidien de l'état-major du LXVI corps de réserve signale le 9 juillet : « Au cours du nettoyage, région Plomb du Cantal, 11 ennemis tués, 6 arrestations. 20 km est Saint- Flour : colonne allemande se heurte à forte résistance ennemie. Une compagnie renforcée envoyée en nettoyage. »

10. CÔTE DU PIGNOU M o n u m e n t

« Ambroise Brioude, Marius Courtiol de Sériers (Cantal), Louis Picard de Nice et Lucien Zay de Paris, fusillés par les Allemands le 12 juin 1944. »

Le 9 juin 1944, la commune de Sériers fut le théâtre des arrestations, à la suite d'une dénonciation de la Milice à la Gestapo, de Léon Wirztler, un Alsacien chef de la Résistance locale, réfugié à Sériers, qui fut abattu aussitôt à 200 mètres du bourg sur la D 110. Quant à Ambroise Brioude et Marius Courtiol, ils furent conduits à la Kommandantur de Saint-Flour et emprisonnés. 3 jours plus tard, ils furent fusillés dans les bois du Pignou, avec Louis Picard et Lucien Zay, par un élément d'une colonne de la Wehrmacht se rendant à Murat.

11. MURAT Plaque

« A la mémoire de Louis Meyniel, secrétaire de mairie, Robert Mey-

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niel, employé de mairie, Georges Parret et Raymond Gourneau arrê- tés par les Allemands et morts en déportation. »

12. M o n u m e n t

« Vive la France, 1939-1945, vive la Liberté. Aux enfants du Cantal morts en déportation. »

Le 12 juin 1944, une forte colonne allemande ayant à sa tête Hugo Geissler, chef du KdS de Vichy et venant de Saint-Flour, arriva à Murat. Une fois dans la ville, des reconnaissances furent conduites dans les environs et au cours de l'une d'elles Antoine Bergaud et Antoine Porte furent tués (le premier non secouru périt le lendemain) tandis que des membres du poste SIPO-SD procédaient de leur côté à des arrestations (12 Muratais et Murataises gardés en otages à la mairie) et au pillage de plusieurs demeures dont celle de Jean Delpirou, chef de la Résistance locale. A 17 heures, au moment où ils se préparaient à quitter Murat, des coups de feu éclatèrent sur la place du Balat. Des éléments FFI du réduit de Saint-Genès-Champespe : 2 sections (75 hommes) de la 5e compagnie du capitaine Brissat (Bob) et du capitaine Paul Mayer (Martin), le groupe de sabotage de la région 6 avec Edmond Leclanché (Tonio), Louis Rosier (Cheminant), Charles Darson (Charly), Vernet, Vigier, etc. aux ordres du commandant Raymond Labaune (Irma), prévenus dans la matinée de la présence des Allemands à Murat, arrivaient sur les hauteurs dominant la ville. Depuis le tournant de Bonnevie ils mitraillèrent miliciens et Alle- mands au repos sur la place du Balat. L'engagement fut d'une extrême violence. Geissler, aux bruits de la fusillade, sortit de la mai- rie, où il interrogeait les suspects, il fut abattu sur le seuil. Les maquisards investirent la ville. L'un d'eux s'avança près de la place et fit sauter un camion à la grenade puis, profitant de la confu- sion, les maquisards décrochèrent. Vers 21 heures, après avoir demandé du renfort, la colonne alle- mande était de retour à Saint-Flour avec les otages, non sans avoir incendié et pillé la demeure des Saunière à la Sécherie. Aucune perte n'était à déplorer parmi les FFI. Il y eut une quinzaine de morts et de nombreux blessés parmi les Allemands et les miliciens. Le 24 juin les troupes allemandes revinrent à Murât : ce fut la journée des représailles, journée de terreur et de désolation. Dans la matinée 300 hommes et jeunes gens étaient appréhendés et conduits à la mairie. A 16 heures on libérait ceux qui avaient moins de 16 ans et plus de 50, il restait quand même 120 otages entre les mains des unités de la Wehrmacht. A 17 heures, on les emmenait tous à Saint-Flour puis à Clermont-

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Ferrand, de là à Compiègne et enfin en Allemagne dans les camps de Ravensbrück, Neuengamme, Sand-Bostel, etc. Ce même jour, les Allemands firent sauter à la dynamite 10 immeubles. Murat est un des hauts lieux de la déportation en Auvergne. 134 morts ou disparus sur 346 déportés pour l'ensemble du départe- ment du Cantal.

13. PONT DE LA ROCHE-TAILLADE Stèle

« Ici le 13 a o û t 1944, B o n n a t H u g u e s , Esca lon J u l e s , C o u n y R o g e r , Lelong M a u r i c e , M o r v a n R o b e r t , V a l a d e R e n é , v o l o n t a i r e s FFI, s o n t t o m b é s g l o r i e u s e m e n t p o u r la l ibéra t ion d e la F r a n c e . »

Les g a r n i s o n s a l l e m a n d e s i s o l é e s d a n s le s u d d e la F r a n c e r e ç u r e n t le 8 a o û t 1944 l ' o r d r e d e s e r e g r o u p e r afin d e p o u v o i r m i e u x s ' o p p o s e r aux a c t i o n s d e s FFI. C ' e s t a insi q u e d a n s la j o u r n é e du 10 e t d a n s la nuit du 10 a u 11 a o û t 1944, les é l é m e n t s a l l e m a n d s d e la g a r n i s o n

d 'Aur i l lac ( é t a t - m a j o r d e l iaison 494 , 9 8 6 ba ta i l lon d e p r é v o t é , é t a t - ma jo r d u 4e ba ta i l lon d u 95e r é g i m e n t d e s é c u r i t é , 1 0 e t 15e c o m p a -

g n i e s d e c e r é g i m e n t e t u n e s o i x a n t a i n e d e mil ic iens é v a c u è r e n t la ville e t s e d i r i gen t v e r s S a i n t - F l o u r e n r e m o n t a n t la val lée d e la Cère . P r é v e n u d e c e m o u v e m e n t p a r l ' é t a t - m a j o r rég iona l FFI, le c o m m a n - d e m e n t militaire d u C a n t a l a l e r t a i m m é d i a t e m e n t s e s 4 g r o u p e m e n t s .

2 d ' e n t r e e u x , les g r o u p e m e n t s Tho l lon ( R e n a u d ) e t P laye (Eynard) fu ren t mis e n r o u t e p a r pr ior i té e t f i rent m o u v e m e n t s u r le Lioran. Le 11 a u m a t i n , ils é t a i e n t e n p l a c e : Tho l lon e n e m b u s c a d e à l ' e n t r é e sud d u t u n n e l , P l aye e n r é s e r v e é v e n t u e l l e de r r i è r e lui, à h a u t e u r d u p o n t d e la R o c h e - T a i l l a d e d a n s la val lée qui d e s c e n d d u Lioran ve r s

Mura t . Q u a n t a u g r o u p e m e n t S i lbe r t ( M e l b o u r n e ) , il avai t p o u r mis- sion de su iv re e t d e t a l o n n e r les é l é m e n t s a l l e m a n d s a p r è s leur d é p a r t

d 'Auri l lac . Q u a n t au g r o u p e m e n t Mer la t (Allard) , il é t a i t e n r é s e r v e à Al lanche , p r ê t à i n t e rven i r s u r N e u s s a r g u e s . L ' e n s e m b l e d e la c o l o n n e a l l e m a n d e j u s q u e - l à f r a c t i o n n é e s e

r e g r o u p a v e r s T h i é z a c a v a n t d e p r o g r e s s e r ve r s le Lioran ma i s il e n t r a au c o n t a c t , ve r s 16 h 30, a v e c les é l é m e n t s a v a n c é s d e Tho l lon pu is

vers 18 h e u r e s a v e c s e s g r o s à l ' e n t r é e d e s t u n n e l s rou t ie r et ferroviaire . (Voir c a r t e p a g e 187.)

Le d é b o r d e m e n t p a r l ' e n n e m i du d i spos i t i f d e Tho l lon fut a m o r c é par l 'est , pu is s ' a c c e n t u a , a p p u y é par d e v io l en t s tirs d ' a r m e s a u t o m a t i - q u e s e t d e m o r t i e r s . T h o l l o n d é c r o c h a ve r s 18 h 45 p o u r aller s e

r e g r o u p e r à Lave i s s i è r e e n aval d u g r o u p e m e n t Playe , d é m a s q u a n t ainsi s e s p r e m i e r s é l é m e n t s , ins ta l lés au p o n t d e la R o c h e - T a i l l a d e .

Page 35: Guide des maquis et hauts-lieux de la Résistance d'Auvergne

L ' e n n e m i p o u r s u i v i t s a p r o g r e s s i o n e t s e s pa t rou i l l e s a r r i vè r en t à h a u - t e u r du p o n t , b i e n t ô t r e n f o r c é e s p a r d e s é l é m e n t s cyc l i s t e s . Un vio- lent c o m b a t s ' e n g a g e a a v e c la c o m p a g n i e S o u l a s , la d e s t r u c t i o n d u p o n t s e p r o d u i s i t le 12 v e r s 1 h 20 ma i s les A l l e m a n d s s ' i n f i l t r è r en t d a n s n o s l ignes . La lu t t e d e v i n t d e p lu s e n p lu s a c h a r n é e d u r a n t t o u t e la m a t i n é e , les A l l e m a n d s s ' é t a n t rep l iés v e r s le Lioran.

Les u n i t é s d u g r o u p e m e n t P laye a p r è s avo i r d é c r o c h é s e r e g r o u p è - rent . A 13 h e u r e s T h o l l o n s e p o r t a a la h a u t e u r d u p o n t d e la R o c h e - Tai l lade p o u r r e p r e n d r e le b l o c u s d e la va l lée o ù l ' e n n e m i s e t r o u v a i t

e n f e r m é , le g r o u p e m e n t S i lbe r t t e n a n t s o u s s e s f eux d e p u i s midi l ' e n t r é e s u d d u t u n n e l .

Le 13 a o û t ve r s 10 h 45 , l ' e n n e m i e n t r e p r i t u n e o f f e n s i v e g é n é r a l e s u r

s o n aile g a u c h e a p p u y é e p a r l ' av ia t ion qui , à d e n o m b r e u s e s r ep r i s e s , b o m b a r d a e n t r e L a v e i s s i è r e e t le Lioran. La c o m p a g n i e S o u l a s d u t d é c r o c h e r d a n s d e s c o n d i t i o n s difficiles (elle pe rd i t 5 h o m m e s e t le l i e u t e n a n t S o u l a s fu t fait p r i sonn i e r ) s o u s la p r e s s i o n d e l ' e n n e m i qui p r o g r e s s a i t p a r les h a u t s . A 18 h e u r e s , celui-ci s ' e m p a r a d e s r u i n e s d u p o n t d e la R o c h e - T a i l l a d e qu' i l c o m m e n ç a à r épa re r . S e s a c h a n t s e c o u r u , il n e c h e r c h a i t p lu s à f o r c e r le p a s s a g e , s e u l s c o n t i n u è r e n t les b o m b a r d e m e n t s a é r i e n s : à 19 h e u r e s s u r Lave iss iè re , ve r s 21 h e u r e s s u r Lave i s s i è r e e t F r a i s s e - H a u t o ù d e n o m b r e u x i n c e n d i e s

f i rent r a g e s . P e n d a n t q u e c e s c o m b a t s s e d é r o u l a i e n t , le g r o u p e m e n t S i lber t , c o m m a n d é par le c a p i t a i n e H o a r e a u (Chr is t ian) a t t e i g n a i t a p r è s un

c o u r t e n g a g e m e n t l ' e n t r é e s u d d u t u n n e l qu' i l d é b o r d a d a n s la so i r ée a v e c l ' e spo i r d e d o n n e r la m a i n à Tho l lon . Le 14 à 7 h 20, a p r è s d e v i o l e n t s a c c r o c h a g e s , 2 s e c t i o n s d e la c o m - p a g n i e Lac (Fred) a r r i v è r e n t à la g a r e du Lioran q u e l ' e n n e m i v e n a i t à p e i n e d e q u i t t e r . A 12 h e u r e s , les é l é m e n t s a l l e m a n d s p a r v e n a i e n t à M u r a t e t f a i sa i en t

leur j o n c t i o n a v e c l ' a v a n t - g a r d e du g r o u p e m e n t « J e s s e r » v e n u e à sa r e n c o n t r e . Ils a v a i e n t mis 4 j o u r s p o u r p a r c o u r i r les 50 k i l o m è t r e s qui s é p a r e n t Auri l lac d e c e t t e ville C e s d u r s c o m b a t s c o û t è r e n t a u x FFI 14 t u é s , 7 b l e s s é s e t 4 p r i son-

niers. Les p e r t e s a l l e m a n d e s , si l 'on e n c ro i t les m e s s a g e s o p é r a t i o n - nels d e leurs un i t é s , a u r a i e n t é t é t r è s é l e v é e s .

14. PAS DE COMPAING Croix en bois

« 7 août 1944. En souvenir des combats du Pas de Compaing. »

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Dans la nuit du 6 au 7 août 1944, le groupement Tholion (Renaud) prit position au Pas de Compaing dans le but d'y tendre une embus- cade permanente. Le 7 août au matin, cet élément accrocha une colonne allemande de 10 camions venant d'Aurillac (le groupement Thollon occupait le flanc gauche de la vallée de la Cère). Le combat dura jusqu'à 15 heu- res. Les Allemands ayant reçu des renforts, les unités du maquis décrochèrent. Bilan : 3 morts et 5 blessés parmi les FFI, 7 tués et 12 blessés du côté des troupes allemandes.

15. AURILLAC

Au début de juin 1944, Aurillac subissait aussi paisiblement qu'il était possible l'occupation allemande. Les unités de la Wehrmacht sta- tionnées dans la capitale de la Haute Auvergne ne se montraient pas particulièrement tracassières, en tout cas beaucoup moins que la Milice de Marcel Lahaye. Et voilà que soudainement, vers 18 heures, le calme relatif de cette fin d'après-midi du 4 juin se trouva brutalement rompu par l'arrivée de 26 automitrailleuses et de 200 SS de la division « Das Reich » qui arrivaient à Aurillac par la route de Figeac. Le couvre-feu était pro- clamé. Rien ne se produisit cette nuit-là, ni dans la matinée du 5 juin. Dès 14 heures, des patrouilles blindées commencèrent à circuler. Vers 16 heures l'une d'elles s'avança par l'avenue des Pupilles, vers le carrefour de la Maison-Neuve. Méfiants, certains hommes quittè- rent leur domicile et gagnèrent le terrain des camisières. L'un de ceux-ci, Louis Verniol, se cacha dans un fossé profond ; au moment où il se redressait pour avertir les jeunes Jean Alric et Jean Vert qui débouchaient d'une haie voisine, une rafale crépita. Sous les tirs de mitrailleuse immédiatement déclenchés, Jean Alric culbuta, mortellement touché, tandis que Verniol était blessé à la cuisse droite. Le chef de la patrouille rapidement arrivé sur lui hurla : « Terroriste. Grand chef terroriste » Relevé sur sa jambe valide, Louis Verniol tomba de nouveau aux cris de : « Papiers. Papiers. » D'autres Allemands s'emparèrent de Jean Vert et de Gramond et tous, PM dans les reins, furent poussés vers la route des Camisières où ils rejoignirent Jarrige et Lavernhe appré- hendés alors qu'ils travaillaient dans leur jardin. De là ils furent embarqués, emmenés en ville et acheminés à la Kom- mandantur où des officiers les interrogèrent. Jarrige, Gramond, Lavernhe furent relâchés, Jean Vert et Louis Verniol gardés puis séparés. Les SS envoyèrent Louis Verniol à l'hôpital, non sans le jeter brutalement dans un camion.

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Ce n'est que 2 ou 3 jours plus tard que Louis Verniol réussit à s'éva- der. Au soir du 5 juin 1944, Aurillac pleurait sa première victime, Jean Alric, un jeune sportif de 20 ans, tué à deux pas de chez lui. Le stade de la ville porte aujourd'hui son nom.

Hors circuit

� Neuvéglise A p r o x i m i t é : c h â t e a u d e R o c h e b r u n e ( X I I I e t X I V

siècles).

� Brezons Eglise de style auvergnat (XVI siècle). Dans les environs : donjon de la Boyle (XIII siècle) ; s'y rendre par la D 39.

� Le Bourguet Site remarquable d'allure alpestre.

� Murat Eglise Notre-Dame des Oliviers (fin époque gothique) : Vierge noire en bois d'olivier. Maison Rodier, style Renaissance. Maison consulaire. Rocher de Bonnevie (140 mètres au-dessus de la ville) statue Notre-Dame de la Haute Auvergne. Dans les environs : — église fortifiée du XI siècle à Bredons (à 2,5 kilomè- tres de Murat par la D 926 en direction de Saint-Flour) : retable (XVII siècle), boisserie du chœur, maître-autel. — château d'Anterroches (XV siècle).

� Le Lioran (altitude 1 152 mètres) Station estivale et hivernale.

� Thiézac Belle église gothique du XV siècle : chaire et beau reta- ble du XVII siècle ; Christ assis du XV siècle. Chapelle Notre-Dame de Consolation.

� Vic-sur-Cère Station hydrominérale et climatique (traitement des affections du foie, de l'estomac, de l'intestin). Eglise Saint-Pierre romane, très remaniée au XV siècle. V i e i l l e s m a i s o n s ( m a i s o n d e s p r i n c e s d e M o n a c o d u X V

siècle).

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Dans les environs : — Pas de Cère. — cascade de la Roucoule.

� Polminhac Dans les environs : — château de Pesteils (XVII et XVIII siècles) — château du Comblat.

� Aurillac Eglise abbatiale Saint-Géraud (XV et XVII siècles). E g l i s e N o t r e - D a m e a u x N e i g e s o u d e s C o r d e l i e r s ( X I V

siècle). Maison consulaire (XVI siècle). Statue de Sylvestre II, premier pape français, par David d'Angers. Maison des volcans (château Saint-Etienne). Musée Jean-Baptiste Rames (place de la Paix, bâtiment de l'horloge). Musée Hippolyte de Parieu (place de la Paix, bâtiment de l'horloge). Chapelle d'Aurinques (1616). Historial de la Haute Auvergne (musée de cire).