Guide d'installation d'un gîte rural

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Projet dAppui aux communauts de base pour le dveloppement durable dans la rgion du Mont Chenoua, Nador, Tipaza, Algrie ONG-PVD/2006/131-792

GUIDE DINSTALLATION DUN GITE RURAL SEPTEMBRE 2010

PROJETRALISAVECLAPPUIFINANCIERDELUNIONEUROPENNE

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SommaireIntroduction Gnrale...1 Problmatique du Sujet..................3 Hypothses............................................................................4 Sources et Mthodologie de Recherche....................................4 Justification du plan..........................................5

PREMIERE PARTIECHAPITRE 1 I. Dveloppement Durable.....7 I.1 Introduction....................................................................................................7 SECTION 1 : I.2 Dfinition et Origines du Dveloppement Durable...............................................8 I.3 Gense du Dveloppement Durable...........................................................18 I.4 Ncessit dun Dveloppement Durable.............................................................19 SECTION 2 : I.5 Le Dveloppement Durable en Algrie.....25 I.6 Conclusion.....................................................................................30 CHAPITRE 2 II. Tourisme Durable..............................................................31 II.1 Introduction.....33 SECTION 1 : II.2 Le Tourisme et ses Limites....33 II.2.1 Gense du Tourisme.......33 II.2.2 Dfinition du Tourisme.....39 II.2.3 Tourisme entre Chances et Risques pour le Dveloppement..40

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SECTION 2 : II.3 Vers un Tourisme Durable.49 II.3.1 Dfinition et principes...51 II.3.2 Dimensions du Tourisme durable53 II.3.3 Facteurs Conciliants un Tourisme Durable...55 SECTION 3 : II.4 Le Tourisme Durable en Algrie.56 II.5 Formes du tourisme durable..58 II.6 Lhbergement et le tourisme durable.64 II.7 Conclusion....67

Deuxime Partie : CHAPITRE 1 I. Les maisons dhtes.69 SECTION 1 : II. Aspect Lgislatif...74 SECTION 2 : III. Pertinence, Justificatifs et Impacts....79 CHAPITRE 2 IV. Ltude de Faisabilit....82 IV.1 modes et tendances touristiques....82 SECTION 1 : IV.2 Prsentation de la wilaya de Tipaza....83 SECTION 2 : V. Evaluation du projet..102 V.1 Connaitre ses Attentes....102

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V.2 Mesurer sa capacit Financire.....103 V.3 Les cls pour se Lancer...103 V.4 Ltude de March.......107 VI. Le Financement.......122 VII. La Commercialisation.123 SECTION 3 : VIII. Ltude de Rentabilit...125 IX. Recommandations.. 127 Conclusion Gnrale.....129

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Introduction gnrale : Problmatique du sujet :Le tourisme durable est aujourdhui un moyen de concilier croissance

conomiques, besoin de dtente, et conservation de la nature. Lun de ses aspects abord est la maison dhte devenue avec le temps un lment trs important qui pousse ce secteur vers une amlioration continue. Donc aujourd'hui plus que jamais, lintgration de ce type de tourisme est primordiale pour son dveloppement optimal. De ce fait, ma problmatique se rsumera en une question essentielle : La maison dhte peut-elle tre une forme dhbergement alternative pour un dveloppement du tourisme durable en Algrie ? Ainsi, la problmatique aborde dans ce travail de recherche nous confronte une srie de sous questionnements auxquels nous essayerons dapporter des suggestions et rponses aussi efficaces quadquates. Ces interrogations tant les suivantes : Quel avenir pour les maisons dhtes en Algrie ? Quelle stratgie adopter pour dvelopper ces maisons dhtes ? Comment mettre en place et crer une maison dhte ? Quels sont les points forts et faibles de ce mode dhbergement ?

Hypothse :Le tourisme durable est une finalit et les diffrents types dhbergements offerts par ce type de tourisme nont cesss de se dvelopper ces dernires annes. Compar aux hbergements classiques gnralement pratiqus, la maison dhte offre plus d'avantages aux touristes et aux collectivits locales tout en respectant lamnagement du territoire et lenvironnement. La maison dhte est sans contexte un moyen de faire avancer le tourisme durable en Algrie.

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I.

Le Dveloppement Durable

I.1 Introduction Le concept de dveloppement durable constitue, depuis plusieurs dcennies maintenant, lun des principaux sujets dtudes, de recherches et de rflexions pour les cologistes, les politiques, les conomistes ainsi que pour le grand public ; ce qui met en vidence limportance et les enjeux de ce dernier. En effet, les consquences dvastatrices de linternationalisation, et la mondialisation des marchs ont eu un effet dlectrochocs quant la consommation insatiable des ressources du globe, au risque dpuiser ces dernires, aux quelles viennent sajouter les crises : cologique et sociale, qui ne cessent de faire dbat. Tous ces phnomnes comportementaux se traduisant dans le monde rel par des changements climatiques (rchauffement plantaire ,pollution, mission de gaz a effet de serre ), la rarfaction des ressources naturelles, des carts entre pays dvelopps et pays en dveloppement, une perte drastique de biodiversit, des catastrophes naturelles et industrielles, qui ont permis une prise de conscience gnralise quant la ncessit de trouver un systme alternatif alliant la fois prosprit socio-conomique et prservation de lenvironnement. Cest dans cette perspective que Le dveloppement durable est donc n, englobant la fois critres de dveloppement cologique, conomique et social qui se concrtise diffrents niveaux nationaux, locaux, globaux ou sectoriels.

Figure n1Source : wikipdia. Image 2009.

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I.2 Dfinition et Origine du Dveloppement Durable Avant toute chose, il est ncessaire de dfinir ce concept. La dfinition reste la partie la plus dlicate, car elle est considre comme le socle de toute recherche comme laffirme, lminent physicien Lord Kelvin : quand on dfinit et mesure son objet dtude, alors on en sait quelque chose . I.2.2 Dfinition du dveloppement durable : La notion de dveloppement durable est officiellement dfinit comme un dveloppement qui rpond aux besoins des gnrations du prsent sans compromettre la capacit des gnrations futures rpondre aux leurs. Deux concepts sont inhrents cette notion : le concept de besoins , et plus particulirement des besoins essentiels des plus dmunis qui il convient daccorder la plus grande priorit, et lide des limitations que ltat de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacit de lenvironnement rpondre aux besoins actuels et venir. (Selon la convention de Brundtland) Cest un sentiment durgence qui provoque lapparition de ce concept. Lpuisement des ressources, multiplication des catastrophes, pauvret, exclusions sociales, pollutions. Le dveloppement durable est apparu comme solution tous ces flaux. Il est claire que pour que le monde soit durable il doit allier les triples conditions c'est--dire tre quitable : liminer la pauvret et rduire les ingalits ; tre vivable : vivre et non survivre ; tre viable : rpondre aux besoins de tous les habitants de la plante sans compromettre les besoins futurs. I.4.1.3 Economie, Dpendances et Solidarit Lexploitation des ressources naturelles a pour but premier la production. Mais cette production cense rpondre aux besoins de tous les consommateurs, nest plus aujourdhui la priorit des bnfices. La croissance de la consommation, lindustrialisation, lurbanisation industries qui pensent plutt leurs

saccompagnent systmatiquement deffets nfastes : Augmentation dmesure de la production de dchets domestiques ;7

Accroissement considrable de la consommation et de la production nergtique tel point que les prvisions de la demande nergtique pour 2020 conduiraient incontestablement une catastrophe sur le plan des changements climatiques et des pollutions.

La problmatique de lagriculture : lagriculture vivrire est essentielle pour alimenter le monde, mais reste insuffisante pour rpondre aux besoins de la population, sachant qua ce jour environ 2 milliards de personnes ne jouissent pas de la scurit alimentaire ; en effet, les pays faible revenu ne produisent pas assez pour nourrir la population et nont pas les moyens dimporter pour combler lcart.

Boom des transports : se traduisant par une explosion du parc automobile ainsi quune expansion des transports ariens, qui posent le problme du prlvement des ressources nergtiques.

Accroissement du foss et des ingalits entres las pays riches et les pays pauvres rests l cart du dveloppement (daprs les spcialistes 1,2 milliard dhabitants vivraient avec moins dun dollar par jour) poussant ainsi les pays dmunis semprisonner dans le pige de lendettement.

La terre peut ainsi tre considre comme un vaste terrain denjeux financiers rpartis inquitablement. Le dveloppement durable suggre une exploitation responsable, solidaire, et quitable des ressources naturelles considres comme un patrimoine commun.1

Cette analyse bien qualarmante ne fait que reflter la ralit. Notre plante doit affronter une grave crise cologique et les nombreuses ressources

samoindrissent. Le dveloppement durable se veut un chemin intermdiaire pour concilier des objectifs apparemment contradictoires. Lutter contre la destruction de la nature, et conomiser les ressources et assurer le dveloppement conomique dans toutes les rgions du monde, cela serait possible si production et consommation se faisaient dans le respect des rgles sociales. 2 I.4.2 Dveloppement Durable qui est Concerne ?1 2

SACQUET,AnneMarie.Op.Cit,.p.42. CHAUVEAU,Loic,Ledveloppementdurable:produirepourtous,protgerlaplante,Petite encyclopdieLAROUSSE,France,2008,p.7.8

Le dveloppement durable concerne toutes les socits, tous les pays, toute la plante. Gouvernements, pouvoirs publics, collectivits, associations,

entreprises du secteur public et priv doivent tous, quelque soit leur domaine dactivit, de l'industrie aux services en passant par le commerce et l'artisanat, adhrer ce concept. Par consquent le DD est l'affaire de tous. Les proccupations lies la pollution, la dgradation des ressources nergtiques, la rduction de la biodiversit et la ncessit d'introduire une thique dans l'conomie conduisent considrer dsormais la performance non seulement sous un angle conomique et financier, mais tout en respectant les intrts de la communaut et de l'environnement.

I.5 Le Dveloppement Durable en AlgrieLAlgrie, comme tout autre pays a du mettre en place un Plan National d Actions pour lEnvironnement et le Dveloppement Durable (PNAE-DD) visant une prise de conscience de ce quest la prservation de lenvironnement comme tant un gage de durabilit et de stabilit du processus de dveloppement conomique et social. Le dveloppement durable fait lobjet dune impulsion politique forte, avec la mise en uvre de ce plan daction comme une stratgie nationale de dveloppement durable. Ce plan prend appui sur 3 une critique des enjeux et dfis auxquels le pays doit faire face et sur une analyse tendue de limpact des problmes environnementaux en Algrie. Trente annes aprs avoir pris en main lexploitation et la gestion directe de ses ressources minires et ptrolires, vingt ans aprs llaboration de la loi-cadre pour lenvironnement de 1983 et dix annes aprs la Confrence des Nations Unies sur lEnvironnement et le Dveloppement (CNUED) de Rio de Janeiro, lAlgrie continue de faire face des dfis importants. Aux consquences dune gestion de lconomie fortement centralise et ne privilgiant pas les critres defficacit conomique, se sont joints les effets dune croissance dmographique et dune urbanisation acclres, dune intensification de lexploitation des ressources naturelles et3

Ministredelamnagementduterritoire,delenvironnementetdutourisme,plannationaldaction pourlenvironnementetledveloppementdurable,20029

de lagriculture, dune industrialisation lourde et rapide, pour dboucher sur une crise conomique, sociale et environnementale sans prcdent. Il apparait clairement que la dgradation cologique du pays, notamment en ce qui concerne le capital naturel (dont une partie nest pas renouvelable), a atteint un niveau de gravit qui risque non seulement de compromettre une bonne partie des acquis conomiques et sociaux des trois dernires dcennies, mais galement de limiter les possibilits de gains de bien-tre des gnrations futurs. Une analyse des principaux problmes cologiques a t entreprise dans le cadre de la prparation du PNAE-DD (nature, tendue, cout socio-conomiques et analyses des priorits) a permis de mettre en vidence quatre objectifs stratgiques de qualit, en troite liaison avec le programme de rformes conomiques en cours: lamlioration de la sant et de la qualit de vie; la conservation et lamlioration de la productivit du capital naturel; la rduction des pertes conomiques et lamlioration de la comptitivit; enfin, la protection de lenvironnement rgional et global. Lintensification de lexploitation des ressources naturelles ont certes permis damliorer la qualit de vie des citoyens, mais au prix de dsquilibres cologiques importants qui menacent le dveloppement futur du pays. Grace a ce plan un recensement des problmes a t tabli. LAlgrie est lun des plus grand pays du continent africain avec une superficie de 2 381km2. Toutefois les ressources naturelles y sont limites et fragiles, du fait de conditions climatiques et de leur distribution ingale travers le territoire. Ce plan fait apparaitre les problmes suivants : Des ressources en eau limites et de faible qualit: la situation s'explique par une politique reposant exclusivement sur loffre; une gestion de la demande non favorise par une tarification adapte; une gestion irrationnelle des

infrastructures engendrant dimportantes dperditions de ressources (taux de fuite de lordre de 50 %); le rejet de quantits abondantes deaux uses non traites. Le problme de lallocation des ressources (disponibilit estime 383 m3/hab./an), aggrav

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par celui de leur qualit (taux dpuration quasiment nul et absence de rgulation crdible), laisse envisager une grave crise de leau ; Des ressources en sols et en couvert vgtal en dgradation constante: les pratiques culturales, les facteurs naturels (rosion hydrique et olienne, scheresse rcurrente) nexpliquent quen partie la perte substantielle de terres productives et lextension de la dsertification; une politique agricole inadapte et dconnecte de la politique rurale, labsence de droits de proprits et /ou dusage clairs, lincohrence de la politique foncire, et un dveloppement pas favoris linvestissement

urbain et industriel sans gade fous nont

visant la conservation des ressources naturelles. En consquence, lrosion affecte ou menace douze (12) millions dhectares dans les zones

montagneuses, la fort a recul dun (01) million dhectares entre 1955 et 1997 et huit (08) millions dhectares de steppes sont dsertifis ou sensibles la dsertification; plus graves encore, mais mal cernes, les consquences nfastes sur les fonctions et services cologiques lies ces dperditions sont difficiles estimer. Une frange ctire en dgradation: lexplosion dmographique (triplement de la population depuis 1962), une urbanisation acclre (31 % de la population en 1966; prs de 60 % en lan 2000), une politique de dveloppement qui a privilgi les sites faciles amnager dans la zone littorale sans considrations environnementales ont conduit la dgradation de la frange ctire, dun patrimoine naturel ctier unique et de lcosystme marin. Un patrimoine archologique menac (L'Algrie a inscrit sur son sol les traces de civilisations diverses qui ont fcond son pass: la prhistoire: gravures rupestres du Tassili, de lAhaggar et de lAtlas saharien; la protohistoire:

monuments funraires (dolmens, cromlechs et tumulus); la priode antique: vestiges archologiques trs nombreux; civilisation punique, royaumes berbres (Andalouse, Khroub, Medracen, Sig); civilisation romaine avec des vestiges de villes de cette priode (Tipaza, Timgad, Djemila, etc.); lpoque mdivale (trs importante pour l'histoire algrienne): les vestiges de cette poque sont encore utiliss et intgrs la vie sociale, culturelle et religieuse du pays. Ainsi en est-il des mosques de Tenes, Tlemcen, Sidi Okba, Collo,

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Mostaganem et des vestiges archologiques de Tlemcen, Bjaia, Benia, de la Qalaa des Beni Hammad et de la valle du Mzab; les poques moderne et contemporaine: Casbah dAlger, palais et autres difices dOran, Constantine et Annaba, les constructions dues lmir Abdelkader et les tmoins de la lutte arme de 1954-1962). Le patrimoine archologique, tmoin matriel de lhistoire, acquiert une place de plus en plus importante dans toute politique de dveloppement conomique, social et culturel. Jusqu' ces dernires annes, ce patrimoine n'a pas fait l'objet d'une attention soutenue et n'a pas donn lieu la dfinition d'une politique de prservation et de promotion ; il subit par consquence des dgradations naturelles (vents de sable, pluie, le sel de mer) et anthropiques (dveloppement urbain, dprdations diverses). Des pollutions industrielles et urbaines en progression sont lorigine de srieux problmes de sant publique; les eaux uses domestiques, les secteurs du transport, de lindustrie et de lnergie travers lutilisation notamment de lessence plombe et du diesel, et les missions de particules et de dioxyde de soufre et autres poussires dans certaines activits industrielles en sont les principales causes. Si la collecte des dchets urbains est plus ou moins bien ralise, labsence de dcharges contrles et linsuffisance des aires affectes au dpt des dchets sont lorigine de nombreuses nuisances. Les dchets industriels dangereux ne sont pas encore soumis traitement et restent stocks de manire rudimentaire.

pillages de pierres et

un cadre institutionnel et juridique dficient: bien que le pays ait fait des

progrs en crant un Ministre de lAmnagement du Territoire et de lEnvironnement et en prparant et promulguant des textes lgislatifs et rglementaires, les institutions environnementales restent sous-encadres et sous-finances et ne disposent pas encore de la crdibilit et du pouvoir ncessaires lexcution convenable de leurs missions. Les moyens de surveillance et de suivi de la qualit des cosystmes restent trs limits. Les liens intersectoriels entre dpartements ministriels et institutions environnementales sont lches. Le rle de la socit civile est marginal.

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Cette analyse a permis destimer dune part le cot social des dommages lis la dgradation de lenvironnement, et dautre part le cot de remplacement destin attnuer ce cot social. Ce cot ainsi valu est de lordre de 5 % 7 % du PIB algrien1 (li, par ordre de svrit, la dgradation des ressources naturelles, la gestion inefficace de lnergie et des matires premires, la dgradation du littoral et du patrimoine archologique, et la gestion des dchets domestiques et industriels). Les cots de remplacement, de leur ct, fournissent une estimation des investissements ncessaires pour restaurer (ou maintenir) un environnent dune qualit acceptable pour la socit. Ainsi valus, les cots de remplacement ont t estims 2,5 % 3 % du PIB algrien (hors cots lis lenvironnement global) Les leons tires des analyses dmontrent clairement que ltendue et la gravit des problmes environnementaux en Algrie affectent: la sant et la qualit de vie de la population, la productivit et la durabilit du capital naturel, lefficacit de lutilisation des ressources et la comptitivit de lconomie en gnral lenvironnement global. 4 De ce fait les objectifs long et moyen terme du PNAE-DD on se basant sur cette analyse. Ces objectifs ont t rsums dans les tableaux.Tableau 01: Actions prioritaires court et moyen terme) (voir annexe 01 /

I.6 Conclusion :Il ne semble plus possible de consommer les ressources naturelles de manire illimite sans risque majeur pour l'humanit. La prservation de l'environnement est au centre des proccupations cologiques et patrimoniales d'associations et d'institutions. Il apparait clairement que ltat ait pris conscience de limportance dadopter une vision de durabilit. Le dveloppement durable devient un lment incontournable pour tous les secteurs : l'nergie, les services, l'agriculture, la4

Ministredelamnagementduterritoireetdelenvironnement,Plannationaldactionspourlenvironnementetle dveloppementdurable(PNAEDD),2002 13

chimie... dans une vision de long terme. Ce dernier semble tre un facteur important permettant une amlioration de la socit dans son ensemble. Assumer sa responsabilit vis--vis de la communaut en faisant le choix d'un dveloppement qui ne compromette pas les quilibres conomiques et sociaux. Les pouvoirs publics sont les premiers acteurs dun dveloppement durable, cest dans ce contexte que le PNAE-DD a t mis en place, de gros financements sont rquisitionns pour mener bien ce plan, tentant de rconcilier entre trois mondes qui se sont longtemps ignors : lconomie, lcologie et le social. En effet le changement climatique, la consommation dnergie, la production de dchets, les menaces pour la sant publique, la pauvret et lexclusion sociale, la gestion des ressources naturelles, la perte de biodiversit, lutilisation des solssont autant de dfis qui nous amnent remettre en question notre conomie, notre croissance et mme notre mode de vie, imposant le dveloppement durable comme une ncessit mais aussi une faon de reconstruire et damliorer notre socit. Bien que le dveloppement durable ait des objectifs diversifis : raccommoder une conomie dynamique, un niveau lev dducation, de protection de sant, de cohsion sociale et territoriale, ainsi que de protection de lenvironnement, dans un monde plus sr, respectant la diversit culturelle, il inspire essentiellement une vie meilleure pour tous.

II.

Tourisme Durable :

II.1 Introduction :Le tourisme est considr aujourdhui par lOMT comme possdant la troisime place dans le classement des GRANDS secteurs du commerce mondial. Le chiffre d'affaires du tourisme n'est prcd que par ceux des industries du ptrole et de l'automobile. Reprsentant la premire industrie de service dans le monde, il est souvent dcrit comme l'or blanc du troisime millnaire.n2, tableau n2) (Voir annexe

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Il constitue dsormais un secteur conomique fondamental, dans de nombreux pays dvelopps ainsi que dans certains pays en voie de dveloppement, qui contribue fortement leur croissance. Ce secteur en plein essor possde aujourdhui une dimension plantaire. Et ce grce une multitude de facteurs favorables : la cration des congs pays. L'allongement de la dure de vie, la baisse du temps de travail, le dveloppement des moyens de transports amlioration du niveau de vie Les statistiques ne font que confirmer lexpansion du tourisme; selon lOMT il y eut 25 millions darrives internationales en 1950,165 millions en 1970, le nombre des seuls touristes internationaux atteignant 592 millions de personnes en 1996, quelque 715 millions en 2002, plus de 900 millions en 2008 annonant 1 milliards en 2010. Ce qui engendre des recettes qui se sont chiffrs en 2008, 944 milliards de dollars EU (642 milliards deuros) constituant une source de devise dune grande importance.02 & 03) Tourisme Rcepteur 1990-2008 (Voir annexe N03/ graphe

GRAPHE N01 : Evolution des recettes du tourisme et arrives de touristes Source OMT

La croissance et principalement les recettes de ce secteur ont su susciter

aujourdhui un intrt certain des politiques Algriennes mme si pendant longtemps lindustrie ptrolire avait pris le dessus sur ce secteur. Le tourisme15

constituera par consquent une ressource alternative aux hydrocarbures puisables au cours de ce sicle. LAlgrie a donc mis en place toute une stratgie de dveloppement de ce dernier. De masse, de sant, de luxe, de nature, culturel, co ou durable, il est plus quvident que le tourisme se positionne comme un impratif au

dveloppement. Mme si le dveloppement de ce dernier est complexe car il touche et dpend de nombreux domaines tels que le transport, l'hbergement, l'alimentation, l'nergie, l'eau, l'amnagement du territoire, la gestion des espaces naturels, la culture, l'ducation...il reste nanmoins un secteur a exploiter et a promouvoir sans toutefois porter atteinte aux ressources naturelles et culturelles qui restent fragiles et limites ; tout en sachant que lactivit touristique tant jusquici plus oriente vers une rentabilit conomique qui se traduit par une exploitation sans limites et sans respects de ces ressources touristiques dj rares, allant jusqua mettre ces dernires en prils. Cette conception du tourisme purement comptable (arrivs, recette,

consommation) doit en effet voluer laissant place une nouvelle vision plus responsable quant au respect de la nature, de lenvironnement et de la culture. Plus concrtement cela se traduit par la mise en place dune stratgie de dveloppement durable dans le domaine du tourisme permettant ainsi de

favoriser ses effets positifs et de limiter ses effets nfastes en termes cologiques et sociaux. Ainsi, un tourisme durable serait l'organisation d'une vritable rencontre respectant les valeurs locales, la cohsion sociale et le milieu physique.

II.2 Le Tourisme et ses LimitesPour mieux comprendre les effets ngatifs que peut avoir le tourisme il serait ncessaire dans un premier temps de comprendre les volutions dans le temps de ce phnomne. II.2.1 Gense du tourisme 5 Le tourisme possde une histoire, une histoire universelle qui explique ses fondements actuels 6 . Les bases du tourisme ont vu le jour il y a bien longtemps5

BOYER.M,Histoiredutourisme,Puf,France,1999,p.720.16

dans des domaines telle que le balnaire, les dplacements, les livres guides, la villgiature, les rsidences secondaires, les hbergements, la restauration, la gastronomie, lattrait des sites naturels et culturels, les spectacles, vnements sportifs, II.2.1.1 Les Prmices de lAntiquit : Selon J.M. Andr et M.F. Baslez 7 , lapparition du tourisme sacr , daprs eux le tourisme est apparue ds lantiquit, dont ses premires formes religieux et mdical. Se traduisant essentiellement par des plerinages vers les lieux sacrs. Tandis que le thermalisme grec et romain tient la fois du plerinage et du voyage mdical 8 (Pour se soigner, on pensait quil tait ncessaire de prendre un bain sens purifier le corps). A Rome le thermalisme se dveloppait en prenant des formes commerciales tout fait modernes. Aussi, les prestations sportives et les spectacles thtraux, attires des spectateurs de trs loin. Comme Elis, la cit dOlympie, la plus prestigieuse, Rome, Pouzzoles, Naples en Italie, Delphes, Athnes en Grce, Pergame, Smyrne, Ephse, Sardes en Asie mineure, Alexandrie en Egypte sont les principaux sites de concours sportifs 9 . Le tourisme artistique quant lui se caractrise par ces solistes tels que les harpistes et les confrenciers aux quels sajoutent les compagnies thtrales : comdies, tragdies, tragi-comdies, les mimodies sont donnes tout autour de la mditerrane. Le tourisme daffaires tait dj trs dvelopp dans lantiquit, les marchands circulaient de cit en cit, explorant le monde. Les voyages officiels, dont lorigine est sans doute orientale, sont rendus ncessaires par la volont de rayonnement des cits puis par la matrise du territoire impriale de la part des romains. Les rois de dplacent beaucoup, notamment pour se marier et pour affirmer leur puissance.

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HOERNER.JM,Gographiedelindustrietouristique,ellipses,Paris,1997,p.13. ANDRE.JM,BASLEZ.MF,Voyagerdanslantiquit,Paris,Fayard,1993,p.18. 8 ANDRE.JM,BASLEZ.MF,Op.cit.p.267. 9 HOERNER.JM,Op.cit.p.15.17

La villgiature est porte son comble par les Romains, sintressant ainsi un type de tourisme favorisant un tourisme dagrment alliant charme gographique et climatique aux plaisirs de la socit 10 . Une varit de tourisme est dj constate cette priode pour des

motivations aussi diverses, mais on ne peut parler de tourisme sans parler des moyens de transport considr comme les prcurseurs du tourisme, lre romaines, les routes paves irriguait tout lempire, et complt les voies fluviales et la circulation maritime. A lpoque grecs les voyagent pieds ou dans des chariots rustiques ont trs vite volus, laissant place aux parcours cheval ou en chars, plus ou moins sophistiqus, de lEmpire romain. Enfin, notamment chez les romains, toute une gamme dtablissements hteliers complte les hbergements chez des amis, des parents ou des relations. Lhtellerie romaine se traduisait essentiellement par des

appartements dhtes au sein mme des maisons prives, ce qui atteste la fois dune certaine amlioration de lhabitat urbain et la pratique de lhospitalit. Alors que les grecs mettent en place une vritable htellerie dtat, la gamme des htels-restaurants et riche et varie 11 : on distingue dj lauberge (Caupona) de la simple halte ou deversorium ou dun gte (stabulum) ; par ailleurs, on se restaure aussi dans des buvettes enfin, ds la fin de la rpublique, on imagine dj lagritourisme en crant des fermes-htels. Les romains vont mme jusqu' inventer une lgislation pour l profession htelire, prcisant la qualit du local, lautorisation de servir du vin, la nature du service assur et ltendue des responsabilits civiles. Le tourisme antique parait trs tendu, il a clairement trac les grandes voies de lindustrie touristique actuelle mme sil tait vraisemblablement archaque et ne concernait que llite de la socit. Les principaux facteurs de cette expansion touristique sont :10 11

ANDRE.JM,BASLEZ.MF,Op.Cit,p.357 ANDRE.JM,BASLEZ.MF,Op.cit.,ChapitreXII.18

-

tout dabord, la fameuse pax romana qui fait suite une certaine tranquillit grecque ; mme si les guerres sont encore frquentes, elles ont tendance se localiser sur les priphries de lempire.

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La prosprit conomique, bien quingale, et lurbanisation. La vigueur des changes, la cohrence montaire ; seule la multitude de parlers reste un handicap

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Le dveloppement de moyens de transport et, notamment, la scurit de beaucoup de voies romaines.

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Laffirmation de lhospitalit et dune htellerie originale, la naissance de stations thermales, sportifs

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Enfin, le got des voyages et de la dcouverte au sein de civilisations brillantes, ainsi que la recherche des loisirs les plus divers.

II.2.1.2 Du XVe au XVIIe sicle : les prmices du tourisme Il faut attendre le XVe sicle et les guerres dItalie pour que la mobilit reprenne ses droits, les conflits contribuent la diffusion des ides de la renaissance et au nouveau des voyages dagrment et de dcouverte. La cour et la noblesse de France protgent les artistes italiens, rois princes font construire les chteaux de la Loire et les jeunes aristocrates, comme les potes et les philosophes, visitent lItalie. Du Bellay sjourne Rome et Montaigne crit en 1581 son journal de voyage en Italie, pays qui devient alors le plus pris du continent europen. Au XVIIe sicle, les voyages se multiplient et les anglais font preuve dune grande mobilit, le jeune aristocrate britannique se doit notamment deffectuer un priple continental (the grand tour) pour parfaire son ducation. Des guides de voyage encore sommaires apparaissent en France en 1631 et1672. En Italie, le Vetturino organise le transport des voyageurs, la prise en charge des bagages, lhbergement et les repas, mais il a souvent mauvaise rputation parmi les voyageurs. Au XVIIe sicle le tourisme prend une nouvelle dimension. Il slargit de nouvelles clientles, tend son aire gographique et diversifie ses activits. La nature, clbre par de nombreux crivains comme Rousseau, devient le cadre19

privilgi des sjours. Aprs avoir longtemps effray les hommes, la montagne sduit. Lamartine sjourne sur les rives du lac du Bourget en 1786, renouvelle son exploit lanne suivante avec le savant suisse Saussure et lance la vogue de lalpinisme en dmythifiant les hauts reliefs. Le mot tourisme parmi les classes aises. II.2.1.3 1800-1950 : du tourisme litiste au tourisme de masse Au XIXe sicle et dans la premire moiti de XXe, le tourisme connait son rel dveloppement. Une relle filire conomique se met progressivement en place et le tourisme se traduit par une multitude damnagements qui bouleversent le milieu local et crent des nouvelles dynamiques. Le tourisme demeure cependant longtemps limit laristocratie et la bourgeoisuaise. Les britanniques jouent un rle essentiel dans le dveloppement du tourisme, tant dans les rgions montagnardes que sur les littoraux. Les anglais, comme Tuckett et Coolidge, se lancent dans la conqute des sommets alpins, et le British Alpine Club est fond en 1857, bien avant le Club Alpin franais (1874). Chamonix devient alors la capitale de lalpinisme et lhtellerie sy dveloppe rapidement, linitiative des familles locales comme les Charles et les Ravanels. Les Anglais lancent aussi la mode des sjours hivernaux sur les littoraux. La Cte-dAzur, abrite du mistral devient le cadre privilgi des

sjours des aristocrates doutre-manche, auxquels se joignent des princes russes et des franais fortuns. La reine Victoria effectue une visite sur le littoral azuren. Contribuant renforcer limage de la rgion au sein des cours

europennes. Les villes les plus frquentes se dotent de palace luxueux, comme le Carlton Cannes, station lance par lord Brougham en 1834, le Nergresco et le Ruhl Nice, les casinos et les champs de courses se multiplient. Monte-Carlo ouvre son casino en 1863. Un peu plus tard, le tourisme gagne le littoral ligure, contribuant au dveloppement des stations de Portofino et de Rapallo. Les demi-saisons privilgient les lacs italo-suisses, de Lugano, de Come et du lac Majeur, ou se dveloppent les stations rputes de Lugano, de Stresa et de Locarno. Lt voit la clientle fortune se diriger vers les stations thermales, bath en Angleterre, Vichy et Plombire en France, Baden-Baden en

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Allemagne. Ces stations sont dotes de grands htels comme le Badische Hof Baden-Baden. Ces difices sont situs au cur de grands parcs boiss servant de cadre des concerts, entours dun casino et parfois de terrains de golf et dun hippodrome. Le tourisme estival se dveloppe aussi sur les littoraux de lAtlantique et de la manche, profitant de lessor conomique et de la construction des voies ferres. Le duc de Morny lance Deauville, les frres Pereire Arcachon, et en 1876 les Anglais crent la station du Touquet-ParisPlage. Linitiative prive domine partout, les infrastructures demeurent ponctuelles et les retombes conomiques limites. Cet essor du tourisme se traduit cependant par lamorce de la constitution dune vritable filire. Certains hteliers audacieux, comme Charles Ritz, constituent les premires chaines en crant les tablissements dans les principales stations. Les publications touristiques se dveloppent. J.Murray signe en 1836 le premier Red Book, lAllemand Baedeker publie trois ans plus tard un guide la Rhnanie. En 1840 sort le premier guide bleu et en 1900 Michelin 12 distribue gratuitement ses guides aux automobilistes qui achtent ses pneumatiques. Les voyages organiss apparaissent. Le promoteur en est lAnglais James COOK qui met sur pied les premiers voyages en Angleterre ds 1841. Il regroupe les voyageurs pour obtenir des rductions sur le transport ferroviaire et propose certains services, restauration et divertissements. Sadressant dabord aux associations religieuses et aux lves, il largit rapidement sa clientle et son champ daction. Aprs lEcosse, il tend ses voyages lEurope continentale, puis aux tats-Unis en 1866 et en 1872, il organise un premier tour autour du monde. A la fin du XIX sicle, lagence COOK organise des sjours dans la plupart des pays et sappuie sur un rseau de plus de 1200 htels. La premire moiti du XX sicle se traduit par dimportants changements. La saison de lt relaie progressivement la saison dhiver sur les littoraux des annes vingt et le tourisme balnaire et nautique stend de nouveaux espaces. En Europe, il gagne les cots de lAdriatique et de la mditerrane ; sur le continent amricain, il ajoute la Floride les iles des carabes,12

CUVELIERP.,TORRESE.,GADREYJ.,Patrimoinemodledetourismeetdedveloppementlocal,Paris, l'Harmattan,1994,p.2921

notamment cuba et les Bahamas, ainsi que le Mexique. En montagne, le ski, dabord pratiqu dans les pays scandinaves et introduit en France aussi ensuite la Suisse et lItalie par le Grenoblois Duhamel, touche de nombreux adeptes. Le tourisme se dmocratise peu peu, la faveur de lessor conomique, de la construction des rseaux ferroviaires et de linstauration des congs pays. Aux Etats-Unis, ces derniers stendent progressivement aux diffrentes branches activit partir de 1914.lAustralie et la Nouvelle-Zlande suivent compter de 1919-1920. Ces acquis stendent de nouveaux pays : lURSS en 1922, lItalie en 1924, le canada, le Royaume-Unis et lAllemagne en 1934, le Belgique et la France en 1936. Lexplosion du tourisme populaire, qui marque alors la littrature et le cinma, se traduit par une diversification rapide des hbergements, avec la multiplication des pensions de famille et des auberges, et saccompagne dune variation gographique des flux. Toutefois, lessor des activits touristiques se fait surtout dans le cadre national et ne touche encore qu'une fraction de la population. II.2.2 Quelques Dfinitions du Tourisme : Le tourisme a pour objet une production et une consommation de biens et de services htrognes qui concourent la satisfaction de besoins de touristes et de non touristes (produits alimentaires, vtements, transports, hbergements, loisirs) 13 . Le tourisme est devenu ainsi une culture , cest dure une seine de comportements tendant linformatisation, et un univers ou le strotype est florissant, et cela dans les deux sens de la transaction touristique (clichs sur les visiteurs et investissement, savoir standard sur les mentalits des visits) 14 . Le tourisme traite essentiellement des populations et des lieux () sur un plan plus technique, le tourisme peut se dfinir comme tant lensemble des relations et des phnomnes rsultant des voyages et des sjours temporaires de personnes qui se dplace pour se divertir ou se dtendre 15

13 14

P.Pyletourisme,unphnomneconomique,pourladocumentationtouristique,1992 R.Amirou,imaginairetouristiqueetsociabilitsduvoyage,Paris,PUF,1995 15 D.Pearce,Gographiedutourisme,Paris,Nathan,199322

Pour la majorit de nos contemporains, faire de tourisme est synonyme de vacance 16 . Le loisir nest quune partie du temps libre () le tourisme est une part minente du loisir 17 On peut donc en premire approche dfinir le tourisme comme lensemble des articles destines satisfaire les besoins des touristes, et lindustrie touristique comme lensemble des entreprises faisant commerce de ces activits 18 .

Tourisme, ensemble des activits humaines mises en uvres pour raliser ce type de voyage, industrie cooprant la satisfaction des besoins du touriste, le tourisme se distingue du voyage en ce sens quil implique dans le fait du voyageur, dune part, le choix dlibr du but , et dautre part, le souci de satisfaire son agrment Dictionnaires international du tourisme, acadmie de Monaco 19 .

Tourisme activit lie aux loisirs qui appelle des dplacements saisonniers de population essentiellement urbaine vers des rgions favorises par leurs aptitudes naturelles rpondre lattente des touristes, et faisant lobjet de spculation diverses quant leurs quipements adquat 20

II.2.3 Le Tourisme entre Chances et Risques pour le Dveloppement Le tourisme est souvent peru comme un facteur de dynamisme conomique, mais cependant face aux nouvelles attentes et la mondialisation il fait lobjet de pressions fortes sur lenvironnement. Lexpansion du tourisme s'accompagne de difficults, parfois de crises svres qui provoquent, de la part de certains, sa remise en cause, culturelle, sociale et mme conomique. Aux effets positifs en matire d'emplois, de production et de recettes sont opposs des effets fortement ngatifs : inflation, destruction de l'environnement, remise en cause de l'thique traditionnelle des peuples.

16 17

J.P.Lozata.Giotart,Gographiedutourisme,Paris,Masson,1993 J.M.DemaillyETe.FlamertGographiedutourismeetdesloisirs,Paris,SEDES,1993 18 R.Spizzichino,lesmarchandsdebonheur,Paris,dunord,1991 19 citparR.Lanquar,letourismeinternational,Paris,PUF,quesaisje?N1694,1989 20 P.Gorge,DictionnairedelaGographie,Paris,PUF,197423

Afin dviter et dattnuer ses effets ngatifs, il serait ncessaire de mettre en place des politiques de rgulation afin de garantir tous les pays un dveloppement local durable. Nous allons examiner les effets du tourisme dun point de vue conomique, social et cologique, consquences, afin de manire mieux valuer ses enjeux et ses dessayer dtablir un plan directeur intgr de

dveloppement du tourisme cologiquement viable. II.2.3.1 Tourisme et dveloppement conomique

Nul ne peut ignorer de nos jours, le rle capital que le tourisme peut jouer en tant que secteur moteur de dveloppement conomique des pays. Ce secteur contribue considrablement l'apport en devises, la promotion de l'emploi et au dveloppement rgional. Considr comme lun des principaux secteurs conomique dans le monde, il est lune des branches de lconomie qui continue, malgr la crise mondiale, crer de lemploi, gnrer des recettes, et maintenir une progression des flux touristiques anne aprs anne qui se traduit par une progression rapide des arrives de touristes dans le monde. (SoulignN03 et 04) dans le graphe N1 et Voir annexe N04, Tableau

Le tourisme tant un secteur pluridisciplinaire sa productivit et sa rentabilit sont des facteurs de dveloppement et de relance dautres activits conomiques. Ainsi, les secteurs directement lis son fonctionnement sont stimuls par sa croissance entranant un accroissement de leurs productions. En gnral, l'incidence des dpenses et des investissements dans le tourisme exerce une grande influence sur des secteurs tels que l'agriculture, la construction, l'artisanat, le commerce et surtout les services de transport. De ce fait, il est crateur de nombreux emplois, en particulier non qualifis ou semi-qualifis. De par sa diversit, il est difficile d'valuer tous ses effets dans le domaine de l'emploi, tant sont nombreuses les activits concernes : accueil, transport, hbergement, loisirs, agences et autres services administratifs ou para-administratifs, financiers, sanitaires, etc. auxquels s'ajoutent tous les secteurs fournisseurs des entreprises touristiques : construction, agriculture, industries manufacturires, industries de transformation24

A tel point que dans certains pays en dveloppement, singulirement ceux qui ne sont pas dots de ressources adquates, le tourisme constitue parfois la seule option de dveloppement qui s'offre eux court et moyen terme. C'est pourquoi il est souvent considr comme un secteur de croissance prometteur dans les petits Etats insulaires en dveloppement. Car, il laisse entrevoir d'importantes possibilits de diversification conomique, en particulier dans les les de trs faibles dimensions. Cependant, une trop forte dpendance vis--vis du tourisme de masse comporte des risques notables. La rcession conomique, allie aux consquences de catastrophes naturelles telles que les orages et cyclones tropicaux, peut avoir des effets dvastateurs sur le tourisme et l'conomie locale dans son ensemble. Enfin, l'influence du tourisme sur le dveloppement rgional, souvent dfinie comme un outil important de l'amnagement du territoire, permet de fixer les populations dans les rgions dfavorises par la cration demploi.

Paralllement, il engendre des dsquilibres interrgionaux et intra-rgionaux qui s'expliquent par la concentration du potentiel d'accueil ainsi que la concentration des flux touristiques. Par exemple, l'attirance vers le littoral a entran une polarisation croissante des quipements et de la frquentation touristique prs des ctes. En effet, la concentration des hbergements touristiques est significative de l'ingal attrait touristique des rgions. Cette concentration concerne d'abord les htels de tourisme, puis les rsidences secondaires et enfin les terrains de camping classs et les villages de vacances. Les dsquilibres intra-rgionaux sont particulirement nets dans les rgions littorales o le tourisme se concentre proximit immdiate du bord de mer. LAlgrie illustre parfaitement ces dsquilibres inter-rgionaux au profit des zones littorales qui affectent aussi bien le potentiel d'accueil que les flux touristiques En somme les retombes conomiques du tourisme en cration demplois et en richesse induite ne sont pas remise en cause par contre les effets ngatifs de

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ce dernier mettent le point sur la ncessit dinstaurer des plans dactions pour une meilleure maitrise de lactivit. II.2.3.2 Tourisme et dveloppement social Comme l'interprte F. VELLAS, Le tourisme ralise ainsi le passage d'une socit jadis ferm, compose d'Etats clos, replis sur eux-mmes, une socit ouverte, universelle, o les contacts entre les hommes sont devenus une ralit quotidienne. Le tourisme satisfait un besoin, profondment ressenti, de connaissance des autres, d'change, mais aussi d'vasion, de sant et de progrs social. Il est l'un des phnomnes, peut tre le plus marquant, du dveloppement conomique et social de notre socit 21 D'aprs cette citation, le tourisme joue un rle primordial tant au niveau conomique que social, il est donc utile pour le dveloppement de ces derniers dans la socit, qu'elle soit rceptrice ou mettrice de touristes. Le tourisme national et international a t et demeure un des principaux vhicules d'changes culturels, une occasion d'expriences personnelles non seulement de ce qui a survcu du pass mais aussi de la vie actuelle d'autres groupes humains. Il est largement reconnu comme une force positive qui favorise la conservation du patrimoine naturel et culturel. Le tourisme peut saisir les caractristiques conomiques du patrimoine et les utiliser pour sa conservation en crant des ressources, en dveloppant l'ducation et en inflchissant la politique. Il reprsente un enjeu conomique essentiel pour de nombreux pays et de nombreuses rgions, et peut tre un facteur important de dveloppement, lorsqu'il est gr avec succs. Cependant, le dveloppement du tourisme peut avoir des effets sociaux et culturels nocifs lorsque les progrs conomiques ou les exemples incitent les habitants imiter les visiteurs trangers dans leurs habitudes alimentaires, vestimentaires et autres. G. CAZES 22 prcise les processus par lesquels le dveloppement touristique influait sur l'identit des socits :

21 22

VELLAS.F,Economieetpolitiquedutourismeinternational,Paris,Economica,1985,p.7. CAZES.G,Fondementpourunegographiedutourismeetdesloisirs,Paris,Bral,1992,p.64.26

- Un processus d'acculturation qui peut conduire des comportements d'adaptation, d'imitation, mais aussi, dans des formes plus pousses, des situations d'agression, voire d'annexion, culturelle ; - Un processus de perversion des murs et des modes de vie, mais aussi de la production qui s'adaptent la demande des touristes ; - Des manifestations de subversion : mergence de valeurs diffrentes, modifications des quilibres sociaux et politiques, rattachement des rseaux culturels extrieurs. Le tourisme est porteur d'avantages pour les communauts d'accueil et leur procure des moyens importants et des justifications pour prendre en charge et maintenir leur patrimoine et leurs pratiques culturelles. La participation et la coopration entre les communauts daccueils reprsentatives, les

conservateurs, les oprateurs touristiques, les propritaires privs, les responsables politiques, les concepteurs et les gestionnaires des programmes de planification, les gestionnaires de sites sont ncessaires pour mettre en uvre une industrie touristique durable et favoriser la protection des ressources patrimoniales pour les gnrations futures. L'essor des activits touristiques peut inciter la sur commercialisation, laquelle peut entraner la dvalorisation et dans certains cas, la disparition pure et simple des coutumes et traditions locales. Par exemple, lorsqu'on cherche adapter les uvres d'art et d'artisanat et les pratiques culturelles aux gots des trangers, le rsultat peut en tre des produits de qualit mdiocre, des pratiques commerciales rprhensibles, la production de fausses antiquits et la dnaturation des danses, des musiques et des ftes traditionnelles. II.2.3.3 Tourisme et environnement : Comme toute industrie, le tourisme a besoin de matire premire, se basant principalement sur des ressources naturelles, auxquelles sajoutent lensemble des lieux et vnements qui font lobjet de tourisme. En effet, la relation tourisme/environnement est une relation double sens. C'est--dire qu'il y a une action du tourisme sur l'environnement, mais que le milieu a aussi une raction sur le touriste.

27

Cette matire touristique se rpartit en deux parties 23 : l'une naturelle et l'autre artificielle (hbergements, restaurants, ftes, festival, culture..) souvent considres comme des facteurs d'attraction. Les paysages constituent un lment cl du tourisme, les littoraux, les montagnes, les lacs, les iles, les dsertsoffrent une gamme tendue de possibilits en matire de tourisme et de loisirs. Le relief intervient dans la slection des sites touristiques, que l'homme a ensuite retouchs et amnags pour faciliter la pratique de certaines activits inhrentes aux sjours touristiques. Lenvironnement par ses paysages, reliefs, climats et ressources naturelles est clairement un moteur touristique, le tourisme apporte parfois des contributions bnfiques pour lenvironnement, en participant la protection de vastes zones dhabitat naturel. La vie sauvage, les rserves forestires, et les paysages remarquables ont dabord t prservs pour leur attractivit touristique. Selon LUnion mondiale pour la nature (UICN), plus de 100 000 rserves naturelles auraient t cres de par le monde. Il est aussi un lment essentiel pour la conservation des monuments historiques, des sites archologiques, des btiments anciens, et des monuments valeur religieuse ou culturelle. Non seulement le tourisme a-t-il initi la dfense de lenvironnement, mais il fournit aussi des revenus pour y parvenir. Cependant, le poids du tourisme sur cet environnement nest pas toujours vu dun bon il. Ces effets ngatifs se font bien plus ressentir que ses effets positifs. Le tourisme puise notre planteLa consommation d'nergie que cela implique est colossale... Le tourisme de masse, ce sont des plages et des pistes de ski surpeuples, des littoraux et des montagnes btonns, des embouteillages d'automobiles et des files d'attente, des charters, des autocars et des multitudes de voitures individuelles, des shorts fleurs, des peaux brles ou bronzes, et aussi des tiroirs- caisses qui rsonnent. Le tourisme de

23

DEWAILLYJ.M.etFLAMENTE.,Letourisme,Sedes,2000,p.24.28

masse, c'est a ! Un phnomne n'inspire que du mpris ! Il est vrai qu'en masse, le touriste consomme. 24 En effet, le tourisme est consommateur despace, lutilisant et lexploitant pour y raliser une activit touristique, provocant ainsi une modification plus ou moins visible et plus ou moins dommageable des sites. L'industrie touristique a tendance avoir des effets nocifs sur l'environnement du fait des ressources qu'elle consomme, de la pollution et des dchets rsultant du dveloppement des infrastructures et installations touristiques, et de l'intensification des transports et des activits touristiques. En rsum : Le tourisme comme toute industrie mondiale engendre des effets multiformes touchant les socits et les systmes conomique, souvent difficile a quantifis et apparaissent contradictoires. Ces impacts, qu'ils soient positifs ou ngatifs s'effectuent pour la plupart au dtriment de l'environnement et de la population locale. La contradiction entre l'conomie du tourisme et l'cologie des lieux touristiques, constitue une contrainte pour le dveloppement du tourisme. LUNESCO aussi avait fait le bilan 25 des effets du tourisme et qui se prsente comme ci-aprs : Effets Positifs Du Tourisme Il augmente et complte les recettes conomiques. Il amliore les quipements et infrastructure. Il permet les investissements plus importants pour la conservation de sites naturels ou culturels. Il vite ou stabilise lmigration de la population locale par la cration demploi direct et indirect. Il sensibilise le touriste et la population locale afin quils protgent lenvironnement et les valeurs culturelles et sociales.24 25

DEPRESTF.,Enqutesurletourismedemasse,l'cologiefaceauterritoire,Paris,Belin,1997,p23 UNESCO:rapportsurleseffetsdutourisme,1998.29

Il amliore le niveau socioculturel de la population locale. Il facilite la commercialisation des produits locaux de qualit et des articles artisanaux.

Il permet lchange dide de coutumes et de styles de vie. Il permet la sauvegarde des patrimoines culturels et historiques.

Effets Ngatifs Du Tourisme Il augmente la consommation des ressources ; sil sagit dun tourisme de masse, il peut les puiser. Il dtruit le paysage en crant de nouvelles infrastructures et de nouveaux difices. Il augmente la production dordures et de dchets. Il altre les systmes naturels, introduits des espaces exotiques danimaux et de plantes. Il conduit des flux de population vers les zones de construction touristique. Il invite la consommation de souvenir qui peuvent tre des lments naturels rares. Il provoque la perte des valeurs traditionnelles, homogense les cultures. Il augmente les prix et la population locale perd la proprit des terres des maisons, des commerces et des services. Ds lors, il est ncessaire de contrler les effets du tourisme afin d'accrotre ses avantages, de prvenir, de rduire et de canaliser ses inconvnients. Une exploitation rationnelle et rflchie de ce secteur semble indispensable. En proposant un contact direct avec la nature, le tourisme a le potentiel de sensibiliser le public lenvironnement ainsi quaux problmes sy rapportant. Cette confrontation peut aider mieux comprendre la valeur intrinsque de la nature, aboutir un comportement plus responsable et mener prendre part des activits de prservation de lenvironnement. Lindustrie du tourisme peut jouer un rle cl en dispensant des informations et en sensibilisant les touristes aux consquences environnementales de leurs actes. Les touristes et les30

entreprises lies ce secteur consomment une norme quantit de produits et de services. Les encourager nutiliser principalement que ce qui est produit ou propos dans le respect de lenvironnement, pourrait avoir un trs fort impact bnfique sur lenvironnement lchelle plantaire. II.3 Vers un Tourisme Durable : En raction aux impacts ngatifs quon vient dexposer, les pouvoirs publics, associations de protection du patrimoine et de grandes institutions concilient entre dveloppement touristique et prservation de la qualit des territoires. Ainsi, la notion du tourisme durable est apparue dans la droite ligne de cette notion de DD. Elle a t officiellement concrtise en 1995 par la charte du tourisme durable de lOMT Lanzarote, qui stipule que le tourisme doit tre supportable long terme sur le plan cologique, viable sur le plan conomique et quitable sur le plan thique et social pour les populations locales 26 En effet, il apparait clairement quune altration de la qualit de loffre touristique cause par la dgradation du patrimoine peut nuire terme au dveloppement du secteur. Ainsi certains sites autrefois trs touristiques ont vu leur frquentation dcliner cause dune diminution palpable de leur pouvoir dattraction. On pense notamment aux ctes btonnes, aux villes dortoirs aujourdhui boudes aux profits de petits voyages plus charmants. Dans le tourisme, la richesse, le capital, cest bien videmment le patrimoine naturel et culturel, Que lon soit lchelle rgionale ou lchelle dune entreprise, mettre en place des actions de prsentation du patrimoine cest aussi et surtout prserver son capital pour le futur. La notion de dveloppement durable 27 a t reprise par les principales organisations de protection de l'environnement. A titre d'exemple, en 1991, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses Ressources (UICN), le Fond Mondial pour la Nature (WWF), le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) ont publi un rapport intitul Caring for earth qui en reprend les principaux thmes : l'humanit doit vivre l'intrieur26 27

Source:www.ecotourisme.info/images/chartelanzarotes.pdf. DEPREST.F,Enqutesurletourismedemasse,l'cologiefaceauterritoire,Paris,Belin,1997,p.6931

des limites que reprsente la capacit de charge de la terre[...] nous devons adopter des modes de vie et modles de dveloppement qui respectent les limites de la nature et s'y inscrivent. Cette tude dcrit le dveloppement durable comme : Une sorte de dveloppement qui prvoient de relles amliorations de la qualit de la vie humaine, et en mme temps conserve la vitalit et la diversit de la terre. 28 En collaboration avec le PNUE, l'Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T.) a appliqu immdiatement la notion au domaine du tourisme. Les publications internationales les plus rcentes parlent de sustainable tourism development ou en franais tourisme durable. Celui ci a trouv un terrain d'autant plus favorable que la notion de capacit de charge y avait dj fait l'objet d'un large dveloppement : les fondations taient construites. En 1980, R.-W. BUTLER concluait ainsi son article sur le cycle de vie du lieu touristique : Les attractions touristiques ne sont pas infinies et ternelles, mais doivent tre considres et traites comme des ressources finies et non renouvelables. Elles pourraient tre plus attentivement protges et

prserves. Le dveloppement de lieu touristique doit tre conserv dans des limites de capacit prdtermines, et son potentiel de comptitivit maintenu pendant une plus longue priode 29 C'est peu prs dans les mmes termes, qu'en 1993 l'O.M.T., dans un guide de dveloppement touristique durable destin aux amnageurs locaux, affirme expressment : L'environnement est la base des ressources naturelles et culturelles qui attirent les touristes. Par consquent, la protection de l'environnement est essentielle pour un succs long terme du tourisme. La capacit de charge est un concept cl dans la planification du dveloppement touristique durable 30 Nanmoins, la notion de tourisme durable reste floue. Nous essaierons de fournir une base de dfinitions et principes qui peuvent rendre oprationnel le tourisme durable.28 29

DEPRESTF,.op.cit,p69 IBID,p69 30 O.M.T.,Sustainabletourismdevelopment:guideforlocalplanners,1993,p.1632

Dans le premier point nous aborderons la question de la dfinition du tourisme durable. Ceci en se rfrant l'approche par les sites. Le second point s'efforcera de rpondre la question suivante : comment rendre le tourisme durable. II.3.1 Dfinitions et Principes : Le tourisme durable participe au dveloppement des populations et des territoires daccueil tout en contribuant aux enjeux du XXI sicle : la lutte contre le rchauffement climatique, la protection de la biodiversit et la rduction de la pauvret. Lcotourisme, le tourisme quitable, le tourisme solidaire, lco volontariat et le tourisme social sont des branches spcialises de ce vaste mouvement, qui vise construire un monde meilleur avec le voyage comme instrument. Le tourisme durable nest que lapplication du concept trs important de dveloppement durable dans le domaine du tourisme. Quest ce que la durabilit dans le tourisme ? Cest la possibilit de raliser une exprience touristique qui ne modifie en rien lquilibre naturel, socioculturel et conomique dun pays, tout en rpondant "aux besoins du prsent sans compromettre la capacit des gnrations futures rpondre aux leurs" (Gro Harlem Brundtland, 1987). Il faut donc que le tourisme contribue la prservation de chaque lieu en respectant les dimensions environnementale, sociale et conomique. Comme lOMT la affirm en aot 2004, "les principes directeurs du dveloppement durable et les pratiques de gestion durable du tourisme sont applicables toutes les formes de tourisme dans tous les types de destination, y compris au tourisme de masse et aux divers crneaux touristiques. Les principes de durabilit concernent les aspects environnemental, conomique et socioculturel du dveloppement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilit de ce dernier, il faut parvenir au bon quilibre entre ces trois aspects" Puisque la dfinition du tourisme durable est difficile tablir, La plupart des tentatives de dfinition du tourisme durable dbouche sur une vision plutt large et imprgne d'une thique humaniste, que l'on peut ainsi rsumer : un tourisme soucieux de respecter l'environnement, rpondant aux besoins des loisirs humains, tout en protgeant et en conservant les milieux d'accueil, sans33

ngliger pour autant les ncessits conomiques et socioculturelles de tous les acteurs concerns par les activits touristiques 31 Donc, la dfinition du tourisme durable ne fait que reprendre celle du dveloppement durable, dveloppement qui assure la prennit des

cosystmes et des socits pour l'avenir des gnrations futures. Le tourisme durable consiste donc appliquer les principes du dveloppement durable toutes les formes de tourisme. Il sagit donc de veiller aux quilibres socioculturels et cologiques tout en favorisant bien sur le dveloppement conomique des destinations et des entreprises touristiques. Tous les hbergements, toutes les compagnies de transport et tous les tour-oprateurs sont thoriquement concerns par cette problmatique, car la plante est videment laffaire de tous. Un htel en ville, un camping, une station de ski, une compagnie arienne : tous ont des impacts sur le territoire quils doivent tenter de maitriser au mieux. Le triptyque au dveloppement durable (social, conomique et environnement) peut ainsi se dcliner de la faon suivante pour le tourisme : Assurer une activit conomique viable sur long terme qui offre a toutes les parties prenantes des avantages conomiques bien repartis, notamment par des emplois stables et lamlioration des conditions de vie des communauts daccueil, en contribuant ainsi a la rduction de la pauvret. Respecter lauthenticit culturelle des communauts daccueil et conserver leurs valeurs traditionnelles et contribuer ainsi a la tolrance entre les peuples. Prserver les ressources naturelles et veiller rduire les impacts de lactivit touristique sur lenvironnement. II.3.2 Dimensions du tourisme durable : Le tourisme durable tout comme le dveloppement durable repose sur trois principaux piliers ; lenvironnement, le social et lconomie. a) La Dimension conomique :31

LOZATOGIOTARATJP.etBALFETM.,Managementdutourisme:lesacteurs,lesproduits,les marchsetlesstratgies,Pearson,2004,p.34334

Pour 83% des pays pauvres, le tourisme reprsente aujourdhui lune des principales sources dexportation. Cependant, ce sont les pays occidentaux qui bnficient de 80% des recettes touristiques de ces pays, qui eux ne touchent que 3%. Comment expliquer ce phnomne ? Cela est principalement d au fait que la plupart des structures daccueil, o la majorit des touristes se rendent, appartiennent des grandes chanes htelires occidentales. Ainsi, presque la totalit de la somme dargent quun touriste occidental dpense lors de ses vacances, revient loccident, sans que la communaut locale puisse rellement en bnficier. La dimension conomique du tourisme solidaire et durable a pour objectif de faire bnficier les populations du sud dune part consquente des bnfices engendrs par le tourisme dans leur propre pays. Cette forme de tourisme vise aider les petites structures dhbergement, entirement gres par la population locale, devenir les seules bnficiaires de ce tourisme, sans que les grandes nationales ninterviennent. Il implique aussi l'amlioration de la comptitivit des entreprises cela concerne directement les organisateurs de voyages et de sjours, les agences de voyages, l'htellerie et la restauration, les socits grant des attractions touristiques. Cela concerne galement des socits de transports, les commerces et les services d'accueil, d'information et d'assistance dont bnficient les touristes. b) La Dimension socioculturelle : Le tourisme durable doit satisfaire aux besoins et rpondre aux attentes de trois catgories de personnes : les touristes, les personnes employes dans le tourisme et les populations locales rsidant dans les destinations touristiques. Le tourisme durable doit apporter une rponse approprie toutes les catgories de touristes potentiels, et en particulier les jeunes, les personnes ges, les personnes handicapes. Une autre aspiration sociale satisfaire concerne l'amlioration des conditions de travail des personnes employes dans le tourisme. La troisime grande proccupation sociale concerne les formes de tourisme qui ne respectent pas la culture et le mode de vie local, et qui n'amliorent pas de manire significative le bien-tre des populations35

locales, en termes de revenu et de qualit de vie. Elles provoquent invitablement des phnomnes de rejet. Le tourisme durable doit en tenir compte. Le Tourisme solidaire sengage ne pas imposer de modle diffrent de celui de la culture locale, et respecter les traditions et les coutumes du lieu. Le touriste solidaire arrive dans un pays avec une attitude de curiosit et dintrt, il est attentif aux diffrences, et se laisse conduire les yeux grands ouverts dans un monde inconnu et charmant sans imposer dautre modle. c) La Dimension environnementale : Le tourisme reprsente lun des secteurs industriels les plus importants au monde, qui en dpit de toute crise conomique, va toujours bon train. Daprs les estimations de lOMT, le secteur touristique a enregistr en 2002 ; 700 millions de voyages internationaux, et enregistrera en 2010 un flux international de 1 Milliard de personnes. Tous ces mouvements ont un effet trs ngatif sur les destinations touristiques. Le tourisme durable doit mettre en valeur tout le potentiel d'un territoire sans tre trop consommateur d'espace 32 . Il ncessite en particulier une gestion rationnelle des ressources en eau, une prvention des pollutions et un traitement appropri des eaux uses avant leur rejet dans leur milieu naturel. Il implique une bonne gestion des dchets et doit accrotre l'efficacit nergtique et l'utilisation des nergies renouvelables. Aussi, il doit conduire une gestion rationnelle des flux de visiteurs, promouvoir des formes de transport qui ne provoquent pas une congestion du trafic, et favoriser le tourisme de proximit. En rconciliant ces proccupations conomiques, sociales et

environnementales, le tourisme peut apporter une contribution dcisive au dveloppement durable. Il peut amliorer la situation des entreprises et le bien tre des populations, favoriser un comportement responsable des touristes tout en rpondant leurs attentes et faciliter la gestion du patrimoine naturel et culturel. Le tourisme durable devient un objectif primordial afin de prserver un quilibre entre les dtenteurs de trois valeurs : le progrs conomique, la prservation32

LUNESCO,danslecadredesonrapportmondialsurlepatrimoineenpril.36

des ressources et la vie des populations locales 33 , une utopie qui vise instaurer une nouvelle gouvernance. II.3.3 Facteurs conciliant un tourisme durable : a) La politique : Lintervention des pouvoirs publics ne peut plus se baser sur des dclarations dintension mais doit tre matrialiss sur le terrain en joignant les diffrents textes labors et les orientations dfinies. Dailleurs, un tourisme durable ne trouve sa plnitude que dans un engagement et une intervention prenne du politique et permettra de rpondre aux besoins de prsentes gnrations sans compromettre les besoins des futures gnrations comme le dfini le concept du dveloppement durable. Ltat devra sapproprier sa vritable mission : 1- Imposer le respect des rgles du tourisme durable. 2- Formation de la ressource humaine. b) Lconomie : Nul nignore que le tourisme est un vritable vecteur conomique gnrant une croissance constante notamment par les recettes gnres et les emplois crs. Notons galement les intrts de lensemble des mtiers qui bnficient directement du tourisme et ceux qui peroivent les retombes conomiques que ce dernier leur rapporte. Cest pour cela que tous les acteurs du tourisme doivent absolument simpliquer par la promotion de la notion du tourisme durable la prservation de lenvironnement et du capital humain ncessaire lattractivit. c) Lthique : Tous les acteurs doivent sy conformer mais en particulier les touristes qui doivent respecter lenvironnement dans lequel ils voluent, tout en les sensibilisant au mode de vie des populations daccueil. Il est ncessaire dlaborer une charte pour le touriste. d) Le social :33

MOSSETP.,Letourismedurableunconceptoprationnel,CahiersEspaces,n67,novembre2000,p. 200.37

Pour nous cest la cl de voute du tourisme durable mais il faut sassurer de la prise de conscience de la population, de limportance de lactivit touristique. Pour cela, il faut sassurer que la population locale profite des retombes conomiques dans le cadre de lemploi et de lamlioration du cadre de vie 34 .

II.4 Le tourisme durable en Algrie : quelles ralits ?Dans le domaine de lamnagement touristique en Algrie, la ralisation de stations touristiques intgres depuis 1970, a certes marqu une avance apprciable en matire damnagement urbain des sites touristiques, mais les problmes dimpacts sur lenvironnement restent poss. Limportance prise par lamnagement des zones dexpansion touristiques (ZET) et les effets de ces zones sur lenvironnement ont fait que ltude dimpact devienne non seulement un moyen pour prendre en compte les proccupations environnementales dans la conception des projets touristiques mais une obligation en aval toute tude concernant la dsignation et ltablissement des zones dexpansion touristiques 35 . II.4.1 Le cadre juridique : Le besoin de sauvegarde de lenvironnement des ZET en Algrie a t encadr par : La parution de la loi 83-03 du fvrier 1983relative la protection de lenvironnement. La cration de lagence nationale pour la protection de lenvironnement (A.N.P.E). Le dveloppement touristique sinscrit dans ses objectifs et dans ses finalits, dans la politique nationale damnagement et du dveloppement durable du territoire et conformment la loi n 01-20 du 12 dcembre 2001, relative lamnagement et au dveloppement durable du territoire et les lois n 02-02 du 05 fvrier 2002 relative la protection et la valorisation du territoire et 90-29 du 1 er dcembre 1990 relative lamnagement et lurbanisme. Le renforcement des lois relatives au dveloppement durable du tourisme sest fait travers :34 35

BERGERYL.,Qualitglobaleettourisme,Economica,2002,p.131. MADOUCHE.H,LetourismeenAlgrie,Jeuetenjeux,Houma,Alger,2003,p.6775.38

Le dcret excutif n 98-70 du 21 fvrier 1998 portant cration de lagence nationale du dveloppement touristique (ANDT) et fixant ses statuts. La loi n 03-01 du 17 fvrier 2003 relative au dveloppement durable du tourisme. La loi n 03-02 du 17 fvrier 2003 fixant les rgles gnrales dutilisation et dexploitation touristique des plages. La loi n 03-03 du 17 fvrier 2003 relative aux zones dexpansion et sites touristiques, modifie et complte Dcret excutif n 07-23 du 28 janvier 2007 fixant les modalits de rtrocession ou de concession des terrains situs lintrieur des zones dexpansion et sites touristiques 36 .

II.5 Formes du Tourisme Durable :Pour une meilleure comprhension des concepts relatifs au tourisme durable ; tourisme solidaire, mais aussi quitable, responsable, durable, thique quest-ce que cette nouvelle forme de voyage qui vient de faire surface parmi mille dbats et contradictions ? Ce tourisme "alternatif" est souvent qualifi par des nuances diffrentes, ce qui nous met face un bon nombre dinterrogatifs: O se trouve la diffrence parmi toutes ces nuances? Y-a-t il un lien, un aspect que toutes les dfinitions ont en commun? Comment peut-on se reprer dans cette confusion ? Tout dabord, il nous semble trs important de rpondre une de ces questions en particulier. Existe-t il une ligne directrice commune? Oui, elle existe. Ce lien savre tre un concept extrmement simple et fondamental la fois: le respect. Toutes ces dfinitions ont la base une faon de concevoir le tourisme en tant quaction voue au respect et la comprhension de lautre, ainsi que de lenvironnement qui lentoure. Aprs avoir prcis le principe rgissant cette nouvelle philosophie de tourisme, quel que soit son nom, nous vous exposerons quelques dfinitions utiles pour la comprhension des diffrentes formes 37 de ce tourisme naissant.36

DIDANE.M,Recueildestexteslgislatifsetrglementairesrelatifsausecteurdutourisme,Belkeise,

2007,p.56.39

a) Le tourisme solidaire : Ce terme se rfre essentiellement aux actes de solidarit concrets mens lors des voyages. Voyager, selon le critre du tourisme solidaire, signifie se rendre dans un pays en voie de dveloppement et y instaurer de vritables projets de dveloppement local : le touriste est cens aider conomiquement dans la ralisation de projets dont la population locale pourrait bnficier. Mais ceci nest pas seulement un acte de solidarit purement conomique. Si dune part son argent servira financer des projets de dveloppement local, dautre part le visiteur participera pleinement aux activits quotidiennes du village, vivra avec la population locale et mnera leur vie. Par le biais de ses vacances, le voyageur pourra ainsi samuser, dcouvrir, spanouir mais aussi avoir la possibilit daccomplir un acte de solidarit concret envers la communaut quil est entrain de visiter. Le tourisme solidaire sinscrit donc dans une logique de "contribution la comprhension et au respect mutuel entre les socits", en devenant ainsi une "activit bnfique pour les pays et les communauts daccueil" (Revue de lOMT) 38 . b) Le tourisme responsable : Le tourisme responsable met plus laccent sur le voyageur lui-mme, que sur la communaut quil visite. Il " est n de la prise de conscience que le voyageur est responsable des effets du tourisme sur la population et sur lenvironnement 39 . Dans cette dfinition, lide de responsabilit est mise en relief, en tant quaptitude du voyageur respecter les lieux sans pour autant endommager ni la communaut, ni lenvironnement. Par consquent, le voyageur responsable est aussi solidaire. Il sagit plutt dune diffrence thorique. Pour la mme forme de tourisme, on souligne la fois la solidarit envers la population locale ainsi que ltat desprit avec lequel le touriste part en voyage. c) Le tourisme thique : Dfinition trs proche du tourisme responsable. Le voyage est une forme de respect : les drives dun dveloppement touristique incontrl ont abouti une37 38

GLOAGUEN.P,Tourismedurable,Hachette,France,2008,p.2629. Siteinternet,www.omt.com. 39 MAZUC.MB,Tourisme:commentdveloppervotreprojet,Dupuitsfleuri,France,2007,p.42.40

dgradation aussi bien de lenvironnement que de la socit de certaines zones. Lthique du voyageur consiste ce que celui-ci mette en relief les vraies valeurs culturelles et sociales de la communaut visite, sans pour autant quil adopte un comportement immoral ou irrespectueux envers cette communaut. De nombreux chartes et documents ont t crits dans la logique de lthique dans le tourisme. 40 d) Le tourisme quitable : Cette dfinition est axe principalement sur le concept de commerce quitable, savoir "une forme de commerce alternatif qui tablit entre le Nord et le Sud des changes fonds sur la dignit : pour un article fabriqu au Sud, le consommateur au Nord paie un prix qui correspond une rmunration dcente pour le producteur. Les produits sont achets le plus directement possible aux producteurs; le prix d'achat est fix en fonction des cots des matires premires, de la production, du temps et de l'nergie fournis. La collaboration avec les producteurs est maintenue long terme 41 . En achetant un produit quitable, le consommateur sait que le producteur bnficiera dune part correcte du prix de vente, et que le revenu sera galement investi dans le dveloppement local (par exemple dans lamlioration des conditions sociales, notamment des producteurs et des employs). En tant que secteur industriel producteur de revenu, le tourisme est conu comme une forme de commerce quitable. Tout comme un consommateur qui achte un produit quitable, le touriste achte un voyage quitable, et sait que son argent sera distribu de faon quitable aux membres de la communaut quil visite. II.5.1 Les co gestes du voyageur42

Charte rdige par lquipe du site : www.voyages pour la plante .com. Le tourisme demande est avant tout fond sur la notion dchange et de respect :

40 41

GLOAGUEN.P,Op.Cit,p.28. LECOMTE.T,Lecommerceseraquitable,Eyrolles,2007,p.367. 42 Sourceinternet:www.voyagespourlaplante.com41

Respect de vos htes, respect de leur culture et respect de la nature, le voyageur soucieux de sinscrire dans cette dmarche doit donc respecter certaine rgle de bonne conduite. En effet, par ignorance et donc souvent sans le vouloir, les touristes peuvent tre la cause dun certain nombre dimpacte ngatifs sur les populations daccueil, alors quun voyageur bien inform est au contraire garant du respect dun certain quilibre Un tas de petites astuces existe permettant de rduire cet impact sur lenvironnement sans pour autant entamer le plaisir de voyager Avant le dpart : Se documenter lavance sur la culture, lhistoire et les traditions de la rgion visite ainsi que de se renseigner sur les comportements adopter ou viter afin de ne pas choquer les populations locales: selon les pays, crasser la tte dun enfant, se vtir de manire trop dnude ou sembrasser en public peuvent en effet savrer choquants. Essayer de limiter au maximum les emballages que vous aurez jeter sur place. Penser faire des achats responsables pour pollue le moins possible une fois sur place, en particulier lors de sjour en pleine nature : bannissez les piles jetables, objets rutilisable une gourde est prfrable lachat de plusieurs bouteilles, prfrez des liquides vaisselles, lessives, shampoing et savons bio dgradable, surtouts dans les pays ou il ny a pas de traitement des eaux uses. Respect de la culture et des populations locales : Respecter des diffrentes cultures et tradition des peuples qui vous accueillent, adaptez vous et enrichissez-vous de cette diffrence En voyage, vous ntes plus chez vous, mais juste un simple invit lexpression qui veut que le client est roi nest pas valable vis--vis des populations qui vous accueillent Connaitre quelques mots de la langue locale est un signe douverture et permet de se faire respecter.42

Marchander avec humeur et patience, et ne vous emportez pas Nachetez pas des objets sacrs ou traditionnels afin de ne pas dpouiller le patrimoine historique de votre pays daccueil.

Il convient de respecter les lieux de culte et de ne pas y entrer si laccs est interdit aux touristes

Pas de graffiti sur les btiments historique, ni sur les arbres ou les rochers Manger locale Surplace, privilgiez autant que possible les htels et prestations proposs par des locaux, et achetez de lartisanat et des produits rgionaux cest un des meilleurs moyens de faire bnficier directement les populations de largent du tourisme

Respect de la nature Faune et flore Ne pas introduire de plante estrangres dans lcosystme de votre destination: certaines iles comme celle de la runion narrivent plus se dfaire des espces dites invasives. Nattirez pas les animaux avec de la nourriture cela modifie leur rgime alimentaire et peut mme leur tre fatal. Observez les animaux sauvages distance raisonnables pour ne pas les effrayer et modifier leur comportement. Nimportez pas des animaux vivants ou morts, et nencourager pas le commerce de leurs peaux, fourrures, dfenses .de mme pour les plantes exotiques. Respectez le balisage des chemins, vous viterez ainsi de pitiner la flore et de crer de lrosion, les sentiers se transforment alors en ravines sous leffet de la pluie. Evitez le camping sauvage. Ne cueillez pas les plantes est fleurs sur votre passage aux seins des zones naturelles protges, car certaines espces sont en voie dextinction43

Respecter les rglementations en vigueur dans les parcs naturels, sapurer des taxes dentre qui servent prserver ce patrimoine.

En rsum, apprenez apprcier la nature sans la dranger.

Dchet : Ce nest pas parce que certains pays ne disposent daucun systme de ramassage des dchets quil faut jeter ses dtritus n importe o ! Au contraire les touristes ont un rle de sensibilisation jouer auprs des populations locales. Emportez des sacs poubelle pour tous vos dchets, et jeter les dans une poubelle. Emportez le minimum demballages jetables. La mer nest pas une poubelle. Un simple sac plastique peut tre fatal aux tortues et aux dauphins qui stouffent avec, croyant aval une mduse. En bateau ou camping car, vidanger les toilettes et les rservoirs de carburant dans les emplacements prvus cet effet. Consommation des ressources : Certains pays sont loin davoir un rseau lectrique efficace et de leau en abondance Leau est une ressource prcieuse, parfois un luxe, veillez ne pas la gaspiller et ne pas la polluer. Privilgier les douches rapides plutt que les bains qui consomment en moyenne cinq fois plus deau. Si vous restez plusieurs jours dans ce mme htel, demandez ce quon ne remplace pas vos serviettes de bain ni vos draps, afin dconomiser de leau, lessive et de llectricit. Llectricit est galement un luxe dans certains pays, il faut donc teindre les appareils lectriques et les lumires dune pice quand vous ny tes pas. Evitez davoir recours la climatisation car elle participe de faon importante au rchauffement climatique. Dplacement : Cest vraie lavion est plus rapide et donc plus pratique que les autres moyens de transport pour franchir des distances importantes. En revanche, il pollue davantage.

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La marche pied ou le vlo sont bien adapts aux courts trajets ou aux circuits autour dune rgion outre le fait de faire de lexercice, vous aurez le temps dapprcier les paysages.

Prfrer le covoiturage pour certains trajets. Penser limiter lutilisation de la climatisation en voiture elle induit une consommation supplmentaire de carburant allant jusqu' 20% et elle participe au rchauffement climatique.

II.6 Lhbergement et le tourisme durable :Quel avenir pour lhtellerie ? Rares sont les optimistes, quant au devenir de lhtellerie, et ce malgr laugmentation considrable de la capacit htelire partout dans le monde, il semblerait que la demande lui prfre, la parahtellerie. Les spcialistes eux-mmes comme Y.Tinard 43 citant les mdiocres attrait de lhtel, son caractre trop contraignant, et une certaine forme dexclusion (pour llite). Depuis une trentaine danne environ, la parahtellerie prend toute sa place aux cots de lhtellerie classique.la crise financire touche tout le monde, les hauts revenus semblent moins probants, un pouvoir dachat de plus en plus critique, lhbergement chez lhabitant semble promit un bel avenir. II.6.1 Les modes dhbergements : Le tourisme durable ne possde pas vraiment des types dhbergements bien spcifiques, il sagit essentiellement dadapter ou de crer un mode dhbergement touristique suivant une palette dactions que les grants peuvent mettre en place afin de minimiser limpact de leur activit htelire sur lenvironnement. De ce fait on peut citer : II.6.1.1 les htels au naturel : Les htels au naturel sont des htels, sensibles la protection de lenvironnement, et gnralement localiss dans des parcs naturels. Situs dans des endroits calmes et prservs, ils valorisent avant tout les savoir-faire rgionaux. Chaque tablissement veille modrer ses consommations43

Y.Tinard,letourisme,conomieetmanagement,Paris,Ediscience,1994,p23445

dnergie, surveiller le gaspillage deau ou de papier, et utiliser des produits qui ne sont pas nuisibles lenvironnement. II.6.1.2 les gites labliss ou pas : Sont des maisons ou logement indpendants situs en milieu rural que lon peut louer en toute saison, pour une ou plusieurs semaines ou mme pour un week-end 44 . Ils sont en quelques sortes les prcurseurs du tourisme durable, en valorisant lconomie rurale et en protgeant le patrimoine bti et son environnement. Les gites Panda 45 sont des gites situs dans un parc naturel rgional auxquels le WWF accorde son label trois conditions : tre situ dans un environnement naturel de qualit, comporter un quipement dobservation de la nature et tre gr par des propritaires soucieux de la prservation de lenvironnement. Le WWF devient de plus en plus exigeant pour lattribution du label et ajoute constamment de nouveaux critres sur la gestion des ressources. II.6.1.3 les maisons dhtes : Avec les gites, ils sont considrs comme les prcurseurs du tourisme durable. Offrant en location et titre onreux des chambres meubles situes chez lhabitant. A la diffrence du gte, la chambre d'hte propose dans la majorit des cas des repas, que le touriste pourra partager avec son hte. Les chambres d'htes sont disponibles pour plusieurs nuites moyennant un tarif qui reste souvent trs raisonnable. II.6.1.4 les villages de vacances et camping 46 : Le village de vacance est un ensemble de structures dhbergements construites en dehors des agglomrations et offrant des logements

pavillonnaires constitus par de petits appartements familiaux. Il doit pouvoir offrir sa clientle les trois repas principaux. Outre les installations sportives et culturelles, le village de vacances doit disposer dun dispensaire oprationnel, dun centre commercial et dune station dessence.

44 45

MOINET.F,Op.Cit,p.13. GLOAGUEN.P,OP.Cit,p.51. 46 DIDANE.M,Op.Cit,p.83bis.46

Les campings quant eux sont des espaces amnags dans le but dassurer, de manire rgulire, le sjour des touristes dans des quipements lgers apports par eux ou fournis sur place, ou dans des caravanes tractes. II.6.1.5 Les colodges 47 : Un colodge est une forme d'habitat destin l'accueil de touristes. Ce mot est un anglicisme compos du terme "lodge" dsignant une petite structure d'hbergement touristique, et du terme "co" qui indique un souci de rpondre des rgles cologiques. Ainsi, un colodge se veut la fois un lieu d'accueil touristique conomiquement viable, mais qui s'insre galement dans le milieu naturel qui l'entoure ; le but tant de limiter au maximum les impacts ngatifs lis au tourisme. Ce type d'hbergement s'inscrit donc dans le mouvement dun tourisme durable. Il rpond donc quelques principes : Prserver la faune et la flore locale. Privilgier l'conomie locale. Initier les touristes et les salaris de l'colodge au respect de l'environnement. Limiter l'impact environnemental des dchets. Consommation matrise d'nergie en privilgiant les circuits locaux et les sources renouvelables. L'colodge doit s'intgrer parfaitement son milieu : ds le dpart lors de sa conception, puis lors de sa construction jusqu' son exploitation. II.6.1.6 Autres formes dhbergements Le tourisme durable a aussi fait naitre de nouveau type dhbergement parfois mme insolite tel que les cabanes perches dans les arbres, jouissant en

gnrale dune salle de bain et une jolie terrasse, accessible par des chelles, elles offrent une vue poustouflante. Les petits djeuners et diners sont hisss la corde dans des paniers. Les cabanes sont poses sur les arbres qui les

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Source:www.wikipdia.com.47

accueillent, sans aucun clou ni vis pour ne pas blesser les arbres. Les eaux uses de la douche peuvent tre recueillis. On peut galement citer le switchome plus connue comme un concept dont le principe est lchange de maisons ou dappartements entre propritaire de diffrents horizons et pays, lavantage premier est que cest un change gratuit, il rend ainsi le tourisme accessible a tous.

II.7 Conclusion :Ltendue de lindustrie touristique est un fait saillant, tous les bilans et perspective en la matire ne font que le confirmer. Comme, L.Armand 48 laffirme a son tour le tourisme est lun des nuds du monde moderne si lon tire un fil, tout le reste vient avec , cette citation ne fait que reflter limportance et la multidisciplinarit du secteur touristique. Les revenus directs de lindustrie touristique se font ressentir, lis aux activits propres et crateurs de centaines de millions demplois dans le monde, et ce malgr la crise conomique mondiale. Certes, le tourisme peut galement tre la source de nombreux effets ngatifs. Dans ce sens le tourisme durable essaye de minimiser ces effets. Les principes directeurs du dveloppement durable et les pratiques de gestion durable du tourisme sont applicables toutes les formes de tourisme, dans tous les types de destination. Les principes de durabilit concernent les aspects environnementaux, conomiques et socioculturels du dveloppement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilit de ce dernier, il faut parvenir au bon quilibre entre ces trois aspects. Au niveau social, le tourisme durable doit satisfaire aux besoins et rpondre aux attentes de trois catgories de personnes : les touristes, les personnes employes dans le tourisme et les populations locales rsidant dans les destinations touristiques. Le tourisme durable doit apporter une rponse approprie toutes les catgories de touristes potentiels, et en particulier les jeunes, les personnes ges, les personnes handicapes. Une autre aspiration sociale satisfaire concerne l'amlioration des conditions de travail des48

R.Spizzichino,lesmarchandsdebonheur,Dunod,Paris,1991,Citationenexergue.48

personnes employes dans le tourisme. La troisime grande proccupation sociale concerne les formes de tourisme qui ne respectent pas la culture et le mode de vie local, e