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écologique Ornement fruitier forestier Guide des arbres ÉLISABETH & JÉRÔME JULLIEN Exigences culturales, maladies, ravageurs, protection biologique Préface de Denis Cheissoux © Sang de la Terre et Groupe Eyrolles, 2009 ISBN 978-2-86985-206-8

Guide écologique des arbres - eyrolles.com · Les arbres ont des biotopes de prédilection où ils poussent convenablement ; certaines essences sont indigènes de France et caractérisent

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écologique

Ornement • fruitier • forestier

Guide

des arbres

ÉLISABETH & JÉRÔME JULLIEN

Exigences culturales, maladies, ravageurs, protection biologique

P r é fa c e d e D e n i s C h e i s s o u x

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© Sang de la Terre et Groupe Eyrolles, 2009 ISBN 978-2-86985-206-8

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Rubriques et légendes

COMMENTAIRES GÉNÉRAUX

NOS CONSEILSNOS CONSEILS

Il s’agit de nos recommandations, avertissements ou sugges-tions. Cette rubrique vous renseigne sur la mise en œuvre d’un traitement ou sur les mesures à prendre contre un parasite.

SAVOIR PLUSSAVOIR PLUS

Ici nous vous apportons une information complémentaire, un élément de référence, une explication technique sur un sujet donné.

ASTUCE SANTÉASTUCE SANTÉ

Il s’agit de notre « recette » professionnelle pour remédier à un problème particulier.

L’ANECDOTEL’ANECDOTE

Nous vous relatons brièvement une histoire vécue en relation avec le sujet traité. Elle a le mérite de vous faire découvrir une autre dimension des relations entre les hommes et les plantes qui les entourent.

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EXIGENCES CULTURALESPour chaque plante, vous trouverez des informations pertinentes, directement exploitables sur le terrain. Les principales exigences culturales des arbres sont mentionnées : autécologie 1 (habitat naturel et/ou zone climatique), époque de plantation, type de sol, pH moyen, exposition (besoins en luminosité, en cha-leur, en hygrométrie, situation par rapport aux vents dominants), arrosage, nutrition.

Les arbres ont des biotopes de prédilection où ils poussent convenablement ; certaines essences sont indigènes de France et caractérisent des terroirs et micro-climats locaux. Ces critères sont fondamentaux ; ils déterminent l’état physiolo-gique des plantes ligneuses, et par voie de conséquence, leur sensibilité aux acci-dents climatiques et aux affections phytosanitaires. Les indications mention-nées permettent d’observer rapidement les sols et cli-mats adaptés pour chaque espèce.

ASPECTS NON PARASITAIRESAprès vous avoir présenté les besoins spécifi ques des principales essences, nous vous signalons leurs sensibilités ou leurs résistances particulières à un type de sol, à une température (gel, sécheresse), aux amplitudes thermiques, à la pollu-tion urbaine et industrielle, au sel ou à un pH de sol inadéquat.

1 Une étude auto-écologique simple dès la conception d’un espace vert reprend en général les exigences de chaque plante pour son niveau trophique (pH de sol moyen, besoins nutritifs, amendements, fertilisation), hydrique (capacité de rétention en eau du sol, irrigation), thermique (sensibilité au gel, sécheresse, canicule) et lumineux (exposition par rapport au soleil). On doit y ajouter la période de plantation selon le cycle de végétation et le type de conditionnement (godet, conteneur, racines nues). En milieu urbain ou le long des routes, il est également nécessaire de choisir des plantes en fonction de leur tolérance à la pollution atmosphérique, et le cas échéant, au sel de déneigement. Enfi n, l’observation de la résistance des arbres au vent permet, soit d’éviter de les planter en situation exposée, soit de prévoir un tuteurage ou un haubanage adapté.

Plantation d’un arbre en racines nues

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Auxiliaires bioCertains arbres ont la faculté d’héberger une entomofaune auxiliaire des cultures. Il s’agit d’acariens et d’insectes prédateurs ou parasitoïdes, consommateurs d’espèces phytophages comme les pucerons. Cette informa-tion vous permet de choisir les meilleurs arbres pour constituer des plantations réservoirs (haies, rideaux, bosquets), à proximité d’un verger, d’un potager ou encore d’un massif de fl eurs. Par exemple, le févier d’Amérique (G. triacanthos) produit une fl oraison de début d’été très attractive pour les insectes fl oricoles, notamment les syrphes et chrysopes adultes, dont les larves se nourrissent de pucerons.

NoteIl s’agit d’une note personnelle située en fi n de paragraphe. Un conseil pratique ou une information qui vous sera utile à la connaissance ou à la conduite des arbres.

Des plantes sans souciCertains arbres recèlent des attraits : résistance aux maladies, rusticité ou excellente tenue. Grâce à cette rubrique vous les repérez rapidement. Un bon moyen de s’affranchir des parasites et de réussir vos plantations !

Chrysope - ponte-adulte-larve

Orme résistant à la graphiose

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PROBLÈMES PARASITAIRESAprès la détection visuelle, un bon diagnostic s’impose. À l’aide des informa-tions relatives aux principaux ennemis, la reconnaissance devient passionnante, et surtout plus facile. Il vous oriente tout droit vers les organes attaqués, les responsables des dégâts, leur gravité, et les moyens de les combattre.

Exemple sur le chêne (Quercus sp.)

DÉGÂTS QUOI ? LUTTE

FEUILLES, POUSSES

Taches poudreuses blanchâtres, dessiccation, affaiblissement de la couronne des jeunes chênes. Fréquent au printemps et en fi n d’été dans les futaies et taillis.

CHAMPIGNONOïdium du chêne, blanc du chêne (Microsphaera alphitoides)

Seuil de nuisibilité : sur jeunes sujets, intervenir dès les premières taches de mai à juillet.Préventive génétique : considérer la sensibilité des chênes à l’oïdium. Sensibilité de quelques espèces par ordre décroissant : Q. pedunculata, Q. sessilifl ora, Q. cerris, Q. lanuginosa, Q. rubra.Préventive culturale : éviter l’excès d’engrais azoté et le confi -nement de végétation (distancer suffi samment les plantations).Préventive biologique : soufre, décoction de prêle.Prophylactique : supprimer les parties oïdiées.

Oïdium sur chêne pédonculé

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Gravité des attaquesL’endurance des végétaux aux parasites est fonction de leur sensibilité (rigidité des tissus – ligneux, herbacé, âge, variété, date de plantation), de leur biotope (ville, campagne, sol, climat) et du type d’ennemi rencontré (localisation et gra-vité des attaques). Un indice de gravité (G) vous permet d’apprécier le risque. Les jeunes sujets sont d’ordinaire les plus vulnérables.

Dommages faibles ou insignifi ants. Ne nécessite pas, en principe, d’intervention spécifi que dans les espaces verts (par ex. phytopte de l’aulne ou mouche mineuse des feuilles de bou-leau).

Plus ou moins nuisible selon des facteurs de développement : sensibilités variétales, conditions climatiques, moyens de limitation naturels, environnement (par ex. anthracnose du platane ou la rouille du peuplier). Envisager le traitement passé un seuil de nuisibilité parasi-taire ou de nuisance esthétique.

Dangereux nuisible, pouvant être mortel en atteignant les fonctions vitales de la plante (pour-ridié du collet et des racines, maladie du plomb parasitaire, verticilliose de l’érable, graphiose de l’orme). Il peut s’agir d’un organisme nuisible réglementé dit « parasite de quarantaine », faisant l’objet d’une surveillance biologique du territoire par les services du Ministère de l’agriculture (par ex. feu bactérien des Rosacées, chancre coloré du platane, mort brutale du chêne à Phytophthora ramorum, virus de la sharka des Prunus). À combattre dès détection, mais avec des méthodes appropriées.

Feu bactérien sur pousse d’aubépine

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Fréquence des attaquesIl est utile de connaître la fréquence d’attaque des maladies et ravageurs des arbres. Cette donnée est à rapprocher de la gravité des attaques pour raisonner la lutte.

Fréquent. Ennemi commun de l’arbre en de nombreuses situations ; la répétition des attaques est fonction de la sensibilité variétale ou spécifi que des végétaux, du milieu de culture plus ou moins favorables (type de sol, exposition par rapport au soleil, conditions climatiques), de la conduite culturale (taille, élagage), des moyens de limitation naturels (organismes auxiliaires, températures létales). À surveiller dans les situations à risque (par ex. acariens jaunes du tilleul, anthracnose du platane, processionnaire du pin).

Occasionnel ou encore peu répandu. Ennemi rencontré dans certaines situations, inféodé à un biotope (par ex. phytophthora de l’aulne), éventuellement émergent ou en progression sur le territoire (par ex. fl atide pruineux ou fulgorelle). À reconnaître.

Rare. Ennemi anecdotique (ex. pourridié-agaric au pied d’un arbre, dégât de grêle sur poirier d’ornement) ou à éradiquer dès détection (par ex. parasite de quarantaine non présent dans l’union européenne tel que le nématode du pin).

Phytophthora de l’aulne

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Plantes mellifères et protection des insectes pollinisateursLa protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs concerne spécialement les plantes mellifères 1. Tous les insecticides-acaricides doivent être appliqués hors butinage. L’arrêté ministériel du 28 novembre 2003 (J.O. du 3 mars 2004) fi xe les conditions d’utilisation des insecticides et acaricides en vue de protéger les insectes pollinisateurs. Il remplace les dispositions précédentes de l’arrêté du 5 juillet 1985, qui avait modifi é l’article 8 de l’arrêté du 25 février 1975.

1 Se dit d’une plante qui est exploitée par les abeilles pour le nectar, donc pour produire le miel. Les auteurs désignent généralement par « plantes mellifères » tous les végétaux exploités par les abeilles, pour le miel ou le pollen, indistinctement, ce qui ne correspond pas à l’étymologie du mot « mellifère ». Ces derniers sont des plantes apicoles. (Source : Émile Rabiet, apiculteur, cher-cheur en apifl orie [relation entre abeilles et fl eurs] et auteur). Certains végétaux hébergent des pucerons producteurs de miellat. D’autres essences sécrètent dans leurs bourgeons une subs-tance résineuse appelée propolis. Parmi les animaux fl oricoles, les abeilles tiennent une place de tout premier ordre. Elles utilisent la propolis pour colmater les fi ssures de leurs ruches.

Abeille charpentière butinant une fl eur de Caryopteris

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Objectif « zéro pesticide »Dans cette nouvelle édition, nous avons choisi de ne mentionner aucun produit chimique de synthèse pour privilégier les méthodes culturales, biologiques et génétiques (variétés non transgéniques, sélectionnées ou améliorées pour leur résistance aux intempéries et/ou aux maladies = variétés rustiques).

Toutefois, précisons pour information que quelques produits chimiques de syn-thèse, exempts de classement toxicologique, sont compatibles avec les moyens biologiques ou auxiliaires (voir tableau).

PARASITESPRODUITS CHIMIQUES DE SYNTHÈSE COMPATIBLES AVEC LES AUXILIAIRES

Aleurodes (sur jeunes arbres cultivés sous abri)

Buprofézine : ce produit utilisable par les jardiniers amateurs agit par contact et vapeur contre les homoptères (aleurodes, cochenilles, cica-delles). Il est sans effet sur les Lépidoptères, Diptères et Hyménoptères (abeilles).Réservé aux professionnels : pyriproxyfène, pymétrozine.

Chenilles Réservé aux professionnels : difl ubenzuron, lufénuron.

Pucerons Pyrimicarbe : cet aphicide spécifi que agit par contact, vapeur et pénètre dans les tissus. Il respecte de nombreux insectes auxiliaires comme les syrphes (Diptères), les larves et adultes de coccinelles (Coléoptères) et les Hyménoptères. Disponible en jardineries et Libres services agricoles.Réservé aux professionnels : pymétrozine.

Tétranyques, phytoptes, tarsonèmes

Acaricides spécifi ques réservés aux professionnels : clofentézine, hexythiazox, fenbutatin oxyde.

Thrips (sur jeunes arbres cultivés sous abri)

Réservé aux professionnels : lufénuron.

Pour les produits biologiques d’origine minérale ou végétale, nous traitons dans ce guide de substances actives et non de spécialités commerciales. L’évolution rapide du marché phytopharmaceutique ne permettrait pas à ces marques de rester longtemps d’actualité. Les principes actifs constituent une référence plus durable. Cela nous permet aussi de demeurer objectifs et indépendants de tout enjeu commercial.

Les substances actives biologiques mentionnées correspondent en principe à une ou plusieurs spécialités commerciales bénéfi ciant d’une autorisation de mise en marché. Chaque utilisateur de produit doit se conformer scrupuleu-sement à la réglementation en vigueur, notamment aux usages autorisés par le

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Ministère de l’agriculture français. Ces autorisations, ainsi que les doses d’em-ploi correspondantes, fi gurent sur l’étiquette des emballages. Les traitements antiparasitaires préconisés dans ce guide se feront sous l’entière responsabilité de l’utilisateur. Une éventuelle toxicité ou manque d’effi cacité des substances préconisées ne pourrait pas nous être imputée.

Avertissement : les traitements insecticides à base de pyrèthre végétal men-tionnés dans ce guide se réfèrent à des préparations naturelles agissant par contact et ingestion sur divers insectes ravageurs des arbres.

L’une des plus simples à préparer chez soi est le purin de pyrèthre. Au préalable, récolter les fl eurs de Tanacetum (= Chrysanthemum) cinerariifolium en juin-juillet, puis les faire sécher dans une pièce sombre, chaude et aérée. Avant de traiter, faire fermenter 70 g de fl eurs séchées dans 1 litre d’eau de pluie durant 1 semaine environ. Filtrer et utiliser en pulvérisation après une dilution à 20 %. Un mouillant, tel que le savon noir, peut être ajouté à la bouillie insecticide pour améliorer l’adhérence sur le feuillage. Ce traitement biologique est non réma-nent (fugace).

Prendre toutes les précautions d’usage pour la manipulation et l’application des préparations naturelles. Ne pas traiter à proximité des zones humides et points d’eau, car le pyrèthre est toxique pour les poissons et les amphibiens. Traiter hors période de butinage des abeilles et autres insectes pollinisateurs. Porter un équipement de protection individuelle, notamment des gants et un masque respiratoire à cartouche fi ltrante au charbon actif.

TerminologieCe guide donne la liste des noms français des plantes, des auxiliaires et des parasites suivis des noms scientifi ques, inscrits en italique. La nomenclature internationale requiert cette précision qui permet à chacun une compréhension du sujet traité et rend possible des recherches plus poussées. À cet égard, les mots en latin constituent un langage commun. De surcroît, ils permettent de défi nir à l’encontre du parasite visé des mesures de lutte adéquates.

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