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Notions élémentaires de pétrologie Guide pratique d'identification des roches Documents complémentaires / Additional files Licence / License

Guide pratique d'identification des rochesgq.mines.gouv.qc.ca/documents/EXAMINE/GT201305/GT201305.pdf · TABLE DES MATIÈRES 1 Introduction 1 Qu'est-ce qu'une roche? 1 Qu'est-ce qu'un

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Notions élémentaires de pétrologie

Guide pratique

d'identification des roches

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Guide pratique

d'identification des roches

LES PUBLICATIONS DU QUÉBEC 1000, route de l'Église, bureau 500, Québec (Québec) G1V 3V9

VENTE ET DISTRIBUTION Téléphone: 418 643-5150 ou, sans frais, 1 800 463-2100

Internet : wwwpublicationsduquebec.gous gc.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec

et Bibliothèque et Archives Canada

Lacoste, Pierre, 1953-

Guide pratique d'identification des roches : notions élémentaires de pétrologie

Édition revue et augmentée.

Édition précédente par: Yves Hébert, Réjean Hébert. 1994.

Comprend des références bibliographiques.

ISBN 978-2-551-25238-1

1. Roches —Québec (Province)— Identification. I. Québec (Province). Direction de l'information géologique du Québec. Il. Hébert, Yves, 1946- . Guide pratique d'identification des roches. III. Titre.

QE446.Q4L32 2013 552.09714 C2013-942155-6

Guide pratique

d'identification des roches

Notions élémentaires de pétrologie

PIERRE LACOSTE

LES PUBLICATIONS DU QUÉBEC

Québec

La présente édition, revue et augmentée, a été préparée par le ministère des Ressources naturelles (MRN).

Coordination de la publication Charlotte Grenier, Direction de l'information géologique du Québec, MRN Luc Charbonneau, Direction de l'information géologique du Québec, MRN

Rédaction Pierre Lacoste, géologue, Direction de l'information géologique du Québec, MRN

Version de 1994 Yves Hébert et Réjean Hébert

version de 1973, incluse avec la collection de roches Bernard J. Kieller

Cet ouvrage a été réalisé par la Direction de l'information géologique du Québec du ministère des Ressources naturelles.

Cette édition a été produite par Les Publications du Québec 1000, route de l'Église, bureau 500 Québec (Québec) G1V 3V9

Les Publications du Québec Charge de projet Direction artistique Charge de production

Bla bla rédaction Révision linguistique

Charles Lessard Graphisme

3 4 5

6

1. Gabbro In° 5) 2. Conglomérat (n° 15) 3. Schiste à biotite In° 29) 4. Quartzite (n° 21) 5. Dolomie (n° 20) 6. Gneiss à grenat In° 24)

Dépôt légal — 2013 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada

ISBN 978-2-551-25238-1

Code de diffusion : GT 2013-05

© Gouvernement du Québec, 2013

Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction par quelque procédé que ce soit et la traduction, même partielles, sont interdites sans l'autorisation des Publications du Québec.

PRÉSENTATION

Le présent guide s'adresse à tous ceux qui aiment la nature et qui veulent mieux connaître ce monde merveilleux, quoique méconnu, qu'est le règne minéral. Il vous permettra non seulement de différencier, d'identifier et de nommer les roches' sur lesquelles vous marchez ou que vous observez le long des routes du Québec, mais également de comprendre comment elles se sont formées. Les roches étant des assemblages de minéraux, il vous faudra auparavant apprendre à reconnaître leurs principaux constituants — une dizaine — grâce à des guides d'identification des minéraux.

Les roches observées à la surface de la Terre sont divisées en trois groupes: les roches ignées, les roches sédimentaires et les roches métamorphiques. Ce guide présente les différentes méthodes de classification propres à chacun de ces groupes et décrit, à l'aide d'illustrations en couleurs, 30 roches réparties dans les trois groupes qui sont couramment observées au Québec et ailleurs. On peut obtenir une collection d'échantillons représentatifs de ces 30 roches en s'adressant aux endroits cités en annexe 4. De plus, on peut se procurer des affiches variées et des documents appartenant à la série GT (Géologie pour tous) auprès du ministère des Ressources naturelles. Les principales observations à faire sur les trois groupes de roches de même que des tableaux de clefs d'iden-tification des principales roches du Québec se trouvent en annexe.

Les cartes géologiques, qui dressent l'inventaire des roches de différentes régions, révèlent que le Québec en contient une grande variété. Les roches du Québec font partie de nos richesses naturelles et fournissent la matière première de plus de 50% des objets qui nous entourent (brique, pierre concassée, ciment, verre, sel, fils électriques, monnaie, etc.).

Une connaissance même sommaire des principales roches du Québec vous aidera peut-être à mieux les apprécier, sans oublier qu'il s'agit de ressources non renouvelables qu'il faut préserver du gaspillage.

1. La définition des mots en caractères gras se trouve dans le glossaire à la fin de l'ouvrage.

V

TABLE DES MATIÈRES

1 Introduction

1 Qu'est-ce qu'une roche?

1 Qu'est-ce qu'un minéral?

2 Méthodes d'identification en pétrologie

3 Les minéraux les plus abondants

7 Classification des roches

10 Comment utiliser un diagramme triangulaire

13 Les roches magmatiques ou ignées

13 Généralités

14 Classification des roches ignées

18 Structures des roches ignées intrusives

21 Structures des roches ignées extrusives

22 Textures des roches ignées intrusives et extrusives

25 Les roches sédimentaires

25 Généralités

27 Classification des roches sédimentaires

29 Les roches terrigènes

29 Les roches allochimiques

29 Les roches orthochimiques

32 Structures des roches sédimentaires

32 Textures des roches sédimentaires

34 Les roches métamorphiques

34 Généralités

35 Types de métamorphisme

35 Le métamorphisme de contact

36 Le métamorphisme de pression

37 Le métamorphisme régional

37 Intensité du métamorphisme

38 Structures des roches métamorphiques

41 Classification des roches métamorphiques

44 Cycle des roches

45 Aperçu de la géologie du Québec

51 Description des roche

85 Annexes

86 ANNEXE 1

Principales observations à faire pour l'identification des roches

88 ANNEXE 2

Fiches d'observation des roches

92 ANNEXE 3 Clefs d'identification des principales roches

112 ANNEXE4

Quelques adresses utiles

114 ANNEXE5 Glossaire

131 Références pour en savoir plus

135 Liste des figures et des tableaux

INTRODUCTION

La pétrologie est la science qui s'intéresse à la description et aux processus de formation des roches.

• QU'EST-CE QU'UNE ROCHE?

une roche désigne tout matériau naturel, solide et cohésif constitué d'un assem-blage de grains d'un ou de plusieurs minéraux en proportions variables, et plus rarement de matière minérale vitrifiée.

■ QU'EST-CE QU'UN MINÉRAL?

Un minéral est une substance naturelle, solide et homogène, formée par des procédés inorganiques, ayant une composition ou une gamme de compositions chimiques définies et possédant un certain nombre de propriétés physiques, chimiques et cristallographiques qui permettent de la reconnaître. Cette substance naturelle se présente sous forme de cristal unique ou sous forme cristalline, vitreuse (verre) ou amorphe (sans organisation de la matière). Les minéraux sont les constituants des roches. Une roche est composée d'un type de minéral ou d'un assemblage de plusieurs minéraux. Il va donc de soi que l'étude des roches requiert une connaissance préalable des minéraux (figure 1). Bien qu'il existe plus de 3000 minéraux connus, le nombre de minéraux qui forment les constituants majeurs des roches est très restreint (voir p. 3). Le lecteur est invité à se procurer le Guide pratique d'identification des minéraux, publié par Les Publications du Québec, qui fournit d'excellentes notions de minéra-logie. Divers documents portant sur la collection ou l'identification des roches et des minéraux sont suggérés en annexe 4 et dans les références.

La pétrographie est la description et la classification des roches. La pétrologie est la science ou l'étude des roches qui s'intéresse à la description, la caractéri-sation et aux processus de formation des roches. Les roches contiennent de l'information importante sur leur origine, ce qui nous aide à mieux comprendre les mécanismes interagissant dans l'évolution de la Terre. Les roches sont en fait des livres naturels dans lesquels une partie de l'histoire géologique est inscrite. La pétrogenèse est une branche de la pétrologie qui cherche à lire cette infor-mation pour comprendre les mécanismes de formation des roches.

1

• MÉTHODES D'IDENTIFICATION EN PÉTROLOGIE

Il existe deux méthodes principales pour identifier les roches: la méthode descriptive et la méthode analytique. La méthode descriptive est de loin la plus importante et la plus accessible. Cette méthode se base sur l'identification et la détermination de la proportion des minéraux des roches de même que sur l'identification de la structure et de la texture des roches. La structure d'une roche désigne l'aspect ou la forme que prend la roche ainsi que l'agencement des minéraux tels qu'on peut les observer à l'ceil nu sur un échantillon ou un affleurement rocheux, c'est-à-dire à l'échelle macroscopique. La texture d'une roche est l'aspect observé à plus petite échelle, parfois même à l'échelle microscopique.

La texture d'une roche désigne l'agencement, la taille ou la granulométrie et la forme géométrique des minéraux tels qu'on peut les observer à l'oeil nu ou à la loupe sur l'échantillon seulement, c'est-à-dire à l'échelle mésoscopique ou macroscopique. Pour ce faire, l'amateur n'a besoin que d'outils rudimentaires: un marteau, une loupe, une plaque de verre, une plaque de porcelaine, un sou, un canif, un aimant, un cahier de notes et, si possible, une petite bouteille d'acide chlorhydrique dilué.

Une longue exposition de la roche aux agents atmosphériques peut modifier sa couleur et même sa composition minéralogique pour former en surface une croûte d'altération que l'on nomme aussi la patine d'altération. Il est donc important de toujours faire ses observations sur une cassure fraîche de la roche effectuée à l'aide d'un marteau. Le professionnel procède souvent par la suite à l'examen d'une portion de la roche ou d'une lame mince de la roche au micro-scope pour déterminer avec précision les minéraux et leur proportion dans la roche à l'échelle microscopique. En s'appuyant sur la structure et la texture de même que sur l'identification des minéraux et la détermination de leur proportion dans la roche, la méthode descriptive permet de classifier et d'identifier les roches observées. La figure 2 présente des diagrammes servant de base de réfé-rence pour aider l'amateur à estimer visuellement la quantité des constituants de la roche.

La méthode analytique consiste à déterminer, à l'aide de différentes techniques, la composition chimique des roches. Cette composition servira à classifier les roches selon des critères internationaux. Cette méthode, qui s'avère plus fiable si elle est accompagnée de la méthode descriptive bien appliquée, ne permet pas une identification «instantanée» des roches sur le terrain. Elle ne sera donc pas utilisée dans ce guide.

2

• LES MINÉRAUX LES PLUS ABONDANTS

Parmi les quelque 3000 minéraux qui existent, seulement quelques groupes de minéraux, qui sont constitués par les feldspaths, les feldspathoïdes, le quartz, les olivines, les pyroxènes, les amphiboles et les micas, sont présents en abondance dans la plupart des roches. Ce sont tous des silicates et ils forment l'ensemble des minéraux essentiels ou importants sur lesquels se base la classi-fication des roches ignées.

Les 10 minéraux les plus abondants, qui constituent environ 90% de l'écorce terrestre et qui entrent dans la composition de la majorité des roches, sont:

les feldspaths potassiques 31 %

les feldspaths plagioclases 29%

le quartz 12%

les pyroxènes 12%

les minéraux opaques 4,1%

la biotite 3,8%

l'olivine 2,6%

la hornblende 1,7%

la muscovite 1,4%

la chlorite 0,6%

D'autres minéraux moins abondants sont souvent observés en traces dans les roches: ce sont les minéraux accessoires. A titre d'exemple, nous pouvons nommer les plus communs: les minéraux métalliques d'oxydes (la magnétite, l'ilménite), les minéraux de sulfures (la pyrite, la pyrrhotite) et les minéraux silicatés (le sphène, le zircon et l'apatite). Certains minéraux accessoires comme l'épidote, la chlorite, le carbonate, les micas résultent de l'altération des minéraux essentiels.

L'identification de ces minéraux communs vous sera très utile lorsque vous étu-dierez la composition des roches. Il faudra alors apprendre à les reconnaître.

L'utilisation d'une loupe 10 X, d'une plaque de porcelaine, d'un aimant et d'une bouteille d'acide chlorhydrique dilué (10%) est fortement recommandée lors de vos expériences d'identification des roches et des minéraux. La plaque de porce-laine servira à visualiser la couleur du trait. L'aimant détectera la présence de minéraux magnétiques (magnétite surtout) dans la roche, alors que l'acide chlo-rhydrique indiquera la présence de minéraux effervescents qui bouillonnent au contact de l'acide. Si on ne dispose pas d'acide chlorhydrique, de l'acide muriatique acheté dans une quincaillerie fera l'affaire.

3

1 Talc (n° 28) Trés tendre Rayé par l'ongle

2 Gypse (n° 40)

FIGURE 1 DURETÉ DES MINÉRAUX SELON L'ÉCHELLE RELATIVE DE MOHS

Rayé par un sou 3 Calcite (n° 21)

4 Fluorite (n° 19) Assez tendre

Rayé par un canif 5 Apatite (n° 38)

6 Feldspath (n° 26) Assez dur

Raye le verre

7 Quartz (n° 24)

8 Topaze (n° 48) 9 Corindon (n° 12)

10 Diamant (n° 44)

Très dur

Source: Tiré de Ledoux, R. et H.L. Jacob, 2009, p. 8.

4

FIGURE 2 DIAGRAMMES DE RÉFÉRENCE POUR UNE ESTIMATION VISUELLE

DE LA PROPORTION DES CONSTITUANTS DE LA ROCHE

Source: Philpotts, A. R., 1989.

5

Classification des roches

SÉDIMENTS

GRAVIER — SABLE — BOUE

Fusion

ROCHES MAGMATIQUES

ou IGNÉES (roches de feu)

BASALTE — GRANITE — GABBRO

Oç'

La méthode descriptive pour la classification des roches est de loin la plus importante et la plus accessible.

Les roches sont classifiées selon leurs mode et processus de formation, c'est-à-dire selon leur pétrogenèse. Trois grandes classes de roches (figure 3) sont reconnues: les roches magmatiques ou ignées, les roches sédimentaires et les roches métamorphiques. Ces grandes classes de roches se distinguent par des textures et des structures caractéristiques, et chacune possède son propre système de classification.

FIGURE 3 CYCLE DES ROCHES MONTRANT

LES DIFFÉRENTS TYPES DE ROCHES ET LEURS RELATIONS

♦ .. ROCHES ♦~ SÉDIMENTAIRES ♦• d

K<:':•°5 ~• (roches déposées) ♦.~~

e• ~~e CONGLOMÉRAT— ♦♦~` • o 'r~

GRÈS — MUDSTONE ►♦ kid •• • gym(`` ♦: ris P~~ • •

♦ 4~ Fusion •• 0 s~

• • • • . I

MAGMA (roches fondues)

Cristallisation Fusion

• • ,;t

ROCHES MÉTAMORPHIQUES (roches transformées)

AMPHIBOLITE — GNEISS — SCHISTE

9

• COMMENT UTILISER UN DIAGRAMME TRIANGULAIRE

Lorsqu'on peut reconnaître les principaux constituants d'une roche et déterminer leur proportion, l'utilisation d'un diagramme triangulaire peut s'avérer fort utile pour classifier et identifier cette roche. Comment procéder?

1

Dessinez un triangle équilatéral. Placez le nom des trois minéraux domi-nants aux trois sommets du triangle, par exemple quartz (Q), feldspath alcalin (A) et plagioclase (P). A partir des sommets, tracez ensuite trois axes perpendiculaires à chacun des côtés du triangle et divisez-les en sections de 20% jusqu'à 100%. Le sommet de chacun des minéraux représente 100% du minéral, alors que le côté opposé de ce sommet représente 0% du minéral. Prolongez des lignes perpendiculaires à ces axes à tous les 20%. Vous obtenez ainsi un diagramme triangulaire prêt à recevoir des données.

À titre d'exemple, si nous avons une roche qui contient environ 40% de quartz (Q), 40% de feldspath alcalin (A) et 20% de plagioclase (P), quel est son nom?

2

Tracez les trois lignes correspondant aux pourcentages des trois miné- raux (lignes perpendiculaires aux axes des pourcentages). L'intersection des trois lignes donne un point que nous nommerons Z.

Reportez le point Z sur le diagramme approprié; dans ce cas-ci, c'est celui de la figure 6 (partie supérieure). Le point Z se trouve dans la superficie (champ) correspondant à celle du granite. La roche est donc un granite.

10

3

Q Quartz

A Feldspath alcalin

P Plagioclase

Q

FIGJRE 4 COMMENT UTILISER UN DIAGRAMME TRIANGULAIRE

Axe

11

L'identification et la quantification du quartz sont les critères principaux qui permettent de donner un nom à la roche, en utilisant les figures 6 et 7. C'est pourquoi le premier réflexe à avoir lors de l'observation d'une roche est de vérifier la présence et la quantité de quartz.

Il est très important de discerner les variétés de feldspath dans la classification des roches ignées, car ce sont des minéraux abondants dont la proportion varie systématiquement entre les roches felsiques et les roches mafiques. Cepen-dant, la distinction entre les feldspaths alcalins et les plagioclases n'est pas toujours facile à établir. Sachez toutefois que le granite et les roches felsiques en général sont riches en feldspath potassique (orthose et microcline) et contiennent du plagioclase sodique comme de l'albite, alors que les roches mafiques sont constituées en grande partie de feldspath plagioclase un peu plus calcique.

La composition minéralogique d'une roche est un bon reflet de sa composition chimique. Une des variables chimiques importantes est la teneur en silice. Les roches à teneur élevée en silice sont appelées acides, alors que les roches pauvres en silice sont qualifiées de basiques. Par exemple, le granite est une roche acide riche en silice, la granodiorite et la diorite sont moins acides, alors que le gabbro, pauvre en silice, est basique.

La figure 8 liste d'autres roches ignées qui n'entrent pas dans le système de classification de la figure 6 à cause de leur composition minéralogique. La figure 9 présente une classification pour les pyroclastites en fonction de la granulo-métrie des fragments volcaniques.

12

Sédiments plissés

Océan

Fusion

partielle I ~

du manteau 1. !!

\ Fusion partielle de la croûte océanique et du manteau

Croûte continentale

4—Basalte

Plutons

Croûte océanique

Manteau

Bassin marginal en expansion 41(-1

iO4— Résidu réfractaire non fondu Manteau

.47

LES ROCHES MAGMATIQUES OU IGNÉES

FIGURE 5 SCHÉMA MONTRANT LA FORMATION DU MAGMA

DONNANT NAISSANCE AUX ROCHES MAGMATIQUES

INTRUSIVES ET EXTRUSIVES

Lave

La croûte océanique et la partie supérieure du manteau s'enfoncent sous la croûte continentale. Les températures plus élevées des grandes profondeurs font fondre partiellement la croûte océanique et une partie du manteau. La fusion engendre un magma plus léger qui remonte vers la surface. Celui-ci se cristallise en profondeur pour donner des plutons, ou s'épanche ou coule en surface pour donner des laves. Des forces d'expansion vont amincir la croûte continentale et créer de grandes fissures par lesquelles le magma basaltique pourra s'infiltrer et atteindre la surface. Il y aura ouverture du bassin marginal et naissance d'un nouvel océan.

• GÉNÉRALITÉS

Les roches magmatiques ou ignées résultent du refroidissement et de la solidi-fication de matériaux fondus provenant des profondeurs de l'écorce terrestre et du manteau. Ces matériaux en fusion, appelés magmas, sont généralement des mélanges de silicates fondus formant un liquide qui transporte très souvent une quantité plus ou moins importante de cristaux en suspension et qui contient en solution une quantité moindre de gaz (eau et gaz carbonique surtout). Les magmas n'existent qu'à des températures très élevées. Leur composition chimique, notamment la teneur en silice, varie beaucoup et donne lieu à une grande variété de roches ignées. La solidification des magmas peut se produire à la surface de la Terre ou en profondeur (figure 5).

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Les magmas parvenus en surface, par des conduits ou cheminées, forment des roches ignées dites extrusives ou effusives. Ces magmas peuvent s'épancher sous forme de laves et former des reliefs que tous connaissent sous le nom de volcans. Les roches sont alors dites volcaniques. Certaines roches volcaniques appelées roches volcano-sédimentaires ou pyroclastites sont constituées de fragments résultant d'une activité volcanique explosive. Lors de l'éruption, les fragments sont projetés et peuvent se déposer à une certaine distance d'un volcan. Les roches volcaniques refroidissent très rapidement et sont en général à grains fins; elles contiennent parfois une partie plus ou moins importante de verre.

Il arrive que les magmas ne parviennent pas à se frayer un chemin jusqu'à la surface de la Terre. Ceux qui se sont introduits dans des roches préexistantes se refroidiront pour former des roches ignées dites intrusives. Si le temps de refroidissement est lent, les roches formées en profondeur sont appelées plutoniques et sont à grains grenus. Si le temps de refroidissement est plus court (dans le cas des petites masses magmatiques), les roches sont appelées hypabyssales ou filoniennes. La granulométrie des roches filoniennes est en moyenne plus fine, mais parfois des minéraux de taille différente sont pré-sents dans la même roche. L'observation en surface de roches formées à grande profondeur est rendue possible par l'érosion importante des roches sus-jacentes.

■ CLASSIFICATION DES ROCHES IGNÉES

Il existe plusieurs systèmes de classification des roches ignées, basés principa-lement sur les proportions des phases minérales, vitreuses ou amorphes et sur la composition chimique. Celui qui est généralement bien accepté est le système de l'Union internationale des sciences géologiques (Streckeisen, 1976). Le système de classification des roches ignées plutoniques repose sur le principe de l'abondance relative des minéraux courants les plus importants, tels le quartz, les feldspaths alcalins ou potassiques, les feldspaths plagioclases, les feldspa-thodes, l'olivine, les pyroxènes et les amphiboles.

Une des caractéristiques faciles à observer dans les roches ignées intrusives est la proportion entre les minéraux foncés et clairs. Le rapport utilisé est l'indice de coloration (I.C.), défini comme le pourcentage en volume qu'occupent les minéraux foncés dans la roche. Le quartz, les feldspaths, les feldspathoïdes et la muscovite sont des minéraux clairs dits felsiques (silicates de calcium, de sodium et/ou de potassium), alors que l'olivine, les pyroxènes, les amphiboles, la biotite et les minéraux opaques sont des minéraux foncés ou colorés dits mafiques ou ferromagnésiens (silicates et oxydes de magnésium et/ou de fer). Ainsi, selon l'abondance des minéraux foncés, on distingue: les roches felsiques avec un indice de coloration inférieur à 10, les roches intermédiaires avec un indice de coloration compris entre 10 et 30, les roches mafiques avec un indice de colo-ration compris entre 31 et 90, et les roches ultramafiques avec un indice de coloration supérieur à 90.

14

La légende est présentée au tableau 1, page 18.

FIGURE 6

Q

CLASSIFICATION

ET NOMENCLATURE

DES ROCHES IGNÉES

A ioo p

15

Le diagramme de la figure 6 permet de classifier les roches ignées intrusives et leurs équivalents effusifs dont l'indice de coloration est inférieur à 90.11 s'agit d'un losange formé de deux triangles juxtaposés. Pour bien comprendre l'utili-sation de diagrammes triangulaires, reportez-vous à la figure 4.

Dans le diagramme de la figure 6, les minéraux considérés sont: le quartz (Q); le feldspath alcalin (A), qui regroupe le feldspath potassique comme l'orthose ou le microcline; toutes les variétés de feldspath calcosodique ou plagioclase (P); les feldspathodes (F) comme la néphéline, la sodalite et la leucite. Selon la présence ou l'absence de quartz, on utilise la partie supérieure ou inférieure du diagramme. Les minéraux des sommets Q, A et P ou F, A et P sont recalculés sur une base de 100% et projetés dans le diagramme de la figure 6. A chacun des champs numérotés correspond un nom de roche.

Min

érau

x m

afiqu

es

Ô ~

12

13 V3

14 V4

11 V1

V2

Felsique Acide

1

Intermédiaire 2

Mafique Basique

3

Ultramafique Ultrabasique

4

Une classification générale des roches magmatiques en fonction de leur compo-sition minéralogique et chimique et de leur mode de mise en place est présentée à la figure 7 et correspond à celle utilisée par le ministère des Ressources naturelles (Sharma, coordonnateur, 1996, MB 96-28). Cette classification a l'avantage d'être d'utilisation facile et permet de distinguer le caractère intrusif ou volcanique (figure 7 et tableau 1) de la roche ainsi que sa composition. Le lecteur est convié à consulter le guide Légende générale de la carte géologique du Ministère pour plus d'information. Il existe également un carnet de géo-fiches (DV 2013-07) qui permet de noter des données et qui contient divers tableaux. Une dernière classification terminologique est parfois utilisée pour décrire des roches formées à haute température et contenant des pyroxènes. Par exemple, un granite à pyroxène s'appelle une charnockite, une monzonite à pyroxène sera une mangérite et une tonalite à pyroxène sera une enderbite (Sharma, coordonnateur, 1996, MB 96-28).

FIGURE 7 CLASSIFICATION ET LÉGENDE DES ROCHES IGNÉES AU MINISTÈRE

COMPOSITION

MISE EN PLACE

r ROCHES ROCHES INTRUSIVES VOLCANIQUES

I V

Source: Le Maitre, R. W., 1989.

16

90 90

granite à feldspath alcalin

11A

tonalite I1D

monzodiorite quartzifère 12G monzogabbro quartzifère I3CQ

syénite quartzifère à feldspath alcalin

12A diorite quartzifère 121 gabbro quartzifère 13E anorthosite quartzifère I3CQ

syénite à feldspath

alcalin I2B 20

granite 11B

(monzo-granite)

11M

20 monzodiorite 12H monzogabbro 13C

5

10

syénite foldifère à feldspath alcalin

12BR

diorite foïdifère 12JR gabbrofdidifère I3AR anorthosite fdidifère I3GR

syénite fdidique I2DF

monzodiorite fdidifère I2HR monzogabbro fdidifère 13CR

60

ROCHES INTRUSIVES

Moins de 10% de minéraux mafiques

diorite fdidique I21F gabbro foldique I3AF

Minéraux mafiques > 10% et plagioclase <AN so = diorite 12J

Q Quartz, tridymite, cristobalite

Minéraux mafiques > 10% et plagioclase > AN 50 = gabbro 13A

A Orthose, microcline, perthite, anorthoclase, albite AN oo-os, sanidine

P Plagioclase AN os-loo, scapolite

Minéraux mafiques < 10% = anorthosite 13G

F Leucite, pseudoleucite, néphéline, sodalite, noséane, haiâyne, cancrinite, analcime, etc.

17

P diorite 12J gabbro I3A anorthosite 13G

10

TABLEAU 1 NOM DES ROCHES IGNÉES INTRUSIVES ET ÉQUIVALENTS EXTRUSIFS

INTRUSIVES = ROCHES PLUTONIQUES

EXTRUSIVES = ROCHES VOLCANIQUES

1 Roche très riche en quartz a) Quartzolite b) Granitoïde riche en quartz

2 Granite alcalin Rhyolite alcaline

3 Granite a) Syénogranite b) Monzogranite

Rhyolite Rhyodacite

4 Granodiorite Dacite

5 Tonalite Dacite

6 Syénite alcaline Trachyte alcalin

7 Syénite Trachyte

8 Monzonite Latite

9 Monzodiorite/monzogabbro Trachy-andésite/ trachy-basalte

10 Diorite/gabbro/anorthosite* Andésite/basalte

11 Syénite à feldspathoïde Phonolite

12 Monzosyénite à feldspathoïde Phonolite téphritique

13 Monzodiorite à feldspathoïde (essexite)

Téphrite phonolitique

14 Diorite/gabbro à feldspathoïde (théralite) Téphrite/basanite

15 Feldspathoïdolite Feldspathoïdolite phonolitique/téphritique/ néphélinite/leucitite

* La différence entre la diorite et le gabbro repose sur la présence de plagioclase plus calcique pour le gabbro.

■ STRUCTURES DES ROCHES IGNÉES INTRUSIVES

Les volumes de roches ignées qui ont refroidi à différents niveaux de la croûte terrestre présentent des formes et des dimensions variées. Les masses impor-tantes de roches intrusives sont appelées des plutons. Ce sont au départ d'importants volumes de magma globulaires qu'on peut comparer à de grosses gouttes qui montent vers la surface en déplaçant les roches adjacentes, comme des bulles de gaz dans une boisson gazeuse. Les plutons de taille moyenne occupent une superficie d'environ 300 km2 (15 km sur 20 km). Selon la taille et

18

la forme des plutons, on distingue les batholites, les stocks, les laccolites et les lopolites. Les dykes et les filons-couches ou sills sont des masses intrusives tabulaires. La figure 10 illustre différentes formes de roches ignées. Les massifs de roches ignées sont discordants lorsqu'ils recoupent la structure des roches encaissantes comme le litage. Ils sont concordants lorsque le magma consolidé prend une forme parallèle à la structure de l'encaissant. Ainsi, les batholites, les stocks et les dykes sont des intrusions discordantes, alors que les laccolites, les lopolites et les filons-couches sont des massifs concordants.

Les plutons discordants en forme de globule montrent généralement un agence-ment uniforme des minéraux: ils ont alors une structure homogène. On distingue les structures homogènes grenues (grains équidimensionnels), linéaires (grains allongés, parallèles) et planaires (grains tabulaires, parallèles). Les roches intru-sives présentent parfois des bandes régulières de composition, de granulomé-trie ou de texture différentes. C'est la structure rubanée, litée ou stratiforme observée notamment dans les plutons concordants.

FIGURE 8 AUTRES ROCHES IGNÉES

LAVE VITREUS

Roche vitreuse noire à cassure conchoïdale lisse et brillante. Elle possède la composition chimique de la rhyolite ou parfois du trachyte, et ne contient presque pas d'eau (H20 < 3%).

Obsidienne

Pechstein Rhyolite entièrement vitreuse, brunâtre, d'aspect poisseux. Elle est hydratée (H20 = 10%).

Perlite Lave vitreuse de même composition que la rhyolite, riche en H20 et se fragmentant en petites sphères.

Vitrophyre Lave à cristaux assez gros, de type porphyre dans une pâte vitreuse.

Pierre ponce Lave acide vitreuse contenant beaucoup de petites vésicules qui rendent la roche très légère; elle peut flotter.

Scorie

Lave basique vitreuse à surface poreuse.

ROCHE CONTENANT PLUS DE 90% DE FELDSPATHS

Anorthosite

Roche à grains moyens à grossiers, formée principalement de plagioclase de type andésine ou labradorite, ou parfois plus calcique. Elle peut contenir aussi un peu de pyroxène.

19

FIGURE 8 AUTRES ROCHES IGNÉES (SUITE)

ROCHE ULTRAMAFIQUE (INDICE DE COLORATION [I.C.] DE 90 À 100) CONTENANT MOINS DE 10% DE FELDSPATHS

Roche à grains moyens à grossiers, formée de plus de 90% d'olivine.

Péridotite Roche à grains moyens à grossiers, formée de 40 à 90% d'olivine, le reste étant du pyroxène.

Hornblendite Roche à grains moyens à grossiers, formée de plus de 90% de hornblende.

Roche à grains moyens à grossiers, formée de Pyroxénite

plus de 60% de pyroxène, le reste étant constitué d'olivine ou de hornblende.

Roche volcanique à grains fins et de composition Komatiite

ultramafique pouvant contenir une texture en spinifex.

ROCHE FORMÉE DE CARBONATES

Roche à grains moyens à grossiers, formée de Carbonatite

carbonates (calcite, dolomite, ankérite et sidérose) d'origine ignée.

Sources: Landry et Mercier, 1992, p.107 et Sharma, K. N. M. (coordonnateur), 1996, MB 96-28, p. 29.

FIGURE 9 CLASSIFICATION DES ROCHES PYROCLASTIQUES

GRANULOMÉTRIE NOM DES FRAGMENTS ROCHE PYROCLASTIQUE

>64mm Bombe, bloc Tuf à bloc

2-64 mm Lapilli Lapillistone

1/16 de mm-2 mm Cendre grossière Tuf à cendre grossière

< 1/16 de mm Cendre fine Tuf à cendre fine

Sources: Adapté de Fisher, R. V. et H. U. Schmincke,1984 et tiré de Sharma, K. N. M. (coordonnateur), 1996, MB 96-28.

20

Dunite

c ~ a Ns.):4. ~

✓vY~.`L )_

Dyke

Stock

Enclaves

Lopolite

Sill Laccolite

Volcan

FIGURE 10 SCHÉMA MONTRANT DIFFÉRENTES STRUCTURES

DE ROCHES MAGMATIQUES INTRUSIVES ET EFFUSIVES

Coulée de lave

• STRUCTURES DES ROCHES IGNÉES EXTRUSIVES

La viscosité du magma détermine principalement les structures des roches volcaniques. Cette viscosité varie grandement et dépend de la teneur en silice du liquide: plus celle-ci est élevée, plus la viscosité est forte. Des magmas visqueux comme la rhyolite vont obstruer les conduits ou cheminées des volcans et causer des éruptions très violentes avec l'éjection d'un volume impor-tant de matériel pyroclastique et des coulées de lave peu étendues. Les roches pyroclastiques peuvent être massives ou litées lorsqu'elles forment des couches parallèles à la surface.

Des magmas très fluides comme les basaltes et les andésites vont se déplacer facilement et former des coulées de lave très étendues, parallèles à la surface. Si l'épanchement a lieu sous l'eau, les laves fluides vont développer une struc-ture dite coussinée. Les coussins, de 25 à 100 cm de diamètre en moyenne, sont arrondis avec, à leur base, une forme de moulage en «V» qui indique le sens de l'empilement (figure 11). Cette structure que l'on nomme pédoncule n'est pas souvent observable sur un échantillon. Cependant, on distingue la zone externe d'un coussin, qui est vitreuse. C'est la partie de la lave qui s'est refroidie instantanément au contact de l'eau, appelée bordure de trempe. Certains filons refroidis rapidement présentent également des bordures de trempe.

21

La texture vésiculaire caractérise les laves qui ont des vésicules ou de petites cavités millimétriques dues à la présence de bulles de gaz libérées lors du refroidissement du magma. La structure est dite amygdalaire si les cavités sont remplies de minéraux secondaires, comme de la silice ou de la calcite, qui sont apparus après la formation de la roche.

■ TEXTURES DES ROCHES IGNÉES INTRUSIVES ET EXTRUSIVES

Les roches ignées ou magmatiques sont les produits de la solidification des magmas à la suite de leur refroidissement. Lorsque la température d'un magma devient légèrement inférieure à sa température de fusion, il y a cristallisation, c'est-à-dire que des cristaux se forment dans le liquide. Le résultat sera soit une roche entièrement constituée d'un agrégat de cristaux, soit des cristaux englobés dans un verre plus ou moins abondant issu du refroidissement rapide du liquide. Les textures des roches magmatiques dépendent donc des conditions de cristallisation du magma, notamment de la vitesse de refroidissement et de la vitesse de cristallisation (croissance des cristaux), qui décroît avec l'augmen-tation de la viscosité. La vitesse du refroidissement détermine également la dimension moyenne des grains (granulométrie).

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Partie convexe

Sommet

A

Pédoncule

B

FIGURE 11 SCHÉMA ILLUSTRANT DES LAVES À STRUCTURES COUSSINÉES

ET TUBULAIRES DE LA RÉGION DE THETFORD MINES

A❑ vue en plan horizontal où on observe un empilement de lave

© Section verticale de structures en coussins et en tubes

O Tube

O Coussin

L'enfant mesure 1,20 m de haut.

Source: Laurent, R. et Y. Hébert, 1977, p. 98.

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Les roches ignées intrusives ou plutoniques (tableau 1) dont les cristaux sont visibles à l'ceil nu ou à la loupe ont une texture phanéritique résultant d'un refroidissement lent à grande profondeur du magma. On distingue les roches cristallines à grains fins (de 0,2 à moins de 1 mm), à grains moyens (de 1 à moins de 5 mm) et à grains grossiers (de 5 à 30 mm). Lorsque les grains atteignent plusieurs centimètres ou sont exceptionnellement de taille métrique, la texture est dite pegmatitique ou à grains très grossiers. Ce sont des pegmatites de composition granitique pour la plupart, qui se présentent en dykes ou en lentilles.

Les roches ignées extrusives ou volcaniques (tableau 1) dont les grains ne sont pas visibles même à la loupe ont une texture aphanitique provenant d'un refroidissement rapide. Les roches extrusives qui ont une texture vitreuse ont l'aspect du verre. Les laves riches en silice et particulièrement vitreuses peuvent avoir une texture sphérolitique constituée de sphères radiées (sphérolites) formées de minéraux en fibres (plagioclase, pyroxène, calcite, quartz). Dans les laves plus pauvres en silice, notamment dans les basaltes coussinés, on observe des sphères radiées ou varioles constituées de plagioclase et/ou de pyroxène en fibres avec ou sans verre, dans un fond sombre, souvent vitreux à l'origine. La texture est dite variolitique.

Il peut arriver que se présentent dans une même roche des minéraux de taille différente. On peut observer des minéraux grossiers ou phénocristaux entourés de minéraux fins. Ces derniers forment ce qu'on appelle la matrice. La texture est dite porphyrique si les minéraux de la matrice sont phanéritiques à aphani-tiques. Lorsque les minéraux sont enchevêtrés et que les feldspaths plagioclases sont inclus dans les minéraux mafiques, la texture est appelée diabasique ou ophitique. Lorsque des inclusions de quartz dans de larges cristaux de feldspath alcalin présentent des formes irrégulières ressemblant aux caractères de l'écriture cunéiforme, la texture est dite graphique. La texture est poeci-litique lorsque de gros cristaux contiennent d'abondantes inclusions de différents minéraux.

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Pluie, neige et vent

Agents atmosphériques

LES ROCHES SÉDIMENTAIRES

FIGURE 12 SCHÉMA ILLUSTRANT LA FORMATION DES ROCHES SÉDIMENTAIRES

ET LES PROCESSUS RESPONSABLES DE LEUR FORMATION:

L'ÉROSION, LE TRANSPORT, LA SÉDIMENTATION DES FRACTIONS

DÉTRITIQUES ET CHIMIQUES ET LA SOLIDIFICATION

DE CES SÉDIMENTS SOUS FORME DE STRATES

Source: Adapté de Eugster, H. P. et L. A. Hardie, 1975, p. 331.

■ GÉNÉRALITÉS

Bien qu'elles ne représentent que 5% du volume de l'écorce terrestre, les roches sédimentaires couvrent plus de 65% de la surface de la Terre. Elles se forment selon divers processus comprenant l'érosion, la sédimentation et la diagenèse.

L'érosion englobe l'ensemble des processus responsables de la production, de l'enlèvement et du transport de matériel provenant de la désagrégation ou de la dissolution de la roche. L'érosion commence par la météorisation, processus physicochimique qui désintègre la roche selon les conditions climatiques. La météorisation comprend la désagrégation physique de la roche et l'altération des minéraux. La désagrégation physique survient lorsque la roche se fracture sous l'effet du gel et lorsque les minéraux se détachent, se séparent sans que leur structure soit modifiée. L'altération est un processus chimique qui modifie ou détruit la structure des minéraux. Comme l'eau est un facteur très important de l'altération, celle-ci sera particulièrement intense dans les régions au climat chaud et humide. La météorisation d'une roche produira des minéraux primaires (minéraux non transformés qui ont résisté à l'altération), des minéraux secondaires

25

(nouveaux minéraux formés par la réorganisation des éléments des minéraux primaires) et des solutions (eau contenant des éléments qui peuvent se dis-soudre dans l'eau).

Après la météorisation, les éléments libérés en solution sont transportés par les eaux souterraines ou de surface. Les particules solides, de taille variable, comprenant des fragments de roches et des minéraux primaires et secondaires, sont transportées par l'eau, la glace ou le vent. Les particules peuvent être trans-portées et déposées temporairement à plusieurs reprises avant d'être déposées de façon plus permanente.

La sédimentation est le dernier épisode d'un long processus qui a commencé par l'érosion des roches suivie du transport des produits de l'érosion jusqu'au site de dépôt final, qui est généralement un bassin de sédimentation. Lorsque la vitesse des agents de transport n'est plus suffisante pour maintenir les particules solides en suspension, celles-ci s'accumulent sous l'effet de la gravité: c'est la sédimentation physique. La sédimentation chimique, quant à elle, est le pro-cessus par lequel la composition chimique de l'eau de mer est maintenue constante par le dépôt de précipités chimiques pour compenser l'apport par les fleuves d'éléments chimiques dissous dans l'eau. Les dépôts qui vont former les roches sédimentaires sont donc constitués d'un mélange de particules solides et de précipités chimiques qu'on appelle sédiments. Les sédiments ont trois origines différentes. On distingue: les sédiments terrigènes; les sédiments allochimiques; les sédiments orthochimiques. Ces trois types de sédiments peuvent se combiner en toutes proportions dans les roches sédimentaires (voir figure 13).

Les sédiments terrigènes sont constitués par des fragments de roches ou de minéraux plus ou moins grossiers. Ces fragments proviennent du sable, des cendres volcaniques ou de la désagrégation de roches sous l'effet d'actions mécaniques ou chimiques. Ce sont donc des matériaux provenant de l'érosion de roches situées à l'extérieur du bassin de sédimentation qui sont transportés sous forme solide.

Les sédiments allochimiques proviennent de matériaux précipités à partir de solutions dans le bassin de sédimentation qui ont subi un transport restreint sous forme solide à l'intérieur de ce même bassin. Les coquillages ou les frag-ments de coquillages sont de ce type et l'on parle de bioclaste ou de roche bioclastique.

Les sédiments orthochimiques viennent de la précipitation chimique d'éléments comme le calcium, le magnésium, le sodium et le potassium. Les précipités chimiques, généralement des carbonates, se produisent lorsque la teneur en éléments de l'eau de mer est trop élevée à cause d'un apport trop grand ou lorsque le volume d'eau diminue à cause de l'évaporation dans un bassin où la circulation d'eau est restreinte. Ces sédiments ne subissent aucun transport.

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Allochimique Orthochimique

Terrigène

01 Roches orthochimiques impures

Al Roches allochimiques impures

0 Roches orthochimiques

A Roches allochimiques

T Roches terrigènes

0%

50%

L'ensemble des processus physiques et chimiques qui vont transformer progres-sivement les dépôts de sédiments en roches consolidées s'appelle la diagenèse. Ces processus comprennent notamment la compaction, la cimentation et la déshydratation, qui nécessitent une durée variable selon l'environnement où ils agissent. La compaction est la réduction du volume des sédiments soumis à la charge des particules et des précipités qui s'accumulent. La réduction du volume des vides par l'expulsion de l'eau interstitielle va contribuer à augmenter la densité des sédiments. La cimentation est le remplissage des vides du sédiment par la précipitation de silice ou de calcite (carbonate de calcium). Le sédiment enfoui à plus grande profondeur sera soumis à des conditions de température et de pression plus élevées, de sorte qu'il y aura déshydratation (perte d'eau) du sédiment et recristallisation de nouveaux minéraux.

■ CLASSIFICATION DES ROCHES SÉDIMENTAIRES

La taille, la nature et la proportion des particules et de la matrice sont les princi-paux critères de classification des roches terrigènes, allochimiques et ortho-chimiques. La matrice est un matériau plus fin (particules ou ciment) qui entoure et lie les particules. Pour les sédiments fins d'origine terrigène, on tient compte de la structure de la roche.

Il existe plusieurs classifications basées sur ces critères, mais nous présentons celles adoptées par le ministère des Ressources naturelles (Sharma, coordonna-teur, 1996, MB 96-28).

FIGURE 13 CLASSIFICATION GÉNÉRALE DES ROCHES SÉDIMENTAIRES

SELON L'ORIGINE DES FRAGMENTS

Source: Folk, R. L., 1968, p. 2.

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Arénite arkosique

Arénite lithique

Wacke feldspathique

Wacke lithique

Feldspath Fragments de roches

Feldspath Fragments de roches

0NS

Subarkose

s(̀

ag' V Volcanique

ARÉNITE VOLCANIQUE

PHYLLOARÉNITE

50 M Métamorphique

S Sédimentaire

50

ARENITES WACKES

De 0 à 15% de matrice

Arénite 5 i quartzique

25 A„

rkose

De 15 à 75% de matrice

Quartz

Sublitharénite

5 5 Wacke quartzique

FIGURE 14 CLASSIFICATION DES GRÈS

Sources: Adapté de Gilbert, C. M., 1954; Dott, R. H. 1964; Pettijohn, F J., P E. Potter et R. Siever, 1972.

28

Les roches terrigènes

On distingue quatre classes de granulométrie des particules. Par ordre croissant de taille des fragments, on distingue les lutites, les siltites, les arénites et les rudites (voir figure 15). Lorsque la classe granulométrique est établie, on passe alors à la composition, soit la nature des particules et de la matrice.

Si les particules d'une rudite ont des compositions variées, le conglomérat est dit polygénique; sinon, il est monogénique. Les arénites sont classées selon la nature des fragments et le pourcentage de matrice d'un diamètre inférieur à 0,03 mm (30 p) (figure 14).

Si la roche contient moins de 15% de matrice, c'est une arénite au sens strict; si la roche contient de 15 à 75% de matrice, il s'agit d'un wacke. La proportion des particules quartz-feldspath-fragments de roches détermine les noms des roches selon les champs définis à la figure 14. Les lutites sont subdivisées selon la granulométrie des particules et selon la présence ou non de fissilité dans la roche (voir figure 16). Le débit ardoisier est la fracturation de la roche en minces feuillets. La classification présentée est celle utilisée par le ministère des Ressources naturelles (Sharma, coordonnateur, 1996, MB 96-28).

Les roches allochimiques

Ces roches sont principalement représentées par les calcaires ou les roches carbonatées contenant de la calcite, de l'aragonite et de la dolomite. On classifie les calcaires et les dolomies selon la granulométrie des particules, en adaptant celle des particules terrigènes de la figure 17.

Par ordre croissant de taille des fragments, on distingue les calcilutites et dololutites, les calcisiltites et dolosiltites, les calcarénites et dolarénites et les calcirudites et dolorudites.

Les calcaires peuvent contenir une fraction terrigène (quartz, feldspath, mica, etc.) ou une fraction orthochimique (dolomite, hématite, etc.) pouvant être utilisée pour mieux qualifier la roche (exemple: la calcarénite quartzeuse). Dunham a proposé en 1962 (voir figure 17) une classification texturale des calcaires basée sur la nature allochimique-orthochimique des éléments, la proportion de particules calcaires très fines (boue calcaire) et de particules plus grossières (fossiles, fraction terrigène).

Les roches orthochimiques

Les roches orthochimiques sont produites par précipitation et ne montrent aucune trace de transport à l'intérieur du bassin de sédimentation. D'après leur composition chimique, on distingue les roches carbonatées (constituées de calcaire et/ou de dolomie), les roches siliceuses (composées de chert), les roches phosphatées ou phosphorites (comprenant des phosphates), les évaporites (formées par évaporation et constituées de sels de sodium et de potassium, comme l'halite et la sylvite, ou de gypse) et les roches ferrifères (constituées de matériel riche en fer).

29

FIGURE 15 CLASSIFICATION DES ROCHES SÉDIMENTAIRES

TERRIGÈNES SELON LA GRANULOMÉTRIE

NOM DE L'AGRÉGAT

NON CONSOLIDÉ

NOM DE LA ROCHE

CONSOLIDÉE

CLASSES DIAMÈTRE NOM DE GRANULO- DES LA PARTICULE

MÉTRIQUES PARTICULES ISOLÉE

Bloc 256 mm Gravier

de blocs

Rudite

Gravier de galets

Gravier de cailloux

Gravier de granules

conglomérat (fragments arrondis) ou brèche (fragments anguleux)

64 mm Galet

4 mm Caillou

2 mm Granule

Grain de sable

Sable Grès Arénite 1/16 de mm

Lutite Particule argileuse

Mudstone ou claystone

Poussière (sec), argile (humide),

boue

Siltite 1/256 de mm Grain de silt Silt Siltstone

Le calcaire contient 50% ou plus de calcite (carbonate de calcium) et entre en effervescence à froid au contact de l'acide chlorhydrique. La dolomie contient 50% ou plus de dolomite (carbonate de calcium et de magnésium) et ne réagit pas à froid au contact de l'acide. Les termes sparite et microsparite sont parfois utilisés pour décrire la granulométrie des calcaires.

Source: Landry, B. et M. Mercier, 1992, p. 130.

• Les particules dont la taille est comprise entre 1/16 et 1/256 de mm ne sont pas visibles isolément à l'ceil nu, mais entre les doigts elles donnent une sensation granuleuse. Elles sont souvent visibles isolément à la loupe.

• Les particules dont la taille est inférieure à 1/256 de mm ne donnent pas de sensation granuleuse entre les doigts.

• La fraction granulométrique principale est la fraction granulométrique qui compose 50% ou plus de la roche dont le tri est mauvais.

• La fraction granulométrique secondaire ou matrice est la fraction granulométrique qui compose moins de 50% de la roche dont le tri est mauvais.

• Lorsque la roche globale possède plus d'une fraction granulométrique, on ajoute à son nom un qualificatif décrivant la nature de la fraction granulométrique secondaire. On parle alors de conglomérat gréseux, de grès conglomératique, de grès silteux, etc.

30

FIGURE 16 CLASSIFICATION DES SÉDIMENTS FINS

GRANULOMÉTRIE SHALE ARDOISE STONE

Roche avec fissilité Roche avec débit ardoisier Roche massive

> 2/3 de silt

< 2/3 de silt et < 2/3 d'argile

> 2/3 d'argile

Siltshale

Mudshale

Clayshale

Siltslate

Mudslate

Clayslate

Siltstone

Mudstone

Claystone

Source: Sharma, K. N. M. (coordonnateur), 1996, MB 96-28, p. 42.

FIGURE 17 CLASSIFICATION DES CALCAIRES

Les éléments sont allochimiques, c'est-à-dire qu'ils ont subi un transport.

Les éléments organiques

sont autochtones, e c odee

que less colonies sont dans la position de croissance.

La roche renferme de la boue calcaire (micrite).

La roche ne contient pas

de boue calcaire (micrite). Les grains

se supportent les uns

les autres.

La bouee calcaire (micrite) (

sert i support grains. aux des

Ainsi, les grains flottent dans cette boue.

La boue calcaire (micrite) est

présente dans les interstices

grains. Les grains se

u uns les

spotaut les autres.

Les grains composent

moins de 10%

de la roche.

Les grains composent

plus de 10%

de la roche.

Mudstone calcaire*

Wacke- stone*

packstone* Grainstone* Boundstone*

Source: Dunham, R. J., 1962, p. 117.

* On peut qualifier la roche d'un ou de plusieurs adjectifs appropriés, par exemple packstone à brachiopodes (fossile).

31

• STRUCTURES DES ROCHES SÉDIMENTAIRES

Sous l'effet de la gravité, les sédiments s'accumulent sur de grandes étendues pour former une succession de couches ou de lits parallèles à la surface de sédimentation. Cette structure en couches s'appelle la stratification. Le litage est une caractéristique des roches sédimentaires dans lesquelles des surfaces planes parallèles séparent des roches de différente granulométrie ou de diffé-rente composition. Les roches litées peuvent présenter des sous-structures qui nous renseignent sur la dynamique de la sédimentation (voir figure 18).

La grosseur des particules transportées en suspension varie en fonction de la vitesse du courant. Lorsque la vitesse d'un courant transportant des particules de dimension variable décroît, on observe dans la sédimentation une diminution graduelle de la granulométrie des particules, de grossière à fine de la base au sommet de la couche. Cette structure est le granoclassement.

La stratification entrecroisée est la sédimentation de minces lits de moins de 1 cm d'épaisseur ou de lamines disposés obliquement par rapport au litage suivant un plan droit ou de forme concave. Ces lamines obliques sont formées par l'action de courants ayant des vitesses et des orientations variables (structures érosionnelles).

Les rides, souvent observées au sommet des lits, se développent sous l'action des vagues et des courants de fond. Les structures érosionnelles peuvent être importantes et des chenaux peuvent se creuser dans les lits sous-jacents; s'y déposeront des particules qui formeront des conglomérats. Les petits chenaux d'érosion sont souvent désignés sous le nom de flûtes.

• TEXTURES DES ROCHES SÉDIMENTAIRES

Durant le transport, l'usure et la fracturation causées par le frottement et les chocs répétés vont modifier les particules. Le transport va opérer une sélection ou un tri des particules selon leur composition, leur dureté, leur dimension, leur forme et leur densité. L'émoussé d'une particule est le degré d'angularité des arêtes. Les particules qui n'ont subi qu'un faible transport forment des sédiments de taille différente et de forme anguleuse. On dit qu'ils sont mal triés et qu'ils possèdent une texture immature.

Dans certains sédiments mal triés, on distingue des grains plus grossiers et une matrice plus fine. S'ils forment plus des deux tiers de la roche, les grains se touchent et se supportent les uns les autres; on parle alors d'une roche à fragments jointifs (clast supported). S'ils sont peu nombreux, les grains flottent dans la matrice que l'on dit alors à fragments flottants (matrix supported).

Les particules qui ont été transportées sur de grandes distances pendant une période relativement longue sont arrondies et tendent à être de même dimen-sion. On dit alors que le sédiment est bien trié et qu'il a une texture mature. La composition minéralogique d'un sédiment immature est très proche de celle de la roche mère (roche qui a fourni les sédiments), alors que celle d'un sédiment mature en est très différente.

32

Chenal

Stratification entrecroisée

Ride

Lamine parallèle

I_it

Granoclassement

FIGURE 18 SCHÉMA ILLUSTRANT CERTAINES STRUCTURES

DE ROCHES SÉDIMENTAIRES

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Source: Landry, B. et M. Mercier, 1992, p. 139.

33

5 m

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TEMPÉRATURE CROISSANTE

Mé tenâorphisme

de haute ure et de basse pression 4 m ACC

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Métamorphisme régional dans les régions d'enfouissement rapide

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LES ROCHES MÉTAMORPHIQUES

FIGURE 19 SCHÉMA ILLUSTRANT DIFFÉRENTS TYPES DE MÉTAMORPHISME

EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA PRESSION

Les flèches indiquent les différents parcours d'augmentation de tem-pérature et de pression à la suite d'un enfouissement rapide ou normal des roches ou de l'activité magmatique.

Source: Adapté de Press, F. et R. Siever, 1978, p. 399.

Métamorphisme de contact

Métamorphisme régional de faible profondeur

Métamorphisme régional

• GÉNÉRALITÉS

Le métamorphisme est l'ensemble des transformations texturales et minéra-logiques que subit une roche d'origine ignée, sédimentaire ou métamorphique lorsqu'elle est soumise à de nouvelles conditions de température et de pression (figure 19). La roche initiale ou roche mère qui subit de telles transformations est appelée protolite. Les minéraux du protolite perdent leur stabilité. Le métamor-phisme se produit à une vaste gamme de températures, qui s'étend depuis la diagenèse et l'altération (non incluse dans le métamorphisme) jusqu'à la fusion partielle ou production de magma (600-750 °C). Le métamorphisme implique toujours la recristallisation partielle ou complète des minéraux de la roche mère en nouveaux minéraux. Cette recristallisation a lieu à l'état solide et se fait par l'intermédiaire d'une phase fluide dans les pores et les interstices de la roche. Ce fluide sert à transporter les éléments provenant de la déstabilisation des minéraux préexistants. Sous l'influence de nouvelles conditions de température et de pression et selon la composition des roches initiales, de nouveaux minéraux

34

vont apparaître pour former des assemblages minéralogiques caractéristiques appelés paragenèses. L'observation des paragenèses permet de déterminer la nature de la roche initiale et les conditions de température et de pression lors de sa transformation en roche métamorphique.

La classification des roches métamorphiques est basée sur l'intensité du méta-morphisme, sur les structures observées et sur les paragenèses minéralogiques. Avant de définir ces notions, déterminons d'abord les types de métamorphisme.

• TYPES DE MÉTAMORPHISME

On distingue trois types de métamorphisme: le métamorphisme de contact; le métamorphisme de pression; le métamorphisme régional. Les deux pre-miers types caractérisent les roches sur une faible étendue et dans des contextes géologiques particuliers, alors que le troisième couvre de larges étendues dans différents contextes géologiques.

Le métamorphisme de contact

Le métamorphisme de contact ou métamorphisme thermique se produit dans les roches encaissantes au contact d'intrusions de roches ignées ou près du contact avec de telles intrusions. Ce métamorphisme est local et n'engendre pas de structures directionnelles majeures ou pénétratives dans la roche. La chaleur dégagée lors du refroidissement de l'intrusion est le seul facteur responsable de ce type de métamorphisme. Les importantes zones de roches de métamor-phisme de contact qui entourent les grandes masses intrusives sont appelées auréoles de métamorphisme.

Dans une auréole métamorphique, des roches sédimentaires peuvent se transformer progressivement en roches massives à grains fins qu'on appelle cornéennes, et contiennent parfois de plus gros cristaux nommés porphy-roblastes.

L'auréole de métamorphisme peut atteindre près de 1 km d'épaisseur autour d'une intrusion granitique d'un diamètre de 10 à 15 km. En direction de l'intru-sion, la transition se fait par l'intermédiaire de roches mouchetées ou de roches noduleuses. Ces taches ou ces nodules souvent sombres sur un fond plus clair sont en fait des porphyroblastes. Cette texture appelée porphyroblastique se développe lorsque des minéraux croissent plus vite que la matrice et atteignent des tailles parfois centimétriques.

Dans les roches mafiques, en s'approchant du contact avec l'intrusion, on pourra observer successivement des cornéennes à albite-épidote, des cornéennes à hornblende et des cornéennes à pyroxène ou à sanidine en contact avec l'intrusion. Ces différentes paragenèses représentent des conditions de basse température passant graduellement à des conditions de haute température.

35

Au contact des intrusions granitiques, la roche encaissante, notamment les calcaires, subit une modification de sa composition par des échanges d'éléments chimiques entre l'intrusion et la roche encaissante. Ce type de métamorphisme est appelé métasomatisme de contact.

Les skarns sont des roches qui contiennent un ou plusieurs minéraux (grenat, diopside, wollastonite, serpentine, chlorite, dolomite, calcite) formés par méta-somatisme de contact. Ces roches présentent un grand intérêt économique, car elles sont souvent associées à d'importants gisements métalliques.

Le métamorphisme de pression

Le métamorphisme de pression, ou dynamométamorphisme, est causé par la pression seulement. Ce type de métamorphisme est très localisé. On distin-gue le métamorphisme dynamique, qui ne se rencontre que dans les zones de failles, et le métamorphisme de choc, observé sur les sites d'impact de météorites.

Dans les zones de failles, les roches seront cisaillées et broyées sous l'effet de la pression et du déplacement. À faible profondeur, la roche sera intensément fracturée à proximité des failles pour former des brèches de faille avec des fragments anguleux dans une matrice à grains fins. Comme ces roches sont facilement érodées, l'emplacement des zones de failles est souvent marqué par une dépression ou un cours d'eau. Lorsque d'importants déplacements ont lieu à grande profondeur, le métamorphisme est plus intense sous la pression: le broyage est plus important et peut être accompagné d'un peu de recristalli-sation. Dans une matrice à grains fins, les gros minéraux fracturés et anguleux qui ont plus résisté au broyage sont appelés des porphyroclastes et la texture correspondante est dite porphyroclastique.

Une roche contenant des porphyroclastes qui baignent dans une matrice abon-dante (de 50 à 90%) à grains fins et présentant une structure planaire est appelée mylonite. L'ultramylonite est une roche contenant moins de 10% de porphy-roclastes. Le broyage est tellement intense qu'on ne distingue aucun minéral à l'oeil nu.

Au moment où un météorite frappe la Terre, l'énergie cinétique du météorite se transforme en chaleur intense et en ondes de choc avec formation d'un cratère d'impact. La chaleur provoque l'évaporation du météorite et la fusion des roches tout près du point d'impact. Les ondes de choc créent des températures et des pressions très élevées près du point d'impact et fracturent la roche en s'éloignant du point de chute. Les roches perturbées par la collision forment une auréole de métamorphisme d'impact autour du cratère.

Dans la partie externe de l'auréole, les roches montrent des fractures coniques caractéristiques qu'on appelle cônes de pression ou shattercones. Les frac-tures sont parfois remplies de verre. En s'approchant du centre du cratère,

36

on constate que la proportion de verre augmente: on peut alors observer une brèche à fragments anguleux cimentés par du verre donnant un aspect de béton qu'on appelle une suévite.

Le métamorphisme de choc est également caractérisé par la présence de minéraux stables à de très hautes pressions (autour de 30 kilobars, équivalant à 100 km de profondeur) comme la coésite et la stishovite, qui sont des variétés de silice. Plusieurs textures fines peuvent être observées au microscope.

Le métamorphisme régional

Sous l'effet combiné de la pression et de la température, le métamorphisme régional frappe les roches sur de grandes étendues et sur des épaisseurs considérables. On distingue le métamorphisme d'enfouissement et le méta-morphisme thermodynamique.

Le métamorphisme d'enfouissement se produit à la base de séquences sédimen-taires de plusieurs kilomètres d'épaisseur qui ont subi peu ou pas de déformation.

Le métamorphisme thermodynamique est directement lié à la formation des chaînes de montagnes. Ce type de métamorphisme est le plus largement répandu.

Au cours de leur histoire, les roches métamorphiques peuvent subir plusieurs cycles de déformation et de recristallisation.

• INTENSITÉ DU MÉTAMORPHISME

L'intensité du métamorphisme croît essentiellement avec la température. Pour qualifier le degré d'intensité du métamorphisme ou grade métamorphique, Winkler (1976) a proposé l'utilisation de termes simples qui sont applicables à tous les types de roches. Avec la température croissante, le grade de méta-morphisme est appelé successivement très faible, faible, moyen et élevé. Les paragenèses observées dépendent de la composition de la roche initiale et des conditions de température et de pression dans lesquelles se sont formées les roches métamorphiques.

On a regroupé des paragenèses de diverses roches de composition différente qui se sont produites dans des conditions de température et de pression compa-rables en un petit nombre de catégories qu'on appelle faciès métamorphiques. Les cinq principaux sont, par ordre croissant de température, le faciès à zéolites (marqué par la présence de smectite et de zéolites), le faciès à préhnite-pumpellyite (minéraux caractéristiques avec le stilpnomélane), le faciès des schistes verts (marqué par la chlorite avec ou sans actinote, épidote et albite), le faciès des amphibolites (hornblende, grenat, micas, sillimanite) et le faciès des granulites (pyroxène, grenat, plagioclase calcique).

37

Ces faciès correspondent successivement à un grade métamorphique très très faible, très faible, faible, moyen et élevé. La figure 20 montre les différents grades de métamorphisme et les différents faciès du métamorphisme en fonction de la température et de la pression.

Dans le faciès des granulites, lorsque la température et la pression sont très éle-vées, les roches peuvent entrer partiellement en fusion et donner un magma dont la composition se rapproche de celle de certains magmas granitiques: c'est l'anatexie. Après refroidissement, les assemblages solidifiés de composition granitique sont appelés migmatites ou anatectites. A ce point, on rejoint le domaine magmatique, où certaines roches métamorphiques peuvent ressembler à des roches plutoniques.

■ STRUCTURES DES ROCHES MÉTAMORPHIQUES

Deux grands types de structures se forment avec l'intensité du métamorphisme: ce sont les structures planaires et les structures linéaires. Ces deux types de structures s'observent souvent dans une même roche métamorphique.

Parmi les structures planaires, on distingue la foliation, le clivage, la schistosité, le rubanement et la gneissosité.

Le clivage est la tendance d'une roche à se fracturer le long de plans parallèles secondaires résultant d'une déformation ou d'un métamorphisme. Si la fractura-tion se fait en minces feuillets parallèles, le clivage est appelé clivage ardoisier. Le clivage se développe dans des roches métamorphiques à grains non visibles à l'ceil nu.

La schistosité est la formation de plans dans une roche métamorphique pro-venant de l'orientation préférentielle planaire de grains visibles à l'oeil nu. Le clivage et la schistosité sont causés par une orientation préférentielle en plans parallèles de minéraux tabulaires ou feuilletés comme les micas ou la chlorite. Ces structures sont souvent associées à des plis ou des déformations.

La gneissosité ou rubanement métamorphique est une disposition ou une ségrégation des différents minéraux de la roche métamorphique en une alter-nance de bandes claires regroupant des minéraux felsiques et de bandes foncées comprenant des minéraux mafiques. Une telle structure est dite rubanée. La figure 21 illustre différentes structures de roches métamorphiques.

La linéation est une structure linéaire produite par des contraintes orientées. Elle résulte de l'intersection de deux structures planaires d'origine métamorphique ou non, comme le plan de stratification (linéation d'intersection), ou de l'aligne-ment d'amas allongés de minéraux ou de toutes masses allongées (linéation d'étirement), ou encore de l'alignement de minéraux allongés (linéation minérale).

38

FIGURE 20 DOMAINES DES DIFFÉRENTS TYPES DE MÉTAMORPHISME

AVEC LES GRADES ET LES FACIÈS DE MÉTAMORPHISME RÉGIONAL

EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA PROFONDEUR

Température 1°C)

0

Ê 10

30 V

200 400 600 800 1000

-i i

I

b

®\

X20-

I

111 I

I

I I

Mid I I

I~ l e

I Non

reconnu -

il Domaine de la diagenèse

m Domaine du métamorphisme de contact

® Domaine du métamorphisme de pression

I Domaine du métamorphisme régional

a : métamorphisme très très faible (faciès à zéolites)

b: métamorphisme très faible (faciès à préhnite-pumpellyite)

c : métamorphisme faible (faciès des schistes verts)

d: métamorphisme moyen (faciès des amphibolites)

e: métamorphisme élevé (faciès des granulites)

f : domaine des migmatites

0 Domaine magmatique des roches ignées

39

FIGURE 21 STRUCTURES TYPIQUES DU MÉTAMORPHISME

Clivage ardoisier Schistosité

Rubanement métamorphique ou gneissosité

Lineations minéralogiques

Source: Landry, B. et M. Mercier, 1992, p. 167.

40

voyons maintenant à quelle profondeur se développent de telles structures. Les roches se déforment sous l'effet des contraintes. Ces déformations vont engendrer différentes structures selon la profondeur du milieu (figure 22).

Près de la surface, les roches vont se plisser, se fracturer et se déplacer le long de plans de failles. En profondeur, sous des pressions et des températures plus élevées, les roches seront métamorphisées avec formation de foliations asso-ciées aux plissements. En plus grande profondeur, les roches métamorphiques vont acquérir une structure gneissique ou subiront une fusion partielle.

À toutes les échelles, on observe des plis dans la roche métamorphique. L'enve-loppe de ces plis est définie par la schistosité, la foliation ou la gneissosité, qui ne sont plus droites mais recourbées. La mesure de l'orientation des plis dans les roches métamorphiques (parfois aussi dans les roches sédimentaires et ignées fraîches) nous renseigne sur l'histoire tectonique d'une région, c'est-à-dire sur la suite d'événements qui ont contribué à modifier la structure que les roches avaient au moment de leur formation.

■ CLASSIFICATION DES ROCHES MÉTAMORPHIQUES

Lorsque les roches sont faiblement métamorphisées, il est possible d'identifier la roche originale. Dans ce cas simple, il suffit d'ajouter le préfixe méta au nom de la roche initiale, par exemple: métabasalte, méta-arénite.

La roche qui présente une schistosité est appelée un schiste. Une roche méta-morphique qui a un rubanement métamorphique est appelée un gneiss. Les gneiss granitiques ou granitoïdes présentent une ségrégation très peu accentuée des minéraux clairs et foncés. Les gneiss contiennent parfois des agrégats de miné-raux ou des porphyroclastes lenticulaires qu'on appelle des yeux. Ces yeux, constitués de feldspath ou de quartz, peuvent mesurer quelques centimètres de longueur et s'orientent dans le plan de gneissosité. Un gneiss qui montre des yeux possède une texture caillée.

Les gneiss dérivés de roches plutoniques sont dits des orthogneiss, et les gneiss dérivés de roches sédimentaires, des paragneiss. Les schistes et les gneiss sont qualifiés par les minéraux qui les caractérisent (schiste à chlorite, gneiss à biotite).

La figure 23 présente une classification des principales roches métamorphiques basée essentiellement sur la composition de la roche d'origine ou roche mère, sur les minéraux caractéristiques des principales paragenèses observées et des structures. Le tableau tient compte également de la taille moyenne des minéraux métamorphiques, qui tend à augmenter avec l'intensité du métamorphisme.

41

FIGURE 22 SCHÉMA ILLUSTRANT LA DÉFORMATION TECTONIQUE

DES ROCHES MÉTAMORPHIQUES EN FONCTION DE LA PROFONDEUR

Niveau structural supérieur (domaine des failles)

Niveau structural moyen (domaine des plis parallèles)

4.

Niveau structural inférieur

(granite d'anatexie)

42

FIGURE 23 PRINCIPALES ROCHES SÉDIMENTAIRES ET IGNÉES (PROTOLITES) ET ÉQUIVALENTS MÉTAMORPHIQUES

ROCHE D'ORIGINE

MINÉRAUX CARACTÉRISTIQUE

ÉQUIVALENTS METAMORPHIQUES

Conglomérat

Grès

Shale

Calcaire, dolomie

Granite, syénite, rhyolite

Gabbro, andésite, basalte

Pyroxénite, péridotite

quartz, feldspath, mica

mica, andalousite, kyanite, sillimanite, cordiérite

calcite, dolomite

feldspath potassique, séricite

chlorite, hornblende, biotite, grenat

talc, serpentine, magnésite, brucite

Grains fins (< 0,1 mm)

Grains moyens (0,1 à 1 mm)

Grains grossiers (> 1 mm)

quartzite

ardoise

marbre

roche verte

serpentinite

quartzite, phyllade

phyllade

marbre

schiste à séricite

schiste vert, amphibolite

serpentinite, stéatite

homogène rubané

schistes variés

quartzite, schistes variés

schiste

marbre

schiste à sécicite, migmatite

amphibolite

schiste à talc, stéatite

gneiss variés

gneiss quartzique

paragneiss

marbre rubané, gneiss calco-silicaté

gneiss granitique ou syénitique, charnockite (pyroxène)

gneiss mafique, mangerite (pyroxène)

gneiss ultramafique, norite (pyroxène)

source: Mason, R., 1978, p. 33.

-dirA Laves

eteodsétion

— I Dépôts lacustres

Sédimentation

Diagenèse

Roches sédimentaires

y 1 Métamorphisme

y

• CYCLE DES ROCHES

Nous avons vu que les roches métamorphiques proviennent de la transforma-tion des roches ignées, métamorphiques et sédimentaires. On sait également qu'un métamorphisme très intense peut causer une fusion partielle des roches et produire ainsi du magma conduisant à la formation de roches magmatiques. Il existe donc d'étroites relations entre les différents types de roches. Le cycle des roches, illustré par la figure 24, résume les processus de formation des différents types de roches et les relations qui existent entre eux.

FIGURE 24 SCHÉMA MONTRANT LES DIFFÉRENTS TYPES DE ROCHES

ET LEURS RELATIONS

Érosion

t

Volcan Transport Océan

Roches ignées intrusives

(refroidissement lent)

Croûte continentale (épaisseur 70 km)

Roches ignées effusives

(refroidissement rapide)

-.I Roches métamorphiques

y y

Fusion partielle

Chambre ) / magmatique

`\

,

Manteau supérieur

Croûte océanique (épaisseur 10 km)

Source: Landry, B. et M. Mercier, 1992, p. 155.

44

APERÇU DE LA GÉOLOGIE DU QUÉBEC

On peut visualiser et obtenir la carte géologique du Québec (et plusieurs autres cartes) sur le site du ministère des Ressources naturelles du Québec à l'adresse ci-dessous. Cliquer sur Géologie générale, puis sur Carte géologique du Québec 2012 (version interactive).

www.mrn.gouv.qc.ca/mines/publications/publications-cartes.jsp

La carte géologique du Québec (figure 25) donne une idée de la grande variété de roches d'origines sédimentaire, ignée et métamorphique que l'on trouve sur le territoire. On peut subdiviser le Québec en grands ensembles géologiques qui se distinguent par une histoire et des âges géologiques différents (figure 26). Ces régions comprennent des provinces géologiques, qui sont les noyaux primitifs du continent nord-américain, et des orogènes, qui sont les chaînes de montagnes formées à différentes époques.

L'histoire géologique du Québec remonte à plus de 3,8 milliards d'années, avec la formation d'une mince croûte. Il y a 2,7 milliards d'années environ, diverses roches se sont soudées pour former une grande région géologique qu'on appelle la Province du Supérieur. Par la suite, entre 1,97 et 1,82 milliard d'années avant aujourd'hui, de petits noyaux continentaux représentés par les provinces de Churchill et de Nain sont entrés en collision avec la Province du Supérieur. Lors de la collision, les sédiments séparant ces noyaux ont été plissés et déformés pour donner des chaînes de montagnes qui entourent le noyau du Supérieur. On reconnaît ainsi l'Orogène de l'Ungava (Fosse de l'Ungava), l'Orogène du Nouveau-Québec (Fosse du Labrador) et l'Orogène des Torngat.

Il y a entre 1,5 et 1,3 milliard d'années, le continent s'est segmenté et s'est morcelé, notamment en bordure sud-est, où s'est formé un océan. Puis, il y a 1,25 milliard d'années, l'océan s'est refermé, les sédiments ont été plissés et il y a eu formation d'une chaîne de montagnes, l'Orogène grenvillien, qui s'est termi-née il y a un milliard d'années. Cette chaîne, aussi haute que l'Himalaya, a été grandement érodée, de sorte que les Laurentides actuelles sont les restes de la racine profonde, à près de 35 km de profondeur, de cette importante chaîne de montagnes.

Il y a 600 millions d'années, les continents se sont fracturés et se sont séparés pour donner un nouvel océan, lapétus. Les sédiments déposés à faible profon-deur, en bordure de la Province de Grenville, ont produit les roches sédimentaires des Basses-Terres du Saint-Laurent et de l'île d'Anticosti. Ceux déposés en milieu plus profond, dans l'océan lapétus, ont constitué les roches sédimentaires

45

des Appalaches. Lors de la fermeture de l'océan lapétus, il y a entre 500 et 290 millions d'années, les roches sédimentaires formées durant cette période ont été plissées et métamorphisées pour constituer la chaîne de montagnes des Appalaches.

Plusieurs impacts météoritiques s'échelonnant sur une longue période ont été identifiés et localisés. De plus, différentes périodes de glaciation ont modelé le relief d'aujourd'hui.

Chaque grand ensemble géologique montre une gamme variée de ressources minérales qui fournissent la matière première de plus de 50% des objets qui nous entourent (brique, pierre concassée, ciment, verre, sel, fils électriques, monnaie, etc.). Certaines de ces roches sont ou ont été exploitées, principale-ment pour l'or, le cuivre, le zinc, l'argent, le fer, le titane, l'amiante, la silice et l'ilménite, alors que d'autres sont utilisées dans les matériaux de construction. L'industrie minière occupe une place importante dans l'économie du Québec.

46

FIGURE 25 GÉOLOGIE SIMPLIFIÉE DU QUÉBEC

ROCHES IGNÉES (intrusives)

. ROCHES GRANITIQUES Impactite Granite et granodiorite Syénite, monzonite et monzodiorite Granitoïdes à orthopyroxène

ROCHES TONALITIQUES Tonalite

. ROCHES MAFIQUES Anorthosite Gabbro et diorite Pyroxénite, péridotlte et dunite

ROCHES IGNÉES (extrusives)

ROCHES VOLCANIQUES Rhyolite et dacite Basalte et andésite Komatiite

ROCHES SÉDIMENTAIRES

ni ROCHES TERRIGÈNES Wacke, mudrock, ardoise et shale Grés Conglomérat Formation de fer Mélange

. ROCHES CARBONATÉES Calcaire et dolomie

ROCHES MÉTAMORPHIQUES

ORIGINE IGNÉE Gneiss granitique Gneiss tonalitique Migmatite

ORIGINE SÉDIMENTAIRE Paragneiss Marbre

Source: Tiré de MRN, 2013.

I I

47

racé de 1927"

sauult _ Orogène de l'Ungava

Fosse de l'ungava

PuvirnRuq

Province de Nain

Sous-province de Minto

~ â Kuuüuaq .~~ âL

Orogène du S co- Nouveau-Québec _ n

Plate-forme de la baie d'Hudson

SdtTS-province d'Ashuanipi

Schefferville

TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR

adiss.on

S ,

Sous-prov ée .'opinaca

Chibougamau. Plloohto ne

pus-province de l'Abitibi

Val-d'Or

Saguena

Plate-forme/' d'Anticosti•

ïles-de-la- Madeleine •

Gaspe

imouski Sous de

NOUVEAU- BRUNSWICK

ONTARIO Gati '°au

Plate-forme des Basses-Terres du Saint-Laurent

Québec

rbrqoke ÉTATS-UNIS L• 0 50 250 km

FIGURE 26 DIVISIONS DES GRANDS ENSEMBLES GÉOLOGIQUES DU QUÉBEC

Les grands ensembles géologiques du Québec

MN Plate-forme des Basses-Terres du Saint-Laurent Province de Churchill

Plate-forme de la baie d'Hudson

Province de Nain

Province des Appalaches

® Province du Supérieur

n Province de Grenville

48

Sailed

Butai nituq

Umiujaq

(

~ a j Matagami •

j Rouyn-Noranda

I •

Trois-RivIBres

pntréal • satneau Sherbrooke

0

Havre-Saint-Pierre

w.caspé

Îles-de-la I. - Madeleine

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NOUVEAU-

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'

ÉTATS-UNIS

ONTARIO

Baie-Co

ScheffeMlle

TERRE-NEUVE-Er-LABRADOR

-' Rimouski

FIGURE 27 CARTE DES MINES ACTIVES AU QUÉBEC, 2013

Provinces géologiques

Q Appalaches ▪ Basse-Terres du Saint-Laurent ▪ Grenville • Supérieur ▪ Churchill

Mines

• Or • Graphite • Or, cuivre, zinc • Mica

• Fer, fer et titane (ilménite) • Sel

• Niobium A Silice • Zinc, cuivre A Feldspath • Nickel, cuivre, or,

éléments du groupe platine

La carte des mines actives au Quebec peut également être consultée sur le site du Ministère à l'adresse ci-dessous. www.mrn.gouv.qc.ca/mines/publications/publications-cartes.jsp Cliquez sur Géologie générale, puis sur Mines actives.

49

La Province du Supérieur englobe la plupart des gisements d'or, de cuivre et de zinc, lesquels sont associés aux roches volcaniques de l'Abitibi (de la frontière avec l'Ontario jusqu'au lac Mistassini), ainsi que tous les gîtes miniers ou indices minéralisés de la Baie-James.

L'Orogène du Nouveau-Québec comprend la Fosse du Labrador, avec ses gisements de fer des régions de Fermont et de Schefferville, et ses gisements de cuivre, de zinc et de nickel.

L'Orogène de l'Ungava est situé à l'extrémité nord du Québec et contient des réserves de cuivre, de nickel et d'or.

L'Orogène des Torngat et la zone noyau de la Province de Churchill ont été peu explorés jusqu'à aujourd'hui; des indices de terres rares et d'uranium sont présents.

La Province de Grenville englobe grossièrement l'Outaouais, les Laurentides, le Saguenay—Lac-Saint-Jean ainsi que la Basse-Côte-Nord et la Haute-Côte-Nord. Elle recouvre donc la région de Fermont, où l'on trouve d'immenses gisements de fer et des réserves de graphite et de kyanite, celle de Mont-Laurier et ses gisements de graphite, les gîtes d'or, de zinc et de plomb de Montauban et les gîtes de wollastonite, d'apatite, de terres rares et de niobium du Saguenay.

Les Basses-Terres du Saint-Laurent sont surtout constituées de roches sédi-mentaires, dont on tire d'importantes quantités de minéraux industriels et de matériaux de construction. Ces roches contiennent également d'importantes quantités de gaz naturel.

La Province des Appalaches comprend plusieurs anciennes exploitations de cuivre et les gisements d'amiante, de talc et de chromite de l'Estrie, les placers et indices d'or de la Beauce ainsi que les gîtes de cuivre de la Gaspésie.

50

La description de chaque roche est générale plutôt que limitée à l'échantillon illustré.

La numérotation des échantillons des roches décrites dans ce guide correspond à celle utilisée dans la boîte de collection de roches vendue initialement par le ministère des Ressources naturelles du Québec, et maintenant par les clubs de minéralogie du Québec.

LISTE ET CARACTÉRISTIQUES DES ÉCHANTILLIONS DÉCRITS DANS LA COLLECTION

TABLEAU 2 DESCRIPTION DES ROCHES

Roche ignée

intrusive

plutonique

filonienne

extrusive (volcanique)

épanchement (laves)

pyroclastique

Roche sédimentaire

d'origine détritique

gravier cimenté

sable cimenté

boue consolidée

d'origine chimique carbonatée

Roche métamorphique

non schisteuse

massive

rubanée

à débit

schisteuse

52

COMPOSITION J felsique

a `®: i granite

ÉCHANTILLON

1, 2

intermédiaire syénite 3 intermédiaire diorite 4

mafique gabbro 5 mafique anorthosite 6

ultramafique pyroxénite 7 ultramafique péridotite 8

felsique porphyre 9

mafique feldspathique diabase 10

felsique rhyolite 11 intermédiaire andésite 12 mafique basalte 13

variable tuf 14

conglomérat 15

arénite - grès 16 wacke 17

mudshale 18

calcaire 19 dolomie 20

quartzite 21 marbre 22 serpentinite 23

gneiss à grenat 24

ardoise 25

schiste à séricite 26 schiste à chlorite 27 amphibolite 28 schiste à biotite 29 schiste talqueux 30

53

GRANITE

Dureté de 5,0 à 6,0

Indice de coloration de 5 à 10

Densité de 2,5 à 2,8

Description Couleur très variable, blanche, grise, rose ou rouge; granulométrie moyenne à grossière; structure homogène, grenue; texture homogène, leucocrate, rapaki-vique, pegmatitique ou graphique.

Composition De 15 à 40% de quartz, de 35 à 70% de feldspath potassique (orthose ou micro-

cline), de 10 à 30% de plagioclase (albite-oligoclase), de 5 à 25% de biotite, de muscovite ou de hornblende verte; apatite, sphène, zircon et magnétite accessoires.

Caractères distinctifs Couleur claire, quartz visible et abondant, feldspath abondant.

Mode de gisement et associations lithologiques Intrusions discordantes formant des collines et des montagnes ou des filons de petite dimension. Associé à la granodiorite et à la diorite. Dans la Province de Grenville, les granites d'anatexie sont formés par métamorphisme élevé.

Usages Pierre de taille utilisée dans l'industrie du monument et celle de la construction, bordures de trottoir, granulats.

Gisements typiques au Québec Stanstead, lac Aylmer, Rivière-à-Pierre, Guénette.

54

N°2 GRANITE

Dureté de 5,0 à 6,0

Indice de coloration de 5 à 10

Densité de2,5à2,8

Description Couleur très variable, blanche, grise, rose ou rouge; granulométrie moyenne à grossière; structure homogène, grenue; texture homogène, leucocrate à mésocrate, rapakivique, pegmatitique ou graphique.

Composition De 15 à 40% de quartz, de 35 à 70% de feldspath potassique (orthose ou micro-

cline), de 10 à 30% de plagioclase (albite-oligoclase), de 5 à 25% de biotite, de muscovite ou de hornblende verte; apatite, sphène, zircon et magnétite accessoires.

Caractères distinctifs Couleur claire, quartz visible et abondant, feldspath abondant.

Mode de gisement et associations lithologiques Intrusions discordantes formant des collines et des montagnes ou des filons de petite dimension. Associé à la granodiorite et à la diorite. Dans la Province de Grenville, les granites d'anatexie sont formés par métamorphisme élevé.

Usages Pierre de taille utilisée dans l'industrie du monument et celle de la construction, bordures de trottoir, granulats.

Gisements typiques au Québec Stanstead, lac Aylmer, Rivière-à-Pierre, Guénette.

55

SYÉNITE

Dureté de 5,0 à 6,0

Indice de coloration inférieur à 25

Densité de2,6à2,9

Description Couleur grise, brune, rose ou rougeâtre; granulométrie moyenne à grossière; structure massive, homogène; texture homogène, mésocrate.

Composition De 0 à 10% de quartz, de 5 à 35% de plagioclase (oligoclase ou andésine), de 65 à 80% de feldspath potassique (orthose, microcline ou sanidine), de 0 à 10% de feldspathoïde (néphéline), de 5 à 25% de biotite, de hornblende ou d'augite; apatite, sphène et zircon accessoires.

Caractères distinctifs Couleur plus foncée que celle du granite, souvent de teinte un peu rosée, quartz absent ou peu abondant.

Mode de gisement et associations lithologiques Intrusions discordantes formant des collines et des montagnes ou des filons de petite dimension dans les provinces du Supérieur et de Grenville. Associée au trachyte et à la phonolite, aux roches alcalines comme dans les collines montérégiennes.

Usages Pierre de taille utilisée dans l'industrie du monument et celle de la construction, granulats.

Gisements typiques au Québec Abitibi, Wakefield, mont Saint-Hilaire et Chatham.

56

N° 4 DIORITE

Dureté de 5,0 à 6,0

Indice de coloration de 10 à 50

Densité de2,7à3,0

Description Couleur grise à vert clair; granulométrie moyenne à grossière; structure homo- gène grenue; texture homogène, foliée, mésocrate.

Composition De 0 à 5% de quartz, de 40 à 60% de hornblende, de biotite ou d'augite, de 40 à 60% de plagioclase (oligoclase ou andésine); apatite, zircon, sphène ou oxyde de fer et titane accessoires.

Caractères distinctifs Couleur plus pâle que celle du gabbro.

Mode de gisement et associations lithologiques Forme des plutons ou des couches. Associée au gabbro et à la granodiorite dans les plutons, et à l'anorthosite, à la pyroxénite, au gabbro et au granite dans les laccolites et lopolites.

Usages Pierre de taille utilisée dans l'industrie du monument et celle de la construction, granulats.

Gisements typiques au Québec En association avec les plutons de granodiorite des régions de l'Abitibi (plutons de La Motte, de La Corne et de Preissac) et de Chibougamau (pluton de Chibou-gamau).

57

N° 5 GABBRO

Dureté de 5,0 à 6,0

Indice de coloration de 40 à 80

Densité de 2,8 à 3,1

Description Couleur vert foncé ou gris foncé à noire; granulométrie moyenne à grossière; structure litée ou grenue; texture ophitique, mésocrate à mélanocrate.

Composition De 0 à 5% de quartz, de 40 à 60% de hornblende, de biotite, d'augite, d'hyper-sthène ou d'olivine, de 40 à 60% de plagioclase (labradorite ou bytownite); ilménite, magnétite, sulfure de fer et apatite accessoires.

Caractères distinctifs Couleur foncée, plagioclase calcique.

Mode de gisement et associations lithologiques Forme des plutons ou des filons. En filons parfois associés aux laves basaltiques, en couches associées à la péridotite, à la pyroxénite ou à la diabase dans les ophiolites, et à l'anorthosite, à la pyroxénite et à la diorite dans les laccolites et lopolites.

Usage Granulats.

Gisements typiques au Québec Filon-couche (régions de Chibougamau et de l'Abitibi), gabbro lité du mont Louise (près de Beaulac, en Estrie), gabbro dans la Province de Grenville.

58

N° 6 ANORTHOSITE

Dureté 5,5

Indice de coloration variable (de 10 à 90)

Densité de 2,6 à 2,9

Description Couleur noire (plagioclase noir) à gris pâle bleuté; granulométrie moyenne à grossière ou pegmatitique; structure grenue ou litée; texture grenue, cumulat, coronitique.

Composition De 90 à 100% de plagioclase (andésine, labradorite ou bytownite), de 0 à 10% de pyroxène (hypersthène ou augite); apatite et ilménite accessoires.

Caractères distinctifs Monominéralique, granulométrie variable, de moyenne à pegmatitique, couleur foncée à reflets violacés.

Mode de gisement et associations lithologiques En gros plutons dans les terrains de métamorphisme élevé de la Province de Grenville, en couches associées à la pyroxénite et au gabbro dans les intrusions litées.

Usages Pierre de taille utilisée dans l'industrie du monument et celle de la construction, granulats.

Gisements typiques au Québec Massifs d'anorthosite de Morin (près de Sainte-Adèle), du Lac-Saint-Jean et de la région de Baie-Comeau et Sept-Îles, niveau d'anorthosite du Complexe du Lac Doré (près de Chibougamau).

59

PYROXÉNITE

Dureté de 5,0 à 6,0

Indice de coloration de 90 à 100

Densité de 3,1 à 3,3

Description Couleur vert pomme ou vert foncé à noire; granulométrie moyenne à grossière; structure grenue ou litée, parfois plagioclase interstitiel; texture cumulat.

Composition De 90 à 100% de pyroxène (hypersthène, bronzite, diopside), de 0 à 10% de plagioclase, de 0 à 5% d'olivine; chromite et magnétite accessoires.

Caractères distinctifs Densité élevée, constituée de pyroxène. Souvent magnétique.

Mode de gisement et associations lithologiques En couches dans les intrusions ignées stratiformes et les ophiolites. Associée à la péridotite et au gabbro.

Usage Granulats.

Gisements typiques au Québec Mont Adstock (près de Thetford Mines), mont Burbank (près d'Asbestos), Complexe du Lac Doré (près de Chibougamau).

60

N° S

PÉRIDOTITE

Dureté de 5,0 à 6,0

Indice de coloration de 90 à 100

Densité 3,2

Description Couleur vert foncé; granulométrie moyenne, hétérogranulaire; structure foliée; texture cumulat, porphyroblastique ou blastomylonitique.

Composition De 40 à 100% d'olivine. On distingue la harzburgite (de 40 à 90% d'olivine, de 5 à 60% d'enstatite, de 0 à 5% de diopside), la lherzolite (de 40 à 90% d'olivine, de 5 à 55% de diopside, de 5 à 55% d'enstatite), la wherlite (de 40 à 90% d'olivine, de 5 à 60% de diopside, de 0 à 5% d'enstatite), la webstérite (de 0 à 40% d'olivine, de 5 à 90% de diopside et de 5 à 90% d'enstatite) et la dunite (de 90 à 100% d'olivine, le reste étant constitué de pyroxène); chromite et magnétite accessoires.

Caractères distinctifs Couleur vert foncé, roche dense. Peut s'altérer en serpentinite. Souvent magné- tique.

Mode de gisement et associations lithologiques En masse de plusieurs kilomètres d'épaisseur dans les ophiolites. Associée à la serpentinite, au schiste talqueux, à la pyroxénite, au gabbro et au basalte des ophiolites.

Usage Granulats.

Gisements typiques au Québec Mine Lac d'Amiante (près de Thetford Mines), péridotite du mont Albert (Gaspésie).

61

PORPHYRE QUARTZO-FELDSPATHIQUE

Dureté de 5,0 à 7,0

Indice de coloration inférieur à 25

Densité de 2,5 à 2,8

Description Couleur blanchâtre, rose ou rougeâtre pâle; granulométrie moyenne à grossière; structure grenue; texture porphyrique.

Composition De 15 à 40% de quartz, de 35 à 70% de feldspath potassique (orthose ou microcline), de 10 à 30% de plagioclase (albite-oligoclase), de 5 à 25% de biotite, de muscovite ou de hornblende verte; apatite, sphène, zircon et magnétite accessoires.

Caractères distinctifs Composition granitique, texture porphyrique.

Mode de gisement et associations lithologiques Généralement en filons recoupant des roches sédimentaires, métamorphiques ou ignées. Associé génétiquement au granite et souvent près d'indices minéralisés.

Usage Indicateur de minéralisation en cuivre, fer, zinc et or.

Gisements typiques au Québec Aldermac (Abitibi) et de nombreuses autres localités en Abitibi.

62

N° 10 DIABASE

Dureté 5,0

Indice de coloration de 40 à 80

Densité de 2,8 à 3,1

Description Couleur grise ou gris foncé; granulométrie fine à moyenne; structure massive, filonienne; texture diabasique, ophitique, mésocrate à mélanocrate.

Composition De 40 à 60% de plagioclase (oligoclase ou bytownite), de 40 à 60% de pyroxène (augite) ou d'olivine; oxyde de fer et titane, biotite, amphibole et apatite acces-soires.

Caractères distinctifs Texture diabasique, composition mafique. Parfois magnétique.

Mode de gisement et associations lithologiques En filons-couches ou dykes. Associée au gabbro et à des laves basaltiques dans les ophiolites. Recoupe les croûtes continentales anciennes soumises à des contraintes de tension.

Usages Parfois indicatrice de minéralisation en cuivre, nickel et or, pierre de taille utilisée dans l'industrie du monument et celle de la construction, granulats.

Gisements typiques au Québec Sommet du mont Orford et du mont Ham (Estrie), grands dykes tardifs dans la région de Wakefield-Buckingham, et en Abitibi.

63

RHYOLITE

Dureté de 6,0 à 7,0

Indice de coloration inférieur à 25

Densité de 2,3 à 2,6

Description Couleur claire (blanchâtre, grise, crème, rose, rougeâtre ou verdâtre), cassure à surface irrégulière, conchoïdale; granulométrie très fine; structure massive; texture aphanitique ou vitreuse, leucocrate.

Composition Non déterminée, car la roche est aphanitique. Riche en silice.

Caractères distinctifs Cassure conchoïdale, dureté élevée et fait des étincelles au contact du marteau.

Mode de gisement et associations lithologiques En laves massives ou bréchiques. Associée à d'autres laves de composition différente.

Usage Indicatrice de minéralisation aurifère et de métaux de base.

Gisements typiques au Québec Un peu partout en Abitibi, surtout dans la région de Rouyn (complexe de Don) et à Matagami.

64

N° 12

ANDÉSITE

Dureté de 5,0 à 5,5

Indice de coloration de 40 à 60

Densité de 2,4 à 2,8

Description Couleur gris foncé, verdâtre, rougeâtre ou brun foncé; granulométrie fine; struc-ture massive ou d'écoulement, présence de vésicules parfois abondantes (jusqu'à 20%) de 0,1 à 10 mm de diamètre, souvent porphyrique (phénocristaux de plagioclase ou de hornblende); texture avec matrice aphanitique à phanéri-tique fine et phénocristaux millimétriques.

Composition des phénocristaux Plagioclase (oligoclase-andésine), olivine, pyroxène (augite ou hypersthène), hornblende; magnétite, biotite et apatite accessoires.

Caractères distinctifs Couleur plus pâle que celle du basalte, présence éventuelle de vésicules et de phénocristaux.

Mode de gisement et associations lithologiques En coulées de laves massives ou coussinées. Associée au basalte et à la rhyolite.

Usage Granulats.

Gisements typiques au Québec Un peu partout en Abitibi dans les bandes de roches volcaniques; près du parc et du pont principal à Drummondville (lit de la rivière Saint-François).

65

N° 13 BASALTE

Dureté de 5,0 à 5,5

Indice de coloration de 40 à 80

Densité de 2,7 à 3,0

Description Couleur vert foncé ou noire; granulométrie fine; structure massive, coussinée ou bréchique; texture vésiculaire ou amygdalaire (ou les deux).

Composition Non déterminée, car la roche est aphanitique. Roche mafique, pauvre en silice.

Caractères distinctifs Couleur vert foncé à noire, dureté moyenne, s'altère facilement en chlorite et en épidote, structure massive et coussinée fréquente.

Mode de gisement et associations lithologiques En coulées massives ou coussinées, d'épaisseur décimétrique à métrique. Asso-cié à l'andésite et à des filons-couches de gabbro. Occupe la partie sommitale des ophiolites. Roche volcanique la plus abondante des fonds océaniques.

Usage Granulats.

Gisements typiques au Québec Carrière de Saint-Léonard-d'Aston, montagne de Saint-Anselme, régions de l'Abitibi, de Chibougamau et de la Baie-James, ophiolites de Thetford Mines et d'Orford.

66

N° 14

TUF

Dureté de 5,0 à 5,5

Indice de coloration de40à60

Densité de2,3à3,0

Description Couleur claire (blanchâtre, grise, crème, rose, rougeâtre ou verdâtre) à foncée (vert foncé, noire, brun foncé); granulométrie fine; structure bréchique (fragments d'un diamètre inférieur à 2 mm); texture rubanée, litée.

Composition Non déterminée, car la roche est aphanitique. La composition chimique varie de basique (basaltique) à acide (rhyolitique).

Caractères distinctifs Texture fragmentée constituée de fragments de moins de 2 mm.

Mode de gisement et associations lithologiques En couches d'épaisseur centimétrique à métrique. Associé à des laves ou à d'autres dépôts pyroclastiques.

Usage Aucun.

Gisements typiques au Québec Abondant en Abitibi (près de Rouyn-Noranda et de Val-d'Or), dans le Groupe de Magog et près de Saint-Georges (Beauce).

67

N° 15 CONGLOMÉRAT

Dureté de 5,0 à 7,0

Indice de coloration de 20 à 75

Densité de2,2à2,7

Description Couleur variable; granulométrie moyenne à grossière (fragments arrondis de plus de 2 mm); structure litée, granoclassement; texture conglomératique terrigène, rubanée, litée.

Composition Matrice terrigène ou chimique, pourcentage variable de fragments, fragments terrigènes, allochimiques ou chimiques.

Caractères distinctifs Fragments arrondis de plus de 2 mm de diamètre, de nature très variable.

Mode de gisement et associations lithologiques En lits d'épaisseur décimétrique à métrique, souvent à la base de sédiments plus fins.

Usage Granulats.

Gisements typiques au Québec Conglomérat calcaire à Lévis, conglomérat polygénique de la Formation de Stella (région de Chibougamau), conglomérat des groupes de Cadillac et de Kewagama (région de l'Abitibi), conglomérat de la Formation de Bonaventure (Gaspésie) et dans la région de Sherbrooke.

68

N° 16

ARÉNITE (ARÉNITE QUARTZIFÈRE, GRÈS)

Dureté de 5,5 à 7,0

Indice de coloration de 40 à 60

Densité de 2,2 à 2,7

Description Couleur variable; granulométrie fine à moyenne, fragments d'un diamètre variant de 1/16 de mm à 2 mm; structure litée, rubanée, peut être très friable; texture homogène, granulaire, leucocrate.

Composition Fragments terrigènes (quartz, feldspath, fragments lithiques) en proportions variables dans 0 à 15% de matrice argileuse ou dans un ciment siliceux, calcareux ou dolomitique.

Caractères distinctifs Constitué de fragments de 1/16 de mm à 2 mm de diamètre dans moins de 15% de matrice ou liés par un ciment, roche disposée en lits.

Mode de gisement et associations lithologiques En lits réguliers d'épaisseur centimétrique à décimétrique. Associée à des conglomérats et à des shales.

Usages Granulats, pierre de construction, verre et ferro-silicium lorsqu'elle est très riche en silice.

Gisements typiques au Québec Grès de Potsdam (sud-ouest de Montréal), grès de la Formation de Saint-Nicolas (rive sud de Québec), grès rouge de Bonaventure (Gaspésie), grès de la Formation de Kamouraska (Bas-Saint-Laurent).

69

N° 17 WACKE

Dureté de 5,0 à 7,0

Indice de coloration de 40 à 60

Densité de 2,0 à 2,7

Description Couleur variable (beige pâle à grise); granulométrie fine à moyenne, fragments d'un diamètre variant de 1/16 de mm à 2 mm; structure litée, rubanée, peut être très friable; texture homogène, granulaire.

Composition Fragments terrigènes (quartz, feldspath, fragments lithiques) en proportions variables dans 15 à 75% de matrice argileuse avec ou sans ciment siliceux, calcareux ou dolomitique.

Caractères distinctifs Constitué de fragments de 1/16 de mm à 2 mm de diamètre dans 15 à 75% de matrice, roche disposée en lits.

Mode de gisement et associations lithologiques En lits d'épaisseur centimétrique à métrique. Associé à d'autres roches sédimen- taires d'origine terrigène.

Usages Pierre de construction, granulats.

Gisements typiques au Québec Formation de Granby, Formation de Compton (près de Saint-Martin [Beauce]).

70

MUDSHALE

Dureté de 2,0 à 3,0

Indice de coloration de 20 à 80

Densité 2,5 ou 2,6

Description Couleur noire, grise, verdâtre, rougeâtre ou brunâtre; granulométrie très fine, cassure conchoïdale, roche fissile; structure rubanée, litée, granoclassement; texture homogène.

Composition Moins de 2/3 de silt et moins de 2/3 d'argile, peut être siliceux, calcareux ou dolomitique.

Caractères distinctifs Roche fissile qui tend à se fendre comme des galettes, à grains très fins.

Mode de gisement et associations lithologiques En lits d'épaisseur millimétrique à centimétrique. Associé à d'autres roches sédimentaires (shales et grès).

Usage Entre dans la fabrication de la brique.

Gisements typiques au Québec Formation de Lotbinière (chutes Montmorency), Formation de Breakeyville (Saint-Apollinaire) et Formation de Granby.

71

N° 19 CALCAIRE (CALCARÉNITE)

Dureté 3,0

Indice de coloration de 25 à 80

Densité 2,5 ou 2,6

Description Couleur gris clair, gris foncé ou brunâtre; granulométrie fine à moyenne; structure homogène massive ou litée, granoclassement; texture homogène, fossilifère.

Composition Calcite, peut contenir une faible proportion de dolomite ou de fragments terri- gènes (quartz, argile) ou encore des débris de fossiles.

Caractères distinctifs Constitué de calcite cristalline, réagit fortement au contact de l'acide chlorhy- drique dilué, présence de fossiles.

Mode de gisement et associations lithologiques En lits d'épaisseur centimétrique à métrique. Associé à d'autres sédiments (calcaire, grès, mudshale).

Usages Pierre de taille, ciment, amélioration des propriétés des sols, source de chaux, granulats, pierre concassée.

Gisements typiques au Québec Groupes de Chazy, de Black River et de Trenton (régions de Montréal et de Québec), abondant dans les Basses-Terres du Saint-Laurent et en Gaspésie (Formation de West Point).

72

N° 20 DOLOMIE

Dureté 3,5

Indice de coloration de20à75

Description Couleur grise à crème, plus pâle que celle du calcaire, altération beige à chamois; granulométrie fine à moyenne; structure homogène massive, litée ou laminée; texture homogène.

Composition Dolomite, peut contenir une faible proportion de calcite ou de fragments terri- gènes (quartz, argile, minéraux opaques) ou encore des débris de fossiles.

Caractères distinctifs Altération en surface de couleur beige à chamois, entre en effervescence au contact de l'acide chlorhydrique à froid si elle est pulvérisée en fine poudre, à chaud seulement dans le cas contraire.

Mode de gisement et associations lithologiques En lits d'épaisseur centimétrique à métrique. Associée au calcaire, au grès et au mudshale.

usages Source de magnésium (Mg) et de magnésie (Mg0) si riche en magnésium et pauvre en silice, granulats, pierre concassée, réfractaires.

Gisements typiques au Québec Dolomie pure de la Formation de Romaine (Havre-Saint-Pierre), dolomie de la Formation de Beauharnois (Saint-Eustache, Valleyfield).

73

N° 21 QUARTZITE

Dureté 7,0

Indice de coloration de 10 à 40

Densité 2,6 ou 2,7

Description Couleur blanc laiteux ou gris pâle, parfois teintée de brun ou de noir, rougeâtre ou verdâtre; granulométrie moyenne à grossière; structure massive ou rubanée; texture homogène, granulaire.

Composition Essentiellement du quartz avec un peu de mica, de feldspath, de kaolin et de minéraux opaques.

Caractères distinctifs Très riche en quartz, couleur blanc laiteux, granulométrie moyenne à grossière, cassure irrégulière. Diffère du grès, car le quartz du ciment fait corps avec le quartz des grains.

Mode de gisement et associations lithologiques En couches importantes d'épaisseur décimétrique à métrique. Associé à d'autres roches métamorphiques de degré de métamorphisme moyen à élevé.

Usages Source de silice (verre, ferro-silicium), abrasifs, réfractaires.

Gisements typiques au Québec Nord de Saint-Urbain, Côte-Nord (Baie-Comeau), Saint-Donat (Montcalm), abondant dans la Province de Grenville.

74

N° 22 MARBRE (CALCAIRE CRISTALLIN)

Dureté 3,0

Indice de coloration de 25 à 70

Densité 2,7 ou 2,8

Description Couleur blanche parfois teintée de gris ou de noir par le graphite, ou teintée de rouge, de rose ou de brun rouille par des oxydes de fer; granulométrie moyenne à grossière; structure massive ou rubanée; texture granulaire, cristalline.

Composition Essentiellement de la calcite recristallisée. Peut contenir une grande variété de minéraux accessoires (mica, diopside, apatite, graphite).

Caractères distinctifs Grande taille des cristaux de calcite recristallisée, calcite largement prédomi- nante, réagit fortement au contact de l'acide chlorhydrique dilué.

Mode de gisement et associations lithologiques En couches d'épaisseur décimétrique à métrique. Associé à des roches méta- morphiques de degré de métamorphisme moyen à élevé.

Usages Granulats décoratifs, chaux agricole, charges minérales.

Gisements typiques au Québec Nombreuses localités dans la Province de Grenville (Gatineau, Mont-Laurier, nord de Montréal, Dolbeau).

75

SERPENTINITE

Dureté de 4,0 à 5,0

Indice de coloration de 60 à 90

Densité 2,5 ou 2,6

Description Couleur vert foncé ou noire; granulométrie fine; structure schisteuse, parfois porphyrique; texture homogène et au toucher gras; magnétisme prononcé.

Composition Plus de 75% de serpentine, peut contenir de l'olivine, du pyroxène (enstatite), de la magnétite, de la chromite, de la brucite, de l'amiante.

Caractères distinctifs Couleur vert foncé, magnétisme prononcé, toucher gras.

Mode de gisement et associations lithologiques En petites lentilles ou en grandes masses. Associée à la péridotite, à la pyroxénite, au gabbro et au basalte des ophiolites; associée au schiste talqueux; altération et déformation des volcanites ultramafiques.

Usage Minerai d'amiante chrysotile utilisé dans les tissus ignifuges, les tuyaux en amiante-ciment, les plaquettes de frein, etc.

Gisements typiques au Québec Mine Lac d'Amiante (Black Lake), mine Jeffrey (Asbestos), Groupe de Malartic (région de Val-d'Or).

76

N° 24 GNEISS À GRENAT

Dureté de 6,0 à 7,5

Indice de coloration de 40 à 80

Densité de 2,6 à 2,8

Description Couleur grise à taches roses ou rouges; granulométrie moyenne à grossière, hétérogranulaire; structure gneissique, rubanée; texture foliée montrant des minéraux allongés ou tabulaires orientés, porphyroblastique.

Composition De 5 à 25 % de grenat porphyroblastique, matrice de quartz, de plagioclase, de sillimanite ou de kyanite, cordiérite, muscovite, biotite.

Caractères distinctifs Structure gneissique, porphyroblastes de grenat dans une matrice.

Mode de gisement et associations lithologiques En bandes d'épaisseur variable alternant avec d'autres roches métamorphiques de degré de métamorphisme élevé. Métamorphisme élevé de sédiments riches en alumine.

Usages Granulats, abrasifs. Le grenat pur et limpide peut être utilisé en joaillerie.

Gisements typiques au Québec Abondant dans la Province de Grenville (régions de Rawdon, de Laniel et de Labelle).

77

N° 25 ARDOISE

Dureté de 3,5 à 5,5

Indice de coloration de 40 à 90

Densité 2,7 ou 2,8

Description Couleur grise, verte, rougeâtre, pourpre ou noire; granulométrie très fine, aphani- tique; structure rubanée, clivage ardoisier; texture homogène, foliée.

Composition Divers types de micas (muscovite et phlogopite), chlorite ou hématite qui colorent la roche respectivement en vert et en rouge.

Caractères distinctifs Grains non visibles, débit en feuillets millimétriques à centimétriques, un son de porcelaine caractéristique est produit lorsque l'on frappe sur la roche.

Mode de gisement et associations lithologiques Dans les régions de métamorphisme peu élevé, se présente en masses litées, rubanées de grande étendue. Associée à d'autres roches sédimentaires méta-morphisées.

Usages Pierre concassée, toitures, dalles dans la construction.

Gisements typiques au Québec Ardoise de la Formation d'Etchemin (Lac-Etchemin), anciennes carrières de la région de New Rockland (Estrie).

78

N° 26 SCHISTE À SÉRICITE

Dureté de 2,5 à 3,0

Indice de coloration de 20 à 70

Densité de 2,7 à 3,0

Description Couleur satinée blanchâtre, grisâtre ou verdâtre; granulométrie fine à moyenne; structure schisteuse; texture homogène, foliée.

Composition Séricite prédominante (mica blanc à grains fins), chlorite, quartz, plagioclase (albite), minéraux opaques.

Caractères distinctifs Couleur claire, dureté faible à moyenne, roche fissile, structure schisteuse, toucher légèrement onctueux.

Mode de gisement et associations lithologiques Dans des zones fortement plissées ou déformées, dans des plans de failles. Associé à d'autres roches métamorphiques de métamorphisme faible à moyen. Métamorphisme de roches volcaniques felsiques.

Usage Granulats.

Gisements typiques au Québec Bandes à l'intérieur des schistes de Bennett (sur la route Pontbriand-Kinnear's Mills, en Chaudière-Appalaches), schiste à séricite et quartz de la Formation d'Ascot (au sud-est de Weedon, en Estrie) et dans des zones de failles en Abitibi.

79

N° 27 SCHISTE

À CHLORITE

Dureté de 2,5 à 3,5

Indice de coloration de 40 à 80

Densité de 2,7 à 3,3

Description Couleur vert foncé; granulométrie fine à grossière; structure schisteuse; texture homogène, foliée.

Composition Chlorite prédominante, avec ou sans quartz, épidote, plagioclase (albite), calcite, amphibole (actinote).

Caractères distinctifs Couleur verte, rayable à l'ongle, structure schisteuse.

Mode de gisement et associations lithologiques Associé à d'autres roches métamorphiques de métamorphisme faible à moyen. Métamorphisme de roches volcaniques mafiques.

Usage Aucun.

Gisements typiques au Québec Abondant dans la région de l'Abitibi et dans les Appalaches (Formation de Tibbit Hill, près de Brome-Centre, en Estrie).

80

N° 28 AMPHIBOLITE

Dureté de 5,5 à 6,5

Indice de coloration de 40 à 90

Densité de 2,9 à 3,4

Description Couleur vert foncé ou noirâtre; granulométrie moyenne à grossière; structure foliée ou rubanée, orientation fréquente des amphiboles; texture homogène, foliée.

Composition Amphibole (hornblende) prédominante, plagioclase (oligoclase) avec ou sans grenat, épidote, quartz, calcite, minéraux opaques.

Caractères distinctifs Structure foliée ou rubanée, amphibole prédominante, couleur vert foncé ou noirâtre, roche assez dense.

Mode de gisement et associations lithologiques En lits dans les régions de métamorphisme élevé de roches mafiques (basaltes). Associée aux ophiolites.

Usage Granulats.

Gisements typiques au Québec Amphibolite dans la Province de Grenville (près de Buckingham), amphibolite à la colline Belmina (près de Saint-Jacques-le-Majeur, Chaudière-Appalaches), auréole métamorphique au nord-est du mont Albert (Gaspésie).

81

SCHISTE À BIOTITE

Dureté de 2,5 à 4,0

Indice de coloration de 40 à 80

Densité de 2,7 à 3,0

Description Couleur brun verdâtre à brun-noir; granulométrie fine à grossière; structure schisteuse; texture homogène foliée.

Composition Biotite prédominante avec ou sans quartz, plagioclase (albite ou oligoclase), muscovite, chlorite, épidote, grenat, hornblende.

Caractères distinctifs Structure schisteuse, abondance de biotite.

Mode de gisement et associations lithologiques Associé aux schistes à chlorite et à séricite (muscovite), métamorphisme moyen des roches mafiques et des roches quartzo-feldspathiques.

Usage Aucun.

Gisements typiques au Québec Carrière de Charlesbourg, parc de la Mauricie, nombreuses localités dans la Province de Grenville.

82

SCHISTE TALQUEUX

Dureté de 1,0 à 1,5

Indice de coloration de25à80

Densité 2,8

Description Couleur gris pâle, gris verdâtre, verdâtre ou blanchâtre; granulométrie fine; structure schisteuse; texture homogène et au toucher gras.

Composition De 60 à 90% de talc avec ou sans carbonate (calcite, dolomite, magnésite), amphibole (actinote), chlorite, quartz.

Caractères distinctifs Dureté faible, rayable à l'ongle, toucher gras.

Mode de gisement et associations lithologiques Ancienne roche ultramafique (péridotite, serpentinite) métasomatisée; se présente en lentilles ou en bandes associées aux péridotites serpentinisées des ophiolites qui sont en contact avec des roches métasédimentaires quartzifères ou dans des zones de failles.

Usages Lubrifiant; matière de charge dans la peinture, le plastique, le papier, les cosmé-tiques, les céramiques, les insecticides; produit réfractaire à la chaleur et aux acides; peut être facilement sculpté.

Gisements typiques au Québec Carrière de Saint-Pierre-de-Broughton (associé à l'ophiolite de Thetford Mines), gisement de Baker Talc (région de Sherbrooke).

83

Annexes

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ANNEXE 1

Principales observations à faire

pour l'identification des roches

ANNEXE 2

Fiches d'observation des roches

ANNEXE 3

Clefs d'identification des principales roches

ANNEXE 4

Quelques adresses utiles

ANNEXE 5

Glossaire

ANNEXE PRINCIPALES OBSERVATIONS À FAIRE

POUR L'IDENTIFICATION DES ROCHES

Porter une attention particulière aux points suivants:

Structure à l'échelle régionale et locale

Texture

Couleur

Indice de coloration pour les roches ignées

Dureté (rayé par l'ongle, le couteau ou raye le verre)

Friabilité (friable au couteau)

Fissilité (sous le marteau, la roche se débite en feuillets plus ou moins minces)

Densité relative

Magnétisme

Composition des constituants (minéraux ou fragments)

Effervescence au contact de l'acide chlorhydrique (à froid, à chaud)

Présence ou non de cavités (trous ou vides)

86

Fiche descriptive de la roche

Numéro de l'échantillon:

Emplacement:

Description de l'échantillon

Structure:

Texture:

Granulométrie:

Couleur:

Indice de coloration:

Effervescence:

Magnétisme:

Minéraux visibles:

Mode (estimation visuelle) des minéraux:

Pourcentage de la matrice (s'il y a lieu):

Pourcentage de fragments:

Type de roche:

Classification:

87

ANNEXE 2 FICHES D'OBSERVATION DES ROCHES

ROCHES IGNÉES

Roches massives compactes, non fissiles, comprenant les roches intrusives dont tous les éléments sont des cristaux visibles à l'ceil nu (texture phanéritique) ou montrant des faces cristallines, et les roches extrusives avec fragments (pyroclastites) ou sans fragments (laves) dont tous les minéraux ou la plupart d'entre eux sont invisibles à l'ceil nu (texture aphanitique). Les roches ne sont pas friables.

ROCHES INTRUSIVES

ROCHES EXTRUSIVES

CRISTALLINITÉ CRISTALLINITÉ

❑ entièrement cristalline ❑ entièrement cristalline

❑ partiellement cristalline

avec du verre

❑ entièrement vitreuse

STRUCTURE

Forme

❑ plutonique

a) batholite

b) stock

c) laccolites

d) lopolites

STRUCTURE

Forme

❑ laves en coulées

a) massives

b) coussinées

❑ pyroclastites rubanées/litées ❑ filonienne

a) dyke b) filon-couche

Agencement des minéraux

❑ linéaire ❑ rubané/lité

❑ intergranulaire

88

ROCHES INTRUSIVES ROCHES EXTRUSIVES

TEXTURE

Granulométrie

L'homogène grenue

❑ à grains fins (0,2-1 mm)

❑ à grains moyens (1-5 mm)

❑ à grains grossiers (> 5 mm)

❑ pegmatitique (> 1 cm)

❑ hétérogène (porphyrique)

Agencement

❑ diabasique/ophitique

❑ graphique

❑ poecilitique

❑ microgrenue

Indice de coloration (►.C.)

❑ felsique k 10)

❑ intermédiaire (10-30)

❑ mafique (31-90)

❑ ultramafique (> 90)

Composition minéralogique

❑ quartz

❑ feldspath potassique

❑ plagioclase

❑ olivine

❑ pyroxène

❑ amphibole

❑ mica

TEXTURE

Granulométrie

❑ homogène microgrenue

❑ hétérogène (porphyrique)

❑ taille des fragments

Agencement

❑ amygdalaire

❑ sphérolitique

❑ variolitique

❑ vésiculaire

Indice de coloration (I.C.)

❑ felsique k 10)

❑ intermédiaire (10-30)

❑ mafique (31-90)

❑ ultramafique (> 90)

Composition minéralogique

89

ROCHES SÉDIMENTAIRES

Roches dont les éléments sont des fragments ou des particules de minéraux ou de roches visibles ou non à l'osil nu, transportés par l'air ou par l'eau et sédimentés, liés entre eux par un ciment ou une matrice à grains plus fins, ou des roches provenant de précipités chimiques. Ces roches se caractérisent par une disposition en lits (litage) et parfois par la présence de fossiles.

Structure

❑ litage

❑ granoclassement

❑ stratification entrecroisée

Texture

❑ taille des fragments

❑ émoussé des fragments

❑ lamination

❑ ride de plage

❑ chenaux

❑ tri des particules ou des fragments

❑ maturité des sédiments

Nature des particules ou des fragments

Nature du liant

❑ matrice à grains plus fins

❑ ciment chimique

❑ pourcentage de matrice

Effervescence ou non à l'acide

❑ à froid: présence de calcite

❑ à chaud: présence de carbonate de fer ou de magnésium

90

ROCHES MÉTAMORPHIQUES

Roches fissiles ou non dont tous les éléments sont des minéraux visibles ou non à l'ceil nu. Les roches à grains non visibles à l'oeil nu sont friables au couteau ou se brisent en cassures fines. Lorsqu'ils sont visibles, les cristaux sont souvent orientés suivant des plans ou des lignes préférentielles.

Structure

❑ linéation

❑ foliation

❑ clivage

Texture

❑ porphyroblastique

❑ porphyroclastique

❑ coronitique

❑ granoblastique

❑ poeciloblastique

Composition minéralogique

❑ débit ardoisier

❑ schistosité

❑ rubanement métamorphique ou gneissosité

❑ lépidoblastique

❑ nématoblastique

❑ gneissique

❑ foliée

91

ANNEXE 3 CLEFS D'IDENTIFICATION DES PRINCIPALES ROCHES*

TABLEAU Al

Roche vésiculée comportant des trous ou des vides de plus de 1 mm de longueur

TABLEAU A2

Roche sans cavités, qui ne flotte pas, de couleur noirâtre ou brun foncé

TABLEAU A3

Roche sans cavités, qui ne flotte pas, de couleur entièrement verdâtre

TABLEAU A4

Roche de couleur variable, blanchâtre, grise, chamois, jaunâtre, ocre, rouille, brune ou rougeâtre, à éléments visibles, jointifs ou non tels que galets, grains, fragments, cristaux, facettes cristallines ou fossiles

TABLEAU A5

Roche à structure schisteuse dont les éléments isolés se détachent nettement sur un fond différent, plus clair ou plus foncé; leur taille varie entre 0,5 et 100 mm

TABLEAU A6

Roche à structure compacte dont les éléments isolés se détachent nettement sur un fond différent, plus clair ou plus foncé; leur taille varie entre 0,5 et 100 mm

TABLEAU A7

Roche dont les grands éléments sont soit des galets ou des grains arrondis ou émoussés, bombés ou aplatis, soit des fragments anguleux

TABLEAU A8

Roche dont tous les éléments sont des cristaux jointifs, les plus petits étant liés aux plus grands par toutes les transitions

TABLEAU A9 Roche sans éléments visibles

* Tableaux modifiés de Cailleux, A. et A. Chavan, 1965.

92

TABLEAU Al ROCHE VÉSICULÉE COMPORTANT DES TROUS OU DES VIDES DE PLUS DE 1 MM DE LONGUEUR

LES VIDES SONT ENTRE DES ÉLÉMENTS DISTINCTS AYANT LA FORME DE FRAGMENTS OU DE BLOCS

Les éléments présentent des parties anguleuses non calcaires qui sont volcaniques

Les éléments présentent des parties anguleuses peu ou pas calcaires, qui ne sont pas d'origine volcanique

Brèche sédimentaire Voir tableau A2

~

LES VIDES SONT DANS UNE ROCHE HOMOGÈNE OU A L'INTÉRIEUR DE FRAGMENTS; LES TROUS SONT SPHÉRIQUES OU IRRÉGULIERS

Les fragments sont distincts, d'origine volcanique (voir tableau A2)

Les fragments ne sont pas distincts ou ne sont pas d'origine volcanique

Aspect de pierre ponce

Aspect de scorie

Transparente (T) Opaque (0)

Teinte Effervescence

à HCL Nom

0 pâle (blanche, grise, jaune)

ponce rhyolitique

0 gris plus ou moins foncé

ponce andésitique

0 noire ponce basaltique

ne flotte pas • 0 noire, brune,

grise ou rougeâtre scorie volcanique

T foncée à noire obsidienne vésiculée

0 pâle (blanche, grise, jaune)

rhyolite vésiculée

0 gris plus ou moins foncé

andésite vésiculée

0 noire basalte vésiculé

0 blanche, grise,

rougeâtre • calcaire à fossiles

TABLEAU A2 ROCHE SANS CAVITÉS, QUI NE FLOTTE PAS, DE COULEUR NOIRÂTRE OU BRUN FONCÉ

TACHE LES DOIGTS EN LAISSANT UNE TRACE DE TEINTE GRIS PLOMB

Compacte

Feuilletée

Nom

• minerai de graphite

• schiste graphitique

RAYÉE PAR L'ONGLE, DÉBIT EN FEUILLETS

~ c> ardoise

NON RAYÉE PAR L'ONGLE

Non rayée par le couteau mais raye le verre

Rayée par le couteau Pas de cristaux ou presence de faces cristallines

de moins de 1 mm

Grains Aspect

vitreux

Effervescence

Débit en feuillets

Nom

calcaire

Transparente (T)

Opaque (0)

T

Densité

légère

Présence de petits

grains Nom

obsidienne

mince T ardoise très fins poisseux pechstein légère

fins T silex moyenne phyllade •

épais

basalte noir à gris foncé

schiste lourde 0 •

épais

fins à moyens

légère • grès 0

sédimentaire 0 chert moyenne

métamorphique ~ V cornéenne 0 moyenne

Densité

lourde

Rubanée, linéation ou foliation

lourde gabbro

très lourde pyroxénite

Cristaux ou faces cristallines noires de 1 à 2 mm

Nom

amphibolite

TABLEAU A3 ROCHE SANS CAVITÉS, QUI NE FLOTTE PAS, DE COULEUR ENTIÈREMENT VERDÂTRE

RAYÉE PAR LE COUTEAU

Effervescence Structure S'effrite

en petits grains Teinte Aspect Nom

• schisteuse foncée schiste à chlorite

et calcite

• non schisteuse • moyenne grès calcareux

non schisteuse • moyenne grès glauconieux

schisteuse foncée schiste à chlorite

schisteuse pâle gras schiste à talc

schisteuse pâle satiné schiste à séricite

compacte foncée peau de serpent serpentinite

NON RAYÉE PAR LE COUTEAU MAIS RAYE LE VERRE

Aspect vitreux Aspect poisseux Nom

obsidienne

• pechstein

ASPECT UNIFORME NON MOUCHETÉ, NON CRISTALLIN OU MICROGRENU

ASPECT MOUCHETÉ GRENU OU CRISTALLIN

Schisteux

Teinte

très foncée

Aspect Nom

amphibolite

Cassure

esquilleuse, terne, lisse au toucher

Densité

moyenne

Nom

cornéenne

• pâle schiste à chlorite

et épidote rugueuse lourde gabbro

claire grisâtre phonolite rares faces cristallines

phonolite rugueuse moyenne

~ ~

claire grisâtre

très foncée, vert jaunâtre

finement grenu

grain vert foncé voisinant avec

grain jaune verdâtre

grès

péridotite

vert jaunâtre patine brun

chamois uniforme dunite

moucheté, souvent

magnétique foncée/claire gabbro

foncée uniforme,

beaux cristaux noirs, dense

pyroxénite

TABLEAU A4 ROCHE DE COULEUR VARIABLE, BLANCHÂTRE, GRISE, CHAMOIS, JAUNÂTRE, OCRE, ROUILLE,

BRUNE OU ROUGEÂTRE, À ÉLÉMENTS VISIBLES, JOINTIFS OU NON TELS QUE GALETS, GRAINS,

FRAGMENTS, CRISTAUX, FACETTES CRISTALLINES OU FOSSILES

Les éléments sont des fossiles; la roche entre en effervescence au contact avec de l'acide chloridrique (HCL).

calcaire fossilifère

Il y a des éléments nettement isolés, non jointifs, d'une taille relativement plus grande dans un fond formé d'éléments nettement plus petits ou dans un fond sans éléments distincts

Nature des éléments: OLIVINE JAUNE OU VERTE

ô 0

Taille des gros éléments

Effervescence Structure Nature

des facettes Teinte

du fond Densité Nom

>10mm noire lourde basalte à olivine

5-10 mm noire lourde basalte

Nature des éléments: FACES CRISTALLINES PEU DISTINCTES

Taille des gros éléments

Effervescence Structure Nature

des facettes Teinte

du fond Densité Nom

• schisteuse moyenne schiste

calcareux

• compacte moyenne calcaire

o

schisteuse mica moyenne schiste micacé

schisteuse séricite moyenne phyllade

très claire légère rhyolite

grise, jaune, rouge clair

moyenne trachyte

compacte, raye le verre

feldspath grise, gris-vert moyenne phonolite

vert foncé moyenne gabbro

gris foncé moyenne andésite

noire lourde basalte

gris très foncé moyenne cornéenne

• Les éléments isolés se détachent nettement sur un fond différent, plus clair ou plus foncé. Leur taille varie entre 0,5 et 100 mm. Les roches

ont une structure schisteuse (voir tableau A5).

• Les éléments isolés se détachent nettement sur un fond différent, plus clair ou plus foncé. Leur taille varie entre 0,5 et 100 mm. Les roches

ont une structure compacte (voir tableau A6).

• Les grands éléments sont soit des galets ou des grains arrondis ou émoussés, bombés ou aplatis, soit des fragments anguleux

(voir tableau A7).

• Tous les éléments sont des cristaux jointifs. Les plus petits sont liés aux plus grands par toutes les transitions (voir tableau A8).

0,5-5 mm

TABLEAU A5 ROCHE À STRUCTURE SCHISTEUSE DONT LES ÉLÉMENTS ISOLÉS SE DÉTACHENT NETTEMENT

SUR UN FOND DIFFÉRENT, PLUS CLAIR OU PLUS FONCÉ; LEUR TAILLE VARIE ENTRE 0,5 ET 100 MM

LES GRANDS ÉLÉMENTS SONT DES CRISTAUX BIEN FORMÉS

MINÉRAUX DU FOND

ô N

RUBANS DE MICA ET DE QUARTZ PEU OU PAS DE MICA

Effervescence Taille

des minéraux du fond

Débit Nom Effervescence Taille

des minéraux du fond

Débit Nom

grossière en feuillets schiste à mica

• grossière grossier

en feuillets schiste

calcitique

paillettes de 1 mm et moins

en minces feuillets

phyllade

grossière grossier

en feuillets schiste

w

PAS DE CRISTAUX OU CRISTAUX MAL FORMÉS

MINÉRAUX DU FOND

GRANDS MINÉRAUX RECONNAISSABLES DE FORME OVALE

Nature des grands éléments Forme des grands éléments Minéraux du fond Nom

noyaux à contours courbes

rubans de quartz et mica schiste à mica et grenat

grenat peu ou pas de mica

phyllade à grenat

grenat schiste à grenat

quartz ou feldspath

très allongée, en forme de baguette feldspath, quartz et mica gneiss aciculaire

ovoïde feldspath, quartz et mica gneiss aeillé

mica et quartz schiste à mica

et nodules de quartz

GRANDS MINÉRAUX PAS RECONNAISSABLES, SIMPLES TACHES DE MOINS DE 10 mm

Aspect

Nom

taches sans relief, noires ou foncées, ovales ou allongées schiste tacheté

schiste noduleux bombements ovales ou ronds

0

TABLEAU A6 ROCHE À STRUCTURE COMPACTE DONT LES ÉLÉMENTS ISOLÉS SE DÉTACHENT NETTEMENT SUR UN FOND DIFFÉRENT, PLUS CLAIR OU PLUS FONCÉ; LEUR TAILLE VARIE ENTRE 0,5 ET 100 MM

FOND MOUCHETÉ FAIT D'UNE MOSAÏQUE DE PETITS MINÉRAUX DONT UNE PARTIE EST NOIRE OU TRÈS FONCÉE

Forme des grands éléments

Aspect des petits éléments

Nature des petits éléments

Nom

amas ou noyaux circulaires ou ovales de quartz ou de feldspath

disposés en rubans quartz, feldspath, minéraux foncés

gneiss teillé

éléments circulaires ou ovales montrant des enveloppes

ou des lignes concentriques fond clair non lité

quartz, I.C. < 33

granite orbiculaire

fond foncé non lité minéraux foncés,

I.C.>33 gabbro orbiculaire

quelques cristaux de feldspath ou de quartz à contours émoussés ou échancrés

quartz sans forme cristalline qui moule les autres minéraux

quartz granite

quelques cristaux de feldspath bien formés

moins de 5 mm, texture porphyrique

roche claire, I.C. < 33

syénite

roche foncée souvent grise, I.C.>33

diorite

roche très foncée souvent noire, I.C.>33

gabbro

FOND UNIFORME OU CONSTITUÉ D'UNE MOSAÎQUE DE MINÉRAUX SURTOUT CLAIRS

Forme des grands minéraux minéraux

feldspath et globules ou grains de quartz de 1 à 5 mm

Aspect du fond

verre, plus ou moins foncé

Nom

vitrophyre

quelques cristaux isolés, texture porphyrique

quartz (> 5%) et feldspath opaque, de couleur claire rhyolite

feldspath et quartz rare k 5%) opaque, de couleur claire dacite

orthose gris, beige, vert pâle trachyte

plagioclase gris foncé andésite

plagioclase noir basalte

0 u,

sphères, dont les plus grosses ont de 2 à 20 mm de diamètre

Aspect des éléments et du fond

sphères vert pâle sur fond vert foncé à gris

Nom

lave à varioles

sphères blanches dont l'intérieur montre des fibres rayonnant à partir du centre (texture fibroradiée)

lave à sphérolites

sphères blanches dont l'intérieur ne montre pas des fibres concentriques perlite

pas tous sphériques; certains sont allongés ou aplatis, de forme ovale et remplis sur un fond noir

basalte amygdalaire

ô rn

TABLEAU A7 ROCHE DONT LES GRANDS ÉLÉMENTS SONT SOIT DES GALETS OU DES GRAINS ARRONDIS OU ÉMOUSSÉS,

BOMBÉS OU APLATIS, SOIT DES FRAGMENTS ANGULEUX

ÉLÉMENTS DE FORME ARRONDIE OU ÉMOUSSÉE

Taille des grands éléments

Effervescence Origine Minéraux Nom

0,5-2,5 mm de largeur 1-7 mm de longueur, • calcaire à pisolites calcite

>2mm

<2mm

sédimentaire

quartz, feldspath

conglomérat

grès

ELEMENTS DE FORME ANGULEUSE

Taille des grands éléments

Effervescence Origine Minéraux Nom

brèche ou tuf à bloc

lapillistone volcanique

tuf

>64mm

>2mm

<2mm

> 2 mm

sédimentaire

brèche

< 2 mm feldspath visible grès arkosique

< 2 mm feldspath non visible grès quartzeux

> 2 mm • peut être poli marbre bréchique

• non polissable calcaire bréchique

TABLEAU A8 ROCHE DONT TOUS LES ÉLÉMENTS SONT DES CRISTAUX JOINTIFS, LES PLUS PETITS ÉTANT LIÉS AUX PLUS GRANDS PAR TOUTES LES TRANSITIONS

ô CO

RAYÉE PAR LE COUTEAU

Couleur

Aspect

Nom

très foncée

moucheté de noir ou de vert foncé

serpentinite

claire, peu foncée

massif ou lité

évaporite (gypse)

NON RAYÉE PAR LE COUTEAU

STRUCTURE: FOLIÉE

Minéraux Indice de coloration (I.C.) Couleur Nom

quartz, feldspath, chlorite, épidote

< 33 vert clair schiste à chlorite

et épidote

quartz, feldspath, mica < 33 grise ou rose gneiss

quartz, mica < 33 schiste à mica

mica, feldspath > 33 schiste à feldspath

et mica

amphibole, plagioclase > 66 vert foncé amphibolite

pyroxène, plagioclase > 66 vert foncé pyroxénite

o

STRUCTURE. COMPACTE

Minéraux

quartz, amphibole, mica, orthose

Indice de coloration (I.C.)

< 33

Couleur

grise, rose, rouge très clair

Nom

granite à amphibole

quartz, amphibole, plagioclase = 33 grise à blanche diorite quartzique

quartz, mica, feldspath < 33 claire granite

orthose < 33 grise à rose clair syénite

amphibole, < 5% mica = 33 gris moyen diorite

pyroxène, feldspath 33<I.C.<66 vert foncé à noire gabbro

pyroxène, feldspath 33<I.C.<66 grise à vert foncé diabase

grenat rouge, pyroxène vert > 66 vert foncé éclogite

olivine, pyroxène > 66 vert foncé péridotite

olivine, pyroxène > 66 vert foncé harzburgite

olivine > 66 jaune verdâtre foncé dunite

serpentine, < 5% olivine > 66 vert foncé, noire serpentinite

amphibole > 66 foncée amphibolite

pyroxène > 66 foncée pyroxénite

o

TABLEAU A9 ROCHE SANS ÉLÉMENTS VISIBLES

• 1 .•

Densité Effervescence Argileuse Structure Teinte Nom

légère compacte pâle

(grise, jaunâtre) mudstone

moyenne

schisteuse grise schiste calcareux

• • compacte gris pâle calcaire marneux

• compacte gris pâle calcaire

à chaud schisteuse brun pâle schiste dolomitique

à chaud compacte brun pâle dolomie

< 66% débit ardoisier grise à noire mudslate

> 66% débit ardoisier grise à noire clayslate

débit en feuillets grise à brune schiste

compacte verte, noire serpentinite

NON RAYÉE PAR LE COUTEAU MAIS RAYE LE VERRE

Aspect Cassure Origine Teinte Nom

vitreux lisse, conchoïdale volcanique noire obsidienne

poisseux lisse, esquilleuse volcanique brun foncé pechstein

terne, translucide lisse, conchoïdale volcano-sédimentaire grise à noire silex

terne lisse à esquilleuse métamorphisme

de contact gris jaunâtre à brune cornéenne

gras à brillant rugueuse à esquilleuse métamorphisme

régional pâle, incolore,

blanche, jaunâtre quartzite

compact courbe, lisse, esquilleuse sédimentaire jaune, rouge ou brune jaspe

éclat gras rugueuse volcanique gris foncé ou jaunâtre phonolite

mat, terne rugueuse volcanique gris foncé andésite

lisse, esquilleuse volcanique blanche, grise,

crème clair felsite

ANNEXE 4 QUELQUES ADRESSES UTILES

AEMQ Association de l'exploration minière du Québec www.aemq.org

AGC/GAC

Association géologique du Canada / Geological Association of Canada www.gac.ca/wp

AMC/MAC Association minéralogique du Canada / Mineralogical Association of Canada www.mineralogicalassociation.ca

AMQ Association minière du Québec www.amq-inc.com

Club d'amateurs de minéraux et fossiles de la Gaspésie www.camfg.ca

Club de minéralogie d'Asbestos www.bobeggs.ca/f /a sbestos. htm l

Club de minéralogie de Montréal www.clubmineralogiemtl.com

Club de minéralogie de Québec lecmq.org

Club de minéralogie des Appalaches clubdemineralogiedesappalaches.jimdo.com

Club de minéralogie et paléontologie de la Gaspésie www.mineraloetpaleontogaspesie.com/index.php

Club de minéralogie Saguenay—Lac-Saint-Jean mineraux.uqac.ca/club_mineralo_08/index_cm.html

CONSOREM Consortium de recherche en exploration minérale consorem.uqac.ca

112

FCMM/CMMF Fondation canadienne des mines et de la métallurgie / Canadian Mining and Metallurgical Foundation www.cmmf72.org/fr

ICM/CIM Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole / Canadian Institute of Mining, Metallurgy and Petroleum www.cim.org

La Cité de l'Or www.citedelor.com

L'Épopée de Capelton www.minescapelton.com

Ministère des Ressources naturelles du Québec Direction de Géologie Québec wwwmrn.gouv.gc.ca/mines/geologie/index.jsp

Montreal Gem and Mineral Club www.montrealgemmineralclub.ca

Musée de géologie René-Bureau www2.ggl.ulaval.ca/musee/index.html

Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke www.naturesciences.qc.ca

Musée minéralogique de l'Abitibi-Témiscamingue www.museemalartic.qc.ca/accueil

Musée minéralogique et minier de Thetford Mines www.museemineralogique.com

Musée Redpath www.mcgill.ca/redpath/fr

OGQ Ordre des géologues du Québec www.ogq.gc.ca

Société de paléontologie du Québec www.paleospq.org

113

ANNEXE 5 GLOSSAIRE

Inspiré de Foucault, A. eti E. Raoult,1987. Dictionnaire de géologie, Paris, Masson, 331 p. et de Bates, R. et J. A. Jackson, 1980. Glossary of Geology, 2e éd., American

Geological Institute, 751 p.

A

Acide: Terme s'appliquant aux roches magmatiques dont la composition chimi-que, est de 66% ou plus de Si02 en pourcentage/poids.

Affleurement: Partie d'un terrain rocheux visible à la surface de la Terre et qui ne fait pas partie d'un sol meuble.

Agencement: Disposition, arrangement des minéraux dans une roche selon un ordre cohérent ou régulier.

Agrégat: Assemblage de substances, de minéraux qui adhèrent solidement entre eux et qu'on peut séparer mécaniquement.

Allochimique: Qualifie le sédiment formé par précipitation chimique ou bio-chimique dans un bassin de sédimentation et qui a subi un transport restreint sous forme solide à l'intérieur de ce même bassin. Les intraclastes, les oolites, les fossiles et les fragments de fossiles sont de ce type.

Altération: Processus chimique qui détruit la structure des minéraux par les agents atmosphériques, les eaux souterraines et les eaux thermales et qui contribue à la désagrégation des roches.

Amorphe: Se dit d'une substance qui ne présente pas d'état cristallin, dont les atomes constitutifs sont sans structure interne ordonnée.

Amygdalaire: Qualifie une structure de roche volcanique présentant des vésicules ou des cavités laissées par les bulles de gaz et remplies d'un minéral secondaire après la solidification de la roche.

Anatectite: Roche métamorphique formée par anatexie.

Anatexie: Fusion partielle d'une roche soumise à des températures et à une pression très élevées lors du métamorphisme régional. S'opère à une pro-fondeur importante.

Aphanitique: Qualifie une texture ou une roche dont les minéraux ne sont pas visibles à l'ceil nu.

Arénite: Roche sédimentaire terrigène dont les éléments ont une dimension comprise entre 1/16 de mm et 2 mm. Terme employé aussi au sens strict pour désigner un grès contenant de 0 à 15% de matrice.

Auréole de métamorphisme: Zone de roches caractérisées par un métamor-phisme de contact autour d'une intrusion.

114

B

Bande: Structure planaire dans une roche caractérisée par une couleur, une composition minérale ou un agencement distinctifs. L'alternance de bandes régulières dans une roche lui donne une structure rubanée.

Basique: Terme s'appliquant aux roches magmatiques pauvres en Si02, c'est-à-dire dont la composition chimique est de 45 à 52% de 5102 en pourcentage/ poids.

Bassin: Dépression à fond plat, irrégulier ou concave de dimension très variable, kilométrique à plurikilométrique, qui est ou a été un milieu de sédimentation et parfois d'activité volcanique. Par exemple: bassin océanique, bassin lacustre, bassin de sédimentation.

Batholite: Grande masse irrégulière de roche ignée à grains grossiers, formée d'un regroupement de plusieurs plutons soudés ensemble dont la surface, exposée par l'érosion, couvre une superficie de plus de 100 km2.

Bioclaste: Fossile entier ou en débris, in situ ou transporté contenu dans une roche. Il n'est jamais en position de vie.

Bioclastique: Se dit d'une roche sédimentaire contenant une proportion de bioclastes.

Bordure de trempe: Partie d'une masse de roche ignée vitreuse ou à grains très fins près d'un contact. L'épaisseur est variable, de quelques millimètres à quelques centimètres. Au contact de l'air, de l'eau ou de la roche encais-sante, la bordure subit un refroidissement plus rapide que l'intérieur de la masse de roche ignée.

Brèche de faille: Roche à fragments anguleux de plus de 2 mm associée à la présence d'une faille.

C

Cheminée: Conduit vertical d'un volcan par où s'écoulent les produits volcaniques.

Chenal: Sillon allongé et creusé comme un canal sur une surface constamment ou périodiquement recouverte par les eaux.

Cimentation: Tout processus liant entre eux des éléments et générant des roches sédimentaires compactes. Le ciment correspond en général à une précipitation chimique finement ou largement cristallisée dans les espaces intergranulaires. La cimentation se produit durant la diagenèse.

Classification: Arrangement par catégories ou par groupes de roches qui possèdent des caractères physiques ou chimiques communs ou voisins.

115

Clef d'identification : Système de classification des roches qui permet, en groupant ou en opposant leurs caractères communs ou distincts, de les distinguer les unes des autres.

Clivage: Tendance d'une roche à se fracturer le long de plans parallèles secon-daires résultant d'une déformation ou d'un métamorphisme.

Clivage ardoisier: Type de clivage au cours duquel la roche se débite en feuil-lets de moins de 1 mm d'épaisseur. ce clivage est dû à une orientation préférentielle planaire de minéraux feuilletés.

Compaction: Diminution du volume et de la porosité d'un sédiment par enfouis-sement. Sous le poids des sédiments sus-jacents, le sédiment se compacte par expulsion de l'eau interstitielle et produit une réduction du volume des vides.

Composition: Assemblage de plusieurs constituants (éléments chimiques, minéraux) formant un tout (un minéral, une roche, un ensemble de roches). Par exemple: composition chimique d'une roche ou d'un minéral, compo-sition minéralogique d'une roche.

Concordant: Se dit d'une intrusion ou d'un contact parallèle au litage de la roche encaissante.

Cônes de pression (ou shattercones): Fractures coniques visibles sur la roche et engendrées par les ondes de choc lors d'un impact de météorite.

Cornéenne: Roche de granulométrie uniforme, généralement à grains fins et non foliée, formée par métamorphisme de contact (température élevée et basse pression). La cornéenne peut contenir de gros cristaux (porphy-roblastes).

Couches: Disposition d'éléments en bandes, en zones, en lits superposés.

Coulée de lave: Épanchement en surface du magma.

Coussin: Type de coulée de lave formée sous l'eau. Au front de la coulée, l'épan-chement de lave forme des boyaux (ou tubes) allongés parallèles à la direction de coulée et moulés les uns sur les autres. Par les extrémités des tubes s'échappent des boules de lave qui s'empilent les unes sur les autres. En coupe, les boules et les tubes ont une forme en coussin compre-nant une surface supérieure convexe, un pédoncule inférieur (ou pointe) entre deux coussins sous-jacents et une bordure de trempe.

Coussinée: Qualifie une structure en forme de coussin ou une lave possédant une telle structure.

116

Cristallin: Se dit d'un état solide constitué de cristaux, dont les atomes sont disposés de façon régulière, ce qui produit des formes géométriques définies.

Cristallisation: Phénomène par lequel une masse liquide passe à l'état de cristaux. Durant la cristallisation, les cristaux peuvent rester en contact avec le liquide résiduel ou se séparer de celui-ci.

D

Déformation: Changement de forme d'un solide sous l'influence d'une contrainte ou d'une pression. La déformation entraîne le développement de structures lors d'une seule phase de déformation (tectonique simple) ou lors de phases successives de déformation (tectonique superposée).

Diabasique: Texture des roches magmatiques où des lattes de plagioclase enchevêtrées sont en grande partie ou totalement incluses dans des cristaux de pyroxène ou contiennent des pyroxènes dans les interstices. S'observe à la loupe ou à l'oail nu dans les gabbros.

Diagenèse: Ensemble des processus physiques et chimiques qui touchent un dépôt sédimentaire et le transforment progressivement en une roche sédimentaire solide et compacte. Ces processus commencent dès que le dépôt est constitué.

Discordant: Se dit d'une intrusion ou d'un contact qui recoupe le litage ou la foliation de la roche encaissante.

Dyke: Structure tabulaire d'une roche ignée intrusive dont le contact avec la roche encaissante est discordant.

Dynamométamorphisme: Métamorphisme dynamique, qui est associé aux contraintes majeures et qui conduit aux mylonites.

E

Échelle macroscopique: Ordre de grandeur qui s'applique à la description d'objets géologiques ou de phénomènes observables à l'oeil nu sur un affleurement rocheux ou plus grand.

Échelle mésoscopique: Ordre de grandeur qui s'applique à la description d'objets géologiques ou de phénomènes observables sur un échantillon de roche.

Échelle microscopique: Ordre de grandeur qui s'applique à la description d'objets géologiques ou de phénomènes observables sous le microscope.

117

Écorce terrestre: Partie externe de la lithosphère constituée de matériaux légers riches en silice et en alumine et comprenant la croûte océanique et la croûte continentale.

Effusive: Qualifie la roche magmatique qui s'épanche en surface. Synonyme d'extrusive et de volcanique.

Émoussé: Degré d'usure et d'arrondi des arêtes d'une particule à la suite de l'abrasion durant le transport. L'émoussé est qualifié d'anguleux, de suban-guleux, de subarrondi ou de bien arrondi.

Empilement: Construction d'un relief à étalement latéral par la superposition d'objets géologiques. Par exemple: empilement de sédiments, de coussins.

Épanchement: Se dit d'une lave qui se répand sur une surface donnée à l'air libre ou sous l'eau. La lave qui s'épanche sous l'eau peut produire des coussins. La lave qui s'épanche à l'air libre donne des coulées massives ou bréchiques.

Érosion: Ensemble des processus par lesquels le sol ou les roches se désagrègent et sont transportés par le vent ou par l'eau sous toutes ses formes.

Éruption: Éjection de matériel volcanique à la surface de la Terre à partir d'un cratère ou d'une fissure.

Évaporation: Passage de l'eau de l'état liquide à l'état gazeux sous forme de vapeur. Par évaporation, la concentration de sels solubles dans l'eau augmente, ce qui entraîne la précipitation.

Évaporite: Roche formée par l'évaporation de solutions aqueuses.

Extrusive: Qualifie la roche magmatique d'origine volcanique (lave ou tout matériel volcanique éjecté).

F

Faciès métamorphique: Désigne un groupe de roches caractérisées par un ensemble de paragenèses définies formées dans des conditions parti-culières de température et de pression.

Faille: Cassure de terrain avec déplacement plus ou moins important des parties séparées.

Felsique: Qualifie une roche ignée de couleur claire (indice de coloration infé-rieur à 10), pauvre en fer et en magnésium et contenant du feldspath et du quartz en abondance.

Filon-couche: intrusion de forme tabulaire dont les contacts sont concordants ou parallèles à la structure de la roche encaissante.

118

Filonien: S'applique aux roches qui se solidifient en profondeur en formant des structures tabulaires appelées filons ou dykes et qui recoupent des roches déjà solidifiées.

Fissilité: Tendance qu'a une roche à se briser, à se diviser en plaques (ou feuil-lets) plus ou moins minces suivant des plans parallèles rapprochés.

Flûte: Structure primaire d'érosion de forme conique retrouvée à la base des lits déposés sous la force d'un courant sur un lit sous-jacent. L'orientation des flûtes renseigne sur les directions des courants anciens.

Foliation: Structure planaire visible dans une roche créée par l'alignement des minéraux dans un plan préférentiel.

Fusion: Passage d'un corps de la phase solide à la phase liquide. En géologie, on parle surtout de fusion partielle, car la fusion totale nécessite tellement de conditions qu'elle est peu probable.

G

Géologie: Science pluridisciplinaire qui étudie la Terre, les roches qui la com-posent et les changements actuels ou passés qui l'ont touchée.

Gneiss: Roche à grains grossiers de métamorphisme régional, montrant une gneissosité ou un rubanement métamorphique.

Gneissosité: Variation de la composition minéralogique définissant un rubane-ment dans une roche métamorphique.

Grade métamorphique: Intensité relative du métamorphisme. Un grade méta-morphique faible implique des conditions de faibles température et pression.

Granoclassement: Dans un lit, disposition des grains dont la taille, plus gros-sière à la base, devient graduellement plus fine vers le sommet du lit. Cette disposition des particules se produit lorsque la vitesse du courant diminue.

Granulométrie: Répartition des éléments d'une roche selon leur taille ou leur diamètre. La granulométrie d'une roche ignée est fine (de 0,2 à moins de 1 mm), moyenne (de 1 à moins de 5 mm) ou grossière (de 5 à 30 mm). Ces dimensions sont différentes pour un sable.

Graphique: Qualifie la texture d'une roche dont le quartz est en inclusion dans de larges cristaux de feldspath alcalin et qui présente des formes irrégu-lières ressemblant aux caractères de l'écriture cunéiforme.

Grenue: Qualifie la texture d'une roche dont les grains sont équidimensionnels.

119

H

Homogène: S'applique à une répartition uniforme de la matière.

Hypabyssale: S'applique aux roches intrusives de faible volume qui ont refroidi rapidement près de la surface et qui sont à grains fins.

Ignée: S'applique aux roches magmatiques qui se sont solidifiées à partir d'un liquide (magma).

Immature: Se dit d'un sédiment mal trié dont les particules sont de taille diffé-rente et de forme anguleuse.

Inclusion: Cristal ou fragment d'un minéral présent dans un autre minéral. Peut être une petite cavité remplie de gaz et de liquide dans un cristal.

Indice de coloration: Pourcentage de minéraux non blancs dans une roche magmatique ou métamorphique. Les minéraux colorés sont souvent ferro-magnésiens (olivine, pyroxène, amphibole, biotite); les minéraux blancs sont principalement le quartz, le feldspath et le feldspathdide.

Intensité: Force, importance, degré, quantité d'un phénomène géologique. Par exemple: métamorphisme intense.

Intermédiaire: S'applique aux roches magmatiques contenant peu de minéraux foncés. Ces roches ont un indice de coloration compris entre 10 et 30.

Intrusion: Volume de magma qui s'est frayé un chemin vers la surface sans l'atteindre et qui s'est refroidi dans des formations déjà solidifiées. Les intru-sions sont formées de roches plutoniques.

Intrusive: Qualifie la roche magmatique qui s'est solidifiée et refroidie en profon-deur et sous la surface de la croûte terrestre.

L

Laccolite: Masse concordante de roche ignée intrusive entre deux couches, en forme de coupole dont la base est horizontale et le sommet convexe vers le haut. La forme est généralement circulaire et étendue.

Lame mince: Mince tranche de roche d'une épaisseur de 0,03 mm (30 p) montée entre deux lames de verre. Le passage de la lumière polarisée à travers la lamelle, appelée lame mince, permet d'identifier les minéraux de la roche par la détermination de leurs propriétés optiques.

120

Lamine: Disposition des particules d'une couche en fines lames souvent ondulées, parallèles ou obliques.

Lave: Magma qui s'écoule à la surface de la Terre à l'air libre ou sous l'eau. Se dit aussi d'un tel magma consolidé.

Lentille: Forme de certains dépôts sédimentaires ou roches magmatiques épais au centre et minces aux extrémités.

Linéaire: Qualifie la structure d'une roche dont les grains allongés sont parallèles.

Linéation: Structure linéaire visible dans ou sur une roche résultant: 1) d'un alignement des minéraux par écoulement dans les roches ignées ou par recristallisation dans les roches métamorphiques; 2) d'un étirement des minéraux ou des particules d'une roche; 3) d'une intersection de plans dans la roche.

Lit: Niveau de faible épaisseur (quelques centimètres à quelques mètres) délimité de part et d'autre par une surface planaire plus ou moins définie. L'empilement de lits détermine le litage d'une masse rocheuse. Le lit s'observe dans les roches sédimentaires et les roches ignées.

Litage: Présence de lits ou de lamines dans une roche. Structure d'une roche sédimentaire dans laquelle les surfaces planaires séparent les lits de com-position minérale ou de granulométrie différente dans une roche.

Litée: Qualifie une roche qui montre une disposition en lits. Structure d'une roche ignée dont les grains tabulaires sont parallèles.

Lopolite: Massif intrusif plus étendu que les laccolites et déprimé au centre par suite de l'affaissement des roches encaissantes sous-jacentes.

M

Macroscopique: Voir Échelle macroscopique.

Mafique: S'applique aux roches magmatiques contenant des minéraux riches en fer et en magnésium. Ces roches ont un indice de coloration compris entre 30 et 90.

Magma: Mélange de silicates fondus constituant un liquide qui transporte une quantité plus ou moins grande de cristaux en suspension et qui contient en solution des gaz (vapeur d'eau, gaz carbonique) qui se dégagent en grande partie dans l'atmosphère au moment de l'éruption. Les tempéra-tures des magmas varient entre 600 et 1200 °C. Le refroidissement en profon-deur ou en surface du magma produit des roches ignées ou magmatiques.

121

Magmatique: Qui provient du magma. Par exemple: roche magmatique.

Manteau: Principale partie de la Terre comprise entre la croûte et le noyau et constituée de matériaux riches en magnésium et en silicium.

Matrice: Ensemble du matériel à grains fins ou vitreux qui englobe des parti-cules ou des minéraux plus grossiers. Le terme ciment désigne la même chose pour les roches sédimentaires.

Mature: Se dit d'un sédiment bien trié constitué de particules de même dimen-sion et de forme plus ou moins sphérique.

Mésoscopique: Voir Échelle mésoscopique.

Métamorphique: Relatif au métamorphisme, qui a subi le métamorphisme.

Métamorphisme: Transformation minéralogique et structurale à l'état solide d'une roche soumise à des conditions physiques ou chimiques autres que celles qui existaient lors de sa formation. Les changements de température et de pression et l'addition de nouvelles substances chimiques sont les principales causes du métamorphisme.

Métamorphisme de choc (ou d'impact): Métamorphisme causé par la chute de météorites sur la Terre. La pression est la principale cause de trans-formation de la roche.

Métamorphisme de contact: Métamorphisme des roches encaissantes au contact de l'intrusion de roches ignées ou près du contact avec l'intrusion. La température est la principale cause de transformation de la roche.

Métamorphisme d'enfouissement: Transformation des roches à la base de séries sédimentaires de plusieurs kilomètres d'épaisseur. À défaut de déformation, les roches conservent leur structure originale. La température maximale est de 400 à 450 °C.

Métamorphisme de pression: Métamorphisme dû seulement à un change-ment des conditions de pression. Ce type de métamorphisme comprend le métamorphisme de choc et le métamorphisme dynamique.

Métamorphisme dynamique: Métamorphisme dû à un changement des conditions de pression et rencontré dans les zones de failles.

Métamorphisme régional: Métamorphisme caractérisant des roches sur de grandes étendues et de grandes épaisseurs. Le métamorphisme régional comprend le métamorphisme d'enfouissement et le métamorphisme thermodynamique.

122

Métamorphisme thermodynamique: Métamorphisme régional associé à la formation des chaînes de montagnes (orogénies) où les roches sont déformées et où les températures peuvent atteindre de 700 à 800 °C. La température et la pression ont la même importance dans ce méta-morphisme.

Métasomatisme de contact: Transformation de la composition chimique de la roche par suite d'un échange d'éléments chimiques entre l'intrusion et la roche encaissante.

Météorisation: Processus à l'origine de la formation des roches sédimentaires comprenant la désagrégation physique des roches et l'altération chimique des minéraux.

Micrite: Nom donné à la partie cristallisée en fonction de la taille des cristaux. La micrite contient plus de 50% de cristaux de taille inférieure à 0,004 mm.

Microgrenue: Qualifie une roche ignée formée de petits minéraux trapus visibles ou non à l'oeil nu, généralement accompagnés de grands cristaux isolés.

Microscopique: Voir Échelle microscopique.

Microsparite: Nom donné à la partie cristallisée en fonction de la taille des cristaux. La microsparite contient plus de 50% de cristaux de 0,004 mm à 0,063 mm.

Migmatite: Roche métamorphique produite par la cristallisation de magma provenant de la fusion partielle de roches lors d'un métamorphisme très intense.

Minéral: Substance chimique naturelle se présentant le plus souvent sous forme de solide cristallisé.

Minéralogie: Science qui étudie les minéraux.

Monogénique: Qualifie les roches sédimentaires terrigènes grossières dont les éléments sont de même nature et de même source.

Mouchetée: Qualifie des roches de métamorphisme de contact dans lesquelles certains minéraux croissent plus vite forment des taches sombre.

Mylonite: Roche associée aux failles qui contient des porphyroclastes baignant dans une matrice abondante (de 50 à 90%) finement broyée et foliée.

123

o Œillé: Qualifie un gneiss qui contient des agrégats de minéraux ou des gros

cristaux (phénocristaux) déformés en forme d'oeil et allongés dans le plan de la foliation.

Ophiolite: Ensemble de roches ultramafiques à mafiques comprenant, de la base au sommet, une péridotite très déformée, une dunite, une pyroxénite et un gabbro stratiformes, des filons-couches ou des dykes de diabase, et des coulées basaltiques coussinées parfois recouvertes de mudstone siliceux. Cette séquence de roches représente des fragments de croûte océanique.

Ophitique: Qualifie la texture des roches magmatiques dans lesquelles les pyro-xènes en grands cristaux englobent de plus petits cristaux de plagioclase.

Orogène: Chaîne de montagnes formées à une époque donnée. Ceinture de roches déformées souvent accompagnées de roches métamorphiques et plutoniques.

Orthochimique: Qualifie une substance chimique naturelle précipitée directement dans un bassin de sédimentation.

Orthogneiss: Gneiss provenant de la transformation d'une roche d'origine ignée.

Paragenèse: Terme désignant un assemblage de minéraux coexistants dans une roche. Une paragenèse minérale métamorphique est un assemblage de minéraux en contact entre eux qui sont produits au cours d'un même événement de déformation ou de recristallisation.

Paragneiss: Gneiss provenant de la transformation d'une roche d'origine sédimentaire.

Particule: Élément constituant d'une roche sédimentaire pouvant être d'origine minérale, biologique ou chimique.

Patine: Croûte d'altération superficielle de la roche dont l'épaisseur est variable.

Pédoncule: Partie inférieure d'un coussin de lave qui se moule sur les parties convexes des coussins sous-jacents.

Pegmatite: Roche magmatique de composition variable mais le plus souvent granitique, caractérisée par la grande taille de ses cristaux (plus de 1 cm en moyenne).

Pegmatitique: Relatif à la pegmatite.

124

Pétrogenèse: Branche de la pétrologie qui étudie l'origine des roches.

Pétrographie: Étude et description de la roche.

Pétrologie: Étude de la composition, de la structure et de l'origine des roches.

Phanéritique: Qualifie la texture d'une roche ignée dont les cristaux sontvisibles à l'oeil nu.

Phénocristal: Dans une roche magmatique, cristal de grande taille dans une matrice à grains plus fins.

Planaire: Qualifie une structure qui se présente sur une surface plane.

Pli: Surface planaire ayant subi une déformation continue formée d'ondulations plus ou moins serrées.

Pluton: Masse importante de roche magmatique formée en profondeur et amenée vers la surface par l'érosion.

Plutonique: Qualifie une roche ignée qui forme des plutons.

Pcecilitique: Qualifie une texture dans laquelle de petits cristaux épars sont contenus dans un plus gros cristal d'un autre minéral.

Polygénique: Qualifie une roche sédimentaire terrigène grossière dont les éléments sont de nature variée et de sources distinctes.

Porphyrique: Qualifie la texture d'une roche ignée volcanique dont les grains les plus grossiers sont contenus dans une matrice plus finement grenue.

Porphyroblaste: Dans une roche métamorphique, grand cristal dans une matrice à grains plus fins. Équivalent d'un phénocristal dans une roche magmatique, mais d'origine métamorphique.

Porphyroblastique: Qualifie une texture de roche métamorphique produite par la croissance rapide de certains minéraux dans une matrice plus fine. Le contraste granulométrique s'établit pendant un événement métamor-phique.

Porphyroclaste: Cristal anguleux et irrégulier de plus grande taille dans une matrice à grains plus fins ou finement recristallisés ayant échappé à un broyage total de la roche. Associé à des zones de déformation.

Porphyroclastique: Qualifie la texture d'une roche où on observe des porphy-roclastes.

Précipitation : Action chimique spontanée séparant un solide de la solution qui le contenait sous forme dissoute.

125

Précipité chimique: Dépôt purement chimique formé lorsque les solutions (les eaux marines) deviennent saturées et ne peuvent contenir plus d'éléments en solution.

Préférentiel: Qualifie toute disposition des minéraux ou des particules qui ne sont pas orientés dans toutes les directions au hasard. La disposition préférentielle peut être planaire ou linéaire.

Propriétés chimiques: Ensemble des caractères qui se rapportent à la chimie, à la constitution des substances.

Propriétés cristallographiques: Ensemble des caractères qui se rapportent aux formes cristallines des substances.

Propriétés physiques: Ensemble des caractères qui se rapportent à la nature des substances.

Protolite: Désigne la roche initiale ou roche mère qui, soumise à des conditions de température ou de pression différentes, subit des transformations pour devenir une roche métamorphique.

Province géologique: Étendue ou région distincte reconnaissable qui possède une histoire tectonique ou une évolution géologique similaire pendant une période de temps déterminée.

Pyroclastite: Roche formée par l'accumulation de fragments de roches volca-niques projetés lors d'une éruption volcanique.

R

Recristallisation: Action de transformer un assemblage ou une paragenèse minéralogique en une nouvelle paragenèse lors de processus métamor-phiques.

Ride: Relief centimétrique formé par les courants dans les dépôts marins meubles.

Roche: Agrégat solide et cohésif de grains d'un ou de plusieurs minéraux cristal-lisés ou amorphes.

Roche encaissante: Roche qui entoure une intrusion.

Rubanée: Qualifie la structure d'une roche présentant des bandes parallèles qui se distinguent par des compositions minéralogiques différentes.

Rubanement: Alternance de niveaux ou de lits de couleurs différentes.

Rubanement métamorphique: Sous l'effet d'un métamorphisme élevé, réparti-tion ou ségrégation des minéraux d'une roche en une alternance de bandes de minéraux clairs trapus comme le quartz et le feldspath et de bandes de minéraux allongés et souvent foncés comme la biotite.

126

S Schiste: Roche métamorphique présentant une schistosité, une orientation

préférentielle planaire de minéraux allongés ou le plus souvent feuilletés comme les micas, et dont les grains sont visibles à l'ceil nu.

Schistosité: Présence de surfaces planaires dans les roches métamorphiques résultant de l'orientation des grains de la roche dans un plan. Le grain de la roche est visible à l'oail nu sur les plans.

Sédiment: Dépôt naturel formé d'un assemblage de particules transportées par le vent, l'eau ou la glace ou précipitées sur place. Le sédiment peut être meuble (comme le sable) ou consolidé (comme un grès).

Sédimentaire: S'applique au processus formant les roches, soit par l'accu-mulation et la cimentation de particules transportées par le vent, l'eau ou la glace vers un lieu de sédimentation généralement dans l'eau, soit par précipitation chimique sur le lieu de sédimentation.

Sédimentation: Dépôt en couches de particules en suspension dans l'air ou dans l'eau sous toutes ses formes ou de précipités chimiques.

Ségrégation: Séparation à l'état solide de phases de différentes compositions d'une masse magmatique ou d'une roche métamorphique.

Shattercones: Voir Cônes de pression.

Sill: Intrusion de forme tabulaire dont les contacts sont concordants avec la roche encaissante.

Skarn: Roche constituée presque entièrement de silicates riches en calcium qui était, à l'origine, un calcaire ou une dolomie et qui s'est enrichie en silice, en alumine, en fer et en magnésium au contact d'une intrusion granitique.

Solide: État physique de la matière ne pouvant s'écouler spontanément à cause de sa grande rigidité.

Sparite: Nom donné à la partie cristallisée en fonction de la taille des cristaux. La sparite contient plus de 50% de cristaux de taille supérieure à 2 mm.

Sphérolitique: Qualifie la texture d'une roche volcanique siliceuse riche en verre contenant un ou plusieurs minéraux sous forme sphérique (sphé-rolite) dont l'intérieur montre des fibres rayonnant à partir du centre des sphères. Les sphérolites ont un diamètre d'une fraction de millimètre à quelques centimètres.

Stock: Intrusion généralement discordante de roche ignée dont la superficie ne dépasse pas 100 km2.

127

Stratification: Structure d'une roche produite par la disposition des sédiments en couches, en lits, en lamines ou en lentilles parallèles de grande exten-sion latérale.

Stratification entrecroisée: Disposition des sédiments en minces lits inclinés par rapport au litage dans une roche sédimentaire. Cette disposition résulte du courant de l'eau (ou du vent) dont la direction va dans le sens de la pente. Il s'agit d'une structure primaire de la roche qui se produit lors de sa formation.

Stratiforme: Qualifie une roche qui se présente en couches.

Structure: Ensemble des arrangements des éléments d'une roche. La structure est observable sur un échantillon de roche ou sur l'affleurement. On mesure l'orientation des structures avec une boussole et on représente les différentes structures observées par des symboles appropriés sur une carte géologique.

Suévite: Brèche à fragments anguleux cimentés par du verre située près des sites d'impact de météorites.

T

Tectonique: Ensemble des déformations ayant frappé des terrains géologiques après leur formation. Désigne également l'étude de ces déformations.

Terrigène: Qualifie les sédiments qui proviennent de l'érosion de matériaux situés à l'extérieur du lieu de sédimentation et qui sont transportés sous forme solide dans le bassin de sédimentation.

Texture: Ensemble des aspects géométriques des minéraux ou des particules de roches qui s'observent sur un échantillon ou en lame mince sous le microscope. La texture comprend la taille, la forme et l'arrangement des minéraux ou des particules.

Tri: Mesure de l'homogénéité de la taille des particules dans les roches sédi-mentaires.

U

Ultramafique: Qualifie une roche riche en minéraux foncés dont l'indice de coloration est supérieur à 90.

Ultramylonite: Mylonite dont les grains sont tellement fins qu'ils ne peuvent être vus à l'oeil nu. Cette roche est foliée et contient moins de 10% de porphyroclastes.

128

V

Variolitique: Qualifie la texture d'une roche volcanique pauvre en silice et vitreuse contenant des sphères de couleur vert pâle à blanchâtre constituées de fibres divergentes de plagioclase avec ou sans verre interstitiel, avec ou sans granules de pyroxène, d'olivine ou d'oxyde de fer.

verre: Roche formée lorsque le magma refroidit trop rapidement pour permettre la cristallisation (la formation de cristaux).

vésiculaire: Qualifie la structure des roches volcaniques qui contiennent des vésicules ou de petites cavités millimétriques à centimétriques, sphériques ou tubulaires laissées par les bulles de gaz. Si les trous sont remplis, on parle alors d'une structure amygdalaire.

Vitreux: Constitué de verre.

Volcan: Montagne constituée autour du lieu où le magma atteint la surface pour donner des laves ou des fragments volcaniques (roches volcanoclastiques).

volcanique: Qualifie les constituants ou les matériaux provenant d'un volcan. Qualifie aussi les objets associés au volcan ou qui en ont les caractéristiques.

Volcano-sédimentaire: Qualifie la roche constituée d'une accumulation de fragments d'origine volcanique.

W

Wacke: Grès constitué de plus de 15% de matrice argileuse.

Y

Yeux: Gros cristaux ou agrégats de cristaux lenticulaires qui, vus en coupe, montrent la forme d'un oeil. S'observent dans les gneiss, où ils sont surtout constitués de feldspath potassique.

129

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133

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

FIGURE 1

Dureté des minéraux selon l'échelle relative de Mohs

FIGURE 2

Diagrammes de référence pour une estimation visuelle de la proportion des constituants de la roche

FIGURE 3

Cycle des roches montrant les différents types de roches et leurs relations

FIGURE 4

Comment utiliser un diagramme triangulaire

FIGURE 5

Schéma montrant la formation du magma donnant naissance aux roches magma-tiques intrusives et extrusives

FIGURE 6

Classification et nomenclature des roches ignées

FIGURE 7

Classification et légende des roches ignées au Ministère

FIGURE 8

Autres roches ignées

FIGURE 9

Classification des roches pyroclastiques

FIGURE 10

Schéma montrant différentes structures de roches magmatiques intrusives et effusives

FIGURE 11

Schéma illustrant des laves à structures coussinées et tubulaires de la région de Thetford Mines

FIGURE 12

Schéma illustrant la formation des roches sédimentaires et les processus respon-sables de leur formation: l'érosion, le transport, la sédimentation des fractions détritiques et chimiques et la solidification de ces sédiments sous forme de strates

135

FIGURE 13

Classification générale des roches sédimentaires selon l'origine des fragments

FIGURE 14

Classification des grès

FIGURE 15

Classification des roches sédimentaires terrigènes selon la granulométrie

FIGURE 16

Classification des sédiments fins

FIGURE 17

Classification des calcaires

FIGURE 18

Schéma illustrant certaines structures de roches sédimentaires

FIGURE 19

Schéma illustrant différents types de métamorphisme en fonction de la tempé-rature et de la pression

FIGURE 20

Domaines des différents types de métamorphisme avec les grades et les faciès de métamorphisme régional en fonction de la température et de la profondeur

FIGURE 21

Structures typiques du métamorphisme

FIGURE 22

Schéma illustrant la déformation tectonique des roches métamorphiques en fonction de la profondeur

FIGURE 23

Principales roches sédimentaires et ignées (protolites) et équivalents métamor-phiques

FIGURE 24

Schéma montrant les différents types de roches et leurs relations

FIGURE 25

Carte géologique du Québec

FIGURE 26

Divisions des grands ensembles géologiques du Québec

FIGURE 27

Carte des mines actives au Québec, 2013

136

TABLEAU 1 Nom des roches ignées intrusives et équivalents extrusifs

TABLEAU 2 Description des roches

137

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