Gymnázium Jana Nerudy

Caractéristique de Gymnázium Jana Nerudy

Les classes scientifiques, littéraires et la sectionbilingue sont installées dans le bâtiment du lycéeà Malá Strana à Prague. La section musicale ason siège à Prague 3 Žižkov. Les classesbilingues franco-tchèques datent de 1990. Leurexistence a été négociée dans le cadre de l’accordculturel entre la France et la Tchécoslovaquie.

Les études dans ces classes orientées sur les

sciences durent 6 ans. Les programmes ont été

préparés par une commission d’experts

français, tchèques et slovaques.

Pendant les deux premières années, les élèves

suivent un enseignement de français intensif

(français langue étrangère, 10 et 11 heures par

semaine).

A partir de la troisième année, les cours de

mathématiques, histoire, géographie, physique et

chimie sont donnés en français. On utilise les

manuels français pour le lycée, le français

devient à ce niveau langue de travail.

A partir de la 3ème année, le français estenseigné comme en France (niveau français –langue maternelle). Le baccalauréat est lemême qu’en France, sauf pour le tchèque. Les connaissances de français au niveauDALF permettent aux bacheliers d’étudier àl’étranger, s’ils le désirent.

PROJET COMENIUS Co-nai-sens

Au cours de l’année scolaire 2005/06

les élèves de la classe bilingue franco

-tchèque 2C ont rejoint l’équipe de

professeurs participant au projet

international Co-nai-sens sur la gestion

mentale. Ils ont servi de classe pilote.

Les activités concernant le geste de

mémorisation ont été menées par

un de leur trois professeurs de français.

TEMOIGNAGE D’ ELEVES SUR

LE GESTE DE MEMORISATION

âge• 15 ans

élèves de la classe 2C puis 3C de la section

bilingue franco-tchèque

cadre disciplinaire

• français langue étrangère

Mémorisation d´un texte (support: la fable de Jean de La Fontaine: Le Corbeau et le Renard)

type de résultat attendu

obtenir le témoignage des élèves sur le geste de mémorisation pour qu´ils:

• prennent conscience de leur fonctionnement mental

• profitent de ce que disent les autres pour enrichir leurs habitudes évocatives

finalité

différence entre:

perception, évocation, production

à partir d’un texte qui ne pose pas

de problèmes de compréhension

accent sur

• 1ère étape :

2 semaines, travail à faire à la maison• 2e étape :

travail en classe à plusieurs reprises,

espacé dans le temps

durée

• rappel des informations données

pendant la séance d´initiation à la GM: différence entre:

- perception

- évocation (voir document power point

sur évocation –évoqué - www.conaisens.org )

- familles évocatives

- geste d´attention

- et de mémorisation...

consignes pour le travail à la maison

3 questions pour guider l’élève dans son auto-observation

(Proposition de questions possibles)

• Comment avez-vous appris la fable? (perception évocation)

• Comment l’avez-vous en tête maintenant (pendant la récitation, en situation de production)?

• Quel réinvestissement avez-vous évoqué?

travail en classe

• distribution de textes• lecture• explication des mots

nouveaux

• à la maison :

tout en apprenant le texte de la fable,

l’élève doit noter comment il s’y prend

activité 1

• après 2 semaines d´apprentissage, plusieurs élèves présentent leurs notes

• ils parlent de leur motivation pour apprendre, de leurs stratégies d’apprentissage, du réinvestissement prévu,… et des difficultés rencontrées pendant ce travail

activité 2

• après avoir écouté plusieurs témoignages différents, les élèves ont la possibilité de compléter leurs notes

• ajouter à la description de leurs évocations

ce qu’ils ont oublié ou ce qu’ils n’ont pas trouvé important au départ

activité 3

Exemples de témoignages guidés par le maître qui facilite l’instrospection.

(voir document power point sur l’introspection - projet européen Co-nai-sens : rubrique Productions, puis “Qu’est-ce que la gestion mentale ?” sur le site www.conaisens.org)

JEANvers une évocation finale en

mots vus

• Première idée : cela pourrait être un texte plus long.

• J’ai appris la fable en une heure : je l’ai lue plusieurs fois, après j’ai écrit le mot le plus intéressant pour chaque ligne. Je redisais le poème Je redisais le poème en regardant en regardant mes mots écritsmes mots écrits..

• Finalement je n’avais plus besoin de regarder les mots.

• Quand je récite cette fable, je vois dans ma tête je vois dans ma tête mes mots et le textemes mots et le texte..

PROFESSEUR

Comment est votre texte dans Comment est votre texte dans votre tête : votre tête :

est-il écrit à laest-il écrit à la m main ?ain ?

En entier?En entier?

Cliquez sur l’image pour entendre le témoignage

Commentaire du professeur

Jean confirme que son évocation finale du texte est une évocation qui utilise le code écrit et qu’elle est visuelle. Pour y parvenir, il est forcément parti (en perception) du texte distribué et il a réécrit le texte sur l’ordinateur. C’est ce travail personnel qui lui a permis d’arriver à la mémorisation du texte de la fable. On ne sait pas dans quelle langue évocative Jean a encodé ses mots clés (questionnement à poursuivre).

SIMONEPLAISIR DE DECOUVERTE

Quand j’ai appris que nous devions apprendre unpoème, c’était pour moi un changementintéressant. Pourquoi?Parce que cette fable est très connue et parceque je ne connais pas beaucoup d’oeuvreslittéraires en français. Tout cela s’est passédans ma tête au moment de la distribution desfeuilles et c’était tout en tchèque.

SIMONE REPETITIONS ET VERIFICATIONS

• Comment j’ai appris la fable?

Je l’ai lue chaque soir et chaque matin.Lundi j’ai essayé de la réécrire à la main. Il y avait beaucoup de fautes, alors je les ai soulignées en rouge et je la réécrivais aussi longtemps qu’il y avait des fautes.

SIMONE PROJET DE REINVESTISSEMENT

• Comment je l’utiliserai dans le futur?

Si je veux ébahir mes camarades, je pourrai la réciter.

Je pourrai aussi utiliser la morale, si je veux semoncer quelqu’un qui a les traits de caractère du Corbeau.

SIMONERESTITUTION

Avant de réciter je réentends ma voixréentends ma voix dans ma tête.

Simone parle d’une évocation

auditive. Est-ce l’aboutissement d’un

itinéraire mental faisant intervenir d’autres

évocations mentales?

Commentaire du professeur

PROFESSEUR

Quelle est l’évocation initiale?

Cliquez sur l’image pour entendre le témoignage

Commentaire du professeur

Simone précise qu’elle a des évocations auditives en 3ème , puis en 1ère personne (corbeau), mais aussi visuelles (langage des symboles).

MONIQUEREFLEXIONS INTERIEURES

Quand j’ai vu la fiche, la première chose que

j’ai pensée c’était que c’est très intéressant

d’apprendre cette fable.

Après je me suis souvenue que j’ai toutes les

fables à la maison parce que je les avais reçues

pour mon anniversaire.

MONIQUE PROJET DE REINVESTISSEMENT

Comment je pourrais utiliser cette fable ?

Je vais obtenir une bonne note... et peut-être

quelqu’un dira : « Dis quelque chose en

français! » et je pourrai dire cette fable.

MONIQUE PERCEPTION EVOCATION

• Comment j’ai appris cette fable ?

Je l’ai lue plusieurs fois... Après j’ai essayé de dire les quatre premiers vers sans l’aide du texte. Quand cela n’allait pas, j’ai regardé le papier encore une fois. Quand cela allait, j’ai continué. Parfois je savais l’histoire de cette je savais l’histoire de cette fablefable, mais j’ai dû réfléchir aux mots du vers qui suivait.

PROFESSEUR

Comment étaitComment était--elle présente dans votre elle présente dans votre tête pendant la récitation? En tchèque, en tête pendant la récitation? En tchèque, en d’autres mots, en images, ...?d’autres mots, en images, ...?

Monique nous livre spontanément son Monique nous livre spontanément son habitude de mémoriser par répétition; habitude de mémoriser par répétition; néanmoins grâce aux questions du néanmoins grâce aux questions du professeur, elle va nous livrer son professeur, elle va nous livrer son itinéraire mental avec plus de itinéraire mental avec plus de précision.précision.

MONIQUE

J’ai fait des liens logiques J’ai fait des liens logiques etet dans ma tête dans ma tête j’ai vu j’ai vu le Renard assis sous un arbre et le le Renard assis sous un arbre et le Corbeau qui était sur cet arbre.Corbeau qui était sur cet arbre. J’ai vu le film J’ai vu le film en couleur en couleur du Renard et du Corbeaudu Renard et du Corbeau et et j´ai j´ai entendu dans ma tête ma voixentendu dans ma tête ma voix. J´ai entendu . J´ai entendu comment je disais cette fable (en français) comment je disais cette fable (en français) pendant „le film“.pendant „le film“.

De quel type de liens logiques s’agit-il?

Le professeur

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Commentaire du professeur

Monique confirme les évocations verbales (à la 1ère personne) et en même temps visuelles.

Cliquez sur l’image pour entendre le témoignage

MONIQUE

J´ai imaginé l´histoire de cette fable.

Au début j´ai vuAu début j´ai vu le Renard assis sous un arbre et le Corbeau qui était sur cet arbre.

AprèsAprès comment le Renard parlait avec le Corbeau et à la finà la fin comment le Corbeau laissait tomber sa proie et comment le Renard lui disait la morale.

Monique trouve des liens logiques exprimant la

succession dans le temps.

Commentaire du professeur

ELISE PROJET

DE COMPARAISON ?

J’ai lu la fable et je l’ai traduite. Je l’ai en tchèque (la traduction). J’ai comparé les deux variantes. J’ai appris la fable en tchèque.J’ai appris la fable en français.J’ai écris la fable en français sur un papier.

PROFESSEUR

En apprenant le texte, qu’avez-vous En apprenant le texte, qu’avez-vous vu/entendu dans votre tête? vu/entendu dans votre tête? Des images, votre voix ou celle de quelqu’un Des images, votre voix ou celle de quelqu’un d’autre? d’autre? Y avait-il des différences pour Y avait-il des différences pour l’apprentissage en tchèque et en franl’apprentissage en tchèque et en français?ais?

ELISE

J’ai imaginé la fable sous forme de filmsous forme de film. J’ai aussi vu un dessin d’Adolf Born fait spécialement pour ce livre. J’ai vuJ’ai vu cette illustration dans mon « film ».

En situation de restitution :

Quand je récitais ou écrivais la fable et que je ne pouvais pas me souvenir du texte en français, j’ai regardé la version tchèque et je continuais à réciter.

Elise a choisi un double cheminement mental pour arriver au but: elle fait une opération en plus en passant par le tchèque et à chaque fois elle doit regarder ce texte. Il n’est pas encore présent en mots dans sa tête. Il lui sert quand même d’appui car ses évocations visuelles ne sont pas suffisantes.

Commentaire du professeur

MARTHE PLAISIR D’APPRENDRE ET

DE COMPRENDRE

Je pense que voir un peu de poésie, c’était une

bonne idée. J’apprenais cette fable surtout dans

le tram ou dans le métro. A la fin je l’ai répétée

plusieurs fois à la maison.

Ce qui m’aide, c’est que je comprends ce que je dis.

PROFESSEUR

Sous quelle forme le texteSous quelle forme le texte de la fable se de la fable se constituait-il dans votre tête? constituait-il dans votre tête? Images ou texte écrit ou entenduImages ou texte écrit ou entendu ou dit ou dit par votre propre voix?par votre propre voix?

MARTHE

Précisément j’ai vu j’ai vu un arbre qui se trouve un arbre qui se trouve devantdevant la fenêtre de ma grand-mèrela fenêtre de ma grand-mère. C’est l’hiver et les branches de cet arbre sont nues. Le Corbeau se trouve sur une branche.

Quand je répétais l’histoire à haute voix, j’ai vu j’ai vu le textele texte avec lesavec les ligneslignes,, écrit sur le papier, écrit sur le papier, et des actions qui se suivent.

Marthe semble compléter ses évocations visuelles (images concrètes) par les évocations du texte écrit (langage des symboles).).

Commentaire du professeur

YVONNEDESCRIPTION DU CADRE

D’APPRENTISSAGE

Samedi j’ai mis la radio et j’apprenais la fable. Je marchais dans ma chambre.Quand j’ai retenu une ligne je répétais les lignes du début. Puis j’ai dit la fable quatre fois. J’ai posé le texte près de mon lit et avant de me coucher je l’ai lu. Les autres jours je l’ai dit quand je m’en suis souvenue. Par exemple dans l’autobus, à l’école ou dans la salle de bains. Le dernier jour, ma mère m’a fait réciter.

PROFESSEUR

Que s’est-il passé dans votre tête pendant Que s’est-il passé dans votre tête pendant l‘apprentissage? Sous quelle forme avez l‘apprentissage? Sous quelle forme avez vous évoqué l’histoire? Images ou texte vu vous évoqué l’histoire? Images ou texte vu ou entendu? Par quelle voix?ou entendu? Par quelle voix?

YVONNE

Quand j’ai essayé d’apprendre la fable, j’ai vu une image abstraite une image abstraite où il y avait des mots en des mots en noir mais pas clairsnoir mais pas clairs. J’ai entendu ma voix dans maentendu ma voix dans ma tête. tête.

PROFESSEUR

Quel était le rôle de cette „imageQuel était le rôle de cette „image abstraite“. abstraite“. Pouvez-vous la préciser? Et les mots vus, Pouvez-vous la préciser? Et les mots vus, sont-ils devenus clairs à la fin de sont-ils devenus clairs à la fin de l’apprentissage?l’apprentissage?

Cliquez sur l’image pour entendre le témoignage

Commentaire du professeur

Les répétitions successives lui apportent des enrichissements évocatifs..

CHRISTINEQUELLE

PERCEPTION?

D’abord j’ai relu la fable trois fois. Après j’ai caché le texte. Si j’ oubliais quelques lignes, je devais la relire. En répétant la fable,je ne pouvais pas imaginer l´illustration et mes notes, j’ai seulement entendu ma voixentendu ma voix.

PROFESSEUR

Sous quelle forme vous êtes-vous Sous quelle forme vous êtes-vous „représenté” la fable? Images – par „représenté” la fable? Images – par exemple photo, dessin, BD, symboles?exemple photo, dessin, BD, symboles?

CHRISTINE

J´ai entendu dans ma tête ma voixJ´ai entendu dans ma tête ma voix et je me suis parlé : j’ai fait des liens logiquesai fait des liens logiques et je répétais les mêmes mots.

Commentaire du professeur

Christine verbalise le texte dans sa tête (elle l’évoque en 1ère personne) et le complète par son propre commentaire.

Les élèves récitent ...

Jean de La Fontaine :

« Le Corbeau et le Renard »

Yvonne

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Andrée

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Anne

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Prolongement du travail sur le geste de mémorisation

6 mois après le début du travail sur le projet,

les élèves ont mémorisé un autre texte plus

long et plus difficile (Jacques Prévert : Pour

faire le portrait d’ un oiseau). D’après leurs

témoignages, ils l’ont appris plus vite et plus

facilement.

Jacques Prévert :

« Pour faire le portrait d’un oiseau »

Les élèves récitent ...

Michèle, Anne et Andrée

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Evaluation du projet par les élèves

Suivent quelques commentaires des élèvesconcernant l’apport de la GestionMentale pour leur apprentissage (l´initiation àla théorie de la Gestion Mentale et les activitésliées au geste de mémorisation dans les cours defrançais, histoire et dessin).

... j’ai apprécié le travail sur les schémas…

... il était bien de voir comment le cerveau fonctionne, quelles sont les différentes phases de la mémorisation…

... l’avantage de ce projet, d’après moi, c’est qu’on voit comment travaillent les autres. Je pense qu’il est bien d’avoir une idée de ce qui se passe dans notre tête. On a découvert différents fonctionnements mentaux…

... je me suis rendue compte que je n’avais jamais réfléchi à la manière dont on mémorise, avant ce projet…

... c’était un projet utile, mais on aurait pu commencer plus tôt (au début des études au lycée)…

... la GM m’a aidé à comprendre quelle méthode d’apprentissage est pour moi la meilleure…

... ça m’a permis de bien apprendre le sujet (histoire) à l’aide de schémas que je n’utilisais pas avant, comme j’utilisais plutôt ma mémoire auditive....A vrai dire, quelquefois je n’ai même pas remarqué qu’on utilisait la GM, peut être parce que les méthodes de la GM me paraissent très naturelles et normales…

... Aujourd’hui je fais un effort et je pense au but de l’apprentissage. Le projet m’a rappelé l’importance de la répétition....

... Je réfléchis plus à comment j’apprends et plus souvent j’essaie de mettre les informations en rapport ... Je laisse travailler mon imagination et ça m’aide à apprendre plus facilement et à retenir les informations plus longtemps.

Réalisation

Activités et dialogue pédagogique Zdenka Akselrodová

Mise en forme power point :

Jonáš Svatoš, Kateřina Ullschmiedová

Remerciements à Michèle Giroul-Chevassus et Claudie Berckmans de l’IIGM

et Hélène et Pierre-Paul Delvaux de If Belgique