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h 21 École nationale supérieure d’architecture de Marseille, 2013-2014 Enseignant es H21 Mohamed Belmaaziz Alexandra Biehler Alexandre Chapuis Didier Dalbéra Isabelle Fasse Jean-Charles Franceschi Muriel Girard Daniel Halik Arlette Hérat Jean-Marc Huygen Alexandre de La Foye Carole Lenoble Emmanuel Luciani Yvann Pluskwa Jean-François Quelderie Florence Sarano Pascal Urbain Marc-André Velay-Dabat Habiter le monde, penser la décroissance au 21 e siècle H21 : fonctionnement Candidature Une lettre de motivation est demandée à l’étudiante qui envisage de s’inscrire dans H21. Compte tenu de la problématique et des options proposées par le département d’une part, compte tenu des acquis personnels d’autre part, quelles directions veut-ilelle donner à ses études et, au-delà, à sa vie d’archi- tecte ? La lettre est envoyée avant le 4 juillet pour la rentrée de septembre (à [email protected]). - Ce délai permet l’analyse des lettres puis une réponse fin juillet. - Il permet soit de proposer une réorientation soit une adaptation des heures d’encadrement entre les différentes options. - Une préparation est possible pendant l’été pré- cédant le début des cours. L’étudiante passe ainsi du statut de consommateur à celui d’acteur : ilelle raisonne ses choix. À l’inverse, les lettres permettent au département de se remettre en question. Projet et séminaire L’objectif pédagogique du cycle master n’est plus l’acquisition progressive et imposée de connais) sances mais le développement de méthodes per- sonnelles et la gestion de situations réelles, com- plexes et intégrant les différentes échelles (du terri- toire au détail architectural). En projet, les étudiantes de master 1 et 2 sont dès lors mélangées (avec des exigences différentes de résultat) : les studios de projet P1- permettent de valider les semestres 7 ou 9 indifféremment ; de même pour les P2- en semestres 8 ou 10 ; un semestre de projet non validé peut l’être dès le semestre suivant (par exemple, projet S7 validé en P2). Chaque semestre (pair ou impair), il y a un choix possible entre quatre studios explorant chacun la problématique H21 (« plus avec moins ») selon une entrée particulière : - architecture bioclimatique (partir des données géographiques) ; - architecture écosystémique (relations entre les êtres vivants) ; - occupation humaine du territoire (répartition de l’homme sur la planète) ; - densité et mobilité (efficacité). Séminaires - S7 (« Vivre ensemble ») interroge la société dans ses rapports à la ville à travers les sciences hu- maines. - S8 (« Éco-construire ») interroge les méthodes de conception à travers les techniques environne- mentales et constructives. - S8 se termine par une initiation à la recherche et la production d’une « intention de mémoire » (dans l’un des deux thèmes, au choix, de S7 ou S8). - S9 commence par une méthodologie du mémoire (TPE ou TPErecherche) et est ensuite encadré par l’une des deux équipes (sciences humaines ou techniques environnementales et construc- tives). - Un autre parcours est possible, mais continu de S7 à S9 : « Construire parasismique ». Département Mutualisation, interdisciplinarité, débat En projet, les studios P1- (S7 et S9) proposent des travaux en groupes : apprentissage du travail en équipe et correction d’un petit nombre de projets, mais par des enseignantes de plusieurs disciplines. Les studios P2- (S8 et S10) proposent des travaux individuels. En séminaire, le S7 et le début du S8 sont consacrés à une vision globale et au débat alors que la fin du S8 et le S9, avec des apports méthodo- logiques communs, permettent un positionnement personnel. Le système de quatre options par semestre vise un fonctionnement réellement complexe en même temps qu’un progrès personnel : - « auto-enseignement » entre étudiantes de master 1 et 2 mélangées ; - enseignantes de diverses disciplines participant à une même option ; - moments communs entre les options de projet et entre les thèmes de séminaire. Cette mutualisation permet de gagner du temps, de structurer, partager et mettre en débat les sujets abordés dans les différentes options et de progresser dans la problématique du département. Cela con- duit à l’exposition dans l’école, à la contradiction des points de vue et au bilan (publication). - La première journée du semestre est commune : cours introductifs, discussions. - En début de second semestre : table ronde alimen- tée par les travaux en cours dans les options et séminaires. - Un « thème de l’année » exploré par l’ensemble des options (projet et séminaire) conduit à mutua- liser recherches et travaux. Pour 2012-2013, ce thème est habiter le monde. Enfin, des collaborations avec d’autres départements universitaires doivent enrichir l’interdisciplinarité (ensei- gnement et recherche) dans les domaines abordés par H21. Parcours personnel de l’étudiant e - L’organisation interne de H21 vise une mobilité et une autonomie individuelles autant qu’une po- rosité. L’étudiante peut ainsi définir son propre parcours (dans le cadre de la problématique gé- nérale du département, acceptée et voulue par la lettre de motivation), tout en profitant des résul- tats des autres options. - Si les options de projet présentent une continuité de propos entre premier et second semestres, la continuité n’est pas obligatoire pour l’étudiante, qui reste libre de ses choix semestriels (y compris changer de département). - Les options de projet contiennent des encadre- ments personnels : stage de formation pratique en S8, PFÉ en S10, mise à niveau en cas de redoublement d’un projet. - Outre la formation commune à la recherche, le séminaire peut conduire à la mention Recherche. Les étudiantes concernées développent leur tra- vaux dans les laboratoires ABC, InsARTis ou INAMA (membres du Département de la Recherche doc- torale de l’ÉNSAM, DREAM), ou dans des équipes de recherche étrangères selon les modalités des conventions d’échanges et cotutelles entre écoles et universités. Document téléchargeable sur le site de l’école. C’est seulement quand nous pouvons habiter que nous pouvons bâtir. Martin HEIDEGGER, Bâtir, habiter, penser, 1954 H21130609 Si l’homme a cru à des ressources inépuisables, l’architecte d’aujourd’hui doit faire avec le solde : de l’énergie et de la matière en quantités limitées, de l’espace, du temps et un savoir limités. On peut croire, par réaction, que les impératifs écologiques sont un juste retour des choses, un rappel à l’ordre naturel, mais il est plus fécond d’y voir une malice du monde, qui sera déjouée par la ruse de l’architecte, ou du « bricoleur » dans le sens de Claude LÉVI-STRAUSS (La Pensée sauvage, 1960). Comment réduire l’empreinte écologique de 5 ha/habitant en Europe à 1,2 ? Quels dispositifs architectoniques peut-on développer, tant au niveau des usages et des pratiques collec- tives, du bâtiment, de la ville et du territoire ? Comment récon- cilier science et bricolage ? Pour contribuer au débat suscité par ces interrogations, le département H21 propose d’explorer la décroissance (ou l’a- croissance) : la simplicité volontaire conduisant à plus de bien- être (individuel, collectif, écosystémique), moins de consom- mation et plus d’attention aux autres. À travers des références structurées de la production architecturale, il propose des méthodes et stratégies de projet fondées sur des rencontres interdisciplinaires. Les situations de projet sont centrées sur l’objet architectural – objet existant à analyser ou objet à penser, concevoir et produire – dans un contexte économique, social et culturel indissociable des préoccupations de l’architecte et de l’ensemble des acteurs opérationnels et institutionnels impliqués dans l’aménagement du territoire : - compléter ou renégocier ce qui existe ; - construire mieux avec moins, en combinant techniques traditionnelles et innovantes ; - concevoir autrement pour fabriquer le monde de demain, contraint mais biotique.

Heidegger - Archi

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h21École nationale supérieure d’architecture de Marseille, 2013-2014

Enseignantes H21Mohamed Belmaaziz

Alexandra BiehlerAlexandre Chapuis

Didier DalbéraIsabelle Fasse

Jean-Charles FranceschiMuriel GirardDaniel Halik

Arlette HératJean-Marc Huygen

Alexandre de La FoyeCarole Lenoble

Emmanuel LucianiYvann Pluskwa

Jean-François QuelderieFlorence Sarano

Pascal UrbainMarc-André Velay-Dabat

Habiter le monde, penser la décroissance au 21e siècle

H 2 1 : f o n c t i o n n e m e n t

Candidature

Une lettre de motivation est demandée à l’étudiante

qui envisage de s’inscrire dans H21. Compte tenu de la problématique et des options proposées par le département d’une part, compte tenu des acquis personnels d’autre part, quelles directions veut-ilelle donner à ses études et, au-delà, à sa vie d’archi-tecte ?

La lettre est envoyée avant le 4 juillet pour la rentrée de septembre (à [email protected]).- Ce délai permet l’analyse des lettres puis une

réponse fin juillet.- Il permet soit de proposer une réorientation soit

une adaptation des heures d’encadrement entre les différentes options.

- Une préparation est possible pendant l’été pré-cédant le début des cours.

L’étudiante passe ainsi du statut de consommateur à celui d’acteur : ilelle raisonne ses choix. À l’inverse, les lettres permettent au département de se remettre en question.

Projet et séminaire

L’objectif pédagogique du cycle master n’est plus l’acquisition progressive et imposée de connais)sances mais le développement de méthodes per-sonnelles et la gestion de situations réelles, com-plexes et intégrant les différentes échelles (du terri-toire au détail architectural).

En projet, les étudiantes de master 1 et 2 sont dès lors mélangées (avec des exigences différentes de résultat) : les studios de projet P1- permettent de valider les semestres 7 ou 9 indifféremment ; de même pour les P2- en semestres 8 ou 10 ; un semestre de projet non validé peut l’être dès le semestre suivant (par exemple, projet S7 validé en P2).Chaque semestre (pair ou impair), il y a un choix possible entre quatre studios explorant chacun la problématique H21 (« plus avec moins ») selon une entrée particulière :- architecture bioclimatique (partir des données

géographiques) ;- architecture écosystémique (relations entre les

êtres vivants) ;- occupation humaine du territoire (répartition de

l’homme sur la planète) ;- densité et mobilité (efficacité).

Séminaires- S7 (« Vivre ensemble ») interroge la société dans

ses rapports à la ville à travers les sciences hu-maines.

- S8 (« Éco-construire ») interroge les méthodes de conception à travers les techniques environne-mentales et constructives.

- S8 se termine par une initiation à la recherche et la production d’une « intention de mémoire » (dans l’un des deux thèmes, au choix, de S7 ou S8).

- S9 commence par une méthodologie du mémoire (TPE ou TPErecherche) et est ensuite encadré par l’une des deux équipes (sciences humaines ou techniques environnementales et construc-tives).

- Un autre parcours est possible, mais continu de S7 à S9 : « Construire parasismique ».

Département

Mutualisation, interdisciplinarité, débat

En projet, les studios P1- (S7 et S9) proposent des travaux en groupes : apprentissage du travail en équipe et correction d’un petit nombre de projets, mais par des enseignantes de plusieurs disciplines. Les studios P2- (S8 et S10) proposent des travaux individuels. En séminaire, le S7 et le début du S8 sont consacrés à une vision globale et au débat alors que la fin du S8 et le S9, avec des apports méthodo-logiques communs, permettent un positionnement personnel.Le système de quatre options par semestre vise un fonctionnement réellement complexe en même temps qu’un progrès personnel :- « auto-enseignement » entre étudiantes de master

1 et 2 mélangées ;- enseignantes de diverses disciplines participant

à une même option ;- moments communs entre les options de projet

et entre les thèmes de séminaire.

Cette mutualisation permet de gagner du temps, de structurer, partager et mettre en débat les sujets abordés dans les différentes options et de progresser dans la problématique du département. Cela con-duit à l’exposition dans l’école, à la contradiction des points de vue et au bilan (publication).- La première journée du semestre est commune :

cours introductifs, discussions.- En début de second semestre : table ronde alimen-

tée par les travaux en cours dans les options et séminaires.

- Un « thème de l’année » exploré par l’ensemble des options (projet et séminaire) conduit à mutua-liser recherches et travaux. Pour 2012-2013, ce thème est habiter le monde.

Enfin, des collaborations avec d’autres départements universitaires doivent enrichir l’interdisciplinarité (ensei-gnement et recherche) dans les domaines abordés par H21.

Parcours personnel de l’étudiante

- L’organisation interne de H21 vise une mobilité et une autonomie individuelles autant qu’une po-rosité. L’étudiante peut ainsi définir son propre parcours (dans le cadre de la problématique gé-nérale du département, acceptée et voulue par la lettre de motivation), tout en profitant des résul-tats des autres options.

- Si les options de projet présentent une continuité de propos entre premier et second semestres, la continuité n’est pas obligatoire pour l’étudiante, qui reste libre de ses choix semestriels (y compris changer de département).

- Les options de projet contiennent des encadre-ments personnels : stage de formation pratique en S8, PFÉ en S10, mise à niveau en cas de redoublement d’un projet.

- Outre la formation commune à la recherche, le séminaire peut conduire à la mention Recherche. Les étudiantes concernées développent leur tra-vaux dans les laboratoires ABC, InsARTis ou INAMA (membres du Département de la Recherche doc-torale de l’ÉNSAM, DREAM), ou dans des équipes de recherche étrangères selon les modalités des conventions d’échanges et cotutelles entre écoles et universités.

Document téléchargeablesur le site de l’école.

C’est seulement quand nous pouvons habiter que nous pouvons bâtir.Martin Heidegger, Bâtir, habiter, penser, 1954

H21

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09

Si l’homme a cru à des ressources inépuisables, l’architecte

d’aujourd’hui doit faire avec le solde : de l’énergie et de la

matière en quantités limitées, de l’espace, du temps et un

savoir limités. On peut croire, par réaction, que les impératifs

écologiques sont un juste retour des choses, un rappel à l’ordre

naturel, mais il est plus fécond d’y voir une malice du monde,

qui sera déjouée par la ruse de l’architecte, ou du « bricoleur »

dans le sens de Claude Lévi-StrauSS (La Pensée sauvage, 1960).

Comment réduire l’empreinte écologique de 5 ha/habitant en

Europe à 1,2 ? Quels dispositifs architectoniques peut-on

développer, tant au niveau des usages et des pratiques collec-

tives, du bâtiment, de la ville et du territoire ? Comment récon-

cilier science et bricolage ?

Pour contribuer au débat suscité par ces interrogations, le

département H21 propose d’explorer la décroissance (ou l’a-

croissance) : la simplicité volontaire conduisant à plus de bien-

être (individuel, collectif, écosystémique), moins de consom-

mation et plus d’attention aux autres. À travers des références

structurées de la production architecturale, il propose des

méthodes et stratégies de projet fondées sur des rencontres

interdisciplinaires. Les situations de projet sont centrées sur

l’objet architectural – objet existant à analyser ou objet à

penser, concevoir et produire – dans un contexte économique,

social et culturel indissociable des préoccupations de

l’architecte et de l’ensemble des acteurs opérationnels et

institutionnels impliqués dans l’aménagement du territoire :

- compléter ou renégocier ce qui existe ;

- construire mieux avec moins, en combinant techniques

traditionnelles et innovantes ;

- concevoir autrement pour fabriquer le monde de demain,

contraint mais biotique.

Page 2: Heidegger - Archi

Séminaire Sbis S7H21S2 + S8H21S2 + S9H21S3

Construire parasismiqueOuverture du DPEA au cycle master : alternative à S7 + S8 + S9 sur trois semestres en continu.

ALEXANDRE DE LA FOYE

Séisme à Boumerdès.

Habiter le mondeTPE ou TPErechercheÀ partir de l’« intention de mémoire » élaborée en S8, encadrée par l’équipe de sciences humaines ou de sciences techniques de H21 ou préparée dans le cadre d’un autre département, l’étudiante produit ici son « mémoire de master ».Apports en méthodologie, en communication et en initiation à la recherche + préparation de la table ronde du département (début du second semestre).

MURIEL GIRARD

ÉQUIPES DES SÉMINAIRES S7 ET S8

Séminaire S9 S7H21S9

h21École nationale supérieure d’architecture de Marseille 2013-2014

Habiter le monde, penser la décroissance au 21e siècleDépartement

Projet : choix entre quatre options chaque semestre (étudiantes de Master 1 et Master 2 mélangées)

Le « déjà-là » comme matière premièredu projet architectural

Notre histoire d’école sur la Méditerranée et les pays tropicaux s’est forgée depuis les années 70 (échanges, méthodes et outils opérationnels). Cette expérience sur l’architecture, l’espace public et la ville est aujourd’hui interpellée par la question de la raréfaction des ressources qui touche de manière aiguë tous les pays, industrialisés ou non. Comment participer à la mise en place de modèles urbains et architecturaux adaptés à des contextes spéci-fiques culturels, économiques et sociaux ? Quelle alternative proposer sur la réflexion « ville - archi-tecture » et emploi des ressources ?

Ce studio réfléchit sur la requalification patrimoniale : la préexistance de la ville et de l’architecture, mais aussi la culture et les usages. Il s’agit de reposer la question de l’intervention de l’architecte sur des fondamentaux déclarés depuis Vitruve, et poursuivis par Dreyfus, Rapoport, Fathy et d’autres.

Il se situe dans des contextes climatiques tempéré à chaud. Il interroge la question de l’habitat dans des espaces bâtis ou non. L’économie globale et la recherche du confort à travers les données de l’environnement physique et climatique, ainsi que l’optimisation de systèmes constructifs et tech-niques, seront intégrées selon des niveaux qualifi-catifs d’inférence : « l’indifférence, le modifiant et le déterminant » face à l’usage, le déjà là, la valeur culturelle et sociale. L’exercice de projet sera géo-graphiquement situé et son programme sera centré sur une architecture dans un fragment urbain.

JEAN-CHARLES FRANCESCHI

CAROLE LENOBLE

EMMANUEL LUCIANI

JEAN-FRANÇOIS QUELDERIE

Habiter mieux avec moinsen pays chauds et méditer-ranéens (architecture)

Relation : rapport entre deux objets tel que chacun y trouve un intérêt, avec une influence mutuelle mais non nécessairement convergente.

La fabrique architecturale et urbaine peut être pensée à partir des relations entre les choses (êtres vivants, espaces, bâtiments, matériaux, quartiers, …) avant les choses elles-mêmes.- Cette méthode vise l’efficacité, en diminuant dé-

pense de matière, perte de temps et d’espace, dégradation humaine et biologique : pour adapter l’existant à de nouvelles attentes, il est moins coûteux de travailler sur le vide que sur le plein, sur le moins organisé que sur le déjà-stable.

- Dans le paradigme de soutenabilité, un nouvel objet prend en compte conjointement ses impacts environnemental, économique, social et culturel : il n’est donc pas objet pour lui-même mais objet-conséquence d’impacts ou de relations-causes.

- Enfin, un objet autonome participe à une « société d’objets » : individus dans un quartier, bâtiments dans un îlot, matériaux assemblés, … ; une archi-tecture locale dans un monde global.

Observation et analyse, en groupe, d’un quartier de ville : typologie des bâtiments, structure de l’es-pace public, modes de vie et attentes des habitants. Déduction d’un programme architectural améliorant la vie en société.Parallèlement, atelier intensif d’une semaine à Barjols, « UBAT-1 » : fabrique en matériaux de réemploi (cf. www.matieras.eu).

JEAN-MARC HUYGEN

ISABELLE FASSE

ARLETTE HÉRAT

X

- Bastide de Monpazier

(Dordogne, ville nouvelle

du xiiie s.) : couverts et cornière,

amabilités de l’architecture

envers l’espace public.

- Plaça Fossar de les Moreres,

Barcelone, arch. Carmen Fiol.

Relation & Soutenabilité Projet P1-2 S7H21P2 + S9H21P2 Projet P1-1 S7H21P1 + S9H21P1

Les hommes habitent en ville. La moitié d’entre eux y sont déjà ; les autres suivent ; la ville est un fait ! Les hommes doivent habiter en ville, s’ils veulent préserver les campagnes et épargner les déserts ; la ville est un projet !

Fait et projet, la ville est détestée et désirée. La pro-miscuité y est détestable, mais tout compte fait désirée : les emplois, les biens, les services sont en ville, où se ruent les affamés. L’anonymat y est désirable, autant qu’il est détesté : les amnisties, les opportunités, les libertés sont en ville, où se pressent des inconnus. La promiscuité et l’anonymat ont fait naître un citoyen solitaire.

Les ouvrages sont en ville comme les hommes : solitaires et solidaires, individués et génériques. Tan-tôt ils se ressemblent, tantôt ils se distinguent. La ville elle-même peut être tantôt générique – même devantures, mêmes bibelots, mêmes touristes que partout ailleurs – tantôt à nulle autre pareille. Le jugement de valeur architectural se rapporte tantôt à la forêt, tantôt à l’un ou l’autre de ses arbres.

En liaison avec le séminaire « Théorie et Pratique du Projet Générique », le projet semestriel sera par-tiellement délié d’un programme et d’un site… qui seront choisis par les étudiants ; il leur sera conseillé de chercher des programmes improbables et des sites inaccessibles. À ces conditions, à être ceci ou cela, ici ou ailleurs, le projet semestriel assumera la condition urbaine de l’architecture : il sera individué et générique, solitaire et solidaire.

PASCAL URBAIN

ALEXANDRE CHAPUIS

Jean-François Rauzier,

Vedute,

Venise, Italie, 2010.

La terre, matière premièredu projet

Projet P1-3 S7H21P3 + S9H21P3

La condition urbainede l’architecture (densité)

Projet P1-4 S7H21P4 + S9H21P4

H21

1306

09

- Musée Kolumba, Cologne,

arch. Peter Zumthor, 2000.

- Centre d’art contemporain

galicien, Saint-Jacques-

de-Compostelle,

arch. Álvaro Siza.

Penses-tu que ce

vieux coucou puisse

encore voler, Joe ?

Le « déjà-là » comme matière premièredu projet architectural et urbain

Notre expérience d’école sur l’architecture, l’espace public et la ville est aujourd’hui interpellée par la question de la raréfaction des ressources qui touche de manière aiguë tous les pays, industrialisés ou non. Comment participer à la mise en place de modèles urbains et architecturaux adaptés à des contextes culturels, économiques et sociaux spécifiques ? Quelle alternative proposer sur la réflexion « espaces de ville - architecture » ?

Ce studio développe deux niveaux de réflexion : l’échelle urbaine et celle de l’architecture. Il repose la question de l’aménagement de l’espace public à partir des fondamentaux « vivre dehors » et « vivre dedans ». Il se situe dans des contextes climatiques tempéré à chaud. Il interroge l’habitat dans les relations « bâtis et non bâtis ». L’économie globale et la recherche du confort à travers les données de l’environnement physique et climatique seront intégrées selon des niveaux qualificatifs d’inférence : « l’indifférence, le modifiant et le déterminant » face à la mobilité, l’usage, le déjà là, la valeur sociale... L’exercice de projet situé géographiquement portera sur un fragment urbain ou un territoire plus large. L’étudiant y investit un secteur d’étude et développe une problématique personnelle d’aménagement urbain dans ses dimensions culturelles et environne-mentales.

CAROLE LENOBLE

JEAN-CHARLES FRANCESCHI

EMMANUEL LUCIANI

JEAN-FRANÇOIS QUELDERIE

Sobriété : démarche visant à réduire la consommation de matière et d’énergie ainsi que les déchets,

au profit du bien-être, en agissant sur les comportements des utilisateurs.

La sobriété architecturale est une posture de projet – éthique, technique et esthétique – qui résulte de l’approche relationnelle et soutenable abordée au premier semestre (cf. P1-2). Son corollaire est la compacité qui optimise le vide (alors que la densité optimise le plein).

Dans le quartier étudié au premier semestre, un pro-gramme de bâtiment communautaire occasionne la fabrique sobre de l’espace public.- Bilan des analyses et dispositifs étudiés au pre-

mier semestre.- Déduction d’un programme architectural com-

munautaire.- Élaboration du bâtiment dialoguant avec le bâti

existant, les habitants et l’écosystème.

JEAN-MARC HUYGEN

ARLETTE HÉRAT

X

Le site de la presqu’île de Giens réunit sur son territoire des conditions singulières de cohabitation entre espaces naturels et espaces urbanisés. La situation littorale et presque îlienne engage des enjeux de mobilité liés aux fréquentations saisonnières. Les divers usages correspondent à différentes tempo-ralités de pratiques du lieu. Les espaces collectifs et publics (essentiellement naturels) sont souvent privatisés et les frontières objets de débats. Les es-paces protégés réunissent autour d’eux des acteurs institutionnels et associatifs. Un projet de labellisation « grand site » en est cours ainsi que des projets d’aménagement : ils sont autant de visions qui se côtoient, se confrontent parfois, s’interrogent aussi… mais toujours nous intéressent.

Le studio engagera une lecture collective du site qui sera critique et prospective : arpentages et inven-taires, rencontres d’acteurs – usagers, associatifs et politiques –, mais aussi analyses de textes théo-riques.

Un workshop avec une école d’architecture irlan-daise et l’architecte-enseignant Peter Cody permet-tra d’enrichir les méthodes de travail et de présenter son travail à d’autres acteurs. Il servira d’articulation entre l’analyse et les propositions de projet.

Chaque projet (la parcelle et le programme) sera choisi par l’étudiant après cette phase d’analyse. Personnel et collaboratif, transdisciplinaire et con-textuel, singulier et prospectif : chacun d’eux sera une proposition engagée d’habiter le monde.

FLORENCE SARANO

YVANN PLUSKWA

Enseignant invité : LUCA MERLINI

L’automobile a structuré la ville du XXe siècle. La mobilité qu’elle permet a dispersé les fonctions ur-baines dans ce qu’on appelait hier la banlieue 1, mais qui est aujourd’hui si considérable qu’on peut légi-timement la désigner comme « tiers territoire » :

- Qu’est ce que le tiers territoire ? Tout. Il concentre l’essentiel de l’habitat, de l’industrie

et de l’économie.- Qu’a-t-il été dans l’ordre politique ? Rien. Il est pratiquement privé d’espace public, hors

infrastructures routières.- Que veut-il ? Devenir quelque chose. 2

À long terme, on peut rêver d’un tiers territoire aussi rigoureusement charpenté qu’un centre urbain. À court terme, il faut faire avec sa configuration actu-elle, étirée, fragmentée, dispersée en archipel, princi-palement desservie par des infrastructures routières. L’architecture est-elle encore un outil pertinent dans le tiers territoire ? On supposera que oui ; et on fera comme si.

PASCAL URBAIN

ALEXANDRE CHAPUIS

Habiter mieux avec moinsen pays chauds et méditer-ranéens (espaces de ville)

Relation & Sobriété Projet P2-2 S8H21P2 + S10H21P2 Projet P2-1 S8H21P1 + S10H21P1

Co_habiter - Presqu’île de Giens Projet P2-3 S8H21P3 + S10H21P3

La condition urbainede l’architecture (mobilité)

Projet P2-4 S8H21P4 + S10H21P4

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Vivre ensembleAu tournant du 21e siècle, la population urbaine est devenue majoritaire dans le monde. Au-delà des chiffres, le séminaire vise à interroger les dimensions sociale et culturelle de la ville contemporaine à travers ses multiples formes.À partir d’apport de connaissances et de méthodes (proposées par des intervenants de disciplines diffé-rentes : urbanisme, anthropologie/ethnologie, géogra-phie, sociologie, littérature, photographie), seront étudiés en particulier : le rapport au sol (délocalisation, choix contraint ou volontaire …), l’économie (ségréga-tion spatiale, service privés …), les liens sociaux (dans un contexte de mobilité exacerbée, relations de voisi-nage …), la question démocratique (expression indivi-duelle, participation concrète à son cadre de vie …). Ces explorations n’ont pas pour objet de projeter un modèle de société idéal mais de révéler les contradic-tions entre les manières de vivre la ville et celles de la penser (exemple de la mixité sociale), d’imaginer les pistes d’évolution possible, d’aider chaque étu-diante à se construire une position pour le projet.

ARLETTE HÉRAT

JEAN-CHARLES FRANCESCHI, DANIELLE GILLE-PAMART, VIVIANE HAMON,

JEAN-MARC HUYGEN, ANDRÉ MÉRIAN, …

Séminaire S7 S7H21S1

Souvenir du 5 avril 1954

à la Cayolle. Photo : coll. AH.

Éco-construire« Construire performant avec moins » nécessite de contrôler le bien fondé des dispositions formelles et constructives que l’on adopte dans le projet, à toutes les échelles. L’architecte ne peut tout savoir et tout maîtriser : sont donc proposés les moyens de contrôler le projet, tout au long de sa conception. Est ici développée l’approche de l’éco-conception à travers les contextes spécifiques des architectures existantes et projetées dans les régions méditerra-néennes et les zones du monde à climat chaud, avec des modes de simulation permettant d’évaluer la pertinence de choix à moindre impact.Les quatre dernières séances : formation à la re-cherche + préparation du mémoire de S9 + produc-tion d’une « intention de mémoire » (encadrée au choix par l’une des équipes de S7 ou S8.

DANIEL HALIK

MOHAMED BELMAAZIZ, DIDIER DALBÉRA, ISABELLE FASSE,

JEAN-MARC HUEBER, MARC-ANDRÉ VELAY-DABAT…

+ ÉQUIPE DU SÉMINAIRE S7

Séminaire S8 S8H21S8

Fribourg, quartier Vauban.

occupation du terr itoireécosystémiquebiocl imatique densité et mobil i té penser pour habiter

Séminaires

- Parce que notre rapport à la nature est actuellement reconsidéré, cela nous invite à repenser nos rapports aux matières premières soutenables que sont notam-ment le bois et la terre, comme vecteurs de pro-cessus de conception.

- Parce que nous souhaitons replacer l’homme au cœur de la réalisation, pas seulement comme un simple monteur mais comme celui qui possède un savoir-faire participant à la conception de l’édifice, nous souhaitons rencontrer et mesurer les rôles ouvriers et l’indépendance des habitants vis à vis des matériaux, et leur impact sur l’environnement.

- Parce que les états de la matière sont des gestes de mise en œuvre, parce que la terre est un maté-riau fondateur de l’architecture et révélateur cultu-rel, parce que tout projet se situe entre les limites de ses potentialités, explorer cette matière c’est trou-ver une autre place au processus de conception.

Le studio engagera une lecture collective de cette matière (expérimentations, inventaires, visites de sites de production et de fabrication, visite de réalisations, rencontres d’acteurs mais aussi analyses de textes théoriques).Chaque projet sera choisi par l’étudiant après cette phase. Chacun d’eux sera une proposition engagée d’habiter le monde. La première partie fera l’objet d’une exposition dans l’école et de débats ouverts à travers un blog spécifique au studio. Les allers retours entre rencontres, recherches sur les ques-tions de la matérialité, textes théoriques sur les enjeux environnementaux, présentations indivi-duelles, sont les étapes de la construction raisonnée et consciente des positionnements du projet.

FLORENCE SARANO

MARINE BAGNÉRIS

YVANN PLUSKWA

Enseignante invitée : ANNA GERINGER

nature & culture & processus

Joan Brossa, Bàrcino, 1994.

thème de l’année : habiter le monde

1. Banlieue : en droit féodal, c’était un

espace d’environ une lieue autour d’une

ville, dans lequel l’autorité faisait procla-

mer les bans et avait juridiction.

2. En référence au pamphlet d’Emma-

nuel-Joseph Sieyès, 1789 : « 1° Qu’est-

ce que le tiers état ? Tout. 2° Qu’a-t-il

été jusqu’à présent dans l’ordre poli-

tique ? Rien. 3° Que demande-t-il ? À y

devenir quelque chose. »