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Histoire des sciences en Franceby Gabriel Hanotaux

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Page 1: Histoire des sciences en Franceby Gabriel Hanotaux

Histoire des sciences en France by Gabriel HanotauxReview by: George SartonIsis, Vol. 7, No. 3 (1925), pp. 514-516Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/224305 .

Accessed: 09/05/2014 16:36

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iSIS. VII. 1925 iSIS. VII. 1925

After reading the book, the bibliography at its end seems to be more than the mere usual list of ithe references of a scholar. It is a list of the books which STILLMAN found delight in reading, a delight which he definitely communicates through the pages of the present volume.

Cambridge, Massachusetts. TENNEY L. DAVIS.

Histoire des sciences en France - Premier volume. Introduction generale, par EMIIE PICARD. Mathematiques, mecanique, astrono- mie, physique et chimie. (Histoire de la nation francaise, dirigee par GABRIEL HANOTAUX, t. 14). XX + 619 p., 29 X 24 cm., 12 planches en couleurs et beaucoup d'illustrations en noir, par B. MESTCHERSKY. Paris, PLON, 1924. L50 fr.]

Ceci n'est pas une ceuvre d'erudition, et il serait tout a fait injuste de la juger comme telle. C'est une oeuvre de haute vulgari- sation, qui est dans son ensemble, autant que ce premier volume nous permet d'en juger, d'une fort belle venue. Une noble preface d'EMILE PICARD en indique la portee. Ii y repond d'avance a une objection fondamentale. Vaut-il la peine d'6crire une histoire natio- nale de la science ? N'est-ce pas se condamner d'avance a ecrire une histoire artificielle et incomplete ? L'histoire de la science, en effet, est essentiellement internationale. Ne raconter que les evenements qui se sont ecoules dans un milieu national d6termine, n'est-ce pas un peu comme si l'on essayait d'executer une sym- phonie en ne se servant que de quelques-uns des instruments neces- saires ? Oui et non. L'histoire nationale d'un sujet international ne peut etre complte, mais il ne s'en suit pas qu'elle soit inutile. Voici ce que nous dit M. PICARD:

n I1 serait oiseux de nous demander si les progres de la science nous ont mieux fait connaitre le fond des choses; elle restera, je crois, toujours vraie, cette phrase que le grand ma'thematicien GALOIS 6crivait quelques heures avant sa mort prematuree : La 4 science est l'ceuvre de l'esprit humain, qui est plutot destine a ,< etudier qu'a connaitre, a chercher qu'a trouver la virite. > Mais il faut ajouter que les etudes et les recherches scientifiques nous conduisent a nous expliquer de mieux en mieux l'Univers. A ce tra- vail participent avec une noble imulation les savants de tous les pays. La facon de poser notions et concepts peut diff6rer parfois d'un peuple a un autre, de sorte que la science, en une certaine mesure, a un caractere national. Ainsi les mathematiciens francais s'efforcent de maintenir un sage equilibre entre l'etude de theories puremnent formelles constituant une sorte de metamathematique et

After reading the book, the bibliography at its end seems to be more than the mere usual list of ithe references of a scholar. It is a list of the books which STILLMAN found delight in reading, a delight which he definitely communicates through the pages of the present volume.

Cambridge, Massachusetts. TENNEY L. DAVIS.

Histoire des sciences en France - Premier volume. Introduction generale, par EMIIE PICARD. Mathematiques, mecanique, astrono- mie, physique et chimie. (Histoire de la nation francaise, dirigee par GABRIEL HANOTAUX, t. 14). XX + 619 p., 29 X 24 cm., 12 planches en couleurs et beaucoup d'illustrations en noir, par B. MESTCHERSKY. Paris, PLON, 1924. L50 fr.]

Ceci n'est pas une ceuvre d'erudition, et il serait tout a fait injuste de la juger comme telle. C'est une oeuvre de haute vulgari- sation, qui est dans son ensemble, autant que ce premier volume nous permet d'en juger, d'une fort belle venue. Une noble preface d'EMILE PICARD en indique la portee. Ii y repond d'avance a une objection fondamentale. Vaut-il la peine d'6crire une histoire natio- nale de la science ? N'est-ce pas se condamner d'avance a ecrire une histoire artificielle et incomplete ? L'histoire de la science, en effet, est essentiellement internationale. Ne raconter que les evenements qui se sont ecoules dans un milieu national d6termine, n'est-ce pas un peu comme si l'on essayait d'executer une sym- phonie en ne se servant que de quelques-uns des instruments neces- saires ? Oui et non. L'histoire nationale d'un sujet international ne peut etre complte, mais il ne s'en suit pas qu'elle soit inutile. Voici ce que nous dit M. PICARD:

n I1 serait oiseux de nous demander si les progres de la science nous ont mieux fait connaitre le fond des choses; elle restera, je crois, toujours vraie, cette phrase que le grand ma'thematicien GALOIS 6crivait quelques heures avant sa mort prematuree : La 4 science est l'ceuvre de l'esprit humain, qui est plutot destine a ,< etudier qu'a connaitre, a chercher qu'a trouver la virite. > Mais il faut ajouter que les etudes et les recherches scientifiques nous conduisent a nous expliquer de mieux en mieux l'Univers. A ce tra- vail participent avec une noble imulation les savants de tous les pays. La facon de poser notions et concepts peut diff6rer parfois d'un peuple a un autre, de sorte que la science, en une certaine mesure, a un caractere national. Ainsi les mathematiciens francais s'efforcent de maintenir un sage equilibre entre l'etude de theories puremnent formelles constituant une sorte de metamathematique et

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les applications de l'analyse math6matique a la geometrie, a la mecanique, et a la physique. Beaucoup d'entre eux restent fideles a la pensee de nos grands geom6tres physiciens de la premiere moiti6 du siecle, d'apries laquelle nous avons besoin d'etre guides par des possibilites d'applications plus ou moins lointaines dans l'infinie variete des formes que concoit notre esprit, de maniere A ne pas aller a l'aventure. En physique ,et en chimie, le savant anglais prefere souvent les modeles mecaniques aux theories abstraites, et il suffit de rappeler a ce sujet les noms illustres de FARADAY et de Lord KELVIN; on sait d'ailleurs que le gout des repre- sentations figurees et d'une vision concrete des choses est une des caract6ristiques de l'esprit anglais se souciant peu de l'unite logique. A l'oppose de la mentalite scientifique anglaise, on peut signaler certaines tendances de la science allemande posant a priori des notions et des concepts, et en suivant ind6finiment les consequences sans se preoccuper de leur accord avec le reel, trouvant meme un certain plaisir a s'eloigner du sens commun. La lecture de cette histoire laissera I'impression que la science, dans le pays de PASCAL et de DESCARTES, a toujours garde une position moyenne entre des tendances extremes. I1 ne faut pas d'ailleurs regretter certaines dif- ferences par lesquelles chaque pays apporte dans l'oeuvre commune ses qualites propres; dans leur ensemble, elles ont ete fcondes.

On pourrait ajouter a cela, que les histoires nationales sont n6ces- saires en tant qu'approximations de l'histoire complete, interna- tionale. Car si erudit que soit l'historien il ne lui est jamais pos- sible de connaitre aussi bien les evenements de tous les pays et il lui est plus facile de bien connaitre et de bien comprendre ceux du sien. Done si nous avions une serie d'histoires nationales, l'ela- boration d'une histoire internationale qui fut vraiment complete et aussi equitable que possible deviendrait beaucoup plus aisee. I1 faut remarquer aussi que quoique Ja tache imposee aux collabora- teurs de cet ouvrage fut limitee a la France, ils ont introduit de nombreuses allusions, breves mais eloquentes, aux grands travaux accomplis dans d'autres pays. A vrai dire, il leur eut 6te impossible de s'en dispenser tout a fait, mais ils l'ont fait sans mesquinerie, avec bonne grace. Un souci d'exactitude m'obIige cependant A dire que M. COLsON s'est monutre un peu moins genereux a ce sujet que les autres collaborateurs.

Ce premier volume contient trois recits ind6pendants: l'histoire des mathemaltiques, de la mecanique, de l'astronomie racontee par HENRI ANDOYER et PIERRE HUMBERT (163 p.); l'histoire de la phy- sique par CHARLES FABRY (254 p.); et l'histoire de la chimie par

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isis. vii. 1925

ALBERT COLSON (192 p.). Le dernier collaborateur a recu un peu plus de place qu'il n'avait droit a obtenir, et cependant son histoire est de beaucoup la moins satisfaisante des trois. Je rappellerai au lecteur, que M. COLSON, professeur de chimie a l'Ecole Polytech- nique, est l'auteur du Supplement tres utile qui fut attache ah la seconde edition fran9aise de l'Histoire du developpement de la chimie de A. LADENBURG (1911). Les deux premieres parties de ce premier volume sont toutes deux fort belles, et il serait difficile de choisir entre elles. L'histoire de la physique m'a plu davantage, nais il fauit tenir compte du fait que cette histoire est necessaire-

ment plus pittoresque et plus variee que celle des mathematiques. Mon seul regret c'est que M. FABRY en ait ecourte un peu trop la partie finale; il n'a cru devoir consacrer aux progres inouis accom- plis depuis 1890 que 27 pages ! Mais peut-etre s'est il dit que pour raconter cette histoire merveilleuse d'une maniere du tout satis- faisante, il n'aurait pas suffi de deux cents pages ? Il me donne un peu l'impression dans ce dernier chapitre, d'avoir jete le manche apres la cognee. Rien n'est plus difficile assurement que de raconter l'histoire contemporaine, si ce n'est peut-etre de racon'ter celle des origines. Il nous manque la perspective necessaire; il ne nous est pas encore possible de degager les evenements essentiels, et sur- tout de determiner les principaux 6evnements de second ordre. MM. ANDOYER et HUMBERT nous ont donne une histoire un peu plus complete de l'6volution r6cente, mais il faut avouer que cette partie de leur recit se reduit parfois a une sorte de catalogue.

L'ouvrage est imprime avec luxe, peut-etre meme avec trop de luxe. Les illustrations ne sont pas toujours un embellissement. Les planches en couleurs surtout n'augmentent guere la valeur et l'at- trait de l'ouvrage. Certaines d'entre elles, il est vrai, sont originales, d'autres sont franchement deplaisantes; la plupart sont depla- cees (1). Il est a craindre que ces illustrations ne donnent une pauvre impression de l'ouvrage a cette classe assez nombreuse d'individus qui jugent les livres sans les lire. Je le repete, le livre vaut beaucoup mieux que ses illustrations. Esperons done qu'il nous en sera donne un jour une edition non illustree, et d'un for- mat et d'un prix plus commodes ! Esperons aussi que le second volume paraitra bientot et qu'il sera muni d'un index.

GEORGE SARTON.

(1) Une seule m'a fait girand plaisir: la reproduction en couleurs de l'admi- rable portrait de D'AIEMBERT, par LA TOUR (p. 64).

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