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Hommage àCheikh Anta Diop, 1923-1986: Un bilan critique de l'oeuvre de Cheikh Anta Diop Author(s): Amady Aly Dieng Source: Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 23, No. 1 (1989), pp. 151-157 Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African Studies Stable URL: http://www.jstor.org/stable/485379 . Accessed: 14/06/2014 13:59 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Taylor & Francis, Ltd. and Canadian Association of African Studies are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.128 on Sat, 14 Jun 2014 13:59:38 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Hommage àCheikh Anta Diop, 1923-1986: Un bilan critique de l'oeuvre de Cheikh Anta DiopAuthor(s): Amady Aly DiengSource: Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol.23, No. 1 (1989), pp. 151-157Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African StudiesStable URL: http://www.jstor.org/stable/485379 .

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Hommage a Cheikh Anta Diop, 1923-1986

Un bilan critique de l'oeuvre de Cheikh Anta Diop

Amady Aly Dieng

Abstract The concept of black Egypt was introduced by Cheikh Anta Diop in 1952 and developed in 1954 in his book Nations negres et culture. Reacting to theprevail- ing Eurocentrism, he wanted to write a new world history to show the enor- mous contribution of blacks which had been obscured subsequently by the slave trade and colonialism. Accusing the Greeks of vulgar plagiarism, Cheikh Anta Diop did not accurately treat the relationship between creation and bor- rowing. He thought that there was a genetic relationship between ancient Egypt and the African languages. A nationalist and Afrocentrist, he became wedded to the intellectual aspects of civilization and opened avenues of research on a number of problems. His great contribution lies in projecting a new view of world history in which blacks play a crucial role.

Introduction Cheikh Anta Diop a prononc6 le lundi 4 septembre 1950, dans la salle des Fetes de Saint-Louis du Senegal, une conference sur "Les Fondements d'une civilisation moderne" placee sous l'gide de l'Association d'aide aux etudiants africains. Ce premier intellectuel africain d'expression fran?aise a soutenir la these que les civilisations 6thiopienne et egyptienne sont l'oeuvre de negres a dit, pour expliquer ce que l'on appelle "le retard de la race noire," que "toute civilisation d'une race naft de sa prise de contact avec une autre race plus 6volude.... Les Noirs descendant de Cham qui ont vecu sur le Delta du Nil ont 6t6 civilises parce que nouant des relations commerciales avec les Pheniciens, civilises de longue date, qui sillonnaient jadis la Mediterrande pour les besoins de leur commerce. Si les Africains vivant le long de l'Atlantique paraissent attardes, c'est qu'ils ont toujours 6te 0loignes de contact de peuples civilises" (Diop 1960,3).

Si l'on s'en tient au compte rendu du quotidien senegalais Paris Dakar (7 septembre 1950), on peut dire que Diop n'avait pas encore 6labord sa these selon laquelle l'Egypte nigre est la mere des civilisations humaines. Esquissee dans le premier numero de La Voix de l'Afrique (Diop 1952), organe de l'Association des Etudiants du Rassemblement Democratique Africain, cette these a 6td developp~e dans Nations negres et Culture, publid en 1954.

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Cet ouvrage a eth favorablement accueilli par certains et severement cri- tique par d'autres. Jean Czarnecki (1956) s'est montr6 comprehensif, de meme, le gdographe senegalais Assane Seck (1955) a invite les specialistes a analyser les theses defendues par Diop. Celles-ci sont acceptees par certains intellectuels africains et notamment par Theophile Obenga (1973) qui se presente comme son disciple.

Par contre, Raymond Mauny (1960), Jean Suret-Canale (1961), Louis- Vincent Monteil (1971, 16-17), Jean Leclant (1972), Maxime Rodinson (1972, 205-326, 558), Jean Duvignaud (1960), Louis Vincent Thomas (1961), Maurice Houis (1980), Jean Louis Calvet (1974), et Pierre Fougeyrollas (1977, 309) en ont fait une critique serrde. De meme, la sympathie de Maurice Caveing (1965) n'est pas exempte de reserves.

Lors du symposium organis a 1l'Universit6 de Dakar en avril-mai 1982, Bado Nebila (1982-1983), un jeune 6tudiant burkinab6, s'est montr6 lui aussi tres critique A l'agard de l'iddologie qui sous-tend l'oeuvre de Diop.

Diop a des visions particulieres sur l'antiquitd et I'Egypte pharaonique, l'volution des societes africaines, les langues et l'avenir du continent afri- cain. Examinons-les successivement.

Visions sur 1'antiquite et l'Egypte pharaonique La these de l'Egypte et I'Ethiopie n gres vise a montrer que les Noirs ont jou6 un r61le important dans l'6dification de la civilisation universelle. Diop prend le contrepied de la position de Hegel qui exclut I'Afrique noire de l'histoire universelle mais il n'evoque a aucun moment sa Philosophie de I'Histoire. En reaction contre l'eurocentrisme, il veut r66crire l'histoire universelle pour montrer l'6norme contribution des Noirs qui a etd gommee a la suite de la traite des negres et de la colonisation.

Diffusionniste comme beaucoup d'anthropologues europeens (Maurice Delafosse, Baumann, Westermann, etc.), Diop accuse les Grecs d' tre de vul- gaires plagiaires. En fait, il n'a pas su traiter correctement le probleme des relations entre la creation et l'emprunt; car l'emprunt est s1lectif et n'est pas exempt de creativite. Cette position a 6td critiqude lors du symposium de 1982 par le philosophe Mamouss6 Diagne, l'helldniste Mame Sow (1982), le sociologue Youssouf Mbargame Guiss6 (1985) et l'historien Babacar Diop (1982).

C.A. Diop n'a jamais fait une lecture de la civilisation pharaonique en tant que syst.me fonctionnel. Il n'a pas critique les concepts par lesquels l'gyptologie est vdhiculde et n'en a pas crde de nouveaux. En definitive, il n'a pas fond une veritable dcole d'dgyptologie.

Les conclusions tirdes de 1'dtude de la socidtd cayorienne Pont amend a soutenir que "la socidte africaine est stratifide en castes" ([1954] 1979, 471). Cette gdneralisation, pourtant errond au niveau du Sdnegal et a plus forte

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raison au niveau de l'Afrique entiere, est due au diffusionnisme qui amine C.A. Diop a retrouver le syst me des castes 6gyptien en Afrique. Cette ques- tion joue un r61le important dans l'explication que donne Diop de la stagna- tion des societes africaines. Cependant, il a revise son point de vue en 1973:

II y aurait ainsi deux types de socidtds stratifides en Afrique noire, l'une sans castes (Afrique centrale, Golfe du Bdnin, Afrique australe) et l'autre A castes (Afrique de l'Ouest, Ghana, Mali, Songhoi, Haut Nil, etc.): ces demitres societes sembleraient deriver plus directement, ou tardivement de la sociWt 6gyptienne pharaonique. Cette hypothtse sera examin6e dans des publications futures.

L'analyse des socidtes africaines Dans Antdrioritd des Civilisations negres et Civilisation ou Barbarie, Diop utilise les concepts de mode de production et de revolution. Mais il ne les definit pas, de meme qu'il passe sous silence le concept de formation sociale et se contente de parler de mode de production asiatique ou africain, de diffkrents types d'Etat et de l'agent theorique de la revolution. II critique les etudes que des chercheurs marxistes ont consacrdes au mode de production asiatique tout en reconnaissant qu'elles apportent des informations precieuses. Cependant aucune de ces etudes n'a abord6 selon lui la question fondamentale a savoir: pourquoi, des qu'un Etat avait pris dans l'antiquite, la forme d'un mode de production asiatique, la revolution y devenait impossi- ble. L'Afrique noire n'ayant pas connu de mode de production esclavagiste, elle a donc ignore la revolution affirme Diop en creditant les marxistes d'une idee qui n'est pas la leur. En effet aucun marxiste n'a jamais affirm6 que l'esclave est un agent de la revolution et Diop ne semble pas avoir lu les tra- vaux des historiens marxistes de l'esclavage. Les idees de Diop sur cette question ont fait l'objet de refutation de la part de Lazare Ndayondeje (1985).

Selon Diop la stabilit6 interne du systeme des castes 6tait principalement due au parfait 6quilibre des avantages et inconvenients impliques par l'appartenance a une caste. Il explique ainsi la stabilit6 des societes africaines qu'il met en opposition avec les socidtes europeennes par essence r6volutionnaires: "Le systeme de compensation des castes semble donc expliquer l'immobilit6 apparente des societds negres depuis l'origine des temps: Egypte, Afrique, Arabie sabeenne, Inde dravidienne" (Diop [1954] 1979, 481).

L'harmonie et l'Cquilibre ne sont cependant pas les vertus cardinales de l'volution historique des socidtes africaines affirme A. Anselin (1981, 92), disciple de Diop:

A trop faire dtat des fastes pass6s en contrepoids n6cessaire et dialectique du z6ro h6g61ien, on en vient A faire l'impasse sur les procks rdels, a philosopher dans le vide, A sculpter des tombeaux au passd au lieu d'en saisir le mouvement

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historique. On finit en dernire instance par laisser intact le postulat hdg6lien qui 6vacue 1'Afrique de l'histoire et l'histoire de l'Afrique. Tout mouvement his- torique est absent de l'harmonieuse Afrique, dont on oppose hAtivement

l'6quilibre, la stabilit6 aux violences d'une Europe d6chir6e par les querelles de couronnes et de religions.

Anselin (1981, 94) invite les chercheurs A proceder A une critique de l'oeuvre historique de Diop:

Car on ne peut pas suivre le phre de l'histoire africaine, dans sa vision har- monieuse des socitd6s africaines, oti tout serait le mieux dans le meilleur des mondes possibles, et oui chaque acteur de l'histoire se cantonnerait sur ses posi- tions de plein gr6. C'est sa vision de 1'Histoire qui est harmonieuse, pas 1'Histoire.

et il poursuit (Anselin 1981, 98):

L'Afrique a une Histoire, qui ne doit rien A Hegel, ni A l'extdrieur. En lui rendant l'Egypte ancienne, nul mieux qu'Anta Diop ne l'avait montr6. Pourtant, en con- fondant, pour l'Afrique de l'Ouest, le mouvement de l'histoire avec le chant des griots, Diop a oublid un moment que, au delA des matdriaux qu'elle vdhicule, partout l'iddologie dominante a pour fonction d'entrainer l'adh6sion des dominds - voire leur auto- d6pr6ciation....

Diop (1981,272) accorde beaucoup d'importance a la continuit6 historique tout comme a la conscience historique qui constitue un e1ement primordial de depart dans le processus du changement. Sa conception unificatrice et homog n isante de l'histoire des socift~s africaines a 6t6 contest6e par plusieurs chercheurs africains, dont Anselin, deji cite. Nebila (1982, 83) souligne que la conscience historique est pour Diop au-dessus des classes alors que l'histoire est un lieu de combat et le siege de conflits sociaux.

L'Ugyptologue senegalais Babacar Sall (1982) reproche a son tour a Diop d'admirer les reussites techniques, scientifiques et culturelles de l'Egypte mais d'ignorer les souffrances du peuple 6gyptien qui a sue sang et sueur pour construire les gigantesques monuments de ce pays.

Les langues En dehors de l'Pvolution des soci tes africaines, Diop s'est interess6 a la ques- tion des langues. S'appuyant sur les travaux de Melle Homburger, O. Lucas, il pense qu'il y a une parent6 genetique entre l'6gyptien ancien et les langues africaines. Maurice Houis (1980, 72-73) commente ainsi l'6tude de Diop sur ce point:

... le silence perpdtud autour de cette position serait aujourd'hui malhonnate. Diop a ouvert un dossier qui comporte des pitces positives. Il reste a fonder le

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champ de travail sur une perspective thdorique qui tienne compte de l'acquis de la linguistique contemporaine, l'ignorer, mtme sans l'adopter totalement, est une aberration. Il reste plus prdcisdment a donner A l'interprdtation des pitces du dossier une rigueur, une clartd, exactement "une mise en ensemble" systdmatique qui aillent au devant des interrogations par d6faut que se poseront les lecteurs.

Thdophile Obenga (1973b, 265) s'est montr6, avec beaucoup de ddfdrence, critique l'agard des travaux de Diop relatifs a l'6gyptien et au wolof:

Pour cette grammaire [ancienne grammaire comparde] qui appliquait mala- droitement la logique formelle A la linguistique, seules dtaient d6terminantes, dans la comparaison des langues, les "catdgories" grammaticales.

I1 dtait par consdquent assez difficile A C.A. Diop de d6gager et d'dnoncer les ragles de la phondtique ou de la morphologie, c'est-A-dire les conditions con- stantes, rdgulibres qui expliquent le d6veloppement des faits linguistiques ou dans tous les cas, la relation des unes aux autres des langues supposdes g6ndtiquement apparentdes.

Selon Diop (1960, 24), l'ignorance de la parent6 profonde unissant les differentes langues du peuple sen galais a maintenu vivaces les particular- ismes (serere, diola ou toucouleur), qui ont parfois la force d'un veritable micronationalisme. Sans ambage, il porte son choix sur la langue wolof comme langue nationale, position que Semou Pathe Gueye (1982) a d nonce.

Au niveau du continent Diop propose une liste de six langues: le swahili, le peulh (dont le toucouleur), le yorouba, le bambara, le manding et le wolof. Non seulement qu'il ne tient pas compte des realites politiques, sociales, economiques, culturelles, ethniques et regionales mais oublie que les seules langues qu'on pourrait qualifier de langue continentale (l'anglais et l'espagnole) ont 6t6 imposees par les conqudrants occidentaux.

L'avenir de l'Afrique Enfin, c'est en s'appuyant sur les theses d'unit6 africaine qu'il a toujours defendues, que Diop avance des idees sur l'avenir du continent. Il identifie la modernisation de l'Afrique noire a son industrialisation. Apres avoir recens6 systematiquement les sources d'6nergie existantes sur notre continent, il dresse un plan d'industrialisation de huit regions d'Afrique. Son schema d'industrialisation est fortement inspire du modele sovietique. II1 accorde la priorit6 a l'industrie et neglige l'agriculture, l'option qui risque de compromettre l'alliance des ouvriers et des paysans necessaire a la realisation de son projet d'1limination de la bourgeoisie du secteur indus- triel. En l'absence d'un projet global de developpement qui puisse constituer un remede a l'extraversion des economies africaines, Diop ne precise pas par

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quels moyens pourra &tre realisde la socidt6 socialiste en faveur de laquelle il se prononce.

L'une des faiblesses de la pensde politique de Diop reside dans la faiblesse de son approche dconomique et financiere. II s'interesse beaucoup plus aux

phdnomenes relatifs a la maftrise de la nature qu'aux rapports sociaux qui

sont A la base de tout projet de societd. II ne traite pas des phenom nes de con- sommation, de distribution, d'6change et de repartition des revenus.

Sous l'influence des idees de Diop, Diagne (1972) a essay6 d'accomplir la tris difficile tiche de passer de l'6tude des cultures et civilisations a la con- struction d'un projet d'integration 6conomique regionale. Comme les pro- jets d'integration 6conomique en Afrique exigent un minimum d'unit6, ses partisans sont tres receptifs a la these de l'unit6 culturelle. Ce n'est pas un hasard si c'est Diop qui a prdface le livre de Moctar Diouf sur l'integration - economique de l'Afrique noire.

Cheikh Anta Diop s'est battu pour qu'une nouvelle histoire de l'humanite soit 6crite. C'est un nationaliste culturaliste qui se bat sur des positions afro- centristes pour faire reconnaitre le glorieux r61le joud par l'humanite noire. Il s'est unilat ralement attache aux aspects intellectuels des civilisations et a ouvert des pistes de recherches sur les problkmes de relations entre les peu- ples et les cultures.

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Cheikh Anta Diop, 1923-1986

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