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Le Soir Samedi 10 et dimanche 11 avril 2021
20 culture
RĂCIT
NICOLAS CROUSSE
Ils sont prÚs de 200. Artistes, écri-vains, musiciens, journalistes, des-sinateurs⊠Sommités et ano-
nymes. PersonnalitĂ©s publiques, maisaussi proches, parents, voisins. Belges,du nord comme du sud du pays. Euro-pĂ©ens, aussi, qui sâexpriment qui en an-glais, qui en allemand, qui en catalanâŠÂ« Ils sont venus, ils sont tous là »,comme dans la chanson dâAznavour.RassemblĂ©s pour une ronde schnitzle-rienne autour dâune tombe imaginaire.Comme Ă des funĂ©railles dâantan, dutemps dâavant le covid : ce bon vieuxtemps oĂč, pour pleurer un ami, un pa-rent, un proche, parfois mĂȘme unconcurrent qui vous quittait Ă jamais,on prenait prĂ©cisĂ©ment son temps, etautour de la mĂ©moire du cher disparu,on se souvenait, et lâon se mettaitchacun Ă raconter. « Je me souviens,Jacques⊠»
Jacques De Decker, nĂ© Ă Schaerbeeken aoĂ»t 1945, quelques jours aprĂšs lebombardement dâHiroshima, est mortle 12 avril 2020, au moment prĂ©cis oĂč levirus devenait incontrĂŽlable et jouait Ă lâaveugle les serial killers. Il nâaura paseu les honneurs dâune cĂ©rĂ©moniedâadieu. Son enterrement, au cimetiĂšredâUccle, se fit dans la plus grande confi-dentialitĂ©.
Mais voilĂ , un an a passĂ©, et cette fois,ils sont (presque) tous lĂ , les amis deJacques, rĂ©unis dans un trĂšs beau livrequi lui est consacrĂ©, conçu Ă lâinitiativede Claudia Ritter, son Ă©pouse alle-mande, et mis en page par Jan Martens.Cela alors que la revue Marginales,dont il Ă©tait le directeur, lui rend undouble hommage, moult textes Ă lâap-pui.
« Je vais promener ma truffe » : câestle titre du livre, qui se lit dans diverseslangues (selon les auteurs). Une baladeimaginaire dans lâunivers de Jacques,avec pour fil rouge les objets et les lieuxquâil aimait et qui lâinspiraient (restau-rants, bureau, rĂ©daction du SoirâŠ),photographiĂ©s par Eddie Bonesire.
Câest aussi la petite phrase queJacques, avec son sourire de chat duCheshire (celui de Lewis Carroll),adressait Ă Claudia, lorsquâil partaitfaire un tour, et allait se ressourcer iciou lĂ , au cinĂ©ma, Ă PĂȘle-MĂȘle ou dansquelque brocante bruxelloise. Ce livre,câest donc une sĂ©ance de rattrapage.Pour dire les mots. La gratitude. Et sa-luer le rĂšgne dâun homme multiple,boulimique, Ă la curiositĂ© insatiable.
Le casting des « contributeurs » ? Il
est Ă©tourdissant. Amin Maalouf, GĂ©ral-dine Schwarz, Philippe Claudel, CeesNooteboom, AmĂ©lie Nothomb, PierreMertens, Etienne Verhasselt, Jean-Phi-lippe Toussaint, Caroline Lamarche,Vincent Engel, Tom Lanoye, StefanHartmans, Anatole Atlas, BenoĂźt Pee-ters, Posy Simmonds, Bernard Foc-croulle, Gilles Ledure, Francis Danne-mark, son copain dâĂ©cole Alain Beren-boom⊠Nâen jetez plus ! Il y a aussiNicolas Vadot, le dessinateur du VifLâExpress, qui signe la trĂšs belle couver-ture du livre.
CuriositĂ©, gĂ©nĂ©rositĂ©Le plus remarquable, lĂ -dedans ? Câestun homme de lâombre que lâon cĂ©lĂšbreici. Oh, certes, Jacques De Decker avaitle don dâubiquitĂ©, et Ă©tait omniprĂ©sentdepuis un demi-siĂšcle sur notre scĂšneartistique, intellectuelle et culturelle. Ilavait tous les talents, et bien des « cas-quettes » â journaliste, critique littĂ©-raire, dramaturge, romancier, bio-graphe, professeur, librettiste, traduc-teur, animateur, agitateur dâidĂ©es, se-crĂ©taire perpĂ©tuel Ă lâAcadĂ©mie royalede langue et de littĂ©rature françaises deBelgique. Ce nâĂ©tait pourtant pas VictorHugo. Ni Hugo Claus (quâil vĂ©nĂ©rait).Bien quâabondante, son Ćuvre littĂ©rairene restera pas forcĂ©ment dans lâhistoirede nos Lettres.
Et pourtant, Jacques De Decker, bienque dans lâombre, occupait dans notrepays une place centrale, et disons-lemajeure : comme grand serviteur desArts et des Lettres. Sa curiositĂ© nâavaitdâĂ©gal que sa gĂ©nĂ©rositĂ©. « Il Ă©tait dâunegĂ©nĂ©rositĂ© immense voire sans me-sure », confirme Yves Namur, qui lui asuccĂ©dĂ© Ă lâAcadĂ©mie au 1er janvier2020. « MĂȘme devant des projets quiauraient pu paraĂźtre, pour dâautres, or-dinaires ou secondaires. Je pense quâilĂ©tait conscient de cette fonction : servircoĂ»te que coĂ»te la littĂ©rature, les au-trices et les auteurs⊠et cela au dĂ©tri-ment de sa propre crĂ©ation. »
Caroline Lamarche ne dit pas autrechose, elle qui signe un poĂšme dĂ©diĂ© Ă lâhomme, en le remerciant dâavoir tantdonnĂ© :
« Ami, tu as pensĂ© Ă nousmanieurs de plumes diversesavant de penser Ă toi-mĂȘmesemeur infatigablede tes admirations. »Jean-Pol Baras rappelle que ce destin
de grand commis de la culture nâĂ©tait, Ă lâorigine, pas Ă©crit. « En abordant laquarantaine, Jacques Ă©tait promu Ă unenotoriĂ©tĂ© littĂ©raire (Il venait de publierLa Grande Roue, trĂšs bien accueilli par
la critique, NDLR). Le journalismeculturel qui lâabsorbait le conduisit da-vantage Ă rĂ©vĂ©ler des talents, encoura-ger de jeunes auteurs, dĂ©fendre les littĂ©-ratures de son pays. »
« Petit maĂźtre des Pays-Bas du sud »A lâheure de cĂ©lĂ©brer la mĂ©moire delâhomme de sa vie, Claudia Ritter veutse souvenir dâun ĂȘtre curieux, bouli-mique, joyeux. « Il voulait tout voir, tourdĂ©couvrir. Et il y avait en lui une jubila-tion. » Claudia se rappelle que la bouli-mie de Jacques, « cet homme calme-ment hyperactif » (dixit Jean-MarieWynants, du Soir), connaissait, quand ilsâagissait de sâadonner Ă son plaisir de lalecture, un jouissif rituel : « Il lisait dansla baignoire, et pouvait y rester commeça pendant des heures. »
« CâĂ©tait un homme de la Renais-sance, Ă©crit AmĂ©lie Nothomb. Il en avaitla culture encyclopĂ©dique, lâĂ©lĂ©gance, lafinesse, lâenthousiasme (âŠ) Sans lui, lemonde littĂ©raire a perdu lâessentiel deson Ă©clat. »
Gilles Ledure, patron de Flagey, le rat-tache quant Ă lui Ă un vieux rĂȘve euro-pĂ©en : « Sa maĂźtrise conjointe delangues germaniques et romanes,Ă©tayĂ©e par de solides connaissances his-toriques lui donnait la facultĂ© rare dâen-jamber la ligne de fracture fondamen-tale qui si souvent a dĂ©chirĂ© lâEurope. Etcet orfĂšvre du collectif, Ă rebours duculte contemporain de lâego, aimait par-tager son savoir, ses appĂ©tits, son inlas-sable curiositĂ©. » De Decker Ă©tait cecidit plus germanique que latin, lui qui seconsidĂ©rait comme « un petit maĂźtredes Pays-Bas du Sud ».
Le furet du bois joliPour Guy Duplat (La Libre Belgique,aprĂšs avoir frĂ©quentĂ© De Decker auSoir), « Jacques, qui tant lutta pourfaire vivre les lettres et le thĂ©Ăątre franco-phone belges, Ă©tait aussi le seul capabledâĂ©crire dans les trois langues natio-nales, et il nous ouvrit le premier Ă la lit-tĂ©rature flamande, au thĂ©Ăątre allemandou Ă la richesse sans fin dâIbsen et deShakespeare. »
Tout voir, tout lire, tout savoir. Enpromenant sa truffe aux quatre vents.Au fond, Ă©crit le romancier Jean-Phi-lippe Toussaint, cet homme-lĂ , câĂ©tait lefuret du bois joli. « Il court, il court,Jacques, on le voit partout sur les pho-tos, on le suit et perd sa trace, il est pas-sĂ© par ici, il file dĂ©jĂ par lĂ , Ă Bruxelles,dans son bureau de lâAcadĂ©mie, dans lescouloirs du Soir, au Cercle Gaulois, chezPĂȘle-MĂȘle, au Chapitre XII, Ă Flagey, Ă Passa Porta, dans une nacelle de la
grande roue, assis sur une boule delâAtomium, incognito sur un quai de lagare du Midi, au parc Tenbosch, sur lâes-trade de la bibliothĂšque des Riches-Claires. Il est devenu Zelig, Jacques, ilnous donne le vertige, on le croise dansles vernissages, les rencontres littĂ©-raires, les inaugurations, il court, ilcourt, Jacques, il est passĂ© par ici, il re-passera par là ⊠»
Un homme blessĂ©Un homme joyeux, un grand enthou-siaste ? Souvent. Et pourtant⊠Ses bles-sures Ă©taient lĂ , sous la peau, et parfoiselles se rĂ©veillaient. « Lâimposture et lemanque de loyautĂ© le mettaient en co-lĂšre, surtout quand il sâagissait de sesamis », reprend Claudia Ritter. La mortde son frĂšre Armand, aprĂšs une des-cente aux enfers sur le plan politique,liĂ©e au Kazakhgate, lâavait laissĂ© incon-solable. Et parfois en colĂšre. Sans doutevoulait-il laver lâhonneur perdu du petitfrĂšre. Rien nây fit.
Homme du vingtiĂšme siĂšcle, que
Ainsi vivait Jacques De DeckH
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Ecrivain, journaliste, dramaturge, agitateur dâidĂ©es, grand serviteurdes Arts et des Lettres, Jacques De Decker disparaissait lâan dernierĂ lâĂąge de 74 ans. EnterrĂ© dans un anonymat de circonstance, covid oblige, il tient aujourdâhui sa revanche posthume. PrĂšs de 200 plumes, cĂ©lĂ©britĂ©s et amis, le racontent dans un trĂšs beau livre, conçu par son Ă©pouse, Claudia Ritter.
Jacques De Deckerdu temps des joursheureux, lisant dans sa baignoire. © CLAUDIA RITTER
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Le Soir Samedi 10 et dimanche 11 avril 2021
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lâĂ©crivaine GĂ©raldine Schwarz rattacheau temps passĂ© de Stefan Zweig, De De-cker sâinterrogeait, aussi, sur les Ă©gare-ments possibles de sa gĂ©nĂ©ration. Dansune lettre adressĂ©e en dĂ©cembre 2019 Ă notre collĂšgue BĂ©atrice Delvaux, ilĂ©crit : « Nous vivons des temps pĂ©-rilleux. Nous nâavons du fait de nos Ăągesrien de personnel Ă craindre de cetteĂ©poque. Mais ceux qui nous suivent !Par quoi avons-nous Ă©tĂ© abusĂ©s ?Avons-nous vraiment vu clair, ou avons-nous manquĂ© de vigilance ? Et quand jedis nous, je parle au nom de notre caste,car câen est une, celle des tĂ©moins sup-posĂ©s avertis, celle des supposĂ©s initiĂ©s.OĂč avons-nous failli ? »
Au cĆur de ses questionnements, il yavait sans doute aussi celui touchant Ă lâĂ©volution du journalisme. « Jusquâaubout, observe Claudia Ritter, il entrete-nait des rapports trĂšs affectifs avec LeSoir, qui Ă©tait restĂ© son journal. » Sansdoute Jacques se souvenait-il du tempsoĂč il cĂŽtoyait, Ă la rĂ©daction, Yvon Tous-saint, son rĂ©dacteur en chef et mentor,qui lâenvoya en novembre 1985, lâannĂ©eoĂč il devint responsable culturel despages du journal, couvrir Ă GenĂšve larencontre historique entre Ronald Rea-gan et MikhaĂŻl Gorbatchev (ce que rap-pelle avec amusement notre collĂšgueJean-Claude Vantroyen). Au Soir,Jacques se sentait proche, dĂšs ces an-nĂ©es-lĂ , de Pol Mathil, RenĂ© Haquin,Jean-Claude Vantroyen ou ColetteBraeckman.
On doit Ă cette derniĂšre un superbetexte, publiĂ© dans le livre. On ne rĂ©sistepas au plaisir de citer un extrait : « Onaurait tort de dire que Jacques Ă©tait par-tout. La rĂ©alitĂ©, câest quâil Ă©tait lĂ . Avecses yeux pĂ©tillants de malice, son sou-rire bienveillant, sa main tendue et tou-jours ses bonnes idĂ©es, quâil sâagissedâun article, dâun projet de livre, dâunemanifestation culturelle et, plus sĂ»re-ment encore, dâune amitiĂ©. Au longcours.
Jacques était là . Au premier rang duThéùtre PoÚme, à écouter les artistes,
les Ă©crivains dĂ©couverts par MoniqueDorsel. Au Festival dâAvignon, Ă courirpartout pour applaudir, encourager lesauteurs, les comĂ©diens venus de Bel-gique. Il Ă©tait lĂ , Ă la rĂ©daction du Soir,oĂč nous sommes entrĂ©s Ă la mĂȘmeĂ©poque. DĂšs le dĂ©but, son Ă©ruditionĂ©tait stupĂ©fiante. Il avait lu, traduit,compris. Il nous parlait des Ă©crivainsbelges francophones mais surtout,avant BĂ©atrice Delvaux, il allait voir delâautre cĂŽtĂ© de la barriĂšre linguistique etil nous ramenait des pĂ©pites. »
Des poĂšmes, la nuitClaudia Ritter se souvient que Jacques,au moment oĂč la pandĂ©mie sâinvitadans nos vies, Ă©tait assez serein. « IlĂ©crivait des poĂšmes, la nuit. Il avait destas de projets, autour de la poĂ©sie, de lamusique, dâune biographie de BrechtâŠIl sâĂ©tait doucement habituĂ© Ă sa nou-velle vie de retraitĂ©. »
Ses proches lui prĂ©paraient quelquessurprises pour ses 75 ans Ă venir. Etpuis, le destin, aussi cruel que farceur,sâen est mĂȘlĂ©. Et ça sâest passĂ© commeça, Ă©crit Thierry Fiorilli (Le Vif LâEx-press) : « Le 12 avril, câest le cĆur qui alĂąchĂ©. Ce cĆur qui battait la chamadepour le talent, pour les femmes soleils,la grĂące, la culture non rĂ©duite au rangde loisir, pour les mots justes, sertis, quidonnent des forces, qui Ă©largissent lâho-rizon, qui Ă©lĂšvent. Pour la cuisine quirend meilleur, sans quâelle arbore desĂ©toiles sur le torse. Pour les gens dont lamusique intĂ©rieure fait danser lesflammes de lâĂąme. »
LĂ oĂč il est, gageons que Jacques DeDecker a retrouvĂ© son sourire deCheshire. Ses amis sont venus, ils sonttous lĂ . Cette fois, les choses ont Ă©tĂ© bienfaites. Les mots dâadieu ont Ă©tĂ© dits.DĂ©sormais de lâautre cĂŽtĂ© du miroir, nonloin de Carroll, Ibsen, Goethe, de Costeret Claus, lâhomme peut maintenant sereposer.
s De Decker
Un mois avant sa mort,Jacques De Decker signaitce poÚme prémonitoire.
« Son rĂŽle dans la ronde »« Il avait, de tout temps, sollicitĂ© sa mort cherchant, avant le terme, Ă convenir dĂ©jĂ , des tours et dĂ©tours que prendrait ce trĂ©pas sachant que par-delĂ , manquerait tout encor.Il savait de toujours, dĂšs lâĂąge trĂ©buchant, oĂč il pouvait passer debout dessous les tables quâil marchait, droit devant, vers le sort immuable rĂ©servĂ© Ă lâhumain irrĂ©vocablement.Il ne se plaignait pas, se pliait au destin, il cherchait seulement quel y serait son rĂŽle refusait dâĂȘtre objet, victime, simple drĂŽle, marionnette aliĂ©nĂ©e aux jeux de ses filins. Il savait que trĂšs tĂŽt il lui faudrait crĂ©er entre son arrivĂ©e et son adieu au monde sa lĂ©gende Ă lui seul, son rĂŽle dans la ronde, dans cet arpent de temps quâil pouvait gouverner. Câest lĂ quâest ma partie ! dĂ©couvrait-il, heureux de disposer dâun peu de jeu dans lâengrenage dâun infime fragment, dâune furtive page dans le grand livre Ă©crit de la plume de dieu. »JACQUES DE DECKER, MARS 2020
En 2003, Jacques De De-cker donnait Ă lâUCL uneconfĂ©rence sur son travailde dramaturge. Le texte estaujourdâhui repris dans levolume que publie lâAcadĂ©-mie royale de langue et delittĂ©rature françaises, consa-crĂ© au thĂ©Ăątre (cinq piĂšcesoriginales) de De Decker.Qui parle dans lâextrait quisuit du rapport de lâĂ©crivainĂ sa postĂ©ritĂ©.
« ConsidĂ©rer une Ćuvre en devenir, câest prendre lerisque de photographier un chantier plutĂŽt quâunĂ©difice. On rĂ©torquera que toute Ćuvre est Ă jamaisun chantier, puisque son terme Ă©chappe Ă lâauteur.Jâai la conviction nĂ©anmoins que lâon ne peut Ă©mettrede diagnostic qui vaille quâĂ lâautopsie puisque ladĂ©marche crĂ©atrice ne sâadresse vĂ©ritablement quâĂ lâaudience posthume, quâelle est la prĂ©paration oulâexpĂ©dition par le vivant dâun don qui ne sera dĂ©ca-chetĂ© que lorsquâil ne sera plus lĂ . Toute Ćuvre quiimporte est testamentaire, non seulement de celuiqui lâa signĂ©e, mais du monde, de lâespace-tempsdont elle tĂ©moigne. »
« Toute Ćuvre est Ă jamais un chantier »
Les hommages Ă Jacques De Deckersont nombreux, en ce printemps.Citons, en vrac et de façon nonexhaustive :â deux numĂ©ros spĂ©ciaux de la revueMarginales, qui eux aussi rassemblentde nombreux tĂ©moignages littĂ©raires(nouvelles, textes divers) inspirĂ©s parlâhomme.â ThĂ©Ăątre, une Ă©dition du thĂ©Ăątre origi-nal complet prĂ©sentĂ©e par Paul Emond,ARLLFB, Bruxelles, 2020.â Suzanne Ă la pomme, maxi-nouvellede De Decker, mise en images par MajaPolackova, Maelström, Bruxelles, 2020.Parmi les livres qui Ă©voquent lâĆuvrede Jacques De Decker :â VĂ©ronique Bergen, Jacques De Decker,Lâimmortel de lâAcadĂ©mie royale de Bel-gique, micro-essai, Lamiroy/collectionLâarticle, Bruxelles, 2020.â Claudia Ritter et Vincent Engel, LâautreGrand Jacques, un ensemble de textesrassemblĂ©s en bouquet dâhommages Ă JDD, Labor/collection PĂ©riples,Bruxelles, 1995, 136 pages. Cet ouvragea Ă©tĂ© rĂ©Ă©ditĂ© par la revue Marginales,sous la direction de Vincent Engel etXavier Vanvaerenbegh, no 305,automne/hiver 2020, 129 pages.â Julien-Paul Remy, Essai sur le thĂ©Ăątreoriginal de JDD (parution Ă venir).â Philippe Remy-Wilkin, essai surlâĆuvre crĂ©ative (romans, nouvelles,thĂ©Ăątre) de JDD (tout prochainement).Claudia Ritter nous apprend en outre leprochain lancement dâun prix JacquesDe Decker Ă Passaporta. Un hommageĂ lâAcadĂ©mie royale de langue et littĂ©ra-ture françaises de Belgique (date Ă fixer). Un autre au ThĂ©Ăątre des Martyrs(date Ă©galement Ă venir). Un cycle deconfĂ©rences (4 sĂ©ances) Ă lâAcadĂ©miedes arts et lettres. Dâautres hommages,prĂ©vus Ă lâAmbassade de Belgique Ă Berlin, Ă lâUniversitĂ© de Paderborn enAllemagne, Ă Caceres (Espagne). UneconfĂ©rence de Jean Jauniaux, ex-rĂ©dac-teur en chef de la revue Marginales, auCollĂšge Belgique, en septembre.Dâautres rendez-vous sont encore enprĂ©vision, vers la fin de lâannĂ©e.
LâannĂ©e De Decker
Je vais promenerma truffe JACQUES DE DECKEREd. Marot352 p, 180 illustrations,39,95 âŹEn librairie le 21 avril.Infos et rĂ©servations : https://www.cleverland-communications.eu/order/
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