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HOMMAGE Biographie de Colan Linton Colan Linton est ne ´a ` Liverpool (Royaume-Uni), en 1940. Il a obtenu un baccalaure ´at e `s sciences en physique de l’Im- perial College de Londres en 1962, suivi, en 1966, d’un doc- torat en spectroscopie mole ´ culaire sous la direction de R.W.B. Pearse. Il s’est ensuite installe ´ au Canada, tout d’abord pour effectuer des e ´tudes postdoctorales a ` l’Uni- versite ´ York (Toronto) au sein de l’e ´quipe de Ralph W. Nich- olls, et par la suite, en 1969, il s’est dirige ´ vers l’Universite ´ du Nouveau-Brunswick, a ` Fredericton, ou ` il a poursuivi ses trav- aux en chimiluminescence et en spectrome ´trie de flamme, no- tamment sur des oxydes me ´talliques (TiO et AlO), au moyen de plaques photographiques et d’un e ´ norme spectrographe a ` re ´seau. Au milieu des anne ´es 1970, au cours de son premier conge ´ sabbatique de l’UNB, il a visite ´ le laboratoire de H.P. Broida au Quantum Institute de l’Universite ´ de la Californie a ` Santa Barbara (UCSB), et a progressivement commence ´a ` de ´ laisser l’e ´mission classique au profit de la spectroscopie laser. On a eu droit alors aux premiers spectres de fluorescence induite par laser (FIL) du TiO, du YO et du SiO. Il est retourne ´a ` l’UNB plein d’enthousiasme pour le re ´acteur a `e ´coulement ou « four de Broida » qui sert a ` la production de radicaux de me ´taux re ´fractaires. Le re ´acteur qu’il a rapporte ´a ` Fredericton fonctionne encore aujourd’hui et produit tout un e ´ ventail d’oxydes, de sulfures et d’haloge ´nures me ´ talliques diatomi- ques. Toutefois, personne n’envie la ta ˆche de devoir le net- toyer. Le syste `me laser qu’il a installe ´ vers 1989 fonctionne toujours a ` Fredericton (surtout gra ˆce a ` Joyce MacGregor) et ae ´te ´ combine ´ depuis a ` d’autres expe ´riences plus probantes, notamment la source d’ablation laser mise au point par son colle `gue Allan Adam, avec qui il collabore depuis l’arrive ´e de ce dernier a ` l’UNB, en 1991. C’est e ´galement a ` l’UCSB que Colan a amorce ´ une collaboration, virtuelle au de ´part, avec Bob Field, qui avait effectue ´ son postdoctorat au sein de l’e ´quipe de Broida au cours de l’e ´te ´ de 1974, et Tim Steimle, e ´tudiant diplo ˆme ´ au sein de l’e ´quipe de David Harris. En 1982–1983, Colan a passe ´ essentiellement son deuxie `me conge ´ sabbatique au sein de l’e ´quipe de Field au MIT pour travailler sur l’analyse de spectres d’oxydes de terres rares, notamment le CeO et le PrO. Il a e ´ galement collabore ´ avec un autre visiteur en sabbatique, Richard F. Barrow, et l’e ´tu- diant diplo ˆme ´ Mike Dulick. La structure e ´lectronique des mol- e ´cules diatomiques qui renferment des terres rares est devenue l’un des inte ´re ˆts de recherche a ` long terme de Co- lan, au moyen de techniques de re ´solution de plus en plus e ´l- eve ´e qui illustrent le temps et encore, la puissance de la the ´orie du champ de ligand des ions atomiques dans les mol- e ´cules pour expliquer et pre ´dire les proprie ´te ´s de ces radicaux U e ´leve ´s et pour orienter les nouvelles expe ´riences les plus probantes. Au milieu des anne ´es 1970, au cours d’un colloque sur la spectroscopie tenu a ` Columbus (Ohio), Colan a de ´crit le spectre du YO (illustrant ainsi le ro ˆle non ne ´ gligeable de l’heureux hasard : la mole ´cule de YO e ´tait un contaminant for- tuit du mate ´riau isolant du four de Broida). Roger Bacis, de Lyon, et lui ont publie ´ successivements des articles sur le YO. Cette situation a permis l’e ´tablissement d’une relation sci- entifique, mais lorsque Colan s’est pre ´ sente ´ en France en 1983 (pour terminer son conge ´ sabbatique), Roger travaillait sur des spectres par transformation de Fourier et fluores- cence induite par laser de mole ´ cules diatomiques homonucle ´- aires, qui avaient e ´te ´ enregistre ´s par Jean Verge `s a ` Orsay. Bien qu’a ` ce moment-la `, Colan e ´tait devenu une sorte de Paul Bocuse de la spectroscopie des mole ´cules de terre rare, e ´tablissant ainsi un lien de ´licieux entre la spectroscopie et la cuisine de Lyon, l’enthousiasme de ´bride ´ de Roger a con- vaincu Colan de s’inte ´resser pluto ˆt au dime `re de lithium. Ce projet s’est ave ´re ´ de longue dure ´e, car il lui a permis notam- ment d’e ´crire, en collaboration avec Franc ¸oise Martin, 20 ar- ticles sur une pe ´riode d’environ 20 ans. Dans les anne ´es 1980, il a travaille ´ surtout sur l’analyse de spectres, mais lors- que dans les anne ´ es 1990, le laboratoire a commence ´a ` enre- gistrer sur place des spectres de fluorescence par TF, il a amene ´ et force ´ les plus jeunes membres de l’e ´ quipe, Patrick Crozet et Amanda Ross, a ` enregistrer des spectres de fluo- rescence provenant de l’excitation par double re ´ sonance optique-optique. Son enthousiasme pour renouveler et ame ´- liorer ne connaissait aucune limite, sauf peut-e ˆtre, lors d’un soir d’e ´te ´ orageux ou ` il a insiste ´ d’enregistrer « juste un der- nier » spectre, qui s’est ave ´re ´ un de trop pour des conditions atmosphe ´riques tre `s humides (sans climatiseur). Une goutte- lette d’eau est tombe ´e sur la batterie de condensateurs d’un laser a ` krypton ionise ´, provoquant une panne imme ´diate de courant dans tout l’e ´ difice. Le lendemain matin, sa popularite ´ a ` Lyon e ´tait a ` son plus bas, car on a du ˆ rede ´marrer les instal- lations de vide dont se servaient de nombreuses e ´quipes de recherche. Cette expe ´rience et ce projet ont e ´te ´ re ´cupe ´re ´s et se sont poursuivis pour produire des donne ´es remarquables sur les e ´tats e ´lectroniques de basse e ´nergie du Li2. Colan a partage ´ les joies des feuilles de calcul des listes de raies et de la me ´thode des moindres carre ´s de la me ˆme fac ¸on avec ses colle `gues et e ´tudiants. En dehors des heures (souvent extre ˆmement longues) passe ´es au laboratoire, il a fait de son mieux pour maintenir la rumeur selon laquelle seules les dif- fe ´rences combine ´es suscitaient chez lui plus de fascination que la gastronomie lyonnaise. Ces dernie `res anne ´ es, une collaboration tre ` s fructueuse s’est amorce ´e avec Tim Steimle de l’Universite ´ d’E ´ tat de l’Arizona sur les e ´ tudes spectroscopiques Zeeman et Stark des monoxydes et des haloge ´nures de lanthanide. A ` cause des conditions du climat hivernal des Maritimes, les voyages prolonge ´s de Colan en Arizona ont tendance a ` s’organiser en- tre les mois de janvier et de mars. Ses visites a ` Lyon coı ¨nci- dent souvent avec la Fe ˆte des lumie `res de cette ville (le 8 de ´cembre), tandis que la spectroscopie au Nouveau-Bruns- wick fonctionne en paralle ` le a ` plein re ´gime : il sait toujours ex- ploiter pleinement la communication e ´lectronique lorsqu’il se trouve loin de son point d’attache. Colan a connu une carrie `re riche et gratifiante a ` l’Universite ´ du Nouveau-Brunswick. Depuis son arrive ´e, en 1969, il a tou- jours obtenu des subventions du Conseil de recherches en sciences naturelles et en ge ´nie (CRSNG) qui lui ont permis de publier plus de 75 articles scientifiques. Au cours de cette pe ´riode, Colan a communique ´ ses re ´sultats en donnant plus de 150 confe ´ rences et communications a ` titre d’orateur invite ´. Bon nombre de ces communications ont e ´te ´ donne ´es bien su ˆr lors du colloque annuel de spectroscopie mole ´culaire a ` l’Uni- versite ´ d’E ´ tat de l’Ohio, auquel il participe de fac ¸on quasi con- tinue depuis 1970. Sa re ´putation, quant au soin apporte ´a ` ses travaux et a ` son souci du de ´tail, lui a valu une grande recon- Published by NRC Research Press xi Can. J. Phys. Downloaded from www.nrcresearchpress.com by CONCORDIA UNIV on 11/10/14 For personal use only.

Hommage : Biographie de Colan Linton

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Page 1: Hommage : Biographie de Colan Linton

HOMMAGE

Biographie de Colan Linton

Colan Linton est ne a Liverpool (Royaume-Uni), en 1940. Ila obtenu un baccalaureat es sciences en physique de l’Im-perial College de Londres en 1962, suivi, en 1966, d’un doc-torat en spectroscopie moleculaire sous la direction deR.W.B. Pearse. Il s’est ensuite installe au Canada, toutd’abord pour effectuer des etudes postdoctorales a l’Uni-versite York (Toronto) au sein de l’equipe de Ralph W. Nich-olls, et par la suite, en 1969, il s’est dirige vers l’Universite duNouveau-Brunswick, a Fredericton, ou il a poursuivi ses trav-aux en chimiluminescence et en spectrometrie de flamme, no-tamment sur des oxydes metalliques (TiO et AlO), au moyende plaques photographiques et d’un enorme spectrographe areseau.

Au milieu des annees 1970, au cours de son premier congesabbatique de l’UNB, il a visite le laboratoire de H.P. Broidaau Quantum Institute de l’Universite de la Californie a SantaBarbara (UCSB), et a progressivement commence a delaisserl’emission classique au profit de la spectroscopie laser. On aeu droit alors aux premiers spectres de fluorescence induitepar laser (FIL) du TiO, du YO et du SiO. Il est retourne al’UNB plein d’enthousiasme pour le reacteur a ecoulement ou« four de Broida » qui sert a la production de radicaux demetaux refractaires. Le reacteur qu’il a rapporte a Frederictonfonctionne encore aujourd’hui et produit tout un eventaild’oxydes, de sulfures et d’halogenures metalliques diatomi-ques. Toutefois, personne n’envie la tache de devoir le net-toyer. Le systeme laser qu’il a installe vers 1989 fonctionnetoujours a Fredericton (surtout grace a Joyce MacGregor) eta ete combine depuis a d’autres experiences plus probantes,notamment la source d’ablation laser mise au point par soncollegue Allan Adam, avec qui il collabore depuis l’arrivee dece dernier a l’UNB, en 1991. C’est egalement a l’UCSB queColan a amorce une collaboration, virtuelle au depart, avecBob Field, qui avait effectue son postdoctorat au sein del’equipe de Broida au cours de l’ete de 1974, et Tim Steimle,etudiant diplome au sein de l’equipe de David Harris. En1982–1983, Colan a passe essentiellement son deuxiemeconge sabbatique au sein de l’equipe de Field au MIT pourtravailler sur l’analyse de spectres d’oxydes de terres rares,notamment le CeO et le PrO. Il a egalement collabore avecun autre visiteur en sabbatique, Richard F. Barrow, et l’etu-diant diplome Mike Dulick. La structure electronique des mol-ecules diatomiques qui renferment des terres rares estdevenue l’un des interets de recherche a long terme de Co-lan, au moyen de techniques de resolution de plus en plus el-evee qui illustrent le temps et encore, la puissance de latheorie du champ de ligand des ions atomiques dans les mol-ecules pour expliquer et predire les proprietes de ces radicauxU eleves et pour orienter les nouvelles experiences les plusprobantes.

Au milieu des annees 1970, au cours d’un colloque sur laspectroscopie tenu a Columbus (Ohio), Colan a decrit lespectre du YO (illustrant ainsi le role non negligeable del’heureux hasard : la molecule de YO etait un contaminant for-tuit du materiau isolant du four de Broida). Roger Bacis, deLyon, et lui ont publie successivements des articles sur leYO. Cette situation a permis l’etablissement d’une relation sci-entifique, mais lorsque Colan s’est presente en France en1983 (pour terminer son conge sabbatique), Roger travaillait

sur des spectres par transformation de Fourier et fluores-cence induite par laser de molecules diatomiques homonucle-aires, qui avaient ete enregistres par Jean Verges a Orsay.Bien qu’a ce moment-la, Colan etait devenu une sorte dePaul Bocuse de la spectroscopie des molecules de terre rare,etablissant ainsi un lien delicieux entre la spectroscopie et lacuisine de Lyon, l’enthousiasme debride de Roger a con-vaincu Colan de s’interesser plutot au dimere de lithium. Ceprojet s’est avere de longue duree, car il lui a permis notam-ment d’ecrire, en collaboration avec Francoise Martin, 20 ar-ticles sur une periode d’environ 20 ans. Dans les annees1980, il a travaille surtout sur l’analyse de spectres, mais lors-que dans les annees 1990, le laboratoire a commence a enre-gistrer sur place des spectres de fluorescence par TF, il aamene et force les plus jeunes membres de l’equipe, PatrickCrozet et Amanda Ross, a enregistrer des spectres de fluo-rescence provenant de l’excitation par double resonanceoptique-optique. Son enthousiasme pour renouveler et ame-liorer ne connaissait aucune limite, sauf peut-etre, lors d’unsoir d’ete orageux ou il a insiste d’enregistrer « juste un der-nier » spectre, qui s’est avere un de trop pour des conditionsatmospheriques tres humides (sans climatiseur). Une goutte-lette d’eau est tombee sur la batterie de condensateurs d’unlaser a krypton ionise, provoquant une panne immediate decourant dans tout l’edifice. Le lendemain matin, sa popularitea Lyon etait a son plus bas, car on a du redemarrer les instal-lations de vide dont se servaient de nombreuses equipes derecherche. Cette experience et ce projet ont ete recuperes etse sont poursuivis pour produire des donnees remarquablessur les etats electroniques de basse energie du Li2. Colan apartage les joies des feuilles de calcul des listes de raies etde la methode des moindres carres de la meme facon avecses collegues et etudiants. En dehors des heures (souventextremement longues) passees au laboratoire, il a fait de sonmieux pour maintenir la rumeur selon laquelle seules les dif-ferences combinees suscitaient chez lui plus de fascinationque la gastronomie lyonnaise.

Ces dernieres annees, une collaboration tres fructueuses’est amorcee avec Tim Steimle de l’Universite d’Etat del’Arizona sur les etudes spectroscopiques Zeeman et Starkdes monoxydes et des halogenures de lanthanide. A causedes conditions du climat hivernal des Maritimes, les voyagesprolonges de Colan en Arizona ont tendance a s’organiser en-tre les mois de janvier et de mars. Ses visites a Lyon coınci-dent souvent avec la Fete des lumieres de cette ville (le 8decembre), tandis que la spectroscopie au Nouveau-Bruns-wick fonctionne en parallele a plein regime : il sait toujours ex-ploiter pleinement la communication electronique lorsqu’il setrouve loin de son point d’attache.

Colan a connu une carriere riche et gratifiante a l’Universitedu Nouveau-Brunswick. Depuis son arrivee, en 1969, il a tou-jours obtenu des subventions du Conseil de recherches ensciences naturelles et en genie (CRSNG) qui lui ont permisde publier plus de 75 articles scientifiques. Au cours de cetteperiode, Colan a communique ses resultats en donnant plusde 150 conferences et communications a titre d’orateur invite.Bon nombre de ces communications ont ete donnees bien surlors du colloque annuel de spectroscopie moleculaire a l’Uni-versite d’Etat de l’Ohio, auquel il participe de facon quasi con-tinue depuis 1970. Sa reputation, quant au soin apporte a sestravaux et a son souci du detail, lui a valu une grande recon-

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FOREWORD / AVANT-PROPOS

Spectroscopy at the University of NewBrunswick

Over forty years ago, the Department of Physics at theUniversity of New Brunswick received a mandate to increaseits research activity and invited Dr. Gerhard Herzberg of theNational Research Council of Canada to visit the Universityand give advice on possible research directions. Dr. Herzbergsuggested that because of the department’s size and relativeisolation (at least at that time), the Department should focusits efforts toward a single field of research — molecular spec-troscopy. The department accepted that advice, and over thenext few years hired researchers specializing in electronic, in-frared, microwave, and nuclear magnetic resonance spectro-scopy, and in theoretical molecular physics.

Two of the young researchers to receive appointments atthat time were Dr. Ronald Lees and Dr. Colan Linton. Over thenext four decades Dr. Lees developed a program in microwaveand infrared spectroscopy of polyatomic molecules, notablymethanol, while Dr. Linton pursued electronic spectroscopy ofmetal-bearing species, predominantly through laser-basedstudies of the halides, oxides, nitrides, and sulfides of lantha-nide- and transition-metal diatomics. Both have developed in-ternational reputations as leaders in their areas of specialtyand have trained and mentored many Canadian scientists whoonce were graduate or undergraduate students working in theirlaboratories.

The legacy of Dr. Herzberg’s recommendation still reso-nates through the department, even if it is modified in form.The strong magnetic resonance imaging group can trace itsroots back to the nuclear magnetic resonance spectroscopylabs established in the 1960s, and some of the efforts inspace and atmospheric research make extensive use of mo-lecular spectroscopic data. Basic research in atomic and mo-lecular physics is still conducted at the University of NewBrunswick at both the Fredericton and Saint John campuses,and, indeed, Drs. Lees and Linton are still active and impor-tant parts of those efforts. It is our great pleasure to dedicatethis special issue of the Canadian Journal of Physics to thesetwo distinguished scientists; we hope to benefit from theirguidance, wisdom, and love of molecular physics for manyyears to come.

Dr. Adriana Predoi-Cross

Dr. Dennis Tokaryk

La spectroscopie a l’Universite du Nouveau-Brunswick

Il y a plus de quarante ans, le departement de physiquede l’Universite du Nouveau-Brunswick (UNB) a recu un man-dat afin d’accroıtre ses activites de recherche et a inviteGerhard Herzberg, Ph.D., du Conseil national de recherchesdu Canada, a visiter l’Universite et a donner des conseilsquant aux orientations de recherche possibles. M. Herzberg asuggere qu’en raison de sa taille et de son isolement relatif(du moins a cette epoque), le departement devrait concentrerses efforts sur un seul domaine de recherche: la spectroscopiemoleculaire. Le departement a suivi ce conseil et, au coursdes annees qui ont suivi, a recrute des chercheurs spe-cialises en physique moleculaire theorique et en spectrosco-pie electronique, infrarouge, micro-ondes et de resonancemagnetique nucleaire.

A cette epoque, Ronald Lees, Ph.D., et Colan Linton, Ph.D,ont ete deux des jeunes chercheurs recrutes. Au cours desquatre decennies qui ont suivi, Ronald Lees a mis sur piedun programme en spectroscopie micro-ondes et infrarouge demolecules polyatomiques, notamment le methanol, tandis queColan Linton a mene des travaux en spectroscopie electroni-que sur des especes metalliferes, surtout au moyen d’etudespar laser des halogenures, des oxydes, des nitrures et dessulfures de metaux de lanthanide et de transition diatomiques.Ces deux chercheurs se sont taille une reputation internatio-nale a titre de chef de file dans leur domaine de specialite, etont forme et encadre de nombreux scientifiques canadiens quiont travaille au sein de leur laboratoire en tant qu’etudiants depremier cycle universitaire ou des cycles superieurs.

L’heritage de la recommandation de M. Herzberg demeuretoujours d’actualite partout au Departement, meme si on a ap-porte des modifications quant a sa forme. Les racines de lasolide equipe d’imagerie par resonance magnetique provien-nent des laboratoires de spectroscopie de resonance magnet-ique nucleaire mis sur pied dans les annees 1960, etcertaines des activites en recherche spatiale et atmospheri-que utilisent enormement des donnees obtenues par spectro-scopie moleculaire. On effectue toujours des travaux derecherche fondamentale en physique atomique et moleculairea l’Universite du Nouveau-Brunswick, tant sur le campus deFredericton que sur celui de Saint John et, bien entendu, Ro-nald Lees et Colan Linton participent encore activement et defacon importante a ces efforts. C’est donc avec grand plaisirque nous consacrons ce numero special de la Revue canadi-enne de physique a ces deux eminents scientifiques. Nousesperons profiter de leurs conseils, de leur sagesse et del’amour qu’ils portent a la physique moleculaire pendant en-core de nombreuses annees.

Adriana Predoi-Cross, Ph.D.

Dennis Tokaryk, Ph.D.

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FOREWORD / AVANT-PROPOS

Spectroscopy at the University of NewBrunswick

Over forty years ago, the Department of Physics at theUniversity of New Brunswick received a mandate to increaseits research activity and invited Dr. Gerhard Herzberg of theNational Research Council of Canada to visit the Universityand give advice on possible research directions. Dr. Herzbergsuggested that because of the department’s size and relativeisolation (at least at that time), the Department should focusits efforts toward a single field of research — molecular spec-troscopy. The department accepted that advice, and over thenext few years hired researchers specializing in electronic, in-frared, microwave, and nuclear magnetic resonance spectro-scopy, and in theoretical molecular physics.

Two of the young researchers to receive appointments atthat time were Dr. Ronald Lees and Dr. Colan Linton. Over thenext four decades Dr. Lees developed a program in microwaveand infrared spectroscopy of polyatomic molecules, notablymethanol, while Dr. Linton pursued electronic spectroscopy ofmetal-bearing species, predominantly through laser-basedstudies of the halides, oxides, nitrides, and sulfides of lantha-nide- and transition-metal diatomics. Both have developed in-ternational reputations as leaders in their areas of specialtyand have trained and mentored many Canadian scientists whoonce were graduate or undergraduate students working in theirlaboratories.

The legacy of Dr. Herzberg’s recommendation still reso-nates through the department, even if it is modified in form.The strong magnetic resonance imaging group can trace itsroots back to the nuclear magnetic resonance spectroscopylabs established in the 1960s, and some of the efforts inspace and atmospheric research make extensive use of mo-lecular spectroscopic data. Basic research in atomic and mo-lecular physics is still conducted at the University of NewBrunswick at both the Fredericton and Saint John campuses,and, indeed, Drs. Lees and Linton are still active and impor-tant parts of those efforts. It is our great pleasure to dedicatethis special issue of the Canadian Journal of Physics to thesetwo distinguished scientists; we hope to benefit from theirguidance, wisdom, and love of molecular physics for manyyears to come.

Dr. Adriana Predoi-Cross

Dr. Dennis Tokaryk

La spectroscopie a l’Universite du Nouveau-Brunswick

Il y a plus de quarante ans, le departement de physiquede l’Universite du Nouveau-Brunswick (UNB) a recu un man-dat afin d’accroıtre ses activites de recherche et a inviteGerhard Herzberg, Ph.D., du Conseil national de recherchesdu Canada, a visiter l’Universite et a donner des conseilsquant aux orientations de recherche possibles. M. Herzberg asuggere qu’en raison de sa taille et de son isolement relatif(du moins a cette epoque), le departement devrait concentrerses efforts sur un seul domaine de recherche: la spectroscopiemoleculaire. Le departement a suivi ce conseil et, au coursdes annees qui ont suivi, a recrute des chercheurs spe-cialises en physique moleculaire theorique et en spectrosco-pie electronique, infrarouge, micro-ondes et de resonancemagnetique nucleaire.

A cette epoque, Ronald Lees, Ph.D., et Colan Linton, Ph.D,ont ete deux des jeunes chercheurs recrutes. Au cours desquatre decennies qui ont suivi, Ronald Lees a mis sur piedun programme en spectroscopie micro-ondes et infrarouge demolecules polyatomiques, notamment le methanol, tandis queColan Linton a mene des travaux en spectroscopie electroni-que sur des especes metalliferes, surtout au moyen d’etudespar laser des halogenures, des oxydes, des nitrures et dessulfures de metaux de lanthanide et de transition diatomiques.Ces deux chercheurs se sont taille une reputation internatio-nale a titre de chef de file dans leur domaine de specialite, etont forme et encadre de nombreux scientifiques canadiens quiont travaille au sein de leur laboratoire en tant qu’etudiants depremier cycle universitaire ou des cycles superieurs.

L’heritage de la recommandation de M. Herzberg demeuretoujours d’actualite partout au Departement, meme si on a ap-porte des modifications quant a sa forme. Les racines de lasolide equipe d’imagerie par resonance magnetique provien-nent des laboratoires de spectroscopie de resonance magnet-ique nucleaire mis sur pied dans les annees 1960, etcertaines des activites en recherche spatiale et atmospheri-que utilisent enormement des donnees obtenues par spectro-scopie moleculaire. On effectue toujours des travaux derecherche fondamentale en physique atomique et moleculairea l’Universite du Nouveau-Brunswick, tant sur le campus deFredericton que sur celui de Saint John et, bien entendu, Ro-nald Lees et Colan Linton participent encore activement et defacon importante a ces efforts. C’est donc avec grand plaisirque nous consacrons ce numero special de la Revue canadi-enne de physique a ces deux eminents scientifiques. Nousesperons profiter de leurs conseils, de leur sagesse et del’amour qu’ils portent a la physique moleculaire pendant en-core de nombreuses annees.

Adriana Predoi-Cross, Ph.D.

Dennis Tokaryk, Ph.D.

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naissance dans le milieu de la spectroscopie. En fait, pendantun certain temps, son surnom au laboratoire etait « WK » (de-coule du commentaire d’un examinateur qui l’avait nomme le« well known Colan Linton » [le celebre Colan Linton]).

Colan a dirige le programme d’etudes superieures du De-partement de physique pendant environ 25 ans. Il a donnedes cours tant de premiere annee que de derniere annee ducycle superieur et a toujours cree de bonnes relations avecles etudiants, surtout dans les classes superieures, moinsnombreuses, ou les etudiants aimaient leur professeur autantpour ses connaissances que pour son humour (ils aimaientegalement le taquiner pour sa danse en ligne). Un grand nom-bre de ces etudiants ont travaille l’ete dans le laboratoire deColan comme assistants a la recherche, et certains d’entreeux ont continue en effectuant leur projet de recherche spe-

cialise avec lui. Colan a dirige personnellement six etudiantsdiplomes et a egalement contribue a la formation de nom-breux autres de l’equipe de spectroscopie laser. Maintenantque Colan est professeur emerite, il prend encore plaisir a sepresenter au laboratoire tous les jours, surtout pour voir a ceque ses collegues plus jeunes travaillent toujours, pour s’en-thousiasmer des donnees nouvellement enregistrees, et biensur, pour servir de mentor aux etudiants diplomes du groupe.L’equipe espere pouvoir compter sur sa participation et sonardeur continues pendant encore de nombreuses annees avenir!

Amanda Ross, Ph.D.Robert W. Field, Ph.D.Allan Adam, Ph.D.

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