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Homo hierarchicus, Essai sur le système des castes, Éditions by Louis Dumont Review by: A. W. Macdonald Cahiers Internationaux de Sociologie, NOUVELLE SÉRIE, Vol. 44 (Janvier-juin 1968), pp. 182- 185 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40689451 . Accessed: 18/06/2014 13:29 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers Internationaux de Sociologie. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.115 on Wed, 18 Jun 2014 13:29:45 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Homo hierarchicus, Essai sur le système des castes, Éditions by Louis DumontReview by: A. W. MacdonaldCahiers Internationaux de Sociologie, NOUVELLE SÉRIE, Vol. 44 (Janvier-juin 1968), pp. 182-185Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/40689451 .

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situation de coexistence interraciale dans l'inégalité >. Le mythe de la négritude est désigné de façon très perspicace comme < marronnage idéologique ». L'im- possibilité de maintenir l'Afrique vivante, puis l'impossibilité de réaliser l'intégration, ont conduit à une Afrique mythique, alors que seule l'Afrique métissée est ici réelle.

Urbanisation et industrialisation grandissantes risquent, de l'avis de l'au- teur, d'entraîner la mort de la culture authentique du Noir américain. Mais, il pense également que, le vide spirituel et les contraintes de nos civilisations créant de nouveaux besoins, les Noirs sont, et seront probablement plus aptes que d'autres à y répondre, et que les cultures afro-américaines donneront encore de « nouvelles floraisons ».

Il apparaît bien, en effet, que les Amériques noires sont encore capables de « donner ». Seulement, il nous semble que tout dépend du contexte, non pas industriel - qui est inévitable - , mais socio-économique, où cette capacité se déploie et va se déployer. Car, il ne faudrait pas que les Amériques noires soient réduites à se contenter - après avoir tant contribué à l'accumulation des profits blancs - d'alimenter maintenant culturellement une civilisation en crise, mais toujours dominante. En un mot, un certain rayonnement culturel, pour possible qu'il soit, ne nous paraît guère qu'un pis-aller dans le cadre de sociétés prolongeant l'inégalité socio-économique. Le Noir américain a droit, comme l'Indien et le Métis également exploités, à vivre dans une société dont les bases socio-économiques lui donnent enfin la possibilité de manifester pleinement son génie propre.

Il nous reste à mentionner l'extraordinaire richesse des notes bibliogra- phiques de l'étude de Roger Bastide. Véritable somme ethnologique visante l'essentiel en la matière, nous voyons également en cette œuvre majeure des prolégomènes dorénavant indispensables à toute étude sociologique des Amériques noires.

Régine Rodriguez. G'¿V./Í.5.

Louis Dumont, Homo hierarchicus, Essai sur le système des castes, Paris, Éditions Gallimard, Bibliothèque des Sciences humaines, 1966, 445 p. Louis Dumont n'a guère besoin d'être présenté au public français. Sa

thèse principale, Une sous-caste de Vinde du Sud, organisation sociale et religion des Pramalai Kallar, fut une des monographies les plus marquantes dans son domaine depuis la fin de la deuxième guerre mondiale ; et sa thèse secondaire, Hierarchy and Marriage Alliance in South Indian Kinship fut une contribution théorique importante à l'étude des systèmes de parenté de l'Inde du Sud.

Le volume dont nous rendons compte est le premier consacré par un Français au système des castes depuis les livres dus au grand indianiste E. Sénart (Les castes dans VJnde. Les faits et le système, Paris, 1894) et au sociologue C. Bougie (Essais sur le régime des castes, Paris, 1908). On possédait, certes, le petit livre riche en idées de A.-M. Hocart (Les castes, Paris, 1938) ; et la mise au point empiriste de J. H. Hutton avait été traduite en français chez Payot en 1949. Depuis lors, cependant, nombre de recherches ethnographiques ont été entreprises et menées à publication par des chercheurs plus soucieux que leurs devanciers des problèmes de méthode. Et la décision de faire le bilan du Work in Progress s'est naturellement imposée à un homme qui se tient admirablement au courant des travaux concernant son domaine.

L. Dumont admet avec Bougie que le système des castes « divise l'ensemble de la société en un grand nombre de groupes héréditaires distingués et reliés par trois caractères : séparation en matière de mariage et de contact direct ou indirect (nourriture) ; division du travail, chacun de ces groupes ayant une profession traditionnelle ou théorique dont ses membres ne peuvent s'écarter que dans certaines limites ; hiérarchie enfin, qui ordonne les groupes en tant

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que relativement supérieurs et inférieurs les uns aux autres > (p. 36). Pour l'auteur, ces principes se ramènent à l'opposition du pur et de l'impur, qui les sous-tend. « L'ensemble est fondé sur la coexistence nécessaire et hiérarchisée des deux opposés » (p. 65). L'homme moderne, selon L. Dumont, ne peut reconnaître pleinement la hiérarchie : c'est pourquoi l'exposé a été centré sur ce thème. L'auteur nous dit que l'idéologie égalitaire, individualiste d'un Occident épris de liberté fait obstacle à la compréhension de la société hiérar- chisée des castes. Celle-ci, traditionnelle, ignore à son tour des valeurs comme la liberté et l'égalité, ignore même l'individu et a « au fond une idée collective de l'homme » (p. 21). L'auteur sera ainsi amené à opposer Y Homo hierarchies à VHomo aequali8. Les rapports entre ces deux types ou espèces de Homo constituent la trame fondamentale du livre.

L. Dumont ne cherche ni à présenter une histoire du système des castes, ni à en donner un tableau ethnographique détaillé. Après avoir esquissé, dans son Introduction, l'importance des valeurs individuelles et égalitaires dans le monde moderne à l'aide de citations de Max Weber, de Rousseau, de Tocque- ville surtout, il consacre son premier chapitre à 1' « Histoire des idées sur la caste » (p. 36-50). Après avoir passé en revue quelques définitions du mot « caste >, l'auteur évoque les principales attitudes adoptées en Occident face au système, que l'on a eu tendance à considérer comme une forme limite d'institutions déjà connues en Occident, ou comme une combinaison de traits distincts (que l'on retrouve dans d'autres sociétés) apparemment due au hasard. Après les explications < historiques » (théorie indo-européenne ou dravidienne, théorie raciale et théorie difTusionniste) vinrent les « explications composites », une meilleure compréhension de la place de la religion dans l'ensemble et, à partir de 1945, un progrès indiscutable sur le plan des recherches détaillées, avec une tendance à la spécialisation sur telle ou telle région ou tel aspect particulier et un manque d'intérêt pour l'étude de l'ensemble. L'auteur fait naturellement état des théories volontaristes (p. 39-40) qu'il semble attribuer au seul Homo aequalis. Dans ce contexte, j'aimerais lui soumettre quelques lignes écrites récemment par un Népalais, bon connaisseur de son pays : « Some writers in the past have quite unjustly placed the people of Nepal on their own theoretical social ladder. In this regard the past governments of Nepal misled them by creating (c'est moi qui souligne) an unnatural vertical social ladder, framing the legal code accordingly » (Dor Bahadur Bista, People of Nepal, Kathmandou-Calcutta, 1957, p. xv. Cf. de même, Harka Bahadur Gurung, The Motherland, Katmandou, 4 septembre 1967, p. 3). L. Dumont remarque que « sans doute, dans la plupart des cas la hiérarchie s'identifiera en quelque façon au pouvoir, mais le cas indien nous apprendra qu'il n'y a là nulle néces- sité » (p. 34). Le Népal, où l'étude des éditions successives des Codes paraît devoir fournir une contribution importante à nos études, constitue sur ce point, 8emble-t-il, une exception au cas indien.

Le deuxième chapitre cherche à dégager le principe structural du système. Une grande place est accordée à l'idéologie. Mais l'auteur, à la suite de A. C. Mayer, cherche à distinguer « entre le droit et le fait, entre l'idéologie et ce que livre l'observation, sans sacrifier l'une à l'autre ». Une place importante est accordée à l'analyse des segmentations du statut, aux variantes et aux anomalies, et à la place de la sous-caste dans la hiérarchie. L. Dumont dit bien : « La caste s'isole par soumission à l'ensemble, comme un bras qui ne voudrait pas marier ses cellules à celles de l'estomac... tandis que chez nous la référence fondamentale est à l'élément, elle est ici à l'ensemble » (p. 61). A ce propos, on peut être surpris par le manque de référence à la théorie indienne de l'Homme, exprimée avec force dès le Purusasûkta, et dont les résonances architecturales et sociologiques ont été soulignées par Paul Mus dans tant de pages pénétrantes.

L. Dumont s'attaque alors à la hiérarchie qui « n'est dans le système rien moins que la forme consciente de référence des parties au tout... ». Une place

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importante est faite à la théorie des varpa et au « rapport conceptuel entre Brahmane et Kshatriya, fixé à très haute époque, et demeuré en vigueur jusqu'à nos jours ». A la différence de l'Occident « statut et pouvoir, et consé- quemment autorité spirituelle et autorité temporelle, sont absolument dis- tingués » (p. 99). L'auteur est attentif aux gradations de statut régionales, et après l'étude d'un exemple local du fonctionnement de la hiérarchie, basée sur l'étude Caste and Kinship de A. G. Mayer, il critique les notions d'attri- bution et d'interaction chez un auteur américain, McKim Marriott.

L'auteur se penche ensuite sur la division du travail. Ce sera l'occasion d'une section sur « Caste et profession », mais le gros du chapitre IV est constitué par un examen du système jajmânï. Ce que la division du travail nous apprend, « ce n'est pas une juxtaposition plus ou moins gratuite de tâches religieuses et de tâches non religieuses ou « économiques », c'est à la fois le fondement reli- gieux et l'expression religieuse de l'interdépendance. Disons mieux : c'est la déduction de l'interdépendance à partir de la religion » (p. 141-142).

Lorsqu'il étudie la réglementation du mariage, l'auteur l'aborde sous l'angle de la séparation et de la hiérarchie, ce dernier principe englobant en quelque sorte le premier. Il rappelle l'importance du mariage dans la société indienne et les règles dont il est l'objet au niveau de la caste et au niveau de la parenté. Après avoir mis l'accent sur l'endogamie, L. Dumont ajoute des considérations sur les subdivisions de la caste, en relation avec i'intermariage, et rappelle la conception du mariage, au point de vue des varna, qui se dégage de la littérature sanskrite ancienne. Suit un chapitre sur les règles relatives au contact et à la nourriture qui est, à mon avis, un des moins difficiles et des plus perspicaces du livre (p. 168-193). L'analyse du pouvoir et du territoire, l'étude de la fonction royale et de dominance, et des droits sur le sol le condui- sent à affirmer que s' « il y a dans l'Inde contemporaine une sphère distincte d'activité à proprement parler économique, ... c'est le gouvernement anglais qui l'a rendue possible » (p. 210). Il admet cependant, avec Max Weber, un lien entre le commerce et certaines sectes, surtout le jaïnisme.

Le chapitre VIII concerne la justice et l'administration de la caste (pan- cayat, le gouvernement interne de la caste, l'excommunication, les rapports entre les juridictions de caste) et le chapitre IX, les institutions du renoncement et la secte (les Lingâyat, tolérance et imitation, scission, agrégation, mobilité sociale, etc.). Les deux chapitres qui terminent le corps du livre traitent respec- tivement du problème de la caste chez les non-Hindous et hors de l'Inde, et du « devenir contemporain », c'est-à-dire des « changements récents en tant qu'ils procèdent de l'interaction de l'Inde traditionnelle et du monde moderne » (p. 11). En appendice, l'auteur reproduit quatre études dont deux jusqu'ici inédites en français : « La conception de la royauté dans l'Inde ancienne » (p. 351-375) et « Nationalisme et communalisme » (p. 376-395). Deux cartes, une bonne bibliographie, un index des auteurs cités, un index des matières et une table des matières terminent un livre d'une rare densité.

Dans les limites qui me sont octroyées, j'espère avoir donné un aperçu de la richesse et de l'abondance des matières qui sont brassées dans ce livre. Les grandes connaissances en indologie de l'auteur, jointes à son expérience de plusieurs « terrains » indiens, et l'intérêt qu'il porte aux aspects théoriques, méthodologiques de l'ethnologie, font de lui un remarquable interprète des modes de pensée indiens. Les spécialistes (et à vrai dire le livre s'adresse essen- tiellement à eux), feront sans doute des réserves sur des points précis. Par exemple, je n'ai pas l'impression que beaucoup de ses collègues le suivront en sa croyance aux capacités d'adaptation et de survie des castes devant le déferlement de la civilisation matérialiste et le progrès économique qui trans- forment radicalement à l'heure actuelle tant d'autres sociétés asiatiques. Pour moi, la valeur essentielle du travail de L. Dumont tient dans ses commentaires serrés, ramassés en petits paragraphes où le savoir et l'expérience d'une vie

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de recherches probes et passionnées s'expriment en des opinions pondérées, dans un style souvent peu commode, mais qui ne laissent jamais indifférent et provoqueront certainement d'autres travaux. La thèse de l'opposition de VHomo hierarchicus et de YHomo aequalis paraît presque accessoire. Tout se passe comme si l'auteur, très près de son sujet et comme porté par lui, envi- sageait les rapports entre l'Inde et l'Occident dans le cadre même du système des castes, c'est-à-dire comme une opposition de principe entre le pur et l'impur. Mais, je l'ai déjà dit, la complexité et la variété des idéologies occidentales ne constituent pas la matière première de son livre.

A. W. MacDonald. École nationale des Langues Orientales vivantes, Paris.

Marcel David, Les travailleurs et le sens de leur histoire, Pans, Ed. Cujas, 19b7, 387 p. (« Temps de l'histoire »). Marcel David présente ce volumineux ouvrage comme lmtroduction a un

traité, qui ne pourrait être que collectif, d'histoire des travailleurs. Il en jette les bases, pose des jalons méthodologiques et dégage les éléments d'une problé- matique. Surtout, il propose une hypothèse directrice dont l'histoire des tra- vailleurs a besoin pour « retrouver dans le fourmillement des faits et des idées la signification des enchaînements qu'elle comporte, et pour préciser globale- ment son type d'intelligibilité ». Cette hypothèse est donnée par le titre : l'histoire des travailleurs a un sens, une tendance au progrès - le mot tendance ôtant ce que peut avoir de trop déterministe et optimiste l'idée de progression.

Le traité que David souhaite devra saisir les travailleurs dans toutes les manifestations de leur existence individuelle et collective, et non pas unique- ment dans leur activité laborieuse. Les travailleurs ne sont pas tous ceux qui travaillent : il y a deux types d'existence laborieuse et le double vocable qu'on retrouve d'une langue à l'autre ne peut être un simple artifice terminologique : partout on distingue lavatori et padroni, trabajador et dueño, worker et employer, Arbeitnehmer et Arbeitgeber... Ceci met sur la voie d'une définition des travail- leurs. L'auteur multiplie opportunément les critères ; certains apparaissent sans problèmes : critères d'ordre technologique et à la charnière du technico- professionnel et du juridique (tâches d'exécution, donc fragmentaires). Trans- posé au plan juridique, l'accomplissement de ces tâches s'analyse en une situation de subordination. Mais celle-ci s'étend, en fait, hors de l'usine, sur bien des secteurs de la vie quotidienne, c'est-à-dire qu'elle se mue en dépen- dance. La dépendance, aussi haut qu'on remonte dans le temps, fait partie de la condition des travailleurs mais revêt bien sûr des traits différents. Quant au critère économique, David souligne à juste titre que la spécificité de la manière dont le travailleur utilise ses ressources est au moins aussi importante que la précarité du pouvoir d'achat. Ceci amène naturellement aux particula- rités socioculturelles : M. David va plus loin que la dénonciation de la scanda- leuse pauvreté culturelle des travailleurs, il reconnaît les valeurs culturelles latentes des travailleurs que la culture classique nie. La politique « culturelle » actuelle de la France ne remédie en rien à cela : cantonnée dans le domaine des arts et lettres, confiée à des « professionnels de la culture », elle consiste à mettre « à la portée » des travailleurs un peu de « la » culture, classique, bour- geoise. Celle-ci ignore totalement, ou méprise, les valeurs culturelles latentes que les travailleurs tiennent de leur expérience professionnelle, de leur mode de vie, de la place qu'ils occupent dans la société et des efforts de leurs prédé- cesseurs pour s'émanciper. Faut-il s'étonner qu'à l'inverse du petit bourgeois qui tente de « se hausser » au niveau de la culture, les travailleurs manifestent un certain t retrait culturel » ? Sur le plan culturel, il n'est pas excessif de parler d'un massif sous-prolétariat en France. Ceci, qui est général en pays capitaliste, est aux U.S.A. d'autant plus choquant que la pauvreté culturelle revêt un caractère racial.

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